Le culte qui procure la liberté
“C’est pour une telle liberté que Christ nous a libérés.” — Gal. 5:1.
1. Quelle inscription l’ambassadeur russe a-t-il vue sur le fronton de la gare de Washington alors qu’il visitait cette ville ?
LA LIBERTÉ de circuler dans la ville avait été accordée à l’ambassadeur de Russie ; aucune restriction ne lui avait été imposée dans ses déplacements. Étant donné que c’était la première fois qu’il venait à Washington, il visitait sans se presser tous les endroits dignes d’intérêt. Tandis qu’il s’approchait de la gare Union Terminal, qui fait face au National Capitol, situé à l’autre bout de l’avenue Delaware, il leva les yeux et vit sur le fronton de l’entrée principale cette inscription : “LA VÉRITÉ VOUS AFFRANCHIRA”. — Jean 8:32, Sg.
2, 3. a) À la vue de ces mots, qu’a pu penser l’ambassadeur russe ? b) De quel livre ces paroles ont-elles été tirées, et, en 1946, quelle société a envoyé des exemplaires de ce livre en Russie ?
2 Nous ignorons si l’ambassadeur soviétique a pensé que ces paroles étaient tirées de quelque document politique ou pédagogique. Nous ne savons pas davantage s’il les a approuvées.
3 Peut-être s’est-il souvenu de son peuple qui essaya de se libérer de l’esclavage de la fausse religion au moyen de la révolution bolchevique en 1917. Toutefois, cet acte de violence à l’égard du clergé de l’Église d’État russe, ne procura pas aux révolutionnaires la vérité qui affranchit les hommes. C’est évident, car ces paroles qui attirèrent les regards de l’ambassadeur soviétique sont tirées d’un livre que l’Union soviétique n’importait plus depuis plusieurs dizaines d’années, jusqu’en 1946, peu après la Seconde Guerre mondiale, date à laquelle elle autorisa pour la première fois l’importation de plusieurs milliers d’exemplaires de cet ouvrage. Ces faits ont été relatés dans le rapport annuel de la Société biblique américaine, présenté à son siège, qui est la Maison de la Bible de New York ; en effet, il a été expédié 5 000 exemplaires du Nouveau Testament, 100 000 exemplaires des Évangiles en russe et 500 exemplaires du Nouveau Testament en grec ancien, ces Testaments devant être distribués aux étudiants en théologie. L’archevêque Alexis de l’Église orthodoxe russe de Moscou accusa réception de ce dona.
4, 5. a) De qui étaient les paroles gravées sur le fronton de la gare ? b) Pourquoi cet ambassadeur, les enseignants et les hommes de science peuvent-ils être d’accord avec ces paroles ?
4 Ainsi, les paroles gravées sur le fronton de la gare de Washington étaient empruntées à l’Évangile de l’apôtre chrétien Jean, chapitre huit, verset trente-deux. Ces paroles avaient été prononcées par Jésus-Christ, le fondateur du christianisme. Il se peut que l’ambassadeur de Russie ait approuvé ces paroles car, hors de leur contexte, elles n’avaient aucun rapport avec Jésus-Christ.
5 Les enseignants seront d’accord sur le fait que la connaissance de la vérité au sens abstrait affranchit de l’esclavage de l’ignorance, de la superstition et de la tromperie. Les étudiants des collèges et universités se battent pour la liberté intellectuelle et académique, afin de pouvoir poursuivre leurs études, affranchis des traditions religieuses et de la surveillance des ecclésiastiques. Les hommes de science s’efforcent d’étendre leurs connaissances relatives à la création, ses lois, ses forces, son ordre, sa structure, l’âge de notre univers, ainsi que les limites dans lesquelles elle s’est étendue dans l’espace. Toute la vérité obtenue dans ces domaines de la connaissance libère l’homme dans une certaine mesure, suivant ce que prétendent ces chercheurs de vérité du monde.
6. Quel danger la connaissance des vérités profanes présente-t-elle, et, en fait, qu’est-il arrivé aux possesseurs de ces vérités ?
