Chapitre 5
“ Nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef ”
Les apôtres prennent une position qui crée un précédent pour tous les vrais chrétiens
1-3. a) Pourquoi les apôtres ont-ils comparu devant le Sanhédrin, et à quoi se résumait le problème ? b) Pourquoi la position prise par les apôtres nous intéresse-t-elle au plus haut point ?
LES juges du Sanhédrin écument de rage ! Les apôtres de Jésus comparaissent devant eux. Pourquoi ? Joseph Caïphe, le grand prêtre et président du Sanhédrin, fulmine : “ Nous vous avions expressément ordonné de ne pas continuer d’enseigner à cause de ce nom-là. ” La colère l’étouffe au point que prononcer le nom de Jésus serait trop pour lui. “ Et pourtant ”, poursuit-il, “ vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et vous êtes bien décidés à faire venir sur nous le sang de cet homme ”. (Actes 5:28.) Le message est clair : Cessez de prêcher, sinon...
2 Comment vont réagir les apôtres ? Leur mission de prêcher leur vient de Jésus, qui tenait son pouvoir de Dieu (Mat. 28:18-20). Vont-ils céder à la crainte des hommes et se taire ? Ou auront-ils le courage de rester fermes et de continuer à prêcher ? Le problème se résume en fait à ceci : Vont-ils obéir à Dieu ou à l’homme ? Sans hésitation, l’apôtre Pierre répond pour tous les apôtres ; ses paroles sont catégoriques et courageuses.
3 La réaction des apôtres aux menaces du Sanhédrin nous intéresse au plus haut point, nous, les vrais chrétiens. L’ordre de prêcher nous concerne, nous aussi, et nous rencontrons de l’opposition dans l’exercice de cette mission divine (Mat. 10:22). Des adversaires essaient parfois de restreindre ou d’interdire notre œuvre. Que faire alors ? Il serait utile d’analyser la position prise par les apôtres et les circonstances qui ont amené à leur comparution devant le Sanhédrin*.
“ L’ange de Jéhovah ouvrit les portes ” (Actes 5:12-21a)
4, 5. Pourquoi Caïphe et les Sadducéens se sont-ils “ rempli[s] de jalousie ” ?
4 Lorsque, précédemment, on leur avait ordonné de cesser de prêcher, Pierre et Jean avaient répondu : “ Nous ne pouvons cesser de parler des choses que nous avons vues et entendues. ” (Actes 4:20). Après ces démêlés avec le Sanhédrin, eux et les autres apôtres avaient continué de prêcher dans le temple. Ils avaient accompli de grands signes, notamment guéri les malades et expulsé des démons. C’était “ dans la colonnade de Salomon ”, un portique couvert longeant le côté est du temple et très fréquenté par les Juifs. Apparemment, même l’ombre de Pierre avait fait des guérisons ! Beaucoup de gens rétablis physiquement avaient accepté les paroles de guérison spirituelle. En conséquence, “ des croyants au Seigneur continuaient d’être ajoutés, des multitudes tant d’hommes que de femmes ”. — Actes 5:12-15.
5 Caïphe ainsi que les Sadducéens, la secte religieuse dont il faisait partie, s’étaient “ rempli[s] de jalousie ” et avaient fait enfermer les apôtres (Actes 5:17, 18). Pourquoi cette exaspération des Sadducéens ? Les apôtres enseignaient que Jésus avait été ressuscité — mais eux ne croyaient pas en la résurrection. Les apôtres disaient que seule la foi en Jésus pouvait sauver quelqu’un — mais eux redoutaient les représailles de Rome si le peuple prenait Jésus pour Guide (Jean 11:48). Il n’est pas surprenant qu’ils se soient acharnés à réduire ces hommes au silence !
6. Qui sont aujourd’hui les principaux instigateurs de la persécution des serviteurs de Jéhovah, et pourquoi ne faut-il pas s’en étonner ?
6 De même, à notre époque, les principaux instigateurs de la persécution des serviteurs de Jéhovah sont des adversaires religieux. Ils essaient souvent d’user de leur influence sur les autorités gouvernementales et les médias pour empêcher notre prédication. Faut-il s’en étonner ? Non. Notre message met à nu la fausse religion. En acceptant les vérités bibliques, les gens sincères se libèrent des croyances et des pratiques non bibliques (Jean 8:32). Quoi de plus logique si notre message remplit de jalousie et de haine les chefs religieux ?
7, 8. Quel effet l’ordre de l’ange a-t-il certainement eu sur les apôtres, et que ferions-nous bien de nous demander ?
