Questions de lecteurs
● On entend toujours parler d’un anneau électrique dévastateur se mouvant vers la terre, qui, s’il l’atteignait, anéantirait toute vie qui ne serait pas miraculeusement protégée par Jéhovah. Le périodique Réveillez-vous ! n’a-t-il pas traité cette question il y a quelques années ? — W. S., États-Unis.
En effet, Réveillez-vous ! du 8 octobre 1952 contient un article intitulé “ L’atmosphère, un escalier menant aux étoiles ” et ce sous-titre “ Un anneau électrique nous menace-t-il ? ” Bien qu’il y ait des couches électrisées dans l’ionosphère, est-il dit, les rayons nuisibles ne peuvent atteindre la terre grâce à l’ozonosphère. Il n’y a pas à craindre que l’ozonosphère soit détruite et que, par là même, nous soyons soumis à ce bombardement, parce que les rayons ultra-violets qui avec les rayons cosmiques donnent naissance aux couches électrisées de l’ionosphère créent aussi l’ozonosphère par leur action sur l’oxygène atmosphérique. En d’autres termes : Les rayons édifient eux-mêmes cette barrière. La couche protectrice subsistera aussi longtemps qu’il y aura des rayons.
Il semble donc que les couches électrisées se trouvant au-dessus de nous ne présentent pas le danger que de vaines affirmations leur attribuent et qui n’ont aucune base scientifique. C’est mauvais et infructueux que d’utiliser notre temps à répandre de tels bruits alors qu’il devrait être employé pour prêcher les indubitables avertissements de la Parole de Jéhovah. C’est pourquoi nous devrions utiliser notre temps pour proclamer ce que nous savons être fondé sur la sûre Parole de Dieu, au lieu de prêcher des théories pseudo-scientifiques répandues par des gens avides de sensation.
● Il est dit dans le livre La religion a-t-elle servi l’humanité ?, version anglaise, page 251, que lorsque Jésus proclamait la vérité à Nazareth, les gens réunis dans la synagogue “ furent remplis de fureur et le poussèrent hors de la ville, cherchant à le lapider ”. Comme preuve à l’appui on cite Luc 4:16-30. Mais dans Luc 4:29 nous lisons : “ Et se levant, ils le poussèrent hors de la ville, et le conduisirent jusqu’à un escarpement de la colline sur laquelle leur ville était bâtie, pour l’en précipiter. ” (Jé). Puisque le texte dit qu’ils essayèrent de le précipiter de la colline, pourquoi est-il écrit dans le livre qu’ils essayèrent de le lapider ? — N. S., États-Unis.
La Bible ne décrit pas la lapidation en détail. Elle montre cependant qu’elle avait lieu en dehors de la ville et que les témoins jetaient la première pierre sur le condamné (Lév. 24:14 ; Nomb. 15:36 ; Deut. 13:9, 10 ; 17:5-7 ; Actes 7:57-59). De plus, selon la tradition juive, la victime était d’abord jetée au bas d’une colline ou dans un précipice et ensuite lapidée jusqu’à ce que mort s’ensuive. Sachant comment se déroulait la lapidation, nous comprenons que, lorsque les Juifs de Nazareth chassèrent Jésus “ hors de la ville, et le conduisirent jusqu’à un escarpement de la colline sur laquelle leur ville était bâtie, pour l’en précipiter ”, ils suivaient le procédé de la lapidation et que, s’ils avaient pu le jeter au bas de la colline, ils l’auraient aussi lapidé. “ Le Photo-Drame de la Création ” contenait des vues de la lapidation d’Étienne qui se déroula ainsi.
● Afin de prouver que Jésus est Dieu, les défenseurs de la trinité citent le texte de Jean 20:28 où Thomas s’exprime en ces termes : “ Mon Seigneur et mon Dieu ! ” Que peut-on répondre à cet argument ? — F. W., Philippines.
Jésus est un dieu. Par “ Dieu ” on entend quelqu’un de fort. Dans Ésaïe 9:5 9:6, NW Jésus est appelé “ Dieu puissant ” et dans Jean 1:18 (NW) “ le dieu unique engendré ”. Jéhovah n’est pas le seul dieu. Le fait qu’il est appelé Dieu tout-puissant montre qu’il existe d’autres dieux qui ne sont pas aussi forts que lui, qui ne sont pas tout-puissants comme il l’est. Thomas pouvait donc appeler Jésus Dieu mais non le Dieu. Trois versets plus loin Jésus est appelé “ le Fils de Dieu ”. Nous lisons : “ Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. ” Il n’y a donc pas d’objection à ce que Jean rapporte que Thomas s’adressa à Jésus en l’appelant dieu, et Jean ne dit pas que par cette manière d’adresser la parole à Jésus Thomas a voulu nous faire accroire que Jésus était le Dieu, mais il déclare qu’ainsi nous étions exhortés à croire que Jésus est le Fils de Dieu. Dans le même chapitre (Jn 20:17) Jésus dit : “ Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. ” Il ne monta pas vers lui-même.
