ATTITUDES ET GESTES
Les Écritures offrent de nombreuses descriptions d’attitudes et de gestes qui, dans une large mesure, sont comparables à ceux que l’on peut observer encore aujourd’hui chez les habitants du Moyen-Orient. Les Orientaux sont plus démonstratifs que la plupart des Occidentaux et ils expriment leurs sentiments avec moins de gêne qu’eux. Qu’ils soient accompagnés ou non de paroles, les attitudes et les gestes ont beaucoup de force et une signification très importante.
PRIÈRE, RESPECT ET HUMILITÉ
Debout. Chez les Hébreux comme chez de nombreux peuples dont parle la Bible, il n’y avait pas d’attitude particulière pour prier, mais celle qu’ils adoptaient était extrêmement respectueuse. La position debout était très courante. Jésus parle de prier debout (Marc 11:25). Aussitôt après son baptême, Jésus était probablement en train de prier debout quand le ciel s’ouvrit et que l’esprit saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe, tandis que la voix de Dieu se fit entendre, venant du ciel. — Luc 3:21, 22.
À genoux. Pour témoigner leur respect à quelqu’un et plus particulièrement pour adresser une requête à un supérieur, les Orientaux adoptaient la même attitude ou la même position que pour prier. On trouve de nombreux exemples d’hommes qui s’agenouillèrent pour en supplier d’autres. Ce n’était pas pour rendre un culte à un supérieur, mais par reconnaissance et pour témoigner un profond respect à l’égard de sa position ou de sa fonction. — Mat. 17:14; Marc 1:40; 10:17; II Rois 1:13.
Les bras étendus. Un homme, debout ou à genoux, pouvait parfois lever les bras, les tendre en avant ou vers les cieux dans un geste de supplication (I Rois 8:22; II Chron. 6:13; Néh. 8:6). Il lui arrivait aussi de lever la face ou les yeux vers le ciel. — Job 22:26; Mat. 14:19; Marc 7:34; Jean 17:1.
Assis. On priait aussi assis, mais vraisemblablement à genoux, assis sur les talons (I Chron. 17:16). Dans cette position, celui qui priait pouvait incliner la tête ou l’appuyer sur la poitrine. Il pouvait encore, comme Élie, s’accroupir et mettre son visage entre ses genoux. — I Rois 18:42.
Incliné. Où qu’ils se trouvaient, les Juifs se tournaient toujours vers Jérusalem et son temple pour adorer Dieu (I Rois 8:42-44; Dan. 6:10). Mais, dans le passé, les hommes s’inclinaient plus fréquemment pour saluer quelqu’un, pour aborder une personne afin de traiter une affaire avec elle, ou encore pour lui témoigner un profond respect. Lors de sa rencontre avec Ésaü, Jacob s’inclina sept fois devant lui (Gen. 33:3). Bien qu’il fût roi, Salomon témoigna du respect à sa mère en s’inclinant devant elle. — I Rois 2:19.
Une telle attitude était aussi une façon symbolique de reconnaître sa défaite (És. 60:14). Les vaincus pouvaient paraître devant leur vainqueur vêtus de sacs et portant des cordes sur la tête, afin de le supplier de leur faire miséricorde (I Rois 20:31, 32). Certains pensent que les cordes en question étaient posées sur leur nuque en symbole de leur captivité et de leur soumission.
Bien qu’il fût courant pour les Juifs de s’incliner respectueusement devant quiconque détenait l’autorité, Mardochée s’y refusa devant Haman. Pourquoi? Parce que Haman, un Agaguite, était probablement amalécite. Or, Jéhovah avait dit qu’il effacerait complètement le souvenir d’Amalec de dessous les cieux et qu’il aurait la guerre avec lui de génération en génération (Ex. 17:14-16). S’il s’était incliné et prosterné devant Haman, Mardochée aurait laissé croire qu’il était en paix avec lui, violant ainsi le commandement de Dieu. Il refusa donc de s’incliner devant Haman. — Esther 3:5.
Se prosterner. Josué se prosterna devant un ange, “prince de l’armée de Jéhovah”, non pas pour l’adorer, mais parce qu’ils reconnaissait la fonction supérieure de l’ange et que celui-ci avait manifestement été envoyé par Jéhovah pour lui transmettre un commandement. — Josué 5:14.
