Ils ont fait plus ample connaissance avec les pays bibliques
ENTRE le 18 juillet et le 26 septembre 1973, quelque 3 500 témoins de Jéhovah ont eu la possibilité de visiter les pays bibliques. Plus de 800 d’entre eux sont venus de France, un nombre à peu près égal de Grande-Bretagne, plus de 750 d’Amérique du Nord et quelques centaines d’autres pays d’Europe.
Beaucoup d’entre eux entretenaient depuis des années l’espoir d’aller visiter les lieux se rapportant aux prophètes hébreux de Dieu et au ministère de son Fils et des apôtres. Durant leur séjour en Israël, ces témoins ont voyagé du mont Hermon, à l’extrême nord, jusqu’à Béer-Schéba, dans le Négueb, et de la Méditerranée jusqu’à la mer Morte.
Des lieux pleins de signification
Un grand nombre des lieux qu’il leur fut donné de visiter étaient des montagnes ou d’anciennes villes en ruine. Pour un observateur ordinaire, cela peut ne pas être très impressionnant. En revanche, aux yeux des étudiants de la Bible, la colline de Moréh, le mont Thabor, les sites des anciennes villes comme Samarie et Béthel ont une grande signification. C’est en ces endroits que Jéhovah a exécuté ses jugements sur des peuples qui s’opposaient à ses desseins. Comme on peut le constater, ces lieux existent toujours. Le récit biblique les concernant n’est donc pas imaginaire.
Sous un soleil brûlant, les différents groupes de touristes ont gravi le mont Méguiddo au sommet duquel ils ont pu voir des vestiges d’anciennes fortifications. Et quelle vue sur la plaine d’Esdrelon en contrebas ! Située ainsi, près du passage à travers les monts du Carmel, cette ville pouvait de toute évidence contrôler très facilement les routes commerciales qui, venant du sud, du nord et de l’est, passaient par là. On rapporte qu’un pharaon déclara qu’à elle seule Méguiddo valait “mille villes”. Aux temps bibliques, le contrôle de cette ville était le symbole de la domination internationale politique et militaire. Les voyageurs n’avaient donc pas de mal à comprendre pourquoi le nom Har-Maguédon (qui signifie “montagne de Méguiddo”) est associé à la victoire que Dieu remportera prochainement sur les puissances politiques du présent monde. — Rév. 16:14, 16.
Des souvenirs vivants du ministère de Jésus
En Galilée, on rappela aux voyageurs des événements qui identifient de façon indiscutable Jésus Christ au Fils de Dieu. Tôt le matin, ils ont traversé en bateau la mer de Galilée. Une Française déclara : “L’un des moments qui m’ont le plus impressionnée fut celui où, le bateau s’étant arrêté au milieu du lac, le guide nous a lu Matthieu 14:23-33.” Ils ont pu se représenter Jésus quand il marcha sur les eaux ou quand il parla à la tempête et la calma. De telles choses seraient-elles possibles par le simple pouvoir de l’homme ?
En abordant à Capernaüm, sur la côte septentrionale, les voyageurs n’ont vu pratiquement que des ruines, par exemple celles d’une synagogue construite quelque temps après le ministère terrestre de Jésus. Dans cette ville, il a expulsé des démons et guéri toutes sortes de maladies. Les habitants savaient qu’il avait même ressuscité des morts. Mais ils n’ont pas cru en lui. Dans un sens spirituel, Capernaüm avait été élevée jusqu’au ciel en raison de la présence de Jésus, mais celui-ci déclara à cette ville : “Tu descendras jusqu’à l’Hadès !” (Luc 10:15). Les ruines qu’ont vues les voyageurs démontrent que les paroles de Jésus se sont bien accomplies.
Plus au nord, ils ont visité Césarée de Philippe, où l’apôtre Pierre, tout à fait convaincu par ce qu’il avait vu, identifia Jésus en lui disant : “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.” Non loin de là, ils virent le mont Hermon, de toute évidence la “haute montagne” où Jésus fut transfiguré et où une voix vint du ciel, disant : “Celui-ci est mon Fils (...) ; écoutez-le.” (Mat. 16:16 ; 17:1, 5). Ce n’est pas la visite de ces lieux qui a convaincu ces touristes de la véracité de ces choses. Mais l’un d’eux déclara que grâce à ce qu’ils avaient vu ‘ils étaient devenus spirituellement plus riches’.
Tandis qu’ils se déplaçaient d’un endroit à un autre, les voyageurs ont souvent pensé à l’époque où Jésus était en ces lieux. Dans la vieille ville de Nazareth, construite sur une colline, ils ont pu se rendre compte dans quelles conditions modestes il a grandi et se rappeler que c’est dans une synagogue de cette ville qu’il a lu dans le rouleau d’Ésaïe que sa mission était d’“annoncer aux humbles une bonne nouvelle”. (És. 61:1 ; Luc 4:16-21.) Bien que voyageant dans des autocars à air conditionné, ils ont fréquemment fait remarquer que Jésus avait parcouru toute cette région montagneuse à pied.
