BONTÉ DE CŒUR
Dans les Écritures hébraïques comme dans les Écritures grecques chrétiennes, il est fait souvent mention de la bonté. Le mot hébreu ḫêsêdh, utilisé en rapport avec la bonté apparaît plus de 240 fois. Il dérive du verbe ḫâsadh, qui signifie peut-être “se courber” ou “s’incliner”. Outre l’idée de tendre attention ou de bonté motivée par l’amour, il désigne aussi la bonté qui s’attache avec amour à quelque chose ou à quelqu’un jusqu’à ce que le but recherché soit atteint. Le mot ḫêsêdh est donc rendu plus clairement par “bonté de cœur”, mais du fait qu’il emporte l’idée de fidélité et d’attachement, on pourrait aussi la traduire par “amour fidèle”. Au pluriel, on peut le rendre par “bonté de cœur parfaite”, “parfait amour fidèle”. — Ps. 25:6; És. 55:3; NW, 1963, notes en bas de page.
LA BONTÉ DE CŒUR DE DIEU
La bonté de cœur est une des qualités précieuses de Jéhovah Dieu qui font ses délices et qu’il manifeste dans toutes ses actions envers l’humanité (Ps. 36:7; 62:12; Michée 7:18). Si tel n’était pas le cas, celle-ci aurait péri depuis longtemps (Lament. 3:22). C’est pourquoi Moïse pouvait intercéder en faveur des Israélites rebelles, non seulement en invoquant le grand nom de Jéhovah, mais aussi parce qu’il est un Dieu de bonté de cœur. — Nomb. 14:13-19.
Les Écritures montrent que Jéhovah manifeste sa bonté de cœur ou son amour fidèle de diverses manières et dans des circonstances différentes: en délivrant et en conservant en vie ses serviteurs (Ps. 6:4; 119:88, 159); en les sauvegardant et les protégeant (Ps. 40:11; 61:7; 143:12); en les secourant dans le malheur (Ruth 1:8; 2:20; Ps. 31:16, 21). Grâce à la bonté de cœur de Jéhovah, on peut être délivré du péché (Ps. 25:7) et soutenu (Ps. 94:18; 117:2). Par elle, les élus de Dieu sont aidés (Ps. 44:26). La bonté de cœur de Dieu a été exaltée dans le cas de Lot (Gen. 19:18-22), Abraham (Michée 7:20) et de Joseph (Gen. 39:21). Elle fut reconnue dans le choix d’une femme pour Isaac. — Gen. 24:12-14, 27.
Jéhovah manifesta sa bonté de cœur en rapport avec son alliance au moment de la formation de la nation d’Israël, mais également après (Ex. 15:13; Deut. 7:12). Il l’exerça aussi envers David (II Sam. 7:15; I Rois 3:6; Ps. 18:50), envers Esdras et ceux qui étaient avec lui (Esdras 7:28; 9:9), et envers des “milliers” d’autres humains (Ex. 34:7; Jér. 32:18). Pour soutenir l’alliance pour le royaume qu’il avait conclue avec David, Jéhovah continua d’étendre sa bonté de cœur même après la mort de Jésus, car il ressuscita ce “fidèle” conformément à cette prophétie: “Je vous donnerai les bontés de cœur envers David, qui sont fidèles.” — Ps. 16:10; Actes 13:34; És. 55:3.
C’est la bonté de cœur de Jéhovah qui attire les hommes à lui (Jér. 31:3). Ils ont confiance en elle (Ps. 13:5; 52:8), espèrent en elle (Ps. 33:18, 22), prient pour elle (Ps. 51:1; 85:7; 90:14; 109:26; 119:41) et sont consolés par elle (Ps. 119:76). Ils rendent grâce à Jéhovah pour sa bonté de cœur (Ps. 107:8, 15, 21, 31); ils le bénissent et le louent pour elle (Ps. 66:20; 115:1; 138:2); et ils en parlent à leurs semblables (Ps. 92:2). À l’exemple de David, ils ne doivent pas chercher à la cacher (Ps. 40:10), car elle est bienfaisante (Ps. 69:16; 109:21) et elle est une source abondante de joie (Ps. 31:7). La bonté de cœur de Dieu est sans aucun doute comparable à un sentier sur lequel il est agréable de marcher. — Ps. 25:10.
LA BONTÉ DE CŒUR DE L’HOMME
Il ressort de ce qui précède que ceux qui souhaitent avoir l’approbation de Dieu doivent “aimer la bonté” et ‘pratiquer bonté de cœur et miséricorde l’un envers l’autre’. (Michée 6:8; Zach. 7:9.) Comme le dit le livre des Proverbes, “la chose désirable chez l’homme terrestre, c’est sa bonté de cœur”, laquelle lui procure de belles récompenses (Prov. 19:22; 11:17). Dieu se souvenait bien de la bonté de cœur qu’Israël avait manifestée durant sa jeunesse, et cette qualité lui était agréable (Jér. 2:2). Mais quand cette compassion pour les autres devint “comme les nuages du matin et comme la rosée qui s’en va de bonne heure”, cela déplut à Jéhovah, car, dit-il, “j’ai pris plaisir à la bonté de cœur et non au sacrifice”. (Osée 6:4, 6.) Étant dépourvu de bonté de cœur, Israël fut réprimandé, cette réprimande étant en réalité une manifestation de la bonté de cœur de Dieu (Osée 4:1; Ps. 141:5). Israël fut également exhorté à retourner à Dieu en exerçant la bonté de cœur et la justice (Osée 12:6). De telles qualités doivent être manifestes en tout temps chez celui qui désire trouver faveur aux yeux de Dieu et de l’homme. — Job 6:14; Prov. 3:3, 4.
Les mobiles et les circonstances qui incitent des individus à manifester la bonté ou la bonté de cœur sont très variables. Ainsi, des actes de bonté occasionnels peuvent être le reflet d’une hospitalité coutumière ou d’une tendance naturelle à la générosité, sans être forcément motivés par la piété (comparez avec Actes 27:1, 3; 28:1, 2). Quand des Benjaminites proposèrent à un homme de Béthel de lui témoigner de la bonté, c’était cependant à condition qu’il leur accordât une faveur (Juges 1:22-25). Dans des circonstances différentes, alors qu’il se trouvait dans une situation pénible, un homme pouvait demander à un autre d’user de bonté de cœur envers lui par reconnaissance pour les faveurs qu’il lui avait accordées lui-même (Gen. 40:12-15). Cependant, il arrivait parfois que des hommes omettent de payer de telles dettes (Gen. 40:23; Juges 8:35). Comme le montre le livre des Proverbes, une multitude d’hommes proclameront leur générosité pour ce qui est de la bonté de cœur, mais peu d’entre eux se montreront fidèles à leur parole en exerçant cette qualité (Prov. 20:6). Saül et David se rappelèrent l’un l’autre la bonté de cœur que d’autres hommes avaient manifestée (I Sam. 15:6, 7; II Sam. 2:5, 6). Il semble d’ailleurs que les rois d’Israël s’étaient acquis une certaine réputation du fait de leur bonté de cœur (I Rois 20:31), peut-être par comparaison avec les rois païens. Toutefois, en une certaine occasion, les marques de bonté de David furent rejetées par les Ammonites qui lui prêtaient de mauvais mobiles. — II Sam. 10:2-4.
D’après Paul, la loi n’était pas promulguée pour les justes, mais pour les gens méchants qui, entre autres choses, étaient dépourvus de bonté de cœur (I Tim. 1:9). Le mot grec anosios, rendu ici par “sans bonté de cœur”, signifie aussi “sans fidélité”. — II Tim. 3:2.