7 Attendant leur procès au fond de leur cellule, les apôtres se demandaient sans doute s’ils devaient s’apprêter au martyre (Mat. 24:9). Mais, durant la nuit, coup de théâtre : “ l’ange* de Jéhovah [a ouvert] les portes de la prison. ” (Actes 5:19). Puis il leur a donné cette instruction précise : “ [Postez-vous] dans le temple ”, et “ continuez à dire ” le message chrétien (Actes 5:20). Cela a certainement confirmé aux apôtres qu’ils avaient bien agi et les a aussi fortifiés pour rester fermes quoi qu’il arrive. Avec une foi et un courage inébranlables, ils sont donc “ [entrés] dans le temple dès l’aube et se [sont mis] à enseigner ”. — Actes 5:21.
8 Chacun de nous devrait se demander : ‘ Aurais-je la foi et le courage nécessaires pour continuer de prêcher dans des circonstances semblables ? ’ Fortifions-nous à l’idée que l’œuvre capitale de “ témoignage au sujet du royaume de Dieu ” bénéficie du soutien et de la direction des anges. — Actes 28:23 ; Rév. 14:6, 7.
“ Nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes ” (Actes 5:21b-33)
9-11. Comment les apôtres ont-ils réagi quand le Sanhédrin leur a interdit de prêcher, et quel précédent leur réaction a-t-elle créé pour les vrais chrétiens ?
9 Caïphe et les autres juges du Sanhédrin étaient maintenant prêts à s’occuper des apôtres. Ignorant l’incident de la prison, ils ont envoyé des agents chercher les prisonniers. On imagine la surprise des agents en trouvant la cellule vide, quoique “ verrouillée en toute sûreté ”, avec “ les gardes debout aux portes ” ! (Actes 5:23.) Vite prévenu que les apôtres étaient de retour au temple et rendaient témoignage au sujet de Jésus Christ — précisément ce pour quoi on les avait jetés en prison ! —, le capitaine du temple s’est précipité sur place avec ses agents et les a ramenés sous bonne escorte au Sanhédrin.
10 Comme le raconte l’introduction de ce chapitre, les chefs religieux furieux ont enjoint aux apôtres de cesser de prêcher. Comment ceux-ci ont-ils réagi ? Se faisant le porte-parole du groupe, Pierre a répondu vaillamment : “ Nous devons obéir à Dieu, en sa qualité de chef, plutôt qu’aux hommes. ” (Actes 5:29). Les apôtres ont créé là un précédent pour les chrétiens de tous les temps. Un chef humain perd son droit à notre obéissance lorsqu’il interdit ce que Dieu exige, ou exige ce que Dieu interdit. Donc, si aujourd’hui les “ autorités supérieures ” interdisent notre œuvre, nous ne pouvons pas interrompre notre mission divine de prêcher la bonne nouvelle (Rom. 13:1). Nous trouvons alors des moyens discrets de continuer à rendre pleinement témoignage au sujet du Royaume de Dieu.
11 Évidemment, cette réponse hardie a mis les juges, déjà passablement irrités, dans une colère noire. C’était décidé, il fallait “ supprimer ” les apôtres (Actes 5:33). Le martyre semblait inévitable pour ces témoins zélés et courageux. Oui, mais... un secours allait venir sous une forme tout à fait inhabituelle !
“ Vous ne pourrez pas les renverser ” (Actes 5:34-42)
12, 13. a) Quel conseil Gamaliel a-t-il donné à ses collègues, et qu’ont fait ces derniers ? b) Comment Jéhovah vient-il parfois au secours de son peuple aujourd’hui, et de quoi pouvons-nous être sûrs s’il permet que nous “ souffr[ions] à cause de la justice ” ?
12 Gamaliel*, “ un enseignant de la Loi estimé de tout le peuple ”, a pris la parole. Ce légiste était certainement très respecté de ses collègues, puisqu’il est intervenu avec autorité, donnant même “ l’ordre de faire sortir [les apôtres] un instant ”. (Actes 5:34.) Citant des exemples de révoltes précédentes vite avortées après la mort des meneurs, il a exhorté le tribunal à la patience et à la tolérance envers les apôtres, dont le Chef, Jésus, était mort depuis peu. Il a tenu ce raisonnement persuasif : “ Ne vous occupez pas de ces hommes, mais laissez-les (parce que, si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle sera renversée ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez pas les renverser) ; sinon il se peut que vous soyez trouvés comme des hommes qui combattent en fait contre Dieu. ” (Actes 5:38, 39). Les juges l’ont écouté. Mais ils ont quand même fait flageller les apôtres et leur ont ordonné “ de cesser de parler à cause du nom de Jésus ”. — Actes 5:40.
