“Prêcher la libération aux captifs”
“Il m’a envoyé pour prêcher la libération aux captifs et le recouvrement de la vue aux aveugles, pour renvoyer libres ceux qu’on écrase, pour prêcher l’année favorable de Jéhovah.” — Luc 4:18, 19.
1. Quel choix s’offre aux hommes de notre époque, et, il y a dix-neuf siècles, quel exemple d’avertissement nous a été donné ?
UN CHOIX s’offre à nous aujourd’hui : une délivrance proche ou une destruction inévitable. Les hommes seront soit libérés soit détruits par ce qui les tient captifs et les écrase. C’est une question pressante ! La situation que nous devons affronter de nos jours a eu un précédent dans le passé, précédent qui nous sert d’avertissement. Il y a dix-neuf siècles, un groupe de trente hommes dut faire face au même problème. Ces hommes prirent courageusement la situation en mains et déployèrent de vigoureux efforts pour libérer leur peuple, avant que n’intervînt l’horrible destruction. Un certain nombre de personnes réfléchies prêtèrent une oreille attentive à la proclamation d’une délivrance, acceptèrent d’être aidées et furent ainsi délivrées à temps de l’organisation qui les gardait captives et les opprimait. Elles ne furent pas comptées dans le million de personnes de leur propre nation qui périrent au cours d’un siège de plusieurs mois ; elles ne figurèrent pas non plus parmi les dizaines de milliers qu’on exila, et que des maîtres païens asservirent en esclavage. Ces événements avaient un sens prophétique, et nous devrions en tirer profit aujourd’hui. L’histoire est sur le point de se reproduire à notre époque, sur le plan mondial, au moyen d’événements semblables. Pour les hommes des temps modernes, c’est une question de libération ou de destruction.
2. Sur le plan religieux, à quelle situation nationale Jésus et ses apôtres ont-ils dû faire face ? Son peuple était-il libre ?
2 Considérez la situation nationale à laquelle, il y a dix-neuf siècles, Jésus-Christ et ses douze apôtres ont dû faire face. Jésus a dû commencer tout seul, mais, bien sûr, Dieu était avec lui. Il est venu vers son propre peuple qui était très pieux. Les Juifs tenaient jalousement à leur religion qui était tout à fait différente de l’hindouisme, du bouddhisme, du zoroastrisme perse, des religions grecque et romaine, et de celles des Goths et des druides, lesquelles étaient très florissantes dans de vastes parties de la terre. Ces religions païennes étaient caractérisées par l’idolâtrie. Eu égard à cette différence de religion, le peuple de Jésus aurait dû être libre, tout au moins sur le plan religieux. Les Juifs possédaient trente-neuf livres sacrés qui étaient classés en trois parties : La Loi ou Torah, les Prophètes et les Psaumes. Ils les avaient reçus de Dieu, le Créateur. Pourquoi n’auraient-ils pas été un peuple libre ? Pourtant, ils ne l’étaient pas.
3. De quoi le peuple de Jésus était-il esclave ?
3 Ce n’est ni la Loi, ni les Prophètes, ni les Psaumes qui ont rendu ce peuple esclave, spirituellement parlant. Sur le plan religieux, ils ne sont pas devenus esclaves de l’Empire romain, bien que celui-ci ait pris possession de leur pays en 63 avant notre ère, mais plutôt de la masse des ordonnances et des traditions humaines qui, plus tard, ont été compilées et mises par écrit dans le Talmud juif.
4. Qui l’avait rendu esclave, comment, et par quelle action à l’égard des prophètes de Dieu ?
4 Les conducteurs religieux ont même remplacé la Parole écrite inspirée de Dieu par ces ordonnances, ces traditions et ces préceptes, alors qu’ils venaient d’hommes non inspirés et qu’ils contredisaient et annulaient la Loi, les Prophètes et les Psaumes. Les Juifs s’y sont soumis avec confiance. Le commun peuple est ainsi devenu esclave, esclave des conducteurs religieux qui se souciaient davantage de ce que les hommes des temps passés avaient enseigné et pratiqué que de la Loi et des dispositions divines clairement exposées par écrit. Ces liens les ont rendus aveugles au point de suivre leurs conducteurs religieux, aveugles eux-mêmes, et de s’opposer aux hommes inspirés que Dieu leur envoyait. Comme les faits historiques nous le montrent, ils en vinrent à résister à leur plus grand Prophète, lequel avait donné toutes les preuves qu’il était le Fils de Dieu, et cela devait leur coûter la vie.