Étant donné le climat chaud et sec, les paroles de Jésus félicitant ceux qui donneraient “seulement une coupe d’eau froide” à ses disciples avaient encore plus de sens pour ces touristes (Mat. 10:42). En ces lieux, les voyageurs ne pouvaient s’empêcher de penser à l’hospitalité que l’on manifestait en ce temps-là en lavant les pieds de ses hôtes. Comme ils l’auraient apprécié ! Jésus lui-même a lavé avec amour les pieds de ses apôtres. — Jean 13:3-5.
En revanche, quand on leur montra à Capernaüm une vieille meule de moulin et qu’ils se rendirent compte de son poids énorme, ils ont compris toute la force de l’avertissement de Jésus adressé à quiconque ferait trébucher par manque d’amour un frère chrétien. Il dit : “Ce serait profit pour lui de se voir suspendre au cou une meule de moulin et d’être jeté à la mer.” — Luc 17:2.
Le point culminant du voyage fut la visite de Jérusalem. Quand, venant du nord, les autocars arrivèrent au mont des Oliviers et que, brusquement, la ville entourée de murailles s’offrit à la vue des voyageurs, ceux-ci éprouvèrent une forte émotion. Il est vrai que l’ancien temple de Jéhovah n’existe plus, car la ville a été complètement détruite par les armées romaines en 70. Toutefois, du mont des Oliviers on peut encore observer les caractéristiques géographiques de l’ancienne ville.
En regardant vers l’ouest, de l’autre côté de la vallée du Cédron, on aperçoit le mont Morija, au nord de la ville. C’est sans doute là qu’Abraham est venu pour offrir son fils Isaac en sacrifice. C’est également là que l’ange de Jéhovah ordonna à David de lui construire un autel et que Salomon construisit le glorieux temple de Jéhovah. Sur la gauche, au sud de l’emplacement du temple, on aperçoit le mont Sion où était autrefois la ville de David. Derrière, c’est la vallée de Hinnom.
C’est sur le mont des Oliviers que Jésus s’est assis et a décrit en termes très vivants à ces apôtres les événements mondiaux qui se déroulent depuis 1914 et qui démontrent que le Christ est présent d’une manière invisible et a reçu le pouvoir royal (Mat. 24:3-14). Quelques jours à peine après avoir parlé de ces choses, Jésus fut arrêté dans le jardin de Gethsémané, probablement sur le versant de cette même colline. Le lendemain matin, après avoir été injustement condamné, il fut cloué au poteau de supplice en un lieu appelé Golgotha, nom qui signifie “Lieu du Crâne”’. Durant leur visite de Jérusalem, les voyageurs ont pu voir un endroit que l’on suppose être le Golgotha. Il se trouve à l’extérieur de la ville, de l’autre côté du mur nord que l’on franchit par la porte de Damas. Là, la falaise rocheuse ressemble à un crâne humain. En ce lieu, les voyageurs ont pu visiter un tombeau dans une grotte que beaucoup considèrent comme l’endroit où a été déposé le corps de Jésus.
La chose essentielle n’est pas de connaître l’endroit exact où se sont produits ces événements, mais plutôt eux-mêmes et ce qu’ils signifient pour nous. Ceux qui ont fait ce voyage ont pu constater que la vue de ces lieux les a aidés à se représenter les événements.
Des souvenirs durables
Les voyageurs ont gardé de leur visite en Israël des souvenirs nombreux et variés. Une mère anglaise n’oubliera certainement pas le jour où un Arabe offrit, peut-être en plaisantant, de lui acheter sa fille de dix-sept ans très jolie, en échange de cinq chameaux.
Certains ont eu la possibilité de rapporter à leurs connaissances ce qu’ils ont vu dans les musées de Jérusalem ou des alentours. On y trouve le nom de Dieu nettement mis en évidence dans les “lettres de Lachis”, ainsi qu’une inscription venant d’une tombe, qui dit : “Jéhovah est le Dieu de toute la terre.” Une autre fait mention de l’exil à Babylone. Une inscription remarquable porte le nom de Ponce Pilate, le gouverneur romain qui céda aux hurlements des prêtres juifs réclamant la mise au poteau de Jésus. Ils y ont vu aussi d’anciens rouleaux renfermant des parties de la Bible, tous confirmant l’exactitude avec laquelle le texte biblique a été transmis jusqu’à nous.
