La contrefaçon du Royaume est démasquée
1. Quel était le but de Jésus en donnant la parabole du grain de moutarde, et à quelle prophétie cela correspondait-il ?
QUE voulait montrer Jésus en donnant la parabole du grain de moutarde, une graine vraiment très petite à l’état embryonnaire, mais qui se développa au point de devenir un arbre ? Il désirait sans doute expliquer quelque chose en rapport avec son allusion à l’image négative donnée dans Ésaïe 6:9, 10 (Mat. 13:13-15). Jésus donna cette troisième parabole de la série de sept, en disant : “Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu’un homme a pris et semé dans son champ ; c’est bien la plus petite de toutes les semences, mais quand elle a poussé, c’est la plus grande des plantes potagères et elle devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent s’abriter dans ses branches.” — Mat. 13:31, 32.
2. En comparant l’arbre issu du grain de moutarde à l’église nominale, comment La Tour de Garde (angl.) du 15 mai 1900 interprétait-elle l’image des oiseaux qui s’abritent dans les branches de cet arbre ?
2 L’édition anglaise du 15 mai 1900 de La Tour de Garde de Sion, page 153, disait : “La troisième parabole ou image du royaume dans son état embryonnaire a pour but de montrer qu’à partir d’un très petit commencement l’église nominale de l’époque de l’Évangile allait atteindre des proportions considérables. (...) Toutefois, cette très grande extension n’est pas nécessairement avantageuse et ne signifie pas forcément quelque chose de désirable. Au contraire, elle est néfaste, car ‘les oiseaux du ciel’ viennent s’abriter dans les branches de l’arbre et le souillent. Dans la parabole du semeur, qui précède celle-ci, les ‘oiseaux’ représentent Satan et ses instruments. Nous pensons avoir de bonnes raisons de faire la même application et d’interpréter cette parabole en disant qu’elle signifie que l’église plantée par le Seigneur Jésus a prospéré rapidement et s’est considérablement étendue et que, en raison des réalisations, de la force, etc., de l’église, Satan, par l’intermédiaire de ses instruments, est venu s’abriter dans ses diverses branches. Ces instruments de Satan se sont abrités dans les branches de cette église de l’Évangile au cours des siècles ; ils s’y trouvent encore et la souillent.”
3. D’après La Tour de Garde de janvier 1911, que représentent l’arbre arrivé à sa pleine maturité et les oiseaux ?
3 La Tour de Garde de janvier 1911 (édition anglaise du 15 juin 1910) donnait un point de vue semblable. À la page 52, elle disait : “De l’enseignement de cette parabole nous pouvons donc conclure que l’église de Christ, modeste (...), eut au début si peu d’importance que c’était une honte, un déshonneur d’en faire partie, mais qu’à la fin elle devint grande et honorée et à son ombre se complaisaient les serviteurs du diable. Ce développement prodigieux montre l’Église dégénérée en Babylone ; les Écritures déclarent que de chrétienne — dans son ensemble, avec ses diverses branches et dénominations religieuses — l’église de Christ est devenue babylonienne : ‘Babylone, la grande, est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux.”’ — Voir aussi La Tour de Garde anglaise du 15 juin 1912, page 198, sous le titre “Semblable à un grain de moutarde”.
4. a) D’après ces deux éditions de La Tour de Garde, que n’est pas cet “arbre” symbolique ? b) De quoi cette illustration n’est-elle pas une image ?
4 Nous sommes maintenant en 1976 et nous nous posons cette question très importante : Que représente ce grain de moutarde devenu un arbre ? D’après les deux numéros de La Tour de Garde cités plus haut, il représenterait Babylone la Grande. Ils ne disent pas que cet arbre, cette plante potagère, représente la classe du Royaume composée de 144 001 chrétiens intronisés et revêtus du pouvoir dans le ciel. Que disons-nous aujourd’hui ? En premier lieu, nous devons garder présent à l’esprit que cette illustration du grain de moutarde n’est pas une image du millénium. Elle ne montre pas les membres de la classe du Royaume, dans leur totalité, en train de régner au ciel ni tous les humains s’abritant sous ce Royaume messianique. Elle n’est pas une image d’une scène céleste en rapport avec les héritiers du “royaume des cieux”. Cette parabole représente certaines conditions qui existent sur la terre à un moment particulier de l’Histoire.
5. À quelle époque spéciale la réalisation de la parabole atteint-elle son point culminant, et où a-t-elle lieu ?
5 Jésus a indiqué quelle est cette époque spéciale dans sa parabole du blé et de la mauvaise herbe et dans celle du filet à la traîne. Dans son illustration où il est question d’un champ de blé dans lequel on a semé de la mauvaise herbe, Jésus déclara : “La moisson, c’est la conclusion d’un système de choses, et les moissonneurs, ce sont des anges.” Dans la parabole de la traîne, Jésus dit : “Ainsi en sera-t-il à la conclusion du système de choses : les anges sortiront et sépareront les méchants du milieu des justes, et ils les jetteront dans la fournaise de feu. C’est là qu’il y aura leurs pleurs et leurs grincements de dents.” (Mat. 13:39, 49, 50). La “moisson” a lieu sur la terre, là où est identifiée la “mauvaise herbe” que l’on doit séparer du blé. De même, la séparation des poissons “excellents” de ceux qui ne sont “pas utilisables” se fait sur la terre, où se trouvent les ‘eaux’ pour la pêche. La “mauvaise herbe” et les poissons ‘inutilisables’ représentent les prétendus chrétiens dont le cœur est obtus, les oreilles insensibles et les yeux collés, si bien que leur guérison spirituelle est impossible. — És. 6:9, 10 ; Mat. 13:14 ; cf. Actes 28:25-28. Voir La Tour de Garde du 1er avril 1967, page 201 ; Bulletin 3/67, page 2.
