Que les desseins de Jéhovah soient votre mode de vie
1. a) Quelle attitude d’esprit et de cœur afflige aujourd’hui l’humanité ? b) Quelle épreuve proposée à Ruth et à Naomi constitue pour nous une leçon de zèle et de dévouement ?
“TOUS ne possèdent pas la foi”, déclara l’apôtre Paul (II Thess. 3:2). Parmi les nombreuses raisons de ce manque de foi, il faut citer en particulier l’esprit d’indépendance qui est très puissant au vingtième siècle. Alors que l’amour du Créateur a été relégué à l’arrière-plan et que l’indifférence pour ses desseins domine complètement le cœur et l’esprit de l’homme, le désir de satisfaire ses propres intérêts est devenu une véritable religion. Les hommes qui ont accepté de façon désintéressée l’invitation de Jéhovah à le servir et qui ont fait de ses desseins leur mode de vie ont réjoui le Créateur et constituent un exemple pour nous. Remarquable est celui de Ruth qui, dans l’Antiquité, laissa derrière elle son peuple et sa maison en Moab pour accompagner à Bethléhem sa belle-mère Naomi devenue veuve. Étant elle-même veuve, elle aurait très bien pu se soucier de ses intérêts en cherchant un mari en Moab et en s’installant dans une région qui lui était familière, afin d’y élever une famille. Mais l’amour de Ruth pour Naomi et pour le culte de Jéhovah l’incita à tout abandonner et à accompagner Naomi de retour en Israël. Dans ce cadre inhabituel pour elle, son amour désintéressé fut éprouvé à l’extrême, mais son désir sincère de faire des desseins de Jéhovah son mode de vie la soutint et l’incita à accepter cette épreuve sans la moindre hésitation. Les conséquences pour Ruth et pour Naomi ainsi que les événements qui y aboutirent nous donnent une leçon stimulante de zèle et de dévouement.
2, 3. À quoi le retour de Naomi dans son pays, accompagnée de Ruth, correspond-il à notre époque moderne ?
2 C’est le moment de la moisson des orges qui a lieu après la célébration de la Pâque. C’est le printemps ; les pluies d’hiver sont passées, et il y a maintenant quelque chose à moissonner à Bethléhem de Juda ; il y a de nouveau du pain après dix longues années de famine. Naomi les a passées en Moab où elle a perdu son mari Élimélech ainsi que ses deux fils dont l’un, Mahlon, était le mari de Ruth. Naomi est de retour, accompagnée de Ruth, avec l’approbation de Dieu. Elles sont ensemble dans son pays dans la propriété familiale de Naomi (Ruth 1:22). À quoi cela correspond-il à notre époque moderne ? Les événements antitypiques d’aujourd’hui attirent notre attention sur les paroles de Jésus concernant le rassemblement par les anges de tous les élus, le reste de ses disciples oints. Quand cela a-t-il lieu ? Après la chute de Babylone la Grande (l’empire mondial de la fausse religion) devant le Grand Cyrus antitypique. C’est à ce moment-là que devait se réaliser la prophétie de Jésus concernant la fin du système de choses. — Mat. 24:29-31.
3 Le texte d’Ésaïe 12:1, 2 (NW), parle de la joie régnant au moment où le reste est rassemblé hors de Babylone la Grande ; il dit : “En ce jour-là tu diras vraiment : ‘Je te rends grâce, ô Jéhovah, car bien que tu te sois courroucé contre moi, ta colère a fini par s’en retourner, et tu t’es mis à me consoler. Voici, Dieu est mon salut. J’aurai confiance et je ne serai pas dans l’effroi, car Jah Jéhovah est ma force et ma vigueur, et il est devenu pour moi le salut.’” Ces paroles sont reprises par la classe du reste correspondant à Naomi qui, à partir de 1919, est rétablie dans la faveur de Dieu et dans son service conformément à ses desseins à son égard.
