Le chemin du retour vers le paradis et la paix
1, 2. a) Au spectacle de la création divine, quelles sont quelques-unes de nos réactions qui nous incitent à nous poser des questions ? b) Pourquoi sommes-nous si sensibles à ces aspects de la création ?
COMMENT se fait-il que vous aimiez vous promener dans votre jardin ou dans un parc municipal ? Pourquoi aimez-vous sortir de la ville pour vous rendre à la campagne ? Pourquoi êtes-vous attiré par les beautés de la nature ? Pourquoi trouvez-vous tant de plaisir à suivre des yeux une rivière qui serpente, majestueuse et paisible, au fond d’une vallée ? Pour quelle raison êtes-vous transporté de joie à la vue des pentes douces des collines parsemées d’arbres imposants, de buissons et de fleurs ? Pourquoi êtes-vous impressionné par les montagnes élevées qui se dressent dans l’azur du ciel, alors que les nuages miroitant de soleil se serrent autour des sommets ou s’en approchent en flottant lentement ?
2 Pourquoi êtes-vous charmé par le chant joyeux d’un oiseau perché au sommet d’un arbre ? Pour quelle raison ressentez-vous une vive émotion au spectacle des animaux de la forêt ou de la plaine, qui vivent en toute liberté selon leurs instincts : le cerf qui bondit avec grâce, le kangourou sautillant, l’autruche qui se déplace à vive allure et à grandes enjambées, ou même un troupeau de brebis dans un pré ? Pour quelle raison toutes les beautés qui vous entourent, que ce soit dans le ciel, sur la terre ou dans les rivières, vous remplissent-elles de la sensation agréable d’être une créature vivante et pensante ? C’est parce que vous avez été fait pour vivre dans un paradis !
3. De qui avons-nous hérité cette connaissance relative à un paradis ?
3 Évidemment, vous n’avez jamais vécu dans un paradis, mais nos premiers parents, le premier couple humain, ont commencé leur existence dans un tel lieu. C’est par eux que vous savez à quoi ressemble un paradis, et cette connaissance ils la tenaient de leur Créateur qu’ils reconnaissaient comme leur Dieu. Celui-ci les avait faits ainsi parce que lui-même a un sens parfait de la beauté et de l’harmonie paisible. Il créa le paradis terrestre spécialement pour eux, car il est le Maître jardinier paysagiste et le Maître forestier. Il voulait que nos premiers parents soient heureux dans leur demeure paradisiaque ; c’est pourquoi il les dota de qualités divines leur permettant de jouir de la vie dans le paradis et de ne jamais s’en lasser. Il les fit de telle sorte qu’ils puissent transmettre cette conscience et cette compréhension joyeuse de ce qu’est le paradis. Nous avons hérité d’eux ce trait de caractère ennoblissant. Pourrons-nous alors retrouver avec joie ce paradis si tels sont la volonté et le dessein du Créateur ? Certainement !
4. De quelles qualités Jéhovah a-t-il doté l’homme à l’origine, et quelle attitude adopta-t-il à l’égard de ses créatures humaines ?
4 Le Créateur des cieux fit preuve de bonté en donnant le départ à la famille humaine dans une demeure paradisiaque. C’était bien là une œuvre digne de lui ! Jéhovah ne nous a pas abaissés, car nous sommes des humains et nous avons été tirés de la poussière du sol. Il nous a plutôt élevés en nous donnant le rang le plus haut sur la terre, puisqu’il créa nos premiers parents dans la perfection humaine et les dota de qualités divines ; ils furent faits à l’image et à la ressemblance de Dieu. Celui-ci n’eut pas honte de les appeler ses enfants, bien qu’ils fussent inférieurs aux anges célestes. En complet accord avec leur sensibilité parfaite et leur corps sain, parfait et beau, il les plaça en un lieu qui correspondait à leurs facultés, un paradis terrestre que seul le Dieu tout-puissant pouvait concevoir. En décrivant ce paradis, la Parole écrite de Dieu, la sainte Bible, en parle comme d’un “jardin en Éden”, le mot “Éden” signifiant “délices”. — Gen. 1:26-28 ; 2:7-14.
