Les missionnaires: agents de la lumière ou des ténèbres? Partie 6
Ils font de véritables disciples aujourd’hui
JÉSUS CHRIST a ordonné: “Allez donc et faites des disciples des gens de toutes les nations, les baptisant.” (Matthieu 28:19). L’Encyclopédie pour tous (angl.) dit que “les chrétiens ont accompli de tout temps cette mission”; cependant elle ajoute: “parfois avec bien peu de vigueur”. L’ouvrage Le mythe missionnaire (angl.) pose quant à lui cette question: “L’ère missionnaire est-elle révolue?”
En janvier 1994, l’hebdomadaire Newsweek a déclaré: “Le pape Jean-Paul II fait descendre le catholicisme dans la rue.” Le périodique expliquait: “Il envoie 350 évangélisateurs laïcs à la recherche de gens à convertir dans les boîtes de nuit, les supermarchés et les stations de métro. Cette initiative commence le Mercredi des Cendres (16 février). Si elle réussit, le souverain pontife l’étendra au monde entier, une décision qui pourrait amener les missionnaires catholiques à tirer les sonnettes de Buenos Aires à Tokyo.”
Les Témoins de Jéhovah, eux, ont compris depuis longtemps qu’ils doivent être des évangélisateurs (2 Timothée 4:5). Naturellement, tous ne sont pas missionnaires à l’étranger. Mais, où qu’ils soient, ils peuvent prêcher, et c’est ce qu’ils font. En ce sens, tous sont missionnaires.
Une école spéciale
Au début des années 40, la Société Watch Tower a fondé une école visant à former des ministres qualifiés pour les envoyer comme missionnaires dans des pays qui avaient désespérément besoin d’aide. Au fil des ans, le programme a été modifié, mais n’a jamais dévié de son objectif premier: la mise en valeur de l’étude de la Bible et l’accomplissement de l’œuvre capitale d’évangélisation.
Le nom choisi pour cette école fut Galaad, ce qui en hébreu signifie “monceau de témoignage”. En favorisant l’accumulation d’un monceau de témoignage en l’honneur de Jéhovah, Galaad a joué un rôle déterminant dans l’accomplissement de l’œuvre mondiale de prédication qui, Jésus l’avait annoncé, devait avoir lieu à notre époque. — Matthieu 24:14.
S’adressant à la première classe de l’École de Galaad en 1943, Nathan Knorr, à l’époque président de la Société Watch Tower, a dit: “Vous allez recevoir une formation particulière en vue d’accomplir une œuvre semblable à celle de l’apôtre Paul, de Marc, de Timothée et d’autres évangélisateurs qui ont voyagé dans toutes les parties de l’Empire romain pour proclamer le message du Royaume. (...) Votre tâche principale consiste à prêcher l’évangile du Royaume de maison en maison à l’exemple de Jésus et de ses apôtres.”
Quand les étudiants de la première classe ont achevé leur formation, les diplômés ont été envoyés dans neuf pays d’Amérique latine. À ce jour, plus de 6 500 étudiants originaires de plus de 110 pays ont été formés à l’École de Galaad et ont été nommés missionnaires dans plus de 200 pays et archipels.
Des missionnaires différents
Les articles précédents de cette série ont parlé de l’activité des missionnaires de la chrétienté dans le passé. Beaucoup, tels ceux envoyés au Groenland, ont traduit la Bible ou des parties de celle-ci dans la langue vernaculaire. Cependant, ces premiers missionnaires s’intéressaient souvent à d’autres activités qu’à l’enseignement de la Bible.
Par exemple, au Japon, les missionnaires de la chrétienté s’occupaient “d’institutions et d’écoles”, fait remarquer l’Encyclopédie Kodansha du Japon. Nous y lisons: “Certains missionnaires se sont distingués par leur érudition.” Ils sont devenus linguistes ou professeurs, enseignant des matières comme la littérature, la langue, l’histoire, la philosophie, les religions d’Asie orientale et le folklore japonais. “Les institutions sociales et charitables représentaient aussi une part importante de l’œuvre missionnaire”, ajoute l’encyclopédie.