6. Que prétend être cet “arbre” et pourquoi ne peut-il représenter Babylone la Grande ?
6 L’arbre symbolique, issu du grain de moutarde, doit être arrivé à maturité lors de la “conclusion du système de choses”, à notre époque. Le moment où il est arrivé à maturité doit correspondre à la moisson. Puisque la moisson du “blé” spirituel, c’est-à-dire des “fils du royaume”, s’effectue depuis 1919, nous pouvons comprendre que l’arbre symbolique est maintenant arrivé à sa pleine maturité sur la terre. Cette plante potagère prétend représenter le “royaume des cieux”, car Jésus déclara que “le royaume des cieux est semblable” à cet arbuste. Par conséquent, l’arbuste issu du grain de moutarde ne peut être une image de Babylone la Grande. En effet, celle-ci est l’empire mondial de la fausse religion qui a pris naissance dans l’antique Babylone. Or, Babylone la Grande dans son ensemble ne prétend pas être ni représenter “le royaume des cieux” ou le “royaume [messianique] de Dieu”. Par contre, la partie principale de Babylone la Grande, quant au nombre de ses membres et à son importance, prétend représenter le Royaume messianique céleste de Dieu. Il s’agit de la chrétienté qui groupe un millier ou plus d’Églises et d’organisations religieuses.
7. Qu’est-ce qui a permis à la chrétienté d’atteindre sa croissance maximum ? Quand et comment a-t-elle réellement pris naissance ?
7 La chrétienté affirme être issue de la petite congrégation chrétienne originelle qui existait à Jérusalem au premier siècle. Aujourd’hui elle compte des millions de membres. Elle a atteint sa croissance maximum. Mais à en juger par ses relations scandaleuses avec le monde et par son manque de spiritualité, il est bien certain que sa croissance extraordinaire n’est pas due à ses vertus spirituelles ni à la possession de la lumière croissante de la vérité biblique. L’histoire de la religion montre qu’en réalité la chrétienté a été fondée au quatrième siècle par Constantin le Grand, empereur romain païen qui prétendit s’être converti au christianisme en 312, mais qui ne se fit baptiser que peu de temps avant sa mort, survenue le 22 mai 337. Il fit du christianisme apostat l’Église d’État de l’Empire romain. Pour cela, il se servit d’environ trois cents “évêques” qui composèrent avec lui. En tant que pontifex maximus de l’Empire romain, il convoqua le premier concile de Nicée, en Asie Mineure, au cours duquel il imposa les doctrines qui devaient être celles de l’Église.
8. En matière de doctrines et de pratiques, qu’est-ce qui pénètre aujourd’hui toute la chrétienté, et de quelle parabole est-ce la réalisation ?
8 Qu’est-ce qui pénètre aujourd’hui toute la masse des Églises de la chrétienté ? L’enseignement, les structures, les lois et les règles véridiques de la Bible ? Non, mais plutôt le syncrétisme religieux que le pontifex maximus Constantin encouragea et dont les caractéristiques fondamentales sont des doctrines et des pratiques d’origine babylonienne plutôt que les doctrines de la Sainte Parole inspirée de Dieu. C’est Constantin lui-même qui, en tant que président du concile de Nicée, régla les querelles à propos de la personnalité et des attributs de Jéhovah Dieu. Il se prononça en faveur de la doctrine babylonienne de la trinité. Jésus avait annoncé cette corruption graduelle de la doctrine et du culte chrétiens en donnant la parabole du levain. Il déclara : “Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et caché dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la masse ait fermenté.” — Mat. 13:33.
9. Depuis combien de temps cette influence corruptrice s’exerce-t-elle dans la chrétienté, et qu’est-ce que cela permet aux serviteurs du Diable de faire ?
9 La fermentation de toute la masse de la chrétienté a pu se faire au cours des seize siècles écoulés. Qui peut nier aujourd’hui que la chrétienté a atteint un état de fermentation complète à cause de l’influence corruptrice des doctrines babyloniennes, de son immixtion dans les affaires du monde et de sa rébellion, comparable à celle de Nimrod, contre la souveraineté universelle de Jéhovah Dieu ? Cette corruption de la masse énorme des prétendus “fils du royaume” de la chrétienté a fait du faux “royaume de Dieu” sur la terre un excellent abri pour les serviteurs de Satan le Diable. Comme les “oiseaux du ciel”, ceux-ci viennent s’abriter dans les branches de l’arbuste pleinement épanoui qui a poussé à partir du grain de moutarde. — Mat. 13:31, 32.