6 La vérité ne nous effraie pas. Ainsi que beaucoup de personnes, nous accordons une grande valeur aux vérités rassemblées dans ces domaines et à la liberté de l’esprit qu’elles procurent. Nous sommes heureux qu’elles nous aient été révélées. Toutefois, la connaissance de ces vérités profanes représente un danger pour nous. Ces vérités peuvent être mal employées et conduire leurs possesseurs à un nouvel esclavage. En notre vingtième siècle, les savants abondent comme jamais auparavant, et la plupart des gouvernements politiques de notre temps apportent leur concours aux efforts déployés en vue d’en produire davantage, pour le bien du pays. Certes les savants ont appris les vérités relatives aux choses de la création, mais cette connaissance ne les a libérés que relativement, les délivrant de l’esclavage des nombreuses fausses théories ou de l’ignorance de certains faits. D’un autre côté, les hommes de science et leurs disciples sont devenus esclaves de la science elle-même, faisant d’elle une idole à adorer, à l’exemple de la vache sacrée des Hindous.
7. Conscients de leur pouvoir, qu’essaient de faire les hommes de science, et, selon l’avertissement donné par un savant, quel danger cela présente-t-il ?
7 Conscients de leur pouvoir, les savants essaient d’assujettir les hommes à l’élite scientifique, assujettissant même les gouvernements politiques, de sorte que ceux-ci dépendent de la science. Les hommes de science voudraient former la prêtrise de cette nouvelle idolâtrie, chose contre laquelle le célèbre savant Ralph E. Lapp nous mit en garde dans son ouvrage intitulé La nouvelle prêtrise (The New Priesthood), publié en 1965 ; il est également l’auteur du livre L’homme et l’espace (Man and Space). Cette nouvelle prêtrise, à savoir “l’élite scientifique”, constitue une menace pour la démocratie, car les savants possèdent une connaissance qui “leur donne une extraordinaire autorité dans les conseils politiques”. En conséquence, la question suivante se pose : La démocratie va-t-elle se voir déposséder par les techniciens de la science moderne ?
8. Quel autre groupe professionnel s’efforce de s’élever au rang de prêtrise, et comment a-t-il été à l’encontre de la conscience chrétienne ?
8 Outre cette question, qui inquiète les hommes amis de la liberté, le corps médical cherche à s’établir en prêtrise de la santé publique et à forcer tous les citoyens à se soumettre à ses diagnostics et à accepter ses traitements, et cela même à l’encontre de la volonté ou du désir du patient, et contrairement aux droits et privilèges constitutionnels du malade. Cela est tellement vrai, que les docteurs ont recours aux juges et exercent sur eux une influence telle qu’ils décrètent que les enfants mineurs des témoins de Jéhovah sont contraints d’être contaminés par des transfusions sanguines, qui sont contraires à la loi divine relative à la sainteté du sang. Oui, cette prêtrise médicale fait pression sur les juges pour qu’ils dirigent, même en matière de religion, la conscience des témoins de Jéhovah adultes et, au moyen d’un pouvoir judiciaire arbitraire, ils obligent ces chrétiens adultes à violer la loi sacrée de Dieu, bien que ces derniers soient en droit de bénéficier de la même liberté religieuse que les catholiques romains et les savants chrétiensb. La prêtrise médicale voudrait maintenant persuader le corps législatif de la nation, le Parlement ou le Congrès, de promulguer une loi obligeant les patients qui adhèrent à la loi divine relative à la sainteté du sang à subir une transfusion sanguine, si le docteur ou les responsables d’un hôpital la jugent nécessaire.
9. a) Pour obtenir la liberté, vers quelle forme de gouvernement certains hommes se sont-ils tournés depuis longtemps ? b) Quel gouvernement de ce genre a été institué plus récemment en Amérique du Nord, et conformément à quelle Déclaration ?
9 Il y a deux mille ans, les hommes considéraient déjà la démocratie comme le moyen d’obtenir la liberté. La démocratie politique est née dans la Grèce païenne antique, avant la venue de Jésus-Christ, mais ce n’était une démocratie que pour les citoyens libres du pays, une grande partie de la population étant composée d’esclaves. Plus récemment, en 1775, les treize colonies britanniques d’Amérique du Nord se sont révoltées et ont formé une nation démocratique indépendante. L’année suivante, le 4 juillet, la Déclaration d’indépendance fut signée à Philadelphie, en Pennsylvanie. Au second paragraphe, on peut lire ces mots : “Nous tenons pour vérité évidente que tous les hommes ont été créés égaux ; que le Créateur les a dotés de certains droits inaliénables ; que parmi ces droits figurent la vie, la liberté et la recherche du bonheur ; que pour garantir ces droits, des gouvernements, dont les pouvoirs équitables émanent des gouvernés, ont été institués par les hommes (...).”