Lorsque Jésus était sur la terre, il ne reprit pas les hommes ou les femmes qui se prosternaient devant lui pour lui adresser une requête ou pour lui rendre hommage. En effet, il se présentait à eux comme le Roi établi ou désigné, ce qu’il affirma lui-même en disant: “La majesté royale de Dieu s’est approchée.” (ED). “Le Royaume de Dieu s’est approché.” (MN, Marc 1:15). Étant l’héritier du trône de David, Jésus fut fort justement honoré comme un roi. — Mat. 21:9; Jean 12:13-15.
En revanche, les apôtres de Jésus Christ ne permirent pas qu’on se prosternât devant eux, parce que, dans les cas rapportés, il s’agissait d’un geste d’adoration comme si la puissance de l’esprit saint qui était en eux, et grâce à laquelle ils opéraient des guérisons et d’autres œuvres puissantes, était la leur. Les apôtres comprenaient que leur pouvoir leur venait de Dieu, qu’il fallait donc lui en attribuer l’honneur et qu’on ne devait adorer que Jéhovah par Jésus Christ, eux-mêmes n’étant que leurs représentants. — Actes 10:25, 26.
À propos du respect accordé à Jésus, la Bible emploie souvent le pot proskuneô, dont le sens premier est “rendre hommage” mais qui est aussi traduit par “adorer”, “s’incliner jusqu’à terre” ou “se prosterner”. Jésus refusa d’être adoré, car le culte appartient à Dieu seul (Mat. 4:10), mais il accepta qu’on lui rendît hommage en reconnaissance de l’autorité que Dieu lui avait accordée. L’ange que Jésus Christ envoya pour donner la Révélation à Jean refusa d’être adoré par l’apôtre et énonça le principe selon lequel le culte revient à Dieu seul. — Rév. 19:10; voir HOMMAGE.
En se couvrant la tête, les femmes montraient leur respect. Cette coutume était d’ailleurs observée dans la congrégation chrétienne. Discutant du principe de l’autorité chrétienne, l’apôtre Paul déclara: “Toute femme qui prie ou qui prophétise la tête découverte fait honte à son chef (...). Voilà pourquoi la femme doit avoir sur la tête un signe d’autorisation, à cause des anges.” — I Cor. 11:3-10.
Ôter ses sandales était une marque de respect ou de vénération. Moïse reçut l’ordre de retirer ses sandales près du buisson ardent, et Josué dut faire de même en la présence d’un ange (Ex. 3:5; Josué 5:15). Les Écritures nous disent que les prêtres accomplissaient pieds nus leurs tâches au tabernacle puis au temple, parce que c’étaient des lieux saints. Défaire les lacets des sandales de quelqu’un ou lui porter ses sandales était considéré comme une tâche servile ou comme une démonstration d’humilité par laquelle on reconnaissait sa petitesse par rapport à son maître. Cette pratique existe encore aujourd’hui en Orient. Quand quelqu’un entre dans une maison, on lui retire ses sandales, tâche qui est parfois accomplie par un serviteur. — Mat. 3:11; Jean 1:27; voir SANDALE.
Verser de l’eau sur les mains de quelqu’un. On identifia Élisée au serviteur d’Élie en disant qu’il “versait l’eau sur les mains d’Élie”. Ce genre de tâche était accomplie notamment après les repas. En Orient, on avait l’habitude de manger avec les doigts et non pas avec un couteau et une fourchette. C’est pourquoi, à la fin de chaque repas, un serviteur versait de l’eau sur les mains de son maître pour les lui laver (II Rois 3:11). Une autre coutume semblable consistait à laver les pieds de quelqu’un, en témoignage d’hospitalité, de respect ou d’humilité, dans le cas de certaines relations. — Jean 13:5; Gen. 24:32; 43:24; I Tim. 5:10.
ENTENTE, COLLABORATION
Donner une poignée de main ou toper dans la main étaient des gestes par lesquels on montrait qu’on donnait son accord ou qu’on ratifiait ou confirmait un contrat ou une transaction (Esdras 10:19). Les Écritures nous avertissent de ne pas nous porter garants pour un prêt en faveur de quelqu’un (Prov. 6:1-3; 17:18; 22:26). Afin de marquer leur collaboration ou leur participation à une action commune, des hommes se donnaient une poignée de main ou se prenaient les mains. — II Rois 10:15; Gal. 2:9.
