ALLIANCE
(héb. berîth; gr. diathêkhê).
Accord entre deux ou plusieurs personnes qui décident de faire ou de s’abstenir de faire une certaine chose; pacte ou contrat. Union de différentes parties, familles, individus ou États, par un mariage ou un accord mutuel. En général, une telle alliance est conclue dans le but de se procurer des bienfaits ou d’atteindre un certain objectif.
APPLICATION DU MOT
Une alliance sous-entend deux ou plusieurs parties. Elle peut être unilatérale (quand un seul des contractants a la responsabilité d’en satisfaire les termes), ou bilatérale (lorsque les deux contractants ont des obligations). La Bible parle d’alliances dont Dieu est l’un des contractants, mais aussi d’autres alliances conclues par plusieurs individus ou par des nations, des tribus ou des groupes de personnes.
Celui qui rompait une alliance commettait un péché grave (Ézéch. 17:11-20; Rom. 1:31, 32). Un contrat de mariage était aussi une alliance (Mal. 2:14). Le terme “alliance” est également utilisé pour désigner une ordonnance formelle, par exemple l’ordonnance relative au pain de présentation (Lév. 24:8), ou une création de Dieu régie par ses lois, telle que la succession immuable du jour et de la nuit (Jér. 33:20). Il est encore employé dans un sens figuré, par exemple dans l’expression “alliance avec la Mort”. (És. 28:18.) Jéhovah parle aussi d’une alliance à propos des bêtes sauvages (Osée 2:18). Quant à l’expression “les possesseurs (maîtres) d’une alliance”, elle a le sens d’“alliés”, comme en Genèse 14:13.
En réalité, toute promesse faite par Jéhovah est une alliance dans laquelle nous pouvons avoir une confiance absolue, car sa réalisation est certaine (Héb. 6:18). Une alliance est valide aussi longtemps que ses clauses restent en vigueur et qu’un contractant ou les deux sont tenus de les respecter. Les conséquences d’une alliance ou les bénédictions qui en découlent peuvent se prolonger après qu’elle est annulée, voire à jamais.
RITES QUI ACCOMPAGNENT LA CONCLUSION D’UNE ALLIANCE
Dieu était souvent pris à témoin (Gen. 31:50; I Sam. 20:8; Ézéch. 17:13, 19). On prononçait un serment (Gen. 31:53; II Rois 11:4; Ps. 110:4; Héb. 7:21). En guise de signe ou de témoignage, on offrait parfois un présent (Gen. 21:30), on dressait une colonne ou un monceau de pierres (Gen. 31:44-54), ou bien on donnait un nom particulier au lieu où l’alliance était conclue (Gen. 21:31). En une certaine occasion, Jéhovah se servit de l’arc-en-ciel (Gen. 9:12-16). Une méthode consistait à tuer et à couper en deux des animaux, après quoi les contractants de l’alliance passaient entre les morceaux (Gen. 15:9-11, 17, 18; Jér. 34:18, 19). Parfois, la conclusion d’une alliance s’accompagnait d’un festin (Gen. 26:28, 30). Elle pouvait aussi être suivie d’un repas de communion, comme lorsque fut conclue l’alliance de la Loi (Ex. 24:5, 11). Le contractant de plus haut rang pouvait offrir à l’autre un de ses vêtements ou une de ses armes. — I Sam. 18:3, 4.
La Bible emploie l’expression “alliance de sel” pour indiquer le caractère permanent et immuable d’une alliance (Nomb. 18:19; II Chron. 13:5; Lév. 2:13). Chez les anciens, manger le sel ensemble était un gage d’amitié et sous-entendait une fidélité éternelle. Manger du sel avec les sacrifices de communion était aussi un gage de fidélité éternelle.
LA PROMESSE FAITE EN ÉDEN
Dans le jardin d’Éden, en présence d’Adam, d’Ève et du “serpent”, Jéhovah fit connaître son dessein par des paroles prophétiques consignées en Genèse 3:15.
L’identité des parties concernées par cette promesse prophétique nous a été révélée. Ainsi, la vision donnée à l’apôtre Jean nous apprend, en Révélation 12:9, que le “serpent” est Satan le Diable. Tout démontre que la “postérité” de la “femme”, postérité que les justes ont attendue longtemps, s’identifie à la “postérité” d’Abraham, à savoir Jésus Christ (Gal. 3:16; Mat. 1:1). Elle devait être meurtrie au talon par le serpent. Or, Jésus Christ a été mis à mort, mais ce ne fut pas une blessure permanente puisque Dieu le ressuscita. À son tour, la “postérité” doit meurtrir le serpent à la tête, lui infligeant une défaite irrémédiable; voir POSTÉRITÉ.
