Livre de la Bible numéro 9 — 1 Samuel
Écrivains : Samuel, Gad, Nathân
Lieu de composition : Israël
Fin du travail de composition : vers 1078 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : vers 1180-1078 av. n. è.
1. Quel grand changement dans l’organisation de la nation d’Israël se produisit en 1117 av. n. è., et quelles allaient être les conséquences de ce changement ?
EN 1117 av. n. è., un changement capital s’est produit dans l’organisation nationale d’Israël : un roi humain a été intronisé. Cela s’est passé au temps où Samuel servait en qualité de prophète de Jéhovah en Israël. Bien que Jéhovah l’eût prévu et prédit, le changement pour une monarchie réclamé par les Israélites frappa Samuel de stupeur. Attaché comme il l’était au service de Jéhovah depuis sa naissance et reconnaissant révérencieusement Sa royauté, Samuel prévoyait les conséquences désastreuses de ce choix pour ses compagnons, membres de la nation sainte de Dieu. Ce n’est que sur les directives de Jéhovah que Samuel accéda à leur requête. “ Puis Samuel parla au peuple du droit de la royauté, il l’écrivit dans un livre et le déposa devant Jéhovah. ” (1 Sam. 10:25). Ainsi prenait fin l’ère des juges et s’ouvrait celle des rois humains, pendant laquelle Israël gagnerait une puissance et un prestige sans précédent pour finalement tomber dans la disgrâce et la défaveur de Jéhovah.
2. Quels sont les rédacteurs de Un Samuel, et quelles étaient leurs qualifications ?
2 Qui serait le mieux qualifié pour consigner les événements de cette période mémorable ? Comme il convenait, Jéhovah choisit le fidèle Samuel pour commencer ce travail d’écriture. Samuel, dont le nom signifie “ Nom de Dieu ”, a remarquablement défendu le nom de Jéhovah en ces jours-là. Il a vraisemblablement écrit les 24 premiers chapitres du livre. Puis, à sa mort, Gad et Nathân en ont repris la composition, complétant le récit des quelques dernières années jusqu’à la mort de Saül. C’est ce qui ressort de 1 Chroniques 29:29, où nous lisons : “ Pour les affaires de David le roi, les premières et les dernières, voici que ces choses se trouvent écrites parmi les paroles de Samuel le voyant, parmi les paroles de Nathân le prophète et parmi les paroles de Gad le visionnaire. ” Contrairement aux livres des Rois et des Chroniques, ceux de Samuel ne se réfèrent presque pas aux écrits antérieurs ; ce qui confirme que Samuel, Gad et Nathân, contemporains de David, en sont bien les rédacteurs. Ces trois hommes ont occupé des positions de confiance en qualité de prophètes de Jéhovah et se sont opposés à l’idolâtrie qui avait sapé la force de la nation.
3. a) Comment Un Samuel en vint-il à former un livre biblique à part ? b) Quand a-t-il été achevé, et quelle période couvre-t-il ?
3 Les deux livres de Samuel ne formaient à l’origine qu’un seul rouleau ou volume. Ce rouleau a été divisé en deux livres quand cette partie de la Septante fut publiée. Dans cette traduction grecque, Un Samuel était appelé Premiers Royaumes. Cette division ainsi que l’appellation de Un Rois furent adoptées par la Vulgate, et elles ont été conservées dans certaines Bibles catholiques. Que Un et Deux Samuel ne formaient qu’un livre à l’origine, c’est ce que prouve la note massorétique de 1 Samuel 28:24, où nous lisons que ce verset se trouve au milieu du livre de Samuel. Il semble que ce livre a été achevé vers 1078 av. n. è. Ainsi, Un Samuel couvre vraisemblablement une période d’un peu plus de cent ans, d’environ 1180 à 1078 av. n. è.
4. Comment l’exactitude de Un Samuel a-t-elle été attestée ?
4 Les preuves abondent qui attestent l’exactitude du récit. Les lieux géographiques sont en accord avec les événements décrits. On note avec intérêt que l’attaque victorieuse par Yonathân d’une garnison philistine à Mikmash, attaque qui se solda par la déroute totale des Philistins, a été répétée pendant la Première Guerre mondiale par un officier britannique qui, dit-on, a mis les Turcs en fuite en suivant les repères indiqués dans le texte divinement inspiré de Samuel. — 14:4-14a.