10. a) Comment la vie privée du principal rédacteur de cette Déclaration est-elle en contradiction avec les termes du deuxième paragraphe ? b) Quand l’abolition effective de l’esclavage fut-elle annoncée en Amérique ?
10 La rédaction de cette Déclaration fut confiée à Thomas Jefferson, de la colonie de Virginie, et les termes de celle-ci sont pratiquement ceux de Jefferson. Si l’on considère la vie privée de cet homme, la question suivante vient à l’esprit : Qui était Jefferson pour qu’il puisse rédiger une déclaration sur le droit inaliénable à la liberté que tous les hommes, créés égaux, doivent pouvoir goûter ou rechercher ? Jefferson lui-même était un propriétaire d’esclaves ! Et il a fallu, en fait, attendre quatre-vingt-sept années avant que, le 1er janvier 1863, le président américain annonce l’abolition de l’esclavage dans certaines parties des États-Unis. — Encyclopédie américaine, tome VIII, pages 561, 562 ; tome X, page 271.
11. Qu’a-t-on écrit et publié récemment sur la Révolution française pour ce qui est de la liberté ?
11 À la fin du dix-huitième siècle, la Révolution française suivit la Révolution américaine. Après plus d’un siècle et demi de gouvernement républicain en France, un Français, Jean-François Revel, a rédigé un article qui a paru dans le New York Times Magazine du 7 novembre 1965. À la page 29, l’article de Revel est ainsi introduit : “La Révolution française a été perdue : Considérant son pays, un Français déclare aujourd’hui que la démocratie n’y a jamais été et n’y est encore que superficielle.” Ensuite, l’article de Revel donne des faits qui prouvent cette déclarationc.
12, 13. a) selon le chef bolchevik Lénine, que fallait-il faire pour assurer le succès de la révolution communiste en Russie ? b) Alors que de nombreux efforts ont été faits pour écarter cet obstacle, quelle question se pose ?
12 En 1917, pendant les horreurs de la Première Guerre mondiale, éclata la révolution russe au moyen de laquelle les bolcheviks s’emparèrent du pouvoir sous la direction de leur chef Vladimir Ilitch Lénine. Cet homme n’avait pas foi en Dieu, et spécialement au Dieu enseigné par l’Église orthodoxe russe. Estimant que les religions de la chrétienté étaient l’opium du peuple, Lénine déclara : “Notre révolution ne réussira jamais tant que le mythe de Dieu n’aura pas été extirpé de l’esprit des hommes.” La révolution communiste russe a apparemment détruit la croyance en Dieu dans l’esprit de la majorité des hommes, tant en Russie que dans les pays satellites. L’attitude de la jeunesse communiste est bien reflétée dans la réponse de ce jeune homme de vingt ans, que le rédacteur en chef de la revue américaine Newsweek interviewa, interview qui fut relatée dans le numéro du 16 avril 1956, page 54. Après avoir obtenu de lui une réponse à la question : “Avez-vous du mal à concilier les choses dans vos études ?”, le rédacteur lui demanda : “Et la Bible, qu’en pensez-vous ?” À cette question, le jeune homme se mit à rire et dit : “Hormis les témoins de Jéhovah, personne ne lit la Bible.”
13 Cependant, après avoir ôté l’idée de Dieu de l’esprit des peuples, les révolutionnaires russes peuvent-ils se vanter d’avoir réussi dans leurs entreprises ?
14. Après avoir passé en revue les républiques populaires et les gouvernements démocratiques, que devons-nous conclure pour ce qui est de la liberté obtenue, et quelle question nous posons-nous concernant la déclaration de Jésus sur la liberté ?