10, 11. a) Pourquoi la parabole du grain de moutarde n’illustre-t-elle pas quelque chose de bénéfique pour l’humanité ? b) Par conséquent, quel genre de “royaume” l’“arbre” représente-t-il ?
10 La présence de tous ces “oiseaux du ciel” dans les nombreuses branches de la chrétienté n’a pas contribué à élever sa spiritualité. En cela la chrétienté ressemble bien à l’arbuste issu du grain de moutarde que le cultivateur avait semé dans son champ ou dans son jardin. Les oiseaux du ciel qui venaient s’abriter dans ses branches pouvaient manger les graines de moutarde, tout comme les oiseaux de la parabole sur les quatre sortes de terre ont mangé les grains que le semeur avait laissé tomber le long de la route (Mat. 13:4). Dans la parabole de Jésus, l’arbuste en question ne procure aucun bienfait aux humains. Ainsi, cette parabole ne nous dit pas si, une fois que l’arbre eut atteint sa pleine maturité, le semeur est venu chasser les oiseaux pour recueillir une grande quantité de graines de moutarde afin d’en faire une bonne sauce pour assaisonner certains aliments. Quoi qu’il en soit, le cultivateur n’avait certainement pas semé le grain de moutarde dans son jardin uniquement pour donner un abri aux “oiseaux du ciel”.
11 Eu égard à tout cela, il est évident que l’“arbre” symbolique issu du grain de moutarde est aujourd’hui une contrefaçon du “royaume des cieux”, c’est-à-dire la chrétienté avec son clergé qui domine les laïcs. L’“arbre” arrivé à sa croissance maximum ne peut logiquement représenter le reste des Israélites spirituels marqués du sceau qui sont encore sur la terre. En effet, ceux-ci ne constituent qu’une fraction des 144 000 héritiers du Royaume. En réalité, depuis vingt-sept ans le reste de ces Israélites spirituels est de moins en moins nombreux. Au mémorial de 1975, ils n’étaient que 10 454.
UN ARBUSTE DIFFÉRENT DE CE QUE NOUS POUVIONS ESPÉRER
12. Étant donné la règle biblique qui veut que toute graine donne naissance à une plante de son espèce, quelle objection pourrait-on soulever à l’explication selon laquelle l’“arbre” de la parabole représente la chrétienté ?
12 On peut tout à fait logiquement soulever une objection à cette explication en disant que dans la parabole de Jésus l’homme qui a semé un grain de moutarde l’a semé avec de bonnes intentions. Il s’attendait à ce que cette graine donne naissance à un arbuste “selon son espèce”. (Gen. 1:11, 12.) Il ne pensait pas récolter quelque chose d’une autre espèce. Il n’avait pas présente à l’esprit une contrefaçon de cet arbuste. Puisqu’il en est ainsi, comment pouvons-nous dire que le semeur a obtenu une contrefaçon, que l’“arbre” qui a poussé à partir de ce grain de moutarde représente la chrétienté, la contrefaçon du “royaume des cieux”a? Cela n’est-il pas contraire à la loi de Dieu qui veut qu’une graine produise une plante de son espèce ? Appliquée au sens spirituel, cette loi divine ne rejette-t-elle pas l’idée qu’il puisse être question ici de la chrétienté, qui est opposée au “royaume des cieux” ?
13, 14. a) Pourquoi n’y aurait-il pas eu de chrétienté s’il n’y avait pas eu de Christ ? b) Pourquoi Dieu la tient-il pour responsable à ses yeux et de quoi est-elle la contrepartie moderne ?
13 Tout a commencé avec Jésus Christ. S’il n’y avait pas eu Christ, il n’y aurait pas eu de chrétienté. C’est peut-être une simple affirmation, mais elle est véridique. Au quatrième siècle, la chrétienté ne s’est pas réclamée d’un faux Christ, mais du vrai Christ, afin de mieux dissimuler la contrefaçon. Elle lui a même emprunté son nom officiel, celui de chrétienté. Elle s’est approprié différentes choses qui avaient rapport au Christ. Ainsi, elle pratique le baptême d’eau, certaines Églises baptisant même par immersion. Elle célèbre le Repas du Seigneur (la Cène) avec le pain et le jus de la vigne. Elle a ses évêques, ou anciens, et ses diacres (Phil. 1:1, Crampon 1905). D’autre part, avant de disposer des Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau, publiées en anglais à partir de 1950, les témoins chrétiens de Jéhovah utilisaient des Bibles qui étaient imprimées par des sociétés bibliques gérées par des Églises de la chrétienté.
14 Il est donc tout à fait évident que Jésus Christ a été impliqué dans la formation de la chrétienté, qui a prétendu jusqu’à maintenant être sa véritable église. D’autre part, Jéhovah Dieu prend la chrétienté au mot. Il la juge d’après ses prétentions. Aussi la met-il en demeure de démontrer ses prétentions et la juge-t-il pleinement responsable si elle ne se conforme pas à ses exigences. C’est pourquoi il lui imposera le châtiment qu’elle mérite. Maintenant, à la “conclusion du système de choses”, il la juge infidèle à ses déclarations religieuses. Elle est la contrepartie moderne de l’Israël infidèle de l’Antiquité.