La prédication de l’Évangile n’était pas la priorité des missionnaires en général. Très souvent, ils mettaient l’accent sur la satisfaction des besoins physiques au détriment des besoins spirituels. Ils se concentraient sur la poursuite d’intérêts personnels. Ainsi, un missionnaire de l’Église anglicane, envoyé au Japon en 1889, est connu aujourd’hui comme le “père de l’alpinisme japonais”.
Les missionnaires formés à Galaad diffèrent dans de nombreux domaines de ceux de la chrétienté. Le livre Les Témoins de Jéhovah: Prédicateurs du Royaume de Dieu, au chapitre 23, fait cette remarque: “Les missionnaires diplômés de l’École de Galaad enseignent aux gens la Bible. Au lieu de construire des églises et d’attendre que les gens viennent à eux, ils vont de maison en maison (...), non pour être servis, mais pour servir.”
Quels résultats?
Après des siècles passés à faire des disciples en Europe, quels résultats ont obtenus les missionnaires de la chrétienté? Laissons répondre le livre Une vision globale des missions chrétiennes (angl.): “On estime à 160 millions le nombre d’Européens ne professant aucune religion. Parmi ceux qui se réclament du christianisme, peu prennent leur religion au sérieux. (...) Il faut vraiment faire un effort d’imagination pour qualifier l’Europe de continent chrétien.”
Que dire de la situation en Asie? Nous lisons dans l’Encyclopédie Kodansha du Japon: “L’opinion publique considère toujours le christianisme comme une croyance ‘étrangère’ (...) inadaptée au Japonais de la rue. (...) Le mouvement chrétien demeure à la périphérie de la société japonaise.” De fait, moins de 4 % de la population se disent chrétiens au Japon, moins de 3 % en Inde, moins de 2 % au Pakistan et moins de 0,5 % en Chine.
Qu’en est-il de l’Afrique, après des siècles d’activité missionnaire de la chrétienté? Dans un compte rendu sur la réunion des évêques africains qui s’est tenue à Rome au printemps dernier, le périodique allemand Focus a écrit: “Les religions africaines ne doivent plus être condamnées comme une idolâtrie païenne. Le document officiel, pas encore publié, place ‘les religions traditionnelles africaines’ au rang de partenaires dignes et essentielles. Leurs membres méritent considération. Le synode a reconnu que les religions autrefois condamnées en raison de leur nature fétichiste ‘régissent souvent le mode de vie du plus fervent catholiquea’.”
Après des siècles d’activité en Amérique, quels résultats les missionnaires de la chrétienté ont-ils obtenus? L’ouvrage La mission dans le monde (angl.) fait ce constat: “Malgré les grands progrès dans l’œuvre missionnaire ces dernières décennies, l’Amérique latine mérite encore son titre de ‘continent négligé’.” À propos des États-Unis, Newsweek fait observer que les sondages récents “démontrent que si la religion imprègne la culture américaine, seule une minorité la prend au sérieux. (...) La moitié des gens interrogés qui affirment aller à l’église le dimanche ne disent pas la vérité. (...) Près d’un tiers des Américains âgés de 18 ans et plus se désintéressent totalement de la religion (...). Seuls 19 % (...) pratiquent régulièrement leur religion.”
En résumé, dans leurs efforts pour combattre la pauvreté, les ennuis de santé et le manque d’instruction, les missionnaires de la chrétienté ont, collectivement, défendu des programmes humains qui n’ont apporté au mieux qu’un soulagement partiel et temporaire. Les véritables missionnaires chrétiens, en revanche, dirigent l’attention vers le Royaume de Dieu maintenant instauré, qui apportera un soulagement durable et total. Il ne se contentera pas de combattre les problèmes; il les résoudra. En effet, le Royaume de Dieu donnera aux humains une santé parfaite, une sécurité véritable sur le plan économique, des occasions sans cesse renouvelées d’accomplir un travail productif, et la vie sans fin. — Psaume 37:9-11, 29; Ésaïe 33:24; 35:5, 6; 65:21-23; Révélation 21:3, 4.
Peut-être les missionnaires de la chrétienté présentent-ils les chrétiens de nom qui assistent occasionnellement aux offices religieux comme preuves qu’ils ont fait “des disciples des gens de toutes les nations, les baptisant”. Cependant, les faits démontrent qu’ils ne leur ont pas enseigné à ‘observer toutes les choses que le Christ a commandées’. — Matthieu 28:19, 20.
