Chantez et faites entendre des sons joyeux !
L’EXÉCUTION était excellente. Le jeune garçon observait les musiciens avec une attention profonde, tout entier aux gestes des nombreux instrumentistes. “ C’était vraiment merveilleux, n’est-ce pas grand-mère ? ” “ Oui ! André, c’est l’un des précieux dons que l’homme reçut de Dieu, le don et le talent de la mélodie, l’art d’exprimer en musique et en chants toutes ses émotions. Mais, comme pour tous les talents de l’homme, si innés qu’ils soient, il faut les cultiver et les former. Aujourd’hui, dans le cercle familial, on joue moins de la musique et l’on chante moins ; c’est si facile de tourner le bouton de la radio ou de mettre un disque sur le pick-up pour entendre les musiciens professionnels, plutôt que d’écouter un amateur à la maison. ”
“ Grand-mère, je suppose que les hommes ont toujours chanté, mais je me demande quand ils commencèrent à faire de la musique. ”
“ À travers les siècles, la musique et le chant semblent avoir joué un rôle significatif dans les événements marquants et joyeux. La Bible se réfère de nombreuses fois à des cantiques, au chant et à des instruments de musique. Voyons donc ce que nous pouvons y trouver !
“ Il est tout naturel de supposer que le premier homme, Adam, et sa femme, Ève, chantaient de joie, de la simple joie de vivre dans la perfection, le murmure de l’eau et le chant des oiseaux leur donnant la note. Leurs enfants, bien que nés imparfaits, apprirent vite l’art d’unir ces sons pour créer des compositions offrant une facture et une signification bien définies, conformément aux lois de la mélodie, de l’harmonie et du rythme. Grâce à son pouvoir créateur, à la force de ses émotions, l’homme vit les innombrables possibilités de combiner ces sons et de produire d’expressives mélodies.
“ L’homme apprit donc rapidement l’art de fabriquer des instruments qui marquaient le rythme et accompagnaient les mélodies qu’il avait créées, car nous lisons au sujet de Jubal, au début de l’histoire de l’humanité : “ Il fut le père de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau. ” (Gen. 4:21). Laban parle de chants, du tambourin et de la harpe (Gen. 31:27). Un grand événement historique célébré par des chants fut la délivrance d’Israël près de la mer Rouge. Les Israélites semblaient pris au piège par les Égyptiens, qui s’en approchaient dangereusement, mais Dieu fraya miraculeusement dans les eaux un chemin pour son peuple ; celui-ci traversa la mer à pied sec et parvint en lieu sûr. Là il vit le bras puissant de Jéhovah qui s’était levé en sa faveur. Remplis d’une ineffable gratitude et d’une indicible crainte, tous éclatèrent en un magnifique chant de louange et de triomphe : “ Alors Moïse et les enfants d’Israël chantèrent ce cantique à Jéhovah ; ils dirent : Je chanterai à Jéhovah, car il a fait éclater sa gloire : Il a précipité dans la mer cheval et cavalier. Marie (...) prit à la main un tambourin, et toutes les femmes vinrent à sa suite avec des tambourins et en dansant. Marie répondait aux enfants d’Israël : Chantez Jéhovah, car il a fait éclater sa gloire : Il a précipité dans la mer cheval et cavalier. ” — Ex. 15:1, 20, 21, AC.
“ C’est le plus ancien des cantiques consignés et préservés pour nous dans la Bible. Le deuxième par ordre de date, celui de Débora et de Barak, est rapporté dans le cinquième chapitre du livre des Juges. Ce chant magnifie Jéhovah, décrit une grande délivrance de sa part et montre le lien unissant Dieu et l’homme grâce à la musique et au chant.
“ Quand nous pensons à la musique et au chant rapportés dans la Bible, immanquablement David nous vient à l’esprit. Il fut l’un des premiers musiciens, car il composa, joua et chanta des cantiques, organisa un orchestre et un chœur merveilleux pour adorer Jéhovah dans le sanctuaire. ”
“ Grand-mère, je me demande de quels instruments se composait l’orchestre de ce lointain passé ? ”
INSTRUMENTS DE MUSIQUE DE LA BIBLE
“ Eh bien ! Nous jetterons un regard sur les divers instruments, que nous classerons en trois catégories : Les instruments de percussion, les instruments à vent et les instruments à cordes. Certains étaient tout à fait primitifs ; d’autres, d’une singulière beauté. L’archéologie nous a révélé bien des choses du passé reculé.
