Questions de lecteurs
● Est-il bien de prier pour une personne qui a été exclue de la congrégation chrétienne ?
D’après la Bible, il ne semble pas convenable qu’un chrétien fidèle prie pour une personne exclue. Les Écritures nomment certaines choses détestables que Dieu hait. Parmi celles-ci on trouve la fornication, l’idolâtrie, l’adultère, l’homosexualité et le vol (I Cor. 6:9, 10 ; Gal. 5:19-21). La loi de Jéhovah ordonne à la congrégation chrétienne d’exclure ceux qui pratiquent de telles choses et qui ne manifestent aucun repentir sincère. Les membres fidèles de la congrégation ne devraient entretenir aucune relation spirituelle avec eux. — Pour un examen du fondement biblique de l’exclusion, voir La Tour de Garde du 1er novembre 1963, pages 667-671.
Puisque le jugement de ces personnes vient de Dieu, par l’intermédiaire de sa Parole, prier pour elles équivaudrait à lui demander d’ignorer ou d’excuser les péchés d’hommes non repentants qui pratiquent le mal. Les personnes exclues ont méprisé la miséricorde que Dieu accorde joyeusement sur la base de la rançon du Christ à quiconque se repent et se détourne de la mauvaise voie, en demandant sincèrement à Jéhovah de lui pardonner. — I Jean 1:9 ; 2:1, 2 ; 3:4-8 ; Héb. 6:1-8 ; 10:26-31.
Rappelez-vous aussi que la Bible confie aux “aînés” ou surveillants nommés de la congrégation la responsabilité de veiller au maintien de sa pureté doctrinale et morale, afin que le courroux de Dieu ne retombe pas sur toute la congrégation. L’apôtre Paul montra clairement cela lorsqu’il ordonna à la congrégation de Corinthe de remédier au péché très grave qu’elle avait négligé. — I Cor. 5:5-8, 12, 13.
Les “aînés” nommés dans une congrégation doivent accorder la miséricorde s’il y a des preuves d’un repentir sincère (Mat. 9:13 ; Jacq. 3:17 ; 5:11). Mais ils doivent se montrer tout aussi zélés en faveur de la justice et pour préserver la position de la congrégation devant Jéhovah. Paul félicita les frères de Corinthe de s’être montrés indignés en comprenant l’énormité du péché qui avait été commis en leur sein et de l’opprobre jeté sur Dieu. Il les loua pour le zèle avec lequel ils réformèrent leur mauvaise attitude passée qui avait consisté à tolérer une telle pratique inique. — II Cor. 7:8-11.
À propos de cette question relative à la prière en faveur de personnes exclues, l’apôtre Jean nous éclaire davantage en disant : “Si quelqu’un aperçoit son frère commettant un péché qui ne fait pas encourir la mort, il demandera, et il lui donnera la vie, oui, à ceux qui ne pèchent pas de manière à encourir la mort. Il y a un péché qui fait encourir la mort. C’est à propos de ce péché que je ne lui dis pas de solliciter.” — I Jean 5:16.
Mais comment peut-on savoir si une personne a commis un péché encourant la mort ? De toute évidence, Jean fait allusion au péché volontaire et délibéré, qui contraste avec le péché qui n’encourt pas la mort. Lorsque les preuves démontrent qu’un péché volontaire et délibéré a été commis, le chrétien ne voudra pas prier pour celui qui a pratiqué une telle offense (et ces preuves sont nécessaires pour décider d’une exclusion). Il ne s’agit pas là d’une personne ‘ayant fait un faux pas avant qu’elle s’en rende compte’, et qui mérite par conséquent que nous priions pour elle (Gal. 6:1 ; Jacq. 5:19, 20). Évidemment, c’est Dieu qui juge en dernier ressort de l’attitude de cœur du pécheur ; cependant, dans le cas d’une exclusion, le chrétien fera bien de ne pas risquer de voir sa prière être vaine ou déplaire à Dieu.