5. Comment savons-nous que le jardin d’Éden n’était pas un petit parc de beauté ?
5 Ce jardin d’Éden ou paradis de délices n’occupait pas une petite superficie comme un parc municipal. Outre une végétation très variée, il renfermait des arbres de différentes espèces, beaux à regarder, dont les fruits étaient bons à manger. Afin d’avoir une idée de la superficie du paradis, notons qu’une rivière y prenait sa source et qu’elle roulait tant d’eau qu’elle se divisait ensuite en quatre bras, lesquels donnaient naissance à quatre rivières. Il y avait dans ces eaux des poissons en abondance, bien que les grandes mers et les océans fussent vraisemblablement très éloignés. Cet endroit de la terre, particulièrement choisi et paradisiaque, comprenait sans doute des collines et des vallées ; c’était la première demeure de l’homme.
6. Comment se fait-il que la famille humaine ne soit pas née dans le paradis ?
6 Aujourd’hui, environ six mille ans après le commencement de la vie humaine, la terre est bien loin d’être une demeure paradisiaque ou un jardin d’Éden paisible. Qu’est-il arrivé à ce paradis, situé en Asie du Sud-Ouest, où vivait le premier couple humain ? Pourquoi ne sommes-nous pas tous nés dans ce paradis ? C’est parce que nos premiers parents en ont été chassés avant d’avoir donné naissance à leur premier enfant. Puis, plus de mille six cents ans après, le déluge qui submergea toute la terre détruisit le paradis abandonné. Cependant, l’Euphrate et le Tigre, qui prenaient autrefois leur source dans le paradis, coulent toujours, prouvant de façon indiscutable l’authenticité de ces faits. Il ne s’agit pas d’un mythe sorti de l’imagination d’hommes superstitieux. Le premier homme s’appelait Adam, nom qui signifie “de la terre”. Le nom de sa femme était Ève ; il signifie “vivante”, car elle devint la mère de toutes les autres créatures humaines. Celles-ci, y compris nous-mêmes, sont nées après qu’Adam et Ève eurent été chassés du jardin d’Éden.
7. a) Quel est le dessein immuable de Dieu concernant la terre ? b) Comment le Seigneur Jésus-Christ a-t-il montré sa foi en la Parole de Dieu, nous donnant ainsi l’assurance qu’elle est véridique ?
7 Qui avait le droit de chasser Adam et Ève du paradis ? Qui avait le droit de détruire ce paradis et de nous maintenir hors de celui-ci ? Dieu, le Créateur du paradis ainsi que d’Adam et Ève. Il a également le droit de nous promettre le rétablissement du paradis sur la terre. En réalité, il nous a fait cette promesse et l’a consignée dans sa Parole inspirée, la sainte Bible. Lorsque au commencement Dieu implanta le jardin paradisiaque d’Éden en Asie du Sud-Ouest, son dessein immuable était d’étendre ce paradis sur toute la terre, en Asie, en Europe, en Afrique, en Australie, dans l’Antarctique, en Amérique du Nord et du Sud et dans les îles de toutes les mers du monde. Son dessein bienveillant n’a pas changé. Dieu n’a ni échoué ni renoncé ; il tient toujours à son projet originel. Démontrant qu’il en est heureusement bien ainsi, Jéhovah a préparé pour la famille humaine le chemin du retour vers le paradis, un paradis aussi vaste que celui qu’il avait prévu à l’origine, c’est-à-dire une terre paradisiaque où régnera la paix éternelle. Finalement, il fera en sorte que la terre soit plus belle encore que lorsqu’elle est apparue aux yeux des astronautes qui, dans l’espace, tournaient autour de la lune dans leur vaisseau spatial fabriqué par l’homme. Il ne s’agit pas d’un mythe religieux, car, s’il en était ainsi, Dieu, qui est responsable de la rédaction de la sainte Bible, se serait exposé à la risée, et le clergé de la chrétienté ainsi que les savants modernes auraient des raisons de se moquer de lui et de tourner sa Bible en ridicule. Cependant, un homme qui était plus sage que tous les chefs religieux et les savants réunis parla très sérieusement de nos premiers parents. Au cours d’une discussion durant laquelle on lui posa des questions concernant le mariage et le divorce, il déclara : “N’avez-vous pas lu que celui qui les créa, dès le commencement les fit mâle et femelle et dit : ‘Pour cette raison l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair’ ? Si bien qu’ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a mis sous le même joug, qu’aucun homme ne le sépare.” (Mat. 19:3-6). Cet homme était Jésus-Christ, et il citait les deux premiers chapitres de la sainte Bible. — Gen. 1:27 ; 2:24.
