Chapitre 1
Jadis des nations ont appris qui il est
1. Quelle attitude les nations ont-elles adoptée à l’égard du plus grand nom de l’univers, mais que devront-elles reconnaître?
PAS plus que les nations de jadis, les nations actuelles ne l’aiment, ni lui ni son nom. En taisant son nom, elles cherchent à l’ignorer, à faire de lui un inconnu et à vouer son nom à l’oubli. Chose étonnante, cependant, les nations ont été incapables d’effacer son nom des pages de l’histoire. Au vingtième siècle, elles n’ont pas pu empêcher qu’il soit annoncé d’un bout à l’autre de la terre. Manifestement, le Possesseur de ce nom doit être plus grand que toutes les nations. Il porte le nom le plus ancien et le plus prestigieux de l’univers. Son nom est immortel! Il désigne l’Être le plus puissant du ciel et de la terre. Lui et son nom sont impérissables. Tout comme jadis des nations apprirent à le connaître, les États politiques de notre temps vont faire connaissance avec ce Nom incomparable. Sous peu, ils périront, mais le Nom subsistera. Avant de disparaître, ils devront reconnaître la supériorité de Celui qui porte ce nom.
2. Qu’accomplira la justification de ce nom, et qui cela intéresse-t-il au plus haut point?
2 Sous ce rapport l’histoire recommencera, mais à une échelle infiniment plus grande. Sur la foi des annales du passé, nous pouvons nous attendre à ce que ce nom soit réhabilité devant tous les habitants de la terre. La justification du nom de Celui qui est réellement vivant, tout-puissant et suprême imposera le respect aux nations. Bon gré mal gré elles devront reconnaître Celui dont le nom a été injustement outragé parmi les hommes. Elles sauront qu’il existe, qu’il a parlé et que ses paroles se réalisent immanquablement. Ce qui arrivera aux nations intéresse au plus haut point tous les membres de la génération présente.
3. Pourquoi Celui qui porte ce nom peut-il considérer un événement de 1513 comme s’il s’était produit il y a trois jours et demi?
3 Pour nous, un événement qui s’est produit en 1513 avant notre ère, soit il y a presque trois mille cinq cents ans, est très lointain. Mais l’Éternel, dont le nom doit être justifié, ne calcule pas les jours sur la base de la rotation de la terre sur son axe, ni les années sur le temps que met notre planète pour achever une révolution autour du soleil. Pour lui, trois millénaires et demi ne sont pas plus longs que trois jours et demi pour nous. Qu’est-ce que la moitié d’une semaine? Or, à ses yeux, à peine une demi-semaine s’est écoulée depuis que lui et une puissance politique de premier ordre s’affrontèrent au seizième siècle avant notre ère. Ce ne fut donc pas par licence poétique qu’un psalmiste inspiré de cette époque-là lui déclara: “Mille ans sont à tes yeux comme le jour d’hier, quand il est passé, et comme une veille durant la nuita.”
4. Pourquoi Dieu dut-il s’occuper de cette Première Puissance mondiale?
4 Peu importait à Dieu que la Première Puissance mondiale eût en sa possession un équipement militaire abondant et récent, qui lui permettait de dominer la terre habitée de ce temps-là. La sagesse et la civilisation avancées dont ce pays était si fier ne l’impressionnaient nullement, pas plus que le nombre considérable de ses dieux et de ses déesses. Au contraire, le culte que cette puissance mondiale civilisée rendait à ses divinités soulignait combien elle était dans l’erreur sur le plan religieux. Si Dieu dut s’occuper alors de cette puissance mondiale, c’est parce qu’elle s’était attiré sa défaveur. Comment cela?
5. Quelle menace pesait sur un peuple innocent qui résidait dans un pays habité par un autre groupe ethnique?
5 A-t-on vu à notre époque un puissant gouvernement nationaliste et militariste opprimer un peuple inoffensif? En réponse à cette question, plusieurs groupes ethniques opprimés nous viennent à l’esprit. Dès lors, nous devrions pouvoir comprendre le cas d’un peuple innocent de l’Antiquité qui fut soumis pendant des dizaines d’années à une oppression tyrannique dans le pays étranger où il résidait. Par rapport aux trois grands groupes dans lesquels la Bible partage la famille humaine, ces résidents étrangers étaient des Sémites installés dans un pays chamitique. Leurs oppresseurs finirent par vouloir commettre à leur endroit ce qu’on appellerait aujourd’hui un “génocide”, puisqu’ils cherchèrent à faire disparaître cette famille de Sémites, devenue un peuple nombreux mais qui n’avait aucune part active au gouvernement de ce pays chamitique.