BÉNÉDICTION
Placer ses mains sur la tête de quelqu’un; lever les mains. Puisque le mot hébreu bârak signifie aussi bien s’agenouiller que bénir, il est probable que celui qui recevait une bénédiction s’agenouillait et s’inclinait devant celui qui le bénissait. Ce dernier lui posait alors les mains sur la tête (Gen. 48:13, 14; Marc 10:16). Quand quelqu’un bénissait tout un groupe de personnes, il levait généralement les mains tout en prononçant sa bénédiction. — Lév. 9:22; Luc 24:50.
SERMENT
Lever la main; placer la main sous la cuisse de quelqu’un. La coutume voulait que celui qui prononçait un serment lève la main droite. La Bible parle de Dieu comme faisant symboliquement ce geste (Deut. 32:40; És. 62:8). L’ange que Daniel vit dans sa vision leva les deux mains vers le ciel pour prononcer un serment (Dan. 12:7). Pour appuyer un serment, un autre geste consistait à placer sa main sous la cuisse (hanche) de l’autre personne concernée, comme le fit le serviteur d’Abraham quand il jura à son maître de choisir dans la parenté de celui-ci une femme pour Isaac (Gen. 24:2, 9). Joseph fit le même geste quand il jura à Jacob qu’il ne l’ensevelirait pas en Égypte. — Gen. 47:29-31.
La signification exacte de ce geste est assez obscure. Le mot “cuisse” vient de l’hébreu yârêk qui, dans les Écritures hébraïques, est traduit le plus souvent par “cuisse”, quelquefois par “côté”, comme en Exode 40:22, 24, et, plus rarement encore, par “reins”. Dans ce dernier cas, c’est généralement par euphémisme. Ce mot désigne la partie supérieure de la jambe comprise entre le genou et la hanche, là où se trouve le fémur.
La Bible utilise une forme du même mot hébreu quand elle dit que l’ange toucha “la cavité de la jointure de la cuisse de Jacob, au tendon du nerf de la cuisse”, le rendant ainsi infirme. — Gen. 32:32.
Contrairement à ce que prétendent certains, nous pouvons être sûrs que les gestes d’Abraham et de Jacob n’avaient aucun caractère phallique, car les Hébreux fidèles détestaient les pratiques phalliques. Selon le rabbin Rashbam, ce geste était fait par quelqu’un (un maître ou un père) quand il adjurait un inférieur (son serviteur ou son fils), qui lui devait obéissance, de faire une certaine chose. Selon Abraham Ibn Ezra, un autre juif, à cette époque-là la coutume voulait qu’un serviteur prononçât un serment de cette manière, c’est-à-dire en plaçant sa main sous la cuisse de son maître qui s’asseyait donc dessus. Par ce geste, il indiquait qu’il se soumettait à l’autorité de son maître.
CHAGRIN, HONTE
Mettre de la poussière sur sa tête; déchirer ses vêtements; porter le sac. On exprimait son chagrin généralement en pleurant (Gen. 50:1-3; Jean 11:35), souvent en courbant la tête (És. 58:5), en jetant de la poussière sur sa tête (Josué 7:6) ou encore en restant assis par terre (Job 2:13; És. 3:26). Celui qui avait du chagrin déchirait souvent ses vêtements (I Sam. 4:12; Job 2:12) et mettait parfois de la cendre sur sa tête (II Sam. 13:19). Quand, sur l’ordre d’Assuérus, les Juifs furent condamnés à être détruits par leurs ennemis, “le sac et la cendre qu’on étendait devinrent la couche de beaucoup”. (Esther 4:3.) Par ailleurs, Jéhovah avertit Jérusalem, qui allait connaître le tourment, de ceindre le sac et de se rouler dans la cendre (Jér. 6:26). Michée invita les habitants d’Aphrah, ville philistine, à ‘se rouler dans la poussière’. — Michée 1:10.