8, 9. Pourquoi Jésus pouvait-il parler avec autorité de la création et de l’avenir de l’homme ?
8 C’est à Jésus-Christ, avant qu’il ne descende des cieux sur la terre pour naître comme un homme parfait, que le Dieu des cieux s’adressait le sixième jour de la création lorsqu’il déclara : “Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre.” (Gen. 1:26). Jésus pouvait donc parler avec autorité de la création d’Adam et Ève et de leur demeure paradisiaque.
9 Après cette invitation divine, Jésus-Christ, au cours de son existence préhumaine, contribua, avec Dieu, à la création d’Adam et Ève et de leur paradis. Il était dans les cieux et entendit Dieu bénir Adam et Ève, et leur dire : “Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre.” (Gen. 1:27, 28). Jésus-Christ apprit ainsi directement que le dessein de Dieu était que toute la terre soit assujettie et cultivée pour devenir un paradis et être entièrement habitée par les enfants d’Adam et Ève ; ceux-ci seraient à l’image et à la ressemblance de Dieu, et domineraient sur les poissons, les oiseaux et les animaux domestiques et sauvages, au lieu d’adorer ces créatures inférieures sous la forme de dieux ou de déesses. La terre sera un endroit magnifique et glorieux lorsque Dieu réalisera complètement son dessein, car il n’a pas changé d’idée à ce sujet.
LA CRÉATION DE L’HOMME ET LA PERTE DE LA PERFECTION
10. Comment la Genèse, au chapitre deux Ge 2, décrit-elle la création de l’homme ?
10 Le deuxième chapitre de la sainte Bible nous relate comment Dieu créa d’abord Adam, puis, peu de temps après, sa femme Ève, et comment il institua le mariage. Nous citons le chapitre deux tel qu’il est traduit dans la Bible de Crampon (1905), version catholique ; nous y lisons : “Jéhovah Dieu forma l’homme de la poussière du sol, et il souffla dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint une âme vivante. Puis Jéhovah Dieu planta un jardin en Éden jusqu’à l’Orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé.” — Gen. 2:7, 8, n. m.
11, 12. Que fit Adam avant la création d’Ève, et quel commandement Dieu lui donna-t-il ?
11 Cependant, avant que Dieu ne crée la femme Ève, il veilla à ce qu’Adam donnât un nom à toutes les créatures volantes et à tous les animaux terrestres. Il ordonna également à Adam de ne pas manger du fruit d’un certain arbre, l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Nous lisons :
12 “Jéhovah Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. Et Jéhovah Dieu donna à l’homme cet ordre : ‘Tu peux manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement.’” — Gen. 2:15-17.
13. a) Étant donné que les hommes meurent, qu’est-ce qui est évident quant à l’obéissance d’Adam ? b) Qu’a déclaré Jésus à propos de l’obéissance dans les petites choses ?