Les termes de la promesse laissaient entendre qu’un certain laps de temps devait s’écouler durant lequel le “serpent” engendrerait une “postérité” et que l’inimitié entre les deux ‘postérités’ irait grandissant. Presque 6 000 ans ont passé depuis que cette promesse a été faite. Juste avant que commence le règne millénaire du Christ, le “serpent” sera lancé dans l’abîme, c’est-à-dire dans l’inactivité, et après la fin de ces mille ans il sera détruit à jamais. — Rév. 20:1-3, 7-10; Rom. 16:20.
L’ALLIANCE AVEC NOÉ
Alors qu’il se proposait de détruire le monde méchant de l’époque, Jéhovah Dieu fit une alliance avec Noé qui représentait sa famille (Gen. 6:17-21; II Pierre 3:6). Noé eut son premier fils alors qu’il avait plus de 500 ans, en 2470 avant notre ère (Gen. 5:32). Quand Dieu révéla son dessein à Noé, ses fils étaient adultes et mariés. Noé dut, pour sa part, construire l’arche, y faire entrer sa famille ainsi que des animaux, et emmagasiner de la nourriture. Jéhovah, quant à lui, devait préserver toute sorte de chair, tant des hommes que des animaux. Noé ayant obéi et respecté les clauses de l’alliance, Jéhovah préserva la vie humaine et animale. L’alliance fut entièrement exécutée en 2369, après le déluge, quand les humains et les animaux purent de nouveau vivre sur la terre ferme et se reproduire selon leur espèce. — Gen. 8:15-17.
L’ALLIANCE DE L’ARC-EN-CIEL
L’alliance de l’arc-en-ciel fut conclue entre Jéhovah Dieu et toute chair, représentée par Noé et sa famille, en novembre 2369 dans les montagnes d’Ararat. Jéhovah déclara qu’il ne détruirait jamais plus toute chair par un déluge. L’arc-en-ciel fut donné comme signe de l’alliance, laquelle durera aussi longtemps que des humains vivront sur la terre, donc éternellement. — Gen. 9:8-17; Ps. 37:29.
L’ALLIANCE AVEC ABRAHAM
Selon toute apparence, l’alliance que Dieu conclut avec Abram (Abraham) entra en vigueur quand celui-ci traversa l’Euphrate et pénétra en Canaan. L’alliance de la Loi, quant à elle, fut conclue 430 ans plus tard (Gal. 3:17). Jéhovah s’adressa à Abraham, qui vivait alors en Mésopotamie, à Ur en Chaldée, pour lui dire de se rendre dans le pays qu’il lui indiquerait (Actes 7:2, 3; Gen. 11:31; 12:1-3). Exode 12:40, 41 (LXX) nous apprend qu’après avoir résidé 430 ans en Égypte et dans le pays de Canaan, “en ce jour-là même”, les Israélites sortirent d’Égypte où ils avaient été esclaves. C’était le 14 Nisan 1513, après qu’ils eurent célébré la Pâque la nuit précédente de même jour selon le calendrier des Juifs pour qui un jour débutait le soir et se terminait le soir suivant) (Ex. 12:2, 6, 7). Il semble donc qu’Abraham entra en Canaan le 14 Nisan 1943, date à laquelle, logiquement, prit effet l’alliance que Dieu avait conclue avec lui. Après qu’Abraham eut pénétré à l’intérieur du pays jusqu’à Sichem, Dieu lui apparut de nouveau et élargit la promesse, en disant: “À ta postérité je vais donner ce pays.” Il indiquait par là le rapport entre cette alliance et la promesse faite en Éden. De plus, il révélait que la “postérité” aurait une nature humaine ou serait issue d’une lignée humaine (Gen. 12:6, 7). Jéhovah donna par la suite d’autres précisions qui sont consignées en Genèse 13:14-17; 15:18; 17:2-8, 19; 22:15-18.
Les promesses rattachées à cette alliance furent transmises aux descendants d’Abraham par Isaac (Gen. 26:2-4) et Jacob (Gen. 28:13-15; 35:11, 12). L’apôtre Paul explique que le Christ (la partie principale) et ceux qui sont en union avec lui constituent la véritable “postérité”. — Gal. 3:16, 28, 29.
Dieu révéla le but et les conséquences de l’alliance abrahamique: la postérité viendrait par Abraham; elle prendrait possession de la porte de ses ennemis; issue d’Abraham par Isaac, elle deviendrait nombreuse, bien qu’il fût alors impossible d’en prévoir le nombre final; le nom d’Abraham serait rendu grand; cette postérité posséderait la Terre promise, et toutes les familles de la terre se béniraient par son entremise (voir les textes de la Genèse cités plus haut). Ces choses connurent un accomplissement littéral, mais elles annonçaient un plus grand accomplissement par le moyen de Christ. Paul nous donne des renseignements complémentaires sur la valeur symbolique et prophétique des termes de cette alliance quand il explique qu’Abraham, Sara, Isaac, Agar et Ismaël jouaient un drame symbolique. — Gal. 4:21-31.