6. La question à trancher était de quelle nature, et pourquoi?
6 À première vue, on peut penser qu’il s’agissait d’un problème racial, car les Chamites formant cette grande puissance mondiale ont pu craindre que ces nombreux résidents étrangers d’une race différente n’en viennent à constituer une menace militaire. Mais une étude plus approfondie de la situation nous permet de voir qu’en fait il s’agissait d’une affaire bien plus importante qu’un problème racial. La question à trancher était d’ordre religieux. N’en déplaise aux scientifiques athées de notre temps, l’histoire ancienne atteste indéniablement que la religion occupait une place prépondérante dans la vie des nations et de leurs chefs. Le peuple étranger résidant dans ce pays chamitique s’était caractérisé par un culte tout à fait particulier, ce qui explique pourquoi les meilleurs d’entre ses membres refusèrent d’adorer les nombreuses divinités de ce pays. La destruction de ce peuple d’origine sémite mettrait donc fin à sa religion, chose souhaitée par les prêtres des dieux du pays en question.
7. Quelles questions les oppresseurs chamitiques ont-ils pu soulever à propos du Dieu de ce peuple étranger, et quelle réponse devenait nécessaire?
7 À l’instar de centaines de millions d’Indiens de notre époque, les adorateurs des nombreuses divinités chamitiques ne comprenaient pas qu’un peuple étranger installé dans leur pays pût n’adorer qu’un seul Dieu, Créateur unique du ciel et de la terre. Pour eux, cette Divinité unique ne pouvait être le vrai Dieu vivant et tout-puissant, sinon il n’aurait pas permis que ses adorateurs soient opprimés et réduits en esclavage pendant plus de cent ans. Pourquoi ce Dieu permettait-il aux oppresseurs de réaliser leur projet nationaliste visant à exterminer ses adorateurs et son culte? Pourquoi n’avait-il pas déjà délivré ses serviteurs de leurs oppresseurs polythéistes? Ces questions étaient pertinentes. Si ce Dieu correspondait à l’idée que se faisait de lui son peuple opprimé, il devait y répondre. Il devait se faire connaître à cette nation chamitique, et, par voie de conséquence, à toutes les nations.
8. Ce Dieu devait-il aussi se faire connaître à ses adorateurs opprimés? Si oui, sur quelle base pouvait-il le faire?
8 En fait, ce Dieu ne devait-il pas se faire connaître aussi à ses propres adorateurs? Même à bon nombre de ceux-ci il a pu être un Dieu inconnub. Dans la situation difficile où ils se trouvaient au seizième siècle avant notre ère, ne devaient-ils pas savoir que Dieu existe, qu’il possède un nom propre le distinguant des dieux et des déesses de leurs oppresseurs, et qu’il est leur Dieu qui les reconnaît comme son peuple? Assurément! Pour leurs ancêtres, ce n’était pas un Dieu inconnu. Ils avaient même connu son nom personnel, bien qu’ils l’aient surtout reconnu comme le “Dieu tout-puissant”, à cause des choses qu’il avait accomplies en leur faveur. Dès lors, pourquoi ce peuple n’adorerait-il pas le Dieu de ses pères?
9. Pourquoi Dieu mesurait-il la durée de l’affliction de son peuple, et qu’allait-il faire maintenant pour son nom?
9 Dieu avait fait aux ancêtres de ce peuple des promesses merveilleuses qui étaient de la plus grande importance non seulement pour leurs descendants, mais pour tous les hommes. Puisqu’il avait annoncé l’affliction que ce peuple connaissait alors dans ce pays chamitique, serait-il logique de penser qu’il ignorait ce qui se passait? En fait, il mesurait la durée de cette affliction, car il avait prédéterminé et annoncé son termec. Ses adorateurs possédaient des annales indiquant l’âge et le nombre de générations de leurs ancêtres. S’ils avaient consulté ces écrits et bien calculé le temps, ils auraient su que le jour de leur délivrance approchait. Le temps fixé par Dieu était arrivé où il devait se faire connaître à eux comme leur Libérateur, couvrir son nom d’une gloire impérissable et prouver par des actes qu’il ne jure jamais de faire quelque chose qu’il ne peut accomplir. Les siècles passent, mais il reste toujours le Dieu tout-puissant. Son heure venue, on peut s’attendre à ce qu’il élève son nom au-dessus de tous les noms connus de l’histoire.