15, 16. Comment la parabole du blé et de la mauvaise herbe montre-t-elle que Jésus a été impliqué jusqu’à maintenant dans le développement de la chrétienté ?
15 Comme autre preuve biblique que Jésus Christ est concerné par le développement de la chrétienté, il y a encore la parabole du blé et de la mauvaise herbe (l’ivraie). Ce n’est pas Jésus, “le Fils de l’homme”, qui a semé lui-même de la mauvaise herbe dans son champ. C’est Satan le Diable, son ennemi. Dans la parabole, les esclaves du Semeur découvrent très vite la présence de mauvaises herbes dans le champ de blé. Ils veulent les arracher, mais le Semeur, propriétaire du champ, ne le leur permet pas. Avec patience et longanimité, il ordonne aux esclaves de laisser pousser ensemble le blé et la mauvaise herbe jusqu’au moment de la moisson, à l’époque de la Pentecôte. Il désire au préalable séparer le blé de la mauvaise herbe, une fois que celle-ci sera arrivée à sa pleine maturité.
16 Pour que cet aspect de sa parabole se réalise, Jésus n’a donc pas fait détruire la chrétienté dès qu’elle est apparue. Il a permis qu’elle se développe. C’est en ce sens qu’il est impliqué dans la croissance de la chrétienté, qui a atteint son extension maximum aujourd’hui. Jésus ne l’a toujours pas détruite. Avec sa permission, elle est toujours dans le champ du Semeur, dans le “champ” de Jésus, son “champ [religieux] en culture”. — Mat. 13:24-27 ; voir I Corinthiens 3:9.
17. Par qui la “traîne” symbolique est-elle tirée, et qu’a-t-on dit en 1891 et 1912 à propos de ce que représente cette “traîne” ?
17 La parabole du filet à la traîne est une autre illustration des rapports entre Jésus et la chrétienté (Mat. 13:47-50). Les pêcheurs qui tirent la traîne représentent les anges des cieux, qui sont dirigés par Jésus Christ glorifié. Mais que représente la traîne elle-même ? Étant donné qu’il est dit que “le royaume des cieux est encore semblable à un filet à la traîne”, faut-il comprendre qu’il symbolise la classe des 144 001 membres du “royaume des cieux” ? Non, il ne peut en être ainsi quand nous considérons tous les aspects de la parabole. Le livre “Que ton règne vienne”, publié en 1891, dit à la page 210 que le filet “représente l’église chrétienne nominale”. La Tour de Garde anglaise du 15 juin 1912, à la page 201 et sous le titre “La parabole du filet de pêche”, parle de ce filet comme du “filet de l’Évangile rempli de dévotions et de momeries de toutes sortes”.
18. Que représente la “traîne” d’après La Tour de Garde du 1er mars 1968 ?
18 Plus récemment, La Tour de Garde du 1er mars 1968 (Bulletin 5/68) contenait un article intitulé “Lâchez vos filets pour une prise”. Au paragraphe 6, on pouvait lire : “La seine [le filet à la traîne] symbolise l’organisation terrestre qui prétend être la congrégation de Dieu admise dans la nouvelle alliance contractée avec Dieu par Jésus Christ, le Médiateur. Elle se dit l’Israël spirituel, la nation sainte qui est ointe de l’esprit de Dieu afin de régner avec Jésus Christ dans le Royaume céleste. Elle comprend les vrais adeptes et les faux ou infidèles adeptes du christianisme. Logiquement, elle englobe la chrétienté, avec ses centaines de milliers de prétendus chrétiens appartenant à des centaines de sectes qui se disent chrétiennes.”
19, 20. a) Selon Jérémie 2:21-23, les relations de Jésus avec l’organisation chrétienne nominale représentée dans la parabole du grain de moutarde sont comparables aux relations de Jéhovah avec quelle organisation ? b) Dans Osée 10:1-4, en quels termes Jéhovah décrit-il la dégénérescence de la “vigne” symbolique d’Israël ?
19 Par ses paraboles du Royaume, Jésus a donc illustré ses rapports avec l’organisation chrétienne nominale, c’est-à-dire la chrétienté, dans sa formation et son développement. Ses relations avec elle sont comparables à celles qu’avait son Père Jéhovah avec l’Israël apostat de l’Antiquité. C’est dans un dessein bon et juste que Jéhovah a formé la nation d’Israël en 1513 avant notre ère. Mais qu’est devenue cette nation qu’il avait choisie et plantée en Palestine, la Terre promise ? Jéhovah donna lui-même la réponse à cette question. Selon Jérémie 2:21-23, il déclara : “‘Quant à moi, je t’avais plantée comme un cépage de choix, rouge, qui était tout entier une vraie semence. Comment donc as-tu été changée à mon égard en sarments dégénérés de vigne étrangère ? Or, quand bien même tu laverais avec de l’alcali et que tu prendrais pour toi de grandes quantités de lessive, ta faute resterait une tache devant moi’, telle est la déclaration du Souverain Seigneur Jéhovah. ‘Comment peux-tu dire : “Je ne suis pas souillée. Je n’ai pas marché à la suite des Baals” ? Vois ton chemin dans la vallée. Remarque ce que tu as fait. Jeune chamelle rapide, courant çà et là dans ses chemins, à l’aventure.’”
