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ExilÉtude perspicace des Écritures (volume 1)
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qu’il avait conclue avec elle par l’intermédiaire de Moïse (Dt 28:36, 37, 64 ; 29:28). Ainsi, bien qu’il ait laissé les armées d’autres nations lui servir d’instruments, Dieu fut bien l’Autorité qui décréta l’exil de son peuple en plusieurs circonstances, savoir : 1) l’exil d’Israël par les Assyriens (2R 15:29 ; 18:9-12) ; 2) l’exil de Juda à Babylone (2R 25:8-11, 21) ; 3) l’exil des Juifs par les Romains. — Lc 21:20-24.
Israël. Avant que le règne de l’Israélite Péqah ne s’achève vers 758 av. n. è., Tiglath-Piléser III emmena des habitants de Naphtali en exil en Assyrie. Des Rubénites, des Gadites et des membres de la demi-tribu orientale de Manassé furent aussi emmenés par le roi d’Assyrie, apparemment en même temps (2R 15:29 ; 1Ch 5:4-6, 26). Plus tard, Salmanasar V assiégea Samarie, et au bout de trois ans, en 740 av. n. è., lui ou son successeur, Sargon II, déporta un grand nombre d’habitants et “ fit venir des gens de Babylone, de Koutha, d’Avva, de Hamath et de Sepharvaïm, et il les fit habiter dans les villes de Samarie à la place des fils d’Israël ”. — 2R 17:5, 6, 24.
Juda. En 617 av. n. è., le roi Neboukadnetsar emmena la cour royale et les principaux personnages de Juda en exil à Babylone (2R 24:11-16). Une dizaine d’années plus tard, en 607 av. n. è., quand Jérusalem tomba devant Babylone, Nebouzaradân, le chef de la garde personnelle babylonienne, y emmena la plupart des Juifs qui restaient ou qui avaient déserté ; seul un reste revint de cet exil 70 ans plus tard. — 2R 25:11 ; Jr 39:9 ; Is 10:21, 22 ; voir CAPTIVITÉ.
Après la chute de Babylone, de nombreux Juifs ne retournèrent pas dans leur pays ; ils demeurèrent donc dispersés. À l’époque d’Assuérus (Xerxès Ier, roi de Perse, qui dominait de l’Inde à l’Éthiopie, sur 127 districts administratifs), Hamân déclara, alors qu’il portait une accusation contre eux : “ Il y a un certain peuple dispersé et séparé parmi les peuples dans tous les districts administratifs de ton royaume. ” — Est 1:1 ; 3:8.
Au Ier siècle de n. è. Au Ier siècle de n. è., il y avait des colonies juives à Thessalonique, à Athènes, à Corinthe, à Éphèse, à Rome, à Babylone et dans d’autres villes (Ac 17:1, 16, 17 ; 18:1, 4, 19). De nombreux Juifs vivaient à Babylone où Pierre prêcha (1P 5:13). Josèphe signale que “ beaucoup ” de Juifs se trouvaient en Babylonie au Ier siècle av. n. è. (Antiquités judaïques, XV, 14 [II, 2].) En 49 ou au début de 50 de n. è., l’empereur romain Claude bannit tous les Juifs de Rome. Cela toucha aussi ceux qui étaient devenus chrétiens, parmi lesquels Aquila et Priscille (Prisca) que Paul rencontra à Corinthe vers 50, peu après l’édit de Claude (Ac 18:2). Ceux-ci accompagnèrent Paul à Éphèse, et à l’époque où il écrivit depuis Corinthe à ses compagnons chrétiens de Rome (vers 56), ils étaient sans doute revenus dans cette ville, car Claude était mort et Néron régnait. Beaucoup d’autres Juifs étaient également rentrés à Rome. — Ac 18:18, 19 ; Rm 16:3, 7, 11.
Conformément à la prophétie de Jésus consignée en Luc 21:24, l’armée romaine dirigée par Titus encercla Jérusalem en 70 de n. è. alors que des Juifs venus de nombreux pays s’y étaient rassemblés en foule à l’occasion de la fête des Gâteaux sans levain. Les Romains assiégèrent la ville et finirent par la détruire ; 1 100 000 Juifs périrent et 97 000 furent emmenés captifs et dispersés parmi les nations.