COMMENT LE FERA-T-IL?
10. Quelles questions ses adorateurs se posaient-ils, et pour montrer qu’il est Dieu, comment convenait-il qu’il y réponde?
10 Ceux qui croyaient encore que Dieu tient immanquablement ses promesses se posaient les questions suivantes: Comment le fera-t-il? Comment prouvera-t-il qu’il n’est pas un dieu mythique? Comment justifiera-t-il son existence? Que fera-t-il pour que son nom soit respecté, voire craint par toutes les nations de la terre? Manifestement, il ne pouvait le faire par un moyen banal; il devait employer des moyens que même nos savants modernes ne peuvent ni expliquer ni vérifier dans leurs laboratoires, des moyens tellement incroyables que les sceptiques les qualifieraient de mythiques et de légendaires. Même dans la génération présente, comment pourrait-il prouver qu’il est l’unique Dieu tout-puissant autrement que par une démonstration de sa puissance supérieure et de son intelligence scientifique? Dieu doit être en mesure d’accomplir des choses que les hommes ne peuvent faire, quelle que soit l’époque à laquelle ils vivent. Sinon, comment pourrait-il se dire Dieu? Logiquement on s’attendrait à le voir faire des prodiges qui dépassent les possibilités des prêtres-magiciens de tous les faux dieux. Il devrait se distinguer en accomplissant des choses inexplicables, des miracles!
11. Comment la source de ces miracles serait-elle identifiée, et comment Dieu se montrerait-il prévenant à l’égard des habitants de la terre?
11 Mais comment ces démonstrations miraculeuses de puissance seraient-elles attribuées sans équivoque possible au seul vrai Dieu vivant, d’autant plus qu’il est invisible et qu’il n’existe aucune idole ou image le représentant visiblement ou tangiblement? La vraie Source de ces miracles deviendrait évidente si Dieu les annonçait d’avance et les faisait faire par l’intermédiaire d’un représentant, porte-parole ou prophète humain qui parlerait et agirait en son nom. Il n’était pas nécessaire que ce Dieu tout-puissant et invisible se présente personnellement devant des créatures humaines dont les yeux et le corps sont trop fragiles pour supporter une confrontation directe avec le Créateur céleste du soleil, des milliards de galaxies d’étoiles et des sources des rayons cosmiques. Pour accomplir les prédictions faites en son nom par des porte-parole humains, il pourrait opérer à distance les miracles annoncés, assurant ainsi la sécurité des faibles créatures humaines qui risqueraient d’être détruites par une manifestation plus directe de sa puissance. Ainsi Dieu se montrerait prévenant à l’égard des habitants de notre petite planète.
12. Qui Dieu choisit-il pour parler et agir en son nom, et quelle est l’origine du nom de cet homme?
12 Les dieux-idoles de cet antique pays chamitique avaient leurs prêtres-magiciens et d’autres représentants officiels, dont les notables Jannès et Jambrèsd. Quel personnage historique le Dieu non idolâtrique envoya-t-il pour parler et agir en son nom? L’homme choisi n’était pas inconnu dans ce pays chamitique méridional. En fait, il y était né quatre-vingts années auparavant. C’était donc un vieillard, vraisemblablement trop âgé pour être identifié au fugitif qui avait quitté le pays voilà quarante ans, et que les notables auraient pu se croire en droit de faire mourir comme homicide. Alors qu’il venait de naître, ils avaient cherché à le faire mourir dans leur fleuve sacré, l’une des divinités qu’ils adoraient. Mais tandis que l’enfant se trouvait dans une arche de joncs qui flottait près de la rive, il fut tiré de là par la fille attendrie du souverain du pays. Par pitié elle adopta ce beau garçon et lui donna le nom de Môshéh ou, en français, Moïse, nom approprié puisqu’il signifie “tiré” ou “sauvé des eaux”. Ce fut là une défaite pour le dieu-fleuve qui n’avait pas réussi à l’engloutire.