13 Le Seigneur Dieu plaça devant notre premier père l’alternative suivante : la vie éternelle dans le paradis de délices ou la mort éternelle. Nous nous doutons aussitôt que par la suite Adam a dû manger du fruit défendu et être condamné à mort par celui dont il avait transgressé la loi, car, s’il en avait été autrement, pourquoi alors, nous qui sommes ses descendants, devrions-nous mourir ? Effectivement. Mais qu’est-ce qui incita Adam à violer cette loi malgré la sentence de mort qui y était attachée ? Dieu ne lui avait ordonné de s’abstenir que d’une petite chose, et c’est précisément cette petite chose qui mit à l’épreuve l’obéissance parfaite d’Adam. Il suffisait d’un premier pas dans la voie de l’iniquité pour qu’Adam perde la perfection qui le faisait ressembler à Dieu et qu’il devienne un homme inique. Jésus-Christ, qui garda sa perfection malgré de très grandes épreuves et tentations, déclara : “Celui qui est fidèle dans les petites choses, est fidèle aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les petites choses, est injuste aussi dans les grandes.” (Luc 16:10, AC). À partir de ce petit péché commis par l’homme parfait Adam, s’est développée toute l’injustice visible de nos jours au sein de la famille humaine. Pourquoi donc Adam pécha-t-il ? La Bible nous donne la réponse.
14. Que répondit Ève à la question concernant l’arbre interdit, et qui lui avait posé cette question ?
14 Après que Dieu eut créé Ève et l’eut présentée à Adam pour qu’elle devînt sa femme, Adam rapporta à Ève le commandement divin qui interdisait de manger le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, et la sentence de mort qui frapperait celui qui désobéirait à ce commandement. Plus tard, lorsque Ève fut questionnée à propos de l’arbre interdit, elle répondit à son interlocuteur : “Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.” (Gen. 3:2, 3, AC). Qui était celui qui posait ces questions à propos de l’arbre interdit ? Il s’agissait en apparence d’un serpent, mais cet animal est incapable de parler la langue des hommes. Par conséquent, la voix devait être celle d’une créature invisible qui se servait de ce serpent comme un ventriloque d’un pantin. C’est pourquoi Ève ne se douta pas que celui qui l’interrogeait était en réalité une créature spirituelle invisible, déterminée à l’amener à transgresser le commandement divin et à pécher. Ainsi, lorsque plus tard Ève expliqua son attitude, elle dit : “Le serpent m’a trompée, et j’en ai mangé.” — Gen. 3:13, AC.
15. En quel sens le serpent calomnia-t-il Dieu quand il s’adressa à Ève, et pourquoi le nom de “Diable” est-il approprié pour désigner la créature spirituelle invisible qui parla à Ève ?
15 C’est là que le premier mensonge a été proféré, car le personnage invisible qui parlait à Ève a contredit l’avertissement donné par Dieu. Il se fit lui-même menteur, mais il chercha à faire croire que c’était Dieu qui avait menti à Adam et qu’il était donc un menteur. Nous lisons : “Le serpent dit à la femme : ‘Non, vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal.’” (Gen. 3:1-5, AC). Nous savons bien aujourd’hui qu’il s’agissait d’un mensonge, parce que, ayant hérité la mort, nous mourons tous. Ce n’est pas Dieu, mais le personnage qui se servait du serpent qui était un menteur. De qui s’agissait-il exactement ? Jésus-Christ déclara que c’était “le diable” et il ajouta : “Il a été homicide dès le commencement, et n’est point demeuré dans la vérité, parce qu’il n’y a point de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur, et le père du mensonge.” (Jean 8:44, AC). Il était donc tout à fait approprié que Jésus l’appelle Diable, car le mot “Diable” signifie “Calomniateur”, et cette créature avait calomnié Dieu. D’une manière criminelle, elle conduisit Ève sur le chemin de la mort.
16. a) Quelles pensées commencèrent à traverser l’esprit d’Ève ? b) Que fit-elle et à quoi incita-t-elle son mari ?