14 Après avoir passé en revue les “républiques populaires” et les gouvernements démocratiques depuis les jours de la Grèce antique, les hommes au cœur honnête sont forcés de reconnaître que les gouvernements républicains, populaires ou démocratiques n’ont pas apporté la liberté sous tous ses aspects vitaux. Cela est vrai même dans les pays les plus avancés et les plus évolués où le niveau d’éducation et le régime social sont les plus élevés, et qui ont recours aux services des savants, des hommes de loi, des philosophes, des médecins et des théologiens. Les connaissances modernes et les progrès des nations ont affranchi les hommes, mais cette liberté est loin d’égaler celle dont parlait Jésus-Christ. Cela explique pourquoi le mécontentement, le malaise et l’agitation ne cessent de croître sur terre aujourd’hui. Quelle est donc la vérité qui, selon Jésus-Christ, nous ferait libres ?
LA VÉRITÉ QUI AFFRANCHIT
15, 16. a) Qu’est-ce que les architectes de la gare de Washington ont oublié à propos des paroles de Jésus, et en accord avec quelle aversion des hommes en général ? b) Comme l’indique Jean 8:28-32, pourquoi les hommes ont-ils cette aversion ?
15 Les paroles de Jésus gravées sur le fronton de l’entrée principale de la gare de Washington ont été inscrites hors de leur contexte. Les architectes employés à la construction de la gare ignoraient le contexte des paroles de Jésus. En général, les hommes ne veulent pas accepter le contexte de ces paroles. Pourquoi cela ? Parce que Jésus limite l’application de ces versets à ceux qui deviennent ses disciples, et ces derniers doivent remplir certaines conditions. Souvenez-vous de ce point, tandis que nous lirons Jean, chapitre huit, versets vingt-huit à trente-deux :
16 “Jésus dit alors : ‘Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme [sur un poteau d’exécution pour qu’il meure], alors vous saurez que c’est moi [le Messie ou Christ promis], et que je ne fais rien de ma propre initiative ; mais selon que le Père m’a enseigné, je dis ces choses. Et celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas abandonné à moi-même, parce que je fais toujours les choses qui lui plaisent.’ Comme il disait ces choses, beaucoup eurent foi en lui. Et Jésus dit encore aux Juifs qui l’avaient cru : ‘Si vous demeurez dans ma parole, vous serez vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous fera libres.’”
17. À qui les paroles de Jésus n’étaient-elles pas adressées, et à quelle condition quelqu’un peut-il obtenir cette liberté ?
17 Notez bien ceci : La liberté qu’apporte la vérité est SOUS CONDITION. Jésus a dit : “Si vous demeurez dans ma parole.” S’ils faisaient cela, ils prouveraient qu’ils sont les vrais disciples de Jésus ; alors, suivant ce que celui-ci déclara à ses auditeurs, “vous serez vraiment mes disciples”. En ce cas, ils connaîtraient la vérité et la vérité les ferait libres. Ces paroles n’ont pas été adressées aux physiciens, aux philosophes ou aux enseignants païens de cette époque, mais plutôt au peuple de Jérusalem qui eut “foi en lui” et ‘crut en lui’. Ces hommes avaient la foi, ils croyaient que Dieu, le Père céleste de Jésus, l’avait envoyé sur terre afin d’accomplir une œuvre messianique en faveur du Royaume de Dieu, laquelle apporterait des bénédictions à toute l’humanité. S’étant mises à croire et à avoir foi en Jésus, ces personnes devraient décider si elles demeureraient dans sa parole, dans son enseignement, et elles apprendraient tout le reste de la vérité. Si elles agissaient ainsi, alors la promesse de Jésus s’accomplirait sur elles, elles connaîtraient la vérité et celle-ci les ferait libres.
18. De quelle vérité s’agit-il ici, et pourquoi ne peut-on s’attendre à la recevoir des hommes de science et des enseignants ?