L’alliance abrahamique est une “alliance pour des temps indéfinis”, dont les clauses exigent qu’elle dure jusqu’à ce que tous les ennemis de Dieu soient détruits et que toutes les familles de la terre soient bénies. — Gen. 17:7; I Cor. 15:23-26.
L’ALLIANCE DE LA CIRCONCISION
L’alliance de la circoncision fut scellée en 1919, alors qu’Abraham avait 99 ans. Jéhovah la conclut avec le patriarche et sa postérité naturelle. Tous les mâles de sa maisonnée, y compris les esclaves, durent être circoncis. Quiconque refusait devait être retranché de son peuple (Gen. 17:9-14). Plus tard, Dieu décréta que tout résident étranger qui désirait manger la Pâque (et qui souhaitait adorer Jéhovah avec Israël) devait circoncire les mâles de sa maisonnée (Ex. 12:48, 49). La circoncision était comme un sceau de la justice par la foi qu’Abraham avait lorsqu’il était dans l’état d’incirconcision et un signe physique des relations d’alliance que ses descendants par Jacob entretenaient avec Jéhovah (Rom. 4:11, 12). Dieu reconnut la circoncision jusqu’à la fin de l’alliance de la Loi, en 33 de notre ère (Rom. 2:25-28; I Cor. 7:19; Actes, chap. 15). Bien qu’on continuât à pratiquer la circoncision sous la Loi, Jéhovah montra à maintes reprises qu’il attachait plus d’importance à sa signification symbolique en conseillant aux Israélites de ‘circoncire le prépuce de leur cœur’. — Deut. 10:16; Lév. 26:41; Jér. 9:26; Actes 7:51.
L’ALLIANCE DE LA LOI
L’alliance de la Loi que Jéhovah contracta avec la nation d’Israël fut conclue durant le troisième mois qui suivit la sortie d’Égypte, en 1513 (Ex. 19:1). Il s’agissait d’une alliance nationale, si bien que tout Israélite était, de par sa naissance, admis dans cette alliance et, par conséquent, se trouvait dans des relations spéciales avec Jéhovah. La Loi se présentait sous la forme d’un code bien agencé qui rassemblait toutes les ordonnances divines. Les anges la transmirent par Moïse, le médiateur, et elle entra en vigueur quand des sacrifices d’animaux furent offerts au mont Sinaï (Gal. 3:19; Héb. 2:2; 9:16-20). Alors Moïse fit l’aspersion sur l’autel de la moitié du sang des animaux sacrifiés puis il lut le livre de l’alliance au peuple qui accepta d’obéir. Ensuite Moïse prit du sang et en fit l’aspersion sur le livre et sur le peuple. — Ex. 24:3-8.
Les clauses de l’alliance de la Loi prévoyaient que, s’ils l’observaient, les Israélites constitueraient un peuple pour le nom de Jéhovah, un royaume de prêtres et une nation sainte, et qu’ils recevraient les bénédictions divines (Ex. 19:5, 6; Deut. 28:1-14). Par contre, s’ils violaient cette alliance, ils seraient maudits (Deut. 28:15-68). Voici quels étaient les buts de l’alliance de la Loi: rendre les transgressions manifestes (Gal. 3:19); mener les Juifs à Christ (Gal. 3:24); servir d’ombre des bonnes choses à venir (Héb. 10:1; Col. 2:17); préserver les Juifs de la fausse religion, la religion païenne, et sauvegarder le vrai culte de Jéhovah; protéger la lignée de la postérité promise. Cette alliance, qui complétait celle que Dieu avait conclue avec Abraham (Gal. 3:17-19), organisait la nation-postérité issue de ce patriarche par Isaac et Jacob.
Les bienfaits de l’alliance de la Loi furent étendus à d’autres hommes qui, bien que n’étant pas Israélites, purent devenir prosélytes en se faisant circoncire (Ex. 12:48, 49). L’alliance de la Loi devint “ancienne”. Elle fut annulée grâce à la mort du Christ sur le poteau de supplice (Col. 2:14) et remplacée par la nouvelle alliance. — Héb. 7:12; 8:1, 2, 13; 9:15; Actes 2:1-4.
L’ALLIANCE AVEC LA TRIBU DE LÉVI
Jéhovah fit avec la tribu de Lévi une alliance aux termes de laquelle toute cette tribu devait être mise à part pour l’organisation du service au tabernacle, et notamment pour la prêtrise. Elle fut conclue dans le désert du Sinaï en 1512. — Ex. 40:2, 12-16; Mal. 2:4.