16 Ève permit au mensonge de demeurer dans son esprit. Elle commença à ne plus croire en Dieu, son Créateur et Père, et elle se mit à désirer le fruit au lieu de le chasser de ses pensées comme la mort. Le désir de manger du fruit de l’arbre défendu commença à germer dans son cœur. Plutôt que de reconnaître Dieu pour vrai, elle permit à ce désir de la vaincre et de l’inciter à manger du fruit défendu. Elle transgressa alors la loi de Dieu et commit le premier péché. Toutefois, elle ne mourut pas sur-le-champ, ce qui laissa croire pendant un temps que le serpent dont s’était servi le Diable avait raison. Ensuite, lorsque Adam, son mari, revint vers elle et la trouva toujours en vie, elle le persuada de manger du fruit défendu qu’elle lui tendait. Il connaissait le châtiment que méritait une telle action, savoir la mort, mais il préféra égoïstement la mort avec sa femme à la vie dans le paradis sans elle. Ils perdirent aussitôt la paix du cœur et de l’esprit, et leur conscience commença à les tourmenter. Ils s’étaient départis de leur innocence parfaite et se rendaient compte eux-mêmes de leur impureté. Ils perdirent également leur paix avec Dieu. Ils s’enfuirent et se cachèrent au premier bruit annonçant sa venue invisible. — Gen. 3:6-10.
17. Comment fut-il démontré que le Diable était un menteur, et qu’arriva-t-il finalement à Adam et Ève ?
17 Quand Dieu les interrogea, Adam et Ève avouèrent leur péché volontaire. Ils n’avaient aucune raison de demander le pardon divin, et ils ne le firent pas, car, pour Dieu, cela aurait signifié rejeter sa propre loi. Contrairement à ce que le Diable avait déclaré par l’entremise du serpent, Dieu resta fort justement attaché à sa loi et condamna Adam et Ève à mourir. Il ne les condamna pas à vivre éternellement dans un lieu de tourments brûlants, mais à ce qu’il avait prévu dans sa loi : la mort. Cela signifiait qu’ils allaient retourner dans la poussière du sol d’où Adam avait été pris, c’est-à-dire dans le néant. Celui qui est voué au néant ne l’est pas en récompense de son mérite personnel, comme l’enseigne la doctrine religieuse relative au nirvana. C’est le châtiment de la désobéissance délibérée, le péché volontaire. L’apôtre chrétien Paul écrivit : “Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don de Dieu c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur.” — Rom. 6:23, AC.
18. Par leur action, qu’ont décidé Adam et Ève, et que fit alors Dieu ?
18 Comment Dieu exécuta-t-il la sentence ? En mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève avaient voulu devenir comme des dieux en déterminant eux-mêmes ce qui est bien et ce qui est mal. C’est pourquoi le récit consigné dans Genèse 3:22-24 (AC) se poursuit ainsi : “Et Jéhovah Dieu dit : ‘Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Maintenant il ne faut pas qu’il avance sa main, qu’il prenne aussi de l’arbre de vie, qu’il en mange et qu’il vive éternellement.’ Et Jéhovah Dieu le fit sortir du jardin d’Éden, pour qu’il cultivât la terre d’où il avait été pris ; et l’ayant chassé, il mit à l’orient du jardin d’Éden les Chérubins et la flamme de l’épée tournoyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie.” Le texte sacré indique qu’Ève, la femme d’Adam, fut chassée avec lui. Le péché d’Adam affecta si peu sa perfection physique qu’il vécut neuf cent trente ans hors du paradis de délices, ce qui lui permit de donner naissance à des fils et des filles (Gen. 5:1-5). S’il était resté obéissant dans le paradis, il aurait pu vivre éternellement, et ses fils et ses filles seraient nés parfaits.
19. Comment, à cette époque-là, le chemin du retour vers le paradis était-il barré pour le premier couple humain et leurs enfants, et qu’arriva-t-il finalement au paradis d’Éden ?