5. Comment le peuple a-t-il réagi lorsque Jésus lui a offert la protection, et, par suite, qu’est-il arrivé à la ville ?
5 Reportons-nous par exemple à ce qui se passa dans l’ancienne ville fortifiée de Jérusalem en l’an 33 de notre ère, la dix-neuvième année du règne de Tibère César de Rome. Trois jours avant la Pâque juive de cette année-là, Jésus-Christ dénonça l’esclavage spirituel dans lequel se trouvait le commun peuple et, parlant de leur ville sainte, il déclara : “Jérusalem, Jérusalem, celle qui tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés, — combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes ! Mais vous n’avez pas voulu. Voici, votre maison vous est abandonnée. Car je vous le dis, désormais vous ne me verrez plus en aucune façon, jusqu’à ce que vous disiez : ‘Béni soit celui qui vient au nom de Jéhovah !’” (Mat. 23:1-4, 15, 37-39). Mais le peuple qui suivait ses conducteurs religieux, gardiens de la tradition, refusa la protection que lui offrait Jésus-Christ, protection comparable à celle que les poussins trouvent sous les ailes d’une poule. La Jérusalem de cette époque ne fit jamais la déclaration suivante à Jésus : “Béni soit celui qui vient au nom de Jéhovah !” En l’an 70 de notre ère, cette ville juive a donc subi une destruction effroyable.
6. En rapport avec la maison d’Abraham, comment l’apôtre Paul a-t-il illustré la condition d’esclavage de son peuple, et combien de temps Jérusalem est-elle demeurée esclave ?
6 Les apôtres de Jésus-Christ furent également témoins de la captivité religieuse du peuple. Environ vingt ans avant la destruction de Jérusalem par les armées romaines, l’apôtre Paul écrivit ceci à quelques disciples de Galatie, que les traditions religieuses tenaient captifs : “Abraham acquit deux fils, un de la servante et un de la femme libre (...). Or cette [servante] Agar (...) correspond à la Jérusalem de maintenant, car elle est dans l’esclavage avec ses enfants. C’est pourquoi, frères, nous sommes enfants, non d’une servante [Agar], mais de la femme libre. C’est pour une telle liberté que Christ nous a libérés. Aussi tenez ferme, et ne vous laissez pas de nouveau mettre sous un joug d’esclavage.” (Gal. 4:21-25, 31 ; 5:1). Ces paroles indiquent que dix-sept ans après la mort de Jésus-Christ hors de ses portes, Jérusalem était toujours en captivité religieuse. Elle le fut en fait jusqu’à sa destruction en l’an 70 de notre ère, et des dizaines de milliers de ses fils, spirituellement captifs, furent emmenés en esclavage par les Romains païens.
LA DÉLIVRANCE EST ANNONCÉE ET OFFERTE
7. À l’époque de Jésus, le peuple a-t-il été délivré ou détruit, et que montrent les événements survenus plus tard ?
7 Ainsi donc, lorsque Jésus-Christ se présenta lui-même à son peuple il y a dix-neuf siècles, celui-ci avait-il réellement besoin d’être libéré ? Était-il question de délivrance ou de destruction ? Subit-il la destruction pour avoir refusé d’être affranchi spirituellement ? Certainement, car d’après l’historien juif Flavius Josèphe, 1 100 000 personnes périrent. La prêtrise, le temple somptueux, l’autel, la ville sainte, la Loi, les Prophètes et les Psaumes rédigés dans l’hébreu original et en araméen, rien de tout cela ne sauva les Juifs. Ils avaient rejeté la délivrance que Dieu leur avait offerte. La libération ne vint pas davantage par suite de leur rébellion contre Rome en 66 de notre ère, ni de leurs efforts héroïques pour se libérer du joug romain. Dieu avait en fait abandonné leur “maison”, leur saint temple à Jérusalem. Il ne le protégea pas lors de la destruction qui survint en l’an 70.
