Annuaire des Témoins de Jéhovah 1989
REGARDEZ! Ils arrivent! L’invitation a été lancée dans le monde entier et, assoiffés de justice, ils sont une multitude à y avoir répondu. Qu’est-ce qui les attire? Une provision d’eau extraordinaire et gratuite, dont quiconque le veut peut boire et vivre pour toujours. Mais à qui doit-on cette offre? À Jéhovah Dieu lui-même, qui donne aux humains l’occasion d’absorber gratuitement l’eau de la vie.
Il y a des siècles, Jéhovah inspira l’apôtre Jean, qui écrivit cette vision prophétique relative à nos jours: “L’esprit et l’épouse disent sans cesse: ‘Viens!’ Et que quiconque entend dise: ‘Viens!’ Et que quiconque a soif vienne; que quiconque le veut prenne l’eau de la vie, gratuitement.” — Rév. 22:17.
Combien répondront à l’invitation? C’est là que devait s’accomplir la vision de Jean rapportée en Révélation 7:9, celle d’“une grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toutes nations et tribus et peuples et langues, se tenant debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de longues robes blanches; et il y avait des palmes dans leurs mains”. Confiant dans le plein accomplissement de la vision, le reste oint de la classe de l’épouse n’a jamais cessé de dire: “Viens!” au long du XXe siècle. Les plus grands efforts ont été faits pour répandre le message dans toutes les nations, efforts récompensés quand Jéhovah Dieu a accordé sa bénédiction merveilleuse à cette belle œuvre qui consiste à inviter chacun à obtenir la vie éternelle.
La “grande foule” se manifeste
Les moins de 9 000 membres de l’épouse du Seigneur encore sur la terre aujourd’hui sont tout à la joie de voir se joindre à eux plus de 3 500 000 membres de la grande foule, venus eux aussi puiser l’eau gratuite de la vie (Rév. 21:9). Enthousiastes, ceux qui répondent à l’invitation sont toujours plus nombreux. Comme les oints, les membres de la “grande foule” disent: “Viens!” Leur nombre augmentant, l’invitation à ‘venir’ s’amplifie dans le monde, davantage d’humains l’entendent, et davantage l’acceptent, puis à leur tour disent: “Viens!”
Combien encore écouteront et viendront? Aucun humain ne peut le dire. Peu importe le nombre final, ceux qui lancent l’invitation à ‘venir’ sont émus de recevoir de tous les coins du monde la nouvelle que des foules de plus en plus nombreuses quittent Babylone la Grande et entrent dans l’organisation de Jéhovah. D’une année à l’autre, les serviteurs de Jéhovah vivant aux derniers jours attendent les nouvelles mondiales montrant que, de plus en plus, on loue Dieu par delà les frontières. Les rapports annuels fortifient le cœur et les mains de ceux qui sont actifs dans le ministère, qui remercient et louent Jéhovah, Lui qui fait grandir son organisation terrestre. — 1 Cor. 3:6.
De gros efforts ont été faits par ceux qui, au cours de l’année de service écoulée, ont invité leurs semblables. Selon les rapports, un chiffre de pointe de 3 592 654 prédicateurs ont passé un total de 785 521 697 heures à cette noble activité qu’est la prédication.
Ces prédicateurs fidèles ont dirigé 3 237 160 études hebdomadaires de la Bible, aidant leurs auditeurs à cultiver de la reconnaissance pour les magnifiques dispositions que Jéhovah a prises par l’entremise de Jésus Christ en vue de leur bonheur éternel. Nos frères ont donné de leur temps, non seulement pour prêcher toutes ces heures, mais encore pour fréquenter ces personnes que la vérité intéresse. Fidèlement, ils les ont emmenées aux réunions, par exemple au Mémorial, la commémoration de la mort du Seigneur, auquel ont assisté 9 201 071 personnes en avril dernier. À ce rassemblement ou à d’autres, les personnes bien disposées ont pu mieux connaître le fonctionnement des congrégations. Elles ont pu voir concrètement que Jéhovah fait agir son esprit sur ses serviteurs, qui en produisent les fruits excellents. Les rencontres amicales auxquelles les réunions sont propices apportent beaucoup à ceux qui ont répondu à l’invitation d’y assister.
Durant l’année de service 1988, 239 268 personnes se sont fait baptiser pour montrer qu’elles s’étaient vouées à Jéhovah. L’année précédente, le nombre était de 230 843. L’invitation à ‘venir’ ne cesse d’être répétée; elle touche le cœur et l’esprit d’un nombre inégalé de gens, des centaines de milliers. La cadence augmente. Quelle joie de suivre la progression de la grande foule! Comme prédit, Jéhovah ‘accélère cela en son temps’. — És. 60:22.
Des résultats dans le monde entier
Nous sommes ravis en apprenant quelques-unes des joies rencontrées dans cette grande campagne d’invitation. Par exemple, en Autriche, un Témoin avait prêté le livre Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui deviendra un paradis à la propriétaire affairée d’un restaurant. C’était au début de 1983. La femme a lu le livre, non pour satisfaire sa curiosité, mais pour pouvoir le rendre. Elle raconte ce que sa lecture lui a apporté: “Au bout de quelques pages, j’étais captivée. Je me suis dit que si tout cela était vrai, je devais en savoir plus.”
Cette femme s’est mise à étudier, puis elle a commencé à parler de ce qu’elle apprenait à ses enfants. Ceux-ci, à leur tour, ont parlé de ces belles choses à leurs parents et amis. La femme s’est heurtée à l’opposition de son mari quand elle et son plus jeune fils ont quitté l’Église. A-t-elle gardé une foi forte? “Avec l’aide de Jéhovah, mon fils et moi n’avons pas cédé à la pression que mon mari exerçait sur nous. Après avoir vaincu mon obstacle, la cigarette, je me suis enfin vouée à Jéhovah et, en juillet 1985, je me suis fait baptiser dans l’eau. J’ai abandonné la restauration pour commencer le service de pionnier auxiliaire en février 1986, et depuis juin de la même année je suis un pionnier permanent heureux.”
L’une des filles de cette chrétienne a été baptisée en mai 1985, puis elle est devenue pionnier. La fermeté de cette mère pour la vérité lui a valu de commencer des études avec 36 personnes; 14 d’entre elles sont déjà baptisées et 17 ont commencé à répandre la bonne nouvelle. Quelle belle récompense pour qui sème fidèlement des graines spirituelles! — Voir Ecclésiaste 11:6.
À Guam, la femme du propriétaire d’un commerce alimentaire a reçu l’invitation à ‘venir’ et à ‘prendre de l’eau de la vie gratuitement’. Bien que sa famille et ses proches fussent farouchement catholiques, elle a étudié la Bible et, très vite, en a parlé autour d’elle. Elle n’a pas oublié son mari, à qui elle a parlé de la vérité, ni sa famille ni les employés du commerce qu’elle a encouragés à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah. Il y a environ un an, elle s’est fait baptiser, à la stupéfaction de ceux qui la connaissaient depuis longtemps.
Son mari lui a demandé de continuer à tenir l’un de leurs magasins, ce qui a réduit le temps qu’elle passait à prêcher de porte en porte. Qu’à cela ne tienne! Elle a continué à parler courageusement à sa famille, ainsi qu’aux clients et aux employés du magasin. Avec quels résultats? Quatre de ses sœurs et trois de ses belles-sœurs ont accepté d’étudier. À présent, son mari suit la même voie, ainsi que ses trois enfants qui étudient avec elle. Un jeune homme d’expression étrangère, ami de son mari, étudie la Bible lui aussi. Du côté des employés, cinq personnes ont commencé à étudier. Et quelle joie lorsque, le jour du Mémorial, des membres de sa famille, des employés, avec leurs enfants — au total 50 personnes — étaient parmi les assistants! Oui, le témoignage occasionnel est un excellent moyen d’inviter les gens à accepter l’eau de la vie.
Au Nigeria, il y a des milliers de guérisseurs par les plantes, qui presque tous associent une forme de démonisme à leurs guérisons. Un certain guérisseur avait même coutume de menacer de mort les Témoins de Jéhovah. Un jour, un Témoin s’est présenté chez lui. L’homme a saisi une potion toute prête et, prononçant des incantations, l’a jetée au visage du Témoin. “Dans sept jours tu seras mort!” a-t-il crié, puis il s’est enfermé dans la maison.
Rentré chez lui, le Témoin a fait appel à un ancien. Sept jours plus tard, toujours bien vivant, il s’est rendu chez le guérisseur en compagnie de l’ancien. À leur approche, l’homme a surgi de sa maison en hurlant qu’il voyait un revenant. Un attroupement s’est formé et il a fini par se calmer. Les deux chrétiens ont pris rendez-vous avec lui trois jours plus tard. Ce guérisseur a commencé à étudier la Bible, puis il a accepté la vérité.
Les jeunes, eux aussi, disent: “Viens!”, tel le petit David, en France. En 1983, alors âgé de huit ans, il assistait à l’étude biblique que sa mère suivait avec des Témoins de Jéhovah. Tout ce qu’il apprenait, il en faisait part à ses grands-parents. Il leur parlait notamment de l’espoir du Paradis: “Je veux que vous deveniez Témoins de Jéhovah pour être avec moi dans le Paradis.” Les grands-parents étaient catholiques pratiquants, mais l’insistance du petit garçon les a touchés. Ils ont étudié la Bible, et se sont fait baptiser en 1986. Dans l’intervalle, la mère de David a cessé d’étudier, mais David a continué. Tous les week-ends, il faisait à vélo 30 kilomètres pour rejoindre ses grands-parents avec lesquels il pouvait prêcher et assister aux réunions. Il a également parlé de la bonne nouvelle à deux de ses oncles, qui étudient maintenant. Grâce au témoignage de ce jeune garçon, quatre membres de sa famille connaissent la vérité.
Les heureux résultats d’une bonne conduite
Du Brésil, un chrétien explique l’excellent effet qu’a eu sa conduite au travail. “Là où je travaille, il se formait toujours une longue queue au moment du repas. Certains jouaient des coudes ou même des poings pour passer devant, ce qui donnait lieu à des protestations et à des bagarres. Souvent au centre de ces bagarres, il y avait un employé qui portait sur lui un couteau et un pistolet. Ayant remarqué que je n’entrais jamais dans la file, mais restais toujours à côté en attendant que tout le monde soit passé, il m’a demandé la raison de mon attitude. Je la lui ai donnée, ainsi qu’un bref témoignage. Notre nom de Témoins de Jéhovah l’a intrigué. Le lendemain, au lieu de se ruer dans la file, il a voulu me provoquer, et nous avons eu à peu près cette conversation:
“‘Tu dis que tu es Témoin de Jéhovah. Eh bien, montre-moi dans la Bible où Dieu dit que nous devrions être ses témoins.
— As-tu une Bible chez toi?
— Moi non, mais je peux emprunter celle de mon voisin. Si tu peux me montrer dans la Bible que Dieu nous dit d’être ses témoins, je le deviendrai.
— Fais attention à ce que tu dis!
— Je suis un homme de parole.’
