Chapitre 6
Comment le Ciel gouverne la “congrégation de Dieu”
1. a) À partir de 1513 avant notre ère, qui composait la congrégation (église) de Dieu ? b) Quelle allusion un jeune homme fit-il à cette congrégation dans une déclaration devant la Cour suprême ?
PENDANT une période de 1 545 années, à partir de 1513 avant notre ère, la congrégation de Dieu consistait en une nation tout entière composée de plusieurs millions de membres. Il s’agit de la nation avec laquelle le prophète Moïse fut associé pendant presque quarante ans dans le désert de la péninsule Sinaïtique. Au terme de cette longue période, un certain jeune homme dut comparaître devant le Sanhédrin. Aux juges augustes de ce tribunal religieux, la Cour suprême de la nation siégeant à Jérusalem, l’accusé déclara : “Cet homme Dieu l’a envoyé comme chef et libérateur par la main de l’ange qui lui était apparu dans le buisson. Cet homme les conduisit dehors après avoir fait des prodiges et des signes en Égypte et à la mer Rouge et au désert pendant quarante ans. C’est ce Moïse qui a dit aux fils d’Israël : ‘Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi.’ C’est lui qui fut dans la congrégation [l’Église, Jé n. m.] au désert avec l’ange qui lui parlait sur le mont Sinaï, et avec nos pères, et il reçut des déclarations sacrées vivantes pour vous les donner.” — Actes 7:35-38.
2. Comment cette nation avait-elle traité le Prophète annoncé qui ressemblait à Moïse, aussi quelle position de faveur avait-elle perdue ?
2 Ce jeune homme qui défendait sa vie devant le Sanhédrin déclara aux juges que leur nation avait tué le Prophète promis qui avait été annoncé par Moïse, et qu’elle avait cessé d’être la congrégation de Dieu. À la fin de son témoignage, juste avant d’être exécuté par lapidation, ce témoin nommé Étienne fit la déclaration suivante devant ces juges qui représentaient la nation tout entière : “Hommes obstinés et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’esprit saint ; comme ont fait vos pères, vous faites de même. Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Oui, ils ont tué ceux qui, à l’avance, faisaient l’annonce touchant la venue du Juste, que vous avez maintenant livré et assassiné, vous qui avez reçu la Loi transmise par des anges mais ne l’avez pas gardée.” (Actes 7:51-53). À leur assassinat du “Juste” ou Prophète comme Moïse, ces Juifs ajoutèrent le meurtre violent de ce disciple du Juste. Ils montraient clairement par là qu’ils ne possédaient pas l’esprit de la vraie “congrégation de Dieu”. — Actes 20:28.
3, 4. a) À quelle date la nouvelle “congrégation de Dieu” fut-elle établie ? b) Quels événements étaient évoqués par la fête juive de Pentecôte ?
3 La nouvelle “congrégation de Dieu”, qui est associée au Prophète promis, le Prophète plus grand que Moïse, fut fondée avant la lapidation d’Étienne à Jérusalema. Elle fut établie en l’an 33 de notre ère, le sixième jour du mois lunaire de sivan, c’est-à-dire le premier jour de la fête juive de Pentecôte ou Shavuot. Ce jour-là était très approprié pour l’établissement de la nouvelle “congrégation de Dieu”. À propos de cette fête, la Nouvelle Encyclopédie juive (angl., 1962) déclare à la page 442, sous le mot SHAVUOT :
4 “Elle est également appelée Pentecôte, parce qu’elle commence le 50e jour, c’est-à-dire au terme de sept semaines à compter de la présentation de l’Omer. Le deuxième jour de la Pâque [soit le 16 nisan], une gerbe (Omer) d’orge de la moisson nouvelle était présentée comme sacrifice, et l’on comptait les cinquante jours à partir de cette cérémonie. Le blé est récolté après l’orge, de sorte que le cinquantième jour, ou Shavuot, deux pains faits avec les prémices de la moisson des blés étaient présentés comme offrande balancée. C’est pourquoi la fête est également appelée Hag habbikkourim (fête des Prémices). Dans la tradition juive, une autre signification est rattachée à la Shavuot, puisqu’elle commémore aussi le temps où Dieu donna les Dix Commandements, au mont Sinaï; d’où cet autre nom de la fête : Zeman Mattan Toratenou (la Saison du don de notre Torah).”
5. Quand les Dix Commandements furent-ils donnés à Israël, au pied du mont Sinaï?
5 D’après Exode 19:1 à 20:21, la nation d’Israël reçut les Dix Commandements au mont Sinaï au cours du troisième mois après sa délivrance de l’Égypte à Pâque ; or, la fête de Pentecôte (Shavuot ou Schabhouoth) est célébrée dans le courant du troisième mois après Pâque, si bien que la Pentecôte correspond effectivement à l’époque où les Israélites reçurent les Dix Commandements, les lois fondamentales de l’alliance de la Loi, pacte qu’ils acceptèrent de conclure avec Jéhovah Dieu, Moïse servant de médiateur. — Exode 19:3-9.
6. a) Quel jour très approprié la nouvelle “congrégation de Dieu” fut-elle admise dans la “nouvelle alliance” ? b) Quelle preuve fut donnée qu’elle constituait une congrégation à part et que l’esprit saint avait été répandu sur elle ?
6 On voit donc que la Pentecôte de l’an 33 de notre ère était le moment qui convenait pour admettre la “nouvelle congrégation de Dieu” dans la “nouvelle alliance” que Jéhovah Dieu concluait avec elle par Jésus-Christ, le Médiateur plus grand que Moïse. Ce jour-là, Jéhovah Dieu autorisa son Fils Jésus-Christ à répandre l’esprit saint sur la congrégation des 120 disciples réunis à Jérusalem, dans une pièce à l’étage. Ils ne célébraient pas la Pentecôte typique avec les Juifs non chrétiens réunis dans le temple, mais, en tant que congrégation à part, ils attendaient l’effusion de l’esprit saint que Jésus-Christ avait promis de leur envoyer. Et effectivement, ce matin-là, avant neuf heures, l’esprit saint fut répandu sur la “congrégation [chrétienne] de Dieu”. Comme signe, un bruit ressemblant à une brise forte et impétueuse se fit entendre, des langues pareilles à du feu se posèrent sur chacun des 120 disciples, et ces derniers se mirent miraculeusement à parler “en différentes langues, suivant ce que l’esprit leur donnait de s’exprimer”. — Luc 24:44-49 ; Actes 1:4-8, 12-15 ; 2:1-4.
7. En accomplissement de ce qui fut préfiguré par la présentation des prémices de la moisson des blés par le grand prêtre, que fit alors Jésus-Christ dans les cieux ?
7 Plus de trois mille Juifs et prosélytes du judaïsme furent témoins de cette manifestation miraculeuse de l’esprit saint de Dieu agissant sur les premiers membres de la “congrégation [chrétienne] de Dieu”. (Actes 2:5-42.) Dans le temple terrestre de Jérusalem, Caïphe, grand prêtre juif, présentait deux pains levés, faits de farine de froment, comme une offrande balancée devant Jéhovah Dieu, lui présentant ainsi symboliquement les prémices de la moisson des blés. Par ce geste effectué conformément à la loi divine consignée dans Lévitique 23:15-21 (AC), le grand prêtre Caïphe accomplissait un type ou ombre prophétique d’une chose meilleure à venir. Mais en haut, dans les cieux, Jésus-Christ ressuscité, le Médiateur de la nouvelle alliance et le Grand Prêtre selon la manière de Melchisédek, présentait à Jéhovah Dieu les prémices de son œuvre de salut sacerdotale. Ces prémices étaient les premiers membres de la congrégation chrétienne, qui étaient admis ce jour-là dans la nouvelle alliance. — Jérémie 31:31-34.