18 Il ne s’agit pas là de la vérité en général, semblable à celle que les gens du monde apprennent. C’est la vérité qui provient d’une certaine source, par l’intermédiaire d’un canal d’instruction. La source n’est autre que Celui qui envoya Jésus-Christ sur terre comme Enseignant, autrement dit, le Père céleste, Jéhovah Dieu. Jésus déclara d’ailleurs à son sujet : “Selon que le Père m’a enseigné, je dis ces choses.” (Jean 8:28). Le canal d’instruction de Dieu est par conséquent son Fils, Jésus-Christ. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire de demeurer dans la parole et l’enseignement de Jésus, afin de connaître la vérité et d’être libéré par celle-ci. Il s’ensuit que nous ne pouvons nous attendre aujourd’hui à obtenir cette vérité qui procure la liberté par l’intermédiaire des savants, des enseignants et des philosophes de notre vingtième siècle. Puisqu’ils ne nous ont pas procuré la liberté et qu’ils ne le peuvent pas, le monde entier des hommes n’a pas été vraiment libéré par eux. Puisqu’ils ne pourront jamais nous apporter la vraie liberté, en quoi consiste cette dernière ?
19, 20. a) Pourquoi les auditeurs de Jésus furent-ils blessés dans leur orgueil et leurs sentiments religieux en entendant les paroles du Christ concernant la vérité qui les ferait libres ? b) Selon Jésus, qui est esclave et a besoin d’être libéré ?
19 Au cours d’une autre conversation que Jésus-Christ eut avec ses auditeurs, il expliqua ce qu’était cette liberté. De par leur naissance, ceux-ci étaient descendants d’un homme libre, le patriarche Abraham, qui était l’ami de Dieu. Ce dernier l’avait amené hors de Mésopotamie et fait entrer dans la Terre promise, en Palestine (Gen. 12:1-3 ; 15:1-7 ; II Chron. 20:7 ; Jacq. 2:23). Alors que les descendants d’Abraham séjournaient en Égypte et que les Égyptiens les opprimaient, Jéhovah Dieu les libéra du joug égyptien et les conduisit en Terre promise. Par l’entremise des prophètes de Dieu, ils reçurent les Écritures hébraïques inspirées, depuis le premier livre, la Genèse, jusqu’au trente-neuvième et dernier livre, Malachie. Ces livres révélaient le véritable et unique culte de Dieu à cette époque. Ainsi, lorsque Jésus dit à ses auditeurs qu’ils connaîtraient la vérité en demeurant dans sa parole et que cette vérité les ferait libres, ils furent blessés dans leur orgueil et leurs sentiments religieux. Voici ce que nous lisons :
20 “Ils lui répondirent : ‘Nous sommes la descendance d’Abraham et nous n’avons jamais été esclaves de personne. Comment dis-tu : “Vous deviendrez libres” ?’ Jésus leur répondit : ‘En toute vérité je vous le dis : Tout pratiquant du péché est esclave du péché. Et l’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous fait libres, vous serez réellement libres. Je sais que vous êtes la descendance d’Abraham ; mais vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne fait aucun progrès chez vous. Les choses que j’ai vues chez mon Père, je les dis.’” — Jean 8:33-38.
21. De quoi les auditeurs juifs de Jésus devaient-ils être libérés, et comment ont-ils montré qu’ils étaient esclaves ?
21 Il ressort clairement de ce passage que la liberté à laquelle Jésus faisait allusion était l’affranchissement du péché. Cela signifiait aussi l’affranchissement de la mort, car “le salaire que paie le péché c’est la mort”. (Rom. 6:23.) Les auditeurs de Jésus pouvaient être fiers d’être les descendants naturels d’Abraham ; toutefois, si l’un d’entre eux ne voulait pas que la parole de Jésus progresse en lui, et s’il désirait le tuer en l’élevant sur un poteau d’exécution afin qu’il meure, il ne serait pas un descendant libre d’Abraham. Il ne serait pas fils du Père céleste, Jéhovah Dieu. Ces auditeurs étaient à coup sûr profondément esclaves du péché et avaient par conséquent besoin d’être affranchis.
22. a) Qu’auraient dû se rappeler les auditeurs juifs de Jésus à propos des enfants d’Abraham ? b) Que risquaient alors les Juifs ?