Les trinitaires diront que Thomas a fait précéder le mot “ Dieu ” de l’article grec défini “ le ” (ho), ce qui prouve qu’il appela Jésus le Dieu. En grec l’article “ le ” est au nominatif, mais le terme “ Dieu ” est au vocatif. Voici ce que A. T. Robertson dit à ce sujet dans son ouvrage A Grammer of the Greek New Testament in the Light of Historical Research (Grammaire du Nouveau Testament grec à la lumière des recherches historiques), page 461 : “ L’article avec le vocatif dans l’adresse ou interpellation est une construction propre et commune à l’hébreu et l’araméen, ainsi que chez Aristophane nous trouvons cette expression : ho pais akoloúthei. L’expression suivante est également du bon grec et du bon araméen : Abbá ho patér (Marc 14:36), que Jésus se soit servi de l’un ou de l’autre terme ou des deux à la fois. Dans Matthieu 11:26 (nai, ho patér) nous avons le vocatif. Avec l’article on doit naturellement utiliser le nominatif. Dans Apocalypse 18:20 nous avons les deux cas, ourané kai hoi hágioi. La deuxième partie de l’interpellation est en effet toujours à la forme nominative. Ainsi en est-il de : Kýrie, ho Theós, ho pantokrátor (Apoc. 15:3). Comparez avec Jean 20:28. ” Page 462 : “ Lorsque Thomas dit : Ho kýrios mou kai ho theós mou (Jean 20:28), il reconnut entièrement la divinité du Christ et le fait de sa résurrection. ” Page 466 : “ Dans Jean 20:28 Thomas s’adresse à Jésus dans la forme vocative, comme dans les cas susmentionnés : ho kýrios mou kai ho theós. Cependant, aussi étrange que cela soit, Winer considère cela plutôt comme une exclamation que comme une interpellation, afin, semble-t-il, de ne pas en conclure que Thomas a été convaincu de la divinité de Jésus lorsqu’il lui apparut après sa résurrection. Le Dr E. A. Abbott en fait de même dans une longue argumentation pour montrer que kýrie ho theós est la manière de s’adresser à Dieu telle qu’elle figure dans la Septante, et non ho kýrios kai ho theós. Après avoir écrit cela, il ajoute une note à la page 95, ainsi conçue : Cela n’est pas satisfaisant. Car il aurait fallu mentionner (Jean) xiii. 13 phonéite me ho didáskalos kai ho kýrios et Apoc. 4:11 áxios ei, ho kýrios kai ho theós hemón. C’est là une rétractation qui sied à un homme, et il ajoute : “ Jean peut l’avoir utilisée exceptionnellement dans ce cas. ” Supprimons “ exceptionnellement ” et la conclusion est juste. Si Thomas s’est servi de l’araméen, il a certainement utilisé l’article. Il n’y a pas plus d’exception dans Jean 20:28 que dans Apocalypse 4:11. ”
Ainsi donc, puisque l’article défini était employé avant de s’adresser à quelqu’un, le fait que Thomas en fit usage ne nous oblige pas à conclure que son emploi du terme Dieu signifie le Dieu, c’est-à-dire Jéhovah. Jéhovah n’a pas été engendré, mais il existe de toute éternité. Mais selon Jean 1:18 le Christ est l’unique dieu ayant été engendré ou créé directement par Jéhovah. Jéhovah est donc le Dieu et le Christ est une des nombreuses créatures appelées “ dieux ”. Satan est “ le dieu de ce présent ordre de choses ”. De Moïse il est dit qu’il est “ Dieu pour Pharaon ”. Dans les Psaumes des hommes sont appelés dieux et Jésus s’y référa pour dire aux Juifs qu’eu égard à cela ils ne devraient pas l’accuser de blasphème pour avoir dit qu’il était le Fils de Dieu. L’apôtre Paul dit qu’il y a beaucoup de “ dieux ”. Mais il serait absurde d’en conclure que ces multiples dieux sont le Dieu Jéhovah. Il est également déraisonnable de conclure que le fait pour Thomas d’appeler Jésus dieu prouve que Jésus est le Dieu, et cela d’autant plus que trois versets plus loin Jésus est identifié comme étant le Fils de Dieu. — II Cor. 4:4, NW ; Ex. 7:1 ; Ps. 82:6 ; Jean 10:35 ; I Cor. 8:5.