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ExodeÉtude perspicace des Écritures (volume 1)
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EXODE
Délivrance de la nation d’Israël de l’esclavage en Égypte. Après lui avoir promis que sa semence hériterait du pays, Jéhovah déclara à Abraham (avant 1933 av. n. è.) : “ Sache bien que ta semence deviendra résidente étrangère dans un pays qui ne sera pas le sien ; ils devront les servir et vraiment ceux-ci les affligeront pendant quatre cents ans. Mais la nation qu’ils serviront, je la juge et, après cela, ils sortiront avec de grands biens. [...] Mais à la quatrième génération, ils reviendront ici, car la faute des Amorites n’est pas encore complète. ” — Gn 15:13-16.
Il est clair que la période d’affliction de 400 ans ne devait pas commencer avant l’apparition de la “ semence ” promise. Quand Abraham s’était rendu en Égypte, pendant une période de famine en Canaan, et qu’il y avait eu quelques ennuis avec le pharaon, il n’avait pas encore d’enfant (Gn 12:10-20). Peu après la déclaration de Jéhovah relative aux 400 ans d’affliction, alors qu’Abraham était âgé de 86 ans (en 1932 av. n. è.), son esclave et concubine égyptienne lui donna un fils, Yishmaël. Mais c’est seulement 14 ans plus tard (1918 av. n. è.) que Sara, la femme libre d’Abraham, mit au monde un fils, Isaac. Dieu désigna ce fils comme celui par qui viendrait la Semence promise. Cependant, le temps n’était pas encore venu pour Dieu de donner le pays de Canaan à Abraham ou à sa semence. Comme prédit, ils furent donc ‘ résidents étrangers dans un pays qui n’était pas le leur ’. — Gn 16:15, 16 ; 21:2-5 ; Hé 11:13.
La date de l’Exode. Quand ces 400 ans d’affliction commencèrent-ils et quand prirent-ils fin ? La tradition juive les fait débuter à la naissance d’Isaac. Toutefois, les premières réelles marques d’affliction ne se manifestèrent que le jour où Isaac fut sevré. Par conséquent, tout indique que l’affliction commença en 1913 av. n. è., alors qu’Isaac avait environ 5 ans et que Yishmaël en avait 19. C’est à ce moment que Yishmaël, “ celui qui était né selon la chair ”, “ persécutait celui qui était né selon l’esprit ”. (Ga 4:29.) Par haine et jalousie, Yishmaël, qui était en partie égyptien, se mit à “ plaisanter ” aux dépens du tout jeune enfant Isaac, et c’était bien plus qu’une simple querelle enfantine (Gn 21:9). Selon d’autres traductions, Yishmaël ‘ se moquait ’ ou ‘ se livrait à des railleries ’. (Od ; ZK.) L’affliction de la semence d’Abraham se prolongea pendant la vie d’Isaac. Si, devenu adulte, celui-ci fut béni par Jéhovah, il fut quand même persécuté par les habitants de Canaan qui, en lui créant de nombreux ennuis, l’obligèrent à circuler de lieu en lieu (Gn 26:19-24, 27). Enfin, au soir de la vie de Jacob, fils d’Isaac, la “ semence ” annoncée se rendit en Égypte pour y résider. Plus tard, elle y fut réduite en esclavage.
Par quel élément intrinsèque la Bible indique-t-elle la date de l’exode d’Israël depuis l’Égypte ?
Ces 400 ans d’affliction allèrent donc de 1913 à 1513 av. n. è. Ce fut aussi une période de sursis, de répit, que Dieu accorda aux Cananéens, dont les Amorites constituaient une des tribus principales. Au terme de cette période, leur faute serait complète ; ils mériteraient indéniablement d’être totalement expulsés du pays. La première mesure que Dieu prendrait à cet effet consisterait à s’occuper de son peuple en Égypte, à le libérer de l’esclavage et à le placer sur le chemin du retour à la Terre promise. — Gn 15:13-16.