“Je lui ai écrit sur un morceau de papier la référence d’Ésaïe 43:9-12. Rentré chez lui, il est allé voir son voisin, qui l’a aidé à trouver le texte biblique. ‘C’est bon!’ a-t-il dit en quittant son voisin. Après quoi il a annoncé à sa femme: ‘Je vais devenir Témoin de Jéhovah.’
“‘Mais tu es fou! a-t-elle objecté. Comment peux-tu décider en un instant de devenir Témoin de Jéhovah?’
“Le lendemain, au travail, l’homme est venu vers moi et m’a dit: ‘Tu avais raison. Je veux me faire baptiser dès que possible.’ Je lui ai expliqué que l’on ne doit pas aller si vite, mais qu’il lui fallait d’abord étudier la Bible. C’est ce qu’il a fait et, en temps voulu, non seulement lui, mais aussi sa femme et leurs neuf enfants ont été baptisés. Aujourd’hui ce chrétien est ancien, trois de ses fils serviteurs ministériels, et une de ses filles pionnier spécial. Enfin, avec toutes les personnes qu’il a aidées à connaître la vérité, on pourrait fonder une congrégation.”
Des constructions marquantes
En Australie, on a construit sur les trois dernières années plus de 100 Salles du Royaume, dont 85 montées et achevées en deux ou trois jours selon un procédé “rapide”. Signalons notamment celle de Port Hedland, dans l’ouest du pays, construite en un week-end et climatisée. Port Hedland est une ville minière isolée sur la côte nord-ouest, à environ 1 600 kilomètres de Perth, la capitale. Comme le désert l’entoure à des kilomètres à la ronde, il a fallu faire venir presque tous les matériaux et la main-d’œuvre de Perth ou de plus loin. Les frères qui ont fait le voyage pour participer à la construction l’ont fait à leurs propres frais. La congrégation de Port Hedland, qui compte 97 proclamateurs, a vivement apprécié l’amour de tous ces frères.
Le témoignage dans la ville a été percutant. Les habitants n’en revenaient pas de voir des gens originaires de 63 congrégations travailler sous la canicule, par 39 °C. Deux entreprises locales de produits de beauté ont fait don de la valeur de 5 000 francs français de crème solaire pour que les travailleurs se protègent des rayons ardents du soleil. De nombreux habitants étaient ébahis d’apprendre que tant de volontaires étaient venus de si loin à leurs frais, et l’administration locale a été conquise par l’enthousiasme et l’esprit d’équipe de tous. Un fonctionnaire a dit: “C’est tout à votre honneur. Je n’ai jamais rien vu de semblable dans cette région coupée de tout.”
Au Japon, un bâtiment d’imprimerie de cinq étages a été achevé en février 1988, et depuis mars il est opérationnel. Ayant déjà eu affaire aux frères, les pompiers d’Ebina leur font confiance. Des chefs de pompiers ont dit aux frères de la filiale: “Quand nous parlons de conformité aux normes de sécurité, nous vous citons en exemple pour tout Ebina.” À la fin des travaux, quand les responsables de la filiale ont demandé au service des pompiers de procéder à l’inspection réglementaire, ils s’attendaient à voir arriver deux ou trois pompiers, comme d’habitude. Mais, surprise, le 1er mars, c’est presque la moitié du corps des pompiers d’Ebina qui s’est déplacé, avec un fourgon-pompe et une équipe de secours. Ces hommes ne venaient pas seulement pour l’inspection, mais pour apprendre le fonctionnement des postes à incendie du bâtiment. L’inspecteur principal était si étonné de la parfaite conformité des installations qu’il a dit: “Tous ceux d’Ebina qui luttent contre les incendies devraient voir ça.”
Une heureuse nouvelle pour les déprimés
Une chrétienne d’Argentine raconte comment elle a connu la vérité puis transmis l’invitation: “J’étais très déprimée de voir les gens vieillir sans pouvoir faire quelque chose pour l’éviter. Mon médecin m’a suggéré de voyager pour me changer les idées; mon problème n’a pas été résolu pour autant. Je me suis mariée, mais mon angoisse intérieure ne s’est pas dissipée. Quelques années ont passées, puis, un jour, une femme s’est présentée à ma porte pour me demander ce qu’était devenue une voisine qui avait étudié la Bible, mais avait déménagé. J’ai invité cette femme à entrer; elle était Témoin de Jéhovah, et pendant deux heures elle m’a expliqué des choses intéressantes de la Bible. Ce qui m’a frappée, c’est que Dieu promette un monde nouveau où la mort ne sera plus, ni la vieillesse, ni la maladie, ni la souffrance. Le jour même, j’ai commencé à étudier la Bible. Triste à dire, mes proches se sont opposés à moi, soit en se moquant de l’étude, soit en étant indifférents. Malgré tout, j’ai commencé à assister aux réunions avec ma petite fille. Dès que je l’ai pu, j’ai fait les 1 900 kilomètres qui me séparaient du reste de ma famille pour leur parler des vérités merveilleuses que j’apprenais. Quel bonheur d’en voir certains prêter l’oreille et accepter d’étudier!
“Avec le temps, l’opposition s’est calmée, car plusieurs membres de ma famille ont écouté le message et se sont intéressés à la vérité. Mes parents, mon mari, cinq de mes frères et plusieurs neveux ont pris position pour la vérité. Aujourd’hui, c’est plus de 80 Témoins adultes et plus de 40 enfants au total qui font connaître la nouvelle magnifique du Royaume de Dieu. Parmi eux tous, on compte des anciens et des serviteurs ministériels. Je remercie Jéhovah d’avoir envoyé quelqu’un qui m’a aidée à vaincre ma dépression et de nous avoir donné, à ma famille et à moi, l’espoir de vivre éternellement dans son monde nouveau.”
Gennaro, en Italie, raconte que la compassion l’a poussé à inviter un étranger à ‘venir’; il dit: “Alors que je donnais un discours public dans une Salle du Royaume, j’ai remarqué qu’un homme dans l’assistance prêtait à mes paroles une attention peu commune. À la fin de la réunion, je l’ai salué, et dans notre conversation il m’a avoué qu’il avait une vie de famille lamentable. Sa femme s’opposait à la vérité avec virulence et avait même chassé à coups de bâton le Témoin qui étudiait avec lui.
“Puis j’ai perdu cet homme de vue. Plus tard, j’ai appris par le frère qui avait étudié avec lui qu’il était hospitalisé dans une ville voisine, pour soigner une affection pulmonaire. Je suis allé à l’hôpital et, comme j’ignorais le nom de cet homme, j’ai cherché dans toutes les chambres jusqu’à ce que je le trouve. Il était amaigri et complètement découragé. Cependant, quand il m’a vu, son visage s’est éclairé de joie. Il m’a dit qu’il n’avait eu aucune visite de sa famille depuis des mois et que sa femme ne pouvait venir le voir très souvent. Ce jour-là nous avons commencé à étudier la Bible ensemble. Au bout de sept mois, il est sorti de l’hôpital. Sa femme a commencé à étudier, et quelques mois plus tard tous les deux se faisaient baptiser.
“Par la suite, ce frère m’a dit: ‘Te souviens-tu du jour où tu es venu me voir à l’hôpital? Eh bien, tu es arrivé juste à temps. Quelques minutes plus tard, je me serais jeté du balcon pour mettre fin à mes jours. Mais tes paroles m’ont encouragé, surtout quand tu m’as assuré que je pourrais faire partie de la plus grande famille du monde, celle de l’organisation de Jéhovah.’”
Dans un pays d’Afrique où notre activité est interdite, un homme en mauvaise santé a également accepté l’invitation à ‘venir’, et maintenant il invite à son tour d’autres personnes. Avant de connaître la vérité, il y a plusieurs années, il a été atteint de tuberculose et de paralysie. Désespéré d’être immobilisé à l’hôpital, il envisageait de se suicider. C’est alors qu’il a rencontré des Témoins hospitalisés eux aussi. Il a commencé à étudier la Bible, ce qui lui a insufflé un bel espoir. Après son transfert dans un autre établissement, un pionnier spécial a pris la relève pour son étude, et les frères locaux l’emmenaient aux réunions. Finalement il s’est fait baptiser. Quand son état physique a donné des signes d’amélioration, il est devenu pionnier auxiliaire. Jéhovah lui donnant de la force, il est ensuite devenu pionnier permanent, et depuis dix ans il est pionnier spécial.
Comment ce frère prêche-t-il? Il se déplace avec des béquilles ou dans un fauteuil roulant. Il part sur d’étroits sentiers forestiers pour gagner son territoire, qui s’étend sur 30 kilomètres hors de la ville. Au cours des deux dernières années, sous l’interdiction, il a toujours atteint son objectif de 140 heures de prédication, puisque généralement il rapportait entre 160 et 180 heures par mois. Quand les frères se font arrêter, c’est lui qui, courageusement, plaide leur cause auprès des autorités et présente le témoignage. Quelle source d’encouragement pour tous ceux qui souffrent dans leur chair!
Faites-vous tout ce que vous pouvez pour proclamer le message du Royaume? Puisse Jéhovah vous bénir abondamment, vous qui invitez autrui à ‘venir’ et à ‘prendre de l’eau de la vie, gratuitement’!
Jéhovah comble nos besoins
Notre Père céleste sait exactement de quoi nous avons besoin et quand. Le cycle d’assemblées de district “La justice divine”, qui a commencé en juin 1988 et se prolonge en 1989, illustre l’amour avec lequel Jéhovah comble les besoins de ses serviteurs.
La Tour de Garde du 15 février 1988 parlait du programme en ces termes: “Soyez assuré que Jéhovah nous réserve ‘un banquet’ de bonnes choses qui nous affermiront et nous stimuleront pour le travail qui reste à faire.” Cette affirmation s’est largement vérifiée. Les retransmissions téléphoniques de certains moments du programme, aux assemblées des États-Unis, du Canada, d’Asie et d’Europe, ont indéniablement renforcé l’unité, comme en témoigne ce rapport: “Nous étions galvanisés d’entendre ce ‘oui’ retentissant, à l’adoption de la résolution qui a suivi les discours démasquant Babylone la Grande. La liaison téléphonique avec la ville-clé n’a pas manqué de plaire.”
À de nombreuses assemblées, les missionnaires ont exprimé leur reconnaissance pour la disposition qui leur a permis d’être présents. Au Canada, un pionnier a dit après avoir écouté des récits de missionnaires à l’assemblée de Vancouver: “Entendre tous ces missionnaires a fortifié ma foi d’une façon que je n’arrive même pas à décrire.”
Plus de 1 440 000 personnes ont assisté aux assemblées du Canada et des États-Unis, plus de 1 100 000 personnes en Europe. Vienne a été la ville-clé pour les assemblées d’Autriche et de certaines villes d’Allemagne de l’Ouest, du Luxembourg et de Suisse. Plus de 80 000 personnes ont écouté les discours retransmis par téléphone. La session hongroise comptait plus de 2 000 personnes. Un des 3 600 auditeurs du programme pour les Yougoslaves s’est exclamé: “C’était l’assemblée des assemblées.”
Aux assemblées d’Espagne et d’Italie, le nombre des baptêmes a été exceptionnel. Par exemple, il représentait à Valence 3,5 % de l’assistance maximum, à Séville 4 % et à Oviedo 4,2 %. Les proportions étaient comparables en Italie.
