Coup d’œil sur le monde

Augmentation du nombre des héroïnomanes en Asie

La consommation d’héroïne grimpe en flèche dans nombre de pays asiatiques. À Sri Lanka, par exemple, les héroïnomanes sont passés de moins de 50 en 1980 à environ 40 000 aujourd’hui. Au cours de la même période, les quelques milliers de toxicomanes du Pakistan sont devenus 1,8 million. “La sévérité des peines n’a pas suffi à endiguer le flot montant du trafic de drogue, écrit la revue Asiaweek. Sri Lanka a pourtant l’une des législations répressives les plus dures au monde: la détention de deux grammes d’héroïne ou de cocaïne fait encourir la peine capitale ou l’emprisonnement à vie.” Devant les sommes en jeu, les paysans résistent difficilement à la tentation d’abandonner les cultures traditionnelles pour celle du pavot. “Que demain on manque de sucre, cela ne sera pas une catastrophe”, a dit le docteur Ravi Pereira, membre de la Commission sri-lankaise de lutte contre les drogues dangereuses, à Colombo. “Mais s’il n’y a plus d’héroïne, vous verrez les gens grimper aux murs. Ils sont prêts à payer n’importe quel prix pour s’en procurer.”

Choléra en Amérique du Sud

Au Pérou, les autorités sanitaires estiment que 2 000 personnes par jour en moyenne contractent le choléra. En mars dernier, une revue d’Amérique latine (Visión) signalait qu’en seulement deux mois plus de 40 000 personnes avaient été infectées, dont 200 étaient mortes. Selon le ministre péruvien de la Santé, le nombre des morts pourrait atteindre 10 000. De son côté, Carlos Ferreira, président de la Société argentine d’épidémiologie, faisait observer que le nombre de cas au Pérou est supérieur à celui enregistré dans le monde entier en 1990. Les gouvernements des pays limitrophes — Bolivie, Brésil, Chili, Colombie et Équateur —, et même le Mexique, pourtant plus au nord, ont pris des mesures préventives contre la maladie. “Le choléra est en Amérique du Sud, et il y est pour longtemps”, a déclaré M. Ferreira.

L’industrie du ballon s’essouffle

Des milliers de ballons aux couleurs vives qui s’élèvent lentement dans le ciel avant de disparaître à l’horizon. Très apprécié par beaucoup, ce spectacle est pourtant de plus en plus rare aux États-Unis. Depuis qu’on a retrouvé un ballon dans l’estomac d’une baleine morte venue s’échouer sur les côtes du New Jersey en 1985 et un autre dans une tortue luth également morte, des enfants de tout le pays réclament l’interdiction des ballons, persuadés que des milliers d’animaux périssent en en avalant. Les législateurs ne sont pas restés insensibles à ces protestations, tant et si bien que plusieurs villes et États ont d’ores et déjà interdit ou limité les lâchers de ballons. Les industriels ont beau contester la responsabilité de leur produit dans la mort d’animaux, les ventes baissent, leur faisant perdre, dit-​on, quelque 6 millions de dollars par an.

La mort du dauphin

Perspectives, un bulletin publié par l’Institut international de l’environnement et du développement, fait état d’une étude récente d’où il ressort que, “sur les 65 espèces de cétacés (mammifères marins), de plus en plus sont au bord de l’extinction”. Les chercheurs affirment que plus de 500 000 dauphins sont tués chaque année. Selon l’organisme qui a réalisé l’étude (l’Agence pour l’étude de l’environnement), les pays les plus répréhensibles sont le Japon, le Mexique, le Pérou, la Corée du Sud, Sri Lanka et Taiwan, “le Japon étant celui qui se livre aux pires excès, tuant plus de 100 000 cétacés par an”. Ce sont les filets maillants qui font le plus de victimes. Mais les dauphins sont également “tués au fusil, au couteau, à la lance, à la gaffe, au crochet ou à l’explosif, noyés, électrocutés, harponnés, mutilés, poussés à s’échouer”.

Interdiction de la publicité sur les cigarettes

En France, les firmes de tabac contournent la loi relative à l’interdiction de la publicité pour les cigarettes en faisant figurer le nom et le logo de leurs marques dans des publicités vantant des produits autres que le tabac. Ces publicités associent invariablement le tabac avec l’aventure, le sport et le plaisir. Le gouvernement français a fait voter une nouvelle loi qui interdira toute forme de publicité pour la cigarette à compter du 1^er janvier 1993. Cette interdiction portera sur toutes les formes de publicité indirecte, ainsi que sur le parrainage sportif par des manufacturiers de tabac. À l’appui de ces mesures, les représentants du gouvernement citent des chiffres qui montrent que le tabac est responsable de plus de 60 000 décès prématurés chaque année en France. Sur le plan mondial, les maladies liées au tabac tuent environ trois millions de personnes par an.