Toutefois, l’œuvre d’enseignement des vrais chrétiens se poursuivra dans le monde nouveau de Dieu. Elle s’étendra aux millions de ressuscités qui auront besoin d’être instruits des voies de Dieu. Alors, débarrassés de toute influence satanique, les chrétiens auront le merveilleux privilège de continuer à faire des disciples, comme ils le font depuis des décennies.
[Note]
a Voir l’article “L’Église catholique en Afrique”, à la page 18.
[Encadré, page 24]
Comment ils aident les gens
Les remarques suivantes proviennent de personnes qui ont bénéficié de l’aide de missionnaires formés à Galaad.
“J’étais émerveillé par leur ténacité; ils supportaient tant de choses différentes de leur pays d’origine: le climat, la langue, les coutumes, la nourriture et la religion. Mais ils restaient à leur poste, certains même jusqu’à leur mort. Leurs bonnes habitudes d’étude et leur zèle dans le ministère m’ont aidé à cultiver ces qualités.” — J. A., Inde.
“La ponctualité avec laquelle le missionnaire étudiait avec moi m’a fait forte impression. Il a témoigné d’une maîtrise de soi remarquable en supportant mes préjugés et mon ignorance.” — P. T., Thaïlande.
“Ma femme et moi avons apprécié la pureté des Témoins missionnaires. Leur activité nous a poussés à faire du service à plein temps notre objectif et, aujourd’hui, nous avons la joie d’être nous-mêmes missionnaires.” — A.C., Mozambique.
“Je menais une vie égoïste. Ma rencontre avec les missionnaires m’a donné l’impulsion dont j’avais besoin pour changer. J’ai observé chez eux un bonheur véritable et non superficiel.” — J. K., Japon.
“Les missionnaires de la chrétienté menaient une vie confortable. Des serviteurs nettoyaient la maison, cuisinaient, faisaient la lessive, s’occupaient du jardin et conduisaient la voiture. J’ai été surprise de voir les missionnaires de Galaad s’acquitter eux-mêmes de leurs tâches domestiques, tout en aidant les gens du pays à connaître le Royaume de Dieu.”— S. D., Thaïlande.
“Les sœurs missionnaires venaient à bicyclette voir les gens, même quand la température dépassait 46 °C. Leur hospitalité et leur impartialité ainsi que leur persévérance m’ont aidé à reconnaître la vérité.” — V. H., Inde.
“Les missionnaires n’éprouvaient pas un sentiment de supériorité. Ils s’adaptaient humblement aux habitants du pays et à la pauvreté. Ils étaient venus servir; c’est pourquoi ils ne se plaignaient jamais et semblaient toujours joyeux et contents.” — C. P., Thaïlande.
“Ils n’édulcoraient pas les vérités bibliques. Pourtant, ils ne faisaient pas sentir aux gens que tous les aspects de leur culture étaient mauvais et qu’ils devaient adopter les méthodes ‘occidentales’. Ils ne suscitaient pas chez autrui un sentiment d’infériorité ou de médiocrité.” — A. D., Papouasie-Nouvelle-Guinée.
“À l’inverse des missionnaires de la chrétienté, elle s’asseyait volontiers par terre, les jambes croisées, à la manière coréenne, quand nous étudiions la Bible. Elle était disposée à goûter à la cuisine coréenne. L’affection que j’avais pour elle m’a aidée à progresser.” — S. K., Corée.
“J’avais dix ans et je quittais l’école à midi. Un missionnaire m’a invité à aller prêcher avec lui l’après-midi. Il m’a enseigné de nombreux principes bibliques et m’a insufflé une véritable reconnaissance envers l’organisation de Jéhovah.” — R. G., Colombie.
“En exécutant ce qu’il y avait à faire sans se plaindre, ils m’ont appris à m’acquitter fidèlement de mes tâches. Je remercie du fond du cœur Jéhovah et Jésus Christ de nous avoir envoyés les missionnaires.” — K. S., Japon.
[Illustration, page 23]
Des missionnaires formés à Galaad et œuvrant dans 16 pays racontent des faits lors d’une assemblée récente.