“ Voyons en premier lieu les instruments à percussion. D’abord le tambourin. C’était un petit tambour à une seule peau. Il était formé d’un disque légèrement bombé en bois recouvert de peau d’un seul côté et que l’on frappait des doigts ou de la main. Son âge remonte très loin. On l’utilisait fréquemment dans les fêtes familiales ; c’étaient le plus souvent les femmes qui en jouaient pour accompagner les chants et marquer le temps pour les danses. C’est probablement la raison pour laquelle nous ne le trouvons pas dans l’orchestre du temple, puisque les femmes restaient derrière, dans la Cour des femmes. C’est probablement de cet instrument que jouaient Marie et ses suivantes, ainsi que la fille de Jephthé lorsqu’elle sortit à la rencontre de son père pour célébrer sa victoire sur les Ammonites.
“ Viennent ensuite les cymbales. Composées de deux parties distinctes, elles sont faites de disques de cuivre, concaves, certains presque plats, d’autres consistant en cônes creux destinés à être frappés l’un contre l’autre. Asaph, premier musicien de David, était un cymbalier professionnel. Sous Esdras, 128 joueurs de cymbales de la famille d’Asaph revinrent de l’exil.
“ Les instruments à vent étaient surtout des flûtes, des chalumeaux et des cors. Le simple chalumeau était tenu verticalement et comportait à l’un des bouts une embouchure par laquelle on faisait parler l’instrument. Il en existait un autre dont on jouait comme d’une flûte et que l’on tenait de la même manière. On se servait de chalumeaux se composant de un, deux ou davantage de roseaux. On les utilisait dans l’orchestre pour accompagner les joyeux chants et les louanges religieuses, mais les prêtres en interdirent l’usage dans le temple, à cause des associations païennes.
“ La trompette et le cor, instruments à vent, étaient faits de cornes de bœufs ou de béliers ou de cornes artificielles. Plus tard, on les fit d’argent et d’autres métaux. On en jouait pour rassembler l’armée ou sonner l’alarme ; et les prêtres s’en servaient pour annoncer les fêtes. La trompette proclamait l’avènement du roi et le début de l’année du jubilé. À la dédicace du temple, 120 trompettes d’argent furent utilisées. ”
INSTRUMENTS À CORDES
“ Nous en venons maintenant aux instruments à cordes. Ils se composaient d’un coffre de bois et de cordes de boyau ; on en jouait avec les doigts ou un plectre de bois, d’ivoire ou de métal. La harpe, d’un usage courant, était un instrument à cordes de forme triangulaire, dont les cordes étaient tendues entre la table d’harmonie et le manche courbé et pincées avec les doigts. Il y en avait de deux sortes. La plus grande, de la hauteur d’un homme, était richement sculptée, de forme élégante et touchée des deux mains. La plus petite, portable, était en vogue en Israël. On pouvait la suspendre au cou, la porter sur soi ou la mettre sur un tabouret pour en jouer. C’était l’instrument dont jouait Jubal. David toucha habilement de la harpe pour calmer Saül pendant ses accès de folie. C’était l’instrument que, dans leur affliction, les Israélites en exil accrochaient aux saules de Babylone.
“ Le psaltérion ressemblait à la harpe. Il était accordé sur le registre du soprano tandis que la harpe l’était sur l’octave inférieure. Les deux instruments s’harmonisaient donc parfaitement dans l’orchestre. Les cordes étaient de boyau ; l’une des variétés en comptait dix. Un expert en la matière décrit le psaltérion comme étant de forme triangulaire ; un autre, comme ayant la table d’harmonie au-dessus des cordes.
“ David était connu comme le “ chantre agréable d’Israël ”. (II Sam. 23:1.) Il fit monter l’arche de l’alliance à la ville de David, avec accompagnement de chants, de lyres, de harpes, de tambourins, de castagnettes et de cymbales. Il composa de nombreux cantiques de louange et de prière, lesquels sont rapportés pour nous dans les Psaumes ; ils étaient chantés, accompagnés de la harpe et du psaltérion. Il est certain que nul autre recueil de chants n’a été mieux connu ni lu davantage que celui-là. Traduits en plusieurs centaines de langues, ils ont été chantés depuis plus de 3 000 ans. Nul autre cantique ne révèle comme ceux-là les émotions du cœur : la foi et la confiance, la douleur et le désespoir, l’espérance et l’assurance, l’exultation et la contrition. Nulle part ailleurs, Jéhovah n’est l’objet de tant de révérence et de bénédictions, de supplications et de prières, de louanges et d’adoration.