5. Comment les rédacteurs de la Bible attestent-ils l’authenticité de Un Samuel ?
5 Cependant, il existe des preuves encore plus convaincantes de l’inspiration divine et de l’authenticité du livre. Il fait état de la réalisation frappante de la prophétie divine selon laquelle Israël demanderait un roi (Deut. 17:14 ; 1 Sam. 8:5). Des années plus tard, Hoshéa en apporta la confirmation en citant les paroles suivantes de Jéhovah : “ Alors je t’ai donné un roi dans ma colère, et je l’ôterai dans ma fureur. ” (Hosh. 13:11). Pierre laissa entendre que Samuel était inspiré de Dieu lorsqu’il parla de lui comme d’un prophète qui a ‘ annoncé clairement les jours ’ de Jésus (Actes 3:24). Paul cita 1 Samuel 13:14 dans son résumé des événements marquants de l’histoire d’Israël (Actes 13:20-22). Jésus lui-même confirma l’authenticité du livre quand il demanda aux Pharisiens de son temps : “ N’avez-vous pas lu ce qu’a fait David quand lui et les hommes qui étaient avec lui ont eu faim ? ” Puis il raconta comment David demanda le pain de proposition (Mat. 12:1-4 ; 1 Sam. 21:1-6). Comme nous l’avons déjà dit, Ezra aussi reconnut la véracité du récit. — 1 Chron. 29:29.
6. Quelles autres preuves intrinsèques avons-nous de l’authenticité de Un Samuel ?
6 Le livre de Samuel étant l’histoire originelle des actions de David, chaque mention de David dans les Écritures vient confirmer que ce livre fait bien partie de la Parole inspirée de Dieu. Certains de ces événements sont même rappelés dans les titres des Psaumes de David : Psaume 59:sus (1 Sam. 19:11), Psaume 34:sus (1 Sam. 21:13, 14) et Psaume 142:sus (1 Sam. 22:1 ou 1 Sam. 24:1, 3). Ainsi, les preuves intrinsèques de la Parole même de Dieu attestent de façon probante l’authenticité de Un Samuel.
CONTENU DE UN SAMUEL
7. L’histoire rapportée dans le livre couvre les épisodes de la vie de quels guides en Israël ?
7 Le livre couvre en partie ou entièrement les épisodes de la vie de quatre guides en Israël : Éli le grand prêtre, Samuel le prophète, Saül le premier roi et David qui fut oint pour lui succéder.
8. Dans quelles circonstances Samuel naît-il et devient-il “ ministre de Jéhovah ” ?
8 La judicature d’Éli et la jeunesse de Samuel (1:1–4:22). Au début du récit, nous faisons la connaissance de Hanna, la femme préférée du Lévite Elqana. Elle n’a pas d’enfants, ce qui lui attire les railleries de Peninna, l’autre femme d’Elqana. Tandis que la famille fait sa visite annuelle à Shilo, où se trouve l’arche de l’alliance de Jéhovah, Hanna prie Jéhovah avec ferveur de lui accorder un fils. Elle promet, si sa prière est exaucée, d’offrir l’enfant pour le service de Jéhovah. Dieu écoute sa supplique, et elle met au monde un fils, Samuel. Dès que l’enfant est sevré, elle le conduit à la maison de Jéhovah et le confie aux soins d’Éli, le grand prêtre, comme ‘ quelqu’un de prêté à Jéhovah ’. (1:28.) Puis Hanna exprime sa reconnaissance et son bonheur dans un chant d’allégresse. Le garçon devient “ ministre de Jéhovah devant Éli le prêtre ”. — 2:11.
9. Comment Samuel devient-il prophète en Israël ?
9 Tout ne va pas pour le mieux avec Éli. Il est âgé, et ses deux fils sont devenus des vauriens qui ‘ ne reconnaissent pas Jéhovah ’. (2:12.) Ils profitent de leur fonction sacerdotale pour satisfaire leur avidité et leurs désirs immoraux. Éli néglige de les corriger. Jéhovah envoie alors des messages contre la maison d’Éli, avertissant celui-ci ‘ qu’il n’y aura pas de vieillard dans sa maison ’ et que ses deux fils mourront le même jour (1 Sam. 2:30-34 ; 1 Rois 2:27). Finalement, il envoie le garçon Samuel vers Éli avec un message de condamnation retentissant. Ainsi, le jeune Samuel est accrédité pour la fonction de prophète en Israël. — 1 Sam. 3:1, 11.
10. Comment Jéhovah exécute-t-il son jugement sur la maison d’Éli ?
10 En temps voulu, Jéhovah exécute ce jugement de condamnation en faisant monter les Philistins contre Israël. Comme la bataille tourne mal pour les Israélites, ils se mettent à pousser de grands cris et amènent l’arche de l’alliance depuis Shilo jusque dans le camp militaire. En entendant le bruit des cris et en apprenant que l’Arche est entrée dans le camp d’Israël, les Philistins s’encouragent mutuellement et finalement remportent une victoire éclatante, mettant totalement Israël en déroute. L’Arche est prise et les deux fils d’Éli meurent. Le cœur tremblant, Éli apprend la nouvelle. Au moment même où le messager fait mention de l’Arche, le vieillard tombe de son siège à la renverse, se brise la nuque et meurt. Ainsi prend fin sa judicature qui a duré 40 ans. Vraiment, “ la gloire est partie d’Israël ”, car l’Arche représente la présence de Jéhovah au sein de son peuple. — 4:22.
