ACHAZIAH
(Yah[u] saisit).
Nom de deux rois, l’un d’Israël, l’autre de Juda.
1. Fils d’Achab et de Jézabel, régna sur Israël pendant deux ans (920-918 avant notre ère). Il suivit l’exemple de ses parents idolâtres en pratiquant le culte de Baal (I Rois 22:51-53). Moab profita de la mort du père d’Achaziah pour se révolter et se libérer ainsi du lourd tribut de cent mille agneaux et de cent mille moutons mâles avec leur laine, qui lui était imposé (II Rois 1:1; 3:4, 5). Le roi Mésa de Moab a fait inscrire le récit de cette révolte sur ce qu’on appelle aujourd’hui la stèle de Mésa. Achaziah ne fit aucun effort pour soumettre les Moabites, peut-être en raison de l’accident dont il fut victime et qui entraîna sa mort prématurée.
Achaziah s’associa avec Josaphat de Juda dans une entreprise de construction navale à Ézion-Guéber sur le golfe d’Aqaba. Mais Dieu désapprouva le projet à cause de la méchanceté d’Achaziah, et les navires firent naufrage (II Chron. 20:35-37). D’après I Rois 22:48, 49, Achaziah demanda à Josaphat que des marins israélites servent comme membres de l’équipage aux côtés de ceux de Juda, mais Josaphat refusa. Si Achaziah formula sa requête avant le naufrage, alors le refus de Josaphat n’était peut-être qu’une marque de méfiance à son égard et une mesure de précaution contre les velléités d’empiètement de la part du royaume du nord. Si Achaziah la formula après l’échec de l’entreprise, il insinuait peut-être par là que les marins de Josaphat étaient incompétents et responsables de la perte des navires. Aussi suggérait-il que les bateaux soient réparés, mais que cette fois ils reprennent la mer avec un certain nombre de marins israélites à bord. Dans ce cas, le refus de Josaphat pouvait signifier qu’il reconnaissait que Dieu désapprouvait manifestement ce projet.
À la suite d’un accident survenu chez lui (il tomba par le grillage de sa chambre du toit, grillage qui couvrait peut-être une lucarne), le roi, gravement malade, dut s’aliter (II Rois 1:2). Comme si le vrai Dieu n’existait plus, Achaziah envoya des messagers demander au dieu philistin Baal-Zébub (Seigneur ou propriétaire de mouches) s’il se remettrait de sa maladie. Le prophète Élie alla à la rencontre des messagers, qui firent demi-tour et rapportèrent au roi les paroles de l’homme de Dieu selon lesquelles son lit de douleur deviendrait son lit de mort. Au lieu de s’humilier, Achaziah envoya un capitaine avec ses cinquante hommes pour qu’ils lui ramènent Élie. Cette première troupe puis, plus tard, une seconde, identique, s’approchèrent de la montagne où se tenait Élie et lui ordonnèrent de “descendre”, selon l’ordre du roi. Mais l’une et l’autre furent détruites par le feu. Ce roi obstiné envoya un troisième groupe armé qui fut épargné uniquement parce que son capitaine adressa une supplication respectueuse à l’homme de Dieu, afin que sa vie et celle de ses hommes “soient précieuses à tes yeux [ceux d’Élie]”. Alors Élie descendit et prononça à la face même du roi la sentence de mort. Achaziah finit par mourir et, comme il n’avait pas de fils, son frère Joram lui succéda. — 1:2-17.
2. Fils de Joram et d’Athalie, régna sur Juda pendant un an (905 avant notre ère). Durant le règne de son père, les Philistins et les Arabes avaient envahi Juda et fait captifs tous les fils de Joram, à l’exception du plus jeune, Joachaz (Achaziah) (II Chron. 21:16, 17; 22:1). C’était un jeune homme de vingt-deux ans lorsqu’il monta sur le trône, et sa mère Athalie, fille d’Achab et de Jézabel, une femme autoritaire, l’encouragea à faire le mal (II Rois 8:25-27; II Chron. 22:2-4). Il alla avec le roi Joram d’Israël (son oncle maternel) à la guerre contre la Syrie, à Ramoth-Galaad, où Joram fut blessé. Plus tard, Achaziah visita le roi Joram convalescent à Jizréel (II Rois 8:28, 29; 9:15; II Chron. 22:5, 6). En rapprochant les deux récits (II Rois 9:21-28; II Chron. 22:7-9), on peut reconstituer la suite des événements: Comme il approchait de Jizréel, Jéhu rencontra Joram et Achaziah. Il frappa mortellement Joram, mais Achaziah réussit à s’enfuir. Jéhu ne poursuivit pas tout de suite Achaziah, mais se rendit à Jizréel pour y achever son œuvre d’agent exécuteur. Pendant ce temps, Achaziah tenta de rejoindre Jérusalem, mais il n’alla pas plus loin que Samarie où il essaya de se cacher. C’est là que les hommes de Jéhu lancés à sa poursuite le découvrirent. Ils le capturèrent et l’amenèrent à Jéhu qui se trouvait près de la ville d’Ibléam, non loin de Jizréel. Dès que Jéhu aperçut Achaziah, il ordonna à ses hommes de le tuer sur son char. Ils le frappèrent alors qu’il se trouvait à la montée de Gur, près d’Ibléam. Blessé, Achaziah parvint à s’enfuir vers Méguiddo où il mourut de ses blessures. On le ramena alors à Jérusalem où il fut enseveli. Comme le fait remarquer The New Bible Dictionary de Douglas (p. 21), “les récits de sa mort (...) se complètent; ils ne se contredisent pas”.
II Chroniques 22:7 indique que la mort d’Achaziah eut lieu “de par Dieu”. Jéhu agit donc en tant qu’exécuteur des ordres de Dieu en abattant cet homme qui avait fraternisé avec la maison d’Achab que Dieu avait condamnée. Achaziah est appelé “Azariah”, en II Chroniques 22:6 (sauf dans quinze manuscrits hébreux où on lit “Achaziah”), et “Joachaz”, en II Chroniques 21:17. Dans ce dernier cas, il s’agit simplement d’une transposition du nom divin (Jah) qui sert ici de préfixe au lieu de suffixe.