La participation zélée à la moisson porte du fruit
4. De quelles lois d’Israël Ruth profita-t-elle pour subvenir aux besoins de Naomi, et comment son travail fait avec amour fut-il récompensé ?
4 Dans le drame typique, la moisson des orges avançait. Ruth vivait avec sa belle-mère, mais ne voulait pas être un fardeau pour elle. Elle désirait subvenir aux besoins de Naomi. C’est pourquoi, avec le consentement de celle-ci, elle profita des lois d’Israël sur la moisson (Lév. 19:9, 10). “Elle s’en alla, et entra, et se mit à glaner dans un champ derrière les moissonneurs. C’est ainsi qu’elle se trouva par hasard dans la portion de champ qui appartenait à Boaz, lequel était de la famille d’Élimélech.” (Ruth 2:1-3, NW). Boaz était un fidèle adorateur de Jéhovah et respectait ses lois (Ruth 2:4-7). Lorsqu’il apprend qui est Ruth, il fait en sorte qu’elle puisse continuer de travailler dans ses champs pendant la moisson des orges et durant celle du blé qui a lieu ensuite et qui se prolonge jusqu’à la fête de la Pentecôte, au mois de mai. Ce faisant, il dit à Ruth : “On m’a intégralement rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère, après la mort de ton mari, et comment tu as quitté ton père et ta mère et le pays de ta parenté, pour te rendre chez un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Que Jéhovah récompense ta façon d’agir, et qu’il y ait pour toi un salaire parfait de la part de Jéhovah, Dieu d’Israël, sous les ailes duquel tu es venue chercher refuge !” (Ruth 2:8-13, NW). En prenant ces dispositions en faveur de Ruth, Boaz a présente à l’esprit Naomi, la belle-mère alors âgée de Ruth, pour qu’elle en profite elle aussi.
5, 6. Que représente le fait que Ruth participa à la moisson au côté de Naomi ?
5 Les événements dramatiques antitypiques de notre époque sont conformes aux paroles suivantes de Jésus : “Le champ est le monde (...). La moisson est la clôture d’un système de choses, et les moissonneurs sont les anges.” (Mat. 13:38, 39). Les membres de l’épouse du Christ n’étaient pas encore au complet en 1919. D’autres devaient être ajoutés. Tout comme Ruth se joignit à Naomi et travailla à la moisson à ses côtés avec zèle et fidélité, éventuellement jusqu’à la mort, à partir de 1919 apparut une classe plus récente qui vint s’ajouter au reste. Elle avait été figurée par Ruth.
6 Un samedi après-midi de 1919, plus précisément le 6 septembre, un important service de baptême fut organisé dans le lac Érié à l’occasion de l’assemblée générale de Cedar Point (États-Unis). Ce jour-là, plus de 200 personnes furent baptisées ; elles venaient s’ajouter à la partie la plus ancienne de l’épouse du Christ, représentée par Naomi alors âgée. Parmi les assistants se trouvaient les administrateurs de la Société qui avaient été libérés de la prison fédérale d’Atlanta le mardi 25 mars de cette même année. Goûtant à leur liberté toute récente, ils travaillaient toujours à l’avancement des intérêts du Royaume ou Gouvernement théocratique de Jéhovah Dieu. Trois ans plus tard, en 1922, une autre assemblée générale fut organisée à Cedar Point. Le samedi 9 septembre 1922, 361 personnes furent baptisées. Avec le temps, d’autres membres venaient ainsi s’ajouter à la classe de Ruth. Comme la Moabite, cette classe moderne était déterminée à coopérer dans l’unité avec la classe de Naomi jusqu’à la fin de la moisson de Dieu sur la terre, tant à la moisson des orges qu’à celle des blés, comme le montre le drame prophétique. Cette classe de personnes venues s’ajouter au reste ressemble à Ruth que Boaz qualifia d’excellente femme. Elle se révèle être une excellente femme antitypique par l’attachement exclusif qu’elle voue à Jéhovah Dieu.