Disons en passant, vu qu’il existe tant de dieux : Cela ne prouve-t-il pas qu’il est nécessaire que le Dieu, le Dieu tout-puissant, ait un nom qui le distingue, c’est-à-dire Jéhovah ?
● Lorsqu’un époux soupçonnait sa femme d’infidélité, elle devait, conformément à la loi mosaïque sur la jalousie, boire des eaux amères. Si elle était coupable d’adultère, sa cuisse se desséchait et son ventre s’enflait. Était-ce le résultat d’un miracle ou d’un événement naturel ? Peut-on considérer cela comme un jugement de Dieu ? — G. B., Liban.
La loi sur la jalousie est contenue dans les Nombres (5:12-31). Lorsqu’un homme soupçonnait sa femme d’infidélité, il devait l’amener au sacrificateur. Celui-ci la plaçait devant Jéhovah, il prenait de l’eau sainte ou de l’eau pure, fraîche, y ajoutait de la poussière du sol du tabernacle et effaçait les imprécations dans les eaux. Voici en quoi consistent ces imprécations (Nb 5 versets 19-22) : “ Le sacrificateur fera jurer la femme, et lui dira : Si aucun homme n’a couché avec toi, et si, étant sous la puissance de ton mari, tu ne t’en es point détournée pour te souiller, ces eaux amères qui apportent la malédiction ne te seront point funestes. Mais si, étant sous la puissance de ton mari, tu t’en es détournée et que tu te sois souillée, et si un autre homme que ton mari a couché avec toi — et le sacrificateur fera jurer la femme avec un serment d’imprécation, et lui dira : Que l’Éternel te livre à la malédiction et à l’exécration au milieu de ton peuple, en faisant dessécher ta cuisse et enfler ton ventre, et que ces eaux qui apportent la malédiction entrent dans tes entrailles pour te faire enfler le ventre et dessécher la cuisse ! Et la femme dira : Amen ! Amen ! ” La femme buvait ces eaux et lorsqu’elle était coupable, sa cuisse se desséchait et son ventre enflait. Mais si elle était innocente, ces eaux ne lui causaient aucun mal. “ Elle sera reconnue innocente et aura des enfants. ” — Nb 5 Verset 28.
Nous ne savons pas exactement ce que signifie le fait que le ventre enflait et la cuisse se desséchait. Mais il est certain que l’expression “ cuisse ” employée ici est une description voilée ou euphémisme désignant les organes sexuels, tel que c’est le cas dans Genèse 46:26 (NW). Il était logique que ce fussent les parties du corps qui avaient contribué à faire le mal qui dussent en pâtir, comme ce fut le cas lorsque Jésus recommanda, dans une image, de se séparer d’un membre qui nous empêche d’entrer dans le royaume de Dieu (Marc 9:43-47). L’expression “ dessécher ” (Segond) signifie aussi “ dépérir ” (Zadoc Kahn), “ flétrir ” (Crampon), ou “ pourrir ” (Sacy, Genoude). Cela équivaudrait par conséquent au dépérissement des organes sexuels qui entraînerait la stérilité, empêchant ainsi toute conception. Ce point de vue est en accord avec l’explication selon laquelle l’épouse innocente devait devenir enceinte, tandis qu’une maternité était refusée à la coupable. Son corps enflerait par suite de la malédiction et non en étant bénie par une grossesse.
En réalité, les eaux ne contenaient rien qui pût provoquer un tel mal et aucune femme innocente ne subit un tort quelconque. Mais ces eaux étaient saintes et renfermaient de la terre ou poussière sainte, et les imprécations avaient été lavées en elles ; elles possédaient donc une force symbolique. Elles étaient bues devant Jéhovah avec un serment solennel. Il était en jeu et agissait en qualité de juge. Sachant si la femme était coupable ou innocente, il conférait à la boisson une puissance miraculeuse afin qu’elle produise le résultat désiré. Ainsi donc cette puissance n’était pas inhérente à la boisson, et ce fait distingue cette façon d’agir des ordalies ou “ jugements de Dieu ” tels qu’ils furent exercés pendant le sombre Moyen Âge. Ces épreuves-tortures n’ont pas été prescrites par la Bible, et elles avaient le pouvoir de blesser sérieusement quelqu’un ou même de tuer. Alors que, pour amener la punition, la loi sur la jalousie exigeait un miracle, les ordalies pratiquées durant le Moyen Âge exigeaient un miracle pour délivrer du châtiment. On tenait quelqu’un pour coupable aussi longtemps que son innocence n’était pas prouvée.