Tenez ferme, la promesse s’accomplira bientôt !
“Vous avez en effet besoin d’endurance afin que, après avoir fait la volonté de Dieu, vous receviez l’accomplissement de la promesse.” — Héb. 10:36.
1. Une promesse digne de confiance a influencé l’ancêtre des Arabes et des Juifs à quoi faire ?
SI QUELQU’UN reçoit une belle promesse d’une personne qui est digne de confiance, cela le pousse à agir afin d’en recevoir l’accomplissement. Mais combien de gens seraient disposés à devenir des étrangers, à vivre pendant un siècle dans un pays étranger, uniquement à cause d’une promesse ? Pourtant, nous connaissons l’histoire étonnante d’un homme qui a vécu ainsi. Cet homme, c’est l’ancêtre dont se réclament Arabes et Juifs, qui ont des liens de parenté. Leur ancêtre commun a effectivement reçu une promesse dont l’accomplissement contribuera au bonheur éternel de toute la famille humaine.
2. Pourquoi l’accomplissement de cette promesse exigeait-elle une action de la part de celui qui l’avait reçue ?
2 Mais l’accomplissement de cette promesse qui a une portée universelle exigeait une action, comme le laissaient entendre les paroles mêmes de Dieu, l’Auteur de cette promesse, qui déclara : “Va-t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai ; et je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand ; et montre-toi une bénédiction. Et je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai celui qui appellera le mal sur toi, et grâce à toi se béniront assurément toutes les familles du sol.” — Gen. 12:1-3.
3. Sous quel rapport Abraham est-il un exemple pour nous ?
3 Nous appartenons tous aux “familles du sol” et nous pouvons être reconnaissants à Abram, de la ville d’Ur, en Chaldée, de ce qu’après avoir reçu cette promesse il ait démontré sa confiance en Dieu en agissant comme il le lui demandait. Abram (qui fut appelé plus tard Abraham) nous a montré, par son exemple, que si son Dieu nous fait une promesse nous devons agir en conséquence pour pouvoir espérer qu’elle s’accomplira.
4. Pendant combien de temps Abraham, Isaac et Jacob ont-ils vécu en étrangers en Canaan ?
4 Abraham avait soixante-quinze ans quand il entra en Terre promise, un pays étranger pour lui. Il mourut à l’âge de cent soixante-quinze ans. Il a donc été un homme sans patrie pendant un siècle, ce qui fait un beau laps de temps. Son fils Isaac, qui naquit dans ce pays étranger avant même que Jéhovah l’ait donné à Abraham, fut lui aussi un homme sans patrie, mais plus longtemps encore que son père, pendant cent quatre-vingts ans. Jacob, fils d’Isaac, à qui la promesse divine fut transmise, fut étranger en ce pays pendant cent trente ans, après quoi il fut appelé en Égypte où il mourut à l’âge de cent quarante-sept ans (Gen. 47:7-9 ; 49:33). Cependant, sur sa requête, il fut inhumé en Terre promise, le pays de Canaan. — Gen. 50:1-14.
5, 6. Quelle qualité aida les trois patriarches à demeurer au total deux cent quinze ans dans ce pays étranger, et comment Hébreux 11:9, 10, 13-16, montre-t-il cela ?
5 Qu’est-ce qui donna à ces trois patriarches la force de rester dans ce pays étranger et de ne pas retourner à Ur, en Chaldée ? Qu’est-ce qui les aida à demeurer dans ce pays étranger pendant un total de deux cent quinze ans (de 1943 à 1728) ? C’était leur foi en Jéhovah Dieu et leur pleine confiance en sa promesse indéfectible. Nous lisons à ce propos en Hébreux 11:9, 10, 13-16 :
6 “Par la foi, [Abraham] résida en étranger dans la terre de la promesse comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes avec Isaac et Jacob, héritiers avec lui de la même promesse. Il attendait en effet la ville qui a de vrais fondements, ville dont Dieu est le bâtisseur et l’auteur. C’est dans la foi que tous ceux-là sont morts, sans avoir obtenu l’accomplissement des promesses, mais ils les ont vues de loin et les ont saluées, et ont déclaré publiquement qu’ils étaient des étrangers et des résidents temporaires dans le pays. Car ceux qui disent de telles choses montrent bien qu’ils recherchent réellement un lieu qui soit à eux. Or s’ils s’étaient sans cesse souvenus du lieu d’où ils étaient sortis, ils auraient eu l’occasion d’y retourner. Mais maintenant ils aspirent à un lieu meilleur, c’est-à-dire un lieu qui appartient au ciel. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’eux, savoir d’être invoqué comme leur Dieu, car il leur a préparé une ville.”