L’ALLIANCE AVEC ISRAËL EN MOAB
En 1473, Jéhovah fit une autre alliance avec les Israélites juste avant qu’ils entrent en Terre promise, alors qu’ils se trouvaient dans le pays de Moab (Deut. 29:1; 1:3). On pourrait l’appeler ‘l’alliance de la Loi répétée’, car en cette circonstance Moïse répéta une bonne partie de la Loi. Cette alliance avait pour but d’encourager les Israélites à rester fidèles à Jéhovah, de les amener à opérer divers changements et de leur donner certaines lois, ce qui était rendu nécessaire par le fait qu’ils allaient cesser de vivre en nomades pour s’établir dans le pays (Deut. 5:1, 2, 32, 33; 6:1; comparez Lévitique 17:3-5 à Deutéronome 12:15, 21). Cette alliance prit fin quand fut abolie l’alliance de la Loi dont elle faisait partie.
L’ALLIANCE AVEC LE ROI DAVID
Cette alliance dont les parties contractantes étaient Jéhovah et David, qui représentait sa famille, fut conclue au cours du règne de ce roi à Jérusalem (1070-1037) (II Sam. 7:11-16). Elle prévoyait qu’un fils de la lignée de David posséderait le trône à jamais et qu’il bâtirait une maison pour le nom de Jéhovah. Par cette alliance, Dieu allait fournir une dynastie royale aux Juifs, donner à Jésus, l’héritier de David, le droit légal au trône de David, le “trône de Jéhovah” (I Chron. 29:23; Luc 1:32), et permettre d’identifier Jésus au Messie (Ézéch. 21:25-27; Mat. 1:6-16; Luc 3:23-31). La prêtrise n’était pas incluse dans cette alliance. Les prêtres lévitiques servaient conjointement avec les rois de la lignée davidique, mais la Loi prévoyait la séparation stricte du sacerdoce et de la royauté. Puisque Jéhovah reconnaît cette royauté et agira à travers elle, cette alliance durera éternellement. — És. 9:7; II Pierre 1:11.
L’ALLIANCE AVEC LE CHRIST POUR QU’IL DEVIENNE PRÊTRE À LA MANIÈRE DE MELCHISÉDEK
Cette alliance est consignée en Psaume 110:4, et le rédacteur du livre biblique des Hébreux (7:1-3, 15-17) l’applique à Christ. Jéhovah a conclu cette alliance avec Jésus Christ uniquement. Par serment divin, le Fils céleste de Dieu allait devenir prêtre à la manière de Melchisédek, qui fut roi et prêtre de Dieu sur la terre. Jésus Christ, quant à lui, allait assumer la double fonction de Roi et de Grand Prêtre au ciel et non sur la terre. Il fut établi dans cette fonction de manière permanente après son ascension au ciel (Héb. 6:20; 7:26, 28; 8:1). Cette alliance restera valide à toujours puisque Jésus servira à jamais comme Roi et Grand Prêtre sous la direction de Jéhovah. — Héb. 7:3.
LA NOUVELLE ALLIANCE
Jéhovah annonça la conclusion de la nouvelle alliance par la bouche du prophète Jérémie au septième siècle avant notre ère, en précisant qu’elle ne serait pas comme l’alliance de la Loi qu’Israël rompit (Jér. 31:31-34). Quand, le 14 Nisan de l’an 33, la nuit qui précéda sa mort, Jésus institua le Repas du Seigneur, il annonça la conclusion de la nouvelle alliance qui allait être rendue valide par son sacrifice (Luc 22:20). Le cinquantième jour à compter de sa résurrection, dix jours après être monté auprès de son Père, Jésus répandit l’esprit saint, qu’il avait reçu de Jéhovah, sur ses disciples qui étaient réunis dans une chambre haute à Jérusalem. — Actes 2:1-4, 17, 33; II Cor. 3:6, 8, 9; Héb. 2:3, 4.
Les parties contractantes de la nouvelle alliance sont, d’une part, Jéhovah et, d’autre part, l’“Israël de Dieu”, les chrétiens engendrés de l’esprit et en union avec Christ qui constituent sa congrégation ou son corps (Héb. 8:10; 12:22-24; Gal. 6:15, 16; 3:26-28; Rom. 2:28, 29). La nouvelle alliance est rendue valide par le sang versé de Jésus Christ de sacrifice de sa vie humaine) (Mat. 26:28). Quand Dieu choisit quelqu’un pour qu’il ait part à l’appel spirituel ou céleste (Héb. 3:1), il l’admet dans son alliance conclue sur le sacrifice du Christ (Ps. 50:5; Héb. 9:14, 15, 26). Jésus Christ est le Médiateur de la nouvelle alliance (Héb. 8:6; 9:15) et la Postérité principale d’Abraham (Gal. 3:16). Par sa médiation, il aide ceux qui sont admis dans la nouvelle alliance à devenir partie intégrante de la véritable postérité d’Abraham (Héb. 2:16; Gal. 3:29), ce qui n’est possible que grâce au pardon de leurs péchés. Jéhovah, en effet, les déclare justes. — Rom. 5:1, 2; 8:33; Héb. 10:16, 17.