8. Pourquoi convenait-il que l’offrande balancée consistât en deux pains levés ?
8 Le jour de Pentecôte, ces 120 membres de la congrégation chrétienne furent choisis dans une seule nation, celle des Israélites circoncis ; mais environ trois ans et demi plus tard (en l’an 36), d’autres membres de cette congrégation devaient être choisis parmi les nations non israélites, les Gentils incirconcis. Par l’effusion de l’esprit saint, ces chrétiens, tant juifs que non juifs selon la chair, devenaient tous des Juifs spirituels, des Israélites spirituels, tous membres d’une seule “congrégation [spirituelle] de Dieu”. Ayant été pris de deux souches raciales des hommes pécheurs, ils étaient représentés fort à propos par les deux pains levés faits de farine de froment et présentés comme une offrande balancée.
9. a) En harmonie avec cette image, en quels termes ces disciples de Jésus sont-ils décrits dans Jacques 1:18 et Révélation 14:4? b) Qu’est-ce que Jésus commença à bâtir le jour de la Pentecôte ?
9 Conformément à cette image, Jacques (1:18), parlant de Dieu qui accepta la symbolique “offrande balancée” des mains de son Grand Prêtre Jésus-Christ, écrivit : “Parce qu’il l’a voulu, il nous a engendrés par la parole de vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures.” De même, Révélation 14:4 déclare au sujet des 144 000 fidèles disciples de l’Agneau Jésus-Christ : “Ils ont été achetés d’entre le genre humain comme prémices pour Dieu et pour l’Agneau.” Par l’action sacerdotale qu’il accomplit au ciel devant Dieu, et par l’effusion de l’esprit saint sur les 120 disciples réunis à Jérusalem en ce jour de Pentecôte, Jésus commença à réaliser cette parole qu’il avait prononcée devant ses apôtres : “Sur ce roc je bâtirai ma congrégation, et les portes du Hadès ne la vaincront pas.” — Matthieu 16:18.
DOUZE PIERRES DE FONDEMENT SECONDAIRES
10. a) Pourquoi est-ce à juste titre que Jésus dit “ma congrégation” ? b) Qui est le “roc” sur lequel cette congrégation est bâtie ?
10 Jésus-Christ est le “roc” symbolique sur lequel il bâtit son Église ou congrégation. Étant donné que celle-ci est bâtie sur lui, le roc et fondement, et qu’elle devient son “épouse” ou “femme” céleste, Jésus-Christ dit qu’elle lui appartient, en déclarant : “Je bâtirai ma congrégation.” (Éphésiens 2:20-22 ; Jean 3:29 ; Révélation 19:7 ; 21:2, 9, 10). Outre le “roc” symbolique, Jésus-Christ, la congrégation de Dieu possède un fondement secondaire. Ces deux fondements correspondent à ceux sur lesquels fut fondée la nation des Israélites circoncis selon la chair.
11. Comment les fondements sur lesquels l’Israël spirituel est bâti correspondent-ils à ceux de l’Israël selon la chair ?
11 Le patriarche Jacob ou Israël était la base ou fondement central de cette nation, et ses douze fils, qui devinrent les patriarches des douze tribus d’Israël, en étaient les fondements secondaires. Aucun de ces douze fils de Jacob ne fut désigné pour être le fondement principal sur lequel reposerait toute la nation (Genèse 49:28). Il en est de même de “l’Israël [spirituel] de Dieu”. (Galates 6:16.) Jésus-Christ correspond au patriarche Jacob ou Israël, en tant que base ou fondement principal, le “roc”, et les douze apôtres correspondent aux douze fils de Jacob, en tant que fondements secondaires de la congrégation de l’Israël spirituel.
12. a) Combien d’apôtres Jésus choisit-il, mais que devint l’un des membres de ce groupe ? b) Faut-il en conclure que la congrégation de l’Israël spirituel fut établie avec seulement onze apôtres comme fondements secondaires ?
12 À l’origine, Jésus-Christ choisit douze apôtres pour la congrégation qu’il devait bâtir (Luc 6:12-16 ; Matthieu 10:1-4). Deux années plus tard, la nuit de la Pâque, l’apôtre infidèle Judas Iscariote livra son Maître Jésus aux hommes qui voulaient faire mourir celui-ci, puis il se donna la mort. Il ne restait donc que onze apôtres choisis directement par Jésus-Christ (Matthieu 27:1-10 ; Actes 1:16-19). Pendant les quarante jours qui suivirent sa résurrection d’entre les morts, Jésus-Christ, qui habitait désormais les sphères spirituelles invisibles, apparut de nombreuses fois à ses disciples. Mais d’après le récit biblique, il ne fit rien pour remplacer Judas Iscariote, de manière qu’il y ait de nouveau douze apôtres le jour de Pentecôte (Actes 1:1-9). Faut-il en conclure que la congrégation de l’Israël spirituel fut établie le jour de Pentecôte sur seulement onze fondements apostoliques secondaires ? Il semble que non.
13, 14. Avant la fête de Pentecôte, quelle action Pierre entreprit-il pour remplir la position laissée vacante par Judas ?
13 Entre l’ascension du Seigneur au ciel et la fête de Pentecôte, il y eut un intervalle de dix jours. Pendant ce laps de temps, l’apôtre Pierre exprima l’avis que la congrégation devait posséder douze apôtres lorsque l’esprit saint descendrait d’en haut. S’adressant aux membres masculins du groupe d’environ 120 disciples, Pierre déclara :
14 “Hommes, frères, il fallait que l’écriture fût accomplie, que l’esprit saint a dite d’avance par la bouche de David, touchant Judas, qui s’est fait le guide de ceux qui arrêtèrent Jésus, parce qu’il avait été compté parmi nous et qu’il avait obtenu une part dans ce ministère. (Cet homme même, donc, a acheté un champ avec le salaire de l’injustice, et étant tombé la tête en avant, il a éclaté avec grand bruit par le milieu et tous ses intestins se sont répandus. Et cela aussi a été connu de tous les habitants de Jérusalem, si bien que ce champ fut appelé dans leur langue Akeldama, c’est-à-dire Champ du Sang.) Car il est écrit dans le livre des Psaumes [69:26 69:25, NW et 109:8] : ‘Que l’endroit où il loge devienne désolé, et qu’aucun habitant n’y soit,’ et : ‘Sa charge de surveillance, que quelqu’un d’autre la prenne.’ Il faut donc que d’entre les hommes qui se sont assemblés avec nous pendant tout le temps que le Seigneur Jésus entrait et sortait parmi nous, en commençant par son baptême par Jean et jusqu’au jour où il fut reçu en haut, d’auprès de nous, qu’un de ces hommes devienne avec nous témoin de sa résurrection.” — Actes 1:15-22.
15, 16. Qu’est-ce qui montre clairement que les apôtres cherchèrent la direction divine dans cette affaire, et qui fut choisi ?
15 Pierre s’efforça de se laisser guider par les saintes Écritures inspirées, et tel fut également le désir des autres hommes présents. Ils cherchèrent parmi eux des hommes qui remplissaient les conditions exposées par Pierre. Outre les onze apôtres fidèles, au moins deux hommes remplissaient ces conditions. Ni l’un ni l’autre n’était demi-frère de Jésus (Actes 1:14). Par contre, l’un ou l’autre, voire même les deux, ont pu figurer parmi les soixante-dix évangélisateurs qu’en une certaine occasion le Seigneur Jésus choisit et envoya prêcher ; mais cela n’est pas certain (Luc 10:1-17). Quoi qu’il en soit, les membres masculins du groupe réuni ne votèrent pas démocratiquement pour ces deux hommes, mais, en tirant au sort, ils laissèrent au Ciel le soin de choisir. Apparemment, ils pensaient à Proverbes 16:33 (AC), où il est écrit : “On jette les sorts dans le pan de la robe, mais c’est Jéhovah qui décide.” Le récit ajoute :
16 “Et ils en présentèrent deux, Joseph, appelé Barsabbas, qui était surnommé Justus, et Matthias. Et ils prièrent et dirent : ‘Toi, ô Jéhovah, qui connais le cœur de tous, désigne lequel de ces deux hommes tu as choisi, pour prendre la place de ce ministère et apostolat, dont Judas a dévié pour aller dans son propre lieu.’ Puis ils tirèrent au sort pour eux, et le sort tomba sur Matthias ; et il fut compté avec les onze apôtres.” — Actes 1:23-26.