13. Comment Moïse fut-il élevé, et pourquoi s’enfuit-il du pays?
13 Apparemment sans se rendre compte de la manœuvre, la fille du souverain confia le nourrisson à la mère de celui-ci, Jokébed, pour qu’elle l’allaite et l’élève en attendant qu’il soit assez âgé pour vivre au palais du souverain. Avec grandeur d’âme, elle allait à l’encontre de la cruelle politique de génocide que son père appliquait aux résidents étrangers réduits en esclavage dans ce pays. Ainsi, l’enfant menacé de mort fut protégé des oppresseurs de son peuple, et il reçut l’instruction non dans le culte des nombreux faux dieux du pays, mais dans celui du Dieu de son père Amramf. Bien que Moïse ait passé presque quarante années de sa vie à la cour du souverain et qu’il fût instruit dans toute la sagesse de ce pays, cet homme destiné à jouer un rôle important dans l’histoire resta profondément attaché à son peuple par le sang et par la religion. Un jour, indigné des mauvais traitements infligés à ses frères asservis, Moïse essaya de se mettre à la tête d’un mouvement de libération. Ayant versé du sang, il dut s’enfuirg.
14. Lorsque Moïse se présenterait comme le chef de son peuple opprimé, quelles questions celui-ci lui poserait-il pour se rassurer?
14 Qu’est-ce qui amena un vieillard de quatre-vingts ans à quitter le pays où il s’était réfugié et à retourner dans celui des oppresseurs de son peuple, qui avaient cherché à le faire mourir? N’avait-il pas déjà échoué comme libérateur? Mais cette fois c’était Dieu qui allait délivrer ceux qui l’adoraient malgré leur longue détresse. À présent, Moïse serait presque un étranger parmi son peuple. Certes, sa sœur aînée Miriam et son frère Aaron habitaient toujours au pays de la servitude, mais il serait obligé de se faire connaître à la plupart des membres de son peuple. Ils lui demanderaient: “Pourquoi êtes-vous revenu? Qui vous a envoyé?” S’il se présentait à eux en son propre nom comme libérateur, ils ne l’accepteraient pas, pas plus qu’ils ne l’avaient accepté la première fois. C’est seulement s’il se présentait au nom de leur Dieu et Libérateur qu’ils l’accepteraient comme leur chef visible. Mais comment s’appelait ce Dieu qui l’envoyait? Comment Moïse pouvait-il prouver que ce Dieu l’avait chargé de les conduire vers la liberté? Ce Dieu avait-il changé de nom?
15. Où et comment Dieu ordonna-t-il à Moïse de retourner au pays des oppresseurs?
15 Dieu, qui envoyait Moïse, savait que son peuple en proie aux doutes se demandait pourquoi le Dieu de ses ancêtres permettait depuis si longtemps qu’il soit maltraité. Il savait donc que Moïse aurait à répondre aux questions précitées. Non dans un pays mythique, mais dans un désert situé au pied du mont Horeb, dans la péninsule Sinaïtique, Dieu, par une manifestation miraculeuse, ordonna à Moïse de retourner au pays des oppresseurs. Que devrait-il dire lorsqu’il se présenterait pour la première fois à son peuple? Par l’intermédiaire d’un ange invisible, Dieu lui parla du milieu d’un buisson épineux qui brûlait miraculeusement dans le désert. D’après la Bible de Crampon, édition de 1905, Moïse devait expliquer sa mission en ces termes:
16. Comment Moïse devait-il expliquer son retour à son peuple?
16 “Tu parleras ainsi aux enfants d’Israël: Jéhovah, Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’envoie vers vous. C’est là mon nom pour l’éternité; c’est là mon souvenir de génération en génération. Va, rassemble les anciens d’Israël et dis-leur: Jéhovah, Dieu de vos pères, m’est apparu, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, en disant: Je vous ai visités, j’ai vu ce qu’on vous fait en Égypte, et j’ai dit: Je vous tirerai de l’oppression de l’Égypte et vous ferai monter dans le pays des Chananéens, des Héthéens, des Amorrhéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens, dans un pays où coulent le lait et le miel. Ils écouteront ta voix, et tu iras, toi et les anciens d’Israël, vers le roi d’Égypte.” — Exode 3:15-18.
17. Comment le pharaon d’Égypte réagit-il lorsque Moïse lui demanda de libérer les Israélites? Aussi, qu’est-ce que Dieu fut obligé de faire?