En Grèce, les frères devaient se réunir au nouveau stade du Pirée. Mais le clergé orthodoxe s’y est opposé et le contrat de location a été annulé. Aussi les frères ont-ils eu deux jours pour organiser l’assemblée à Malakasa, où ils ont une belle Salle d’assemblées et un grand terrain, qui a pu accueillir 18 000 personnes. Si le clergé avait pensé que les frères renonceraient à leur assemblée parce qu’ils ne pouvaient plus louer le stade, il s’était bien trompé! Son opposition a seulement fait davantage de publicité à l’assemblée et renforcé la détermination des frères. — Phil. 2:12.
En août, les assemblées du Venezuela et du Brésil ont réuni presque 500 000 personnes. On leur a fait une bonne publicité, telle cette remarque diffusée à la radio brésilienne: “Les Témoins de Jéhovah donnent une manifestation de foi. Ils sont un exemple de politesse et de foi qui contraste avec le désordre que provoquent les fanatiques du football.”
Pour ce qui est de l’Extrême-Orient, les assemblées tenues en Corée ont enregistré 88 120 assistants et 2 130 baptisés. Les dernières assemblées se sont achevées juste avant l’ouverture des jeux Olympiques. Le directeur du gymnase Chamshil de Séoul a dit aux frères: “Nous sommes en pleins préparatifs des jeux Olympiques de 1988 à Séoul, dont à peine 50 jours nous séparent maintenant. Mais, connaissant votre réputation, nous vous laissons l’utiliser.” Les 33 assemblées du Japon ont enregistré 240 355 assistants et 3 828 baptisés. Après la parution du livre La Révélation: le grand dénouement est proche!, des files interminables se sont formées à tous les points de distribution d’un livre gratuit aux milliers de pionniers.
Aux Antilles, c’est Kingston en Jamaïque qui a été la ville-clé pour les assemblées d’Antigua, de la Barbade, de la Guyana et de la Trinité. L’assistance maximum a été atteinte le dimanche après-midi, avec 36 867 personnes qui ont écouté le discours public.
On compte donc déjà plus de 4 millions d’assistants aux assemblées jusqu’en septembre, et on attend les derniers rapports des assemblées de district “La justice divine” qui se sont tenues dans l’hémisphère Sud.
Parlons de la nouveauté de l’année dernière, qui permet à des circonscriptions de se réunir pour bénéficier d’une compagnie et d’une instruction spirituelles. Ce sont des rassemblements d’un jour appelés jours d’assemblée spéciale. Un surveillant de circonscription américain a fait cette remarque: “Il est bon d’avoir insisté sur l’étude individuelle de la Bible et des publications, et sur la nécessité de faire de grands efforts pour appliquer ce que nous apprenons.”
Durant l’année de service 1988, les cours de l’École du ministère du Royaume ont apporté beaucoup aux anciens et aux serviteurs ministériels. Dans un courrier relatif à cette disposition, la filiale de Zambie a dit: “Ce cours, avec l’utilisation des Index de la Société, est arrivé à point nommé. Pour la plupart, les matières couvertes étaient exactement ce qu’il fallait dans notre territoire.”
L’année dernière, une autre école a été inaugurée, l’École de formation ministérielle. En quoi consistait-elle et quelle sera son utilité?
Ouverture de l’École de formation ministérielle
L’École de formation ministérielle a été inaugurée le 1er octobre 1987 en Pennsylvanie (États-Unis), dans la Salle d’assemblées de Coraopolis. Frères Jaracz, Klein et Schroeder, membres du Collège central, ont participé au programme, auquel assistaient plus de 1 600 frères de la région de Pittsburgh.
Quel est le but de cette école? La moisson ayant engrangé largement plus de trois millions de personnes, il est temps maintenant que des hommes capables, non seulement dirigent l’activité de prédication, mais aussi soient des bergers pour le troupeau et des enseignants dans la congrégation. Par conséquent, le but de l’École de formation ministérielle est de donner les compétences spirituelles voulues à des hommes qui puissent endosser davantage de responsabilités au sein de l’organisation.
Qu’y a-t-il au programme de ce cours? Étalé sur huit semaines, il comprend une étude approfondie de la Bible, et aborde des thèmes d’administration, d’affaires judiciaires et d’organisation. Il explique la responsabilité des surveillants et des serviteurs ministériels, et donne une formation particulière d’art oratoire. Les instructeurs suivent de près les progrès spirituels de chaque élève en particulier.
Le dimanche 29 novembre 1987, les 24 anciens et serviteurs ministériels de cette première classe ont reçu leurs diplômes, ainsi que leurs affectations qui les répartissaient dans dix pays. Le deuxième cours a été donné à 26 frères en Californie, à Los Angeles; il s’est achevé le 22 mai 1988 par la remise des diplômes aux élèves, envoyés dans 11 pays. À Pittsburgh comme à Los Angeles, les assistants ont pu entendre les discours du surveillant de ville, du surveillant de la Salle d’assemblées, des deux instructeurs et d’un membre du Collège central.
En tout, les congrégations et les territoires de 15 pays vont recevoir l’aide des frères formés à ces deux premiers cours. Cela nous rappelle les paroles de Michée 4:1, 2: “Et il adviendra sans faute, dans la période finale des jours, que la montagne de la maison de Jéhovah se trouvera solidement établie au-dessus du sommet des montagnes, et elle sera vraiment élevée au-dessus des collines; et vers elle devront affluer les peuples. Et assurément de nombreuses nations iront et diront: ‘Venez, et montons à la montagne de Jéhovah et à la maison du Dieu de Jacob; et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers.’ Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de Jéhovah.”
Les élèves ont-ils retiré des bienfaits de ce cours? Certainement. Dans une lettre de remerciements, ceux de la première classe ont exprimé ainsi leurs sentiments vis-à-vis de ce cours: “Il est indéniable que nous sommes à présent des ministres plus capables. Nous sommes unanimes pour dire que ce cours a été la plus belle page de notre vie chrétienne.” La lettre de la deuxième classe disait en partie: “Ce cours a dépassé de loin toutes nos attentes. Aucun d’entre nous n’aurait pu imaginer qu’il soit à ce point profond et intensif (...). Maintenant nous nous dirigeons vers nos territoires, où nous nous efforcerons d’appliquer les bons conseils reçus pendant ces huit semaines.”
En ce qui concerne les perspectives d’extension de cette école, quatre surveillants itinérants supplémentaires ont reçu une formation d’instructeurs au cours de la première année. Dans plusieurs pays, on a interrogé quelques-uns des anciens et des serviteurs ministériels célibataires intéressés par ce cours. Maintenant, les frères connaissant l’anglais ont, dans certains pays, la possibilité de se réunir avec le surveillant de district à l’occasion de leur assemblée de circonscription. Ces dispositions permettront à plus de frères de suivre ces cours et de se rendre utiles partout où il y aura du besoin dans le monde.
Des filiales inaugurées dans la joie
“Les congrégations s’affermissaient dans la foi et croissaient en nombre de jour en jour”, écrivit Luc, expliquant l’accroissement rapide du christianisme au Ier siècle (Actes 16:5). De même au XXe siècle, la constante augmentation du nombre des Témoins de Jéhovah dans le monde est une preuve solide que l’appel lancé par l’épouse du Christ, “Viens!”, a eu un écho (Rév. 22:17). Voilà qui nous remplit de joie et qui, en même temps, nous impose d’agrandir les filiales existantes, donc de trouver de la place, et d’en construire des nouvelles avec imprimeries et logements. C’est ainsi que huit filiales ont été inaugurées durant la dernière année de service. Voici un aperçu de ces événements heureux.
Équateur
Le 11 octobre 1987 a été un jour de joie pour nos frères équatoriens, qui inauguraient leur Béthel tout neuf avec frère Daniel Sydlik. Dans le passionnant discours qu’il a prononcé devant 5 500 personnes, ce membre du Collège central a expliqué: “Si nous voulons qu’un sacrifice ait de la valeur pour Jéhovah, il doit d’abord en avoir pour nous.” Il ne se trompait pas, car depuis trois bonnes années, plus de 200 Équatoriens et 270 autres Témoins de 14 pays étaient venus à leurs frais travailler sur le chantier. Un garçon de 12 ans avait tenu à participer à la construction. De toutes les offrandes, la sienne a peut-être été la plus émouvante: alors qu’il mourait d’une leucémie, il a demandé à sa mère d’envoyer aux frères de la filiale son offrande: 118 sucres (3,70 francs français).
En 1977, un frère avait eu la bonté d’offrir à la filiale un terrain de 34 hectares situé à 18 kilomètres des abords de Guayaquil. C’est là qu’on a construit le Béthel et une Salle d’assemblées. Maintenant achevés, ces beaux bâtiments contribueront à faire connaître le nom de Dieu, ne serait-ce que par leur situation géographique. En effet, chaque année des centaines de milliers d’estivants passeront devant quand ils se rendront sur les plages.
Papouasie-Nouvelle-Guinée
La date: 12 décembre 1987. La circonstance: l’inauguration de nouveaux locaux pour la filiale d’un pays doté de 700 langues, la Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’orateur: Frère Robert Wallen, venu de Brooklyn comme surveillant de zone, pour prononcer le discours d’inauguration devant 564 personnes enthousiastes.
Plus de 35 ans en arrière, exactement en décembre 1951, deux témoins zélés du nom de Tom et Rowena Kitto ont apporté la vérité en commençant par Port Moresby, la capitale. En 1955, 61 personnes prêchaient avec ardeur la bonne nouvelle; aujourd’hui, la filiale en recense 2 023, chiffre de pointe.
Une filiale a été ouverte en septembre 1960, et c’est la salle de séjour du domicile d’un proclamateur qui lui servit de premier bureau. Plus tard, la filiale a été transférée dans un bâtiment plus spacieux. Mais avec l’accroissement il devint nécessaire de pousser les murs une nouvelle fois. Aussi, en mai 1982, a-t-on lancé un projet de construction d’un Béthel. Sur des plans dessinés à Brooklyn, des volontaires australiens, néo-zélandais, et bien sûr papous, ont édifié un bâtiment de trois étages comprenant des logements, des bureaux et une imprimerie. Sur quatre ans, au total 200 travailleurs (en moyenne 54 en même temps) ont donné de leur temps et de leurs forces à cette construction. Conformément à la législation sévère sur la migration et le travail, le ministère du Travail a demandé que l’on forme un Papou avec chaque travailleur volontaire sur le chantier. Trente frères et sœurs locaux ont donc appris un métier sur place.
L’apparence du bâtiment est unique. C’était la première fois en Papouasie-Nouvelle-Guinée que l’on utilisait des blocs de béton de couleur. Parfois des travailleurs étaient exténués et ne se sentaient pas à la hauteur face à certains problèmes, mais c’était alors que Jéhovah leur insufflait de la “vigueur” pour surmonter leur faiblesse (És. 40:29). Le nouveau bâtiment n’est pas un monument à la gloire d’un bâtisseur, mais un témoignage à l’action de l’esprit de Jéhovah sur ses serviteurs imparfaits. Avec quelle joie les frères ont vu arriver le temps des toutes dernières finitions!