Se couper les cheveux ou s’en arracher une partie; se frapper la poitrine. En se coupant les cheveux (Job 1:20), en s’arrachant une partie des poils de la barbe (Esdras 9:3), en se couvrant la tête (II Sam. 15:30; Esther 6:12) ou la moustache (Ézéch. 24:17; Michée 3:7), ou encore en mettant ses mains sur la tête, un homme montrait qu’il éprouvait une telle honte ou un tel chagrin qu’il en était frappé de stupeur (II Sam. 13:19; Jér. 2:37). Certains croient que le geste indiqué en dernier signifiait que la main pesante de l’affliction de Jéhovah demeurait sur celui qui était dans le deuil. Ésaïe marcha nu et nu-pieds pour indiquer que la même affliction surviendrait sur l’Égypte et l’Éthiopie (És. 20:2-4). Sous le coup d’un chagrin exceptionnel ou par un sentiment de contrition hors du commun, quelqu’un pouvait se frapper la poitrine (Mat. 11:17; Luc 23:27). Un Juif se tapait la cuisse à cause du remords, de la honte ou de l’humiliation, ou encore parce qu’il était dans le deuil. — Jér. 31:19; Ézéch. 21:12.
COLÈRE, MÉPRIS, MOQUERIES, INSULTES
Hocher la tête; frapper quelqu’un au visage. Généralement accompagnés de paroles, différents gestes expriment avec force la colère, la haine, la moquerie, le blâme, etc. On pouvait, par exemple, manifester ces sentiments par des expressions de la bouche et des hochements de tête (II Rois 19:21; Ps. 22:7; 44:14; 109:25), en donnant une gifle à quelqu’un (Job 16:10; Mat. 5:39; Jean 18:22) ou en arrachant les poils de la barbe de celui que l’on visait (És. 50:6). Jésus subit les pires affronts quand il comparut devant la Cour suprême des Juifs: on lui cracha dessus, on le gifla, on lui couvrit le visage et on le frappa du poing tout en lui demandant, pour le provoquer: “Prophétise-nous, Christ! Qui est-ce qui t’a frappé?” (Mat. 26:67, 68; Marc 14:65). Les soldats lui infligèrent ensuite le même traitement. — Mat. 27:30; Marc 15:19; Jean 19:3.
Lancer de la poussière était une autre manière d’exprimer son mépris. Schiméï agit ainsi à l’encontre de David, tout en le maudissant et en lui jetant des pierres (II Sam. 16:13). À Jérusalem, la foule des Juifs devant qui Paul présenta sa défense manifestèrent leur colère en élevant la voix, en criant, en jetant leurs vêtements de dessus et en lançant de la poussière en l’air. — Actes 22:22, 23.
Quelqu’un pouvait battre des mains tout simplement pour attirer l’attention, comme dans le cas rapporté en Josué 15:18. Mais c’était le plus souvent un geste de colère (Nomb. 24:10), une façon de témoigner son mépris ou de se moquer de quelqu’un (Job 27:23; Lament. 2:15), ou encore une expression de chagrin (Ézéch. 6:11). Ce pouvait être aussi une manifestation de haine de la part d’un homme qui se réjouissait du malheur qui s’abattait sur un rival, un ennemi ou un oppresseur, et en plus, cet homme frappait parfois du pied. — Ézéch. 25:6; Nahum 3:19.
NOMINATION
Onction. On recourait à divers gestes pour montrer qu’on établissait quelqu’un à une fonction ou qu’on lui déléguait une certaine autorité. Ainsi, quand la prêtrise fut installée, Aaron fut oint avec la sainte huile d’onction (Lév. 8:12). Les rois aussi étaient oints (I Sam. 16:13; I Rois 1:39). Cyrus, le roi Perse, ne fut pas à proprement parlé oint par un représentant de Dieu, mais la Bible parle de lui dans un sens figuré comme de l’oint de Jéhovah, parce qu’il fut choisi par Dieu pour conquérir Babylone et libérer le peuple de Dieu (És. 45:1). Élisée fut ‘oint’, c’est-à-dire désigné comme prophète, mais il ne fut jamais oint d’huile au sens propre (I Rois 19:16, 19). Jésus fut oint par Jéhovah, son Père, non pas d’huile, mais d’esprit saint (És. 61:1; Luc 4:18, 21). C’est par l’intermédiaire de Jésus que sont oints ses frères engendrés de l’esprit, qui constituent la congrégation chrétienne (II Cor. 1:21; Actes 2:33). Cette onction les établit comme tels, les charge d’une mission et les qualifie comme ministres de Dieu. — I Jean 2:20; II Cor. 3:5, 6.
