Que vos cadeaux témoignent de votre prévenance
“MERCI beaucoup !” Ces mots sont parmi les plus agréables dans n’importe quelle langue, car ils expriment la reconnaissance qu’on éprouve pour avoir reçu un cadeau, un compliment ou un service. Plus ce que nous offrons nous coûte de réflexion et d’efforts, plus les remerciements du destinataire seront chaleureux et sa reconnaissance profonde. Toutefois, comme vous l’avez sans doute remarqué, certains cadeaux sont reçus avec gratitude tandis que d’autres suscitent beaucoup moins d’enthousiasme, et vous vous êtes probablement demandé pourquoi. L’une des raisons est certainement le mobile qui anime celui qui offre le cadeau, une autre est l’objet lui-même et une autre encore la façon dont il est présenté.
L’importance du mobile
Les cadeaux font beaucoup pour rapprocher les gens et pour entretenir l’amitié, car la bonté engendre la bonté. Cependant, le mobile qui vous pousse à donner est souvent tout aussi important que le cadeau lui-même. Il serait bien de vous examiner sous ce rapport. Demandez-vous, par exemple, quand vous donnez un cadeau, si vous le faites par obligation ou par générosité. Offrez-vous un cadeau parce que l’occasion l’exige ou à cause de votre affection pour le destinataire ? Vos présents sont-ils offerts spontanément ou par intérêt ?
À la Noël et au Nouvel An particulièrement, on dépense des sommes astronomiques en cadeaux. Bien que ces fêtes soient censées être une époque joyeuse de l’année, beaucoup de gens sont loin d’être heureux. Certains s’endettent même pour pouvoir remplir leurs obligations sous le rapport des cadeaux. Ces personnes donnent généralement parce que c’est la coutume et non parce qu’elles ont envie de le faire. Il n’est donc pas étonnant que non seulement leur portefeuille se vide, mais qu’elles soient également “vidées” elles-mêmes sur les plans physique et affectif. Comme elles ne sont pas animées par un sentiment de générosité, offrir des cadeaux ne leur procure pas beaucoup de joie. En effet, le cadeau doit être inspiré par un sentiment spontané de générosité et de chaude affection qui rapproche celui qui le donne de celui qui le reçoit. Offrons donc un cadeau lorsque nous avons l’envie et les moyens de le faire, mais ne nous croyons pas obligés de donner parce qu’une certaine date sur le calendrier l’exige.
Les cadeaux utiles
Une fois rassuré quant à votre mobile, vous pouvez examiner le genre de cadeaux que vous offrez et la réaction que ceux-ci suscitent. Demandez-vous par exemple si vos cadeaux sont utiles. Autrement dit, le destinataire prendra-t-il vraiment plaisir à utiliser l’objet que vous lui offrez pendant plusieurs années ou s’en lassera-t-il au bout de deux ou trois jours ? Ou encore le rangera-t-il tout simplement dans un tiroir ou une armoire ? Le caractère pratique du cadeau est certes un facteur dont il faut tenir compte, mais il n’est pas le seul à considérer.
Il ne faut jamais oublier que le prix d’un article n’est pas le véritable critère de sa valeur. Un objet peu coûteux peut représenter plus pour le destinataire qu’un cadeau de prix dont il n’a pas besoin ou qu’il ne désire pas. Prenons l’exemple de l’enfant qui fait un dessin sur un morceau de papier, à l’aide de quelques crayons de couleur, et qui l’offre à ses parents ou à ses grands-parents. Ceux-ci n’estimeront pas le “chef-d’œuvre” à prix d’argent, mais il en seront fiers et le montreront à tout le monde. Un pull-over tricoté à la main par quelqu’un qui vous est cher ne représente peut-être qu’une dépense modeste, mais vous en ferez plus de cas que s’il s’agissait d’un article coûteux acheté tout fait.
Certains cadeaux ont une valeur sentimentale, car ils nous rappellent l’amour et la prévenance de celui qui nous les a offerts. Un mari donnera peut-être à sa femme le grille-pain dont elle a besoin. Le cadeau est utile ; toute la famille pourra s’en servir. La femme en est reconnaissante. Et pourtant, un petit cadeau personnel — une broche, un collier ou un vêtement — lui aurait fait un plus grand plaisir, car en le portant, elle aurait pensé à son mari et à son affection. Sans doute possédez-vous un tel objet que votre conjoint vous a offert il y a longtemps et que vous utilisez toujours avec joie.
Néanmoins, toutes les femmes ne sont pas pareilles. Certaines aiment mieux un article pour la maison qu’un cadeau personnel. Cette préférence ne signifie pas qu’elles sont moins féminines, mais elle souligne le côté pratique de leur caractère. Par conséquent, le mari doit considérer tous les aspects de la personnalité de sa femme lorsqu’il lui choisit un cadeau. De son côté, la femme tiendra compte du caractère de son mari.
La gentillesse est une qualité indispensable aussi bien quand on reçoit un cadeau (de la part d’un parent ou d’un ami) que lorsqu’on en offre un. Les amis se rendent tant de petits services qui ne peuvent se payer ! Lorsque quelqu’un vous rend un service régulièrement, songez-vous à l’en remercier sincèrement ou finissez-vous par trouver cela normal ? La reconnaissance sincère peut se manifester de nombreuses façons, mais si l’on ne fait pas attention, on peut, par mégarde, faire affront à quelqu’un. Si vous protestez contre sa générosité, ou si vous voulez à tout prix le payer de retour, vous risquez de le gêner et de le priver de la joie de donner. Ce n’est pas là votre intention, bien sûr, mais c’est ce qui peut arriver.