11. Comment la preuve est-elle faite que l’Arche n’est pas un porte-bonheur ?
11 Samuel juge Israël (5:1–7:17). Mais les Philistins doivent, eux aussi, apprendre à leurs dépens qu’on ne se sert pas de l’arche de Jéhovah comme d’un porte-bonheur. Ils introduisent l’Arche dans le temple de Dagôn à Ashdod, et leur dieu tombe à terre sur sa face. Le lendemain, Dagôn tombe de nouveau à terre sur sa face, vers le seuil ; cette fois sa tête et les paumes de ses deux mains sont coupées. C’est ce qui est à l’origine de la coutume superstitieuse philistine selon laquelle ‘ on ne pose pas le pied sur le seuil de Dagôn ’. (5:5.) Les Philistins amènent d’urgence l’Arche à Gath, puis à Éqrôn, mais en vain. Les fléaux s’abattent sur le peuple sous forme de panique, d’hémorroïdes et de rongeurs. Désespérés devant le nombre croissant des morts, les seigneurs de l’Axe des Philistins renvoient l’Arche à Israël sur un chariot neuf, tiré par deux vaches qui allaitent. À Beth-Shémesh, le malheur frappe certains Israélites parce qu’ils ont regardé l’Arche (1 Sam. 6:19 ; Nomb. 4:6, 20). Finalement, l’Arche est déposée dans la maison d’Abinadab, dans la ville lévitique de Qiriath-Yéarim.
12. Quelles bénédictions découlent du fait que Samuel défend le vrai culte ?
12 L’Arche demeurera dans la maison d’Abinadab pendant 20 ans. Devenu adulte, Samuel exhorte les Israélites à écarter du milieu d’eux les Baals et les images d’Ashtoreth, et à servir Jéhovah de tout leur cœur. Ce qu’ils font. Tandis qu’ils se rassemblent à Mitspa pour adorer Jéhovah, les seigneurs de l’Axe des Philistins en profitent pour monter contre eux et les surprendre. Les Israélites appellent Jéhovah à l’aide par l’intermédiaire de Samuel. Alors Dieu fait tonner à grand fracas contre les Philistins afin de jeter la confusion chez eux, et les Israélites, affermis par le sacrifice et la prière, remportent une victoire écrasante. À dater de ce jour, “ la main de Jéhovah fut contre les Philistins tous les jours de Samuel ”. (7:13.) Mais l’heure de la retraite n’a pas sonné pour Samuel. Sa vie durant, il juge Israël, faisant, d’année en année, une tournée qui le conduit de Rama, juste au nord de Jérusalem, à Béthel, à Guilgal et à Mitspa. À Rama, il bâtit un autel à Jéhovah.
13. Comment Israël en vient-il à rejeter Jéhovah comme Roi, et de quelles conséquences Samuel l’avertit-il ?
13 Saül, premier roi d’Israël (8:1–12:25). Samuel a vieilli dans le service de Jéhovah, mais ses fils ne marchent pas dans les voies de leur père, car ils acceptent des pots-de-vin et font dévier le jugement. Alors les anciens d’Israël vont vers Samuel pour lui demander : “ Maintenant donc, établis-nous un roi pour nous juger comme toutes les nations. ” (8:5). Grandement troublé, Samuel s’adresse à Jéhovah dans la prière. Jéhovah lui répond : “ Ce n’est pas toi qu’ils ont rejeté, mais c’est moi qu’ils ont rejeté pour que je ne sois plus roi sur eux. [...] Et maintenant écoute leur voix. ” (8:7-9). Mais, avant tout, Samuel doit avertir les rebelles des conséquences funestes de leur requête : le recrutement, l’impôt, la perte de la liberté et finalement l’affliction et l’appel à l’aide auprès de Jéhovah. Aucunement ébranlés dans leur détermination, les Israélites exigent un roi.
