La domination de la mort comme roi
“ Cependant la mort a régné (la mort a dominé comme roi, NW) depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir. ” — Rom. 5:14.
1. Quelles preuves y a-t-il de la domination de la mort ? Quand débuta-t-elle ?
LORSQU’ON dirige ses regards de long en large sur cette belle terre, sur les monts et les vallées, partout où la vie se manifeste, on aperçoit aussi des monuments funéraires. Dans les environs de chaque ville, de chaque village et de chaque bourgade, le long de belles chaussées, votre regard tombe sur des plaques commémoratives, des croix ou des tombes, attestant la domination de la mort comme roi. À part cela, il y a des milliers de défunts non comptés, dont personne ne se souvient, aucune pierre ni statue ne désignant l’endroit où ils reposent. Ils sont soit dans un champ de bataille, un désert, un champ de neige ou l’étendue infinie de la mer. Ceux qui les connaissaient ne sont plus parmi nous pour nous le dire. Le séjour des morts est réellement une des trois choses qui n’est jamais rassasiée (Prov. 30:15, 16). Mais considérons en outre la durée apparemment illimitée de la domination de ce souverain. Nos ancêtres reconnaissaient tous sa royauté. En remontant au premier couple humain nous constatons que de son temps la domination de cet indésirable gouvernement royal fut reconnue et vit le jour.
2. Quel est le dessein de Jéhovah à l’égard de l’homme et de la terre ?
2 Toutefois, le dessein du Créateur ne consistait pas à ce que la mort balaie le pays et que ses proies soient toujours plus nombreuses. Il ne trouve aucun plaisir à la mort, mais préférerait que même le méchant se détourne de sa voie et vive (Ézéch. 18:32 ; 33:11). Les larmes, les angoisses, les familles déchirées, le tout engendré par les maladies, les plaies, les famines et l’épée, n’auraient jamais existé sans ce funeste conspirateur et ses deux complices. Si on avait obéi au sage commandement du Créateur et si ses enfants terrestres avaient gardé dans leur cœur leur amour envers Jéhovah, le monde d’aujourd’hui serait composé d’hommes et de femmes heureux, sains et mûrs. Ils trouveraient leur plaisir à instruire de joyeux enfants, aucune trace de péché, de tristesse, de souffrance, de mort et d’imperfection n’existerait. Comment savons-nous ces choses ? Le livre le plus ancien et le plus véridique du monde, les saintes Écritures, révèle que tel était le dessein du Créateur. Il déclare : “ Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. ” (Gen. 1:27, 28). Il a décidé que la terre serait habitée à tout jamais. “ Car ainsi parle Jéhovah, qui a créé les cieux, lui, le Dieu qui a formé la terre et qui l’a achevée, qui l’a fondée lui-même et qui n’en a pas fait un chaos, mais l’a formée pour être habitée : Je suis Jéhovah, et il n’y en a point d’autre. ” (És. 45:18, Cr 1905). Son dessein se réalisera. — És. 66:1 ; 60:13 ; 11:9.
3. Qui est responsable de la domination de la mort ? Quel désir ambitieux poursuivit-il ?
3 Mais, demandera quelqu’un, qui donc provoquait le changement de la condition idéale et parfaite en le lamentable chaos tel qu’il existe aujourd’hui dans le monde ? Satan le Diable, le funeste conspirateur, qui est à l’origine du mal, ne prévit pas les conséquences définitives de ses actions iniques. Il résolut de satisfaire ses ambitions illégitimes et égoïstes et de montrer à d’autres ce dont il était capable. Cette ambition, cette cupidité extrême, l’a dévoré et a fait d’une créature parfaite qu’il était à l’origine une créature ne se souciant point des souffrances et de la misère occasionnées par son avidité. Le moment vint où, au lieu de représenter loyalement son Créateur et d’utiliser sa haute position pour inciter les créatures terrestres — qui lui étaient soumises — à l’obéissance et à la juste adoration de Jéhovah, il décida de les amener à lui rendre leurs hommages. Sottement vaniteux, il raisonnait selon sa sagesse corrompue, pensant que sa propre beauté, don de son Créateur, méritait une telle reconnaissance. Désirant ardemment être admiré et adoré il jura qu’il se ferait l’égal du Très-Haut. — Ézéch. 28:14-17.