13 Aujourd’hui comme hier, Jéhovah peut susciter des grands hommes comme Gamaliel pour intercéder en faveur de son peuple (Prov. 21:1). Il peut, par son esprit, pousser des puissants — chefs, juges ou législateurs — à agir selon sa volonté (Neh. 2:4-8). Mais s’il permet que nous “ souffr[ions] à cause de la justice ”, nous pouvons être sûrs de deux choses (1 Pierre 3:14). Premièrement, il peut nous donner la force d’endurer (1 Cor. 10:13). Deuxièmement, les ennemis ‘ ne pourront pas renverser ’ son œuvre. — Is. 54:17.
14, 15. a) La flagellation a-t-elle découragé les apôtres ? Sinon, pourquoi ? b) Quel fait montre que les serviteurs de Jéhovah endurent avec joie ?
14 La flagellation a-t-elle démoralisé les apôtres ou affaibli leur résolution ? Pas du tout ! Ils “ s’en [sont allés] de devant le Sanhédrin, se réjouissant ”. (Actes 5:41.) “ Se réjouissant ” : pourquoi ? Sûrement pas en raison de la douleur physique due aux coups de fouet, mais bien parce qu’ils savaient qu’ils étaient persécutés pour être restés intègres devant Jéhovah et avoir suivi les traces de leur Exemple, Jésus. — Mat. 5:11, 12.
15 Comme nos frères du Ier siècle, nous endurons avec joie quand nous souffrons à cause de la bonne nouvelle (1 Pierre 4:12-14). Non, nous n’aimons pas subir menaces, persécution ou emprisonnement. Mais nous éprouvons une satisfaction profonde à rester intègres. Citons l’exemple de Henryk Dornik, qui a souffert pendant des années sous des régimes totalitaires. En août 1944, son frère et lui ont été envoyés dans un camp de concentration. On disait d’eux : “ Il est impossible de les convaincre de faire quoi que ce soit. Ils trouvent de la joie dans leur martyre. ” “ En réalité, explique-t-il, je ne souhaitais pas être un martyr, mais le fait de souffrir avec courage et dignité en raison de ma fidélité à Jéhovah me procurait de la joie. ” — Jacq. 1:2-4.
16. Comment les apôtres ont-ils manifesté leur détermination à rendre pleinement témoignage, et en quoi suivons-nous la méthode apostolique de prédication ?
16 Sans perdre de temps, les apôtres se sont remis à prêcher. Résolument, ils ont continué “ chaque jour, dans le temple et de maison en maison*, [...] à enseigner et à annoncer la bonne nouvelle concernant le Christ, Jésus ”. (Actes 5:42.) Ces prédicateurs zélés étaient déterminés à rendre pleinement témoignage. Notons qu’ils portaient leur message au domicile des gens, comme Jésus Christ l’avait demandé (Mat. 10:7, 11-14). C’est sans doute ainsi qu’ils avaient pu remplir Jérusalem de leur enseignement. Les Témoins de Jéhovah ont la réputation de suivre la méthode de prédication des apôtres. En passant dans chaque foyer de notre territoire, nous exprimons clairement notre désir de faire, nous aussi, les choses à fond, de donner à toute personne l’occasion d’entendre la bonne nouvelle. Jéhovah bénit-il notre ministère de porte en porte ? Oh oui ! Des millions d’humains acceptent le message du Royaume en ce temps de la fin, beaucoup ayant entendu la bonne nouvelle pour la première fois quand un Témoin a frappé à leur porte.
Des hommes compétents préposés à une “ tâche nécessaire ” (Actes 6:1-6)
17-19. Quel problème délicat a surgi, et quelle instruction les apôtres ont-ils donnée pour le résoudre ?
17 Mais voilà qu’un péril subtil menaçait la congrégation de l’intérieur. Lequel ? Beaucoup de disciples qui se faisaient baptiser n’étaient que de passage à Jérusalem, et ils voulaient en apprendre davantage avant de repartir. Les disciples habitant Jérusalem donnaient volontiers de l’argent pour subvenir à leurs besoins alimentaires ou autres (Actes 2:44-46 ; 4:34-37). Or une situation délicate a surgi. “ Dans la distribution quotidienne ” de nourriture, les veuves de langue grecque “ étaient négligées ”. (Actes 6:1.) Celles de langue hébraïque, elles, ne l’étaient pas. Apparemment, on avait affaire à un problème de discrimination. Peu de problèmes ont autant la faculté de semer la zizanie que celui-là.