Guyana
Au Ier siècle, Aquila et Prisca ont employé leur maison à des fins théocratiques (1 Cor. 16:19). À leur exemple, un humble et généreux chrétien de la Guyana a cédé sa maison à la filiale depuis 1914 jusqu’à 1946, année où celle-ci a acheté son premier bâtiment et une maison de missionnaires. En 1946, le maximum de proclamateurs était de 91; le rapport de l’année de service 1987 a signalé, lui, un maximum de 1 353 proclamateurs. Devant ce bel accroissement, il a fallu envisager de construire d’autres locaux pour la filiale.
Sur le chantier, des sœurs vaillantes ont réalisé un travail extraordinaire, puisque, avec des moyens de fortune, elles ont monté une petite fabrique de parpaings de ciment. Environ 120, par équipes de 10 à 12 à la fois, elles ont fabriqué avec 16 moules quelque 12 080 parpaings en 55 jours. Les murs eux-mêmes en disent long!
Le week-end, le chantier grouillait de volontaires venus des congrégations alentour. Même le premier ministre et ses collaborateurs sont venus sur le chantier, qui a suscité leurs éloges. Un menuisier de la ville a dit: “Vous faites sur votre chantier du travail de première qualité.”
Le soir du 14 janvier 1988, frère Don Adams, venu de Brooklyn comme surveillant de zone, a prononcé un discours d’inauguration devant 1 935 personnes, dans la vaste salle du Centre culturel national à Georgetown.
Ghana
La vérité est proclamée au Ghana depuis 1924, mais le samedi 30 janvier 1988 fera date dans l’histoire de la filiale de ce pays, puisqu’il s’agit du jour où elle a inauguré des bâtiments neufs. C’est frère Theodore Jaracz, membre du Collège central, qui a prononcé le discours d’inauguration devant un auditoire de 3 812 personnes. Ces bâtiments ont été un puissant témoignage en faveur du nom de Jéhovah. Par exemple, une sœur résidant aux États-Unis nous a écrit ces lignes à propos de son mari, non croyant, qui a participé à une conférence pour l’investissement au Ghana à Accra, au Palais de conférences Kwame Nkrumah:
“Pendant la conférence, mon mari a souvent entendu mentionner le Palais des conférences comme étant la deuxième plus belle construction du Ghana. Il a donc posé la question à son guide, entrepreneur ghanéen: ‘Mais quelle est la plus belle de toutes?’ Et le guide de répondre: ‘Oh! une certaine église qu’ont bâtie les Témoins de Jéhovah.’”
Au nombre des visiteurs qui ont défilé durant l’année figuraient 40 étudiants et assistants en faculté d’architecture à l’université de sciences et de technologie de Kumasi, à environ 300 kilomètres au nord d’Accra. Si impressionnés par cette visite, les assistants ont demandé à pouvoir l’inclure au programme régulier de leur enseignement.
La première filiale ghanéenne a été ouverte à Accra le 1er janvier 1948. À la fin des années 60, le “une-pièce” servant de bureau de la filiale était devenu trop petit en proportion des 7 000 proclamateurs. C’est ainsi que, le 19 mars 1963, on a inauguré un bâtiment d’un étage avec huit chambres. Il a fallu agrandir encore en 1973, puis en 1978, date à laquelle fut acheté le terrain actuel de 7 hectares pour l’imprimerie.
Hawaii
Il pleuvait sur Honolulu tôt ce matin du 3 avril 1988. Mais cela n’a pas refroidi l’ardeur des 5 870 assistants réunis dans un stade pour écouter le discours d’inauguration stimulant de frère Milton Henschel, membre du Collège central. Depuis Honolulu, le programme de toute la journée a été retransmis en direct par téléphone à 2 838 autres frères assemblés sur les îles Maui, Kauai et Hawaii. L’inauguration couronnait de nombreux événements théocratiques qui avaient commencé fin mars avec le Mémorial, auquel avaient participé plusieurs membres du Collège central, et avec des jours d’assemblée spéciale sur les îles Kauai, Oahu, Maui et Hawaii. Ces moments ont enrichi magnifiquement l’histoire du peuple de Jéhovah dans l’archipel des Hawaii, histoire qui a commencé il y a 70 ans.
Comment les frères ont-ils pu trouver quelque chose à cet endroit où les terrains à bâtir sont si chers? En fait, un supermarché désaffecté a été mis en vente en 1985. L’endroit étant idéal, les frères l’ont acheté en novembre. En 1987, ayant achevé les importants travaux d’aménagement, ils y ont transféré les bureaux de la filiale et ouvert deux Salles du Royaume. La famille du Béthel s’est installée dans des chambres neuves et spacieuses à l’étage.
Il n’y avait aucun Étudiant de la Bible dans l’archipel quand le premier président de la Société Watch Tower, Charles Russell, se rendit à Honolulu en 1912. Aujourd’hui, Hawaii compte 72 congrégations et 5 729 proclamateurs, chiffre de pointe.
Hong-Kong
Depuis les débuts de la prédication à Hong-Kong, Jéhovah a toujours fourni en temps voulu ce qui était nécessaire. Ce fait a été rappelé à chacun le 7 mai 1988, quand frère Lyman Swingle, du Collège central, a dédié à Dieu un bâtiment neuf. Pourquoi avait-on eu besoin de ce bâtiment?
Faisons un peu d’histoire. Le 1er septembre 1950, on ouvrait à Hong-Kong, rue Tai Po, le premier bureau de la filiale qui allait s’occuper des 9 prédicateurs du territoire. Au bout de plusieurs années, la filiale a été transférée 312 rue Prince Edward. Puis, en 1979, il a fallu trouver un autre endroit, ce qui tenait du prodige dans cette ville bondée. Jusqu’au jour où une sœur a vu dans le journal qu’il y avait un bâtiment à vendre, 4 rue Kent, à Kowloon Tong. Les frères l’ont acheté, et ont ainsi pu transférer la filiale dans cette banlieue propre et tranquille, dont la situation était idéale par rapport aux congrégations de la colonie.
Le total de 1 000 proclamateurs a été atteint en juin 1983. Quatre ans plus tard seulement, la barre des 1 600 était franchie. Pour pouvoir accepter plus de travail, la famille du Béthel allait devoir grandir.
Toutes les tentatives pour obtenir un terrain à proximité de la filiale avaient échoué. Puis, un jour, les frères ont trouvé dans leur boîte aux lettres un avis de mise en vente d’un bâtiment situé dans la même rue, quatre maisons plus loin. Ils sont allés le visiter, et ont été agréablement surpris de trouver une construction moderne qui n’avait jamais servi. C’est ce bâtiment, converti en une nouvelle partie du Béthel, que frère Swingle a inauguré.
Portugal
La pêche est une des activités principales du Portugal, où, selon un poète, “la terre finit et la mer commence”. Depuis quelques dizaines d’années, ce petit pays européen sur l’Atlantique connaît un autre genre de pêche, qui a transformé la vie d’un bon nombre des quelque dix millions d’habitants.
Cette pêche spirituelle a commencé le 13 mai 1925, avec la visite à Lisbonne de frère Rutherford, qui a prononcé un discours devant plus de 2 000 personnes. Mais les serviteurs de Jéhovah allaient connaître des années difficiles. L’œuvre a été frappée d’interdiction, nos frères ont été traqués et emprisonnés, et la filiale a dû opérer dans la clandestinité, à partir de maisons différentes.
Puis, comme si la foudre s’était abattue, un coup d’État renversa brusquement la vieille dictature, le 25 avril 1974. En décembre, les Témoins de Jéhovah obtinrent légalement la liberté religieuse. En février 1975, les frères louèrent à Estoril une maison de 20 pièces dans laquelle ils aménagèrent la filiale, qui dirigerait l’œuvre au Portugal, mais aussi à Madère, aux Açores, en Angola et à São Tomé. Dix ans plus tard, cette maison ne suffisait plus, car le nombre des proclamateurs était passé à 28 984. Les frères ont donc cherché et trouvé un terrain pour y bâtir un autre bâtiment, et ils ont loué les services d’une entreprise pour faire le gros œuvre en béton armé. Le reste a été fait par des travailleurs volontaires, tous Témoins de Jéhovah.
Comment a-t-on pu financer une réalisation aussi grande? Le Portugal n’est pas un pays riche, mais les frères ont participé “au delà de leurs moyens véritables” et en ont été abondamment bénis (2 Cor. 8:2-4). Un père, une mère et leurs cinq enfants ont examiné ensemble ce qu’ils pouvaient faire pour apporter leur aide. Les filles ont donné leurs bijoux, et un des fils l’argent qu’il avait économisé pour s’acheter une bicyclette. Dans sa lettre envoyée à la filiale, le père écrivait: “Cette offrande est le résultat de la vente de trois bracelets, de cinq bagues et d’une paire de boucles d’oreilles, et il s’y ajoute l’argent des tirelires des enfants.”
L’inauguration a eu lieu le samedi 23 avril au matin dans la nouvelle Salle du Royaume, et le programme a été retransmis par circuit fermé de télévision dans l’imprimerie, ainsi que par téléphone au stade de rugby Restelo, à Lisbonne. Le discours d’inauguration, prononcé en fin de matinée par frère Milton Henschel, a stimulé la foi de tous.
L’après-midi, frère Henschel s’est rendu au stade Restelo où il a développé, devant une assistance record de 45 522 personnes, le thème “Faudra-t-il que les pierres crient?”. Les faits prouvent que les pierres n’auront pas besoin de crier au Portugal, ce qu’atteste le nouveau maximum de proclamateurs en août: 33 739. Il y a maintenant dans le pays 1 Témoin porteur de la bonne nouvelle pour 291 habitants.
Chypre
Chypre, troisième île de la Méditerranée par sa taille, a été le théâtre de l’activité chrétienne depuis que Paul et Barnabas y ont pris pied en 47-48 de notre ère (Actes 13:12). Les 620 000 habitants de l’île se répartissent dans les communautés grecque, turque, arménienne et maronite.
Plus près de nous, la vérité a pénétré à Chypre en 1924. De 3 proclamateurs de la bonne nouvelle en 1925, le nombre est passé à 59 en 1948, époque où fut ouverte la filiale de la Société. Quand on a construit un autre Béthel en 1969, le nombre des proclamateurs était passé à 485.
Mais un brusque changement est survenu en 1974. Du jour au lendemain, les frères ont dû cesser d’utiliser les locaux de la filiale. Il y eut un coup d’État visant à renverser le président et, quelques jours plus tard, l’invasion armée du nord de Chypre. Pendant les combats, la filiale a été évacuée sous les balles qui fusaient à travers les volets. À compter de 1974, l’œuvre fut donc dirigée à partir de ce qui était auparavant une maison de missionnaires à Limassol, la deuxième ville de l’île.
Les frères ont acheté et rénové un bâtiment à Nissou, petit village à 19 kilomètres de Nicosie, la capitale. Frère Carey Barber, membre du Collège central, a inauguré les locaux le 2 août 1988.