19 C’était là le chemin qui conduisait hors du paradis et loin de la paix qui y régnait : la paix avec Dieu, entre l’homme et la femme, entre l’homme et les animaux, les oiseaux et les poissons. Le chemin du retour était barré par des chérubins, créatures supra-humaines de Dieu qui faisaient fonction de gardiens, et une lame d’épée flamboyante qui tournoyait dans tous les sens. Pendant mille six cent cinquante-six ans, les hommes furent dans l’impossibilité de retourner dans le paradis et vers l’arbre de vie, même des hommes fidèles à Dieu comme Abel, Hénoch et Noé. Puis vint le déluge universel du temps de Noé qui fit disparaître le paradis (Héb. 11:1-7 ; Gen. 6:5 à 8:22). Celui-ci n’a jamais été découvert depuis.
20. a) Depuis le déluge, notre terre a-t-elle été transformée en un paradis, et de quoi est-elle menacée ? b) Pourquoi l’homme ne peut-il faire de notre planète un paradis ?
20 Depuis ce déluge, qui eut lieu il y a plus de quarante-trois siècles, les hommes ont été incapables de transformer la terre entière en un paradis, bien que la population ait considérablement augmenté au point d’atteindre un chiffre supérieur à trois milliards quatre cents millions d’humains, et que nous connaissions aujourd’hui ce qu’on appelle une “explosion démographique”. Nous vivons sous la menace d’une nouvelle guerre mondiale, cette fois avec des armes atomiques, chimiques, biologiques et radiologiques, qui ferait de notre terre une planète inhabitée, livrée à un état sauvage et inculte, et à jamais polluée. Les faits parlent d’eux-mêmes : dans sa situation présente l’homme est incapable de transformer la terre en un paradis comparable au jardin d’Éden originel ou paradis de délices. Pourquoi cela ? Parce qu’il n’est pas en paix avec Dieu, le Créateur du paradis. L’homme ne peut absolument plus prétendre qu’il est parfait de corps et d’esprit ou qu’il jouit d’une innocence et d’une moralité parfaites. Ainsi que l’affirme la sainte Bible, il n’est qu’un pécheur. C’est la raison pour laquelle l’homme est sous la condamnation divine et sujet à la mort.
LE CHEMIN DU RETOUR EST PRÉPARÉ
21, 22. La désobéissance d’Adam et Ève a-t-elle contrecarré à jamais le dessein de Dieu de faire de la terre un paradis, et comment le savons-nous ?
21 La situation est-elle sans espoir ? Le retour vers la paix dans le paradis est-il impossible ? Par les efforts des hommes, oui, mais par Dieu, non ! Dès le premier jour de la création, lorsqu’il déclara : “Que la lumière soit !”, Dieu avait présent à la pensée son dessein de faire de la terre tout entière un paradis. À la fin du sixième jour, il révéla ce dessein à Adam et Ève qu’il venait de créer et leur fit connaître leur rôle dans la réalisation de celui-ci (Gen. 1:3, 28). Le péché d’Adam et Ève arrêta l’extension du paradis jusqu’aux extrémités de la terre ; cependant, le Dieu tout-puissant n’allait certainement pas renoncer à son dessein empreint d’amour à cause du Diable, celui qui se servit du serpent. Avant de chasser du paradis les pécheurs Adam et Ève, Dieu leur fit savoir, ainsi qu’au Diable, qu’il restait attaché à son dessein et qu’il allait rétablir la famille humaine dans le paradis. Comment Dieu a-t-il révélé son intention ? Par ce qu’il déclara au Diable. Dans la Bible de Crampon (1905), nous lisons :
22 “Jéhovah Dieu dit au serpent : ‘Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie. Et je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu la meurtriras au talon.’” — Gen. 3:14, 15.
23. a) Qui sont le serpent et la femme symboliques de Genèse 3:14, 15 ? b) Que signifiera finalement pour l’humanité la meurtrissure de la tête du serpent ?