L’espérance de Naomi met à l’épreuve l’attachement de Ruth
7. a) Quelle est pour Naomi la seule possibilité de garder la possession héréditaire au nom d’Élimélech et de contribuer à la lignée royale menant au Schilo promis ? b) En quoi cela constitue-t-il une épreuve pour Ruth ?
7 Grâce au travail zélé de Ruth et à la générosité de Boaz, Naomi et Ruth ont maintenant de la nourriture. Cependant, Naomi est une veuve âgée qui ne peut plus avoir d’enfant, et elle a cette possession héréditaire qui appartenait à son mari Élimélech. Pour elle, il n’y a plus d’espoir, à moins que Ruth ne lui serve d’intermédiaire ou ne la remplace. Naomi trouve une solution. Elle décide de vendre sa possession en ayant particulièrement présents à l’esprit les bienfaits qu’en retirera Ruth dont elle doit se servir pour cette transaction. De plus, étant veuves, Naomi et sa belle-fille Ruth ne pourraient apporter aucune contribution à la lignée royale de la tribu de Juda qui doit mener au Schilo promis. Il faudrait que Naomi ait un enfant ou qu’elle en adopte un auquel Ruth donnerait naissance dans la tribu de Juda, puisque cette possession héréditaire ne peut sortir de cette tribu. Ruth doit donc devenir la femme d’un homme de Juda, afin de maintenir cette propriété dans cette tribu. Toutefois, il faut d’abord que Ruth accepte cette éventualité et renonce à tout désir légitime de devenir la femme d’un homme plus jeune que Boaz qui, lui, est d’un certain âge. Comment va-t-elle réagir à cette invitation ?
8. Comment Naomi expose-t-elle à Ruth la solution à leur problème, et comment Ruth réagit-elle ?
8 Naomi lui expose clairement le problème. Elle lui dit : “Ma fille, ne dois-je pas chercher pour toi un lieu de repos, afin que cela aille bien pour toi ? Et maintenant Boaz n’est-il pas notre parent, lui avec les jeunes personnes duquel tu es restée ? Voici que cette nuit il vanne l’orge sur l’aire de battage. Et tu devras te laver, et te frotter avec de l’huile, et mettre sur toi tes manteaux, et descendre vers l’aire de battage. Ne te fais pas reconnaître de l’homme jusqu’à ce qu’il ait fini de manger et de boire. Et il devra arriver, quand il se couchera, que tu devras alors remarquer le lieu où il se couche ; et tu devras venir et le découvrir à l’endroit de ses pieds et te coucher ; et il t’indiquera lui-même ce que tu dois faire.” Que répond Ruth ? “Et elle lui dit : ‘Tout ce que tu me dis, je le ferai. Alors elle descendit vers l’aire de battage et fit selon tout ce que sa belle-mère lui avait ordonné.” — Ruth 3:1-6, NW.
9. En agissant ainsi, en quel sens Naomi ressemble-t-elle à Paul ?
9 Naomi ressemble à l’apôtre Paul qui, parlant de ses relations avec l’église ou congrégation, dit à ses membres : “Je vous ai personnellement promis en mariage à un seul mari, afin que je puisse vous présenter au Christ comme une vierge chaste.” (II Cor. 11:2). De même, Naomi prend des dispositions pour le mariage de Ruth avec l’homme juste. Ruth se rend donc dans le champ et se couche aux pieds de Boaz. Au milieu de la nuit, quand celui-ci s’éveille, elle l’invite à la prendre pour femme afin de produire une postérité à Élimélech, l’homme mort. — Ruth 3:7-9.
Un autre “goʼél” s’interpose
10. Pourquoi n’était-ce pas une action impure de la part de Naomi et de Ruth, et comment Boaz considéra-t-il l’invitation de Ruth à appliquer la loi du lévirat ?