Afrique
Ceux qui ont soif de justice sont invités à ‘venir’ et à recevoir les dons de Jéhovah. Le continent africain entend cet appel et y répond avec enthousiasme. Par exemple, dans les pays d’Afrique orientale qui dépendent de la filiale du Kenya, l’inflation galopante et le spectre de la famine qui pèsent sur nos frères ne les ont pas empêchés d’avoir une année théocratique bien remplie.
Les infirmités n’ont pas affaibli la détermination des Kényans qui servent Jéhovah de toute leur âme. Un frère dont les parents n’adorent pas Jéhovah est poliomyélitique depuis l’enfance, et se déplace avec des béquilles. Il y a quelque temps, pour assister aux réunions, il faisait le samedi 15 kilomètres à pied, restait sur place la nuit, et le dimanche refaisait le même trajet pour rentrer chez lui. Il persévérait à aller à ces réunions pour la joie, les encouragements et la compagnie qu’il y trouvait. Finalement, au bout de plusieurs mois à le voir aller et revenir à pied, ses parents ont compris que rien ne l’arrêterait. Aussi lui ont-ils proposé de l’aider à payer son transport.
Dans un pays dont s’occupe la filiale du Kenya vivait un membre important d’un parti politique. Quand des Témoins de Jéhovah étaient traînés devant lui et accusés faussement de méfaits, leur belle conduite l’impressionnait toujours. C’est pourquoi il usait parfois de sa position, en l’absence de son supérieur, pour relâcher les frères. Dans l’intervalle, il a eu des ennuis politiques avec un puissant chef rebelle actif dans la région. Le gouvernement lui a confié la mission de le poursuivre et de le tuer. Afin de déjouer la manœuvre du gouvernement, la faction rebelle jura d’exécuter le haut fonctionnaire. Sur ces entrefaites, ce dernier a été transféré dans la capitale, accusé faussement et emprisonné. Avant sa sortie de prison, il a rencontré les Témoins de Jéhovah auxquels il a pris le livre La vérité qui conduit à la vie éternelle. Quand il a réintégré son domicile, lui et sa femme ont commencé à étudier la Bible.
Pendant ce temps, le rebelle s’était rangé et avait trouvé un travail dans l’enseignement; et il avait commencé lui aussi à étudier la Bible, avec le même frère. Par coïncidence, ces anciens ennemis se rencontrèrent un jour chez le frère. Quel choc! Mais peu à peu leur haine et leur défiance se sont évanouies. Tous deux, ainsi que leurs femmes, ont progressé dans la vérité, et ils ont été baptisés le même jour.
De quelle importance peut être notre moralité exemplaire sur notre lieu de travail? Nous trouvons une réponse au Sénégal. Un jeune homme qui étudiait la Bible avec les Témoins de Jéhovah a lu un article de La Tour de Garde sur l’honnêteté, et il a compris qu’il devait en appliquer les conseils au travail. Il a donc fixé des antivols aux réservoirs des voitures de l’entreprise pour empêcher ses collègues d’y voler de l’essence. L’employeur a remarqué la diminution de la consommation d’essence, et il en a demandé la raison. En apprenant l’initiative qu’avait prise ce jeune homme, il l’a nommé, pour le récompenser de son honnêteté, surveillant de tout le magasin.
À Madagascar, deux sœurs pionniers se sont présentées chez un homme âgé. La question que celui-ci leur a posée les a stupéfaites: “L’âme est mortelle, n’est-ce pas?” Pensant qu’elles étaient d’une religion de la chrétienté, l’homme croyait qu’elles allaient répondre que l’âme est immortelle. Mais elles ont rétorqué: “Qu’en pensez-vous?”
“L’âme est mortelle”, a-t-il soutenu fermement. Et les sœurs lui ont répondu: “Nous sommes d’accord avec vous sur ce point, monsieur.” Étonné, il leur a demandé comment il pourrait expliquer cela à d’autres, et sur-le-champ il a commencé une étude biblique. Il leur a avoué: “Depuis longtemps je prie Dieu de m’indiquer la vérité. Maintenant je l’ai trouvée, et je le remercie vivement.”
Notre neutralité est souvent une protection pour nous, surtout lorsque des factions rivales font leur propre loi et tuent sans pitié quiconque n’est pas de leur côté. En Afrique du Sud, Patrick venait de passer une agréable soirée en famille et s’apprêtait à se couler dans son lit douillet. Mais, brusquement, un grand coup dans la porte de sa maison est venu troubler ce paisible instant.
C’étaient des jeunes gens d’un parti: “Ouvrez! sinon nous enfonçons les portes et les fenêtres.” Courageux, le frère a ouvert la porte et fait face au groupe.
“N’avez-vous pas entendu dire que cette nuit nous allions attaquer la maison de l’induna [chef militaire]?” ont demandé les jeunes hommes. Le frère a répondu par la négative et expliqué qu’on ne lui avait rien dit parce que la plupart de ses voisins savent qu’il ne se mêle pas aux affrontements. “Prends tes armes et montre-toi un homme”, ont exigé les jeunes gens.
Le frère a saisi son épée de l’esprit, la Bible, ainsi que des publications de la Société, en disant: “Ce sont les seules armes que j’ai.” Sur ce, les hommes l’ont traîné de force vers leur camp pour qu’il explique sa position neutre à leurs dirigeants. À son arrivée, un jeune voisin qui le connaissait s’est exclamé: “Pourquoi avez-vous amené cet homme ici? Il est étudiant de la Bible. Laissez-le partir, et si on vous demande des comptes, j’en endosserai toutes les conséquences.” Voilà comment la neutralité de ce frère lui a valu la liberté.
Asie
En Asie, les serviteurs de Jéhovah sont zélés et scrupuleux dans l’activité du Royaume. Comme le bon cultivateur qui “sème largement”, ils ont ‘moissonné largement’. (2 Cor. 9:6.) En Birmanie, une enseignante a remarqué qu’une élève cachait une revue au milieu de ses livres. Elle s’en est emparée prestement: c’était un périodique La Tour de Garde. Sur-le-champ, elle s’est mise à le lire et elle l’a dévoré de la première à la dernière page.
Après le cours, elle a demandé à son élève d’où elle tenait ce périodique. “De ces gens qui vont de porte en porte”, a été la réponse. Le professeur brûlait de rencontrer ces gens-là, et son désir est devenu réalité quand, peu de temps après, un pionnier a frappé à sa porte. Une étude biblique a suivi. À présent cette enseignante, mère de six enfants, enseigne également la vérité de la Bible de maison en maison, puisqu’elle est pionnier auxiliaire.
L’influence de la tradition et du conformisme est forte en Israël. Souvent les Israéliens qui vivent dans un autre pays sont souvent plus facilement objectifs vis-à-vis du message du Royaume. Par exemple, Keren est partie à la découverte du monde après avoir achevé son service militaire en Israël. Aux États-Unis, elle a rencontré les Témoins de Jéhovah. Enthousiasmée par les enseignements véridiques de la Bible, elle étudiait plusieurs fois dans la semaine et assistait à toutes les réunions. Elle a progressé rapidement et a voué sa vie à Jéhovah. A-t-elle appréhendé de retourner en Israël et d’affronter l’opposition de certains membres de sa famille? Non, elle était impatiente de rentrer, et maintenant elle est pionnier auxiliaire tous les mois.
Avec sa femme et ses enfants, Rami, un Israélien qui voyageait de pays en pays, a rencontré en Nouvelle-Zélande les Témoins de Jéhovah dont le message lui a plu. Puis il a reçu la visite de ses parents, qui habitent une région d’Israël où les Témoins ne prêchent pas. Il leur avait souvent exposé le témoignage par lettre, mais en entendant son fils leur expliquer la bonne nouvelle de vive voix, le père s’est exclamé: “Pourquoi le rabbin ne nous a-t-il jamais dit cela?” Les parents de Rami ont commencé à assister à toutes les réunions, ainsi qu’à l’étude que celui-ci suivait avec des Témoins. Leur séjour de quatre mois dans ce pays a été assez long pour qu’ils acquièrent la ferme conviction d’avoir trouvé la vérité. De retour en Israël, ils étaient prêts à donner le témoignage à leurs parents et amis, et à vaincre la résistance que beaucoup opposeraient à leur nouveau mode de vie. Dès qu’ils sont arrivés, ils ont pris contact avec la congrégation la plus proche, et depuis les frères étudient la Bible avec eux.
Pour assister à toutes les réunions, les parents de Rami vont jusqu’à Haïfa, ce qui leur fait près de 130 kilomètres aller et retour. Comme ils sont bien connus, la nouvelle qu’ils fréquentaient les Témoins de Jéhovah s’est répandue comme une traînée de poudre dans leur ville. Pour attirer l’attention sur le message, le père expose toujours des publications de la Société dans le bureau de son entreprise. D’aussi loin qu’elle a été semée, en Nouvelle-Zélande, la semence du Royaume a atteint cette partie d’Israël où un bon témoignage est donné. Quant à Rami et à sa femme, ils ont été baptisés en juin dernier.
Une sœur du Pakistan qui commençait à prêcher de porte en porte a vécu quelque chose qui a affermi sa foi en Jéhovah. Un jour qu’elle et une compagne étaient dans le ministère chrétien, des jeunes hommes les ont retenues dans une maison, leur reprochant de prêcher le christianisme. L’un d’eux a téléphoné à son père, officier de police, pour qu’il vienne arrêter les deux femmes. Le père est arrivé, mais, en voyant le périodique La Tour de Garde, il a conseillé à son fils de ne pas s’interposer: “C’est leur foi, et elles doivent la prêcher.” Les jeunes gens insistaient pour que la police empêche ces femmes de prêcher. Alors le père a haussé le ton et répondu à son fils et aux autres jeunes: “Si vous voulez les arrêter, eh bien! prêchez-les, vous, et convainquez-les.” Les deux proclamatrices ont donc pu s’en aller tranquillement, fortifiées par ce qu’elles venaient de vivre.
Ponchaleo, jeune villageoise du nord de Chiang Mai, en Thaïlande, a subi l’opposition de ses parents parce qu’elle aimait la vérité. Ses parents étaient au nombre des fondateurs de l’Église locale. Mais Ponchaleo ne s’est pas découragée d’étudier la Bible, et elle a continué ses cours bibliques chez des frères ou à la Salle du Royaume.
Bien qu’elle vive à plus de 20 kilomètres de la Salle du Royaume, elle assiste régulièrement aux réunions. C’est remarquable quand on connaît son état physique. Il y a plusieurs années, une grave crise de polyarthrite chronique l’a laissée handicapée. Son état physique n’a pas été un obstacle à sa présence aux réunions, mais il l’a obligée à dépendre énormément de ses parents sur le plan financier. Néanmoins, des sœurs de sa congrégation lui ont appris à faire des sucreries qu’elle pouvait vendre sur le marché de son village. Au début, ses parents et ses amis ont trouvé ridicule ce petit commerce, et ils pensaient que Ponchaleo ne gagnerait jamais assez pour vivre décemment. Au grand étonnement de sa famille, elle arrive à gagner suffisamment d’argent pour se permettre d’aller aux réunions et même aux assemblées. Déterminée et confiante, elle s’est retirée de l’Église et, en février 1987, elle a commencé à prêcher sans jamais perdre son zèle depuis. En juillet 1987, elle a été baptisée à l’assemblée de circonscription de Phitsanulok.