Poser les mains sur un homme était un geste par lequel on le désignait pour assumer une fonction ou pour accomplir une tâche particulière. C’est ainsi que les apôtres désignèrent sept hommes pour qu’ils s’occupent de la distribution de la nourriture dans la congrégation de Jérusalem (Actes 6:6). Timothée fut nommé à une fonction de surveillance par le collège des anciens de la congrégation (I Tim. 4:14), puis l’apôtre Paul le chargea à son tour d’établir d’autres anciens, tout en l’exhortant à ne le faire qu’après mûre réflexion. — I Tim. 5:22.
Ce geste signifiait aussi d’autres choses, par exemple reconnaître un fait, comme en Exode 29:10, 15 où Aaron et ses fils reconnaissent les sacrifices qui sont offerts pour eux. On trouve une signification semblable de ce geste en Lévitique 4:15.
On posait aussi les mains sur ceux qui allaient recevoir un bienfait ou un pouvoir particulier, comme lorsque Jésus guérit des hommes et des femmes (Luc 4:40) ou quand l’esprit saint fut donné à ceux sur qui l’apôtre Paul avait posé les mains (Actes 19:6). Cela ne veut pas dire que l’esprit saint passait par les mains de Paul, mais qu’en tant que représentant du Christ, il était habilité à désigner, en tenant compte des conditions requises, ceux qui recevraient les dons de l’esprit (voir aussi Actes 8:14-19). Qu’il n’était pas nécessaire de poser les mains sur quelqu’un pour lui transmettre les dons de l’esprit, c’est ce que montre le cas de Corneille et des gens de sa maison qui reçurent l’esprit saint et le don des langues en la présence de l’apôtre Pierre, mais sans que celui-ci fasse aucun geste particulier. — Actes 10:44-46.
FAVEUR
Debout devant un supérieur. Le fait de se tenir debout devant un homme détenant l’autorité était une marque de faveur et de considération, car, pour se présenter devant un roi, il fallait y être autorisé (Prov. 22:29; Luc 1:19; 21:36). Révélation chapitre sept nous décrit une grande foule de personnes qui se tiennent debout devant le trône, preuve de la faveur et de la considération de Dieu. — Rév. 7:9, 15.
Quand il est dit qu’on a relevé la tête d’un homme, c’est parfois une expression symbolique qui indique qu’il a retrouvé son rang ou la faveur de celui qui lui a relevé la tête. — Gen. 40:13, 21; Jér. 52:31.
REMPLIR LES MAINS DE POUVOIRS
Les mains des prêtres furent remplis du pouvoir sacerdotal quand Moïse, agissant en médiateur, mit toutes les choses qui pouvaient être offertes en sacrifice sur les mains d’Aaron et de ses fils, après quoi il les balança devant Jéhovah en symbole de présentation permanente devant lui. — Lév. 8:25-27.
L’AMITIÉ
Embrasser quelqu’un; lui laver les pieds; lui enduire la tête. On témoignait son amitié à quelqu’un en l’embrassant (Gen. 27:26; II Sam. 19:39) ou, dans des moments de grande émotion, en se jetant à son cou, tout en l’embrassant et en versant des larmes (Gen. 33:4; 45:14, 15; 46:29; Luc 15:20; Actes 20:37). Il fallait toujours faire trois gestes pour témoigner de son hospitalité envers un hôte: l’embrasser en le saluant, lui laver les pieds et lui enduire la tête. — Luc 7:44-46.
Aux jours de Jésus, on avait l’habitude de s’étendre à table pour prendre un repas. En permettant à un de ses invités de se pencher sur sa poitrine, un hôte lui témoignait sa faveur ou son amitié. Il s’agissait de la place “dite du sein”. (Jean 13:23, 25.) Jésus fit allusion à cette coutume dans ses illustrations rapportées en Luc 16:22, 23 et Jean 1:18.