20 D’après Osée 10:1-4, Jéhovah dit encore : “Israël est une vigne qui dégénère. Il continue à porter du fruit pour lui-même. Il a multiplié ses autels en proportion de l’abondance de son fruit. Ils ont dressé de bonnes colonnes en fonction de ce que son pays a de bon. Leur cœur est devenu hypocrite ; maintenant ils seront reconnus coupables. (...) Ils prononcent des paroles, faisant de faux serments, concluant une alliance ; et le jugement a poussé comme une plante vénéneuse dans les sillons des champs.”
21. a) Comment les Juifs du temps de Jésus ont-ils montré qu’ils étaient apostats ? b) Quel fait du passé permet de répondre à la question de savoir si Jésus a pu planter un grain de moutarde symbolique et récolter une plante d’une autre espèce ?
21 Aux jours de Jésus Christ et de ses apôtres, la nation d’Israël était tout aussi apostate qu’à l’époque de Jérémie et d’Osée. En réalité, c’est cette génération de Juifs qui firent mourir Jésus et qui persécutèrent les apôtres et les disciples du premier siècle. C’est de ces Israélites en particulier que Jésus parlait quand il a dit, comme Ésaïe, qu’ils avaient les yeux fermés, les oreilles insensibles et le cœur obtus, si bien qu’ils ne pouvaient être guéris spirituellement (És. 6:9, 10 ; Mat. 13:13-15 ; Actes 28:24-28). C’est pourquoi cette génération d’apostats a subi un désastre national en 70. Que dirons-nous maintenant si quelqu’un demande : Comment Jésus, le Semeur de la parabole, a-t-il pu semer une graine de moutarde symbolique et permettre qu’elle devienne un arbuste d’une autre espèce, une contrefaçon corrompue, la chrétienté ? Eh bien, ce que Jéhovah a fait avec l’ancienne nation d’Israël fournit une réponse divine à celui qui poserait cette question.
22. Pourquoi Jésus pouvait-il donner la parabole du grain de moutarde tout en pensant que l’“arbre” allait représenter une contrefaçon ?
22 Grâce à sa vision prophétique, Jésus Christ pouvait savoir à l’avance ce qu’allait devenir la graine de moutarde symbolique qu’il sema au premier siècle. Il connaissait bien l’histoire d’Israël ainsi que toutes les prophéties. Il pouvait donc donner la parabole du grain de moutarde symbolique en pensant à la chrétienté, la contrefaçon du “royaume des cieux”, qu’il représenta par l’image de l’arbuste issu du grain de moutarde et dans les branches duquel viennent s’abriter “les oiseaux du ciel”. — Voir Matthieu 13:25, 38, 39 ; 24:23-25.
23. a) Bien que la parabole ne parle pas de la destruction de l’“arbre”, que ne doit-on pas en conclure ? b) Que ne dit pas la parabole de la “traîne” quant au sort de celle-ci ?
23 Jésus n’a pas dit dans sa parabole que la chose symbolisée par l’“arbre” envahi par les oiseaux serait détruite. Toutefois, ce n’est pas une preuve que l’“arbre” symbolique, c’est-à-dire la chrétienté, ne sera pas détruit (voir Luc 13:5-9). On peut en dire autant de la traîne. La parabole de Jésus ne dit pas qu’elle va être détruite. Mais elle ne dit pas non plus qu’elle servira de nouveau. Si elle était utilisée une nouvelle fois, elle recueillerait de nouveau dans la “mer” des poissons de toute espèce, les mêmes que ceux qui sont décrits dans la parabole. Ainsi, bien que la parabole ne parle pas d’une destruction éventuelle de la traîne, cela ne veut pas dire que ce qui est symbolisé par ce filet ne disparaîtra pas au temps fixé par Dieu. Les opérations qui devaient être faites sous la direction des anges et avec ce filet symbolique ont eu lieu au cours des dix-neuf siècles écoulés. Une fois que sera achevé le travail qui consiste à séparer les différentes sortes de poissons rassemblées par la traîne symbolique, on ne renouvellera pas cette opération de pêche.
24. Bien que la parabole ne le dise pas, pourquoi la “traîne” symbolique sera-t-elle rejetée au moment prévu par Dieu ?
24 Puisqu’elle représente “l’église chrétienne nominale” ou ‘l’organisation des prétendus chrétiens, les vrais et les faux’, la traîne symbolique disparaîtra effectivement. Cet instrument religieux, qui inclut la chrétienté, sera rejeté pour ne plus jamais être utilisé. À la fin de la “conclusion du système de choses”, Jéhovah Dieu aura recueilli tous ses bons “poissons” pour le vrai “royaume des cieux”. (Mat. 4:17 ; 13:47-50.) Ainsi, bien que la parabole ne dise pas ce que devient la traîne, cela ne prouve pas que ce filet symbolique ne réalisera pas ce pour quoi il a été prévu et qu’il ne sera pas rejeté ensuite pour ne plus jamais être utilisé. Or, Jésus a dit que le “royaume des cieux” est semblable à ce filet à la traîne. Il est donc évident que celui-ci ne représente pas la classe du Royaume composée de 144 001 membres.