17. Qu’est-ce qui indique que Matthias fut considéré comme l’un des douze apôtres ?
17 Rien dans la Bible n’indique que cette désignation de Matthias par le sort ne fût pas acceptée par chacun des 120 alors présents. Désormais, ils le considéraient tous comme l’un des douze apôtres, et ils en parlaient en ce sens. Par exemple, plus tard, lorsqu’une difficulté surgit entre les disciples de langue hébraïque et ceux de langue grecque, le récit mentionne que “les douze donc appelèrent vers eux la multitude des disciples” pour régler l’affaire (Actes 6:2). Le terme “les douze” désigne les douze apôtres, tout comme dans Matthieu 26:14, 47 ; Marc 4:10 ; 6:7 ; 9:35 ; 10:32 ; 14:10, 17, 20, 43 ; Luc 8:1 ; 9:12 ; 18:31 ; 22:3, 47 ; Jean 6:67, 71 ; 20:24. Et en parlant des apparitions de Jésus-Christ après sa résurrection, Paul écrit dans I Corinthiens 15:5-8 : “Il est apparu à Céphas, puis aux douze. (...) Après cela il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres ; et en tout dernier lieu il m’est apparu à moi aussi, comme à quelqu’un né avant terme.” Manifestement, Paul ne prenait pas sur lui-même de se ranger parmi “les douze”.
18. a) À quelle époque Saul de Tarse fut-il converti au christianisme ? b) Bien qu’il ne fût pas choisi comme apôtre directement par Jésus-Christ, de qui Matthias fut-il à coup sûr un apôtre ? c) Ainsi, quelle similitude entre les fils de Jacob et les apôtres fut préservée dès la naissance de la congrégation chrétienne ?
18 La “congrégation [chrétienne] de Dieu” fut établie sur les fondements apostoliques le 6 sivan de l’an 33 de notre ère, et il est possible que Saul de Tarse fût miraculeusement converti au christianisme en 34 ou 35b. Il serait illogique de penser qu’en attendant la conversion de Saul de Tarse et la désignation qui fit de lui l’apôtre Paul, la congrégation de l’Israël spirituel reposait sur seulement onze apôtres, pendant tout cet intervalle de temps. Certes, Matthias ne fut pas un apôtre choisi directement par Jésus-Christ, mais il fut au moins un apôtre de la congrégation de Jérusalem, au même titre que le Lévite Joseph Barnabas, qui devint un apôtre de la congrégation d’Antioche de Syrie (Actes 13:1-4 ; 14:4, 14 ; I Corinthiens 9:4-6 ; II Corinthiens 8:23 ; Philippiens 2:23). De cette façon, la ressemblance entre les douze fils de Jacob, en tant que chefs patriarcaux des douze tribus de l’Israël selon la chair, et les douze apôtres, en tant que fondements secondaires de la “congrégation [chrétienne] de Dieu”, fut préservée dès la Pentecôte de l’an 33 de notre ère.
19. a) Combien d’hommes furent choisis directement par Jésus-Christ pour être apôtres, et Saul de Tarse figurait-il parmi eux ? b) D’après Révélation 21:14, combien y a-t-il d’“apôtres de l’Agneau” ?
19 Saul de Tarse, appelé Paul douze années après sa conversion, devint à coup sûr un vrai apôtre de Jésus-Christ, ayant été choisi directement par celui-ci après sa résurrection et son ascension (Actes 9:1-22 ; 22:6-21 ; 26:12-23 ; 13:9). Il se qualifia pour être apôtre à plusieurs titres : il vit le Seigneur Jésus-Christ ressuscité ; il opéra des miracles merveilleux ; il servit de canal pour communiquer l’esprit saint à d’autres croyants baptisés (I Corinthiens 9:1, 2, 5 ; 15:9 ; II Corinthiens 12:12 ; II Timothée 1:1, 11 ; Romains 1:1 ; 11:13). D’après les saintes Écritures, il est évident que tous les hommes appelés apôtres n’étaient pas de rang égal, puisque ceux qui furent choisis directement par le Seigneur Jésus-Christ, soit avant soit après sa résurrection, n’étaient qu’au nombre de douze (Marc 3:13-19 ; Actes 9:15-18, 26, 27). Saul de Tarse fut désigné pour être l’apôtre Paul après que Matthias fut choisi par le sort comme associé des onze apôtres fidèles établis primitivement, et pourtant, les Écritures n’appellent pas Paul “le treizième apôtrec”. Révélation 21:14 parle des “douze pierres de fondement” de la Nouvelle Jérusalem céleste, et déclare que sur elles sont gravés “les douze noms des douze apôtres de l’Agneau”.
20. Pourquoi semble-t-il que Paul, plutôt que Matthias, soit l’un des douze fondements apostoliques de la “congrégation de Dieu” glorifiée ?
20 Si ce passage parle de ceux qui étaient les fondements apostoliques secondaires le jour de Pentecôte de l’an 33 de notre ère, alors ces “douze noms” comprennent celui de Matthias. En revanche, si le terme “douze apôtres de l’Agneau” désigne les douze hommes choisis et ordonnés comme apôtres directement par Jésus-Christ, alors les “douze noms” comprennent celui de Paul, au lieu de celui de Matthias. N’oublions pas que Révélation 21:2, 9-26 nous décrit une vision prophétique de la “congrégation de Dieu” complète et glorifiée dans les cieux, plutôt qu’une image de la “congrégation [chrétienne] de Dieu” au moment de la Pentecôte de l’an 33. À en juger par les treize lettres ou davantage que Paul écrivit aux congrégations chrétiennes locales et à des chrétiens individuels, cet apôtre fit plus que Matthias pour édifier toute la “congrégation de Dieu”. Et la foi du “reste” de la “congrégation de Dieu” repose aujourd’hui dans une large mesure sur les écrits de Paul. Apparemment, donc, Paul fait partie du “fondement des apôtres et des prophètes” de la “maison de Dieu”, le “saint temple pour Jéhovah”. — Éphésiens 1:1 ; 2:19-22 ; 3:1-5 ; 4:8-11.
ELLE N’EST PAS GOUVERNÉE PAR UNE HIÉRARCHIE
21. a) Qui gouverne la “congrégation de Dieu” ? b) Lorsque nous disons que la “congrégation de Dieu” est gouvernée du haut du ciel, qu’entendons-nous par là ?
21 Comment la “congrégation de Dieu” est-elle gouvernée ? Est-elle dirigée du haut du ciel, ou par des autorités religieuses sur la terre ? Le terme “congrégation de Dieu” laisse lui-même clairement entendre qui la gouverne, savoir le Dieu du ciel et non des chefs religieux humains. Dans les saintes Écritures, le Ciel et les Cieux sont des termes utilisés pour désigner Dieu. Par exemple, l’apôtre Matthieu parle le plus souvent du “royaume des cieux”, alors que Marc, Luc et Jean parlent du “royaume de Dieu” dans leurs récits de la vie de Jésus-Christ (Matthieu 3:2 ; 4:17, 23 ; 6:33 ; 19:24 ; 21:31, 43 ; Marc 1:14, 15 ; Luc 4:43 ; 6:20 ; Jean 3:3, 5). Nous retrouvons cet emploi du mot “Ciel” chez le prophète Daniel, qui déclara au roi Nébucadnetsar : “Le Ciel est celui qui domine”, et : “Le Très-Haut domine sur la royauté des hommes.” (Daniel 4:22, 23, Dh ; 4:25, 26 dans Sg). Par conséquent, le gouvernement ou administration de la “congrégation de Dieu” est exercé par le Ciel ; il est théocratique.
22. Quelle sorte de gouvernement l’ancienne congrégation de Dieu possédait-elle, et quels passages de l’Écriture le prouvent ?