Les cadeaux et les enfants
Les adultes reçoivent parfois des présents avec indifférence, mais les enfants jamais. Ceux-ci raffolent des cadeaux. Quant à la nature de ces derniers, les parents sont les mieux placés pour connaître les besoins et les goûts de leurs enfants. C’est pourquoi ils leur donnent souvent un objet utile.
Les personnes à l’extérieur du cercle familial ont plus de mal à choisir des cadeaux pour les enfants, c’est pourquoi, dans le doute, elles achètent généralement des jouets. Ceux-ci ont l’avantage non seulement d’occuper l’enfant, mais aussi, à condition d’être bien choisis, de contribuer à son éducation mentale et physique. Certains jouets sont conçus pour développer ses facultés mentales. D’autres, tricycles et scooters par exemple, cultivent en lui la coordination musculaire. D’autres encore lui apprennent la dextérité, stimulent son imagination et développent ses capacités créatrices. Cette catégorie comprend les poupées, les crayons de couleur, la pâte à modeler, les jeux de construction, les puzzles et même le téléphone en miniature. Toutefois, puisque les jouets contribuent à former le caractère de l’enfant, ceux qui favorisent la violence — revolvers, fusils, chars d’assaut, grenades, etc. — peuvent lui faire un tort irréparable. Or, personne ne désire nuire à quelqu’un qu’il aime.
Il est bon que les enfants apprennent à donner. Encouragez-vous les vôtres à faire des cadeaux ? S’ils savent coudre, tricoter, dessiner ou cuisiner, ils peuvent offrir leurs ouvrages à leurs parents et amis. Ont-ils des talents particuliers ? Dans ce cas, il faut leur apprendre, dès leur jeune âge, qu’ils ont le devoir de partager généreusement avec autrui ces dons du Créateur et non de les utiliser égoïstement pour en tirer profit. Un mouchoir brodé, une poignée de bouilloire tricotée, un dessin ou une assiette de petits gâteaux confectionnés par l’enfant lui-même, fournit une excellente occasion de lui apprendre la générosité. Cette qualité fait beaucoup pour développer chez l’enfant le sentiment de sa propre valeur et le respect de soi. Pourquoi le priver du bonheur de donner ? Les parents avisés savent que ce n’est pas seulement ce qu’ils donnent à leurs enfants ou ce qu’ils font pour eux qui les aidera à devenir des adultes mûrs et équilibrés, mais aussi ce qu’ils leur enseignent à faire pour eux-mêmes et pour autrui.
Donner de votre temps, cadeau des plus précieux
Nombreux sont ceux qui aiment mieux offrir des objets matériels que de donner de leur temps à autrui. Et pourtant, c’est le temps qui constitue souvent le cadeau le plus apprécié. Une femme aimante attachera beaucoup de prix aux heures qu’elle peut passer dans l’intimité avec son mari. Les enfants, même entourés de jouets, peuvent se sentir bien seuls si leurs parents ne s’occupent pas d’eux. Donner de soi-même exige sans doute plus de temps que d’acheter un cadeau, mais procure aussi plus de satisfaction. Il est de fait que les familles les plus unies sont celles dont les membres passent du temps ensemble.
Il existe quantité d’occupations auxquelles on peut se livrer en famille : visiter un musée, une imprimerie, un parc national, faire une excursion en bateau, passer une journée au bord de la mer ou d’un lac, faire un pique-nique ou une promenade dans les bois. Il est salutaire aussi d’apprendre ensemble à apprécier les dons du Créateur : la vie, la nourriture, le vêtement, l’abri et toutes les petites choses qui contribuent à notre bonheur.
Dans certains foyers, l’emploi du temps des divers membres de la famille doit souvent être modifié pour qu’ils puissent s’offrir plus généreusement l’un à l’autre ce cadeau précieux qu’est leur temps. Il est des parents qui voient rarement leurs enfants parce qu’ils les envoient dehors, au cinéma ou chez le voisin. D’autres ne permettent pas à leurs enfants de jouer dans la rue, théâtre de tant de crimes, mais, pour les occuper, les laissent passer de longues heures devant le petit écran, où ils se nourrissent régulièrement de criminalité et de violence. Il serait de loin préférable, pendant les années préscolaires, de leur faire la lecture ou de leur apprendre à dessiner, à peindre et à accomplir de petits travaux ménagers. Il est bien de prendre le temps de leur inculquer de bonnes et saines habitudes qu’ils garderont en grandissant et durant leur vie adulte. Le temps que vous consacrerez à vos enfants sera rémunérateur.
On peut également faire don de son temps à ses parents et amis. Les vieilles personnes particulièrement apprécient ce précieux cadeau. Un parent âgé, par exemple, préfère la visite de ses enfants à un objet matériel. Il faut peu de chose pour contribuer au bonheur des personnes âgées : une visite inattendue, un appel téléphonique à longue distance, une lettre affectueuse. Pourquoi ne pas essayer ?
Incontestablement, un cadeau procure beaucoup de plaisir, surtout lorsqu’il est inspiré par la générosité et une chaude affection et qu’il a été choisi en fonction de son utilité et des goûts du destinataire. N’oublions pas cependant que Jésus-Christ déclara : “Il y a plus de bonheur à donner qu’il y en a à recevoir.” — Actes 20:35.
[Illustration, page 15]
En consacrant une partie de votre temps à vos enfants, vous leur faites un cadeau des plus précieux