Ces frères du Christ, oints et engendrés de l’esprit, deviennent des sous-prêtres pour le Grand Prêtre, une “prêtrise royale”. (I Pierre 2:9; Rév. 5:9, 10; 20:6.) Ils accomplissent une œuvre sacerdotale, un “service public” (Phil. 2:17), et sont appelés “serviteurs d’une nouvelle alliance”. (II Cor. 3:6, NW.) Ces appelés doivent suivre étroitement et fidèlement les traces de Christ jusqu’à ce qu’ils abandonnent leur vie dans la mort. Alors, Jéhovah fera d’eux un royaume de prêtres, qui auront part à la nature divine, et il les récompensera en leur accordant l’immortalité et l’incorruptibilité en tant que cohéritiers célestes du Christ (I Pierre 2:21; Rom. 6:3, 4; I Cor. 15:53; I Pierre 1:4; II Pierre 1:4). Cette alliance a pour but de tirer des nations un peuple pour le nom de Jéhovah qui devienne partie intégrante de la “postérité” d’Abraham (Actes 15:14). C’est avec les membres de ce peuple, qui constituent son “épouse”, que le Christ conclut une alliance pour le Royaume, afin qu’ils règnent avec lui (Jean 3:29; II Cor. 11:2; Rév. 21:9; Luc 22:29; Rév. 1:4-6; 5:9, 10; 20:6). En raison de son but, la nouvelle alliance doit rester en vigueur jusqu’à ce que tous les membres de “l’Israël de Dieu” aient ressuscité et revêtu l’immortalité dans le ciel.
“L’ALLIANCE POUR UN ROYAUME” QUE JÉSUS CONCLUT AVEC SES DISCIPLES
Jésus conclut cette alliance avec ses fidèles apôtres le 14 Nisan de l’an 33, après qu’il eut célébré le Repas du Seigneur. Il promit aux onze apôtres fidèles qu’ils seraient assis sur des trônes (Luc 22:28-30; comparez avec II Timothée 2:12). Plus tard, il révéla que cette promesse concernait tous les ‘vainqueurs’ engendrés de l’esprit (Rév. 3:21; voyez également Révélation 1:4-6; 5:9, 10; 20:6). Le jour de la Pentecôte, il inaugura cette alliance en leur faveur en oignant de l’esprit saint les disciples qui étaient présents dans la chambre haute de Jérusalem (Actes 2:1-4, 33). Ceux qui lui resteraient attachés malgré les épreuves et qui se soumettraient à une mort semblable à la sienne (Phil. 3:10; Col. 1:24) régneraient avec lui dans son Royaume. Cette alliance entre Jésus Christ et ces rois adjoints restera en vigueur à jamais. — Rév. 22:5.
ALLIANCES CONCLUES PAR LES PATRIARCHES
Selon toute apparence, Abraham contracta très tôt une alliance avec Mamré, Eschcol et Aner, des Amorites. La nature de leur alliance n’est pas précisée, mais ces trois alliés se joignirent à Abraham pour poursuivre des rois envahisseurs et délivrer son neveu Lot qui était tombé entre leurs mains (Gen. 14:13-24). Abraham résidait alors en étranger dans un pays dominé par de petits royaumes. Il se peut donc que ces rois aient exigé de sa part une déclaration solennelle sous la forme d’une alliance avant de lui permettre de résider en paix parmi eux. Cependant, Abraham évita de se créer des obligations inutiles envers ces chefs politiques, comme cela ressort clairement des paroles qu’il adressa au roi de Sodome et qui sont rapportées en Genèse 14:21-24. Plus tard, à Guérar, le roi philistin Abimélech rappela à Abraham qu’il résidait comme étranger en Philistie avec son consentement et il lui demanda de jurer par un serment qu’il se conduirait fidèlement envers lui. Abraham jura et, plus tard, après une querelle au sujet d’un puits d’eau, il contracta une alliance avec Abimélech. — Gen. 20:1, 15; 21:22-34.
Isaac, le fils d’Abraham, vint lui aussi résider à Guérar, mais Abimélech lui demanda par la suite de quitter son voisinage immédiat, ce qu’il fit. De nouvelles querelles éclatèrent à propos du droit de puiser de l’eau. Alors, Abimélech et ses principaux compagnons vinrent vers Isaac pour lui demander un serment d’obligation et de conclure une alliance avec eux, sans doute le renouvellement de celle qui avait été conclue avec Abraham. Abimélech et Isaac se firent l’un à l’autre des déclarations sous serment qui devaient garantir la paix entre eux (Gen. 26:16, 19-22, 26-31; comparez avec Genèse 31:48-53). L’apôtre Paul écrit que ces anciens patriarches déclaraient publiquement qu’ils étaient des étrangers et des résidents temporaires, habitant sous des tentes, et qu’ils attendaient une ville qui a de vrais fondements et dont Dieu est le bâtisseur et l’auteur. — Héb. 11:8-10, 13-16.