14. Comment Saül est-il élevé à la royauté ?
14 C’est alors que Saül entre en scène. C’est un fils de Qish, de la tribu de Benjamin, et il est de loin le plus grand et le plus bel homme d’Israël. Saül est dirigé vers Samuel qui l’honore à l’occasion d’un festin, l’oint et le présente à tout Israël réuni à Mitspa. Bien que Saül commence par se cacher parmi les bagages, il est finalement présenté au peuple comme le roi choisi par Jéhovah. Une fois de plus Samuel rappelle aux Israélites le droit de la royauté, le consignant dans un livre. Toutefois, ce n’est pas avant sa victoire sur les Ammonites, et du même coup, la levée du siège de Yabesh en Guiléad, que la fonction de roi de Saül est affermie, si bien que le peuple confirme sa royauté à Guilgal. Samuel exhorte de nouveau les Israélites à craindre Jéhovah, à le servir et à lui obéir, puis il appelle Jéhovah pour qu’il produise un signe sous la forme de tonnerres et de pluie, inhabituels au temps de la moisson. Par une démonstration terrifiante, Jéhovah manifeste sa colère contre ce peuple qui l’a rejeté comme Roi.
15. Quel péché de présomption conduit Saül à l’échec ?
15 La désobéissance de Saül (13:1–15:35). Comme les Philistins ne cessent de harceler Israël, Yonathân, le courageux fils de Saül, abat une garnison philistine. Pour se venger, l’ennemi lève une grande armée, “ comme les grains de sable qui sont sur le bord de la mer, en multitude ”, et celle-ci campe à Mikmash. Les Israélites sont aux abois. ‘ Ah ! si seulement Samuel venait pour nous donner le conseil de Jéhovah ’, pensent-ils. Las de l’attendre, Saül pèche en offrant présomptueusement lui-même un holocauste. Mais voici que Samuel arrive. Balayant les piètres excuses de Saül, il prononce le jugement de Jéhovah : “ Et maintenant ton royaume ne durera pas. À coup sûr, Jéhovah se trouvera un homme selon son cœur ; et Jéhovah l’instituera comme guide sur son peuple, parce que tu n’as pas gardé ce que t’avait commandé Jéhovah. ” — 13:14.
16. Quelles difficultés l’attitude irréfléchie de Saül entraîne-t-elle ?
16 Yonathân, qui est zélé pour le nom de Jéhovah, attaque de nouveau un avant-poste des Philistins, mais cette fois seul son porteur d’armes l’accompagne. En un éclair, tous deux abattent environ 20 hommes. Un tremblement de terre ajoute à la confusion des ennemis. Ils prennent la fuite, Israël les talonnant. Mais la victoire complète est compromise à cause du vœu inconsidéré de Saül qui interdit aux guerriers de manger avant la fin de la bataille. Les hommes se fatiguent rapidement, et ils pèchent contre Jéhovah en mangeant la chair d’animaux fraîchement tués, sans prendre le temps de les saigner. De son côté, Yonathân a repris des forces en goûtant un peu de miel, avant d’avoir entendu parler de ce serment. Mis au courant, il le dénonce vigoureusement comme un obstacle à la victoire. Il est racheté de la mort par le peuple, parce qu’il a opéré un grand salut en Israël.
17. Quel nouveau rejet de Saül fait suite à son deuxième grave péché ?
17 Et voici venu le moment d’exécuter le jugement de Jéhovah sur les Amaléqites méprisables (Deut. 25:17-19). Ils doivent être complètement anéantis. Rien ne sera épargné, ni hommes ni bêtes. On ne prendra pas de butin. Tout sera voué à la destruction. Cependant, Saül désobéit en épargnant Agag, le roi amaléqite, et en préservant le meilleur du petit et du gros bétail, soi-disant pour l’offrir à Jéhovah. Le Dieu d’Israël en est si mécontent qu’il inspire Samuel pour qu’il exprime son deuxième rejet de Saül. Refusant d’écouter les excuses de Saül, qui cherche à sauver les apparences, Samuel déclare : “ Jéhovah a-t-il autant de plaisir dans les holocaustes et les sacrifices que dans l’obéissance à la voix de Jéhovah ? Écoute ! Obéir vaut mieux qu’un sacrifice [...]. Puisque tu as rejeté la parole de Jéhovah, il te rejette donc pour que tu ne sois plus roi. ” (1 Sam. 15:22, 23). Alors, voulant implorer Samuel, Saül saisit son manteau, mais il en arrache le pan. Samuel lui affirme que Jéhovah arrachera tout aussi sûrement la royauté de dessus lui pour la donner à un homme meilleur que lui. Samuel prend lui-même l’épée, exécute Agag et se détourne de Saül pour ne plus jamais le revoir.