4. Comment le Diable mit-il son dessein à exécution ? Qu’est-ce qui incita Ève à céder ?
4 Pour atteindre son but Satan était disposé à devenir un calomniateur, un trompeur, un adversaire de Jéhovah et un dévorateur, comme il ressort des noms Diable, serpent, Satan et dragon. En tirant avantage de sa position élevée, en agissant avec une extrême finesse et en communiquant son message par le serpent visible, il promit à la première femme qu’en suivant ses conseils elle obtiendrait beaucoup plus que ce que lui avait donné un dieu sur lequel on ne saurait compter. Si elle s’indigna ou non lorsqu’on lui donna à entendre qu’elle devrait se méfier du Père céleste est sans importance et le récit n’en dit rien. Ce qui importe c’est qu’elle céda à l’attrait du prix qu’elle espérait recevoir et viola le commandement. Le disciple Jacques écrit : “ Mais chacun est tenté en étant attiré et amorcé par sa propre convoitise. Puis la convoitise, lorsqu’elle est devenue fertile, donne naissance au péché ; à son tour, le péché, après avoir été accompli, enfante la mort. ” (Jacq. 1:14, 15, NW). Il est évident qu’Ève ne réfléchit pas mûrement à la question de savoir si l’autorité qui lui faisait cette promesse était digne de confiance, elle ne questionna pas non plus Adam, son chef, à ce sujet. Ses agissements prouvent son manque d’amour. Enchantée par la perspective qui s’offrait à elle, elle résolut de saisir le fruit défendu et d’inciter son mari à en faire de même.
5. a) Quelle décision Adam fut-il contraint de prendre et qu’est-ce qui l’incita à en prendre une mauvaise ? b) Qu’accomplit le conspirateur en détournant Adam et Ève du droit chemin ?
5 Après avoir réussi auprès d’Ève, l’astucieux adversaire en fit son instrument pour saper l’intégrité d’Adam. Elle était os de ses os et chair de sa chair. Lorsqu’elle invita Adam à manger du fruit, d’un seul coup il se rendit probablement compte des conséquences de la désobéissance de sa compagne. Il ne fut pas trompé. Quelles mesures son Créateur prendrait-il ? Perdrait-il immédiatement sa compagne humaine ? Pourquoi l’avait-elle enfermé dans pareil dilemme ? Lui céder signifiait désobéir à son Dieu. Il s’agissait de choisir entre l’amour et le devoir dus à Jéhovah d’une part et l’affection qu’il éprouvait pour sa compagne d’autre part, entre le Créateur et la créature, entre le fait de diriger sa vie selon des principes, c’est-à-dire selon les qualités dont Dieu l’avait doué, d’une part, et la passion, l’impérieux désir des sentiments humains, d’autre part. Adam, lui aussi, ne témoigna pas d’amour véritable pour son Créateur et prit une mauvaise décision. N’éprouvant ni reconnaissance ni appréciation pour Dieu, les deux premiers humains devinrent les complices du grand conspirateur. Satan réussit à jeter l’opprobre sur Jéhovah, dont la gloire est au-dessus de la terre et des cieux. Le Diable remplaça la vérité par le mensonge et fit disparaître de la terre la pure et véritable adoration. Jésus dit de lui : “ Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le père du mensonge. ” — Jean 8:44.
6. a) De quelle façon Jéhovah fut-il calomnié par les mensonges de Satan ? b) Comment Adam et Ève auraient-ils dû se comporter ? Comment agirent-ils et pourquoi ?
6 Considérons un instant la tactique employée dès le début par Satan. En prononçant ces paroles mensongères : “ Vous ne mourrez point ”, il implanta le doute, la méfiance et l’incrédulité dans l’esprit des premiers humains et abaissa ainsi l’incomparable et glorieux nom de Jéhovah, nom digne de louanges, au rang d’un vil exploiteur. Il accusa Dieu d’être un trompeur délibéré qui cherchait à tenir les hommes de court, raison pour laquelle on ne saurait lui faire confiance. Ces agissements révélèrent ce qu’il était devenu. Les enfants humains du Père céleste, entourés de tant de marques de son amour, de sa bonté et de sa sollicitude, rejetèrent-ils ces fallacieuses accusations ? S’écrièrent-ils : “ Serpent, il ne t’est pas permis d’appeler mon Père de cette façon ” ? Le récit ne nous permet pas de penser qu’il en fut ainsi. L’œuvre du trompeur fut accomplie avec une telle dextérité, il fit appel dans une si grande mesure à leurs intérêts personnels, qu’ils oublièrent leur meilleur ami et lui tournèrent le dos. Bien que n’ayant pas la moindre raison de mettre en doute la parole de Jéhovah, ils ne manifestèrent pas la foi nécessaire pour plaire à Dieu. Se voyant offrir une voie où ils pourraient jouir d’une liberté absolue, à proprement parler pratiquer la licence, ils s’y précipitèrent et commencèrent à devenir eux-mêmes des images de leur maître. Ayant choisi la voie d’un transgresseur, la mort devint leur roi. Il a été un souverain dur, inexorable, et tous les essais tentés par l’homme en vue de briser sa puissance ont été vains.