17 Moïse obéit courageusement à Jéhovah, le Dieu de ses ancêtres. Par des signes miraculeux que Jéhovah lui fit accomplir, il prouva aux Israélites que le Dieu libérateur l’avait envoyé pour les conduire vers la liberté. Leur libération aurait pu s’effectuer sans difficulté si les Égyptiens, accédant à la demande impérative de Jéhovah, avaient cessé de les opprimer et les avaient affranchis, leur permettant d’aller occuper la Terre promise ruisselant de lait et de miel. Mais le pharaon d’Égypte repoussa avec dédain la demande instante qui lui fut adressée au nom du vrai Dieu vivant, en répondant: “Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix en renvoyant Israël?” Pour défier Jéhovah et montrer qu’il le considérait comme une nullité, le pharaon idolâtre ajouta: “Je ne connais pas du tout Jéhovah et, d’autre part, je ne vais pas renvoyer Israël.” Dès lors que Pharaon, à la tête de la meilleure armée du monde antique, s’obstinait dans sa décision, il ne restait d’autre solution que de lui faire connaître Jéhovah par la force, de l’obliger à reconnaître que Jéhovah était le Dieu qui exigeait la libération de son peuple. Pharaon ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même!
18. À cause de la situation nationale qui s’était développée, quel dessein Dieu annonça-t-il aux nations, et quelle question les nations modernes feraient-elles bien de se poser?
18 Les chefs politiques du vingtième siècle adoptent-ils l’attitude reflétée par la réponse que ce pharaon donna en 1514/1513 avant notre ère, selon Exode 5:1, 2? À cause de la situation nationale qui se développa en ces temps bibliques, Dieu prévint les nations politiques qu’il avait résolu de les contraindre à le connaître. Or, les nations modernes devraient elles aussi écouter et s’appliquer cette déclaration du dessein divin. Elles feraient bien de se demander sérieusement si elles ne sont pas préfigurées par l’antique pays des pharaons au sujet duquel Jéhovah déclara à Moïse: “Assurément les Égyptiens sauront que je suis Jéhovah, quand je tendrai ma main contre l’Égypte et que je ferai vraiment sortir du milieu d’eux les fils d’Israël.” — Exode 7:1-5.
19. Quelle fut la première des dix plaies destinées à obliger le pharaon à reconnaître que Jéhovah est Dieu?
19 En outre, Jéhovah ordonna à Moïse de prévenir le pharaon rebelle en ces termes: “À ceci tu sauras que je suis Jéhovah. Voici que je frappe avec la baguette qui est dans ma main, sur l’eau qui est dans le Nil, et assurément elle se changera en sang.” Effectivement, c’est ce qui se produisit. Ce fut la première des dix plaies par lesquelles les Égyptiens au cœur dur et obstiné apprirent à leurs dépens que Jéhovah est le vrai Dieu. — Exode 7:17-25.
20. Le peuple de Moïse fut-il touché par les deux premières plaies? Aussi, quel doute le pharaon a-t-il pu avoir à propos de Jéhovah?
20 La première plaie, qui changea en sang les eaux du Nil et de ses canaux, ne fut pas envoyée directement contre le peuple de Moïse, qui habitait isolé dans le pays de Goschen, au nord-est de l’Égypte. Néanmoins, les Israélites furent touchés par cette plaie qui frappa tout le pays d’Égypte pendant sept jours. Ils savaient cependant que Jéhovah ne les punissait pas; en souffrant avec les Égyptiens, ils pouvaient mesurer la sévérité du coup porté contre leurs oppresseurs. Il en fut de même de la deuxième plaie, celle des grenouilles qui couvrirent l’Égypte, y compris le pays de Goschen (Exode 7:19 à 8:15). Le pharaon a pu se consoler en voyant que le peuple de Moïse souffrait des plaies tout comme les Égyptiens. Il a pu douter que Jéhovah puisse protéger son peuple, les Israélites, des plaies que les prêtres-magiciens d’Égypte semblaient pouvoir imiter. Cela mettait donc Jéhovah au défi d’agir. Serait-il à la hauteur de cette situation?