8. a) Pour ce qui est de Jérusalem, combien de temps s’est-il écoulé avant que les fruits de sa mauvaise conduite ne se manifestent ? b) En quelle qualité Jésus s’est-il rendu à Nazareth, et qu’y a-t-il fait le jour du sabbat ?
8 Il faut du temps pour qu’une mauvaise ligne de conduite produise de mauvais fruits. Pour ce qui est de Jérusalem et de son temple, il s’écoula au moins quarante ans. À l’occasion de la Pâque de l’an 30 de notre ère, Jésus-Christ purifia le temple en chassant les marchands et les changeurs qui l’avaient transformé en une “maison de trafic”. (Jean 2:13-17.) Quelques mois plus tard, il visitait sa ville natale de Nazareth, qu’il avait quittée l’année précédente et où il avait exercé la profession de charpentier. Il y revenait à présent en qualité de prédicateur du Royaume de Dieu. Or, c’était le sabbat juif et, selon sa coutume, il alla à la synagogue, non seulement comme auditeur, mais aussi pour y présenter son message de libération. Il se leva donc pour lire une partie de la sainte Bible aux croyants juifs réunis en ce lieu. “Et on lui remit le rouleau du prophète Ésaïe, et ayant ouvert le rouleau, il trouva l’endroit où il est écrit : ‘L’esprit de Jéhovah est sur moi, parce qu’il m’a oint pour déclarer la bonne nouvelle aux pauvres, il m’a envoyé pour prêcher la libération aux captifs et le recouvrement de la vue aux aveugles, pour renvoyer libres ceux qu’on écrase, pour prêcher l’année favorable de Jéhovah.’” — Luc 4:16-19.
9. Quelle prophétie Jésus a-t-il lue, et, dans sa première application, quelle libération annonçait-elle ?
9 Jésus venait de lire la prophétie d’Ésaïe (61:1, 2), rédigée au moins 732 ans avant notre ère. Ainsi, ces paroles furent écrites au moins 125 ans avant que les armées babyloniennes ne détruisent Jérusalem et n’emmènent les Juifs survivants en captivité à Babylone, capitale de la fausse religion. Là, les Babyloniens opprimèrent durement les Juifs et se moquèrent de Jéhovah Dieu. C’est exactement ce qu’avait prédit Ésaïe : “Ses tyrans poussent des hurlements, et sans cesse, tout le jour, mon nom est outragé.” (Is. 52:5, AC). Babylone n’avait nullement l’intention de relâcher les captifs juifs. Il fallait donc renverser la religieuse Babylone pour libérer les captifs. C’est la raison pour laquelle le prophète Ésaïe, en prédisant la chute de Babylone, dit que le peuple poserait la question suivante à propos du renversement de sa dynastie royale : “Est-ce là cet homme qui faisait trembler la terre, qui ébranlait les royaumes, qui réduisait le monde en désert, qui ravageait les villes, et ne relâchait point ses prisonniers ?” (És. 14:16, 17). Cependant, la prophétie d’Ésaïe relative à un prédicateur oint indiquait que les prisonniers juifs seraient délivrés. La délivrance vint effectivement en l’an 537 avant notre ère.
10. Comment la question relative au prédicateur oint fut-elle tranchée dans la synagogue de Nazareth ?
10 Qui était le prédicateur oint annoncé par Ésaïe ? Voici les paroles prophétiques rapportées dans la Bible hébraïque : “L’esprit du Seigneur, de Jéhovah, est sur moi, parce que Jéhovah m’a oint pour porter la bonne nouvelle aux malheureux ; il m’a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour annoncer aux captifs la liberté et aux prisonniers le retour à la lumière ; pour publier une année de grâce de Jéhovah et un jour de vengeance de notre Dieu ; pour consoler tous les affligés.” (Is. 61:1, 2, AC). La question relative à ce prédicateur oint fut tranchée par Jésus-Christ dans la synagogue de Nazareth. Après avoir lu la prophétie d’Ésaïe, il remit le rouleau au servant, s’assit et dit à tous ceux qui étaient dans la synagogue : “Aujourd’hui est accomplie cette écriture que vous venez d’entendre.” (Luc 4:20, 21). Cela signifiait que Jésus était le prédicateur oint.