7. Quelle décision devons-nous prendre personnellement ? Pourquoi ? Et en vue d’atteindre quel but ?
7 Mais nous aussi, vous et moi, devons choisir entre la loyauté envers Jéhovah et la soumission à l’ennemi mortel, Satan le Diable. Par notre manière d’agir nous soutenons l’un ou l’autre de ces deux maîtres. Il en est ainsi parce que nous jouissons du libre arbitre. Obéir à Jéhovah signifie la vie ; céder à son ennemi mène finalement à la mort. Soyons sur nos gardes afin de ne pas plaire à la chair et ne devenons pas des instruments de l’adversaire prêts à enlacer d’autres personnes dans son filet. L’apôtre Paul nous exhorte en ces termes : “ Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. ” — Rom. 8:13 ; Gal. 5:16, 17 ; Rom. 8:5-8.
8. Comment la durée de la vie de l’homme alla-t-elle en décroissant, lorsqu’il fut privé de la bonté de Jéhovah ?
8 Constatons comment la durée de la vie de l’homme alla en décroissant, après qu’il se fut privé intentionnellement de la bonté imméritée de Dieu. Habitant le pays où la mort étendit son ombre, ni Adam, ni aucun de ses descendants ne vécut un jour complet de mille ans. La longévité diminua de plus en plus et de brusques variations apparurent dans la durée de la vie de l’homme. Après les dix premières générations, d’Adam à Noé, plus personne n’atteignit neuf cents ans. Sem, qui vint après Noé, ne vécut que six cents ans. Les trois générations suivantes parvinrent à un âge variant entre quatre cents et cinq cents ans. Puis suivit une nouvelle et rapide diminution, réduisant de moitié — au cours de cinq générations — la durée de la vie de l’homme. Pendant les quatre générations qui se succédèrent jusqu’à Joseph, le fils de Jacob, la durée de la vie humaine fut de cent ans au maximum (Genèse, chapitres 5, 7 et 11). Depuis Adam jusqu’à Moïse la mort régna comme roi, et l’étincelle de vie qui animait l’homme devenant de plus en plus faible n’était plus que tel un nuage qui passe et disparaît. Le grand conspirateur avait été capable d’introduire, par la transgression, la mort parmi les hommes, mais il n’avait pas le pouvoir de donner la vie, car Jéhovah seul tient dans sa main le souffle ou force vitale de toute l’humanité. — Jacq. 4:14 ; Job 12:10.
9. De quoi ressort-il que les années du temps des patriarches étaient aussi longues que celles d’aujourd’hui ?
9 Il est déraisonnable de dire que les années au cours desquelles vécurent les patriarches n’étaient pas aussi longues que celles de nos jours, mais peut-être aussi courtes que les mois d’aujourd’hui, car Dieu avait placé des luminaires dans le firmament pour mettre les hommes à même de déterminer les jours et les années. Bien que ne pouvant calculer leurs années à une fraction de jour près, il n’y avait pas d’erreur concernant les saisons, car Jéhovah dit : “ Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point. ” — Gen. 1:14 ; 8:22.