10 La conduite de Naomi et de Ruth n’avait rien d’immoral. Elle reflétait simplement leur confiance dans l’honneur de celui qui occupait la position de racheteur ou goʼél. La réponse de Boaz montre de façon évidente qu’il ne s’est pas trompé sur les mobiles de Ruth et qu’il n’a pas pris son invitation à appliquer la loi du lévirat en l’épousant pour une proposition immorale. “Alors il [Boaz] dit : ‘Bénie sois-tu de Jéhovah, ma fille ! Tu as encore mieux témoigné ta bonté de cœur en dernier lieu qu’en premier lieu, en ne courant pas après les jeunes gens, qu’ils soient d’humble condition ou riches. Et maintenant, ma fille n’aie pas peur. Tout ce que tu diras, je le ferai pour toi, car tout le monde à la porte de mon peuple sait que tu es une excellente femme. Et maintenant, alors qu’il est bien vrai que je suis un racheteur, il y a également un racheteur qui est plus proche parent que moi. Loge ici cette nuit, et il devra arriver, au matin, que s’il veut te racheter, c’est parfait ! Qu’il fasse le rachat ! Mais s’il ne prend pas plaisir à te racheter, alors c’est moi qui te rachèterai, tout comme il est sûr que Jéhovah est vivant.’” — Ruth 3:10-13, NW.
11. a) Pourquoi Boaz n’accepta-t-il pas sur-le-champ la proposition de Ruth en agissant comme racheteur pour elle ? b) Comment cela s’applique-t-il dans l’antitype ?
11 Boaz est un homme d’honneur ayant beaucoup de retenue. Il rappelle à Ruth qu’il y a un homme de sa famille qui est un parent plus proche de Naomi que lui. Il est le neveu de Naomi, tandis que ce parent plus proche en est le beau-frère. C’est à cet homme que revient en premier lieu le droit d’acheter la possession héréditaire de Naomi et d’agir ainsi en tant que racheteur ou goʼél. Cela ne veut pas dire que Boaz, célibataire déjà âgé n’ayant pas de responsabilités familiales, n’est pas disposé à faire son devoir, même si cela signifie pour lui devenir père de famille. Il est désireux d’apporter sa contribution à la lignée royale menant au Schilo promis issue de la tribu de Juda à laquelle il appartient. Dans l’antitype, cela s’applique au Seigneur Jésus-Christ qui est le goʼél céleste, le Racheteur ou Rédempteur. Mais au préalable, il laisse les classes de Naomi et de Ruth exposées à celui qui est représenté par “un tel”, le beau-frère de Naomi. Cela met à l’épreuve les deux parties du reste, représentées par Naomi et Ruth. Qui l’emporte ? Qui échoue ? Le récit nous le montre.
12. Comment Ruth et Naomi réagissent-elles devant l’attitude adoptée par Boaz ?
12 Ruth retourne près de sa belle-mère avant que les premiers rayons du soleil matinal n’éclairent la ville. C’est avec joie qu’elle rapporte enveloppées dans sa cape six mesures d’orge que Boaz lui a données comme gage de sa promesse. La vieille femme Naomi la salue par ces mots : “Qui est-tu, ma fille ?” Comprenant le sens des paroles de Naomi, elle lui dit qu’elle n’est pas encore la femme de Boaz, mais lui fait part de tout ce qui s’est passé et des paroles de Boaz. Puis Naomi lui dit : “Reste tranquille, ma fille, jusqu’à ce que tu saches comment se dénouera l’affaire, car l’homme n’aura de repos qu’il n’ait terminé l’affaire aujourd’hui.” Ruth attend donc avec une grande confiance en l’avenir, et Naomi attend aussi avec l’espoir de voir se réaliser ce qu’elle attend depuis toujours. — Ruth 3:14-18, NW.