22 Un gouvernement théocratique est bien différent d’un gouvernement démocratique, ou, en l’occurrence, d’un gouvernement congrégationaliste. La nation d’Israël était l’ancienne congrégation typique de Jéhovah Dieu, mais son gouvernement n’était pas congrégationaliste. Le pouvoir de son gouvernement ne sortait pas du peuple composant cette nation. Celle-ci n’était pas gouvernée de bas en haut ; il ne s’agissait pas d’un “gouvernement du peuple, par le peuple”, d’un gouvernement républicain ou démocratique. Au contraire, cette nation obéissait à Jéhovah Dieu et reconnaissait en lui son Roi et son Législateur. Expliquant la position officielle que Dieu occupait vis-à-vis de la congrégation ou nation d’Israël, Isaïe (33:22, AC) déclara avec optimisme : “Jéhovah est notre juge, Jéhovah est notre législateur, Jéhovah est notre roi ; c’est lui qui nous sauvera.” Le roi David, alors même qu’il siégeait sur le trône de Jérusalem, déclara à Dieu : “À vous, Jéhovah, la royauté ; vous êtes souverainement élevé au-dessus de tout.” C’est pourquoi le trône du roi David, situé sur le mont Sion, était appelé le “trône de Jéhovah”. — I Chroniques 29:11, 23, AC.
23. a) En conséquence, comment la congrégation de l’Israël spirituel est-elle gouvernée ? b) Pourquoi serait-il contraire aux Écritures de prétendre qu’il s’agit là d’une hiérarchie religieuse ?
23 Or, tant qu’elle était fidèle, la congrégation ou nation d’Israël était un type prophétique de la “congrégation [chrétienne] de Dieu”, aussi le gouvernement de la congrégation divine de l’Israël spirituel doit-il, lui aussi, être théocratique, et non démocratique ou congrégationaliste. Ce gouvernement théocratique n’est pas exercé par une hiérarchie terrestre. Le système de gouvernement hiérarchique est un signe caractéristique de la plus grande et de la plus puissante des organisations religieuses de la chrétienté. Mais où peut-on trouver dans les saintes Écritures la justification du gouvernement de la congrégation chrétienne par une hiérarchie religieuse ? Le mot “hiérarchie” ne se trouve nulle part dans les Écritures chrétiennes inspirées, qui furent rédigées d’abord en grec, et pourtant le terme “hiérarchie” vient de deux mots grecs et signifie un gouvernement ou contrôle exercé par une prêtrise. Le terme arkhiéreus, qui signifie “grand prêtre”, figure de nombreuses fois dans les Écritures grecques chrétiennes, mais il n’en est pas de même du mot “hiérarchie”.
24, 25. D’après l’Encyclopédie catholique, en quoi consiste la Hiérarchie ?
24 Sous “Hiérarchie”, l’Encyclopédie catholique (angl., New York, éd. de 1910, tome VII, page 322) donne les renseignements suivants :
“(Grec, hiérarkhia ; de hiéros, sacré ; arkhein, gouvernement, commandement) Ce mot a été utilisé pour désigner la totalité des autorités gouvernantes au sein de l’Église, depuis l’époque du pseudo-Denys l’Aréopagite (sixième siècle), qui consacra ce terme dans ses ouvrages “Hiérarchie céleste” et “Hiérarchie ecclésiastique”.
25 Sous le titre “Hiérarchie de l’Église primitive”, la même encyclopédie déclare (tome VII, page 326) :
Le mot hiérarchie est employé ici pour désigner les trois degrés : épiscopat, prêtrise et diaconat (ministri). Selon la doctrine catholique (concile de Trente, sess. XXIII, can. vi), ces trois degrés doivent leur existence à l’Institution divine. Cette hiérarchie est aussi désignée sous le nom de hierarchia ordinis, parce que ses trois degrés correspondent aux trois degrés du Sacrement de l’ordre. Cependant, le mot hiérarchie est également utilisé dans un sens plus large. Un autre degré de dignité est obtenu par l’inclusion de l’Évêque de Rome, chef de l’Église et Vicaire du Christ, à qui, en raison de l’origine divine de la hiérarchie, les trois degrés susmentionnés sont subordonnés. Si, en outre, on inclut les fonctions qui sont simplement d’origine ecclésiastique, la hiérarchie comprendra, non seulement les autres ordres sacrés, savoir le sous-diaconat et les ordres mineurs, mais encore tous les clercs qui possèdent des facultés bien déterminées mais non conférées par les ordres eux-mêmes, tels que cardinaux, nonces, délégués, patriarches, primats, métropolitains, archevêques, vicaires généraux, archidiacres, doyens, curés de paroisse et vicaires. Cette hiérarchie, au sens large du terme, est appelée hierarchia jurisdictionis, parce que les personnes en question détiennent un pouvoir réel au sein de l’Église. Le terme hiérarchie peut également être utilisé dans un troisième sens : ici, il englobe tout le clergé et tous les laïques, attendu qu’ils sont tous membres de l’Église. Aucun cas de l’emploi du mot hiérarkhia, correspondant au terme hiérarkhes, n’a été trouvé avant Denys, le pseudo-Aréopagite.
26. Une telle hiérarchie existait-elle au sein de la “congrégation de Dieu” au premier siècle de notre ère ?
26 Cette citation avoue que le mot “hiérarchie” n’est pas d’origine biblique, mais qu’il fut utilisé pour la première fois cinq siècles après l’époque biblique. Et quelle liste des membres attitrés de la hiérarchie ! Compte tenu de ces renseignements, il est certainement contraire aux Écritures de parler de la “Hiérarchie de l’Église primitive”, car les écrits apostoliques inspirés, renfermés dans la sainte Bible, ne signalent nulle part l’existence d’une telle hiérarchie au sein de la “congrégation de Dieu” pendant le premier siècle de son histoire. Dès le jour de Pentecôte de l’an 33 de notre ère, le gouvernement de la “congrégation de Dieu” était, non hiérarchique, mais théocratique, c’est-à-dire qu’elle était gouvernée par le Dieu du ciel, par l’intermédiaire de son Fils glorifié, Jésus-Christ, le Chef invisible de la congrégation.
27, 28. a) Quels faits bibliques montrent que Pierre n’était pas le pape de Rome ? b) À cette époque-là, qui était le pontifex maximus à Rome ?
27 Même pendant les dix jours entre l’ascension de Jésus au ciel et la Pentecôte, l’apôtre, Pierre ne prit pas sur lui-même de désigner Matthias pour être un apôtre à la place du traître Judas Iscariote. Dans une prière, les hommes de la congrégation demandèrent à Jéhovah Dieu de choisir et de désigner quelqu’un, et le choix fut déterminé par le sort, et non par une décision de la Part de Pierre (Actes 1:15-26). Par ailleurs, dans sa première lettre, qu’il écrivit à Babylone, en Mésopotamie, Pierre parle de lui-même comme d’un “apôtre de Jésus-Christ”, “un aîné comme eux [sumpresbutéros] et témoin des souffrances du Christ, participant de la gloire qui doit être révélée”. (I Pierre 1:1 ; 5:1.) Il ne dit pas qu’il est le pape ou même l’évêque de Rome, mais il achève sa lettre en ces termes : “Paix à vous tous qui êtes en union avec Christ !” — I Pierre 5:14.
28 Il existe cependant une lettre qui fut adressée à la congrégation de Rome au milieu du premier siècle, mais son rédacteur, l’apôtre Paul, ne l’envoya pas à un soi-disant évêque de Rome. Il ne mentionna même pas le terme “évêque” (épiskopos), et il rendit encore moins hommage à un prétendu évêque de Rome. Parmi les noms des chrétiens que Paul salua dans le dernier chapitre de sa lettre aux Romains. Nous ne trouvons pas celui de Pierre ou Céphas. Paul écrivit : “Saluez-vous l’un l’autre par un saint baiser. Toutes les congrégations du Christ vous saluent.” (Romains 16:16). Mais il n’envoya pas ses salutations à l’apôtre Pierre, ce qu’il n’aurait pas manqué de faire si ce dernier avait été là. Loin d’être adressée à un pape ou évêque de Rome, cette lettre commence en ces termes : “Paul, esclave de Jésus-Christ et appelé à être apôtre, (...) à tous ceux qui sont à Rome comme bien-aimés de Dieu, appelés à être saints.” (Romains 1:1-7). À cette époque-là, le pontifex maximus de Rome était l’empereur romain Néron, et non un apôtre chrétien tel que Pierre. Néron, pontifex maximus, était le grand prêtre de la religion païenne de Rome, et il devint un persécuteur de la “congrégation de Dieu”.