18. Sur quel critère Jéhovah choisit-il David ?
18 Onction de David, sa vaillance (16:1–17:58). Jéhovah envoie ensuite Samuel dans la maison de Jessé à Bethléhem de Juda, afin de choisir et d’oindre le futur roi. Les uns après les autres, les fils de Jessé sont passés en revue et rejetés. Jéhovah rappelle à Samuel : “ Dieu voit non pas comme voit l’homme ; c’est que l’homme voit ce qui paraît aux yeux, mais Jéhovah, lui, voit ce que vaut le cœur. ” (16:7). Finalement, Jéhovah indique son choix ; il s’agit de David, le plus jeune, que l’on décrit comme ayant “ le teint vermeil — un jeune homme avec de beaux yeux et beau d’apparence ”. Et Samuel l’oint d’huile (16:12). L’esprit de Jéhovah agit alors sur David, mais Saül, lui, développe un esprit mauvais.
19. Quelle est la première victoire remportée par David au nom de Jéhovah ?
19 Or les Philistins se mettent de nouveau à faire des incursions en Israël, mettant en avant leur champion, Goliath, un géant dont la taille est de six coudées et un empan (environ 2,9 m), un monstre tel que sa cotte de mailles pèse environ 57 kg, et la lame de sa lance 6,8 kg (17:4, 5, 7). Jour après jour, Goliath querelle et provoque Israël de façon blasphématoire, le défiant de trouver un homme qui vienne se battre contre lui. Mais il n’obtient pas de réponse. Saül tremble dans sa tente. Or, David entend les provocations du Philistin. Indigné avec raison et poussé par le courage que Dieu lui insuffle, David s’exclame : “ Qui est, en effet, ce Philistin incirconcis pour qu’il provoque les lignes de bataille du Dieu vivant ? ” (17:26). Rejetant l’armure de Saül pour ne l’avoir jamais essayée auparavant, David va au combat, équipé seulement de son bâton de berger, d’une fronde et de cinq pierres lisses. Estimant la lutte avec ce jeune berger offensante pour sa dignité, Goliath appelle le mal sur David. Avec confiance, ce dernier lui rétorque : “ Tu viens vers moi avec une épée, avec une lance et avec un javelot, mais moi je viens vers toi avec le nom de Jéhovah des armées. ” (17:45). David lance adroitement une pierre avec sa fronde, et le champion des Philistins tombe à terre. Courant vers lui, sous le regard des deux armées, David tire l’épée du géant et, avec celle-ci, il lui coupe la tête. Quelle grande délivrance de la part de Jéhovah ! La joie règne dans le camp d’Israël. Maintenant que leur champion est mort, les Philistins prennent la fuite, poursuivis avec acharnement par les Israélites qui exultent.
20. En quoi l’attitude de Yonathân envers David contraste-t-elle avec celle de Saül ?
20 Saül poursuit David (18:1–27:12). L’acte courageux de David en faveur du nom de Jéhovah est à l’origine d’une merveilleuse amitié pour lui : celle de Yonathân, le fils de Saül et l’héritier légitime du royaume. Yonathân en vient à “ l’aimer comme son âme ”, si bien que tous deux concluent une alliance d’amitié (18:1-3). Comme David jouit d’une grande renommée en Israël, Saül cherche avec acharnement à le tuer, même s’il lui donne sa fille Mikal en mariage. L’inimitié de Saül s’accroît de façon démentielle, à tel point que David se voit forcé de fuir avec l’aide de son ami Yonathân. Tous deux pleurent en se quittant, et Yonathân assure de nouveau David de sa fidélité, disant : “ Que Jéhovah lui-même soit entre moi et toi, entre ma descendance et ta descendance, et cela pour des temps indéfinis. ” — 20:42.
21. Quels événements marquent la fuite de David loin de Saül ?
21 Dans sa fuite loin de Saül, qui est devenu amer, David et la petite bande de partisans affamés qui le suivent arrivent à Nob chez le prêtre Ahimélek. Celui-ci s’assure d’abord auprès de David que ses hommes sont purs, qu’ils se sont tenus à l’écart des femmes, après quoi il les autorise à manger le pain de proposition. Maintenant armé de l’épée de Goliath, David s’enfuit à Gath, dans le territoire philistin, où il feint la démence. Il part ensuite de là et se réfugie dans la grotte d’Adoullam, puis en Moab, et plus tard, sur le conseil du prophète Gad, il revient au pays de Juda. Dans la crainte d’un soulèvement en faveur de David, Saül, qui est fou de jalousie, fait massacrer tous les prêtres de Nob par Doég, l’Édomite ; Abiathar seul en réchappe et se joint à David. Il devient le prêtre du groupe.