21. Que durent admettre les prêtres d’Égypte après la troisième plaie, et pourquoi?
21 Les deux premières plaies ne réussirent pas à adoucir le cœur du pharaon. Au contraire, lorsque Jéhovah écouta ses cris, ce souverain insolent s’endurcit de plus en plus. Une troisième plaie devint donc nécessaire. Des moustiques envahirent toute l’Égypte. Impuissants à opérer un prodige semblable, donc incapables d’attribuer cette plaie à un de leurs dieux-démons, les prêtres-magiciens se virent obligés de dire au pharaon: “C’est le doigt de Dieu!” On remarquera qu’ils ne dirent pas: “C’est le doigt de Jéhovah!” Évitèrent-ils exprès de prononcer le vrai nom de Dieu? Quoi qu’il en soit, leur mépris du nom du vrai Dieu ne changea en rien les faits et ne sauva pas non plus ces magiciens. — Exode 8:16-19.
PROTÉGÉS PAR LE CULTE DU VRAI DIEU
22. Quelle question se posait à propos du pouvoir du vrai Dieu de protéger ses adorateurs, et la quatrième plaie fournit-elle la réponse à cette question?
22 Était-il possible d’être protégé grâce au culte du vrai Dieu au nom détesté? Une réponse positive à cette question fut donnée par la manière dont la quatrième plaie frappa l’Égypte. Lisons le récit historique rapporté dans Exode 8:20-24:
23. En quels termes Moïse devait-il annoncer la quatrième plaie, et que se produisit-il?
23 “Alors Jéhovah dit à Moïse: ‘Lève-toi de bon matin et place-toi devant Pharaon. Voici qu’il sort vers l’eau! Et tu devras lui dire: “Voici ce qu’a dit Jéhovah: ‘Renvoie mon peuple pour qu’il me serve. Mais si tu ne renvoies pas mon peuple, voici que j’envoie les taons sur toi, et sur tes serviteurs, et sur ton peuple, et dans tes maisons; et les maisons d’Égypte seront pleines de taons et aussi le sol sur lequel ils sont. Et assurément je rendrai distinct, en ce jour-là, le pays de Goschen, où se tient mon peuple, en sorte qu’il n’y ait point là de taons, afin que tu saches que je suis Jéhovah au milieu de la terre. Et j’établirai vraiment une démarcation entre mon peuple et ton peuple. Demain ce signe aura lieu.’”’ Alors Jéhovah fit ainsi; et de gros essaims de taons commencèrent à pénétrer dans la maison de Pharaon et dans les maisons de ses serviteurs et dans tout le pays d’Égypte. Le pays se trouva ravagé à cause des taons.”
24. Par quels moyens le pharaon devait-il apprendre que Jéhovah est le vrai Dieu, et après quoi permit-il au peuple de Jéhovah de partir?
24 Ainsi, par deux moyens, le pharaon au cœur insensible dut apprendre de nouveau que Jéhovah est le vrai Dieu: premièrement par la plaie des taons, venue elle aussi par “le doigt de Dieu”; deuxièmement par la séparation miraculeuse du peuple de Jéhovah, les Israélites, qui fut protégé des taons. Le pharaon a dû apprendre ces choses, si toutefois il s’enquit de la situation au pays de Goschen, comme il le fit lors de la plaie suivante qui frappa d’une peste mortelle toutes sortes de bestiaux appartenant aux Égyptiens. En effet, confirmant que le roi d’Égypte s’assura si Jéhovah avait vraiment fait une distinction entre le bétail des Israélites et celui des Égyptiens, la Bible déclare: “Alors Pharaon envoya voir et voici que pas une seule bête du bétail d’Israël n’était morte.” (Exode 9:7). Même cela ne suffit pas pour que le pharaon obstiné apprenne à connaître Jéhovah. Ce ne fut qu’après la dixième et dernière plaie, qui tua son fils premier-né et les premiers-nés de tous les Égyptiens, qu’il se laissa fléchir et permit au peuple de Jéhovah de partir. C’était sa faute si lui et ses sujets durent apprendre à leurs dépens à connaître Jéhovah.
25. Comment Dieu allait-il encore se procurer de la gloire aux dépens du pharaon, et que devaient reconnaître les Égyptiens?