7. Pour quelle raison Abraham est-il devenu indésirable dans son pays natal, et quelle sorte de “ville” désirait-il ?
7 Donnant ainsi l’exemple à son fils Isaac et à son petit-fils Jacob, Abraham se montra prêt à mourir en pays étranger plutôt que de reculer et de retourner à Ur, sa ville natale. Abraham est même devenu indésirable dans le pays de Schinéar, où se trouvait cette cité païenne, car il a poursuivi et mis en déroute quatre rois confédérés venus de cette région. Il s’agissait d’Amraphel, roi de Schinéar, d’Arioch, roi d’Ellasar, de Kédorlaomer, roi d’Élam, et de Tidal, roi de Goïm. Abraham et sa troupe dépouillèrent ces rois de tout ce qu’ils avaient de précieux et ils leur reprirent les prisonniers qu’ils avaient capturés au cours de leur invasion du pays de Canaan (Gen. 14:1-24 ; Héb. 7:1). Abraham ne désirait plus faire d’Ur en Chaldée son lieu de résidence. Il y renonça. Il préféra vivre en nomade dans la Terre promise, car il désirait quelque chose de meilleur que sa ville natale pleine d’idolâtrie et de péchés. À une ville construite par l’homme, Abraham, tout comme Isaac et Jacob, préférait une ville ou gouvernement dont son Dieu serait le Bâtisseur et l’Auteur. Aujourd’hui les fondations de la ville d’Ur sont en ruine, mais ce n’est pas le cas de la “ville” de Dieu.
8, 9. a) Quel genre d’héritage Abraham recevra-t-il à sa résurrection, et comment ? b) Selon Romains 4:11, 12, comment Abraham est-il devenu le “père” des disciples du Christ dans un sens spirituel ?
8 En récompense de sa fidélité jusqu’à la mort, Jéhovah Dieu promit à Abraham de lui donner non pas un héritage céleste, mais un héritage terrestre, le pays de Canaan. Quand il sera ressuscité d’entre les morts, Abraham reviendra donc à la vie sur la terre. Mais alors celle-ci sera entièrement soumise à la domination suprême de la “ville (...) qui appartient au ciel”, c’est-à-dire le Royaume messianique de Jésus Christ, le plus grand de tous les descendants d’Abraham (Héb. 11:16). Abraham a été un excellent exemple de foi pour ce Descendant glorieux, celui par qui la promesse divine faite au patriarche s’accomplit. En effet, Jésus Christ est par excellence la ‘postérité d’Abraham’ en qui toutes les nations de la terre se procureront une bénédiction sans fin (Gen. 22:18). Dans un sens spirituel, il est dit d’Abraham qu’il est le “père” des disciples de Jésus Christ, que ceux-ci aient été tirés d’entre les Juifs circoncis ou d’entre les non-Juifs incirconcis. Nous lisons à ce sujet :
9 “Et [Abraham] a reçu un signe [des années après qu’il est devenu un étranger vivant en nomade dans le pays de Canaan], savoir la circoncision, comme sceau de la justice par la foi, qu’il avait lorsqu’il était dans l’état d’incirconcision [jusqu’à ce qu’il engendrât Isaac], pour qu’il fût le père de tous ceux qui ont foi étant dans l’incirconcision [les non-Juifs ou Gentils], afin que la justice leur fût comptée ; et père de descendants circoncis, — non seulement de ceux qui sont attachés à la circoncision [les Juifs circoncis], mais aussi de ceux qui marchent avec discipline sur les traces de la foi qu’avait, étant encore dans l’état d’incirconcision [comme les non-Juifs], notre père Abraham.” — Rom. 4:11, 12 ; Gen. 15:6 ; 17:7-17.
10. a) Pourquoi, plus qu’Abraham, Jéhovah est-il “le père de tous ceux qui ont foi” ? b) Grâce à quelle qualité pourrons-nous voir l’accomplissement des promesses divines ?