29, 30. Comment Pierre, dans sa première lettre qu’il rédigea à Babylone, montre-t-il que la congrégation n’est pas divisée en deux classes : un clergé et des laïques ?
29 Dans sa première lettre, qu’il rédigea à Babylone, l’apôtre Pierre montre qu’il ne conviendrait pas que la “congrégation [chrétienne] de Dieu” soit gouvernée par une hiérarchie humaine. En effet, si l’organisation chrétienne possédait une hiérarchie, cela supposerait l’existence d’une classe de membres laïques. Mais Pierre, apôtre inspiré, explique clairement qu’au sein de la congrégation il n’existe pas deux classes : un clergé et des laïques, car il informe l’ensemble de la congrégation, ceux qui sont sanctifiés par l’esprit de Dieu, qu’ils sont tous des prêtres spirituels. Voici ce qu’il écrit :
30 “Venant à lui [Jésus-Christ] comme à une pierre vivante, rejetée, il est vrai, par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu, vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés, maison spirituelle, pour une sainte prêtrise, afin d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus-Christ. (...) Vous êtes ‘une race élue, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple pour une possession spéciale, afin que vous déclariez au loin les qualités’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.” — I Pierre 2:4-9.
UNE CONGRÉGATION DE PRÊTRES
31. Combien de membres de la congrégation chrétienne font partie de la prêtrise ?
31 Dans ce passage, l’apôtre Pierre cite les paroles que Dieu avait adressées jadis à l’ancienne nation d’Israël, le jour où il l’avait admise dans l’alliance de la Loi, dont Moïse fut le médiateur ; et Pierre affirme que ces paroles se réalisent sur la “congrégation [chrétienne] de Dieu”, et que tous les membres de cette congrégation composent la “race élue” de Dieu, sa “nation sainte”, sa “prêtrise royale”. (Exode 19:3-6.) Dans l’ancienne nation d’Israël, seuls les membres masculins de la famille d’Aaron, frère de Moïse, étaient admis à la prêtrise. Mais il n’en est pas de même de l’Israël spirituel ; la “nation sainte” tout entière est une prêtrise royale, et ce sacerdoce n’est pas réservé uniquement à quelques membres privilégiés. Aussi l’apôtre déclare-t-il dans I Pierre 5:1-4 (Bible de Jérusalem) :
32, 33. Qu’écrit l’apôtre Pierre à propos de ceux qui voudraient ‘faire les seigneurs’ à l’égard des autres membres de la congrégation, et pourquoi ce conseil est-il approprié ?
32 “Les anciens [presbytres, n. m.] qui sont parmi vous, je les exhorte, moi, ancien comme eux [grec, sumpresbutéros], témoin des souffrances du Christ, et qui dois participer à la gloire qui va être révélée. Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, le surveillant, non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec l’élan du cœur ; non pas en faisant les seigneurs à l’égard de ceux qui vous sont échus en partage [grec, klêrôn], mais en devenant les modèles du troupeau. Et quand paraîtra le Chef des pasteurs, vous recevrez la couronne de gloire qui ne se flétrit pas.”
33 Notez que, selon ce passage, les “anciens” ou “presbytres” parmi lesquels se rangeait l’apôtre Pierre, ne devaient pas ‘faire les seigneurs’ à l’égard de ceux qui leur étaient échus en partage. À elle seule, cette instruction de Pierre prouve que la “congrégation de Dieu” ne doit pas être gouvernée par une hiérarchie de prêtres. Les chrétiens qui étaient échus “en partage” à ces “anciens” ou “presbytres” étaient tous les autres membres de la “race élue”, la “nation sainte”, la “prêtrise royale”. Ils étaient tous prêtres royaux, et les membres de la congrégation qui étaient spirituellement plus “anciens”, c’est-à-dire les “presbytres”, ne devaient pas ‘faire les seigneurs’ à l’égard de cette “prêtrise royale”. Le mot français “prêtre” vient du terme grec présbutéros, mais ce mot grec ne désigne pas un prêtre qui présente des sacrifices sur un autel.
34. Que signifie le mot grec présbutéros, et quelle position un tel homme pourrait-il occuper ?
34 D’après le lexique grec-anglais de Liddell et Scott (tome II, page 1462b), ce mot grec signifie simplement “ancien ; aîné ; plus tard, ancien de l’Église chrétienne, presbytre”. Il s’ensuit que les presbytres ne devaient pas ‘faire les seigneurs’ à l’égard de la congrégation de la “prêtrise royale”. Le mot traduit ici par “prêtrise” n’est pas le terme grec présbutéros, mais le vocable hiérateuma. C’est pourquoi certaines versions catholiques, comme la Bible de Douay (angl., 1610) et, en français, la Bible de Glaire (éd. de 1947), forcent le sens du mot présbutéros en le rendant parfois par “prêtre”, entre autres dans Actes 14:22 14:23, NW (14:23 dans Sg) ; 15:2 ; I Timothée 5:17 ; Tite 1:5 ; Jacques 5:14. Le terme présbutéros, qui signifie “ancien”, ne s’appliquait pas obligatoirement à un homme physiquement âgé, mais il désignait un chrétien mûr par la croissance spirituelle et apte à occuper une position de service comportant des responsabilités au sein de la congrégation.
35, 36. Convient-il d’employer les titres religieux d’“évêque” et de “diacre”, et comment certaines traductions la Bible rendent-elles le sens exact des mots grecs originaux ?
35 Dans la Bible de Douay et la Bible de Glaire (catholiques), ainsi que dans la Bible du roi Jacques ou Version autorisée (protestante), on trouve les mots “évêque” (“surveillant”) et “diacre”, par exemple dans Actes 20:28 ; Philippiens 1:1 ; I Timothée 3:1, 2, 8, 12 ; Tite 1:7 ; I Pierre 2:25 (“épiscopat” dans Psaume 108:8 108:7, NW; Actes 1:20). Ces termes sont employés dans ces Bibles comme des titres religieux, ce qui est contraire à l’esprit de Job 32:21, 22 (Jé), où nous lisons : “Je ne prendrai le parti de personne, à aucun je ne donnerai de titres flatteurs. Je ne sais point flatter : car mon Créateur me supprimerait sous peu.” Le mot “évêque” traduit le terme grec épiskopos, qui signifie “celui qui surveille, surveillant, gardien, éclaireur, sentinelle, directeur, inspecteur, surintendant ecclésiastique”. (Lexicon de Liddell et Scott.) L’autre terme, “diacre”, traduit le mot grec diakonos, qui signifie “serviteur, messager, préposé ou fonctionnaire dans un temple ou dans une confrérie religieuse”. Les traducteurs de la Bible qui ne désirent pas transformer ces mots grecs en des “titres flatteurs” ne traduisent pas épiskopos par “évêque”, ni diakonos par “diacre”, mais ils rendent à ces termes leur sens littéral.
36 Par exemple, la Bible de Darby (éd. de 1952) rend Philippiens 1:1, 2 comme suit : “Paul et Timothée, esclaves de Jésus-Christ, à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs : Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus-Christ !” Cette traduction emploie les termes “surveillant” et “serviteurs” également dans I Timothée 3:1, 2, 8, 12. La Traduction du monde nouveau emploie les mots “surveillant” et “serviteurs ministériels”.
37, 38. Pour ce qui est de la manière de désigner des surveillants et des serviteurs ministériels à des positions comportant des responsabilités, comment certains ont-ils compris Actes 14:23?
37 Puisque la “congrégation de Dieu” est théocratique, et non démocratique ni gouvernée et contrôlée par une hiérarchie religieuse, comment la vraie “congrégation de Dieu” des temps bibliques fut-elle dotée de surveillants et de serviteurs ministériels ? Comment ces hommes furent-ils chargés de fonctions avec responsabilités au sein de la congrégation ?