Europe
Par son esprit saint, Jéhovah donne à son organisation la capacité d’accomplir une vaste œuvre d’enseignement spirituel. Ainsi se réalisent les paroles d’Ésaïe 11:9: “La terre sera assurément remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer.” Même le milieu enseignant du monde a bénéficié de l’enseignement de Dieu.
Par exemple, la brochure L’école et les Témoins de Jéhovah a aidé nos jeunes frères et sœurs de Belgique à gagner le respect des autorités scolaires. L’échevin de l’Instruction publique à Oupeye (Liège) a écrit à tous les chefs d’école:
“Vous n’ignorez pas l’extension prise ces dernières années par la religion des Témoins de Jéhovah. (...) Il s’agit là ni plus ni moins d’un phénomène de société qu’il ne nous appartient pas d’ignorer. (...) Afin de vous informer (...), j’ai choisi de vous envoyer les photocopies de L’école et les Témoins de Jéhovah, un fascicule édité par les Témoins eux-mêmes. (...) Je vous saurai gré de bien vouloir faire respecter par vos enseignants, dans la mesure du possible, l’ensemble des souhaits émis dans cette brochure.”
Les enfants de Témoins de Jéhovah devraient mériter d’excellentes notes pour leurs bonnes manières en classe. Dans le même pays, Nadia, en huitième, avait une institutrice qui détestait profondément les Témoins de Jéhovah. À la pensée d’avoir un Témoin dans sa classe, cette femme était si irascible que, non contente de rabaisser constamment Nadia, elle criait après les autres enfants et les frappait. Un jour, comme ses élèves disaient beaucoup de jurons, l’institutrice leur a demandé d’aller à tour de rôle au tableau pour y inscrire un juron et sa signification. “À celui qui refuse, je supprimerai des points sur le bulletin!”
“Madame, vous pouvez me passer, a dit poliment Nadia. Je préfère avoir moins de points qu’écrire ces mots-là!” Mais l’institutrice est restée inflexible. Alors Nadia est allée au tableau et, à la suite de chaque grossièreté écrite par les autres, elle a ajouté: “IMPURETÉ”. Elle voyait déjà sa note diminuée de dix points, mais quel soulagement quand elle a entendu le professeur annoncer: “Nadia aura la note maximum et tous les autres un zéro, car elle est la seule à savoir que ce sont des mots qu’on ne doit jamais dire!”
La question des absents dans le territoire se pose régulièrement aux frères de Grande-Bretagne. Les pionniers ont concentré leurs efforts pour s’attaquer à ce problème. Quand Carol et Catherine ont décidé de chercher des absents entre 18 et 20 heures, elles ont eu d’excellents résultats. “Les gens sont beaucoup plus détendus à la fin de leur journée de travail, expliquent-elles. Nombre de ceux qui ont été réceptifs ne voyaient pas régulièrement les Témoins de Jéhovah, certains même ont reconnu qu’ils ne nous avaient jamais rencontrés — et pourtant dans des quartiers où nous passons depuis des années.” Une autre sœur pionnier, qui a décidé de rencontrer les gens avant qu’ils partent au travail, commençait à prêcher avant 8 heures. Au bout d’un certain temps, elle avait rayé tous les absents de sa liste, distribué 12 livres et 108 périodiques, commencé deux routes de périodiques et avait en perspective deux études bibliques. Et vous, vous efforcez-vous de vous adapter à votre territoire en changeant votre programme?
La filiale de Grèce rapporte que, sur une île proche de la côte turque, un archevêque a essayé de faire obstacle à l’activité des Témoins. Au moyen d’un tract intitulé Le gros problème: les TÉMOINS DE JÉHOVAH, il a informé toute l’île qu’un théologien renommé devait venir donner un discours sur ce thème. Dans un certain village de 1 500 habitants, une famille étudiait régulièrement la Bible avec les Témoins. Ce théologien devait donc aller voir ces personnes pour les ramener au sein de l’Église, et on a envoyé un diacre les informer de la venue du théologien. Le père et les siens ont expliqué au diacre qu’ils lui feraient bon accueil. Mais le théologien n’est pas venu seul. Il était accompagné du prêtre du village, du diacre et d’un autre homme d’Église. L’homme qui étudiait a répondu à toutes leurs questions avec la Bible. Il les a stupéfiés par les réponses qu’il a faites aux questions sur la Trinité, le nom de Dieu, et d’autres sujets. Finalement, le théologien, s’adressant aux trois hommes qui l’accompagnaient, a lancé: “Pourquoi m’avoir amené chez ce chef de Témoins de Jéhovah?” Mais l’homme a rectifié: “Oh! non, je suis nouveau; je ne suis même pas baptisé!” Ébahi, le théologien s’est écrié: “Partons d’ici tout de suite!”
Trois enfants affamés, un mari au chômage et de lourdes dettes ont eu raison de Nati, en Espagne: elle a accepté une proposition de s’enrichir rapidement, c’est-à-dire de passer de la drogue entre l’Afrique du Nord et l’Espagne. Comme elle était peu faite aux activités criminelles, sa nervosité l’a trahie et a attiré l’attention des douaniers. En un geste désespéré, Nati a caché le paquet de contrebande dans les toilettes. Mais on a découvert son manège et on l’a incarcérée, sous la grave inculpation de trafic de drogue. Nati a nié farouchement être propriétaire du paquet; on l’a donc relâchée au bout de quelques jours.
Trois ans après, Nati a commencé à étudier la Bible. Par la suite, elle a appris que son procès était toujours en instance, et aussi, qu’elle avait été condamnée par défaut à une peine de cinq ans de prison et à une amende de 300 000 pesetas (15 000 francs français). Le mari de Nati pressait celle-ci de ne pas comparaître devant le tribunal, ou, si elle le faisait, de persister à plaider non coupable, par amour pour leurs quatre enfants, le plus petit ayant seulement deux ans. Mais Nati avait eu la conscience touchée par les principes de la Bible, et elle était désormais déterminée à dire la vérité. Bible en main, elle a expliqué aux juges la situation financière déplorable qui l’avait poussée à commettre le délit en question. Puis elle a parlé de ses nouvelles croyances qui, en plus de l’obliger à dire la vérité, l’empêcheraient de recommencer toute action contraire à la loi. “Jéhovah sait que je me suis repentie”, a-t-elle conclu.
Quel a été le verdict? Deux mois de sursis avec mise à l’épreuve! Plus que jamais, Nati est convaincue que l’honnêteté est payante, et elle est reconnaissante à Jéhovah pour son aide et celle de sa Parole.
L’Espagne est le pays d’Europe le plus touché par le chômage. On comprend donc la joie de Faustino quand, après avoir sollicité un emploi, il a été accepté à l’essai pour deux semaines, alors qu’il avait déjà expliqué qu’il terminerait plus tôt deux soirs par semaine pour assister à des réunions religieuses. Mais dès le premier jour de sa période d’essai, il a eu la surprise de se voir proposer un contrat définitif. Qu’est-ce qui avait motivé ce geste vis-à-vis d’un travailleur inconnu dans l’entreprise? L’un des directeurs de la société avait raconté à un client qu’il avait embauché un Témoin de Jéhovah. Et le client lui avait dit: “Si c’est vraiment un Témoin, ne le laissez pas partir. Vous ne retrouverez jamais d’ouvriers comme lui. On peut vraiment faire confiance à ces gens-là.”
Amérique latine
Que notre Père céleste doit être heureux quand il observe l’activité de ses serviteurs dans le monde! En Psaume 149:4, nous lisons: “Jéhovah se complaît en son peuple. De salut il embellit les humbles.” Nos frères d’Amérique latine ont certainement tout fait pour que Dieu se complaise en eux.
Un jour, en Bolivie, une sœur s’était rendue chez une femme intéressée par l’abonnement à La Tour de Garde et à Réveillez-vous! Elle venait de frapper quand elle s’est rendu compte qu’elle s’était trompée de porte. Comme personne n’avait encore ouvert, la chrétienne qui l’accompagnait a suggéré: “Allons-nous-en!” Puis, se ressaisissant, elles ont jugé préférable, puisqu’elles avaient déjà frappé, d’attendre et de parler à la personne qui ouvrirait.
La femme qui a ouvert la porte les a accueillies aussi chaleureusement que si elles avaient été des amies de longue date, perdues de vue. Avec un grand sourire, elle leur a dit: “Vous passez toujours le matin, quand je n’ai pas le temps de vous écouter.” Sur quoi elle les a invitées à entrer et, après une passionnante discussion qui s’est engagée sur la base des Écritures, elle a pris des publications. Quand les deux sœurs sont revenues la semaine suivante, elles ont commencé une étude biblique avec cette femme qui, malgré l’opposition de son mari, a bien progressé. Elle a été baptisée lors de la dernière assemblée de district.
Toujours en Bolivie, une sœur missionnaire a commencé une étude avec Josefa qui, 15 ans auparavant, avait été proclamatrice non baptisée. Elle avait cessé de fréquenter les Témoins de Jéhovah parce qu’elle avait été offensée. Dès la première étude, la chrétienne, perspicace, a montré avec bonté à Josefa comment, selon la Bible, l’on doit accepter les conseils et la discipline. Josefa a rapidement discerné la valeur pratique des conseils bibliques et a accepté avec reconnaissance ce qu’on lui disait. Elle a décidé que plus jamais son attitude passée ne l’empêcherait de progresser dans la vérité. Elle envisage de se faire baptiser et elle s’organise déjà pour être pionnier auxiliaire.
Au Chili, l’École pour les pionniers continue d’avoir d’excellents effets. Elle encourage les nouveaux pionniers à persévérer dans leur service à plein temps et les aide à être des évangélisateurs plus efficaces en s’intéressant davantage à autrui. Ainsi, une sœur pionnier qui avait suivi ce cours allait de porte en porte un matin. À une certaine porte, une domestique s’est présentée, qui s’est dite trop occupée pour avoir une conversation, car la maîtresse de maison était malade et alitée. La sœur a donc demandé à la domestique d’apporter un numéro de Réveillez-vous! à sa patronne et de lui montrer un article qu’il contenait, relatif à la santé.
Laissons la chrétienne raconter la suite: “J’ai chargé la domestique de transmettre à sa patronne mes vœux de prompt rétablissement et de lui dire aussi que j’apprécierais, en une autre occasion, de lui parler des promesses bibliques d’un paradis sur la terre. Après l’avoir fait, la domestique m’a invitée à entrer. En pénétrant dans la chambre, j’ai vu une femme avancée en âge et bien malade. Elle avait le visage triste. Je lui ai davantage expliqué le but de ma visite; elle a été surprise et elle m’a dit qu’elle s’était décidée à me parler parce que, sans même la connaître, j’avais souhaité qu’elle se rétablisse, ce qui l’avait touchée.” Cette femme âgée a commencé à étudier. Aujourd’hui elle assiste aux réunions, elle a changé dans les domaines où elle devait changer et elle espère pouvoir devenir un jour une adoratrice de Jéhovah à part entière. Qu’il est donc important de s’intéresser personnellement à autrui!