22. Comment David se montre-t-il fidèle envers Jéhovah et respectueux à l’égard de son organisation ?
22 Fidèle serviteur de Jéhovah, David livre maintenant une guerre d’embuscades contre les Philistins. Mais Saül continue à tout mettre en œuvre pour s’emparer de David, rassemblant ses hommes de guerre et le pourchassant “ dans le désert d’En-Guédi ”. (24:1.) David, le bien-aimé de Jéhovah, s’efforce toujours d’avoir de l’avance sur ses poursuivants. Un jour, il lui est donné d’abattre Saül, mais il s’y refuse et se contente de couper le pan de son manteau pour prouver qu’il a épargné sa vie. Même cet acte inoffensif fait battre le cœur de David, car il a le sentiment d’avoir agi contre l’oint de Jéhovah. Quel grand respect pour l’organisation de Jéhovah !
23. Comment Abigaïl fait-elle la paix avec David et devient-elle sa femme par la suite ?
23 Bien que le récit fasse maintenant mention de la mort de Samuel (25:1), le scribe qui lui succède poursuit la composition du livre. David demande à Nabal, un habitant de Maôn en Juda, de lui procurer de la nourriture pour lui et pour ses hommes, car ils se sont montrés bienveillants à l’égard des bergers de Nabal. Mais celui-ci se ‘ répand en réprimandes contre eux ’ ; David se met en route pour le punir (25:14). Prenant conscience du danger, Abigaïl, la femme de Nabal, porte en secret des vivres à David et apaise sa colère. David la bénit pour avoir agi en femme avisée et la renvoie chez elle en paix. Quand Abigaïl informe Nabal de ce qui s’est passé, ce dernier a un coup au cœur et il meurt dix jours plus tard. Après quoi, David épouse la belle et gracieuse Abigaïl.
24. Comment David épargne-t-il de nouveau la vie de Saül ?
24 Pour la troisième fois, Saül s’acharne à poursuivre David, et une fois de plus celui-ci lui témoigne sa miséricorde. “ Un profond sommeil venant de Jéhovah ” tombe sur Saül et sur ses hommes, si bien que David entre dans le camp et s’empare de la lance de Saül, mais il s’abstient d’avancer sa main “ contre l’oint de Jéhovah ”. (26:11, 12.) Pour la seconde fois, David se voit dans l’obligation de chercher refuge chez les Philistins, qui lui donnent Tsiqlag comme lieu d’habitation. De là, David continue ses incursions chez les autres ennemis d’Israël.
25. Quel est le troisième grave péché commis par Saül ?
25 Le suicide de Saül (28:1–31:13). Les seigneurs de l’Axe des Philistins se coalisent et viennent camper à Shounem. En vue de contre-attaquer, Saül prend position au mont Guilboa. Il recherche frénétiquement conseil auprès de Jéhovah, mais en vain. Si seulement il pouvait entrer en contact avec Samuel ! Il se déguise alors et pèche de nouveau gravement en cherchant une femme maîtresse du pouvoir médiumnique à En-Dor, derrière les lignes philistines. L’ayant trouvée, il la supplie d’entrer en relations avec Samuel pour lui. Pressé de tirer des conclusions, Saül pense que l’apparition est bien celle du défunt Samuel. Mais “ Samuel ” n’a pas de message réconfortant pour le roi. Le lendemain le roi mourra et, conformément aux paroles de Jéhovah, le royaume lui sera ôté. Dans le camp adverse, les seigneurs de l’Axe des Philistins montent au combat. Apercevant David et ses hommes dans leurs rangs, ils ont des soupçons et les renvoient chez eux. Les hommes de David reviennent à Tsiqlag juste à temps. Une bande de maraudeurs amaléqites a enlevé les familles et les biens de David et de ses hommes, mais ces derniers vont les pourchasser et tout recouvrer sans dommage.
26. Comment s’achève le règne désastreux du premier roi d’Israël ?
26 Les armées se rencontrent maintenant au mont Guilboa. Israël essuie une cuisante défaite, et les Philistins s’emparent des régions stratégiques du pays. Yonathân et les autres fils de Saül sont tués, et Saül, mortellement blessé, se suicide en se jetant sur sa propre épée. Les Philistins vainqueurs attachent les corps de Saül et de ses trois fils à la muraille de Beth-Shân, mais les hommes de Yabesh-Guiléad viennent enlever les cadavres, leur épargnant cette ignominie. Le règne désastreux du premier roi d’Israël s’achève ainsi par une fin tragique.
UTILITÉ
27. a) En quoi Éli et Saül ont-ils failli ? b) Sous quels rapports Samuel et David sont-ils d’excellents exemples pour les surveillants et les jeunes ministres ?