38 Certains milieux religieux ont essayé de pratiquer la ligne de conduite exposée dans Actes 14:23, où la Bible déclare à propos des apôtres Paul et Barnabas : “Puis, après avoir élu dans chaque église des anciens, ils les recommandèrent, par des prières accompagnées de jeûnes, au Seigneur en qui ils avaient cru.” (Nouveau Testament traduit par Albert Rilliet ; cf. Young [angl.]). Ou : “Et après leur avoir fait élire des anciens dans chaque communauté, ils les recommandèrent, par des prières accompagnées de jeûnes, au Seigneur en qui ils avaient cru.” (Traduction d’Edouard Reuss ; cf. Rotherham [angl.]). Ces milieux croyaient que les membres de l’assemblée ou congrégation devaient voter d’une façon démocratique. Cette interprétation semblait se confirmer du fait que le mot grec traduit ici par “élire” est le verbe khéïrotonéïn, qui signifie littéralement “étendre ou lever la main” et, par suite, “élire ou désigner à une fonction par mains levées”, ou encore “choisir par un vote ou un suffrage (quel que soit le moyen d’expression utilisé)”. — A Greek and English Lexicon of the New Testament par John Parkhurst, M. A., 1845, page 673a.
39. a) Qu’est-ce qui montre que le passage d’Actes 14:23 ne fait pas allusion à un vote démocratique ou congrégationaliste ? b) En conséquence, comment certains traducteurs de la Bible ont-ils rendu ce terme grec ?
39 Cependant, d’après la construction grammaticale de ce passage en grec (Actes 14:23), ce furent les apôtres Paul et Barnabas, et non l’assemblée ou congrégation, qui levèrent les mains. Ainsi, on n’a pas voté pour des candidats d’une manière démocratique ou congrégationaliste. Dans ce verset, le verbe grec khéïrotonéïn signifie “désigner ou installer dans une fonction”. (Ibid.) Ce verbe grec est rendu par “ordonner” dans la Bible de Glaire, la Bible de Douai (verset 22) et la Bible du roi Jacques, mais dans d’autres traductions de la Bible il est rendu par “désigner” (Jé ; CT), “instituer” (AC [v. 22] ; Li) ou “nommer” (Sy). La Traduction du monde nouveau rend ainsi Actes 14:23 : “De plus, pour eux, ils préposèrent des aînés [présbutérous] à des fonctions dans la congrégation, et, faisant des prières avec des jeûnes, ils les confièrent à Jéhovah en qui ils étaient devenus croyants.” — Voir La Tour de Garde du 1er octobre 1959, page 301 ; voir aussi le livre “Que ta volonté soit faite sur la terre” (édition française), pages 160-165.
NOMINATIONS THÉOCRATIQUES
40, 41. Comment Paul et Barnabas furent-ils désignés comme missionnaires ?
40 On étendit ou imposa les mains même aux apôtres Paul et Barnabas, avant de les envoyer d’Antioche de Syrie pour accomplir une œuvre de missionnaires. À ce propos, nous lisons dans Actes 13:1-4 : “Or à Antioche il y avait des prophètes et des enseignants dans la congrégation locale, Barnabas, ainsi que Siméon qui était appelé Niger, et Lucius de Cyrène, et Manahem, qui avait été instruit avec Hérode le chef de district, et Saul. Comme ils servaient publiquement Jéhovah et jeûnaient, l’esprit saint dit : ‘De tous, mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés.’ Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent aller. Aussi ces hommes, envoyés par l’esprit saint, descendirent à Séleucie, et de là ils firent voile vers Chypre.”
41 On voit donc que Barnabas et Saul de Tarse ne devaient pas solliciter des voix pour se faire désigner comme apôtres de la congrégation d’Antioche et être envoyés comme missionnaires. Le Ciel, au moyen de l’esprit saint, dirigea les hommes représentant la congrégation d’Antioche, et, obéissant à ce commandement céleste, ces hommes imposèrent les mains à Barnabas et à Saul pour confirmer visiblement qu’ils avaient été désignés à un service. Il n’était pas nécessaire que cette nomination de Barnabas et de Saul fût confirmée par les apôtres à Jérusalem.
42, 43. Plusieurs années auparavant, comment sept hommes furent-ils désignés à un service spécial au sein de la congrégation de Jérusalem, et qui fit cette nomination ?
42 Une nomination semblable eut lieu plusieurs années auparavant dans la congrégation de Jérusalem. Des difficultés avaient surgi au sujet de la distribution des vivres. “Les douze donc appelèrent vers eux la multitude des disciples et dirent : ‘Il ne nous convient pas de laisser la parole de Dieu pour distribuer la nourriture aux tables. Donc, frères, cherchez pour vous-mêmes sept hommes accrédités parmi nous, pleins d’esprit saint et de sagesse, pour que nous les établissions pour cette tâche nécessaire ; mais nous nous consacrerons à la prière et au ministère de la parole ! Et la chose qui était dite plut à toute la multitude, et ils choisirent Étienne, homme plein de foi et d’esprit saint, et Philippe et Prochore et Nicanor et Timon et Parménas et Nicolas, prosélyte d’Antioche ; et ils les placèrent devant les apôtres, et, ayant prié, ceux-ci leur imposèrent les mains.” — Actes 6:1-6.
43 Cet incident se produisit avant que Saul de Tarse abandonnât le judaïsme pour se convertir au christianisme ; par conséquent, Matthias était du nombre des douze apôtres réunis à Jérusalem (Actes 1:23-25). Ce ne fut pas l’apôtre Pierre, agissant comme un pape, mais l’ensemble des douze apôtres, agissant en tant que collège central de la congrégation, qui prirent cette décision et désignèrent les sept hommes, après avoir prié. Les douze apôtres firent cette nomination en imposant les mains aux hommes qu’ils avaient approuvés.
LE COLLÈGE CENTRAL DE LA CONGRÉGATION DE DIEU
44, 45. Quand la question de la circoncision des croyants gentils fut soulevée, qui fut consulté, et quelle décision fut prise ?
44 Plus de dix années plus tard, soit vers l’an 49 de notre ère, les apôtres et les autres hommes spirituellement mûrs (presbytres) dans la congrégation de Jérusalem se réunirent pour délibérer sur une question urgente. Il s’agissait de décider si les croyants gentils devaient se faire circoncire avant de pouvoir devenir membres de la congrégation chrétienne. La congrégation d’Antioche envoya Paul, Barnabas et quelques autres à Jérusalem pour soumettre cette affaire au collège central de la congrégation universelle des chrétiens (Actes 11:26 ; 15:1-5). Lors de ce concile de Jérusalem, ce ne fut pas l’apôtre Pierre qui guida l’ensemble du collège central, mais ce fut le disciple Jacques, et celui-ci proposa les termes du décret à publier. Cette lettre déclara que les croyants gentils n’étaient nullement obligés de se faire circoncire dans la chair. Voici les termes de ce décret :
45 “Les apôtres et les aînés aux frères à Antioche et en Syrie et en Cilicie qui sont d’entre les nations : Salut ! (...) L’esprit saint et nous-mêmes avons consenti à ne pas vous imposer d’autres fardeaux que ces choses nécessaires : vous garder exempts des choses sacrifiées aux idoles et du sang et des choses étouffées et de la fornication. Si vous vous gardez soigneusement de ces choses, vous prospérerez. Portez-vous bien !” — Actes 15:23-29.
46, 47. Comme cela ressort des lettres qu’il adressa à la congrégation de Thessalonique et à Timothée, quelle autorité l’apôtre Paul possédait-il en tant que membre du collège central des chrétiens ?
46 Ensuite, Paul et Barnabas firent circuler ce décret parmi les croyants gentils intéressés dans cette affaire (Actes 15:30-35). Ayant été choisi comme apôtre directement par Jésus-Christ, le Chef glorifié de la congrégation, Paul était membre du collège central de la congrégation primitive du premier siècle. C’est pourquoi il avait le droit d’écrire ce qui suit à la congrégation locale de Thessalonique, en Grèce : “Or nous vous donnons des ordres, frères, au nom du Seigneur Jésus-Christ, vous enjoignant de vous retirer de tout frère qui marche dans le désordre et non selon la tradition que vous avez reçue de nous.” (II Thessaloniciens 3:6). Paul possédait donc des pouvoirs apostoliques l’habilitant à faire des nominations et à déléguer l’autorité. À Timothée, originaire d’Asie Mineure, il donna les instructions suivantes :
47 “Je t’écris ces choses, bien que j’espère venir bientôt chez toi, mais dans le cas où je tarderais, pour que tu saches comment tu dois te conduire dans la maison de Dieu, qui est la congrégation du Dieu vivant, colonne et support de la vérité. (...) Ne cesse de donner ces ordres et de les enseigner. (...) Ne néglige pas le don qui est en toi, qui t’a été donné par une prédiction et lorsque le groupe des aînés t’a imposé les mains. (...) N’impose jamais les mains hâtivement à aucun homme ; ne participe pas non plus aux péchés d’autrui ; garde-toi chaste.” — I Timothée 3:14, 15 ; 4:11, 14 ; 5:22.