LA CONDITION DE MORT DE L’HOMME
10. Quelles sont les diverses théories antiscripturales au sujet de la condition de mort ?
10 Depuis six mille ans les hommes meurent et cependant, aussi étrange que cela puisse paraître, la majorité d’entre eux ne sait rien de ce qu’est réellement la condition des morts. Ceux qui ne possèdent pas la Bible croient ou leurs théories personnelles ou leurs livres saints. Et les personnes nanties d’une Bible sont dans une grande confusion provoquée par les traditions humaines. La conception religieuse la plus répandue est que la mort est séparation ou éloignement de Dieu. Quelques-uns disent que pour l’âme perdue la mort signifie que le ciel lui est fermé. Comme ils admettent que l’âme est immortelle et doit vivre éternellement, et qu’une existence heureuse ou le ciel lui est refusé, il s’ensuit qu’elle doit passer l’éternité dans la détresse. Ces conclusions ont généralement été celles des traditions païennes, de la philosophie humaine, de la littérature et des centres d’éducation du monde.
11. Que disent les saintes Écritures au sujet de la condition de mort ?
11 Pour notre propre bien et afin de trouver une réponse conforme à la vérité, consultons la Parole de Dieu. Relatant ce qui se passe au moment où l’homme meurt, le Psaume 146:4 dit : “ Leur souffle (esprit, Glaire et Vigouroux) s’en va, ils rentrent dans la terre, et ce même jour leurs desseins (pensées, Glaire et Vigouroux) périssent. ” Lorsque les pensées sont abolies, la connaissance et tout sentiment disparaissent certainement avec elles. Cela est confirmé par le texte d’Ecclésiaste 9:5 : “ Les vivants, en effet, savent qu’ils mourront ; mais les morts ne savent rien, et il n’y a pour eux plus de salaire, puisque leur mémoire est oubliée. ” Le prophète Job décrit la condition de mort en ces termes : “ Là ne s’agitent plus les méchants, et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force, les captifs sont tous en paix, ils n’entendent pas la voix de l’oppresseur ; le petit et le grand sont là, et l’esclave n’est plus soumis à son maître. ” (Job 3:17-19). “ Mais l’homme meurt, et il perd sa force ; l’homme expire, et où est-il ? ” (Job 14:10). Aucune activité n’est exercée dans la condition de mort. “ Ce ne sont pas les morts qui louent Jéhovah, ni ceux qui descendent dans le lieu du silence. ” “ Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le ; car il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas. ” — Ps. 115:17, Cr 1905 ; Eccl. 9:10.
12. Quels faits attestent la conception scripturale relative à la condition de mort ? Comment cela est-il confirmé par la sentence prononcée contre Adam ?
12 Les preuves notoires attestent donc que la mort met fin à l’existence d’une personne. C’est une mort physique et il est antiscriptural de chercher à établir une différence entre cette mort et une mort soi-disant spirituelle. L’homme meurt physiquement et spirituellement en même temps. L’esprit du défunt est incapable de fonctionner, ses yeux ne voient pas, ses oreilles n’entendent pas, ses lèvres ne parlent pas. Pour l’homme la mort est semblable à celle à laquelle sont exposées les créatures animales inférieures (Eccl. 3:19-21 ; Ps. 104:29 ; 145:20). Remarquons avec quelle clarté Dieu expliqua ces choses à l’époque où fut prononcée la première condamnation à mort. Dieu conclut sa sentence contre Adam en disant : “ Car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. ” (Gen. 3:19). Il devait retourner dans l’état de non-existence d’où il venait. L’homme ne possédait pas en lui une part de la Divinité devant rester en vie.
13. Comment savons-nous qu’Adam n’était pas immortel et qu’il n’était pas destiné au ciel ?
13 En outre, le récit ne dit nullement qu’Adam ou ses descendants ont été dépossédés du ciel. Il ne fut promis ni à Adam ni à ses descendants, et pour eux de prétendre avoir droit au ciel aurait été fort présomptueux. “ Les cieux sont les cieux de Jéhovah, mais il a donné la terre aux fils de l’homme. ” (Ps. 115:16, Cr 1905). Le simple fait d’avoir été créés ne leur donnait pas le droit à une vie sans fin et inconditionnelle sur la terre et encore moins à une existence spirituelle ou céleste. Seul l’adversaire leur promit qu’ils deviendraient comme des dieux, mais il ne put tenir sa promesse selon laquelle ils ne mourraient pas. Dieu, lui, exécuta la peine de mort en agissant à la suite de sa parole : “ Empêchons-le maintenant d’avancer sa main,... d’en manger, et de vivre éternellement. ” C’est pourquoi Jéhovah Dieu chassa l’homme du jardin d’Éden et chargea des chérubins avec une épée flamboyante de garder le chemin de l’arbre de vie. — Gen. 3:22-24.