QUE DIRE DES CHOSES FERMENTÉES OFFERTES À JÉHOVAH ?
25. Bien que l’organisation chrétienne nominale ait été corrompue par les choses babyloniennes, quelle question pourrait-on poser à propos du levain caché dans la pâte, et pourquoi ?
25 Il est indéniable que l’organisation chrétienne nominale, représentée par l’“arbre” issu du grain de moutarde et envahi par les oiseaux, a été corrompue par les doctrines et pratiques babyloniennes. Au cours de notre discussion, nous avons montré que cette corruption de la prétendue organisation chrétienne a été illustrée par la parabole de Jésus dans laquelle une femme cache un morceau de levain dans trois grandes mesures de farine, afin de faire lever toute la masse (Mat. 13:33). Toutefois, certains peuvent avoir du mal à accepter cette explication de la parabole. Peut-être se posent-ils ces questions : Le levain de cette parabole symbolise-t-il vraiment quelque chose de mauvais, quelque chose qui corrompt la religion ? Ne peut-il pas représenter la force qui imprègne de justice et de sainteté la vraie congrégation chrétienne des héritiers du Royaume ? Ils peuvent encore raisonner ainsi : Sous la Loi de Moïse, certaines des choses qui devaient être offertes à Jéhovah renfermaient du levain. Pourtant il les acceptait. Cela ne montre-t-il pas que les Saintes Écritures utilisent le levain comme symbole de ce qui est bien et juste ? N’est-ce pas le cas pour cette parabole de Jésus dans laquelle du levain est caché dans une masse de farine ?
26. Comment celui qui poserait cette question pourrait-il raisonner à propos du levain que contenaient les deux pains de farine de blé que le grand prêtre offrait le jour de la Pentecôte ?
26 Comme exemple remarquable des choses fermentées qui étaient offertes à Dieu conformément à son commandement et qu’il agréait, on peut citer les deux pains, faits avec de la farine de blé et du levain, que le grand prêtre juif offrait le jour de la fête des Semaines, ou Pentecôte. Cette fête avait lieu au printemps, le sixième jour du mois lunaire de Sivan, c’est-à-dire le cinquantième jour à compter du 16 Nisan, jour où le grand prêtre offrait les prémices de la moisson des orges (Lév. 23:15-17 ; Deut. 16:9-12 ; Actes 20:16 ; I Cor. 16:8). Étant donné le respect accordé à ces deux pains, on pourrait raisonner ainsi : Jéhovah acceptait les deux pains offerts à la Pentecôte, alors qu’ils contenaient du levain. Cela ne signifie-t-il pas que dans ce cas-là le levain symbolisait quelque chose de favorable et qu’il représente parfois quelque chose qui a de la valeur aux yeux de Dieu ? L’ancien peuple élu de Jéhovah préférait le pain fermenté au pain non fermenté qu’il qualifiait de “pain d’affliction”. (Deut. 16:1-3.) Cela ne donne-t-il pas une signification favorable au levain quand il est utilisé dans la Bible ?
27. Si nous suivons ce raisonnement, à quelle conclusion arrivons-nous quant à ce que représente le levain dans l’antitype qui correspond à la présentation des deux pains de farine de blé à la Pentecôte ?
27 Si nous poursuivons ainsi ce raisonnement concernant les deux pains fermentés qui étaient présentés lors de la fête des Semaines, à quelle conclusion arrivons-nous ? À ceci : les deux pains offerts à la Pentecôte étaient typiques ; ils préfiguraient des choses qui arrivent conformément au dessein de Dieu. Par conséquent, dans l’antitype qui correspond à la présentation des deux pains fermentés le 6 Sivan, ce qui est symbolisé par le levain des deux pains doit être quelque chose de bon, de juste et de vertueux. Mais que représentent ces deux pains fermentés ? Ils représentent la vraie congrégation chrétienne, composée de croyants imparfaits, qui fut fondée le jour de la Pentecôte de l’an 33 (voir La Tour de Garde de Sion, édition anglaise du 1er mars 1898, page 68, paragraphe 4). Si donc le jour de la Pentecôte le levain symbolisait l’aspect favorable d’une chose, il s’ensuit logiquement que la congrégation chrétienne nouvellement fondée est représentée comme ayant en elle-même, dès son commencement, un levain antitypique, quelque chose de vertueux, une “grâce [spéciale] de l’esprit saint”, et cela avant même l’effusion de l’esprit saint !
28. En harmonie avec La Tour de Garde, que représente le levain dans les deux pains de farine de blé utilisés à la Pentecôte ?