11. a) Pourquoi la déclaration de Jésus était-elle exacte ? b) Pourquoi est-il allé hors de Nazareth pour rechercher les Juifs qui voulaient être affranchis de la captivité ?
11 Ce que Jésus avait dit était exact. L’année précédente il avait été baptisé par Jean-Baptiste et, tandis qu’il sortait du Jourdain, Dieu avait répandu le saint esprit sur Jésus baptisé. Le Seigneur Jéhovah l’avait oint du saint esprit. Ainsi Jésus devint le prédicateur oint, chargé d’annoncer la libération aux captifs et le recouvrement de la vue pour ceux qui étaient aveuglés par les épaisses ténèbres de leur prison religieuse (Mat. 3:13-17). Toutefois, Jésus fit cette déclaration aux Nazaréens rassemblés dans la synagogue : “En vérité je vous dis qu’aucun prophète n’est accepté dans son propre territoire.” Jésus avait raison ; car à peine avait-il achevé son sermon qu’ils essayaient de le tuer, bien qu’il fût réellement l’Oint, le Messie ou Christ. Mais telle n’était pas la façon dont Jésus devait mourir. Aussi, avec l’aide de Dieu, il leur échappa et continua sa prédication dans une autre région (Luc 4:22-30). Il rechercha en dehors de son territoire natal les Juifs qui voulaient être affranchis de la captivité.
12. La prophétie d’Ésaïe relative à un prédicateur oint était-elle entièrement accomplie en la personne de Jésus, et qu’ont montré les événements qui eurent lieu à la Pentecôte suivante ?
12 La prophétie d’Ésaïe relative au prédicateur oint allait-elle être entièrement accomplie en la personne de Jésus-Christ ? Certainement pas ! L’annonce de la libération ne prit pas fin lorsque Jésus-Christ mourut le jour de la Pâque de l’an 33. Sa mort ne changeait rien à l’état de Jérusalem, la capitale, qui était en “esclavage avec ses enfants”. (Gal. 4:25.) Jésus s’était entouré de douze hommes, qui l’accompagnaient la plupart du temps. Après sa résurrection et avant son ascension dans les cieux, il déclara à ses fidèles apôtres : “Vous recevrez de la puissance quand l’esprit saint arrivera sur vous, et vous serez mes témoins et à Jérusalem et dans toute la Judée et à Samarie et jusqu’à la partie la plus lointaine de la terre.” Dix jours plus tard, le jour de la fête de la Pentecôte, le saint esprit fut répandu sur eux à Jérusalem (Actes 1:1-9 ; 2:1-21). Ainsi le Seigneur Jéhovah commença à oindre de son esprit les disciples baptisés de Jésus-Christ (II Cor. 1:21 ; I Jean 2:20, 27). La prophétie d’Ésaïe s’appliqua donc à eux aussi et l’obligation leur incombait de “prêcher la libération aux captifs”.
13. Le jour de la Pentecôte, comment l’apôtre Pierre a-t-il montré que le peuple avait besoin d’être rapidement libéré ?
13 Il est possible que les milliers de Juifs et de prosélytes rassemblés le jour de la Pentecôte pour entendre Pierre et les autres apôtres, qui prêchaient sous l’impulsion du saint esprit, n’aient pas compris toute l’importance et l’urgence de cette libération de la captivité religieuse. Toutefois, Pierre en était conscient, aussi déclara-t-il à la foule attentive : “Sauvez-vous de cette génération tortueuse.” Dans le discours qu’il leur avait adressé précédemment, Pierre avait cité la prophétie de Joël concernant l’effusion de l’esprit de Jéhovah dans les derniers jours, et il poursuivit en citant la suite de la prophétie : “Je [Jéhovah] ferai paraître des prodiges dans les cieux et sur la terre, du sang, du feu et des colonnes de fumée. Le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne le jour de Jéhovah, grand et terrible. Et quiconque invoquera le nom de Jéhovah sera sauvé.” (Actes 2:16-21, 40 ; Joël 2:28-32, AC). Cela signifiait que l’effusion de l’esprit saint ainsi que l’annonce de la libération étaient les signes précurseurs d’une époque de troubles inhabituels suivie d’une destruction de la “génération tortueuse” et de tous ceux qui n’invoquaient pas le nom de Jéhovah.