Beaucoup se souviennent avec plaisir de leur réunion avec leurs frères témoins de Jéhovah d’Israël. L’une de ces réunions a eu lieu dans un restaurant sur les pentes du mont Carmel. C’est dans cette région, aux jours du prophète Élie, que la différence entre le vrai et le faux culte a été démontrée avec éclat. C’est là que le culte matérialiste de Baal fut dénoncé comme faux et qu’un feu miraculeux venu du ciel incita les témoins de l’événement à confesser : “Jéhovah est le vrai Dieu !” (I Rois 18:19-40). Au mont Carmel, durant le repas de midi, les visiteurs ont écouté des rapports très encourageants sur l’œuvre accomplie par les témoins de Jéhovah de notre époque pour inciter les gens à renoncer au matérialisme et à pratiquer le culte du vrai Dieu.
Il y eut d’autres réunions de ce genre avec les témoins locaux. Celle qui a réuni des voyageurs venus de Scandinavie et les membres de deux congrégations locales dans le théâtre romain antique de Césarée a été particulièrement encourageante. L’excellente acoustique de cet édifice partiellement reconstruit a permis à tous d’entendre sans peine, et les cantiques chantés à la louange de Jéhovah ont fait résonner les vieux murs.
Là où prêcha l’apôtre Paul
Au cours de ses voyages missionnaires, l’apôtre Paul est passé plusieurs fois à Césarée. Pour annoncer la “bonne nouvelle”, il a également visité Chypre, la Grèce et Rome. L’année dernière, de nombreux témoins ont également visité ces pays bibliques.
À Chypre, ils ont vu Paphos, où Paul et Barnabas ont prêché au proconsul romain. Ces premiers chrétiens eurent à faire face à l’opposition du sorcier Élymas, qui s’efforçait de tordre les voies droites de Jéhovah. Les visiteurs ont pu se rendre compte qu’aujourd’hui c’est le clergé de la chrétienté qui ne cesse de susciter la haine contre le peuple de Jéhovah en présentant son œuvre sous un faux jour (Actes 13:6-12). Bien qu’il ait lui-même participé activement à la violence qui s’est déchaînée à diverses reprises dans cette île, le clergé a fait mettre sur la route conduisant au lieu d’assemblée paisible des témoins de Jéhovah une pancarte portant cette accusation : “Les millénaristes [c’est ainsi qu’il appelle les témoins] sont les ennemis de la nation.” Mais ceux qui ont assisté à cette assemblée ont pu se rendre compte aussitôt qu’il n’y a aucun danger à craindre des témoins, qui aiment la paix.
Arrivés en Grèce, les voyageurs se sont souvenus d’autres récits rapportés dans le livre des Actes. À Athènes, ils sont montés à l’Aréopage où Paul a prêché face à la colline de l’Acropole et à ses temples païens (Actes 17:19, 22). Dans les ruines de la Corinthe antique, les visiteurs sont allés devant le Bêma, le “tribunal” où Paul avait été conduit par ses ennemis juifs pour être entendu par le proconsul Gallion (Actes 18:12). Ils ont aussi visité Delphes, ancien centre du culte d’Apollon, où l’on a mis au jour une inscription mentionnant le proconsulat de Gallion, élément complémentaire qui a permis de confirmer la date à laquelle Paul a comparu devant lui.
À Rome, ils ont vu l’arc de Titus, témoignage de la destruction de Jérusalem en l’an 70. Les chrétiens d’alors n’ont pas subi ce désastre, car ils ont suivi l’avertissement de Jésus et se sont enfuis de Jérusalem quand les armées romaines ont levé le siège en 66. Près de cet arc de triomphe historique se trouve le Colisée, qui fut construit par des Juifs qui, ayant refusé d’exercer la foi en Jésus, ont été emmenés comme esclaves à Rome lors de la destruction de Jérusalem.
Auparavant, c’est de Rome que Paul a écrit six livres inspirés de la Bible. Dans cette ville il y avait également une congrégation chrétienne. Les témoins qui ont visité Rome l’année dernière ont pu se rendre compte que le vrai christianisme y est très vivant aujourd’hui, puisque plus de 55 000 personnes ont assisté en août à l’assemblée internationale “La victoire divine”.
Du début à la fin, ce voyage dans les pays bibliques a été très enrichissant. C’est ce qu’a bien exprimé un voyageur britannique en disant : “Nos yeux ont été ouverts, et les noms de lieux mentionnés dans la Bible sont devenus vivants. Je suis certain que nous pourrons désormais lire ses pages en nous faisant une image mentale de la topographie du pays. Cette image ne sera plus seulement en noir et blanc, mais en couleurs et en trois dimensions.”
[Illustration, page 302]
Traversée de la mer de Galilée où Jésus a fait des miracles
[Illustration, page 303]
La ville moderne de Jérusalem, telle qu’on peut la voir du mont des Oliviers