Les 430 ans. En Exode 12:40, 41, un autre indice de calcul est fourni, en ces termes : “ Et l’habitation des fils d’Israël, qui avaient habité en Égypte, fut de quatre cent trente ans. Et il arriva à la fin des quatre cent trente ans, oui il arriva, en ce jour-là même, que toutes les armées de Jéhovah sortirent du pays d’Égypte. ” À propos de l’expression “ qui avaient habité ”, voici ce qu’on lit dans la note relative à Exode 12:40 : “ En héb[reu] ce [verbe] est au pl[uriel]. Le pron[om] relatif ʼashèr, ‘ qui ’, peut se rapporter aux ‘ fils d’Israël ’ plutôt qu’à ‘ l’habitation ’. ” La Septante rend le verset Ex 12:40 comme suit : “ Mais l’habitation des fils d’Israël durant laquelle ils habitèrent dans le pays d’Égypte et dans le pays de Canaan [fut] de quatre cent trente ans. ” Le Pentateuque samaritain met : “ [...] dans le pays de Canaan et dans le pays d’Égypte. ” De toutes ces versions, il ressort que les 430 ans représentaient une période plus étendue que le séjour des Israélites en Égypte.
L’apôtre Paul montre que les 430 ans (d’Ex 12:40) commencèrent lors de la validation de l’alliance abrahamique et qu’ils s’achevèrent avec l’Exode. Il déclare : ‘ D’autre part, je dis ceci : Quant à l’alliance [abrahamique] antérieurement validée par Dieu, la Loi qui a paru quatre cent trente ans plus tard [l’année de l’Exode] ne l’annule pas, de manière à abolir la promesse. [...] alors que Dieu l’a donnée volontiers à Abraham par le moyen d’une promesse. ’ — Ga 3:16-18.
Combien de temps s’écoula-t-il donc entre la validation de l’alliance abrahamique et l’entrée des Israélites en Égypte ? Selon Genèse 12:4, 5, Abraham avait 75 ans lorsqu’il quitta Harân et traversa l’Euphrate pour se rendre en Canaan, et c’est à ce moment-là que prit effet l’alliance abrahamique, la promesse que Dieu lui avait faite à Our des Chaldéens. D’après les renseignements généalogiques de Genèse 12:4 ; 21:5 ; 25:26 et la déclaration de Jacob en Genèse 47:9, on peut déduire que 215 ans s’écoulèrent entre la validation de l’alliance abrahamique et l’entrée de Jacob et de sa famille en Égypte. Cela indiquerait que les Israélites vécurent vraiment en Égypte 215 ans (1728-1513 av. n. è.). Ce chiffre s’harmonise avec d’autres données chronologiques.
De l’Exode à la construction du temple. Deux autres déclarations d’intérêt chronologique concordent avec ce calcul et viennent l’étayer. Ainsi, Salomon entreprit la construction du temple dans la quatrième année de son règne (1034 av. n. è.), qui était aussi, selon 1 Rois 6:1, “ la quatre cent quatre-vingtième année ” après l’Exode (1513 av. n. è.).
‘ Environ 450 ans. ’ Il y a encore un discours que Paul prononça à Antioche de Pisidie, discours couché par écrit en Actes 13:17-20, dans lequel il parle d’une période d’“ environ quatre cent cinquante ans ”. Il commence son exposé sur l’histoire d’Israël par le moment où Dieu “ a, dit-il, choisi nos ancêtres ”, c’est-à-dire le moment où Isaac naquit pour être la semence de la promesse (1918 av. n. è.). (En effet, la naissance d’Isaac élucida l’interrogation sur l’identité de celui que Dieu reconnaîtrait comme la semence, question qui s’était posée en raison de la stérilité de Sara.) Depuis ce point de départ, Paul récapitule les actions que Dieu a faites en faveur de sa nation, la nation choisie, et en arrive au moment où Dieu ‘ lui a donné des juges jusqu’à Samuel le prophète ’. Cette période d’“ environ quatre cent cinquante ans ” part donc, de toute évidence, de la naissance d’Isaac en 1918 av. n. è. et va jusqu’à 1467 av. n. è., soit 46 ans après l’Exode qui eut lieu en 1513 av. n. è. (Les Juifs passèrent 40 ans à errer dans le désert et 6 ans à conquérir le pays de Canaan.) (Dt 2:7 ; Nb 9:1 ; 13:1, 2, 6 ; Jos 14:6, 7, 10). Cette période totale correspond nettement à l’approximation de Paul, savoir “ environ quatre cent cinquante ans ”. Ces deux indications chronologiques confirment que l’Exode eut bien lieu en 1513 av. n. è. et s’accordent également avec la chronologie biblique concernant les rois et les juges d’Israël. — Voir CHRONOLOGIE (De 1943 av. n. è. à l’Exode).
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