18 Les apôtres, servant de collège central pour la congrégation en expansion, ont reconnu qu’il n’était pas judicieux qu’eux-mêmes “ délaiss[ent] la parole de Dieu pour distribuer la nourriture ”. (Actes 6:2.) Comme solution, ils ont proposé que l’on cherche sept hommes “ pleins d’esprit et de sagesse ” qu’ils puissent préposer à cette “ tâche nécessaire ”. (Actes 6:3.) Il fallait des hommes compétents, la tâche ne consistant sans doute pas qu’à servir la nourriture, mais aussi à manipuler de l’argent, à acheter des vivres et à tenir des comptes minutieux. Les sept disciples qui ont été choisis avaient tous des noms grecs, ce qui les ferait mieux accepter par les veuves lésées. Après avoir considéré leur recommandation avec force prières, les apôtres les ont donc préposés à cette “ tâche nécessaire* ”.
19 La responsabilité de distribuer la nourriture exemptait-elle ces sept hommes de celle de prêcher la bonne nouvelle ? Absolument pas ! Parmi eux, il y avait Étienne, qui plus tard se révélerait un témoin énergique et hardi (Actes 6:8-10). Était aussi du nombre Philippe, qui est appelé “ l’évangélisateur ”. (Actes 21:8.) Ainsi donc, les sept hommes sont restés des prédicateurs zélés du Royaume.
20. En quoi les serviteurs de Dieu des temps modernes suivent-ils le modèle apostolique ?
20 Les serviteurs de Jéhovah des temps modernes suivent le modèle apostolique. Tout homme recommandé pour des responsabilités dans la congrégation doit manifester la sagesse divine, et sa conduite doit attester que l’esprit saint opère sur lui. Les hommes qui remplissent les conditions requises dans la Bible sont établis, sous la direction du Collège central, anciens ou assistants ministériels dans les congrégations* (1 Tim. 3:1-9, 12, 13). On peut donc dire que ceux qui ont les aptitudes requises sont établis par l’esprit saint. Ces frères travailleurs assument beaucoup de ‘ tâches nécessaires ’. Ainsi, les anciens coordonnent l’aide pratique apportée aux fidèles âgés qui en ont réellement besoin (Jacq. 1:27). Certains se dévouent à la construction de Salles du Royaume, à l’organisation d’assemblées ou à la liaison avec les hôpitaux. Les assistants ministériels remplissent de nombreuses fonctions qui ne concernent pas directement l’œuvre pastorale ou l’enseignement. Tous ces hommes qualifiés doivent équilibrer leurs responsabilités relatives à la congrégation et à l’organisation avec leur obligation divine de prêcher la bonne nouvelle du Royaume. — 1 Cor. 9:16.
“ La Parole de Dieu continuait [...] à croître ” (Actes 6:7)
21, 22. Qu’est-ce qui montre que Jéhovah bénissait la congrégation naissante ?
21 Avec le soutien de Jéhovah, la congrégation naissante a résisté à la persécution du dehors et à un facteur de division interne. La bénédiction divine a été manifeste, puisqu’on lit : “ La parole de Dieu continuait [...] à croître, et le nombre des disciples se multipliait considérablement à Jérusalem ; et une grande foule de prêtres obéissaient à la foi. ” (Actes 6:7). Et ce n’est là qu’un des nombreux comptes rendus que donne le livre des Actes (Actes 9:31 ; 12:24 ; 16:5 ; 19:20 ; 28:31). Pour notre part, ne sommes-nous pas encouragés quand nous entendons parler des progrès de la prédication du Royaume dans des régions du monde autres que la nôtre ?
22 En ce Ier siècle de n. è., les chefs religieux enragés n’étaient pas près de renoncer. Une vague de persécution pointait à l’horizon. Comme on le verra dans le chapitre suivant, Étienne est devenu la cible d’une opposition cruelle.
[Notes]
Voir l’encadré “ Le Sanhédrin, tribunal suprême des Juifs ”, à la page 39.
C’est ici la première des 20 fois où des anges sont mentionnés explicitement dans les Actes. Plus haut, en Actes 1:10, il en est question indirectement par l’expression “ hommes en vêtements blancs ”.
Voir l’encadré “ Gamaliel, estimé parmi les rabbins ”, page 41.