27 Quelle étonnante histoire que celle consignée en Un Samuel ! Avec une totale honnêteté, elle révèle à la fois la faiblesse et la force d’Israël. Il y est question de quatre guides en Israël : deux ont observé la loi de Jéhovah et les deux autres ne l’ont pas fait. Notez les manquements d’Éli et de Saül : Le premier a négligé d’agir, et le second a agi présomptueusement. En revanche, Samuel et David ont aimé les voies de Jéhovah dès leur enfance, et ils ont prospéré en conséquence. Quelles excellentes leçons pour tous les surveillants ! N’est-il pas indispensable qu’ils soient fermes, qu’ils veillent à la pureté et à l’ordre au sein de l’organisation de Jéhovah, qu’ils respectent les dispositions divines, qu’ils soient sans crainte, d’humeur égale, courageux, et qu’ils manifestent une considération affectueuse envers autrui (2:23-25 ; 24:5, 7 ; 18:5, 14-16) ? Notez aussi que les deux hommes qui ont réussi dans leurs voies ont eu une bonne éducation théocratique dès leur enfance, et que très jeunes ils ont courageusement annoncé le message de Jéhovah et veillé sur les intérêts qui leur avaient été confiés (3:19 ; 17:33-37). Puissent tous les jeunes adorateurs de Jéhovah aujourd’hui devenir de jeunes “ Samuels ” et de jeunes “ Davids ” !
28. Comment l’obéissance est-elle soulignée, et quel conseil renfermé en Un Samuel est répété ensuite par d’autres rédacteurs de la Bible ?
28 De toutes les paroles utiles de ce livre, il faut bien se rappeler celles que Jéhovah inspira à Samuel, lorsqu’il prononça le jugement divin sur Saül qui avait négligé ‘ d’effacer la mention d’Amaleq de dessous les cieux ’. (Deut. 25:19.) La leçon selon laquelle “ obéir vaut mieux qu’un sacrifice ” est répétée de différentes façons en Hoshéa 6:6, Mika 6:6-8 et Marc 12:33 (1 Sam. 15:22). Il est essentiel pour nous aujourd’hui de tirer profit de ce récit inspiré en obéissant complètement à la voix de Jéhovah, notre Dieu. L’obéissance liée au caractère sacré du sang est également portée à notre attention en 1 Samuel 14:32, 33. Manger de la chair qui n’a pas été convenablement saignée équivalait à “ pécher contre Jéhovah ”. Cela s’applique également à la congrégation chrétienne, comme le dit clairement Actes 15:28, 29.
29. Les conséquences de quelle faute de la nation d’Israël Un Samuel illustre-t-il, et quel avertissement donne-t-il aux entêtés ?
29 Le livre de Un Samuel révèle à l’évidence la faute lamentable d’une nation qui en est venue à considérer la domination céleste de Dieu comme impossible (1 Sam. 8:5, 19, 20 ; 10:18, 19). Les pièges de la domination humaine et son impuissance sont évoqués avec force détails et de façon prophétique (8:11-18 ; 12:1-17). Au début, Saül est présenté comme un homme modeste qui a l’esprit de Dieu (9:21 ; 11:6), mais son jugement s’obscurcit et son cœur se remplit d’amertume à mesure que se refroidissent son amour de la justice et sa foi en Dieu (14:24, 29, 44). Son zèle du début a été annulé par ses actes présomptueux des dernières années, par sa désobéissance et son infidélité à Dieu (1 Sam. 13:9 ; 15:9 ; 28:7 ; Ézék. 18:24). Son manque de foi a engendré l’insécurité, puis a dégénéré en jalousie et en haine, pour finalement le conduire au meurtre (1 Sam. 18:9, 11 ; 20:33 ; 22:18, 19). Il est mort comme il avait vécu, en manquant à ses obligations envers Dieu et envers son peuple, et il sert d’exemple pour avertir quiconque deviendrait aussi ‘ entêté ’ que lui. — 2 Pierre 2:10-12.
30. Quelles qualités de Samuel les ministres des temps modernes peuvent-ils cultiver avec profit ?
30 Mais il y a aussi des hommes bons qui font contraste. Par exemple, on remarquera le fidèle Samuel qui a servi Israël tous les jours de sa vie, sans fraude ni partialité, sans réclamer de pots-de-vin (1 Sam. 12:3-5). Dès sa plus petite enfance il s’est montré prompt à obéir (3:5), poli et respectueux (3:6-8), digne de confiance pour ce qui est de remplir ses obligations (3:15), inébranlable dans son attachement à Jéhovah (7:3-6 ; 12:2), disposé à écouter (8:21), prêt à soutenir les décisions de Jéhovah (10:24), ferme dans son jugement quelle que soit la personne en cause (13:13), fermement attaché à l’obéissance (15:22) et persévérant dans l’exécution d’une mission (16:6, 11). C’était aussi un homme au sujet duquel on rendait un témoignage favorable (2:26 ; 9:6). Non seulement son ministère précoce devrait encourager aujourd’hui les jeunes à entreprendre, eux aussi, le ministère (2:11, 18), mais sa persévérance dans l’activité jusqu’à la fin de sa vie devrait pareillement réconforter ceux qui sont fatigués par l’âge. — 7:15.