10 Puisqu’il est devenu une sorte de père spirituel pour les disciples de Jésus Christ, son Descendant naturel, Abraham est un type ou une image de Jéhovah Dieu, qui est le Père céleste de toute la “postérité” par laquelle se béniront toutes les nations de la terre (Gal. 3:8, 9). Dieu est donc le Grand Abraham et c’est de lui que vient la foi. En effet, il donne son esprit à ceux qui l’adorent. Or la foi est un des fruits de cet esprit (Gal. 5:22). Le fait que Jéhovah est fidèle à ses promesses et digne de confiance, nous incite à exercer la foi en lui. Jéhovah est, beaucoup plus qu’Abraham, le Père des fidèles, c’est-à-dire de ceux qui ont la foi. En gardant cette foi, nous pourrons, comme Abraham, obtenir l’accomplissement des promesses que Dieu nous a faites. Notre foi nous aidera à persévérer jusqu’à ce que nous recevions les choses promises par Dieu.
“DES ÉTRANGERS ET DES RÉSIDENTS TEMPORAIRES” DANS LE MONDE
11, 12. Nous qui attendons comme Abraham l’accomplissement des promesses divines, comment sommes-nous sans pays, et comment cela est-il confirmé en I Pierre 2:11, 12 ?
11 Abraham est vraiment un exemple pour tous ceux qui attendent les choses merveilleuses que leur a promises le Dieu qui ne peut mentir. Aujourd’hui encore, des hommes et des femmes sont, dans un sens symbolique, sans patrie. Ce sont ceux qui ont réellement la même foi qu’Abraham, c’est-à-dire les disciples de Jésus Christ, le membre principal de la ‘postérité d’Abraham’, qui se sont voués à Dieu et se sont fait baptiser. Il n’est pas erroné de dire qu’ils forment un peuple sans pays. En effet, ce point de vue est confirmé par un des disciples du Christ, l’apôtre Pierre, qui adressa sa première lettre à des chrétiens qu’il appela des “résidents temporaires qui sont dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie”. (I Pierre 1:1.) En quel sens ces chrétiens étaient-ils des “résidents temporaires” ? L’apôtre Pierre l’explique dans sa lettre, au deuxième chapitre et aux versets onze et douze, où nous lisons :
12 “Bien-aimés, je vous exhorte, comme des étrangers et des résidents temporaires, à continuer de vous abstenir des désirs charnels qui combattent contre l’âme. Ayez toujours une belle conduite parmi les nations, afin que, sur le point même où elles parlent contre vous comme contre des malfaiteurs, elles en viennent à glorifier Dieu au jour de son inspection, à cause de vos belles œuvres dont elles sont témoins oculaires.” — I Pierre 2:11, 12.
13. a) Cependant, pour qui ne sommes-nous pas des “étrangers”, et pourquoi ? b) Contrairement à Pierre, pourquoi ne devrons-nous pas sortir du présent système de choses ?
13 En tant que disciples du Christ nous sommes peut-être “étrangers” par rapport au monde, mais il est réconfortant de savoir que nous ne sommes nullement des “étrangers” pour Dieu. Nous étions auparavant ‘éloignés et ennemis [de Dieu] parce que notre esprit était tourné vers les œuvres de la méchanceté’. (Col. 1:21.) Mais nous ne le sommes plus. Nous ne marchons plus “comme marchent aussi les nations dans la stérilité de leur intelligence ; ces gens, en effet, sont mentalement dans les ténèbres et éloignés de la vie qui appartient à Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’insensibilité de leur cœur”. (Éph. 4:17, 18.) L’apôtre Pierre et les autres chrétiens oints espéraient sortir du système de choses mondial le jour de leur mort et ainsi ne plus être des résidents étrangers ou temporaires dans ce monde. Mais aujourd’hui, alors que la congrégation chrétienne est dans son vingtième siècle, les témoins chrétiens de Jéhovah qui survivront à la “grande tribulation” ne sortiront pas du présent système. Pourquoi ? Parce que c’est plutôt l’actuel système méchant qui disparaîtra de la terre au cours de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” par laquelle prendra fin la “grande tribulation”. — Mat. 24:21, 22 ; Rév. 7:14 ; 16:14, 16 ; 19:11-21.
14. D’après Pierre, quelle solide raison les chrétiens oints ont-ils de se conduire en ‘étrangers et en résidents temporaires’ dans le présent monde ?