QUALITÉS REQUISES POUR REMPLIR UNE FONCTION
48. En désignant des aînés à des fonctions, quelles précautions fallait-il prendre, et pourquoi ?
48 L’apôtre Paul écrivit à un jeune croyant, un Gentil nommé Tite : “C’est pour cette raison que je t’ai laissé en Crète, pour que tu corriges les choses qui en avaient besoin et que tu établisses des aînés de ville en ville, selon les ordres que je t’ai donnés.” (Tite 1:5). Tout comme Timothée, Tite ne devait pas établir hâtivement des aînés dans les congrégations, en leur imposant les mains sans réflexion. Il devait faire ces nominations en priant et en appliquant les instructions que Paul avait données. Autrement, si ceux que Tite désignait péchaient et se révélaient impropres à la fonction à laquelle ils étaient désignés, Tite participerait à leurs péchés. Comme Timothée, Tite aussi devait se garder chaste, en s’abstenant d’abuser de l’autorité qu’il avait reçue de faire des nominations dans les congrégations.
49. a) Pour guider ceux qui doivent faire de telles nominations, quels conseils sont donnés, et où sont-ils consignés dans la Bible ? b) Pourquoi peut-on qualifier de telles nominations de théocratiques ?
49 Pour guider Timothée et Tite dans l’emploi du pouvoir qu’ils possédaient de faire des nominations, l’apôtre Paul écrivit longuement sur les qualités que les hommes spirituellement mûrs (presbytres) devaient posséder pour être désignés convenablement à la fonction de surveillant (épiskopos) et d’assistant ou serviteur ministériel (diakonos) dans la “congrégation de Dieu”. Ces instructions sont consignées dans I Timothée 3:1-13 et Tite 1:5-9. Il n’y avait pas de vote démocratique ou congrégationaliste, ni au scrutin, ni à mains levées, ni par acclamation. Les nominations n’étaient pas approuvées par une majorité des deux tiers ou par une majorité absolue. Il n’y avait pas parmi les membres de la congrégation des candidats qui rivalisaient les uns avec les autres et menaient une campagne électorale. L’importante question des nominations était réglée théocratiquement du haut du ciel, c’est-à-dire de haut en bas, et non de bas en haut. L’instrument visible employé à cet effet était le collège central de toutes les congrégations, et ce collège était rempli d’esprit saint et guidé par la Parole inspirée de Dieu.
50. À quelle date les témoins de Jéhovah des temps modernes ont-ils commencé à se conformer pleinement à cette règle théocratique au sein des congrégations, et depuis lors, comment les serviteurs sont-ils nommés ?
50 C’est en 1938 que les témoins chrétiens de Jéhovah des temps modernes ont commencé à se conformer pleinement à cette règle théocratique dans toutes leurs congrégations. Ils l’ont fait à la suite de la publication dans La Tour de Garde (édition française du 1er et du 15 août 1938) d’un article en deux parties intitulé “Organisation”. Le premier paragraphe de cet article déclarait :
L’organisation de Jéhovah n’est nullement démocratique. Jéhovah est le Très-Haut, et son gouvernement, son organisation, est absolument théocratique. Essayer de contredire cette assertion n’aboutirait à rien. — Page 227.
Depuis cette date, toutes les nominations des serviteurs dans les congrégations des témoins chrétiens de Jéhovah ont été effectuées théocratiquement, c’est-à-dire de haut en bas, par le collège central spirituel, en harmonie avec la Parole écrite de Dieu. Jéhovah a béni cette façon d’agir.
51. D’après Matthieu 24:45-47, quelle nomination théocratique Jésus-Christ annonça-t-il ?
51 Ce rétablissement du système théocratique au sein de la “congrégation de Dieu” fut annoncé par le Seigneur Jésus-Christ dans sa prophétie sur les preuves permettant à ses fidèles disciples de savoir qu’ils vivent à la “clôture du système de choses”, à l’époque de sa “présence”, sa seconde présence, spirituelle et invisible (Matthieu 24:3). Parmi ces preuves visibles, il mentionna la nomination de son “esclave fidèle et avisé”. Au sujet de cet “esclave” approuvé, le Seigneur Jésus-Christ déclara, selon Matthieu 24:45-47 : “Quel est vraiment l’esclave fidèle et avisé que son maître a établi sur ses domestiques, pour leur donner leur nourriture en temps voulu ? Heureux est cet esclave si son maître en arrivant le trouve faisant ainsi. En vérité je vous le dis : Il l’établira sur tous ses biens.”
“L’ESCLAVE FIDÈLE ET AVISÉ”
52. Cet “esclave fidèle et avisé” est-il visible aujourd’hui, et si oui, où se trouve-t-il ?
52 Selon les événements annoncés dans la grande prophétie de Jésus consignée dans Matthieu 24:3 à 25:46, depuis la fin des “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations”, au début de l’automne de 1914, nous vivons dans la période appelée “la clôture du système de choses”. Aussi cet “esclave fidèle et avisé” du Seigneur Jésus-Christ devrait-il être présent aujourd’hui, remplissant visiblement les fonctions auxquelles il a été désigné. Mais, où peut-on le voir ? Il ne se trouve pas au sein de la chrétienté, parmi le millier ou plus d’Églises et de sectes, petites et grandes, qui, toutes, se disent chrétiennes. Celui qui recherche honnêtement cet “esclave”, en tenant compte de toute la Parole de Dieu, le découvrira chez les témoins chrétiens de Jéhovah. Depuis 1919 en particulier, cet “esclave” dispense aux “domestiques” du Seigneur Jésus-Christ leur nourriture spirituelle en temps voulu.
53. a) En quoi consiste l’“esclave fidèle et avisé” ? b) Quand cette classe de l’“esclave” commença-t-elle à exister, et depuis lors, quelle œuvre immense accomplit-elle ?
53 Cet “esclave fidèle et avisé” n’est pas un seul chrétiend. Il s’agit d’une classe ou groupe, d’une congrégation. En fait, c’est l’ensemble des membres de la fidèle “congrégation de Dieu”, engendrés de l’esprit, depuis le jour de Pentecôte de l’an 33 de notre ère, jusqu’à l’actuelle “clôture du système de choses”. Ce fait apparaît clairement quand on se souvient que cet “esclave” devait être établi “sur ses domestiques” par le Seigneur Jésus-Christ, pour le servir pendant la période de son absence. Le Seigneur Jésus-Christ remonta au ciel dix jours avant la Pentecôte de l’an 33 ; le jour de Pentecôte, il répandit l’esprit saint de Dieu sur la congrégation de ses domestiques réunis à Jérusalem, et en tant que Médiateur, il les fit entrer dans la nouvelle alliance (Actes 1:1 à 2:42 ; Jérémie 31:31-34 ; Hébreux 8:6 ; 9:15). Ce faisant, il désigna la congrégation engendrée de l’esprit comme son “esclave” et il l’établit sur les “domestiques” de sa maison chrétienne, pour donner à ces “domestiques” leur nourriture spirituelle en temps voulu. Au début, l’“esclave” ou congrégation ne comptait que 120 membres (Actes 1:15). Le jour de Pentecôte de l’an 33, environ 3 000 “domestiques” furent ajoutés aux chrétiens baptisés et engendrés de l’esprit composant la congrégation du Maître, le Seigneur Jésus-Christ ; aussi les 120 premiers membres devaient-ils travailler beaucoup pour donner à ces milliers de nouveaux “domestiques” leur nourriture spirituelle en temps voulu. Peu de temps après, 2 000 nouveaux “domestiques” furent ajoutés à la congrégation, ce qui porta le nombre total de ses membres à environ 5 000. Or, ceux qui travaillaient déjà au service du Maître avant ce nouvel accroissement devaient donner à ces nouveaux “domestiques” une nourriture spirituelle fortifiante (Actes 4:4). Cette nourriture devait continuer à être dispensée jusqu’à ce que tous les 144 000 “domestiques” soient réunis au sein de la “congrégation de Dieu”. (Révélation 7:4-8 ; 14:1, 3.) Il est donc évident qu’une œuvre immense consistant à dispenser la nourriture spirituelle en temps voulu devait s’effectuer à partir de la Pentecôte de l’an 33 jusqu’au retour du Maître, et même après son arrivée, pendant toute la durée de la “clôture du système de choses”.