22 Ces Juifs, qui se vantaient d’être la descendance d’Abraham, auraient dû se rappeler qu’Abraham avaient deux fils, le premier d’une esclave, Agar, et l’autre de sa femme libre, Sara. Par la suite, le fils de la servante, Ismaël, fut renvoyé de chez Abraham, tandis que le fils de la femme libre, Isaac, demeura dans la maison d’Abraham et devint son héritier et aussi l’héritier de la promesse que Jéhovah Dieu avait faite au patriarche. De même, les descendants juifs d’Abraham étaient des esclaves aux yeux de Dieu, et non des fils. Jésus était le Fils de Dieu et il était libre. Ainsi, les “esclaves” juifs risquaient de ne pas demeurer pour toujours dans la maison de Dieu et d’être renvoyés, chassés à l’exemple d’Ismaël. En qualité de Fils de Dieu libre et fidèle, Jésus demeurerait à juste titre pour toujours dans la maison de Dieu. C’est pourquoi il pouvait libérer les Juifs.
23. À quelle condition seulement les Juifs pouvaient-ils devenir libres ?
23 Ce n’est qu’en acceptant la parole de vérité par l’intermédiaire de Jésus et en permettant à celle-ci de progresser en eux, que les Juifs seraient libres et deviendraient les fils libres de Dieu, habitant pour toujours dans la maison de Dieu et jouissant de la vie éternelle. Ils avaient besoin que le Fils de Dieu les affranchisse au moyen de sa vérité, et se sacrifie lui-même en s’offrant comme rançon pour eux.
L’HUMANITÉ ENTIÈRE EST DANS L’ESCLAVAGE
24. Comment notre condition d’hommes mortels prouve-t-elle que nous sommes pécheurs, et par quel moyen seulement pouvons-nous être faits libres pour la vie ?
24 Qui, aujourd’hui, peut prouver qu’il n’est pas esclave du péché et qu’il ne reçoit pas le salaire que paie le péché, c’est-à-dire la mort ? Lénine reçut pleinement ce salaire, car il est mort, ce qui prouve qu’il était esclave du péché. Tant pis pour lui si Dieu et la résurrection des morts ne sont que des mythes. Tous les hommes nés du premier homme pécheur (Adam) sont pécheurs ; c’est la raison pour laquelle ils sont condamnés à mort. Nous avons donc tous besoin d’être affranchis du péché et de son châtiment, la mort. Le Fils de Dieu et sa vérité sont les seuls moyens par lesquels nous pouvons être libérés et obtenir la vie éternelle en tant qu’enfants libres du Dieu Tout-Puissant. — Rom. 5:12-18.
25. Comment Paul décrit-il sa propre condition physique et spirituelle dans Romains 7:19-25 ?
25 L’apôtre chrétien Paul décrivit sa propre condition physique et spirituelle, quand il écrivit ces paroles à la congrégation primitive de Rome : “Car le bien que je désire je ne le fais pas, mais le mal que je ne désire pas, c’est ce que je pratique. Si donc ce que je ne désire pas, c’est ce que je fais, celui qui le produit, ce n’est plus moi mais le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi dans mon cas : que lorsque je désire faire ce qui est bien, ce qui est mal est présent chez moi. Je prends vraiment plaisir à la loi de Dieu selon l’homme que je suis au-dedans, mais je vois dans mes membres une autre loi qui fait la guerre à la loi de mon esprit et qui m’emmène captif à la loi du péché qui est dans mes membres. Homme misérable que je suis ! Qui me sauvera du corps qui subit cette mort ? Grâces à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! Ainsi donc avec mon esprit je suis, moi, esclave de la loi de Dieu, mais avec ma chair, de la loi du péché.” — Rom. 7:19-25.
26. Si Paul était esclave du péché, pour qui cela est-il d’autant plus vrai ?
26 Or, si cela était vrai de l’apôtre chrétien Paul qui avait vu Jésus-Christ ressuscité et reçu en abondance les dons du saint esprit de Dieu, ce n’en est que plus vrai pour chacun d’entre nous.
27. a) De quel système religieux les Juifs sont-ils devenus les esclaves ? b) À quelle sorte de femme était donc comparable Jérusalem, leur capitale ?