14 Déclarons-nous vraiment être des chrétiens voués à Dieu ? Suivons-nous alors le conseil divinement inspiré de l’apôtre Pierre en nous conduisant “comme des étrangers et des résidents temporaires” parmi les nations ? Pierre avait une bonne raison pour exhorter les chrétiens, à qui avait été donné “une nouvelle naissance pour une espérance vivante”, à veiller sur leur conduite comme des gens qui se trouveraient dans un pays étranger. Quelle était cette raison ? Eh bien, comme l’écrivit Pierre, “vous êtes ‘une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une possession spéciale, pour que vous proclamiez les vertus’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante lumière. Jadis, en effet, vous n’étiez pas un peuple, mais maintenant vous êtes le peuple de Dieu”. (I Pierre 1:3 ; 2:9, 10.) De toute évidence, ces chrétiens ne font alors plus partie du présent monde éloigné de Dieu. Ils ne marchent plus dans les ténèbres, mais ce sont des porteurs de lumière envoyés par Dieu. Leur situation est donc la même que celle d’Abraham dans l’Antiquité.
15. D’après II Pierre 3:13, 14, quelle est l’espérance de ces chrétiens qui ont reçu une “nouvelle naissance” ?
15 Leur espérance n’est pas celle du monde. Elle est fondée sur les promesses divines qui sont près de connaître un accomplissement glorieux. Il y a plus de dix-neuf siècles, Pierre écrivit : “Mais, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans lesquels la justice doit habiter. C’est pourquoi, bien-aimés, puisque vous attendez ces choses, faites tout votre possible pour être finalement trouvés par lui sans tache et sans défaut, et dans la paix.” (II Pierre 3:13, 14). Ces “nouveaux cieux” sont la “ville” que le fidèle Abraham attendait avec tant de patience, c’est-à-dire un gouvernement céleste “qui a de vrais fondements, (...) dont Dieu est le bâtisseur et l’auteur”. (Héb. 11:10.) La “nouvelle terre” est la nouvelle société humaine composée de tous ceux qui se procurent une bénédiction par le moyen de la ‘postérité spirituelle d’Abraham’. — Gen. 22:18 ; Rév. 21:1.
COMME CHRIST, LES CHRÉTIENS NE FONT PAS PARTIE DU MONDE
16. Pourquoi les chrétiens ne peuvent-ils pas s’intéresser aux affaires politiques et aux conflits du présent monde ?
16 Puisque les chrétiens sont “des étrangers et des résidents temporaires” et qu’ils attendent l’accomplissement de la promesse divine, comment pourraient-ils s’intéresser à la politique des nations et se mêler de leurs conflits ? Ils ne peuvent sincèrement agir ainsi si leur cœur est vraiment tourné vers les “nouveaux cieux” et la “nouvelle terre” en rapport avec le Royaume ou Domination de Dieu.
17. Comment l’obéissance aux paroles du Christ consignées en Matthieu 6:32, 33 nous empêchera-t-elle d’accorder en même temps notre attention au Royaume de Dieu et aux royaumes humains ?
17 Jésus Christ déclara à ses disciples : “Votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses [matérielles]. Continuez donc à chercher d’abord le royaume et Sa justice.” (Mat. 6:32, 33). Chercher d’abord le Royaume du Père céleste signifie entre autres choses participer activement à l’accomplissement de cette déclaration prophétique de Jésus : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations ; et alors viendra la fin.” (Mat. 24:14). Un chrétien obéissant ne pourrait, par souci de faire un compromis, partager son attention et son temps entre les intérêts du Royaume de Dieu et ceux des royaumes humains, et prétendre, malgré cela, qu’il accorde la première place au Royaume de Dieu et qu’il est approuvé par Dieu.
18. Pourquoi les chrétiens n’ont-ils pas le droit de faire partie du présent monde ?
18 Étant devenus “des étrangers et des résidents temporaires” par rapport au présent monde, les chrétiens n’ont plus le droit de faire de nouveau partie de ce monde, sans quoi la prière suivante prononcée par Jésus ne s’appliquerait pas à eux ; en effet, Jésus pria ainsi : “Je te demande (...) de veiller sur eux à cause du méchant. Ils ne font pas partie du monde, comme je ne fais pas partie du monde. Sanctifie-les par le moyen de la vérité ; ta parole est vérité.” (Jean 17:15-17). Jésus avait de bonnes raisons de prier ainsi, car le “méchant” en question est “le chef du monde”. — Jean 12:31 ; 14:30.