Tous nos adversaires ne haïssent pas vraiment la vérité. C’est ce que prouve ce fait vécu au Paraguay. Un jour, un homme a rencontré un Témoin et s’est quelque peu intéressé à la vérité. Mais son père, ecclésiastique, lui a aussitôt interdit toute communication avec les Témoins. Il le menaçait de rompre totalement avec lui s’il continuait de recevoir les Témoins. Le fils a donc annulé ses rendez-vous avec le proclamateur. Puis, quand sa femme s’est mise à étudier la Bible, comme son père il s’est opposé à elle jusqu’à devenir violent. Il ne permettait pas que les Témoins viennent voir sa femme chez eux, ou même qu’ils passent devant la maison. Mais sa femme voulait en savoir plus sur la Bible, aussi le proclamateur a-t-il continué l’étude par courrier.
Quand l’homme a découvert que sa femme étudiait toujours la Bible et que, surtout, elle prenait la vérité de plus en plus à cœur, son opposition s’est accrue. Même ses enfants avaient peur de lui. Il s’est mis à boire beaucoup et à jouer. Sa femme a supporté cette vie-là pendant sept ans. Mais en son for intérieur, l’homme se reprochait cette attitude mauvaise.
Finalement, il a bien voulu qu’un Témoin revienne le voir. Quelle heureuse surprise pour sa femme et ses enfants quand il a accepté une étude biblique à domicile! Puis les démons ont causé à cette famille des difficultés censées entraver ses progrès dans la vérité, mais les anciens l’ont aidée à s’appuyer sur Jéhovah pour remporter la victoire. Avec le temps les attaques ont cessé. L’homme et sa femme ont voué leur vie à Jéhovah et ont fait les pas nécessaires pour être baptisés. Cet homme autrefois durement opposé à la vérité est maintenant heureux de servir Jéhovah avec sa famille.
En Uruguay, un homme dont la sœur étudie la Bible avec les Témoins de Jéhovah était assis sur un banc dans un jardin public. Soudain il a vu arriver vers lui un enfant de cinq ans, fils d’un Témoin, qui courait de toutes ses forces, l’air affolé et cherchant à se protéger d’un garçon qui le poursuivait en lui jetant des cailloux. Le doigt tendu vers le garçon, le petit Témoin a dit: “Les mauvais garçons comme lui mourront à Harmaguédon.” Quel étonnement pour l’homme! Entendre le mot “Harmaguédon” dans la bouche d’un si petit enfant! Il se souvenait avoir déjà entendu ce mot chez sa sœur. Il a donc demandé au garçon ce qu’était Harmaguédon. Or le matin même celui-ci avait justement étudié ce sujet avec sa mère; il a pu donner une bonne explication. Impressionné par la connaissance de cet enfant, le jeune homme s’est intéressé à la vérité, et il a demandé à étudier la Bible. Comme le dit le psalmiste, “de la bouche des enfants et des nourrissons tu as fondé la force”. — Ps. 8:2.
Amérique du Nord et îles des Antilles
Au Canada, Malcolm, un jeune homme marié, n’a connu la vérité que par hasard après avoir commis l’adultère avec une femme qu’il avait ensuite tuée dans un déchaînement de jalousie. Son problème de toujours, c’était un caractère extrêmement coléreux et l’incapacité de se maîtriser. Quand on l’a condamné à la prison, un psychiatre l’a qualifié d’“homme ayant la propension à tuer”. Le 2 juin 1982, on a condamné Malcolm à une longue peine de prison.
Pendant son incarcération, il a engagé des discussions avec divers membres du clergé, a parfois assisté à leurs services religieux, mais n’a jamais reçu de réponses satisfaisantes à ses questions. Finalement, grâce à un employé de la prison, Témoin de Jéhovah, il a pu suivre une étude régulière de la Bible à partir d’avril 1985. Depuis, Malcolm a énormément changé. Il a réformé sa conception de la vie, et l’amélioration de sa conduite a frappé les gardiens, les psychiatres et les autres prisonniers. Il aime tant la vérité qu’il partage ses connaissances avec ses codétenus, et passe entre 60 et 70 heures par mois à leur parler de la Bible.
Le témoignage de Malcolm a porté du fruit. Un homme récemment libéré de la prison assiste maintenant aux réunions dans une autre partie du pays. Malcolm a obtenu une permission d’un jour, le 23 janvier 1988, pour assister à une assemblée de circonscription, accompagné par un gardien sans armes. Le mois suivant, en février, Malcolm s’est fait baptiser et a été accepté comme pionnier auxiliaire, ce qu’il a l’intention d’être régulièrement. Il espère bénéficier de la semi-liberté en 1993 et de la libération conditionnelle en 1996. Ainsi donc, des gens issus de tous les milieux sont sensibles à la bonne nouvelle.
Dans les îles Caïmans, le témoignage avec les périodiques s’intensifie, et de nombreuses personnes s’intéressent particulièrement à ce qu’elles y lisent. Un pionnier avait laissé à un homme d’affaires le numéro de Réveillez-vous! contenant l’article “Les femmes qui travaillent”. Il a tant plu à cet homme qu’il a décrété que toutes ses employées devaient le lire. Pour être sûr qu’elles liraient l’article, il l’a photocopié pour chacune d’elles et le leur a envoyé accompagné d’une feuille à signer après lecture.
En Jamaïque, une chrétienne est entrée à l’hôpital pour se faire opérer. Elle a signalé à l’établissement qu’elle n’accepterait aucune transfusion sanguine. Quand un des médecins lui a demandé si elle préférait mourir sans recevoir de sang, elle a répondu: “Ce n’est pas parce que je veux mourir, mais pour des raisons bibliques je resterai fidèle à mon Dieu, même si la mort est au bout.”
Le lendemain, le médecin est revenu; il a défié la chrétienne de lui montrer où la Bible interdit le sang. Elle l’a invité à lire Actes 15:28, 29, ce qu’il a fait, après quoi il a objecté: “Mais il n’est pas question des transfusions de sang.” La sœur lui a donc demandé: “Supposez que vous disiez à un patient de s’abstenir d’alcool. Devrait-il comprendre qu’il ne doit pas en boire, mais qu’il peut trouver un autre moyen d’en introduire dans son corps?” Le médecin n’avait pas encore répondu qu’une infirmière, qui écoutait la conversation, s’est interposée. Elle connaissait un médecin qui avait interdit l’alcool à un malade. Le malade avait cessé de boire de l’alcool, mais il en versait sur du pain, qu’il mangeait. La démonstration étant si évidente, le médecin n’a plus rien dit. Il a accepté un numéro de Réveillez-vous! contenant le récit d’un Témoin qui, gravement malade, avait refusé une transfusion de sang et avait survécu. Par la suite, ce médecin a lu le périodique et a encouragé des collègues et des patients à le lire aussi. La sœur a été opérée sans transfusion de sang, et elle se remet bien.
Au cours de la dernière année de service, dans les îles Sous-le-Vent, rien n’a empêché les frères d’assister aux assemblées de circonscription et aux jours d’assemblée spéciale. Ils ont voyagé en bateau, en voiture et, parfois, à pied. Vivant dans les montagnes de la Dominique, Penny et ses deux fils, James et Thomas, voulaient se rendre à l’assemblée de circonscription à Roseau, la capitale, à quelque 55 kilomètres de chez eux. Mais ils n’avaient le droit d’utiliser aucun des deux véhicules familiaux. Sans se laisser émouvoir, ils se sont mis en chemin tous les trois, décidés à franchir les montagnes à pied. Ils avaient à peine quitté les limites du village qu’ils rencontraient leur premier obstacle — une rivière en crue. Penny a enlevé ses chaussures et s’apprêtait à traverser, mais James (11 ans) était moins grand qu’elle, et Thomas (5 ans) encore moins. Les deux garçons avaient peur de se risquer dans l’eau. Heureusement, non loin de là, un jeune homme qui avait vu leur désarroi a porté les deux garçons sains et saufs sur l’autre rive.
Et le trio est reparti d’un bon pas, cette fois pour un ou deux kilomètres, puis un automobiliste les a reconnus et leur a offert de les transporter, mais sur une courte distance seulement. Touché en apprenant leurs ennuis, il a poussé jusqu’à Portsmouth, une ville côtière, à 15 kilomètres. Il restait encore une quarantaine de kilomètres jusqu’au lieu de l’assemblée. Mais la mère et ses deux fils étaient décidés à atteindre leur but et, tantôt à pied, tantôt en voiture, ils sont finalement parvenus à destination, juste à temps pour le début du programme.
À la Trinité et à Tobago, les frères ont de bons résultats avec les nouveaux tracts. Un Témoin nommé Anderson veillait particulièrement à en arborer dans la poche de sa chemise quand il allait au travail et en revenait. Des quatre tracts, c’est celui qui s’intitule Quel espoir y a-t-il pour nos chers disparus? qui lui a permis le plus souvent de parler de la bonne nouvelle. Quand il le glisse dans sa poche, seule la tête de la fillette dépasse. Généralement, c’est assez pour qu’on lui demande: ‘Quelle est cette image?’ ou ‘Qu’est-ce que c’est, ce tract que vous avez dans la poche?’ Ce sont pour lui d’excellentes occasions d’expliquer ce que la Bible dit sur la condition des morts et l’espoir relatif à leur avenir.
Anderson raconte: “Dans mon bureau, une femme m’a questionné au sujet du tract. Pendant notre conversation, je lui ai non seulement exposé le message biblique contenu dans le tract, mais aussi expliqué tout ce qui concerne nos imprimeries, les nombreux livres et périodiques que nous publions et les sujets qu’ils traitent. Ma réponse l’a intéressée et elle m’a demandé si elle pouvait avoir un livre biblique pour ses enfants.”
Le lendemain, Anderson lui a apporté le livre Recueil d’histoires bibliques. Sa collègue était enchantée de sa présentation attrayante, claire et simple, avec références bibliques correspondantes à la fin des chapitres. Devant son enthousiasme pour ce livre, d’autres collègues de bureau en ont demandé pour elles aussi. Anderson conclut: “J’ai distribué dix livres Recueil d’histoires bibliques et trois autres publications, et chaque jour je m’assure qu’un tract dépasse de la poche de ma chemise.”
Îles du Pacifique
Un cantique composé pour le culte de Jéhovah exprimait bien le contentement et la joie que les Israélites trouvaient en leur Dieu. Débordants d’exultation, ils chantaient: “Jéhovah lui-même est devenu roi! Que la terre soit joyeuse! Que se réjouissent les îles nombreuses!” (Ps. 97:1). En effet, les îles de la mer ont de quoi être heureuses de ce qu’elles font pour répandre l’invitation à venir boire aux eaux de la vie éternelle.
L’importance de se fixer des objectifs est illustrée par ce fait vécu en Australie. Au cours d’une des dernières campagnes d’abonnements sur deux mois, une chrétienne s’est fixé l’objectif personnel de 50 abonnements, ayant calculé qu’elle pourrait obtenir un abonnement par jour le premier mois, puis les 20 autres le mois suivant.