Mais qu’en est-il si un membre de la congrégation pense que le comité des “aînés” a agi durement ou hâtivement en excluant une certaine personne ? Il doit garder présent à l’esprit qu’il ne lui appartient pas de prononcer un tel jugement. Le comité de la congrégation qui examine le cas rassemble toutes les preuves disponibles. Un grand nombre de faits ainsi que l’attitude de l’accusé devant le comité peuvent être ignorés des autres chrétiens. On aurait donc tort de juger l’action du comité sans disposer de toutes les preuves (Prov. 18:13). Un membre de la congrégation aurait également tort d’agir ainsi parce qu’il n’est pas désigné par les Écritures pour juger l’affaire. Jésus lui-même refusa d’intervenir dans une affaire pour laquelle il n’avait pas été établi juge (Luc 12:13, 14). Si des fautes ou des injustices ont été commises, Jésus-Christ, le Chef de la congrégation et le Berger accompli, les corrigera certainement sans que les chrétiens fidèles en souffrent longtemps. — Col. 1:18 ; Jean 10:14 ; Rév. 3:19.
La personne exclue peut être un parent ou un ami intime. Depuis son exclusion, elle semble peut-être donner des preuves de repentir. Serait-il bien de prier pour elle ? Par loyauté envers Jéhovah et les dispositions qu’il a prises, le chrétien s’en abstiendra. Cependant, il puisera du réconfort dans la déclaration suivante de Jéhovah : “Ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive.” — Ézéch. 33:11.
Conformément à cette déclaration de Jéhovah, nous pouvons avoir l’assurance que si une personne exclue se montre réellement repentante, Dieu la relèvera en son temps et veillera à ce qu’elle soit rétablie en union avec la congrégation. Alors, une fois que cette personne aura été réintégrée par la congrégation, le chrétien qui sera resté fidèlement et fermement attaché à la loi de Jéhovah et à la congrégation pourra lui offrir une aide véritable et vitale. — II Cor. 2:5-8.
● Que sont les “choses élémentaires du monde” mentionnées dans Galates 4:3 et Colossiens 2:8, 20 ?
Dans sa lettre aux Galates, après avoir montré qu’un enfant ressemble à un esclave parce qu’il dépend d’autres personnes jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge adulte, l’apôtre Paul écrit : “Nous aussi pareillement, quand nous étions tout petits, nous étions sans cesse rendus esclaves par les choses élémentaires appartenant au monde.” (Gal. 4:1-3). Il montre ensuite que lorsque “la pleine limite du temps fut arrivée”, le Fils de Dieu vint et affranchit de la Loi les Juifs qui devinrent ses disciples, afin qu’ils puissent recevoir “l’adoption comme fils”. (Gal. 4:3-7.) Pareillement, dans sa lettre aux Colossiens, Paul mit en garde les chrétiens de Colosses, afin qu’ils ne se laissent pas emporter “par la philosophie et de vaines tromperies selon la tradition des hommes, selon les choses élémentaires du monde et non selon Christ ; parce que c’est en lui que toute la plénitude de la qualité divine habite corporellement”. Ils devaient ‘mourir avec Christ aux choses élémentaires du monde’. — Col. 2:8, 9, 20.
Mises en opposition avec ce que connaissaient alors ces chrétiens, les “choses élémentaires du monde” sont évidemment les principes de base ou fondamentaux suivis par ceux qui ne sont pas de vrais chrétiens, des gens qui font partie du monde, lequel est éloigné de Dieu. L’American Translation rend l’expression grecque traduite par “choses élémentaires du monde” par “façons matérialistes de voir les choses”. Bien sûr, la façon dont une personne considère les choses est déterminée par les principes qu’elle suit.