La situation était tout à fait différente quand la nation d’Israël entra en Canaan, la Terre promise. En effet, conformément à la promesse qu’il avait faite à leurs ancêtres, le Dieu Souverain avait donné aux Israélites le droit de propriété sur le pays. Ils n’y entraient donc pas comme des résidents étrangers. Aussi Jéhovah leur interdit-il de contracter des alliances avec les nations païennes qui y habitaient (Ex. 23:31-33; 34:11-16). Les Israélites ne devaient se soumettre qu’aux lois et aux ordonnances de Dieu, et non à celles des nations qui allaient être chassées du pays (Lév. 18:3, 4; 20:22-24). Ils furent particulièrement mis en garde contre les alliances matrimoniales avec ces nations. De tels pactes les uniraient non seulement à des femmes païennes, mais aussi à leurs familles païennes avec leurs pratiques et leurs coutumes religieuses propres au faux culte, ce qui les entraînerait dans l’apostasie et dans un piège. — Deut. 7:2-4; Ex. 34:16; Josué 23:12, 13.
ALLIANCES MATRIMONIALES
Longtemps auparavant, Abraham avait insisté pour qu’on ne choisisse pas pour Isaac une femme d’entre les Cananéennes (Gen. 24:3, 4). Isaac donna des instructions identiques à Jacob (Gen. 28:1). Lorsque Dinah fut violée par Sichem, le Hivite, Hamor, le père du jeune homme, invita la famille de Jacob à s’allier à sa tribu par mariage. Les fils de Jacob n’agirent pas comme le laissait entendre leur réponse apparemment favorable, mais ils emmenèrent néanmoins captifs les femmes et les enfants hivites après avoir vengé l’honneur de Dinah (Gen. 34:1-11, 29). Plus tard, Juda prit pour femme une Cananéenne (Gen. 38:2). La femme de Joseph était égyptienne (Gen. 41:50), et Moïse épousa Zipporah, une Madianite (qualifiée de “cuschite” en Nombres 12:1). Toutefois, ayant été contractés avant que la Loi ne fût donnée aux Israélites, ces mariages n’en violaient pas les exigences. — Ex. 2:16, 21; Nomb. 12:1.
Lors de la guerre contre Madian, les Israélites ne gardèrent en vie que les vierges (Nomb. 31:3, 18, 35). La Loi les autorisait à prendre pour femme une captive de guerre devenue orpheline (Deut. 21:10-14). Une fois qu’ils furent en Terre promise, les Israélites firent souvent peu de cas des avertissements divins sur les alliances matrimoniales avec des païens, ce qui leur valut des ennuis et les entraîna dans l’apostasie. — Juges 3:5, 6.
Des alliances matrimoniales furent parfois conclues afin de parvenir à certaines fins. Par exemple, le roi Saül invita David à s’allier avec lui par mariage en lui donnant sa fille Mical pour femme (I Sam. 18:21-27). Une des six femmes qui, plus tard, donnèrent des fils à David alors qu’il était à Hébron, était la fille du roi de Guéschur (II Sam. 3:3). Certains considèrent que David s’allia par mariage à Guéschur pour affaiblir la position d’Isch-Boscheth, son rival, car le petit royaume de Guéschur était situé juste de l’autre côté de Mahanaïm, la capitale d’Isch-Boscheth. Dès le début de son règne, Salomon s’allia par mariage avec Pharaon en prenant sa fille pour femme (I Rois 3:1; 9:16). Ce mariage et bien d’autres avec des femmes moabites, ammonites, édomites, sidoniennes et hittites provoquèrent finalement la chute de Salomon dans l’idolâtrie la plus grave (I Rois 11:1-6). L’alliance que le roi Achab conclut avec le roi de Sidon en épousant sa fille Jézabel eut les mêmes conséquences désastreuses pour le royaume du nord, celui d’Israël (I Rois 16:31-33). Plus tard, Josaphat agit en insensé en s’alliant par mariage à la maison idolâtre d’Achab, ce qui eut pendant longtemps des conséquences néfastes pour le royaume de Juda. — II Chron. 18:1; 21:4-6; 22:2-4.