Le racheteur mis à l’épreuve
13. Que fit Boaz pour régler cette affaire ?
13 Les événements de ce jour très important arrivent rapidement à leur point culminant. “Quant à Boaz, il monta à la porte et s’assit là. Et voici que passait le racheteur, celui qu’avait mentionné Boaz. Alors il dit : ‘Veuille dévier, veuille t’asseoir ici, un tel !’ Il dévia donc et s’assit. (...) Alors il dit au racheteur : ‘La portion de champ qui appartenait à notre frère Élimélech, Naomi, celle qui est revenue de la campagne de Moab, doit la vendre. Quant à moi, j’ai cru devoir te le révéler, en disant : “Achète-la en présence des habitants et des aînés de mon peuple. Si tu veux la racheter, rachète-la ; mais si tu ne veux pas la racheter, veuille me le déclarer, pour que je sache, car il n’y a personne d’autre que toi pour faire le rachat, et moi je suis après toi.”’ Et il dit : ‘C’est moi qui la rachèterai.’” — Ruth 4:1-4, NW.
14. Comment “un tel” répondit-il à l’invitation d’être le racheteur ?
14 Bien sûr, “un tel” est disposé à acheter la possession ; cela ne fera qu’augmenter les biens qu’il possède à Bethléhem. Et puisque Naomi est une vieille femme ayant perdu ses facultés de reproduction, il ne craint pas qu’elle lui donne un enfant à qui retournerait la possession. Ainsi, tous les biens de Naomi lui reviendront et s’ajouteront à ce qu’il possède déjà. “Alors Boaz dit : ‘Le jour où tu achèteras le champ de la main de Naomi, tu devras aussi l’acheter de Ruth, la Moabite, la femme du mort, pour faire que le nom du mort se lève sur son héritage.’” Ah ! mais c’est différent ! La responsabilité est trop grande, et cela pourrait compliquer les choses. Devant cette épreuve inattendue, le racheteur répond à Boaz : “Je ne puis le racheter pour moi, de peur que je ne ruine mon propre héritage. Rachète-le pour toi-même avec mon droit de rachat, car je ne puis faire le rachat.” Il enlève alors une sandale et la tend à Boaz pour ratifier l’accord. — Ruth 4:5-8, NW.
15. Que fit ensuite Boaz ?
15 “Un tel” n’a pas passé l’épreuve avec succès. Par contre, Boaz accepte l’arrangement et il en est heureux. Il dit donc au parent plus proche et à tout le peuple : “Vous êtes témoins aujourd’hui que j’achète de la main de Naomi tout ce qui appartenait à Élimélech et tout ce qui appartenait à Kilion et à Mahlon. Et j’achète également comme femme pour moi Ruth, la Moabite, femme de Mahlon pour faire que le nom du mort se lève sur son héritage et pour que le nom du mort ne soit pas retranché d’entre ses frères et de la porte de son lieu. Vous êtes témoins aujourd’hui.” Boaz accomplit ainsi le dessein de Jéhovah concernant la responsabilité d’un homme envers son frère, tandis que “un tel” perd tout crédit aux yeux du peuple rassemblé à la porte. — Ruth 4:9-12, NW.
