Proclamer aux coins des rues
C’EST sous ce titre que le périodique Episcopal Churchnews du 15 mars publia l’article que nous allons citer avec l’aimable permission de la rédaction du périodique :
“ On les rencontre partout, dans les endroits les plus animés des grandes villes. Lors de l’Assemblée générale, à Boston, ils se tenaient là où il y avait le plus d’ecclésiastiques, pour présenter La Tour de Garde patiemment et poliment. Plus d’un d’entre eux a cédé à la curiosité et a acheté un périodique qu’il a glissé dans sa poche pour le lire plus tard.
“ Cependant, les témoins de Jéhovah se font mal voir en refusant de saluer le drapeau et en acceptant d’aller en prison plutôt que de faire la guerre. Nous avons tendance — en tant que gens raisonnables et respectables que nous sommes — à les ignorer sciemment, à murmurer qu’ils sont des “ rêveurs ” et à nous verser une deuxième tasse de thé ou un second cocktail.
“ Or, supposons que nous donnions un coup d’œil à un exemplaire de La Tour de Garde et que nous regardions un peu comment ces “ gens spéciaux ” voient le monde, eux qui sont tout aussi prêts à proclamer aux coins des rues qu’à aller en prison pour leur foi. Nous y lisons, tout d’abord, qu’il n’est pas nécessaire de connaître l’anglais pour obtenir le salut que les témoins proclament. La Tour de Garde est publiée en trente-huit langues y compris l’indonésien, le tagalog, le silozi, le tvi et le yorouba (nous n’avons pas inventé ces noms). Nous serions heureux de pouvoir en dire autant de notre Episcopal Churchnews.
“ En lisant La Tour de Garde, quel terme décrit le mieux le sentiment qui se dégage de tous les articles ? Peut-être est-ce le terme “ urgence ”. Les témoins de Jéhovah croient que le Christ est revenu en 1914 et qu’il règne maintenant, invisiblement ; que nous vivons à midi moins cinq et que l’Histoire va atteindre visiblement son point culminant ; que maintenant ou jamais, il faut choisir Dieu pour prendre part à la résurrection des justes ; renier Dieu signifierait perdre la vie et être anéanti.
“ Les témoins de Jéhovah sont pressés. Ils croient que le temps qui reste est très court et que chacun doit prendre une décision qui consiste à dire franchement oui ou non ; que le oui est le mot de passe pour la vie éternelle et le non une invitation à l’extinction.
“ Ils ont bien raison sur ce point-là. Nous, les membres de l’Église épiscopale, nous ne cherchons pas à connaître l’horaire de Dieu ; nous n’oserions pas faire la moindre prédiction quant à l’instant précis du retour du Christ. Mais nous avons sa promesse qu’il reviendra sans faute. Et pour l’homme, chaque seconde de la vie actuelle est grosse de conséquences éternelles, comme le disent les témoins. Nous faisons notre choix maintenant, ce jour même, en ce moment ; nos grandes et nos petites décisions s’additionnent pour donner notre décision finale.
“ Lorsque nous serons imprégnés de cela jusqu’à la moelle des os, peut-être verrons-nous quelque chose de nouveau sur la face de la terre : des épiscopaliens (laïques ou ministres) se tenir aux coins des rues avec des tracts dans les mains. Et ils verront, de l’autre côté de la rue, des vendeurs de Tour de Garde qu’ils salueront d’un geste amical. Quelles que soient leurs différences de doctrine, ils sont membres de la Fraternité des gens pressés. ”