ARMES, ARMURE
La Bible fait souvent mention d’armes défensives et offensives, sans pour autant être un glossaire des armes ni donner de nombreux détails sur leur fabrication et leur utilisation. Bien que les Écritures hébraïques, en particulier, citent de nombreuses circonstances où il était fait usage de l’épée, de la lance, du bouclier et d’autres armes, elles insistent constamment sur la nécessité vitale de se confier en Jéhovah et sur les bienfaits qui en résultent (Gen. 15:1; Ps. 76:1-3; 115:9-11; 119:114; 144:2). David comptait sur Dieu, comme cela ressort clairement des paroles suivantes qu’il adressa à Goliath: “Tu viens à moi avec une épée, et avec une lance, et avec un javelot, mais moi, je viens à toi avec le nom de Jéhovah des armées, le Dieu des lignes de bataille d’Israël, que tu as provoqué. En ce jour Jéhovah te livrera en ma main (...). Et toute cette congrégation saura que ce n’est ni par l’épée, ni par la lance, que Jéhovah sauve, car à Jéhovah appartient la bataille.” (I Sam. 17:45-47). La Bible montre qu’il est indispensable et salutaire de s’appuyer sur l’esprit de Jéhovah plutôt que sur les forces militaires (Zach. 4:6). En réaffirmant son amour à Sion, son épouse symbolique, Jéhovah lui donne cette assurance: “Toute arme qui sera formée contre toi sera vouée à l’insuccès.” — És. 54:17.
LE BÉLIER
Machine de guerre dont se servaient les assiégeants d’une ville ou d’une forteresse pour défoncer ses portes ou ouvrir une brèche dans ses murailles. Dans sa forme la plus simple, il était constitué par une grosse poutre de bois terminée par une partie métallique ayant l’aspect d’une tête de bélier. C’est peut-être pour cela, ou parce qu’il servait à assener des coups, que les Hébreux donnèrent à cette arme le même nom (kar) que l’animal.
Les assiégeants construisaient un talus ou rempart de siège contre les murs de la ville. Ce plan incliné permettait d’amener les béliers et les autres machines de guerre contre les fortifications. On pouvait pousser des tours aussi hautes que les murs de la ville au sommet de ce rempart, ce qui plaçait les assaillants au même niveau que les défenseurs. Ces derniers essayaient de mettre les béliers hors de combat en jetant sur eux des brandons ou en les saisissant au moyen de chaînes ou de grappins.
Un bas-relief du palais du roi assyrien Assurnasirpal II, à Nimroud, dépeint le siège d’une ville par ce monarque. On y voit un bélier monté sur une lourde machine à six roues, qui est couverte d’une carapace “préfabriquée”, composée de nombreux boucliers rectangulaires en osier tressé, et surmonté d’une tourelle en forme de dôme de dessous laquelle sort le bélier à tête métallique. La scène représente aussi une haute tour d’assaut mobile du haut de laquelle un archer couvre les hommes qui manient le bélier. Il est lui-même protégé par un porteur de bouclier qui tient un bouclier en osier tressé semblable à ceux qui recouvrent l’armature du bélier.
LE BOUCLIER
Arme défensive de grande taille, en usage aux temps anciens dans toutes les nations. Sa face interne comportait une poignée, ce qui permettait au soldat, durant le combat, de le tenir avec le bras ou la main gauche, alors que, durant les marches, il pouvait le porter sur l’épaule au moyen d’une bretelle. D’après Ésaïe 22:6, il semble que certains boucliers étaient recouverts d’une housse qu’on retirait au moment du combat. En temps de paix, on rangeait souvent les boucliers dans des arsenaux. — Cant. 4:4.
Les boucliers des temps anciens étaient souvent fabriqués en bois et recouverts de cuir. Ils pouvaient donc être brûlés (Ézéch. 39:9). On les enduisait d’huile pour les assouplir, pour les protéger contre l’humidité, pour empêcher le métal de rouiller ou pour les garder lisses et glissants (II Sam. 1:21; És. 21:5). Le bouclier de cuir était souvent orné en son centre d’une bosse de métal qui offrait une protection supplémentaire au soldat. — Job 15:26.
Alors que les boucliers de bois et de cuir étaient d’usage courant, les boucliers métalliques, par contre, étaient plus rares et, semble-t-il, réservés aux chefs et aux gardes du roi. On s’en servait peut-être aussi pour les cérémonies. — II Sam. 8:7; I Rois 14:27, 28.