16. Qui “un tel” représente-t-il à notre époque ?
16 Mais qui “un tel” représente-t-il à notre époque ? Alors qu’environ trente siècles se sont écoulés depuis, comment cela nous affecte-t-il ? Puisque “un tel” gêna pendant un moment Boaz, il représente une classe de personnes qui, sur la terre, s’opposent à Jésus-Christ, l’époux à qui les membres de la classe de Naomi et de celle de Ruth sont promis au sens spirituel. Ce “un tel” qui, en tant que beau-frère d’Élimélech, aurait pu prendre la place de celui-ci et lui donner une postérité, représente quelqu’un qui manque à ses devoirs, un prétendu Christ et faux prophète ; le Seigneur Jésus-Christ mit en garde ses disciples contre de telles personnes, disant : “Car de faux Christs et de faux prophètes surgiront [au temps de la fin] et produiront de grands signes et des prodiges, de manière à abuser, si possible, même les élus”, c’est-à-dire les classes de Naomi et de Ruth (Mat. 24:24). C’est donc aujourd’hui le cas de la classe de ces faux Christs. Ils désirent se saisir de la congrégation, le reste promis en mariage au Seigneur Jésus-Christ ; ils veulent l’appui et le soutien des membres de ce reste, mais refusent d’assumer la responsabilité de rendre les classes de Naomi et de Ruth productives pour ce qui est des intérêts du Royaume. Cela exigerait trop d’efforts et les ferait délaisser leurs propres intérêts égoïstes. Ils ne s’intéressent pas au Royaume de Dieu, mais lui préfèrent la Société des Nations et actuellement l’Organisation des Nations unies. Ils ne veulent pas être liés à la lignée royale du Schilo, le Roi Jésus-Christ. Pareille attitude d’esprit et pareille conduite caractérisent bien le clergé de la chrétienté. Ses membres ont refusé l’invitation de servir Jéhovah et de faire de ses desseins leur mode de vie. Jésus nous a exhortés à fuir de telles personnes. — II Tim. 3:5 ; Rév. 18:4.
La bénédiction pour celui qui accepte la voie de Jéhovah
17. Comment Boaz et Ruth sont-ils bénis en répondant favorablement à l’appel qui leur est adressé, et en quel sens les intérêts de Naomi sont-ils concernés ?
17 En revanche, Boaz se montre fidèle à sa promesse en prenant Ruth pour femme conformément à la loi du lévirat (Ruth 4:13-15). Leur mariage ne produisit ni un roi ni le Schilo ; le temps n’était pas encore venu pour l’établissement du royaume d’Israël. Mais ils eurent un fils qui devint le grand-père du roi David, descendant de Juda à la onzième génération et avec qui Jéhovah fit une alliance pour un royaume éternel (Mat. 1:3-6 ; II Sam. 7:12, 13), et qui fut un maillon de la lignée aboutissant finalement au Seigneur Jésus-Christ, l’Héritier permanent du roi David (Luc 3:23-31 ; 20:41-44). Les intérêts de Ruth et de Naomi sont liés. Ruth est la mère de l’enfant, mais Naomi l’adopte et lui sert de nourrice, comme s’il était le fils de son mari défunt, Élimélech, car il doit recevoir la possession héréditaire de celui-ci. De façon appropriée, les voisines disent : ” ‘Un fils est né à Naomi !’ Et elles commencèrent à l’appeler du nom d’Obed [qui signifie “serviteur” ou “celui qui sert”].” (Ruth 4:16, 17, NW). Ainsi, Boaz et Ruth, qui ont répondu favorablement à l’appel qui leur a été adressé et ont à cœur les desseins de Jéhovah, vouent leur vie à la réalisation de ces desseins, et Jéhovah les bénit en leur permettant de produire un des chaînons de la lignée royale menant au Schilo promis dont “le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, (...) et à [qui] appartiendra l’obéissance des peuples”. — Gen. 49:10, NW.
18. Quelles relations existent entre les classes de Naomi et de Ruth constituant aujourd’hui le reste, et que produisent-elles ?
18 Finalement, à notre époque, les classes de Naomi et de Ruth constituant le reste spirituel sont en passe de devenir l’épouse du Christ, le Schilo de la prophétie de Jacob. Mais pas plus que Boaz et Ruth, elles ne produisent le Roi oint du Royaume messianique de Dieu. Toutefois, elles donnent naissance à une classe de personnes qui sert Dieu. Tout comme le garçon à qui Ruth donna naissance à Bethléhem fut appelé Obed, ce qui signifie “celui qui sert” ou “serviteur”, de même les classes modernes de Ruth et de Naomi produisent ou constituent une classe qui, dans la prophétie rapportée dans Matthieu chapitre 24, est décrite par Jésus comme l’“esclave fidèle et avisé”. Les deux parties du reste spirituel à notre époque, les classes de Naomi et de Ruth, manifestent l’une pour l’autre un amour intense semblable à l’amour indéfectible qui unissait Ruth à Naomi, la veuve âgée, aux yeux de qui Ruth ‘vaut mieux que sept fils’. À part la mort, rien ne peut les séparer.