31. En quoi Yonathân est-il un bel exemple ?
31 Citons encore le très bel exemple de Yonathân. Il n’éprouva aucun ressentiment à l’égard de David, qui avait reçu l’onction royale, alors que lui-même aurait pu hériter de la royauté. Au lieu de cela, il reconnut les belles qualités de David et conclut avec lui une alliance d’amitié. De telles amitiés désintéressées peuvent être des plus édifiantes et encourageantes parmi les fidèles serviteurs de Jéhovah des temps modernes. — 23:16-18.
32. Quelles belles qualités trouvons-nous chez Hanna et Abigaïl ?
32 Les femmes s’inspireront de l’exemple de Hanna, qui accompagnait régulièrement son mari au lieu de culte de Jéhovah. C’était une femme humble et pieuse, qui renonça à la compagnie de son fils pour tenir parole et manifester sa reconnaissance pour la bonté de Jéhovah envers elle. Quelle merveilleuse récompense fut la sienne, quand elle vit son fils s’engager pour la vie dans le service béni de Jéhovah (1:11, 21-23, 27, 28) ! Il y a encore l’exemple d’Abigaïl, qui se montra soumise comme il sied à une femme, et agit avec bon sens, ce qui lui valut les louanges de David qui l’épousa ensuite. — 25:32-35.
33. À quoi devraient nous inciter l’amour et la fidélité courageusement démontrés par David ?
33 L’amour de David pour Jéhovah est exprimé de façon émouvante dans les psaumes qu’il composa alors qu’il était pourchassé dans le désert par Saül, “ l’oint de Jéhovah ” et pécheur impénitent (1 Sam. 24:6 ; Ps. 34:7, 8 ; 52:8 ; 57:1, 7, 9). Et avec quelle sincérité de cœur David sanctifia le nom de Jéhovah quand il défia Goliath, le géant provocateur ! Il lui dit : “ Je viens vers toi avec le nom de Jéhovah des armées [...]. En ce jour Jéhovah te livrera en ma main [...] ; et les gens de toute la terre sauront qu’il existe un Dieu qui appartient à Israël. Et toute cette assemblée saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que Jéhovah sauve réellement, car à Jéhovah appartient la bataille, et il devra vous livrer en notre main. ” (1 Sam. 17:45-47). David, l’“ oint ” courageux et fidèle de Jéhovah, a magnifié Jéhovah, le Dieu de toute la terre et l’unique Source de salut (2 Sam. 22:51). Puissions-nous toujours suivre son courageux exemple !
34. Comment l’histoire de David jette-t-elle une lumière nouvelle sur les desseins de Jéhovah relatifs au Royaume ?
34 Que nous apprend Un Samuel sur le développement des desseins divins relatifs au Royaume ? Cette question nous amène à l’essentiel de ce livre biblique, car nous y faisons la connaissance de David, dont le nom signifie vraisemblablement “ Bien-aimé ”. David était aimé de Jéhovah qui le choisit, “ homme selon son cœur ” apte à la royauté en Israël (1 Sam. 13:14). Ainsi, le royaume passa à la tribu de Juda conformément à la bénédiction de Jacob (Gen. 49:9, 10), et la royauté devait demeurer dans la tribu de Juda jusqu’à la venue du Chef à qui appartiendrait l’obéissance des peuples.
35. Comment le nom de David en vint-il à être lié à celui de la Semence du Royaume, et quelles qualités de David cette Semence manifestera-t-elle encore ?
35 De plus, le nom de David est lié à la Semence du Royaume, qui naquit également à Bethléhem et appartenait à la lignée de David (Mat. 1:1, 6 ; 2:1 ; 21:9, 15). Cette Semence n’est autre que Jésus Christ glorifié, “ le Lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David ”, “ la racine et le descendant de David, et l’étoile brillante du matin ”. (Rév. 5:5 ; 22:16.) En tant que Roi du Royaume, ce “ fils de David ” montrera une fermeté et un courage analogues à ceux de son illustre ancêtre en combattant les ennemis de Dieu jusqu’à leur extermination et en sanctifiant le nom de Jéhovah sur toute la terre. Grande est notre confiance en cette Semence du Royaume !
[Note]
a The Romance of the Last Crusade, 1923, par le commandant Vivian Gilbert, pages 183-6.