Elle raconte: “Je priais Jéhovah régulièrement au sujet de mon objectif, et j’ai ensuite fait tout ce que je pouvais pour l’atteindre. Parfois je devais revenir trois ou quatre fois avant que la personne ait assez d’argent pour me payer l’abonnement. Je faisais des nouvelles visites le soir et quelques-unes tôt le matin. Une femme m’a même proposé de m’apporter l’argent chez moi, ce qu’elle a fait.” Vous imaginez comme cette sœur a été heureuse quand elle a atteint son objectif, 31 abonnements le premier mois et, le mois suivant, 20 autres, comme prévu!
Pendant les mois qui ont suivi, elle a entretenu l’intérêt des personnes et commencé plusieurs études bibliques. Toutes n’ont pas duré, mais de nombreuses personnes ont renouvelé leur abonnement. Une femme bien disposée étudie régulièrement avec le livre Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui deviendra un paradis et elle progresse bien. La sœur dit: “À mon avis, tout ce que j’ai pu faire vient de ce que je me suis fixé un objectif et que j’ai été positive. On a vraiment besoin d’avoir confiance en Jéhovah et de faire des efforts. Proverbes 10:22 se vérifie certainement dans mon cas: ‘La bénédiction de Jéhovah — voilà ce qui enrichit, et il n’ajoute aucune douleur avec elle.’”
La page imprimée de La Tour de Garde est puissante. Elle peut modifier l’attitude de celui qui la lit. Dans les îles Salomon, les habitants de certains villages appréhendent toujours de recevoir ouvertement les Témoins de Jéhovah, parce que leurs chefs religieux s’y opposent avec véhémence. Quand, sur une des îles, des proclamateurs sont entrés dans un de ces villages pour y faire du porte à porte, on les a agressés et sommés de ne jamais revenir prêcher dans ce village. Or, ces proclamateurs vivent à seulement deux kilomètres en amont et doivent traverser le village en question chaque fois qu’ils se rendent ailleurs. Malgré cela, les habitants leur faisaient sentir qu’ils n’étaient pas les bienvenus. Pourtant, aujourd’hui, ils ont changé d’attitude, et même, font bon accueil aux Témoins. Que s’est-il passé?
Au bord de la rivière, les enfants de Témoins jouent souvent avec des bateaux miniatures de leur fabrication. En guise de voiles, ils se sont mis à utiliser des pages de numéros de La Tour de Garde vieux ou abîmés. Ils laissaient le courant emporter leurs petites embarcations. À l’insu des Témoins, les enfants du village en aval attrapaient les bateaux. Mais qui récupérait les voiles? Les adultes, qui savaient lire. Voilà comment ces villageois ont changé d’attitude vis-à-vis des Témoins. Même s’ils craignent toujours de les recevoir ouvertement, ils sont maintenant amicaux envers eux.
À Tuvalu, qui dépend de la filiale des Samoa occidentales, l’année a commencé avec l’École pour les pionniers, qui a donné un nouvel élan à la prédication. Ainsi, deux sœurs pionniers ont passé deux mois comme pionniers spéciaux temporaires dans l’île de Nanumanga, où 200 personnes avaient assisté au Mémorial. À elles deux, elles ont dirigé 21 études bibliques. Lors d’une conférence religieuse à Funafuti, le pasteur protestant de Nanumanga a donné un sermon dans lequel il exprimait son inquiétude. En effet, la plupart des insulaires étaient attirés par les Témoins de Jéhovah et seuls quelques “sages” les rejetaient. Selon ses termes, chaque matin, il voit des femmes se lever tôt et ranger leur maison pour recevoir les sœurs qui viennent étudier la Bible avec elles. Les femmes sont si captivées par leur étude biblique, ajoutait-il, que lorsque leur enfant pleure elles le prennent d’une main et de l’autre continuent à chercher des versets dans la Bible. Bien que cet homme ait peut-être exagéré les choses, il confirmait en tout cas que la prédication de la vérité dans cette île a des résultats concrets. — Phil. 1:15, 18.
Parfois, ceux qui viennent de milieux aisés affrontent une forte opposition familiale quand ils s’intéressent à la vérité. Un homme a un père actionnaire d’une grande chaîne de supermarchés à Hawaii. Sa famille s’attendait à ce qu’il finisse par obtenir un poste de directeur. Mais une fois devenu Témoin, cet homme s’est contenté de rester vendeur. Pendant quelque temps, ce fut le grand émoi dans sa famille, qui essayait de les amener, lui et sa femme, à changer d’avis. Mais comme ils restaient exemplaires, l’opposition s’est atténuée. À présent, le frère est serviteur ministériel et toujours satisfait de travailler comme vendeur, à la grande perplexité de sa famille et des autres employés.
Pays où l’œuvre est interdite
Sans craindre, les frères restent fidèles à Jéhovah dans les pays où l’œuvre du Royaume est interdite. Comme David, ils disent: “En Dieu j’ai mis ma confiance. Je n’aurai pas peur. Que peut me faire l’homme tiré du sol?” — Ps. 56:11.
Dans le sud d’un pays africain, nos frères ont vécu en paix jusqu’en 1975. Cette année-là, à cause de leur neutralité, on les a arrêtés et internés dans des camps de prisonniers, au nord du pays. Ils ont perdu tous leurs biens. Dans les camps, au début ils tenaient des réunions clandestines, mais par la suite ils ont pu les tenir au grand jour. Pendant leur séjour dans ces camps, ils ont courageusement exploité les terres, faisant venir des récoltes, élevant des poulets, des porcs et autre bétail. Puis le mouvement résistant a provoqué un durcissement de la persécution; il a bouleversé la vie des Témoins en les harcelant, en pillant leurs biens, en assassinant même certains d’entre eux.
Les frères ont dû fuir. De nouveau, ils ont perdu tout ce qu’ils possédaient. Mais, avec la coopération de représentants de deux organismes de secours, le gouvernement a pu obtenir qu’ils réintègrent la capitale, d’où la plupart d’entre eux étaient originaires. Beaucoup sont arrivés complètement démunis. Certains étaient si pauvrement vêtus qu’ils avaient honte de quitter l’aéroport. Ils se demandaient: “Qu’allons-nous manger? (...) De quoi allons-nous nous vêtir?” (Mat. 6:31). Mais Jéhovah veillait. En Afrique du Sud, les Témoins ont eu vent des difficultés de leurs frères et, très vite, ils ont pris des mesures pour leur envoyer du secours — 75 tonnes de vivres et de vêtements. Avec l’aide de la Croix-Rouge, ces secours leur sont parvenus rapidement. Les congrégations se sont vite réorganisées. Quelle est la condition spirituelle de ces frères aujourd’hui? Jéhovah les bénit abondamment. Ils ont dépassé le chiffre maximum de proclamateurs qu’ils avaient en 1975, au début des persécutions.
Dans un autre pays, la situation économique ne permet à la plupart des habitants qu’un repas par jour. Pour cette raison, certains pionniers, mais pas tous, ont dû abandonner le service à plein temps pour exercer un emploi. À cause de difficultés locales, des pionniers spéciaux reçoivent souvent en retard leurs remboursements. N’ayant plus rien à manger chez elle, la femme d’un pionnier spécial s’est découragée et l’a supplié de reprendre un emploi. Ce dernier l’a encouragée à faire pleinement confiance en Jéhovah. Après avoir prié ensemble, ils ont entendu un bruit étrange dans l’obscurité. Saisissant une lampe, le frère a découvert un genre de tatou sous la table. Sans perdre un instant, il a capturé la bête, dont la chair est très prisée, ce qui a résolu leur problème d’alimentation pour quelques jours.
Une autre fois, il s’est mis en quête de nourriture; alors qu’il rentrait bredouille, il a rencontré des chasseurs qui avaient capturé un chacal, mais ne savaient que faire de leur proie. Leur religion leur interdisait de manger cette viande-là. Ils ont demandé au pionnier son point de vue sur les aliments. Il a expliqué que les chrétiens ne sont plus sous l’alliance de la Loi et que l’on peut manger de toute chair du moment qu’elle est bien saignée. Convaincus, les chasseurs ont aussitôt tué et saigné le chacal. Et ils ont donné au pionnier un gros morceau de viande pour qu’il le partage avec sa famille!
Ainsi, quel que soit l’endroit du globe où nous nous trouvions, Jéhovah lance encore, au moyen de son esprit saint et par l’intermédiaire de l’épouse de l’Agneau, l’invitation à ‘venir’ et à ‘prendre de l’eau de la vie, gratuitement’. — Rév. 22:17.
[Tableau, pages 34-41]
RAPPORT MONDIAL DES TÉMOINS DE JÉHOVAH POUR L’ANNÉE DE SERVICE 1988
(Voir la publication)
[Illustration, page 5]
L’année dernière, 239 268 personnes ont été baptisées après avoir répondu à l’invitation: “Viens!”
[Illustrations, page 14]
Italie: vue partielle des assistants à l’assemblée de district “La justice divine” à Vérone, et assistants regardant le nouveau livre à Leinì.
[Illustrations, page 19]
La remise des diplômes pour la première classe de l’École de formation ministérielle a eu lieu le 29 novembre 1987, et pour la deuxième le 22 mai 1988.
[Illustration, page 22]
Guyana: Dans ce pays sud-américain, le nouveau Béthel est fait de brique. L’inauguration a eu lieu le 14 janvier 1988.
[Illustration, page 22]
Équateur: Le bâtiment en “U” abrite les bureaux, une cuisine, des salles à manger, la lingerie et les chambres. L’inauguration a eu lieu le 11 octobre 1987.
[Illustrations, page 27]
Papouasie-Nouvelle-Guinée: Le Béthel comprend des chambres aux étages supérieurs. Il comprend aussi une infirmerie, une bibliothèque, des bureaux, un studio d’enregistrement, une buanderie, une cuisine et une salle à manger. L’inauguration a eu lieu le 12 décembre 1987.
[Illustrations, page 28]
Ghana: L’imprimerie, les bureaux, la réception et la Salle du Royaume du Béthel sont agencés dans un grand “U”. L’inauguration a eu lieu le 30 janvier 1988.
[Illustrations, page 29]
Hawaii: Le bâtiment de la filiale comprend des bureaux, une salle de conférences, une salle à manger et une cuisine. Il y a aussi deux Salles du Royaume. L’inauguration a eu lieu le 3 avril 1988.
[Illustrations, page 30]
Portugal: Le bâtiment d’habitation du Béthel compte 40 chambres, avec une aile de service, et il est chauffé à l’énergie solaire. Les bureaux et la Salle du Royaume se trouvent dans le bâtiment de trois étages de l’imprimerie. L’inauguration a eu lieu le 23 avril 1988.
[Illustration, page 33]
Chypre: Le Béthel comprend quatre appartements avec vue sur des jardins. En bordure du terrain, une Salle du Royaume a été construite. L’inauguration a eu lieu le 2 août 1988.
[Illustration, page 33]
Hong-Kong: Rue Kent, le Béthel s’est agrandi de six nouvelles chambres avec salle de bains, d’une cuisine et d’une salle à manger qui peut accueillir confortablement 36 personnes. L’inauguration a eu lieu le 7 mai 1988.