Nous avons besoin de rêver
RÊVEZ-VOUS ? On peut affirmer sans risque que oui, car tout le monde rêve, même si certains disent que ce n’est pas leur cas. On estime qu’une personne se souvient de moins de 5 % de ses rêves. Lesquels vous rappelez-vous ? En réalité, ceux dont nous nous souvenons sont généralement ceux que nous avons faits juste avant de nous réveiller.
Les chercheurs qui étudient le rêve ont découvert que le sommeil est un processus progressif : il est très profond lors des quelques premières heures et devient plus léger par la suite. Les rêves ont lieu particulièrement pendant le sommeil paradoxal, caractérisé par des mouvements oculaires rapides. Les phases de sommeil paradoxal alternent avec des phases de sommeil lent, chaque cycle durant environ 90 minutes. Au cours de la nuit, cinq ou six cycles se succèdent, le dernier étant interrompu par le réveil.
C’est une erreur de penser que votre cerveau fonctionne au ralenti durant le sommeil. Des études montrent que le cerveau est plus actif pendant les rêves que pendant certains états de veille. Seuls les neurones du tronc cérébral dont la fonction est liée à l’attention et à la mémoire font exception : il apparaît qu’ils sont au repos durant le sommeil paradoxal. Mais, d’une manière générale, la communication entre les cellules nerveuses du cerveau n’est jamais interrompue.
Le cerveau est d’une complexité stupéfiante. Il peut produire entre cent et trois cents signaux par seconde. Un cerveau humain contient plus d’éléments qu’il n’y a d’humains sur la terre ; les estimations varient, selon les chercheurs, de 20 milliards à plus de 50 milliards. Une telle complexité confirme les paroles de David, rédacteur biblique, à propos du corps humain : “ Je te louerai de ce que, d’une si redoutable manière, je suis fait si merveilleusement. Tes œuvres sont prodigieuses, et mon âme le sait parfaitement. ” — Psaume 139:14.
Le monde des rêves
Aux heures de veille, nos cinq sens transmettent en permanence des informations et des images au cerveau, mais pendant le sommeil ce n’est pas le cas. Le cerveau génère des images en lui-même sans faire appel à des données sensorielles extérieures. Ainsi, ce que nous voyons et faisons en rêve ressemble par moments à des hallucinations. D’où la possibilité de faire des choses qui défient les lois physiques, telles que voler comme Peter Pan ou tomber d’une falaise sans nous blesser. Le cours du temps est parfois déformé, de telle sorte que le passé semble présent. Ou bien nous essayons de courir, mais nous ne maîtrisons apparemment pas nos mouvements : nos jambes ne nous obéissent plus. Bien entendu, des impressions fortes ou des événements vécus pendant les heures de veille peuvent influer sur nos rêves. Beaucoup de ceux qui ont vécu les atrocités de la guerre, ou qui ont été agressés par un criminel, n’oublient pas facilement. Des traumatismes de ce genre, subis quand nous sommes éveillés, peuvent resurgir dans nos rêves et provoquer des cauchemars. Des choses courantes auxquelles nous pensons au moment de nous coucher peuvent également refaire surface en rêve.
Parfois, quand un problème nous préoccupe, la solution nous vient en dormant. Cela laisse entendre que le temps de sommeil n’est pas entièrement consacré au rêve ; une partie l’est à la réflexion.
Un livre sur les rêves et le cerveau explique que “ pendant le sommeil la principale forme d’activité mentale n’est pas le rêve, mais la réflexion. Cette pensée inconsciente, qui n’est pas accompagnée d’illusions sensorielles, n’a rien d’étrange. Elle se rapporte généralement à des sujets quelconques, souvent liés aux événements quotidiens d’hier et de demain ; elle est habituellement banale, peu créative et répétitive ”.
Certaines personnes pensent que les thèmes de leurs rêves contiennent des messages particuliers qui leur sont destinés. Dans le but de les faire interpréter, elles gardent près de leur lit de quoi les noter à leur réveil. Concernant l’utilité des ouvrages qui tentent d’expliquer le symbolisme des rêves, Ann Faraday écrit dans Le jeu du rêve (angl.) : “ Les livres sur les rêves, que l’on consulte pour trouver la signification d’un thème ou d’un symbole vu en rêve, sont parfaitement inutiles, qu’ils soient traditionnels ou inspirés d’une théorie psychologique moderne. ”
Puisque c’est principalement dans le cerveau que les rêves semblent naître, il n’est pas raisonnable de penser qu’ils contiennent des messages particuliers à notre intention. Nous devrions les considérer comme une production normale du cerveau qui nous aide à rester en bonne santé.
Mais que penser de ce que certains racontent ? Ils auraient rêvé de la mort d’un proche ou d’un ami et auraient appris le lendemain que leur rêve s’était réalisé. Cela n’indique-t-il pas que les rêves peuvent révéler l’avenir ? Dans l’article suivant, nous verrons ce qu’il y a derrière les rêves prémonitoires.