Être invité à manger le pain avec quelqu’un était un gage d’amitié et de paix (Gen. 31:54; Ex. 2:20; 18:12). L’homme qui faisait ensuite du mal à celui qui l’avait invité à manger le pain se rendait coupable de la plus honteuse des trahisons. C’est ce que fit Judas. — Ps. 41:9; Jean 13:18.
INNOCENCE, DÉNÉGATION DE RESPONSABILITÉ
Se laver les mains. Par ce geste symbolique, on affirmait son innocence ou on déniait toute responsabilité dans une certaine action. C’est ainsi qu’un psalmiste affirme son innocence en Psaume 73:13; voir aussi Psaume 26:6. Pilate tenta de se dégager de toute responsabilité dans la mort de Jésus en se lavant les mains devant la foule et en disant: “Je suis innocent du sang de cet homme. À vous de voir.”— Mat. 27:24.
Secouer ses vêtements. Paul montra qu’il se déchargeait de toute responsabilité future en secouant ses vêtements devant les Juifs de Corinthe à qui il avait prêché et qui s’opposaient à lui. Il leur dit: “Que votre sang soit sur votre tête! Moi, je suis pur. Désormais, c’est vers les gens des nations que j’irai.” (Actes 18:6). Quand Néhémie secoua son “sein”, c’est-à-dire le giron de son vêtement, ce fut pour symboliser le rejet de certains hommes par Dieu. — Néh. 5:13.
Secouer la poussière de ses pieds. Celui qui secouait la terre ou la poussière de ses pieds montrait également par ce geste qu’il dégageait sa responsabilité. Jésus ordonna à ses disciples d’agir ainsi envers tout lieu ou toute ville dont les habitants ne les recevraient pas ou ne les écouteraient pas. — Mat. 10:14; Luc 10:10, 11; Actes 13:51.
LA JOIE
Battre des mains. On manifestait sa joie en battant des mains (Ps. 47:1) ou en dansant, souvent au sens de la musique (Juges 11:34; II Sam. 6:14). Par leurs cris et leurs chants, des travailleurs, et notamment des vendangeurs, exprimaient leur bonheur, leur joie et leur gratitude. — És. 16:10; Jér. 48:33.
L’OPPOSITION
Agiter la main (de façon menaçante) contre quelqu’un en signe d’opposition (És. 10:32; 19:16). On disait de quelqu’un qu’il levait la tête pour indiquer symboliquement qu’il passait à l’action, généralement contre d’autres hommes, pour les combattre ou les opprimer. — Juges 8:28; Ps. 83:2.
Lécher la poussière indique symboliquement la défaite et la destruction. — Ps. 72:9; És. 49:23.
Mettre sa main ou son pied sur la nuque de ses ennemis était un geste symbolique qui indiquait que ceux-ci étaient vaincus, qu’ils avaient été mis en déroute et en fuite, et qu’on les avait poursuivis et rattrapés. — Gen. 49:8; Josué 10:24; II Sam. 22:41; Ps. 18:40.
EN SIGNE D’AUTORITÉ OU D’ACTION
Par se lever, on entendait prendre l’autorité ou le pouvoir, ou encore entreprendre une action. On dit des rois qu’ils se lèvent quand ils prennent la royauté ou qu’ils commencent à l’exercer (Dan. 8:22, 23; 11:2, 3, 7, 21; 12:1). La Bible dit de Jéhovah qu’il se lève pour juger les peuples (Ps. 76:9; 82:8) et de Satan, quand il incita David à dénombrer Israël, qu’il se leva contre Israël. — I Chron. 21:1.
Se ceindre les reins signifie se préparer à l’action. Cette expression fait allusion à la coutume qui, dans les temps bibliques, consistait à relever et à serrer avec une ceinture ses vêtements flottants, afin de ne pas être gêné pour travailler, courir, etc. — Job 40:7; Jér. 1:17; Luc 12:37; I Pierre 1:13; note c, NW éd. de 1950.
AUTRES GESTES ET ATTITUDES
Se coucher aux pieds de quelqu’un. Quand Ruth voulut rappeler à Boaz sa position de racheteur, elle s’approcha de lui et se coucha à ses pieds après les avoir découverts. Quand il se réveilla, elle lui dit: “Je suis Ruth, ton esclave, et tu dois étendre ton pan sur ton esclave, car tu es un racheteur.” Elle montrait ainsi qu’elle était disposée à contracter un mariage prévu par la loi du lévirat. — Ruth 3:6-9.