14. Quelles sont les deux choses que Dieu présente aux créatures ?
14 La vie et la mort et non pas la vie dans le bonheur par opposition à une vie de misère constituent les contrastes bibliques. Cela ressort de la déclaration de Moïse aux enfants d’Israël : “ J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité. ” (Deut. 30:19). Dans les Proverbes (8:35, 36) il est dit : “ Car celui qui me trouve a trouvé la vie... tous ceux qui me haïssent aiment la mort. ”
15. a) Que perdit Adam pour lui-même et ses descendants ? b) Qu’est-ce qui prouve que Dieu n’avait pas formulé le dessein de tourmenter éternellement l’humanité déchue ?
15 La domination de la mort en qualité de roi réfute l’assertion selon laquelle les tourments éternels ou une vie future misérable constituent le sort réservé à Adam et à ses descendants. Les tourments éternels ne commencèrent pas à régner en tant que roi, ils n’étaient pas ce qui fut réservé à l’humanité. Adam et par lui ses descendants furent privés du privilège d’accomplir le mandat divin, de se reproduire et de multiplier, de remplir la terre et de l’assujettir. Il perdit la domination sur les oiseaux du ciel, le bétail, les poissons et encore sa propre vie. S’il lui fut permis d’exister pendant 930 ans, sa vie fut une suite de chagrins et de peines, sans la paix et la bénédiction de Dieu. Nous avons hérité l’imperfection de nos premiers parents. La Parole de Dieu dit que “ par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché ”. (Rom. 5:12.) Tous étaient représentés dans leur ancêtre Adam, par sa postérité non encore née, et ils péchaient en lui d’une manière représentative. Par conséquent il n’y a pas de juste, pas même un seul. Pour cette raison aucun descendant d’Adam n’était à même de libérer ses semblables du règne de la mort, car comment un esclave pourrait-il en affranchir un autre ? Il est écrit : “ Un homme ne peut racheter son frère, ni payer à Dieu sa rançon. ” (Ps. 49:8, Cr 1905 49:7, NW; Rom. 3:10). Les tourments éternels ne sont pas le salaire du péché, car nous lisons : “ Le salaire que paie le péché, c’est la mort, mais le don de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ, notre Seigneur. ” — Rom. 6:23, NW.
16. Prouvez par les Écritures que la mort ne règne pas seulement sur le corps de l’homme, mais aussi sur l’âme.
16 La domination de la mort ne s’exerce pas seulement sur le corps, mais aussi sur l’âme des hommes. L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra (Ézéch. 18:4, 20). À la mort, l’âme va dans la tombe d’où elle est délivrée par la résurrection. Dans le Psaume 88:49 89:48, NW il est écrit : “ Quel est le vivant qui pourrait échapper à la mort, ou qui pourrait soustraire son âme à la puissance du séjour des morts ? ” (Les Moines de Maredsous, Segond, Ps. 89:49 89:48, NW). Dans le Psaume 49:16 49:15, NW nous lisons : “ Mais Dieu rachètera mon âme de la puissance du schéol (séjour des morts, Segond), car il me prendra avec lui. ” (Cr). Dans le Psaume 116:8 il est dit : “ Oui, tu as délivré mon âme de la mort, mes yeux des larmes, mes pieds de la chute. ” Voici encore quelques textes prouvant que l’âme meurt ou peut être détruite : Ps. 30:4 30:3, NW ; 78:50 ; És. 55:3 ; Mat. 10:28 ; Marc 14:34 ; Luc 2:35 et Apoc. 16:3, La.
L’ÂME HUMAINE
17, 18. a) Qu’est-ce que l’âme ? b) Quels textes scripturaux réfutent les fausses doctrines concernant l’âme humaine ?