Le grand bouclier (héb. tsinnâh, dérivé d’une racine qui signifie “protéger”) était porté par les fantassins lourdement armés (II Chron. 14:8) et parfois par un porteur de bouclier (I Sam. 17:7, 41). Il était soit ovale, soit rectangulaire comme une porte. En Éphésiens 6:16, le terme grec thuréos (de thura, porte) désigne probablement, lui aussi, un grand bouclier. Le tsinnâh était assez grand pour couvrir le corps tout entier (Ps. 5:12). On l’utilisait parfois pour former des lignes de bataille présentant un front continu hérissé de lances. On cite quelquefois le grand bouclier (tsinnâh) et la lance pour parler des armes en général. — I Chron. 12:8, 34; II Chron. 11:12.
Le petit bouclier ou écu (héb. mâghên, dérivé d’une racine signifiant “défendre” ou “couvrir”) était porté habituellement par les archers et accompagnait généralement les armes légères, comme l’arc. C’est ce type de bouclier que portaient les archers benjaminites de l’armée du roi judéen Asa (II Chron. 14:8). Le petit bouclier, généralement rond et d’un usage plus courant que le grand bouclier (tsinnâh), servait principalement dans les corps à corps. Lorsque Salomon fit des boucliers en or, il fallut quatre fois plus d’or pour recouvrir un grand bouclier (tsinnâh) qu’un petit (mâghên). C’est là une bonne indication de la différence de taille qui existait entre ces deux types de boucliers (I Rois 10:16, 17; II Chron. 9:15, 16). Il semble qu’on se servait du mot mâghên comme du mot tsinnâh dans des expressions qui désignaient les armes de guerre en général. — II Chron. 14:8; 17:17; 32:5.
Le grand bouclier (gr. aspis; lat. clypeus) des Grecs et des Romains de l’Antiquité, rond à l’origine, était en osier tressé ou constitué d’une armature de bois recouverte de plusieurs couches de peau de vache. Comme il comportait au centre une protubérance terminée par une pointe, ce bouclier était à la fois une arme offensive et un moyen de protection contre les projectiles. Les soldats romains finirent par abandonner le clypeus et le remplacèrent par le scutum, un bouclier ovale ou oblong de forme incurvée qui entourait partiellement le corps. Chaque soldat romain inscrivait son nom (et quelquefois celui de son commandant) sur son bouclier, ce qui permettait de le reconnaître rapidement lorsque l’ordre de prendre son bouclier était donné. L’apôtre Paul pensait peut-être aux grands boucliers romains (scuta longa) quand il parla du “grand bouclier [gr. thuréon] de la foi” en Éphésiens 6:16. Ce type de bouclier romain mesurait environ un mètre vingt sur quatre-vingts centimètres.
LE CASQUE
Coiffure militaire destinée à protéger un guerrier durant la bataille. C’était un élément essentiel de l’armement défensif. Au tout début, les casques étaient faits en jonc et avaient la forme de ruches ou de calottes. Certains soldats se coiffaient également d’une peau de bête, peut-être pour se dissimuler ou pour faire peur à l’ennemi, ou bien encore parce qu’ils pensaient acquérir par ce moyen la force de l’animal. Il semble que les premiers casques en métal aient été fabriqués par les Élamites (à l’est de la Babylonie).
Les casques étaient de formes extrêmement variées, lesquelles avaient souvent un but précis. Par exemple, les casques ronds ou coniques rendaient plus difficile la pénétration de la flèche ou la faisaient dévier. La forme et la décoration des casques permettaient également aux combattants de reconnaître leurs amis de leurs ennemis sur le champ de bataille. Parfois, des unités d’une même armée portaient des casques différents pour aider leur commandant à voir à tout moment où se trouvait chacune d’elles. Cependant, dans d’autres cas, la forme et la décoration des casques semblent avoir été davantage influencées par la tradition que par des considérations militaires.
À l’origine, il est probable que les casques israélites étaient en cuir. Plus tard, ils furent recouverts de cuivre ou de fer et portés sur des bonnets de laine, de feutre ou de cuir. Des casques de cuivre étaient déjà en usage aux jours du roi Saül (I Sam. 17:38). Au début, les casques devaient être réservés aux rois et aux chefs militaires, mais il semble qu’ils furent ensuite d’un usage courant puisque Ozias en fournit à toute son armée. — II Chron. 26:14.
LA CEINTURE
La ceinture militaire des temps anciens était une bande de cuir, que l’on portait autour de la taille ou à hauteur des hanches. D’une largeur de cinq à quinze centimètres, elle était souvent garnie de plaques de fer, d’argent ou d’or. Le guerrier suspendait son épée à cette ceinture que soutenait parfois une bretelle (I Sam. 18:4; II Sam. 20:8). On glissait généralement la dague dans la ceinture, comme certains hommes du Moyen-Orient le font encore de nos jours avec leur poignard et leur pistolet. Elle servait aussi à ajuster à la taille la cuirasse ou la cotte de mailles.