27 Outre l’esclavage du péché hérité et son châtiment, à savoir la mort, le monde des hommes est devenu esclave d’un culte appartenant au système de la fausse religion. Les Juifs avaient été libérés de l’Égypte antique et avaient reçu les déclarations sacrées de Dieu renfermées dans les trente-neuf livres des Écritures hébraïques inspirées. Cependant, ils devinrent esclaves d’un système religieux trompeur et hypocrite, que la sainte Bible appelle le judaïsme (Rom. 3:1, 2 ; Gal. 1:11-16). De même que l’ancien Pharisien Paul, tous les Juifs devaient être délivrés de ce système d’esclavage, le judaïsme. Seule la vérité enseignée par Jésus-Christ pouvait apporter cela, comme ce fut le cas pour Paul. De plus, la Loi de Dieu donnée aux Juifs par l’entremise du prophète Moïse condamnait ceux-ci à mort comme pécheurs, du fait qu’ils étaient incapables d’observer la Loi divine parfaite. C’est pourquoi Dieu pouvait les maudire. Ainsi, la Loi était pour eux un joug qu’ils n’étaient pas à même de porter seuls. Elle leur montrait qu’ils étaient pécheurs et méritaient la mort. Le judaïsme rendait encore cet esclavage plus pesant. Il s’ensuit que leur capitale, Jérusalem, n’était pas une mère entourée d’enfants libres, mais plutôt une esclave en captivité avec ses enfants. Quel culte leur procurerait la liberté ?
28. a) Quel culte leur procurerait la liberté ? b) Aux enfants de quelle femme ceux qui acceptaient ce culte devenaient-ils semblables, et, selon Paul, que devaient-ils faire alors ?
28 C’était le culte du seul vrai Dieu vivant, Jéhovah, au moyen de son Fils Jésus-Christ. Certains Juifs acceptèrent la vérité présentée par Jésus-Christ, demeurèrent dans celle-ci et lui permirent de progresser en eux. Ces hommes acquirent la vérité qui les fit libres ; ils apprirent le vrai culte pur qui donne la liberté. Désormais ils n’étaient plus les enfants de l’esclave mais de la femme libre, l’organisation spirituelle libre de Dieu. Ils étaient comme Isaac, le fils de la femme libre Sara, la femme d’Abraham. Il leur faudrait donc demeurer libres, en combattant pour garder cette liberté. Aussi l’apôtre Paul écrivit-il à ses compagnons dans la foi qui connaissaient bien le judaïsme : “C’est pourquoi, frères, nous sommes enfants, non d’une servante, mais de la femme libre. C’est pour une telle liberté que Christ nous a libérés. Aussi tenez ferme, et ne vous laissez pas de nouveau mettre sous un joug d’esclavage.” — Gal. 4:31 ; 5:1.
29. a) Malgré quels privilèges les Juifs sont-ils devenus des esclaves spirituels ? b) Pourquoi les Gentils avaient-ils encore plus besoin d’être libérés, et quand le Fils de Dieu a-t-il commencé à les libérer ?
29 Ces paroles convenaient particulièrement bien aux Juifs circoncis selon la chair, qui étaient sortis du judaïsme et pratiquaient le vrai christianisme, le culte qui procure la liberté. La nation juive se trouvait en esclavage spirituellement, bien qu’elle possédât la Loi de Jéhovah Dieu et qu’elle eût contracté une alliance avec lui. Cela était encore bien plus vrai des non-Juifs, les Gentils incirconcis, qui n’avaient pas la Loi de Dieu et se trouvaient par conséquent en esclavage spirituellement. Si donc les Juifs avaient besoin d’être libérés, à combien plus forte raison les Gentils devaient-ils obtenir une telle libération ! Pourquoi cela ? Eh bien, parce que les Gentils étaient esclaves d’une organisation religieuse plus vaste appelée Babylone la Grande, laquelle est l’empire mondial de la fausse religion. Ces Gentils, esclaves des faux dieux, autrement dit des démons, avaient besoin d’être aidés à se détourner de cette idolâtrie pour servir le Dieu vivant Jéhovah, le Père du Seigneur Jésus-Christ. Ce fut trois ans et demi après sa résurrection des morts que le Fils de Dieu commença à libérer les Gentils. En effet, il envoya son apôtre Pierre au port méditerranéen de Césarée, afin de convertir le centurion italien Corneille et les gens de sa maison. — Actes 10:1 à 11:18.
30. a) Que doivent donc faire maintenant les Gentils qui ont été libérés ? b) Pourquoi ceux qui fréquentent les Églises de la chrétienté sont-ils parmi les esclaves ?