54. Pourquoi les Écritures nous autorisent-elles à parler de la congrégation tout entière des chrétiens engendrés de l’esprit comme s’ils étaient une seule personne ?
54 Certains ont pu s’étonner en lisant que la “congrégation de Dieu” engendrée de l’esprit, depuis les jours des apôtres jusqu’à notre époque, constitue un “esclave”, comme s’il s’agissait d’une seule personne. Pourtant, les Écritures autorisent cette explication. Citons le cas de l’ancienne nation d’Israël. Appelant cette nation du nom de son ancêtre, le patriarche Jacob ou Israël, le prophète Isaïe lui déclara : “Ainsi parle Jéhovah, celui qui t’a créé, ô Jacob, celui qui t’a formé, ô Israël : Ne crains point, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi ! (...) Vous êtes mes témoins, dit Jéhovah, et mon serviteur que j’ai choisi.” (Isaïe 43:1, 10, AC). Dans ce passage, Jéhovah Dieu appela la nation d’Israël non seulement ses “témoins”, mais aussi son “serviteur”. En tant qu’organisation ou nation, les Israélites devaient agir de concert comme “serviteur” de Jéhovah. Pareillement, la “nation sainte” de l’Israël spirituel est la “congrégation de Dieu”, et elle aussi doit agir non seulement comme ses “témoins”, mais aussi comme son “serviteure”. Jéhovah Dieu a soumis la congrégation à son Fils Jésus-Christ, qui est le Seigneur et Chef de cette dernière. Il s’ensuit que la congrégation tout entière est l’“esclave” établi par Jésus. — Éphésiens 1:22, 23.
55. Lorsque la seconde “présence” du Christ commença, que faisait la classe de l’“esclave” ?
55 Lorsque le Seigneur Jésus-Christ arriva pour commencer sa seconde “présence”, qui est invisible, il trouva un reste fidèle de la “congrégation de Dieu”, la classe de l’“esclave”. Malgré les difficultés de la Première Guerre mondiale (1914-1918), y compris la persécution dans le monde entier, ce reste ou “esclave” s’efforça de demeurer fidèle. Plusieurs gouvernements interdirent ses publications, mais cela n’empêcha pas l’“esclave” d’éditer et de diffuser son organe officiel, La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ, afin de nourrir les “domestiques” du Seigneur dans la maison de la foi. En 1919, première année de l’après-guerre, ce reste ou “esclave” se réorganisa dans le but de poursuivre comme jamais auparavant l’œuvre consistant à dispenser d’un bout à l’autre de la terre la nourriture spirituelle si nécessaire aux “domestiques” du Seigneur. L’“esclave” ajouta même à ses publications un nouveau journal intitulé L’Âge d’Or (auj. Réveillez-vous !). Il se mit à accomplir l’œuvre annoncée par le Seigneur Jésus-Christ, selon Matthieu 24:14 : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations ; et alors la fin viendra.” — Voir La Tour de Garde, édition anglaise du 15 septembre 1919, pages 279-281 ; du 1er octobre 1919, page 299 ; du 1er juillet 1920, pages 195-200 (éd. française de janvier 1921, pages 34-39).
56. a) Après son retour, qu’est-ce que le Seigneur Jésus-Christ confia à son “esclave fidèle et avisé” ? b) En quoi consiste ces “biens”, et comment l’“esclave” s’en est-il occupé ?
56 Après son retour, le Seigneur Jésus-Christ approuva le reste qui s’était révélé être un “esclave fidèle et avisé”, et il accomplit sur lui ses paroles consignées dans Matthieu 24:47, savoir : “Il l’établira sur tous ses biens.” Il ne s’agit pas de “ses biens” dans les cieux invisibles, mais de “ses biens” sur la terre, où se trouve le reste ou “esclave” approuvé. Ces “biens” comprennent toutes les choses sur la terre qui ont une valeur pour le Royaume que le Seigneur a maintenant reçu dans le ciel (I Corinthiens 3:21-23). Jusqu’au jour où le présent ouvrage est sorti des presses, le reste ou “esclave” avisé s’est occupé fidèlement des biens terrestres du Seigneur, étendant ses services jusqu’aux quatre coins du monde, dans au moins 197 pays et dans 164 des principales langues. Cette œuvre mondiale consistant à servir les intérêts du Royaume se poursuit sous la direction de 95 filiales de la Watch Tower Bible & Tract Society of Pennsylvania, laquelle collabore étroitement avec le collège central des témoins chrétiens de Jéhovah.
57. a) À qui l’“esclave” dispense-t-il la nourriture spirituelle ? b) Étant donné le succès de cette œuvre, comment la “congrégation de Dieu” est-elle manifestement gouvernée ?
57 L’œuvre du reste ou “esclave” consistant à dispenser la nourriture spirituelle en temps voulu, nécessite un véritable miracle de distribution. En effet, il faut servir non seulement les “domestiques” composant la classe de l’“esclave”, mais encore l’innombrable “grande foule” des “autres brebis” du Berger accompli, venues de toutes nations, de tous peuples, de toutes tribus et de toutes langues (Jean 10:16 ; Révélation 7:9-17). La distribution de cette nourriture spirituelle vitale au milieu du présent monde en proie aux troubles et à l’angoisse n’aurait jamais pu s’effectuer jusqu’à ce jour si l’“esclave” n’était pas organisé théocratiquement, surtout depuis 1938, année qui précéda la Seconde Guerre mondiale. C’est dire que l’organisation employée par l’“esclave” est gouvernée par le Ciel, c’est-à-dire par Jéhovah Dieu, le grand Théocrate. Tout ce qui précède nous aide à comprendre qu’à partir de la Pentecôte de l’an 33 jusqu’à ce jour, le Ciel n’a cessé de gouverner la “congrégation de Dieuf”.
58. Qui ne peut exercer sa domination sur la structure et les affaires intérieures de la “congrégation de Dieu”, et pourquoi ?
58 Étant donné que la “congrégation de Dieu” est composée de “gens de toutes les nations”, il ne peut s’agir d’une congrégation nationale, comme celle de l’Israël selon la chair (Matthieu 28:19, 20). La structure et les affaires intérieures de cette congrégation ne peuvent être réglées ou imposées par les hommes politiques de l’une quelconque des nations de la terre, car cette congrégation est théocratique.
[Notes]
a Voir le livre ‘Choses dans lesquelles il est impossible à Dieu de mentir’ publié par la Watch Tower Bible & Tract Society of Pennsylvania, chapitre 11, intitulé “Fondation de la vraie congrégation chrétienne”, pages 236-254.
b Cf. The New Bible Dictionary édité par J. D. Douglas, édition de 1962, page 227, tableau intitulé “Chronological Outline : New Testament”.
c Cf. La Tour de Garde, édition anglaise du 15 novembre 1921, pages 350, 351, sous le titre “L’un des douze ?”
d Voir la discussion de Matthieu 24:45, 46, dans l’article “Le serviteur — bon et méchant”, dans La Tour de Garde, édition française de juin 1927.
e Voir La Tour de Garde de juin 1927, pages 132-135, paragraphes 19-48, 54.
f Nous reviendrons sur la manière dont le Ciel gouverne la congrégation de Dieu, au li 243 chapitre 9, intitulé “La place de l’homme et de la femme dans l’ordre divin”.