19. Puisqu’il sont des “étrangers et des résidents temporaires” dans le monde, que doivent supporter les chrétiens ?
19 Le monde des hommes soumis au Diable aime-t-il ces chrétiens, ‘étrangers et résidents temporaires’, qui refusent logiquement d’en faire partie ? Le monde aimait-il Jésus Christ qui, comme il le disait lui-même, ‘n’en faisait pas partie’ ? Le disciple n’est pas plus grand que son Maître. C’est pourquoi Jésus déclara à ses disciples : “Si le monde vous hait, vous savez qu’il m’a haï avant de vous haïr. Si vous faisiez partie du monde, le monde chérirait ce qui est sien. Mais parce que vous ne faites pas partie du monde et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : Un esclave n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi (...). Oui, l’heure vient où quiconque vous tuera s’imaginera avoir servi Dieu par un service sacré.” (Jean 15:18-20 ; 16:2). Pour recevoir l’accomplissement de la promesse divine, le chrétien sincère doit endurer fidèlement la haine et les mauvais traitements du monde.
20. D’après Hébreux 10:32-34, que devaient se rappeler les Hébreux devenus chrétiens qui étaient haïs comme Jésus l’avait été ?
20 Les Juifs devenus chrétiens qui habitaient la province romaine de Judée et plus particulièrement Jérusalem, la capitale, n’ont pas tardé à constater le bien-fondé de cet avertissement donné par Jésus Christ, leur Maître messianique. Environ vingt-huit ans après que Jésus eut prononcé les paroles citées plus haut, l’apôtre Paul, qui était lui aussi un Juif devenu chrétien, pouvait écrire ces lignes dans le but d’affermir les croyants hébreux de Jérusalem : “Rappelez-vous les jours passés, où après avoir été éclairés, vous avez enduré un grand combat au milieu des souffrances, tantôt exposés comme dans un théâtre aux outrages et aux tribulations, tantôt vous associant à ceux qu’on traitait ainsi. Et en effet, vous avez montré de la compassion pour ceux qui étaient en prison et vous avez accepté avec joie le pillage de vos biens, sachant que vous avez, vous, une possession meilleure et durable.” — Héb. 10:32-34.
“AMBASSADEURS” CHRÉTIENS
21, 22. a) Étant donné l’hostilité du monde, qu’est-ce que Dieu envoie aux hommes, et dans quel but ? b) Comment cela est-il porté à notre attention en II Corinthiens 5:19-21 ?
21 De l’aveu général, le monde est hostile à Jéhovah Dieu et aux hommes qui se sont voués à lui. C’est pourquoi Dieu a confié un rôle d’ambassadeur à ceux de ses adorateurs baptisés qui ont reçu de lui une “nouvelle naissance”. (I Pierre 1:3.) Il les envoie donc vers le monde, mais pas pour solliciter la paix ni pour faire un compromis avec lui. En effet, ce n’est pas au monde, qui est condamné à la destruction, d’imposer ses conditions de paix à Dieu (Luc 14:31, 32). Non, Dieu envoie ses ambassadeurs auprès des gens qui sont dans le monde pour les exhorter à profiter individuellement des conditions pleines d’amour grâce auxquelles ils peuvent nouer des relations de paix avec lui, des relations qui leur procureront la vie. Paul, un Juif devenu chrétien, et son compagnon Timothée, de mère juive, ont attiré notre attention sur ce fait en disant, selon II Corinthiens 5:19-21 :
22 “Dieu, par le moyen de Christ, réconciliait un monde avec lui-même, ne leur comptant pas leurs fautes, et il nous a confié la parole de la réconciliation. Nous sommes donc des ambassadeurs à la place de Christ, comme si Dieu suppliait par notre entremise. À la place de Christ, nous faisons cette prière : ‘Réconciliez-vous avec Dieu.’ Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que par son moyen nous devenions justice de Dieu.”
23. Étant donné que ces “ambassadeurs” doivent porter “la parole de la réconciliation”, pourquoi ne sont-ils pas autorisés à se mêler des affaires politiques du monde ?