CE QUI DOIT SUIVRE L’ONCTION DE L’ESPRIT
14, 15. Qu’est-ce qui devait arriver à la nation après l’effusion de l’esprit, et comment Gabriel avait-il annoncé cela à Daniel ?
14 Des ennuis se préparaient pour la Jérusalem terrestre qui était en “esclavage avec ses enfants”. Une autre déclaration prophétique relative à l’onction annonçait ces troubles. Dans cette prophétie, l’ange Gabriel révéla au prophète Daniel l’année exacte où Jésus serait oint de l’esprit saint, devenant ainsi le “Messie, le chef” (Da n. m.), ainsi que l’onction de ses disciples. Une période de troubles devait s’ensuivre, car l’ange Gabriel déclara :
15 “Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta sainte ville, pour clore la transgression, (...) et pour oindre le saint des saints. (...) Le Messie sera retranché et n’aura rien ; et le peuple du prince qui viendra, détruira la ville et le lieu saint, et la fin en sera avec débordement ; et jusqu’à la fin il y aura guerre, un décret de désolations.”
16. Qu’est-ce que le “saint des saints” qui devait être oint, quand et comment cela eut-il lieu ?
16 Le saint des saints dont il est question dans ces paroles de Daniel (9:24-26, Da) et qui doit être oint, c’est le temple spirituel ou sanctuaire de Dieu. Il se compose de Jésus-Christ et de ses 144 000 fidèles disciples, qui devinrent les “pierres vivantes” du temple spirituel. Au moyen de son esprit, Dieu habite ce temple de pierres vivantes (I Pierre 2:5 ; Éph. 2:20-22 ; I Cor. 3:16, 17). Ainsi, le temple oint est différent du “lieu saint” qui devait être anéanti par le peuple du prince qui viendra. Le “lieu saint” condamné représentait la maison de culte, le temple terrestre composé de pierres inanimées, que Dieu, suivant les paroles de Jésus, avait abandonné aux Juifs incrédules (Mat. 23:38). Ce temple ne fut pas oint de l’esprit saint de Dieu ; mais au début de la soixante-dixième semaine, soit en l’an 29 de notre ère, Jésus fut baptisé d’esprit saint. Peu de temps après le milieu de la soixante-dixième semaine, ses fidèles apôtres et autres disciples furent oints de l’esprit à Jérusalem, le jour de la Pentecôte ; puis, à la fin de la soixante-dixième semaine, les premiers Gentils ou croyants non juifs furent oints de l’esprit sainta, à Césarée, située à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Jérusalem.
17. a) Selon ce que Dieu avait décrété, qu’arriva-t-il à la “sainte ville” et au “lieu saint”, mais qu’en est-il du “saint des saints” ? b) Lors de la Pentecôte, contre quel jour Pierre a-t-il mis en garde les Juifs ?
17 Ce “saint des saints” oint survécut lorsque la “sainte ville” et le “lieu saint” furent détruits trente-quatre ans après la fin de la soixante-dixième semaine. Conformément à ce que l’ange Gabriel avait dit au prophète Daniel, jusqu’à la fin de Jérusalem et de son temple il y aurait une guerre, et Titus, le prince romain qui vint avec ses légions, amena sur la “ville et le lieu saint” les “désolations” que Jéhovah Dieu avait décrétées. C’était certainement un “jour de Jéhovah” pour Jérusalem et ses enfants. En rapport avec ce jour, il y avait certainement “du sang, du feu et des colonnes de fumée”, le soleil n’éclairant pas les ténèbres qui couvraient la ville dans la journée, et la lune rouge comme du sang versé n’avait rien de commun avec le clair de lune paisible et argenté de la nuit. Ces événements se produisirent après que Jéhovah Dieu eut répandu son saint esprit sur toute sorte de chair, conformément à la prophétie de Joël, prophétie que l’apôtre Pierre cita aux milliers de Juifs et de prosélytes rassemblés à Jérusalem le jour de la Pentecôte de l’an 33. Pierre mettait particulièrement en garde ces Juifs et prosélytes circoncis à propos du “jour de Jéhovah, grand et terrible”, qui devait survenir en l’an 70 de notre ère.