C’est le moment de montrer notre zèle et notre attachement
19. Quel exemple d’amour désintéressé Naomi et Ruth donnent-elles à ceux sur qui est arrivée la fin du présent système de choses ?
19 À la fois dramatique et encourageant, le livre de Ruth nous donne une leçon de zèle et d’attachement à Dieu. Les classes de Naomi et de Ruth constituent un excellent exemple pour ceux qui vivent au temps de la fin du présent système de choses. Ce n’est pas le moment d’adopter une attitude indépendante en préférant suivre la voie de son choix pour satisfaire des intérêts ou des désirs égoïstes. Ce n’est pas non plus le moment de nous montrer indifférents quant aux desseins de Dieu concernant le présent système de choses, près de connaître leur pleine réalisation. Naomi était sans doute consciente qu’elle ignorait peut-être si elle jouait ou non un rôle en rapport avec la lignée menant au Schilo ; toutefois, elle était disposée à consacrer toute sa vie à cette éventualité. Ruth, qui était une jeune femme, aurait pu se marier avec n’importe quel homme jeune : un homme riche si elle l’avait voulu ou un homme pauvre si elle l’avait aimé. Mais elle se montra disposée à épouser un homme d’un certain âge, afin que son fils devienne celui de Naomi. L’une et l’autre agirent ainsi parce qu’elles aimaient Jéhovah et désiraient participer à la réalisation de ses desseins. Quel exemple d’amour désintéressé ! Or, l’une et l’autre ont pu être considérées à leur époque et par leurs voisins comme des gens “ordinaires”.
20. Quel avertissement Paul donna-t-il, et comment pouvons-nous aujourd’hui être récompensés par Dieu ?
20 Nous vivons aujourd’hui dans le “temps de la fin”, l’époque durant laquelle toutes ces prophéties connaissent un merveilleux accomplissement. Paul écrivit à notre intention cet avertissement : “De plus, je dis ceci, frères, le temps qui est laissé est réduit. Désormais que (...) ceux qui usent du monde [soient] comme ceux qui n’en usent pas pleinement ; car la scène de ce monde change.” (I Cor. 7:29-31). Si nous pensons pouvoir vivre comme les gens de ce monde, en consacrant exclusivement notre temps à gagner notre vie, nous ne manquerons pas de connaître un réveil brutal, car, comme le montre Paul, le présent monde se désagrège rapidement et sous peu la vie n’y sera plus possible du tout. Aujourd’hui, il y a de nombreuses raisons de vivre en ayant en vue les bénédictions que le Royaume messianique déversera bientôt sur toute la terre, et il ne reste que très peu de temps à vivre dans le présent système inique. Même si nous devions renoncer à tout ce que le présent système peut nous offrir, ‘en usant du monde comme ceux qui n’en usent pas pleinement’, selon les paroles de Paul, que serait-ce comparé à l’attitude adoptée par Ruth et à celle de la classe de Ruth qui a déjà passé bien des années à accomplir les desseins de Jéhovah ? Tout comme Jéhovah a béni les classes de Naomi et de Ruth, constituant le reste oint, en leur faisant produire les fruits du Royaume, il bénira quiconque répond aujourd’hui de tout son cœur à l’appel de Jéhovah l’invitant à le servir et fait de ses desseins son mode de vie. Il n’existe pas de meilleure récompense.
[Illustration, page 312]
Avec générosité, Ruth présenta son petit enfant à Naomi qui l’adopta comme s’il était son propre fils ; l’enfant devint un ancêtre du Messie.