Questions de lecteurs
● En parlant de Jéhovah Dieu, le Psaume 104:3 (Da) dit : “Il joint les poutres de ses chambres hautes dans les eaux ; il fait des nuées son char.” Dans quel sens peut-on dire de Dieu qu’il construit dans “les eaux” ?
Le Psaume 104:3 (Da), de même que son contexte, se réfère aux choses d’en haut, c’est-à-dire aux choses plus élevées que la terre et qui sont dans les cieux. C’est ainsi que ce verset parle de Jéhovah comme s’il construisait ses chambres hautes avec des poutres. On peut dire que ces chambres se trouvent dans les eaux, parce que les nuages qui portent l’eau planent dans les régions supérieures de l’atmosphère ou dans les chambres hautes de Jéhovah, par rapport à l’homme qui se trouve tout en bas, sur la terre. C’est pourquoi il est dit ensuite, dans un langage poétique, que Jéhovah fait des nuées son char sur lequel il monte.
● Après le déluge, Dieu dit à Noé et à ses fils : “Une crainte de vous et une terreur de vous demeureront sur toute créature vivante de la terre.” (Gen. 9:2, NW). Est-ce à dire qu’avant le déluge les animaux avaient déjà en eux cette crainte de l’homme ?
Dans ce verset, le verbe hébreu hawah est à la forme imparfaite, de sorte qu’on peut le rendre par les expressions “viendra à être” ou “se révélera être” ou “demeurera” pour ce qui concerne la crainte que les créatures humaines inspireraient à la création animale. Laquelle de ces expressions est exacte ?
D’après Genèse 1:26-28, les créatures animales devaient être soumises à l’homme dès sa création. Les animaux avaient donc, même en ce temps-là, une certaine crainte de l’homme. Au moment du déluge, et même après, rien n’était changé pour eux ; ils devaient continuer à craindre l’homme.
Que les animaux, avant le déluge, aient été retenus par une certaine crainte de l’homme ressort du fait que, dans l’arche construite par Noé conformément à la volonté divine, il y avait un grand nombre d’animaux. Pendant toute l’année que Noé et sa famille ont passée dans l’arche, les animaux et les oiseaux qui y étaient enfermés avaient la crainte de ces créatures humaines. Aussi, à leur sortie de l’arche après le déluge, Jéhovah donna-t-il l’assurance à Noé et à sa famille qu’ils continueraient d’être un sujet de crainte et d’effroi pour toute créature vivante.
En ce temps-là, l’instinct des animaux ne les portait pas à nuire aux hommes. Même aujourd’hui, après des siècles de chasse organisée où l’homme a tué par “sport” et pour des raisons commerciales, et en dépit des mauvais traitements dont ils sont partout l’objet, les animaux manifestent encore cette caractéristique commune. Voici, par exemple, ce que dit le Dr George G. Goodwin, conservateur adjoint de l’American Museum of Natural History, section réservée aux mammifères : “Normalement, un léopard n’attaquera pas l’homme. Toutefois, provoqué ou blessé, l’animal se jettera sur les créatures humaines et combattra.” En ce qui concerne les serpents venimeux, comme le mamba et le cobra royal, bien connus pour leur agressivité, Raymond L. Ditmars dit, dans Snakes of the World, que s’ils en ont l’occasion, même ces serpents très redoutables préfèrent, en principe, fuir l’homme plutôt que de l’attaquer.
Bien que l’homme ait maltraité et transformé en créatures vicieuses certains animaux, il n’en demeure pas moins vrai qu’en général, aujourd’hui, l’animal continue d’avoir pour l’homme une certaine crainte qui le retient.
● Si les ressuscités doivent être jugés selon les actions qu’ils feront après leur résurrection d’entre les morts, pourquoi, dans Jean 5:28, 29, Jésus a-t-il employé le passé pour parler de cette question ?
Nous lisons dans ce passage biblique : “Ne vous étonnez pas de cela, parce que l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes commémoratives entendront sa voix et en sortiront, ceux qui ont fait de bonnes choses pour une résurrection de vie, ceux qui ont pratiqué des choses viles pour une résurrection de jugement.”
Si Jésus s’est exprimé ainsi, c’est évidemment parce qu’il voulait parler de “tous ceux qui sont dans les tombes commémoratives”, quelle que fût leur condition.
Ceux qui obtiennent la vie céleste avec le Christ sont jugés selon les actions qu’ils font dans cette vie (II Cor. 5:10). Au moment de leur résurrection à la vie spirituelle, ils reçoivent l’immortalité (I Cor. 15:53 ; Rom. 6:5). Ils ne sont pas alors soumis à un jugement, mais ils reçoivent le pouvoir d’agir en qualité de juges avec le Christ (Rév. 20:4). Leur résurrection est une “résurrection de vie”, et pour ce qui les concerne, les “bonnes choses” dont il est question dans le passage biblique précité, sont les actions qu’ils ont faites avant leur mort.
Mais qu’en est-il de “ceux qui sont dans les tombes commémoratives” et qui sont ressuscités en tant que créatures humaines sur la terre ? Sera-ce aussitôt après qu’ils seront sortis des tombes qu’on déclarera que leur résurrection est une “résurrection de vie” ou “une résurrection de jugement” ? (Comparez les versets 24 et 29 de Jean 5.) À quoi cela servirait-il de ressusciter des millions de personnes qui auraient autrefois pratiqué des choses viles, si c’est pour leur dire qu’elles sont viles et les faire mourir ensuite ? Les Écritures indiquent que lorsque le Hadès rendra les morts qui seront en lui, ceux-ci seront “jugés individuellement selon leurs actions”, c’est-à-dire les actions qu’ils feront après la résurrection (Rév. 20:13). La résurrection leur donnera l’occasion de recevoir la vie.
Comme l’apôtre Paul l’a écrit dans Hébreux 9:27, 28, “il est réservé aux hommes de mourir une seule fois”, à cause du péché adamique, “mais après quoi vient un jugement”, rendu possible par le sacrifice rédempteur de Jésus-Christ, qui offre aux hommes l’occasion d’obtenir le “salut”. Ceux qui ont fait autrefois de bonnes choses auront beaucoup plus de facilité à persévérer dans cette voie, et s’ils continuent de faire le bien jusqu’à la fin de l’épreuve qui suivra le règne millénaire du Christ, leur résurrection se révélera comme ayant été une “résurrection de vie”. Ceux qui ont autrefois pratiqué des choses viles se verront offrir l’occasion de changer leurs voies et d’obtenir le salut, mais si, parmi ceux-là, certains refusent de réformer leur conduite, il deviendra évident, au plus tard lors de l’épreuve finale, que leur résurrection était une ‘résurrection de jugement ou de condamnation’.
Maintenant, que se serait-il passé si Jésus s’était exprimé autrement dans le passage précité, s’il avait dit clairement que les individus seraient jugés selon les actions qu’ils accompliraient après leur résurrection ? Il aurait laissé de côté ceux qui obtiennent la vie céleste avec lui. Par contre, en employant une expression elliptique, il englobait “tous ceux qui sont dans les tombes commémoratives”. Après avoir d’abord parlé de la résurrection comme d’une action unique accomplie pour tous ceux qui doivent en profiter, il passe sur tous les détails et voit la situation qui existera plus tard, au moment où les actions accomplies par l’individu durant le règne millénaire seront examinées juridiquement, et il la résume telle qu’elle existera à l’époque où, chacun ayant reçu sa rétribution finale, on saura quels sont “ceux qui ont fait de bonnes choses pour une résurrection de vie” et “ceux qui ont pratiqué des choses viles pour une résurrection de jugement”.