17 Qu’est-ce que l’âme, demanderez-vous peut-être ? Ce n’est pas quelque chose d’insaisissable, de mystérieux, que personne n’a jamais vu. Le texte de Genèse 2:7 nous dit plus explicitement ce qu’est l’âme : “ Dieu (Jéhovah) forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante. ” (Darby). Chaque personne est une âme. La respiration de vie ou esprit de vie — grâce auquel Dieu anima l’organisme humain, le rendit vivant ou lui donna des forces — et le corps de l’homme formèrent la première créature vivante ou âme humaine. Par conséquent, l’existence de l’homme peut également être appelée âme. Avant la création de l’homme il y eut sur la terre des poissons, des oiseaux et des animaux qui tous furent des âmes, comme l’indiquent les notes marginales des Bibles Crampon et Glaire et Vigouroux relatives au texte de Genèse 1:20, 30. Dans ces annotations l’expression “ âme vivante ” figure à la place des vocables “ êtres vivants ”, “ animal ” ou “ tout ce qui se meut ” (Li, La, Segond).
18 Dès le début le grand adversaire de Dieu a fait en sorte que soit enseigné partout le mensonge selon lequel l’homme a une âme immortelle, une âme assurée contre la mort, une âme qui ne meurt pas. D’après cette tradition humaine chaque homme possède une seule âme, tandis qu’en Exode 1:5 (Da) il est dit : “ Et toutes les âmes issues des reins de Jacob étaient soixante-dix âmes. ” Comment soixante-dix âmes peuvent-elles provenir des reins de Jacob, si la tradition enseigne que Dieu donne une âme à chaque corps lors de sa naissance ? Le vocable âme a manifestement et uniquement trait aux soixante-dix descendants vivants de Jacob. Selon Lévitique 5:1, 2, note marginale de la version de Lausanne, les âmes peuvent entendre, voir, parler, toucher quelque chose et pécher. Peut-il vraiment être difficile pour quiconque de comprendre ce que doivent être les “ âmes ” dont il est question ici, étant donné que seul l’homme vivant peut faire toutes ces choses ? Ne suivons donc pas plus longtemps les traditions erronées des hommes, par lesquelles Dieu est outragé et qui mènent à la mort, alors qu’il est si facile de connaître la vérité qui conduit à la vie.
19. Comment est-il possible que tant de personnes soient dans l’erreur au sujet de l’âme et de la condition de mort ?
19 Quelqu’un pensera peut-être qu’il n’est guère possible que des millions d’hommes aient tort, n’est-ce pas ? Pour recevoir une réponse, consultons de nouveau les saintes Écritures. Elles montrent que Satan a trompé ou séduit le monde entier. Dans le Rév douzième chapitre de l’Apocalypse il est question de Michel faisant la guerre au dragon et à ses anges. Au Rév 12 verset neuf il est dit : “ Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre. ” L’apôtre Jean écrivit : “ Nous savons que nous sommes de Dieu, et le monde entier se trouve sous la puissance du méchant. ” (I Jean 5:19, NW). Le prophète Jérémie prévit que des hommes de bonne volonté reconnaîtraient avoir suivi l’erreur et fuiraient dans l’organisation de Jéhovah pour y trouver un refuge. Il écrivit : “ Éternel, ma force et mon appui, mon refuge au jour de la détresse ! Les nations viendront à toi des extrémités de la terre, et elles diront : Nos pères n’ont hérité que le mensonge, de vaines idoles, qui ne servent à rien. ” — Jér. 16:19.
20. Comment la possibilité d’une résurrection prouve-t-elle ce qu’est la condition de mort ?
20 Qu’en serait-il donc si les morts ne ressuscitaient pas ? Selon la tradition des hommes, les âmes, dépouillées de leur enveloppe terrestre, subiraient l’affreux sort de rester éternellement dans cet état. Mais, d’après l’argumentation logique de l’apôtre Paul, tous les morts auraient péri (I Cor. 15:18). Cet apôtre ne nourrissait aucun doute à l’égard de la résurrection, mais il l’expliquait clairement et l’enseignait sans crainte. Il évitait les fables et les interprétations particulières. Il ne formulait pas des définitions privées comme le font quelques-uns, disant : “ Le salaire du péché c’est la mort — une mort dont on ne meurt pas ”, car, ce faisant, on falsifie la Parole de Dieu. Il ne soutenait pas que “ détruire ” ne signifie pas “ détruire ” mais veut dire “ conserver en vie dans les tourments ”, car prétendre une chose pareille c’est tordre les Écritures, par quoi on s’attire l’anéantissement (Ps. 145:20). Paul reconnaissait Dieu pour vrai même si tout homme devenait menteur.
21, 22. a) Quelles sont les deux classes qui se manifestent et quelle est l’espérance de ceux qui croient ? b) Comment peut-on mettre en harmonie des textes paraissant se contredire ?
