Le saviez-vous ?
Pourquoi, dans une prière, Jésus a-t-il appelé Jéhovah “ Abba, Père ” ?
Le mot araméen ʼabbaʼ peut vouloir dire “ le père ” ou “ Ô Père ! ” On le retrouve à trois reprises dans les Écritures, à chaque fois dans une prière et à propos du Père céleste, Jéhovah. Quelle idée emporte-t-il exactement ?
Le Dictionnaire de la Bible, par André-Marie Gerard, déclare que ce terme “ ajoute au mot [...] ‘ père ’ une note plus familière, affectueuse et possessive ”. Il s’agit d’un terme à la fois tendre et respectueux, l’un des tout premiers mots qu’un enfant apprenait. Dans le jardin de Gethsémané, quelques heures avant sa mort, Jésus a prié avec ferveur en disant “ Abba, Père ”. — Marc 14:36.
D’après le Dictionnaire encyclopédique de la Bible, de Maredsous, ce mot “ n’est pour ainsi dire jamais appliqué à Dieu dans la littérature juive ” de la période gréco-romaine. Et Jacques Hervieux d’ajouter : “ Dans leur prière (sic), les juifs n’utilisaient pas ce vocable jugé trop familier pour s’adresser à Dieua. ” Cependant, “ en appelant Dieu Abba, [...] Jésus marque le lien unique qui l’attache au Père, en même temps que la profondeur véritable de ce lien ”, lit-on dans l’encyclopédie catholique Théo. Les autres occurrences du terme “ Abba ”, toutes deux dans les écrits de l’apôtre Paul, indiquent que les premiers chrétiens aussi l’utilisaient quand ils priaient. — Romains 8:15 ; Galates 4:6.
Pourquoi une partie de la Bible a-t-elle été rédigée en grec ?
Selon l’apôtre Paul, “ les déclarations sacrées de Dieu ” furent confiées aux Juifs (Romains 3:1, 2). Par conséquent, la première partie de la Bible fut presque intégralement rédigée en hébreu, la langue des Juifs. Par contre, les Écritures chrétiennes furent rédigées en grecb. Pourquoi ?
Au IVe siècle avant notre ère, les soldats d’Alexandre le Grand parlaient différents dialectes du grec classique, qui allaient bientôt fusionner pour former la koinè, ou grec commun. Les conquêtes d’Alexandre contribuèrent à faire de la koinè la langue internationale. À l’époque de ces conquêtes, les Juifs étaient très largement dispersés. Beaucoup n’étaient jamais revenus en Palestine après l’exil babylonien, qui avait pris fin des siècles auparavant. Nombre de Juifs finirent donc par ne plus comprendre l’hébreu ancestral et par parler le grec (Actes 6:1). C’est à leur intention que fut réalisée la Septante, une traduction des Écritures hébraïques en koinè.
Le Dictionnaire de la Bible fait remarquer qu’aucune autre langue ne possédait “ la richesse, la souplesse et le caractère universel et international du grec ”. Son vocabulaire étendu et précis, sa grammaire aux ressources multiples et ses verbes capables de rendre de subtiles nuances de sens en faisaient “ une langue de communication, de circulation, de propagation, précisément la langue qu’il fallait au christianisme ”. On comprend dès lors pourquoi le grec a été choisi pour consigner par écrit le message chrétien.
[Notes]
a L’évangile de Marc, Paris, Éditions du Centurion, 1991, p. 213.
b De courts passages des Écritures hébraïques furent rédigés en araméen. L’Évangile de Matthieu aurait d’abord été écrit en hébreu, avant d’être traduit en grec par Matthieu lui-même.
[Illustration, page 13]
Fragment d’un manuscrit de la Septante.
[Indication d’origine]
Avec l’aimable autorisation de l’Israel Antiquities Authority