23 Cette malédiction sur le serpent était en réalité une malédiction prononcée par Dieu sur le Diable, celui qui s’était servi du serpent. Ce dernier devint un symbole du Diable (Rév. 12:9 ; 20:2). Si le serpent proprement dit, le symbole, fut abaissé, le Diable devait, lui aussi, être abaissé. C’est ce qu’indique le fait que Dieu l’appelle “le serpent originel”. En conséquence, la postérité ou descendance du serpent devint le symbole de la postérité du Diable, et la postérité ou descendance de la femme celui de la Postérité de la “femme” symbolique de Dieu, sa sainte organisation céleste fidèle, composée de créatures spirituelles. La meurtrissure de la tête du serpent par la Postérité de la femme signifiait la meurtrissure de la tête du Diable, blessure qui impliquait la mort et la destruction de celui-ci. Cependant, non seulement le Diable, “le serpent originel”, devait être puni, mais toute son œuvre inique devait également être ruinée, ce qui sous-entend le rétablissement de la famille humaine dans un paradis terrestre.
24. Quelle bénédiction la Postérité de la “femme” de Dieu mérite-t-elle pour avoir combattu le “serpent” et sa postérité, et où pouvons-nous trouver l’identification de la Postérité de la “femme” de Dieu ?
24 La meurtrissure au talon de la Postérité de la femme ne serait pas vaine. Cette Postérité allait être récompensée, car elle a été blessée en livrant pour Jéhovah le combat qui résulte de l’inimitié que Dieu a établie entre le serpent et la femme, et entre leurs postérités. Sa récompense consiste à connaître l’honneur et la gloire d’accomplir la volonté de Jéhovah et de meurtrir la tête du grand serpent, en détruisant le grand adversaire de Dieu. Nous sommes très près du moment où la Postérité de la “femme” de Dieu obtiendra la gloire éternelle en meurtrissant la tête du grand serpent. Tous les hommes alors vivants seront redevables à cette glorieuse Postérité de cette action qui les affranchira de leur grand ennemi, le Diable. Mais savons-nous qui est cette Postérité de la “femme” de Dieu ? Des faits historiques indiscutables l’identifient pour nous, faits que nous trouvons dans les pages d’un livre qui nous parle également du rétablissement prochain du paradis pour la famille humaine. Ce livre, c’est la sainte Bible. Relevons rapidement les indices permettant cette identification.
25, 26. Déterminez la lignée historique commençant avec Sem qui doit nous conduire jusqu’à la Postérité de la “femme” de Dieu.
25 Nous n’obtiendrons pas ces renseignements des historiens profanes, car ceux-ci négligent, suppriment ou omettent généralement les faits historiques ayant une valeur réelle. C’est la Bible qui nous apprend que Sem, un fils de Noé, fut spécialement choisi lorsque son père le bénit et lui dit : “Béni soit Jéhovah, Dieu de Sem, et que Chanaan soit son serviteur ! Que Dieu donne de l’espace à Japheth, qu’il habite dans les tentes de Sem (...) !” (Gen. 9:24-27, AC). Ensuite, nous passons neuf générations après Sem et arrivons à l’un de ses descendants, Abram (ou Abraham), en Mésopotamie. Jéhovah, le Dieu de Sem, se révéla à Abraham et lui dit : “Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom, qui servira de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, je réprouverai ceux qui te maudiront. Par toi se béniront toutes les nations de la terre.” (Gen. 12:1-3, Jé). Abraham obéit à Dieu et mérita sa bénédiction.