23 Comme ils sont ambassadeurs à la place de Christ auprès de toutes les nations, les chrétiens chargés de cette mission doivent donc transmettre “la parole de la réconciliation” aux hommes de toute opinion politique, qu’ils soient démocrates, républicains, socialistes, communistes, conservateurs, travaillistes ou partisans du nazisme ou du fascisme. La “parole de la réconciliation” est la même pour tous, car Dieu est impartial. Voilà pourquoi ses “ambassadeurs à la place de Christ” ne peuvent se mêler de la politique d’aucun pays ni adhérer à aucun parti politique où que ce soit. Étant des “ambassadeurs” envoyés par Dieu, ils sont “des étrangers et des résidents temporaires” dans n’importe quel pays où ils prêchent “cette bonne nouvelle du royaume”. Se rappelant que Paul a écrit : “Notre citoyenneté existe dans les cieux” (Phil. 3:20, 21), ils comprennent qu’ils n’ont ni le droit ni la permission de participer aux affaires politiques. Ils doivent garder une position de stricte neutralité vis-à-vis de toute politique nationale ou locale et vis-à-vis de tous les conflits égoïstes du présent monde.
24. Comme le montre Paul en Éphésiens 6:19, 20, que doivent endurer ces ambassadeurs, bien qu’ils soient très respectueux des lois du monde ?
24 Ils sont donc très respectueux des lois, ils paient leurs impôts et ils agissent pour le bien de la communauté où ils vivent. Pourtant, ces ambassadeurs à la place de Christ sont haïs par le monde, tout comme l’a été Jésus lui-même (Mat. 22:21 ; Rom. 13:1-7). Cela n’a cependant rien d’étonnant, car seulement six ans après qu’il eut écrit les paroles rapportées en II Corinthiens 5:19-21, Paul était lui-même prisonnier à Rome. De cette ville, il écrivit donc aux chrétiens de la congrégation d’Éphèse, en Asie Mineure, de prier pour lui. Il leur dit : “Afin que l’art de parler me soit donné quand j’ouvre la bouche, avec une totale franchise pour faire connaître le saint secret de la bonne nouvelle, pour laquelle je me comporte en ambassadeur dans les chaînes.” — Éph. 6:19, 20.
25. Qu’exige le fait de servir comme ‘ambassadeur à la place de Christ’, et que ne faut-il pas oublier quant à ce que nous possédons ?
25 Tout comme il y a dix-neuf siècles, pour servir aujourd’hui comme ‘ambassadeur à la place de Christ’ au milieu de gens qui sont éloignés de Dieu, il faut endurer beaucoup de souffrances. En endurant fidèlement les souffrances, Paul nous a laissé un modèle. Il resta fermement attaché à sa fonction d’ambassadeur, à son ministère chrétien. Il écrivit : “À tous égards nous nous recommandons nous-mêmes comme ministres de Dieu, par de l’endurance en bien des choses, dans les tribulations, dans les détresses, dans les difficultés, sous les coups, dans les prisons”, etc. (II Cor. 6:4, 5.) Puisqu’il endurait les mêmes souffrances que ses frères hébreux, Paul pouvait les encourager à endurer eux aussi leurs tribulations, tout comme ils avaient enduré bien des difficultés quand ils reçurent pour la première fois la lumière de la vérité biblique. Même s’ils risquaient de perdre tous leurs biens matériels, ils avaient, comme nous d’ailleurs, “une possession meilleure et durable”. — Héb. 10:32-34.
26. Pourquoi les ambassadeurs et les envoyés de Dieu doivent-ils cultiver l’endurance ?
26 En tant qu’ambassadeurs ou envoyés de Dieu à la place de Christ, nous qui sommes témoins chrétiens de Jéhovah nous devons donc cultiver l’endurance, car il nous faudra continuer à supporter les difficultés. Depuis la fin des temps des nations en 1914, les serviteurs de Jéhovah ont subi bien des persécutions et des mauvais traitements dans le présent monde hostile. Cependant, de plus grandes difficultés nous attendent encore avant que s’accomplisse en notre faveur la promesse que Dieu a faite d’établir “de nouveaux cieux et une nouvelle terre” dans lesquels la justice doit habiter éternellement (II Pierre 3:13). L’accomplissement de cette promesse est de plus en plus proche. L’actuelle génération, durant laquelle les ambassadeurs et envoyés de Dieu subissent des persécutions injustes depuis la Première Guerre mondiale, est une génération marquée. Comment cela ? En ce sens qu’elle verra l’accomplissement de la promesse que Dieu a faite d’instaurer un nouveau système de choses juste (Mat. 24:34 ; Marc 13:30). Tenons donc ferme avec confiance, endurance et fidélité.