18. Comment la prophétie faite sur Jérusalem par Jésus, alors qu’il était en route pour cette ville, montrait-elle l’urgence qu’il y avait d’accepter la libération ?
18 En conséquence, était-il urgent pour les captifs religieux d’accepter la libération qui leur était prêchée par les disciples de Jésus et d’invoquer le nom de Jéhovah par l’intermédiaire de Jésus-Christ, afin d’être sauvés ? Absolument ! Deux mois seulement avant la Pentecôte, alors qu’il était en route pour Jérusalem sur sa monture royale, Jésus s’arrêta et pleura sur la ville, disant : “Si toi, oui toi, tu avais discerné en ce jour les choses ayant affaire avec la paix — mais maintenant elles sont cachées à tes yeux. Parce qu’il viendra des jours où tes ennemis construiront autour de toi une fortification de poteaux pointus ; ils t’encercleront et t’affligeront de toutes parts, ils t’écraseront sur le sol, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas discerné le temps où tu as été inspectée.” — Luc 19:41-44.
19, 20. a) Alors que Jésus visitait le temple, quelle prophétie a-t-il faite concernant cet édifice ? b) Répondant à ses apôtres, que prophétisa Jésus à propos de Jérusalem, et quel jour annonça-t-il ?
19 Deux jours plus tard, après avoir dit aux Juifs que leur temple, leur maison de culte, leur avait été abandonné, Jésus visita celui-ci et dit à ses apôtres : “Ne voyez-vous pas toutes ces choses ? En vérité je vous le dis : Il ne restera ici en aucune façon pierre sur pierre qui ne soit renversée.” (Mat. 23:38 ; 24:1, 2). Quand cela devait-il se produire ? C’est ce que ses apôtres lui demandèrent par la suite.
20 Jésus prononça alors sa prophétie sur la fin du système de choses, disant : “Et quand vous verrez Jérusalem entourée d’armées qui campent, sachez alors que sa désolation s’est approchée. Alors que ceux qui sont en Judée fuient vers les montagnes, et que ceux qui sont au milieu de Jérusalem se retirent, et que ceux qui sont dans les endroits à la campagne n’y entrent pas ; parce que ce sont là des jours pour exécuter la justice, pour que toutes les choses écrites soient accomplies. Malheur aux femmes enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Car il y aura une grande misère sur le pays et du courroux contre ce peuple ; et ils tomberont sous le tranchant de l’épée et seront emmenés captifs dans toutes les nations ; et Jérusalem demeurera foulée par les nations jusqu’à ce que les temps fixés des nations soient accomplis.” (Luc 21:20-24). Jésus prêchait alors le jour de vengeance de notre Dieu.
21. Sur le chemin du calvaire, comment Jésus a-t-il prédit les malheurs qui frapperaient Jérusalem et ses filles ?
21 Trois jours plus tard, Jésus marchait vers le calvaire, suivi de Simon de Cyrène qui portait pour lui son poteau de torture. “Mais il y avait une grande multitude du peuple qui le suivait et des femmes qui se frappaient d’affliction et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers les femmes et dit : ‘Filles de Jérusalem, cessez de pleurer sur moi. Au contraire, pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ; parce que voici il viendra des jours où l’on dira : “Heureuses les stériles, et les seins qui n’ont pas donné naissance et les mamelles qui n’ont pas nourri !” Alors ils se mettront à dire aux montagnes : “Tombez sur nous !” et aux collines : “Recouvrez-nous !” Parce que s’ils font ces choses quand l’arbre est vert, qu’arrivera-t-il quand il sera sec ?’” — Luc 23:26-31.