Après l’exil, Esdras, fut scandalisé quand il constata que même les prêtres et les Lévites s’étaient alliés par mariage avec les Cananéens et d’autres peuples du pays. Mais les choses changèrent promptement (Esdras 9:1-3, 12-14; 10:1-5, 10-14, 44). Cependant aux jours de Néhémie, Tobiah l’Ammonite eut à son tour recours à des alliances matrimoniales pour nouer de solides relations avec la maison sacerdotale de Jérusalem. Il se constitua ainsi une puissante faction d’alliés parmi les nobles de Juda, au point que, transgressant la Loi (Deut. 23:3), le prêtre Éliaschib lui fit une salle à manger dans l’enceinte du temple. Indigné, Néhémie jeta hors de la salle à manger tout le mobilier de Tobiah. — Néh. 6:18; 13:4-9, 25-27.
AUTRES ALLIANCES
a. Les habitants de Gabaon ayant trompé les Israélites par une ruse, Josué et les chefs d’Israël firent une alliance avec eux. Bien que les Gabaonites fussent des Cananéens maudits, qui devaient être anéantis, les Israélites se jugeaient si tenus par leur alliance qu’ils les laissèrent en vie. Les Gabaonites subirent néanmoins les effets de la malédiction en ce qu’ils servirent comme abatteurs de bois et puiseurs d’eau pour l’assemblée d’Israël (Josué 9:15, 16, 23-27). b. Peu avant sa mort, Josué conclut une alliance avec Israël afin de servir Jéhovah (Josué 24:25, 26). c. À Mizpah, les anciens de Galaad conclurent avec Jephté une alliance aux termes de laquelle ils l’établiraient chef sur les habitants de Galaad si Jéhovah leur donnait la victoire sur les Ammonites (Juges 11:8-11). d. Jonathan et David conclurent entre eux une alliance personnelle (I Sam. 18:3; 20:11-17; 23:18) que Saül condamna parce qu’il la considérait comme une conspiration (I Sam. 22:8). e. Hiram, roi de Tyr, accorda son amitié à David quand celui-ci succéda à Saül; il ‘aima David’. (II Sam. 5:11; I Rois 5:1.) Ces relations amicales subsistèrent et, quand il monta sur le trône, Salomon se ligua avec Hiram qui s’engagea à fournir une grande partie des matériaux nécessaires à la construction du temple (I Rois 5:2-18). Selon les termes de ce contrat, des milliers d’ouvriers israélites furent autorisés à entrer au Liban et dans les forêts de ce pays. Hiram s’adressa à Salomon en l’appelant “mon frère”. (I Rois 9:13.) Tyr fournit aussi des matelots pour la flotte de Salomon qui mouillait à Ézion-Guéber (I Rois 9:26, 27). Quand, plus tard, le royaume de Tyr se retourna contre Israël et livra des exilés israélites à Édom, il fut accusé d’avoir violé “l’alliance des frères”. (Amos 1:9.) f. Alliance que le prêtre Jéhoïada conclut avec les chefs de la garde du corps carienne et des coureurs (II Rois 11:4; II Chron. 23:1-3). g. Alliance entre Jéhovah et les Israélites pour le renvoi de leurs épouses étrangères (Esdras 10:3). h. Jéhovah donne son serviteur comme alliance du (pour le) peuple (És. 42:6; 49:8). i. David conclut une alliance avec tous les anciens d’Israël à Hébron (I Chron. 11:3). j. Pendant le règne d’Asa, le peuple entra dans une alliance pour rechercher Jéhovah de tout son cœur et de toute son âme (II Chron. 15:12). k. Josias conclut une alliance avec Jéhovah pour garder ses commandements, tels qu’ils étaient consignés dans la Loi (II Chron. 34:31). l. Jéhovah parla des “fanfarons” qui dominaient Jérusalem en s’imaginant à tort qu’ils étaient protégés grâce à une “alliance avec la Mort”. — És. 28:14, 15, 18.
ALLIANCES IMPRUDENTES AVEC D’AUTRES NATIONS
Bien que les prophètes de Dieu les aient mis vigoureusement en garde contre la conclusion d’alliances avec d’autres nations, les rois de Juda et d’Israël, cédant ou à la peur ou à l’ambition, négligèrent souvent ces avertissements (És. 30:2-7; Jér. 2:16-19, 36, 37; Osée 5:13; 8:8-10; 12:1). Les conséquences finales de ces alliances furent toujours néfastes. Asa, roi de Juda, se servit des trésors royaux pour acheter Ben-Hadad, roi de Syrie, afin qu’il rompît son alliance avec Baascha, roi d’Israël (I Rois 15:18-20). Parce qu’il s’était “appuyé sur le roi de Syrie” plutôt que sur Jéhovah, Asa fut repris par le prophète Hanani qui lui dit: “Tu as agi sottement en cette occurrence, car désormais il y aura des guerres contre toi.” (II Chron. 16:7-9). Plus tard, Achab, roi d’Israël, fit une alliance avec Ben-Hadad, qu’il avait vaincu, ce qui lui valut de recevoir une condamnation semblable par un prophète de Dieu (I Rois 20:34, 42). Josaphat s’allia à Achab pour livrer une guerre funeste contre la Syrie. Après leur défaite, le prophète Jéhu dit à Josaphat: “Fallait-il porter secours au méchant, et aimerais-tu ceux qui haïssent Jéhovah? À cause de cela, il y a de l’indignation contre toi, venant de la personne de Jéhovah.” (II Chron. 18:2, 3; 19:2). Par la suite, Josaphat s’associa à Achaziah, méchant roi d’Israël, pour construire des navires. Mais la condamnation prophétique se réalisa quand les navires firent naufrage (II Chron. 20:35-37). En revanche, obéissant au conseil de Dieu, Amasiah, roi de Juda, décida sagement de renvoyer les mercenaires d’Israël qu’il avait pris à sa solde pour cent talents, bien que cela lui fît perdre cet argent. — II Chron. 25:6-10.