28 Mais les membres de la congrégation chrétienne avaient-ils quelque mérite personnel au départ, le jour de la Pentecôte, quand ils reçurent l’esprit saint de Dieu ? Non. Ils n’avaient aucune justice personnelle. C’est pourquoi on a expliqué depuis longtemps que le levain des pains qui étaient offerts comme prémices de la moisson des blés représente le péché, péché que les membres de la congrégation chrétienne, les héritiers du Royaume, ont hérité d’Adam par suite de sa désobéissance (Rom. 5:12 ; voir La Tour de Garde, édition anglaise du 15 juin 1912, page 198, deuxième paragraphe, sous le titre “Parabole du levain”). Cependant, à la Pentecôte de l’an 33, on pouvait déjà dire avec raison à propos des membres imparfaits de la congrégation chrétienne : “Le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.” — I Jean 1:7 ; voir le livre anglais Le temple d’Alfred Edersheim, édition de 1881, de la page 229, paragraphe 1, à page 231b.
29. a) Par rapport à quel autre jour où l’on offrait des prémices la fête de Pentecôte était-elle fixée ? b) Ce jour-là, y avait-il du levain avec les prémices qui étaient offertes ?
29 Cette explication concernant le levain des deux pains de blé offerts à la Pentecôte est appuyée par un autre fait. La date de la Pentecôte ou fête des Semaines (Schabuoth) était fixée par rapport au jour de l’offrande des prémices de la moisson des orges, c’est-à-dire par rapport au 16 Nisan, deux jours après la Pâque (Lév. 23:9-17). Le 16 Nisan, le grand prêtre balançait ‘une gerbe des prémices de la moisson’ des orges. Il n’offrait pas de levain avec, mais seulement deux dixièmes d’éphah de fleur de farine arrosée d’huile avec un quart de hin de vin (Lév. 23:13). En réalité, cette cérémonie avait lieu durant la fête de sept jours dite fête des Gâteaux non fermentés. Pendant cette fête, les Israélites ne devaient pas manger de levain ni en avoir avec eux. Mais pourquoi le levain était-il absent de cette cérémonie du 16 Nisan, alors qu’il y en avait pour la fête de Pentecôte ?
30. a) Si le levain symbolisait quelque chose de juste, que signifierait alors l’absence de levain le jour où l’on offrait les prémices de la moisson des orges ? b) Que représentait l’offrande balancée des prémices de la moisson des orges ?
30 Si le levain devait être considéré comme le symbole de quelque chose de favorable parce que Dieu l’acceptait le jour de la Pentecôte, pourquoi ne pouvait-il pas y en avoir dans les offrandes qui étaient faites lorsque le grand prêtre balançait la gerbe des prémices de la moisson des orges ? Si le levain symbolisait quelque chose de bon, l’absence de levain au moment où le grand prêtre balançait la gerbe d’orge n’indiquerait-elle pas qu’il manquait alors quelque chose de bon ? En effet, et cela signifierait que dans l’accomplissement antitypique de cette image il manque quelque vertu ou quelque “grâce de l’esprit saint”. Mais est-ce bien le cas ? Pour le savoir, voyons ce que représente la gerbe des prémices de la moisson des orges. En fait, elle est une image du Seigneur Jésus Christ ressuscité. — I Cor. 15:20.
31. a) Quel jour Jésus a-t-il été ressuscité, et pourquoi ? b) En rapport avec la résurrection de Jésus, que représente le fait que les Israélites n’utilisaient pas de levain ce jour-là ?
31 Conformément à cette image, Jésus Christ a été ressuscité le dimanche 16 Nisan de l’an 33, au milieu de la fête des Gâteaux non fermentés, qui durait sept jours. Lors de sa résurrection glorieuse, il ne manquait rien de bon à Jésus, ni quelque vertu ni quelque “grâce de l’esprit saint”, absence qu’aurait préfiguré le défaut de levain dans l’image, si celui-ci était considéré comme le symbole d’une chose favorable, s’il s’agissait d’un ‘levain de justice’. Bien au contraire, l’absence de levain le 16 Nisan, quand le grand prêtre balançait la gerbe des prémices de la moisson des orges, préfigurait que Jésus serait ressuscité en tant que personne spirituelle parfaite, juste et sans péché. Comme le dit I Timothée 3:16, à sa résurrection Jésus “a été déclaré juste dans l’esprit”. Il n’avait en lui aucun “levain” symbolique.
32. a) Qu’a dit Jésus à propos du pain qu’il rompit le jour où il institua le Repas du Seigneur ? b) Que symbolisait donc le fait que ce pain fût exempt de levain ?
32 Rappelons un autre fait en rapport avec cela. Le 16 Nisan, jour où les prémices de la moisson des orges étaient présentées à Jéhovah, était le troisième jour à compter de la Pâque. Or, le 14 Nisan de l’an 33, après qu’il eut mangé le repas pascal, Jésus prit un pain sans levain, le rompit et dit à ses apôtres fidèles : “Prenez, mangez. Ceci représente mon corps.” (Mat. 26:26). Si l’on raisonne toujours en considérant que le levain représente quelque chose de bon, le fait que le pain utilisé par Jésus était sans levain signifie-t-il alors que le corps de chair de Jésus était privé de quelque chose de vital, qu’il manquait de justice ou de quelque “grâce de l’esprit saint” ? Absolument pas. Le pain sans levain qui, selon Jésus, représentait son corps, indiquait au contraire que le corps charnel du Seigneur était exempt de tout péché, de toute imperfection. — Héb. 7:26.