22. En quel sens restait-il encore un peu de vie dans l’arbre symbolique, et comment deviendrait-il sec ?
22 Il restait encore un peu de vie dans l’arbre de la nation juive, parce qu’un reste de croyants se trouvait en son sein. Mais dès que ce reste appartenant au christianisme serait ôté, l’arbre deviendrait spirituellement mort, une organisation nationale desséchée. À ce moment-là, Dieu ferait éclater sa colère sur les Juifs !
23. Quelques années plus tard, qu’a déclaré Paul sur la conduite des Juifs et sur ce qui devait leur arriver ? Cela s’est-il réalisé ?
23 Quelque dix-sept ans après l’avertissement de Jésus concernant l’arbre sec, l’apôtre Paul, un Juif converti, écrivait à la congrégation de Thessalonique en Macédoine, laquelle endurait la persécution : “Car vous êtes devenus imitateurs, frères, des congrégations de Dieu qui sont en Judée en union avec Christ Jésus, parce que vous aussi, vous souffriez de la part de vos compatriotes les mêmes choses qu’eux également souffrent de la part des Juifs, qui ont tué même le Seigneur Jésus et les prophètes et nous ont persécutés. De plus, ils ne plaisent pas à Dieu, mais sont contre les intérêts de tous les hommes, car ils cherchent à nous empêcher de parler aux gens des nations pour que ceux-ci soient sauvés, de sorte qu’en tout temps ils comblent la mesure de leurs péchés. Mais son courroux les a enfin atteints.” (I Thess. 2:14-16). Combien étaient véridiques ces paroles ! En effet, vingt ans plus tard, le jour de Jéhovah, grand et terrible, s’abattit sur eux, et Dieu répandit sa colère sur les Juifs par l’entremise des armées romaines.
24. Lorsque les chrétiens juifs s’enfuirent, qu’est-ce qui cessa alors en Judée et à Jérusalem, et cela annonçait-il quelque chose ?
24 Suivant le conseil de Jésus, les chrétiens juifs s’enfuirent de Jérusalem et de la province de Judée, abandonnant les Juifs incroyants à leur terrible sort. Alors cessa l’effusion du saint esprit de Jéhovah sur les Juifs de Jérusalem et de Judée. Ce retrait de l’esprit de Dieu était de mauvaise augure ; il annonçait des difficultés à venir.
25. Comment le rejet de la libération annoncée par les disciples de Jésus valut-elle la destruction aux Juifs ?
25 Les Juifs incrédules rejetèrent l’annonce d’une libération prêchée par les disciples du Christ, oints du saint esprit. Ils choisirent de rester captifs du système judaïque et de ses traditions. Leur propre table spirituelle devint pour eux un piège menant à la destruction (Ps. 69:23 69:22, NW ; Rom. 11:9). Rejetant Jésus-Christ comme l’“Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”, ils continuèrent de célébrer leur Pâque annuelle à Jérusalem. Au lieu de fuir de Jérusalem et de Judée en compagnie des chrétiens, ils s’assemblèrent par centaines de milliers dans la ville, au printemps de l’an 70 de notre ère. C’est alors que les légions romaines, sous le commandement du général Titus, revinrent et encerclèrent Jérusalem, construisant une palissade de pieux longue de huit kilomètres. Après un siège cruel, Jérusalem tomba entre les mains du général Titus, le 8 septembre 70. D’après l’historien Flavius Josèphe, il y eut 1 100 000 morts et 97 000 misérables survivants, qui furent emmenés comme esclaves. Pour au moins 1 100 000 Juifs, le refus d’être libérés par Jésus-Christ leur avait valu une terrible destruction.
[Note]
a Voyez La Tour de Garde du 15 mai 1947, page 154, sous le titre “Les bons résultats apportés par les soixante-dix semaines”.
[Illustration, page 110]
“Il ne restera ici en aucune façon pierre sur pierre qui ne soit renversée.”