25 Mais le Dieu des miracles n’avait pas fini d’obliger Pharaon et ses sujets à apprendre qu’il est Jéhovah. Quelque temps après leur départ, les Israélites et leurs premiers-nés, hommes et bêtes, établirent leur camp sur le rivage occidental de la mer Rouge, près du fond du golfe de Suez, “en vue de Baal-Zéphon (‘Seigneur du Nord’ ou ‘Seigneur de la tour de garde’)”. Jéhovah résolut de se faire connaître mieux encore à ses ennemis près de cet endroit-là. Il déclara à Moïse: “Alors Pharaon dira assurément au sujet des fils d’Israël: ‘Ils errent, en pleine confusion, dans le pays. Le désert s’est refermé sur eux.’ Je laisserai donc s’obstiner le cœur de Pharaon, et assurément il les poursuivra, et je me procurerai de la gloire par le moyen de Pharaon et de toutes ses forces militaires; et assurément les Égyptiens sauront que je suis Jéhovah.” — Exode 14:1-4.
26. Quel châtiment mérité Jéhovah allait-il infliger aux Égyptiens, et dans quel but?
26 Les Israélites semblaient perdus, acculés à la mer Rouge avec les forces militaires égyptiennes lancées à leur poursuite, mais en réalité ce furent les Égyptiens qui s’étaient laissé prendre au piège et qui allaient être détruits. Par une dernière leçon, ils devaient apprendre à connaître Jéhovah. Celui-ci allait leur infliger le châtiment qu’ils méritaient. Lorsque Jéhovah informa Moïse qu’il ouvrirait pour les Israélites un couloir à travers la mer Rouge, leur permettant de gagner la rive orientale en toute sécurité, il expliqua son dessein en ces termes: “Quant à moi, voici que je laisse s’obstiner le cœur des Égyptiens pour qu’ils entrent derrière eux et que je me procure de la gloire par le moyen de Pharaon et de toutes ses forces militaires, de ses chars de guerre et de ses cavaliers. Et assurément les Égyptiens sauront que je suis Jéhovah quand je me procurerai de la gloire par le moyen de Pharaon, de ses chars de guerre et de ses cavaliers.” — Exode 14:15-18.
27. Quelle situation amena les Égyptiens à prononcer le nom de Jéhovah, et pourquoi était-il trop tard?
27 Cette nuit-là, éclairés par la lune de Pâque, les centaines de milliers d’Israélites passèrent sur le lit de la mer Rouge, entre les murailles d’eau suspendues miraculeusement de chaque côté. Vers le matin, Jéhovah permit aux forces militaires égyptiennes de poursuivre les Israélites sur le fond asséché de la mer. Lorsque le Dieu d’Israël entrava la progression des Égyptiens, ils commencèrent à pressentir le danger et à comprendre qu’ils luttaient contre Jéhovah. Ils finirent par prononcer son nom, en se disant: “Fuyons loin de tout contact avec Israël, car Jéhovah combat assurément pour eux contre les Égyptiens.” Mais c’était trop tard. Jéhovah les avait pris au piège. Le récit déclare:
28. Ce jour-là, comment Jéhovah délivra-t-il Israël de la main des Égyptiens?
28 “Pendant tout ce temps les Égyptiens fuyaient pour ne pas la rencontrer [la mer], mais Jéhovah se débarrassa des Égyptiens au milieu de la mer. Et les eaux revenaient. Finalement elles recouvrirent les chars de guerre et les cavaliers qui appartenaient à toutes les forces militaires de Pharaon et qui étaient entrés derrière eux dans la mer. Il n’en resta pas même un seul. Quant aux fils d’Israël, ils marchaient sur de la terre ferme au milieu du lit de la mer, et les eaux étaient pour eux une muraille à leur droite et à leur gauche. Ainsi donc, ce jour-là, Jéhovah sauva Israël de la main des Égyptiens, et Israël vit les Égyptiens morts sur le bord de la mer.” — Exode 14:21-30.
[Notes]
a Citation des paroles du prophète Moïse (Psaume 90:4). Voir aussi II Pierre 3:8.
b Voir la prophétie d’Ézéchiel, chapitre 20, versets 6-10.
c Voir le premier livre de Moïse (Genèse), chapitre 15, versets 12-14.
d Voir la seconde lettre à 2 Timothée, chapitre trois, verset huit.
e Voir le livre de l’Exode, chapitre premier, verset vingt-deux, jusqu’au chapitre deux, verset dix Ex 1:22 à 2:10.
f Voir le livre de l’Exode, chapitre six, verset vingt.