Questions des lecteurs
● Compte tenu de ce que dit Juges 4:4, peut-on ranger Déborah parmi les juges de l’ancien Israël au même titre que Samson, Gédéon et d’autres?
En Juges 4:4, le récit biblique dit: “Or Déborah, une prophétesse, femme de Lappidoth, jugeait Israël en ce même temps.” Un peu avant, en Juges 2:16, le récit dit ceci: “Jéhovah suscitait donc des juges, et ils les sauvaient de la main de leurs pillards.” Par conséquent, la principale tâche d’un juge consistait à sauver Israël de ses ennemis. Apparemment, quand Juges 4:4 dit que Déborah “jugeait Israël en ce même temps”, cela ne signifie pas qu’elle usurpait la place d’un homme ni qu’elle remplissait tous les devoirs d’un juge. En effet, contrairement à Samuel, à Gédéon et à d’autres, elle ne jugea pas tout Israël et elle ne fit pas œuvre de libérateur ou de “sauveur”. En Néhémie 9:27, le terme “sauveurs” remplace d’ailleurs celui de “juges”. — Voir Juges 3:9, 15.
En tant que prophétesse, Déborah expliqua à Barak quelle était la volonté de Jéhovah. Jéhovah se servit d’elle pour inciter Barak à se conduire en juge et à renverser l’ennemi. Bien que Barak ait demandé à Déborah de l’accompagner, c’est lui, et non la prophétesse, que Jéhovah suscita comme “sauveur”. Déborah n’a probablement pas assumé tous les devoirs qui se rattachaient à la fonction de juge en Israël, le plus important consistant à mener les tribus au combat contre les adversaires de Jéhovah.
Il est donc exact d’appeler Déborah une prophétesse, mais, en revanche, c’est seulement dans un sens général et dans une certaine mesure qu’elle jugeait la nation d’Israël. En fait, elle n’occupait pas tout à fait la place d’un juge. Nous lisons en Juges 4:5: “Elle habitait sous le palmier de Déborah, entre Ramah et Béthel, dans la région montagneuse d’Éphraïm; et les fils d’Israël montaient vers elle pour le jugement.” Lorsqu’il s’agissait de communiquer aux Israélites la réponse de Jéhovah à une question difficile, alors elle en était capable puisque l’esprit de Jéhovah reposait sur elle.
Barak, lui, a incontestablement délivré les Israélites. Nous en arrivons donc à la conclusion logique que Barak fut un juge au plein sens du terme, conclusion qui s’harmonise avec Hébreux 11:32, où Paul le classe parmi les juges de l’ancien Israël. Pour cette raison, le livre Aid to Bible Understanding (page 980) ne mentionne pas Déborah dans la liste des juges d’Israël.
● Le fait de manquer les réunions chrétiennes est-il en soi un péché impardonnable, comme cela semble ressortir de Hébreux 10:24-29, où Paul mentionne ce péché aussitôt après avoir parlé de l’importance des réunions?
Ne pas observer l’ordre d’assister aux réunions chrétiennes est une chose grave qui peut avoir des conséquences désastreuses pour un serviteur de Jéhovah. Mais le péché impardonnable suppose plus que cela.
Pour bien comprendre, il est utile de lire tout le Hé chapitre dix de la lettre aux Hébreux. L’apôtre Paul rappelle tout d’abord que les sacrifices que l’on offrait sous la Loi ne procuraient pas le pardon des péchés, mais qu’ils étaient une ombre des bonnes choses à venir et, notamment, du sacrifice de Jésus Christ. Jéhovah offrit Jésus en sacrifice parfait pour effacer les péchés, disposition qui est particulière à la “nouvelle alliance”. L’apôtre nous encourage à ‘tenir ferme la déclaration publique de notre espérance, sans chanceler’. (Héb. 10:23.) Comment pouvons-nous y parvenir? Paul montre qu’il est nécessaire pour cela de se réunir régulièrement pour s’inciter aux belles œuvres et de ne pas céder à la coutume qu’ont certains de négliger les réunions chrétiennes. Au contraire, nous devrions assister à ces réunions ‘d’autant plus que nous voyons s’approcher le jour’. — Hé 10 V. 25.
C’est alors que Paul ajoute: “Car si nous pratiquons le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité, il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais seulement une sorte d’attente terrible du jugement et une jalousie de feu qui va consumer ceux qui font de l’opposition. Quiconque a fait peu de cas de la loi de Moïse meurt sans compassion, sur le témoignage de deux ou trois. De quel châtiment combien plus sévère ne pensez-vous pas que sera jugé digne celui qui a piétiné le Fils de Dieu, qui a estimé comme une chose de valeur ordinaire le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié?” — Héb. 10:26-29.
La conjonction “car”, qui ouvre le paragraphe commençant au Hé 10 verset 26, n’a pas pour but de le relier uniquement à l’exhortation à fréquenter les réunions: elle rattache le paragraphe à tout ce que l’apôtre vient de dire. Il faut accepter la voie du salut que Dieu nous a tracée par Christ et continuer de faire grand cas de cette disposition, sans oublier que la fréquentation des réunions est l’un des moyens auxquels Jéhovah a pourvu pour que nous restions forts dans la foi et occupés à faire de belles œuvres. C’est ce que Paul confirme au Hé 10 verset 29 en montrant que le châtiment est pour “celui qui a piétiné le Fils de Dieu, qui a estimé comme une chose de valeur ordinaire le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié”.
Nous ne devrions donc pas prendre Hébreux 10:24, 25 hors de ce contexte et dire que le fait de manquer régulièrement les réunions chrétiennes constitue le péché impardonnable dont l’apôtre parle ensuite. Bien sûr, quand une personne a la “coutume” de ne pas assister aux réunions, elle va à l’encontre de ses propres intérêts spirituels et court le grave danger de s’affaiblir dans la foi et de ne plus accomplir les œuvres d’un chrétien. Cela peut ensuite l’amener à renier purement et simplement le sacrifice rédempteur de Jésus Christ ou à ne pas le prendre au sérieux, et à perdre par conséquent la vie éternelle.
Le péché dont il est question en Hébreux 10:26-29 ne désigne pas un péché dont on peut se repentir en éprouvant un profond chagrin et en se tournant vers Dieu par Jésus pour obtenir sa miséricorde. Le pécheur auquel Paul fait allusion a complètement refusé d’avoir le Fils de Dieu pour sauveur et a estimé que le sacrifice de Jésus n’avait aucune valeur rédemptrice. — Voir Hébreux 6:4-6.
Une telle personne pèche contre la connaissance exacte et contre l’opération de l’esprit saint de Dieu, et elle n’a aucune possibilité de se repentir ni de bénéficier des dispositions que Dieu a prises par Christ pour le salut. Dieu n’a rien prévu pour sauver de tels pécheurs volontaires.