Voir l’encadré “ La prédication ‘ de maison en maison ’ ”, à la page 42.
Ces hommes remplissaient certainement les conditions requises des anciens, car cette “ tâche nécessaire ” était une lourde responsabilité. Toutefois, les Écritures n’indiquent pas avec précision quand on a commencé à établir des anciens ou surveillants dans la congrégation chrétienne.
Si la congrégation a recommandé les sept hommes de bonne réputation, ce sont bel et bien les apôtres qui les ont établis.
[Encadré, page 39]
LE SANHÉDRIN, TRIBUNAL SUPRÊME DES JUIFS
Même si la Judée était une province de son empire, Rome permettait aux Juifs d’observer leurs propres traditions et, en grande partie, de se gouverner eux-mêmes. Les délits et les affaires civiles étaient du ressort des tribunaux locaux, mais les affaires sur lesquelles ceux-ci ne pouvaient trancher étaient portées devant le grand Sanhédrin à Jérusalem. Cette magistrature faisait fonction de tribunal suprême des Juifs et de conseil administratif national. Elle avait aussi le dernier mot sur l’interprétation de la loi juive, et son autorité était respectée par les Juifs en tous lieux.
Le Sanhédrin se réunissait dans sa chambre du conseil, qui se trouvait soit dans l’aire du temple, soit à proximité immédiate. Il comptait 71 membres : le grand prêtre, qui le présidait, d’autres nobles de la prêtrise (dont des Sadducéens), des aristocrates laïques, et enfin des scribes ou docteurs de la Loi. Les jugements de ce tribunal étaient sans appel.
[Encadré, page 41]
GAMALIEL, ESTIMÉ PARMI LES RABBINS
De l’avis général, le Gamaliel des Actes fut Gamaliel l’ancien, petit-fils de Hillel, lequel avait fondé la plus libérale des deux écoles de pharisaïsme qui existaient. Gamaliel occupait un rang éminent au Sanhédrin ; il était si estimé parmi les rabbins qu’il a été le premier à recevoir le titre honorifique de “ Rabban ”. “ Depuis la mort de R[abban] Gamaliel l’ancien, dit la Mishna, la gloire de la Loi s’est éteinte, et avec elle sont ruinés la pureté et le Pharisaïsme [“ l’austérité et la vie religieuse ”, note]. ” On attribue à Gamaliel plusieurs décisions juridiques bienveillantes. “ Soulignons en particulier, dit l’Encyclopaedia Judaica, sa décision de permettre à une femme de se remarier sur le témoignage d’une seule personne ayant vu son mari mort. ” On raconte également qu’il a promulgué des lois protégeant les épouses de maris sans scrupules ainsi que les veuves d’enfants sans scrupules, et qu’il a revendiqué pour les Gentils pauvres les mêmes droits de glanage que ceux des Juifs pauvres.
[Encadré, page 42]
LA PRÉDICATION “ DE MAISON EN MAISON ”
Bravant l’interdiction du Sanhédrin, les disciples ont continué de prêcher et d’enseigner “ chaque jour, dans le temple et de maison en maison ”. (Actes 5:42.) Que signifie au juste “ de maison en maison ” ?
Dans le texte grec original, l’expression katʼ oïkon signifie littéralement “ selon la maison ”. Plusieurs traducteurs expliquent que le mot kata doit s’entendre au sens “ distributif ”, autrement dit la prédication des disciples était distribuée d’une maison à l’autre. On trouve un emploi semblable de kata en Luc 8:1 où, lit-on, Jésus prêchait “ de ville en ville et de village en village ”.
La forme plurielle, katʼ oïkous, est employée en Actes 20:20, où l’apôtre Paul dit aux surveillants chrétiens : “ Je ne me retenais pas de [...] vous enseigner en public et de maison en maison. ” La preuve qu’il ne parlait pas d’avoir juste enseigné au domicile des anciens, comme le laissent entendre certains, est donnée dans le verset suivant : “ Mais j’ai pleinement rendu témoignage tant devant les Juifs que devant les Grecs sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus. ” (Actes 20:21). Ses coreligionnaires s’étaient déjà repentis et avaient déjà foi en Jésus. À l’évidence, donc, sa prédication et son enseignement de maison en maison avaient consisté à donner le témoignage aux non-croyants.
[Illustration, page 36]
“ Et ils les amenèrent et les placèrent dans la salle du Sanhédrin. ” — Actes 5:27.
[Illustration, page 43]
Comme les apôtres, nous prêchons “ de maison en maison ”.