30 Ainsi, pour affranchir les Gentils du joug de la prostituée religieuse internationale qu’est Babylone la Grande, Christ les libéra. Il leur faut donc demeurer fermes dans le culte qui procure la liberté, et ne pas se laisser mettre de nouveau sous le joug de la religion. Cet esclavage concerne également les personnes qui fréquentent les Églises de la chrétienté. La chrétienté a été fondée au quatrième siècle de notre ère, à l’époque de l’empereur romain Constantin le Grand, et elle englobait les territoires qui forment aujourd’hui l’Espagne et le Portugal. Alors qu’il occupait encore la fonction païenne de pontifex maximus, l’empereur Constantin organisa le concile de Nicée, en Asie Mineure, et après que les évêques eurent discuté pendant des semaines, il établit la plus importante doctrine religieuse de la chrétienté. Il s’agit de la trinité, croyance selon laquelle il y a Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint Esprit, qui ne forment pas trois dieux mais un seul Dieu en trois personnes. En adoptant cette doctrine, la chrétienté a imité les païens.
LA CHRÉTIENTÉ EST ESCLAVE DE CE MONDE
31. Selon l’Encyclopédie de M’Clintock et Strong, comment la chrétienté est-elle devenue esclave ?
31 La chrétienté pensait peut-être qu’elle y gagnerait en se soumettant à la domination du pontifex maximus romain et en acceptant l’aide de l’État politique. Mais elle devint plutôt esclave, et cet esclavage occasionna continuellement des difficultés entre l’Église et l’État jusqu’à nos jours. L’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong, volume II, page 488, déclare :
“Cependant, les avantages assurés par ce changement avaient beau être nombreux sous divers rapports, il [le christianisme] ne tarda pas à souffrir d’être mis en contact étroit avec l’influence bienveillante du pouvoir séculier. La simplicité de l’Évangile se corrompit : on introduisit des cérémonies et des rites pompeux ; les enseignants du christianisme se virent décerner des honneurs séculiers et accorder une rémunération ; et le royaume du Christ fut dans une large mesure converti en un royaume de ce monde.”
32. a) Eu égard à ce que Jésus déclara à Ponce Pilate, pourquoi la chrétienté ne fait-elle pas partie du Royaume du Christ ? b) Qu’est-ce qui peut libérer les gens qui fréquentent les églises de la chrétienté ?
32 Cependant, Jésus-Christ déclara sans ambages au gouverneur Ponce Pilate, représentant du pontifex maximus romain, Tibère César : “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs. Mais, ainsi en est-il, mon royaume n’est pas de cette source.” (Jean 18:36). Il s’ensuit donc que la chrétienté, qui a refusé la liberté, chrétienne et l’indépendance en faveur de l’union religieuse avec l’État, préférant dépendre de celui-ci, ne fait pas partie du Royaume de Christ. En conséquence, les gens qui fréquentent les Églises de la chrétienté où règne la confusion par suite des sectes religieuses divisées, ont besoin d’être affranchis de l’esclavage de la chrétienté. La chrétienté est la partie la plus éminente et la plus puissante de Babylone la Grande. Ce n’est donc ni la science moderne ni l’instruction fournie par le monde qui peut libérer les hommes, mais plutôt la vérité de Christ.
[Notes]
a Voyez l’article “Une société biblique envoie des Évangiles en Russie” publié dans le New York Times du 21 mars 1947.
b Voyez l’Encyclopédie américaine, édition de 1929, tome XVII, page 349, au sous-titre “LIBERTÉ, religieuse”, ainsi que son commentaire concernant “le droit de toutes les religions à l’égalité absolue devant la loi”.
c Un article de François Mitterrand, ayant pour titre “La France n’est plus une démocratie”, et paru dans le New York Times Magazine du 29 mai 1966, confirme cette déclaration. À propos de la stabilité gouvernementale, Mitterrand écrit : “Nous la regardons comme une partie intégrante de la démocratie, avec le droit de décider dans les mains du peuple. Ce n’est pas le cas maintenant ; actuellement, les électeurs sont simplement appelés une fois tous les sept ans pour dire si oui ou non ils désirent garder leur chef.” — Page 56.