33. Par conséquent, dans quel sens symbolique les Écritures utilisent-elles le levain, et quels témoins pouvons-nous citer pour appuyer cette pensée ?
33 Eu égard à tout ce qui précède, les éditions anglaises du 15 mai 1900 et du 15 juin 1910 de La Tour de Garde avaient tout à fait raison de dire que les Écritures emploient le levain comme symbole de quelque chose de défavorable ou de négatif. De la première allusion au levain, dans Exode 12:15-20 et 13:7, à la dernière, dans Galates 5:9, la Bible utilise toujours cette image pour symboliser quelque chose de mauvais. S’il faut présenter des témoins, on peut en citer au moins DEUX pour montrer que la Bible emploie invariablement l’image du levain pour symboliser quelque chose de mauvais : l’injustice, une faute ou le péché. Il y a d’abord Jésus, qui parla du levain des Pharisiens et du levain d’Hérode (Mat. 16:6-12 ; Marc 8:15 ; Luc 12:1). Ensuite, l’apôtre Paul nous met en garde contre le levain qui fait fermenter toute la masse. Il fait allusion à la fête typique des pains sans levain, puis, définissant clairement ce que symbolise le levain, il ajoute : “Christ notre Pâque a vraiment été sacrifié. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec du levain de malice et de méchanceté, mais avec les gâteaux non fermentés de la sincérité et de la vérité.” — I Cor. 5:6-8 ; voir Deutéronome 17:6, 7 ; 19:15 ; I Timothée 5:19 ; Hébreux 10:28c.
34. Qu’illustre donc la parabole du levain ?
34 Par conséquent, quand il a utilisé l’image du levain dans la parabole où il est question d’une femme qui en a caché dans trois grandes mesures de farine, Jésus n’a certainement pas donné au levain une signification différente, ce qui aurait constitué une exception. Dans tout son enseignement, qui ne se contredit pas, il s’est servi du levain pour symboliser quelque chose de défavorable. La parabole en question doit donc représenter quelque chose de défavorable en rapport avec le “royaume des cieux”. Le levain caché dans la grande masse de pâte est une image prophétique de la corruption de la prétendue congrégation chrétienne par des doctrines erronées et des pratiques mauvaises originaires de Babylone. Il symbolise la corruption de ce qui est représenté par l’arbuste issu du grain de moutarde et parvenu à sa pleine maturité. C’est donc à juste titre que Matthieu et Luc ont rapporté la parabole du levain immédiatement après celle du grain de moutarde. Luc a même consigné ces deux paraboles aussitôt après avoir rapporté les paroles cinglantes de Jésus par lesquelles il stigmatisa les chefs religieux hypocrites. — Luc 13:10-21.
[Notes]
a Voir les pages 206 à 209 du livre Man’s Salvation out of World Distress at Hand!, publié en 1975.
b À la page 230, lignes 12 à 14, ce livre dit : “Ils étaient donc corrompus, car les offrandes d’actions de grâce offertes publiquement par Israël, même les plus saintes, sont corrompues par l’imperfection et le péché, et ils ont besoin d’une offrande pour le péché.”
En harmonie avec ce qui précède, dans un Commentaire biblique sur l’Ancien Testament (angl.) de Keil et Delitzsch (t. II — Le Pentateuque), nous lisons sous l’intertitre (p. 437) “Sanctification du Sabbat et les fêtes de Jéhovah. — Chap. XXXIII”, et à la page 443, lignes 16-34 :
“‘(...) V. 20. Le prêtre devra les balancer (les deux agneaux pour le sacrifice de communion) avec les pains des premiers fruits mûrs, comme offrande balancée devant Jéhovah avec les deux agneaux mâles (mentionnés plus haut). Ils (les pains) devront servir de chose sainte pour Jéhovah et appartenir au prêtre.’ (...) L’offrande pour le péché devait susciter dans la congrégation d’Israël la conscience du péché, afin que, tout en mangeant leur pain fermenté de chaque jour, les Israélites ne servent pas le levain du vieil homme, mais qu’ils se tournent vers leur Seigneur et Dieu et le prient de leur accorder le pardon et la purification de leur péché.”
c Dans l’Encyclopédie judaïque (angl.), édition de 1971, tome VII, colonnes 1235-1237, nous trouvons l’article “Hamez (...) ‘pâte fermentée’”. Dans la colonne 1237, nous lisons sous le titre “Le levain dans la pensée juive” :
“Le levain est considéré comme le symbole de la corruption et de l’impureté. Le ‘levain dans la pâte’ est une des choses qui ‘nous empêchent de faire la volonté de Dieu’. (Ber. 17a.) Cette idée fut largement développée dans la Kabbale. Dans le Nouveau Testament aussi le ‘levain de malice et de méchanceté’ est mis en opposition avec ‘les gâteaux non fermentés de la sincérité et de la vérité’. (I Cor. 5:8.) De même, ce mot est appliqué à la doctrine jugée impure des Pharisiens et des Sadducéens (Mat. 16:12 ; Marc 8:15).
“Il était spécialement appliqué à l’introduction d’éléments d’ascendance impure dans une famille. Dans ce contexte, la ‘pâte’ (fermentée) était opposée à la ‘farine pure passée au crible’.”