Le SIDA en Argentine

Une personne sur 500 est porteuse du virus du SIDA à Buenos Aires, révèle le quotidien argentin Clarín. Selon le docteur Emilio Hass, président du Premier centre immunogénétique argentin, “l’an prochain, la proportion pourrait passer à 4 personnes infectées pour 1 000 habitants”. De source médicale, on a appris également que beaucoup viennent donner leur sang pour bénéficier d’un test de dépistage gratuit et savoir s’ils sont séropositifs ou non. Le docteur Hass ajoute que dans un grand hôpital de la capitale argentine où 36 000 poches de sang ont été testées, 2 sur 1 000 se sont révélées contaminées par le virus. Il signale enfin que le nombre des victimes du SIDA à Buenos Aires “double tous les 13 mois”.

Alcool et travail

Un important syndicat allemand estime qu’“un employé sur sept en République fédérale a des problèmes avec l’alcool”, rapporte la Süddeutsche Zeitung. Il en coûte chaque année entre 50 et 120 milliards de marks au pays. Depuis 1950, la consommation moyenne d’alcool par habitant a quadruplé. Un membre du bureau directeur du syndicat a fait remarquer que l’alcool est devenu comme une drogue “que les gens prennent pour supporter le travail et l’ambiance sur le lieu de travail”.

Vous avez dit Genèse?

Un journal religieux a réalisé une enquête auprès d’adolescents italiens scolarisés. “Déconcertants”; tel est le qualificatif employé par le quotidien La Repubblica pour décrire les résultats. Le sondage révèle que 56 % des élèves n’avaient pas lu un seul verset biblique depuis leur première communion. Par ailleurs, 83,4 % ont été incapables d’“expliquer la différence entre l’ancien et le nouveau testament”, et 75 % ont dit ne pas même avoir de Bible chez eux. Enfin, 36 % ont identifié “Genesi” à un groupe rock anglais, mais pas au premier livre de la Bible.

De l’inutilité des armes à feu

En raison de la menace constante que fait planer la criminalité, de nombreux habitants de Rome recourent à divers moyens d’autodéfense qui, selon La Repubblica, vont des chiens dressés à l’attaque aux arts martiaux en passant par les bombes aérosols, les poignards, les arbalètes et les cannes-épées. En outre, plus de 15 000 personnes, hommes ou femmes, ont obtenu de la police l’autorisation de porter une arme à feu. La Repubblica cite Gianfranco Rodolico, représentant à Rome de l’Union italienne des tireurs d’élite, qui fait cependant observer que le port d’une arme à feu n’est d’aucune utilité pour M. Tout-le-Monde. “On ne peut pas se promener continuellement avec un pistolet à la main, dit-​il. Et si l’on m’attaquait, je n’aurais sûrement pas le temps de le sortir.”

Hommes mangeurs de requins

Les requins sont en danger, notamment au large des côtes de l’Australie, du Japon, de l’Afrique du Sud et des États-Unis. À cela une raison: leur chair est un mets de plus en plus recherché. Selon la revue Time, “de moins de 500 tonnes de requins pêchés en 1980 par les entreprises de pêche américaines, on est passé à 7 144 tonnes en 1989”. Les ailerons de requins servent à préparer une soupe considérée comme un mets délicat en Asie. Certains restaurants font payer jusqu’à 50 dollars le bol de ce consommé gélatineux. Time signale que, pour se procurer ces ailerons, les marins ne reculent pas devant “la cruauté: ils capturent les requins, leur coupent l’aileron et les rejettent à l’océan où, ainsi mutilés, les animaux sont condamnés à mourir”.

“Le poumon de l’humanité”

Une nouvelle organisation internationale baptisée Parlamento Amazónico (Parlement amazonien) vient de voir le jour en Amérique du Sud. Les membres en sont des hommes d’État et des scientifiques boliviens, brésiliens, colombiens, équatoriens, guyanais, péruviens, surinamiens et vénézuéliens. Son but est d’encourager un développement plus rationnel du bassin de l’Amazone, qui couvre 7 000 000 de kilomètres carrés et abrite plus de 150 millions de personnes réparties dans huit pays. D’après le quotidien argentin La Nación, le Parlement amazonien considère le bassin de l’Amazone comme “le poumon de l’humanité”. À propos des 400 000 kilomètres carrés de jungle qui ont été détruits ces dernières années, des porte-parole de l’organisation ont déclaré que “même s’il s’agit là d’affaires lucratives, l’argent ne sera plus d’aucune utilité une fois la planète devenue inhabitable, ce qui ne saurait tarder si l’on ne met pas un coup d’arrêt à cette destruction”.