Quand, au huitième siècle, l’Empire assyrien grandit et devint une puissance mondiale, son ombre menaçante incita les royaumes plus faibles à contracter de nombreuses alliances et à se liguer dans des conspirations (comparez avec Ésaïe 8:9-13). La fabrication de nouvelles armes de guerre parmi les nations augmenta aussi la peur (comparez avec II Chroniques 26:14, 15). Quand Pul (Tiglath-Piléser III), roi d’Assyrie, pénétra en Israël, le roi Ménahem lui offrit de l’argent (II Rois 15:17-20). Rezin, roi de Syrie, et Pécah, roi d’Israël, s’allièrent et conspirèrent contre Achaz, roi de Juda, qui, de son côté, utilisa les trésors royaux et ceux du temple pour acheter la protection du roi Tiglath-Piléser III, l’Assyrien, ce qui amena la chute de Damas, ville syrienne (II Rois 16:5-9; II Chron. 28:16). Osée, roi d’Israël, fit alliance avec So, roi d’Égypte, dans l’espoir tout à fait vain de rejeter le joug assyrien imposé par Salmanasar. Le seul résultat fut la chute d’Israël en 740 (II Rois 17:3-6). En revanche, bien qu’il fût faussement accusé de compter sur l’Égypte, le fidèle Ézéchias, roi de Juda, se reposa uniquement sur Jéhovah et fut sauvé malgré l’attaque de l’Assyrien Sennachérib. — II Rois 18:19-22, 32-35; 19:14-19, 28, 32-36; comparez avec Ésaïe 31:1-3.
Dans les dernières années de son existence, le royaume de Juda oscilla entre l’Égypte et Babylone, ‘se prostituant’ avec les deux puissances (Ézéch. 16:26-29; 23:14). Il se trouva sous la domination de l’Égypte durant le règne de Jéhoïakim (II Rois 23:34), puis, peu après, sous celle de Babylone (II Rois 24:1, 7, 12-17). Sédécias, le dernier roi, tenta vainement d’affranchir Juda du joug babylonien en s’alliant à l’Égypte, ce qui provoqua la destruction de Jérusalem (II Rois 24:20; Ézéch. 17:1-15). Ces rois n’avaient pas écouté ce conseil divinement inspiré d’Ésaïe: “C’est en revenant et en vous reposant que vous serez sauvés. C’est dans le calme et dans la confiance que sera votre puissance.” — És. 30:15-17.
Durant la période des Maccabées, les Juifs conclurent de nombreux traités et alliances avec les Syriens et les Romains pour obtenir des avantages politiques, mais Israël ne fut pas affranchi pour autant. Plus tard encore, les Sadducéens, secte religieuse, se firent les champions de la collaboration politique avec les Romains dans l’espoir d’obtenir finalement l’indépendance de la nation. Cependant, ni les Sadducéens ni les Pharisiens n’acceptèrent le message du Royaume que prêcha Jésus Christ. Au contraire, ils s’allièrent à Rome, en déclarant: “Nous n’avons de roi que César.” (Jean 19:12-15). Mais leur alliance politico-religieuse avec Rome aboutit finalement à la terrible destruction de Jérusalem en 70. — Luc 19:41-44; 21:20-24.
Ces alliances politiques et religieuses sont représentées dans le symbolisme de la Révélation (17:1, 2, 10-18; 18:3; comparez avec Jacques 4:1-4). Ainsi, tout le récit biblique souligne ce principe énoncé par Paul: “Ne formez pas avec les incroyants un attelage mal assorti. En effet, quels rapports y a-t-il entre la justice et le mépris de la Loi? Ou quelle association y a-t-il entre la lumière et les ténèbres? (...) sortez du milieu d’eux, et séparez-vous.” — II Cor. 6:14-18.