Le texte de Colossiens 2:8 que nous considérons indique que ces principes de base ou ces “choses élémentaires” comprennent les philosophies et les enseignements trompeurs fondés sur des principes, des concepts, des raisonnements et des mythes humains, dont se délectaient les Grecs et les autres peuples non juifs. En outre, comme le montrent les textes de Colossiens 2:16-18 et Galates 4:4 à 5:4, les “choses élémentaires” incluaient les doctrines juives non bibliques préconisant l’ascétisme et le “culte des anges” ainsi que le point de vue selon lequel les chrétiens devaient observer la Loi mosaïque pour obtenir le salut.
Mais la Loi mosaïque n’avait-elle pas une origine divine ? Certainement. Comment alors pouvait-on dire que celui qui l’observait était esclave des “choses élémentaires du monde” ?
Il faut nous rappeler que la Loi avait été accomplie par Jésus-Christ. Celui-ci était la “réalité” qui avait été annoncée par les ‘ombres’ de la Loi, y compris le temple et les sacrifices qui y étaient offerts. La Loi avait donc servi son dessein et n’était plus la règle pour le jugement (Col. 2:13-17). Non seulement cela, mais les chrétiens à qui l’apôtre Paul écrivit étaient appelés à une vie spirituelle, céleste. La Loi était pour des humains ; elle renfermait des “exigences légales concernant la chair”, et on pouvait même dire de son tabernacle (et plus tard du temple) qu’il était “du monde” (Héb. 9:1, 10, Traduction interlinéaire du Royaume ; “de ce monde”, Jérusalem) en ce sens qu’il faisait partie du domaine humain et que, n’étant pas céleste ou spirituel, il avait été bâti et était utilisé dans le monde des hommes. Mais désormais les chrétiens étaient invités à pratiquer un culte supérieur, fondé sur Jésus-Christ qui était entré dans le ciel même (Héb. 9:11, 24). Dans sa lettre aux Colossiens, l’apôtre parle de Jésus-Christ et dit que “toute la plénitude de la qualité divine habite corporellement” en lui (Col. 2:9). Ceci étant, Jésus-Christ — et non les hommes avec leurs principes ou enseignements, ni même la Loi mosaïque maintenant accomplie, — devait être reconnu comme le modèle établi par Dieu pour ses serviteurs, donc comme le seul moyen parfait permettant de déterminer la vérité par rapport à tout enseignement ou à tout mode de vie.
Tout comme l’apôtre avait conseillé les chrétiens de Colosses, de même il écrivit à ceux de Galatie de ne pas ressembler à des enfants en se plaçant volontairement sous ce qui était comparé à un ‘pédagogue’ ou ‘tuteur’, c’est-à-dire la Loi mosaïque. Leurs relations avec Dieu étaient désormais celles d’un fils adulte avec son père. La Loi de Moïse était devenue ‘élémentaire’ par rapport à l’enseignement chrétien. Les chrétiens auraient donc commis une erreur en retournant aux “choses élémentaires, faibles et misérables”, du domaine humain. Ils possédaient la vérité.
De même, les hommes, qui constituent aujourd’hui le monde éloigné de Dieu, vivent selon certaines philosophies et certaines coutumes qui ne sont pas conformes à la Parole de Dieu. Cependant, pour eux, ce mode de vie est “éprouvé” ; il est défini par des expressions comme celles-ci : “La fin justifie les moyens” ; “c’est un monde où les loups se mangent entre eux et dont la devise est ‘chacun pour soi’” ; “en amour la ruse est de bonne guerre”. Ces hommes n’ont pas la sagesse d’en haut et manquent de discernement spirituel (Jacq. 3:13-18). En tant que chrétiens, nous devons faire attention de ne pas suivre les principes du monde dans notre famille, dans nos affaires et dans nos relations avec nos semblables. Le chrétien fera bien de se poser cette question : Est-ce que je me laisse totalement guider dans tout ce que je fais par la Parole de Dieu et par l’exemple et l’enseignement de son Fils, ou est-ce que je me laisse influencer par les idées populaires du présent monde ?