26 Abraham se montra une bénédiction pour toutes les familles de la terre, non pas par son premier fils Ismaël, mais par Isaac, son deuxième fils. Après qu’il eut prouvé son obéissance à Jéhovah, au point de sacrifier Isaac, son fils bien-aimé, comme le lui avait ordonné Dieu, celui-ci dit au patriarche près de l’autel du sacrifice : “Je te comblerai de bénédictions, je rendrai ta postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable qui est sur le bord de la mer, et ta postérité conquerra la porte de ses ennemis. Par ta postérité se béniront toutes les nations de la terre, en retour de ton obéissance.” (Gen. 22:15-18, Jé). Cette promesse de Dieu indiquait que la Postérité de sa “femme” allait faire partie de la postérité d’Abraham pour la bénédiction de toutes les nations de la terre.
27, 28. a) Par qui cette lignée d’ancêtres de la Postérité s’est-elle prolongée après Isaac ? b) Que nous montre le récit biblique à propos de la bénédiction des douze fils d’Israël ?
27 Jéhovah Dieu renouvela sa promesse de bénédiction à Isaac, le fils d’Abraham, qui avait deux jumeaux. Dieu choisit Jacob, le deuxième fils, et lui répéta la promesse. Il changea également son nom en celui d’Israël. Les Israélites de notre époque sont des descendants de Jacob ou Israël ; cependant toutes les nations de la terre sont loin de vouloir se bénir par le moyen de ces descendants charnels de Jacob ou Israël. Pourquoi cela ? L’histoire biblique nous en donne la raison. En suivant ce récit, nous remarquons que Jacob eut douze fils qui allaient devenir les patriarches ou chefs des douze tribus d’Israël, une grande famille ou nation. Duquel de ces douze fils viendrait la Postérité de la “femme” de Dieu pour meurtrir la tête du grand serpent et pour bénir toutes les nations de la terre sans la moindre partialité ? Jacob fournit la réponse sur son lit de mort, en Égypte. Lorsqu’il donna sa bénédiction prophétique à chacun de ses douze fils, au quatrième, Juda, il dit :
28 “Toi, Juda, tes frères te loueront (...). Juda est un jeune lion. (...) Le sceptre ne se retirera point de Juda, ni un bâton de commandement d’entre ses pieds, jusqu’à ce que Shilo vienne ; et à lui sera l’obéissance des peuples.”
29. Que savons-nous maintenant sur la Postérité de la “femme” de Dieu ?
29 Ces paroles, consignées pour nous dans Genèse 49:8-10 (Da n. m.), montrent avec certitude que Celui qui meurtrirait le grand serpent et bénirait tous les hommes obéissants serait un Judéen ou Juif. Il devait tenir le sceptre royal, et le bâton de commandement légitime demeurerait entre ses pieds ou contre sa jambe. C’est à lui que reviendrait le nom ou titre “Shilo” qui signifie “Celui à qui il est”. En tant que Chef nommé par Jéhovah Dieu, il aurait droit à l’obéissance de tous ceux qui recherchent la bénédiction de la postérité d’Abraham.
30. Comment savons-nous que David et Salomon, tous deux descendants de Juda, n’étaient pas la Postérité de la “femme” de Dieu ?
30 Six cent quarante et un ans plus tard, soit en 1070 avant notre ère, un descendant du patriarche Juda devint roi d’une nation ; il s’agit de David, fils d’Isaï, de la ville de Bethléhem. En tant que roi de Jérusalem, il imposa l’obéissance aux douze tribus d’Israël. Il acheva la conquête du pays que Dieu avait promis de donner à Abraham en Orient, et les habitants des régions conquises durent se soumettre au roi David. Toutefois, ni David, ni Salomon, son fils et héritier sur le trône, n’imposèrent l’obéissance à tous les habitants de la terre. La domination du monde devait néanmoins être donnée à un descendant royal de David auquel Dieu confierait un royaume éternel. C’est ce que Dieu laissa entendre à David lorsqu’il fit avec lui une alliance accompagnée d’une promesse (II Sam. 7:4-17). Durant le règne paisible de Salomon, fils de David, une grande partie du pays d’Israël se trouvait dans des conditions très voisines de celles du paradis. — I Rois 4:20-25.