“ Trois chefs de musique, Asaph, Héman et Jeduthun, prêtèrent leur concours à David. Sous son règne, le chœur des chantres et des musiciens comptait 4 000 membres (I Chron. 23:5). 288 d’entre eux étaient des musiciens d’élite, soutenus par un corps d’assistants moins habiles. Ils étaient divisés en vingt-quatre classes, comprenant chacune douze excellents musiciens. L’orchestre se composait d’instruments à cordes et de cymbales. On sait peu de chose du caractère de la musique. Les Hébreux avaient une gamme de huit notes. Leurs chœurs sacrés chantaient probablement tous la même simple mélodie, toutefois les chœurs étaient divisés en deux parties dont l’une était à une octave supérieure et qui représentaient les voix masculine et féminine. Plusieurs psaumes étaient composés de telle sorte que les chanteurs se répondaient. ”
“ Il aurait été intéressant d’assister à l’une des fêtes en Israël, n’est-ce pas, grand-mère ? ”
“ Certainement. Nous aurions vécu des instants émouvants. Représente-toi l’inauguration du temple de Salomon, telle qu’elle est rapportée dans II Chroniques, au chapitre cinq ! Tout Israël est là ! La plupart des adorateurs présents passent la nuit en plein air, sur le mont des Oliviers et aux alentours de la ville. L’aube se lève ; le son de la trompette d’argent retentit sur les collines environnantes. Un grand frisson d’allégresse et d’attente heureuse agite le camp qui s’éveille, tandis que les gens se lèvent et se préparent pour ce jour mémorable. L’arche de l’alliance va être amenée dans le Très-Saint et la dédicace du nouveau temple va commencer. De tous côtés, une foule immense se dirige vers le lieu où se dresse le temple, elle chante probablement à l’unisson tout en montant ; les femmes et les jeunes filles ont leurs tambourins, les hommes, fort nombreux, portent leur harpe ou leur luth, leur flûte ou leur chalumeau.
“ L’orchestre et le chœur ont pris place à l’est de l’autel. Les participants sont vêtus de fin lin et portent des cymbales et des instruments à cordes, cithares, psaltérions, lyres et harpes gracieuses. Cent vingt prêtres les soutiennent ; portant des vêtements impeccables, chacun d’eux tient une trompette d’argent luisante. Écoutez ! Les trompettes d’argent sonnent, le silence descend sur la foule qui attend, les cymbales résonnent tandis que le chef de musique donne le premier accord. Le puissant orchestre joue le principal refrain. Les chanteurs lévites, par centaines, élèvent leurs voix dans un glorieux chant de louange. Lorsqu’ils “ firent retentir les trompettes, les cymbales et les autres instruments de musique, et célébrèrent Jéhovah (...) la gloire de Jéhovah remplissait la maison de Dieu ”. — II Chron. 5:13, 14, AC.
GLORIFIER JÉHOVAH AUJOURD’HUI
“ Aujourd’hui, les témoins de Jéhovah le glorifient en chantant “ le cantique nouveau ” et en proclamant de maison en maison le message du royaume établi de Dieu. Les témoins de Jéhovah reconnaissent donc que l’exercice de la vraie adoration est la chose de toute première importance et qu’elle l’emporte sur le chant et la musique. Ils évitent la cagoterie et le sectarisme dans leurs louanges, s’attachant à la langue pure de la Bible. Dans leurs réunions d’assemblées et dans leurs grands rassemblements, ils chantent à Jéhovah de joyeux chants de louange avec enthousiasme. Lors de l’Assemblée internationale de la volonté divine des témoins de Jéhovah, qui s’est tenue à New-York, au Yankee Stadium et dans les Polo Grounds, en 1958, il y avait deux orchestres, se composant chacun d’une centaine de musiciens professionnels. C’étaient des orchestres complets, avec des instruments à cordes, des cuivres, des bois et des instruments à percussion, y compris des timbales et des harpes.
“ Bientôt, par son Roi Jésus-Christ, Jéhovah accomplira un acte de délivrance semblable en faveur de son peuple, comme autrefois, à la mer Rouge. Lorsque Harmaguédon aura atteint son point culminant, les survivants feront monter vers leur tout-puissant Libérateur des chants de louange, de triomphe et de gratitude. ”
“ Avec une telle perspective, il vaut la peine qu’un chrétien fasse des efforts aujourd’hui, n’est-ce pas, grand-mère ? ”
“ Certainement ! Et quand le nom de notre grand Dieu sera réhabilité, nous pousserons des cris de joie et chanterons avec le psalmiste : “ Louez-le au son de la trompette ! Louez-le sur la harpe et la cithare ! Louez-le dans vos danses avec le tambourin ! Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau ! Louez-le avec les cymbales au son clair ! Louez-le avec les cymbales retentissantes ! Que tout ce qui respire loue Jéhovah ! Alleluia (Louez Jah, Da). ” — Ps. 150:3-6, AC.