21 Pendant la domination de la mort en tant que roi, deux classes d’hommes se sont manifestées. Les uns ont ajouté foi à la promesse de Dieu selon laquelle, au temps fixé, la postérité de la femme écrasera la tête du serpent. Cette classe a cherché à plaire à Jéhovah. L’autre classe, à l’instar du premier couple humain, désirait suivre son propre chemin et persécutait les personnes approuvées de Dieu. Bientôt après la transgression en Éden l’esprit de l’auteur de la mort portait des fruits et Caïn assassina son frère Abel. À tous ceux qui furent persécutés de la même manière Jéhovah promit, non pas qu’ils iraient immédiatement au ciel mais qu’ils auraient part à la résurrection des morts. Des milliers d’années plus tard l’espérance de la résurrection était toujours l’espérance des hommes approuvés de Dieu, comme Jésus le montrait en disant à Nicodème que jusqu’à ce jour “ personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme ”. (Jean 3:13.) Dans la vision de l’Apocalypse, écrite soixante-six ans après le début du ministère de Jésus, l’apôtre Jean vit les âmes de ceux qui avaient été assassinés à cause de la Parole de Dieu et de l’œuvre de témoignage qu’ils accomplissaient, et ces âmes n’étaient pas encore dans les cieux. Il écrivit : “ Ils crièrent d’une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? ” (Apoc. 6:10). Leur récompense définitive ne leur fut accordée qu’au jugement qui commença en 1918. — Apoc. 11:18.
22 Les textes paraissant contredire les conclusions ci-dessus peuvent facilement être mis en harmonie. L’apparition de Moïse et d’Élie sur la montagne de la transfiguration n’était pas une réalité physique, car Jésus dit à ses disciples : “ Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité des morts. ” (Mat. 17:9, NW). L’enlèvement d’Hénoc et celui d’Élie marquaient la fin de leur ministère et leur mort, mais non pas la réalisation de la promesse que Dieu leur avait faite, comme cela est montré dans Hébreux 11:39 (NW) : “ Et cependant tous ceux-ci, bien qu’un témoignage leur eût été porté par leur foi, n’obtinrent pas l’accomplissement de la promesse. ” Au lieu d’aller dans un ciel littéral, ces fidèles de jadis avaient les yeux fixés sur l’époque où Dieu, le Tout-Puissant, qui habite dans les cieux, établirait sa domination et son autorité sur la terre.
23. Sur quel genre de gouvernement et de domination Abraham et d’autres hommes fidèles avaient-ils les yeux fixés ?
23 Abraham et d’autres hommes fidèles avaient les yeux fixés sur une ville ou futur gouvernement dont Dieu serait l’architecte et le constructeur. Comme cette ville serait d’origine céleste, l’apôtre Paul l’appelle une cité céleste (Héb. 11:8-10, 13-16). Grâce à la résurrection ils espéraient avoir part à ses bénédictions et, pour ce motif, déclaraient publiquement être des étrangers et n’habiter le pays que provisoirement. Ils saluèrent ce royaume de loin, royaume dans lequel la volonté de Dieu se fera sur la terre comme au ciel, où les productions de la terre seront pour tous et où celle-ci sera remplie de la connaissance de la gloire de Jéhovah comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent (Eccl. 5:9 ; Hab. 2:14). À ce moment-là la mort ne possédera et n’exercera plus sa toute-puissance sur l’humanité. Elle ne sera plus. Le Christ et son épouse gouverneront le monde nouveau pendant mille ans et Satan sera lié.
24. Quel effet cette connaissance devrait-elle avoir sur nous ?
24 Combien la connaissance de la vérité devrait délier nos langues pour exprimer notre reconnaissance d’avoir été délivrés par Jéhovah des chaînes de l’ignorance et de la superstition ! Combien elle devrait susciter en nous le désir de la transmettre à des millions d’humains, afin qu’à leur tour ils puissent se libérer de la servitude de Satan ! Jésus dit à ses disciples qu’ils devaient prêcher sur les toits ce qui leur avait été dit à l’oreille. Pourrions-nous agir autrement, nous qui sommes libres, après avoir été autrefois esclaves du péché et de la mort ? Dites aux prisonniers : Sortez et adorez Jéhovah dans un ordre sacré !