L’apparence de celui qui jeûne. Par ‘affliger son âme’, on entendait très probablement jeûner, mais aussi être en deuil, reconnaître ses péchés, se repentir ou encore se montrer contrit (Lév. 16:29, 31; II Sam. 1:12; Ps. 35:13; Joël 1:13, 14). Lorsque Jésus était sur la terre, les hypocrites se donnaient un air sombre et montraient un visage défait pour qu’il apparaisse aux hommes qu’ils jeûnaient et qu’ils étaient saints. Mais Jésus dit à ses disciples que lorsqu’ils jeûnaient, ils devaient s’enduire la tête avec de l’huile et se laver le visage, afin qu’ils paraissent normaux, sachant que le Père regarde dans le cœur (Mat. 6:16-18). Les chrétiens jeûnaient parfois pour se consacrer à des choses spirituelles sans se laisser divertir. — Actes 13:2, 3; voir JEÛNE.
Poser sa main sur les yeux d’un mort. Quand Jéhovah déclara à Jacob: “Joseph posera sa main sur tes yeux” (Gen. 46:4), c’était une manière de lui dire que Joseph se verrait accorder la faveur de lui fermer les yeux après sa mort, devoir qui incombait au premier-né. Jéhovah indiquait par là à Jacob que le droit du premier né devait aller à Joseph. — I Chron. 5:2.
Siffler. On ‘sifflait devant’ quelque chose en signe d’étonnement ou de stupéfaction. Ainsi réagirent ceux qui furent témoins de la désolation effrayante de Juda, et, plus tard, des ruines impressionnantes de Babylone. — Jér. 25:9; 50:13; 51:37.
Les rois ou les hommes jouissant d’une certaine autorité avaient coutume de s’appuyer sur le bras d’un serviteur ou d’un inférieur. C’est ce que faisait Joram, roi d’Israël (II Rois 7:2, 17). Le roi Ben-Hadad s’appuyait sur le bras de Naaman, son serviteur, quand il se prosternait dans la maison de Rimmon, son dieu. — II Rois 5:18.
COMME ILLUSTRATION
Laver les pieds d’autrui. Jésus se servit d’une des coutumes orientales pour donner une illustration. Il lava les pieds de ses disciples pour leur donner une leçon d’humilité et leur montrer la nécessité de se servir l’un l’autre. Pierre lui demanda alors de lui laver non pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête, ce à quoi Jésus répondit: “Celui qui s’est baigné n’a besoin que de se faire laver les pieds, mais il est entièrement pur.” (Jean 13:3-10). Jésus pensait à celui qui rentrait chez lui après avoir pris un bain. Un tel homme, qui portait des sandales, n’avait besoin que de se laver les pieds pour se débarrasser de la poussière du chemin. Jésus se servit de la propreté physique comme d’une image de la pureté spirituelle.
Marcher. Il s’agit là d’une autre image pour parler de celui qui suit une certaine ligne de conduite. Ainsi, il est dit que Noé “marchait avec le vrai Dieu”. (Gen. 6:9; 5:22.) Les hommes qui marchaient avec Dieu suivirent la voie qui conduit à la vie et qui a été tracée par Dieu, et ils gagnèrent sa faveur. Utilisant la même expression, les Écritures grecques chrétienne décrivent deux voies opposées: celle que le chrétien suivait avant de devenir serviteur de Dieu et celle qu’il emprunte après (Éph. 2:2, 10; 4:17; 5:2). Dans le même ordre d’idée, les Écritures parlent de “courir” une certaine course (I Pierre 4:4). Dieu dit que les prophètes “ont couru” en Juda, alors qu’il ne les avait pas envoyés, montrant par là qu’ils se sont engagés dans la voie des prophètes, mais à tort, sans y avoir été autorisés (Jér. 23:21). Paul compare la voie du chrétien à une course que l’on peut courir bien ou mal et qu’il faut courir dans les règles si l’on veut remporter le prix. — I Cor. 9:24; Gal. 2:2; 5:7.