Alors que l’action de défaire sa ceinture suggère la détente (I Rois 20:11), le fait de ceindre ses reins ou ses hanches indique qu’on est prêt pour l’action ou pour le combat. — Ex. 12:11; I Rois 18:46; I Pierre 1:13; NW, éd. de 1950, note c.
LA COTTE DE MAILLES
Tunique de protection portée pendant les batailles. Elle était constituée par un vêtement de tissu ou de cuir sur lequel étaient fixées des centaines de plaquettes métalliques disposées à peu près comme les écailles d’un poisson. Elle couvrit généralement la poitrine, le dos et les épaules, mais elle descendait parfois jusqu’aux genoux et même jusqu’aux chevilles.
Chez les Hébreux, les cottes de mailles (héb. shiryân) étaient faites le plus souvent en cuir couvert d’écailles ou de plaquettes métalliques. Elles assuraient une grande protection à ceux qui les portaient, mais ces derniers restaient vulnérables aux jointures des plaquettes ou de la cotte de mailles avec les autres parties de l’armure. C’est ainsi que le roi Achab fut mortellement blessé par un archer qui “frappa le roi d’Israël entre les adjonctions et la cotte de mailles”. — I Rois 22:34-37.
LA CUIRASSE
Cette partie de l’armure, qui protégeait la poitrine des guerriers, était faite d’écailles, de chaînes et de plaques métalliques. Elle pouvait être portée sur la cotte de mailles à laquelle elle était parfois attachée pour en constituer le plastron. — Éph. 6:14; I Thess. 5:8.
Les soldats grecs et romains portaient une cuirasse qui consistait en deux plaques métalliques dont l’une protégeait la poitrine et l’autre le dos. Elle était maintenue sur les épaules par des bretelles, articulée sur le côté droit et sanglée sur le côté gauche.
L’ÉPÉE, LA DAGUE ET LE FOURREAU
L’épée est l’arme offensive ou défensive la plus souvent citée dans les Écritures. Elle était constituée d’une poignée et d’une lame en cuivre, en fer ou en acier. Les épées servaient à couper (I Sam. 17:51; I Rois 3:24, 25) et à transpercer (I Sam. 31:4). Certaines étaient courtes, d’autres longues, à un ou deux tranchants. Les deux sortes d’épées les plus courantes au Moyen-Orient étaient, d’une part l’épée droite, pointue et affûtée des deux côtés, avec laquelle on pouvait frapper d’estoc et de taille et, d’autre part, l’épée destinée à frapper, qui n’avait qu’un tranchant avec lequel on coupait et on hachait. La lame de cette dernière était parfois légèrement courbe ou même, dans certains cas, très recourbée, comme une faucille. Toutefois, ces deux instruments diffèrent en ce que le tranchant de la faucille est du côté concave, alors que celui de l’épée de même forme est du côté convexe.
Les archéologues distinguent les dagues des épées d’après leur taille, la distinction se faisant à la longueur de quarante centimètres environ. Toutefois, nous ne savons pas si les Hébreux faisaient une telle distinction.
En général, l’épée était suspendue à la ceinture au côté gauche (I Sam. 25:13), et se portait dans un fourreau, une sorte d’enveloppe de cuir. II Samuel 20:8 donne à penser que Joab avait volontairement placé son épée de manière à ce qu’elle tombe de son fourreau, après quoi il se contenta de la tenir à la main au lieu de la remettre au fourreau. Sans méfiance, Amasa pensa peut-être qu’elle était tombée accidentellement et il n’y prit pas garde. Cela lui fut fatal.
Selon Luc 22:36, Jésus dit aux disciples: “Que celui qui n’a pas d’épée vende son vêtement de dessus pour en acheter une.” D’après certains, ces paroles de Jésus indiquaient que ses disciples étaient sur le point d’affronter des dangers. Il est vrai qu’à cette époque-là la Palestine était infestée de voleurs et de bêtes sauvages. Paul déclara bien avoir connu des “dangers qui [lui] venaient des brigands” et des “dangers au désert” au cours de ses voyages en Palestine et dans des pays avoisinants (II Cor. 11:26), mais rien n’indique qu’il se soit fié à une épée pour faire fuir des agresseurs éventuels. Le fait que les disciples disposaient de deux épées la nuit où Jésus fut trahi n’avaient donc rien de surprenant à cette époque (Luc 22:38), et des preuves existent qu’il n’était pas rare, pour les Galiléens notamment, de porter une arme (Josèphe, La guerre des Juifs, liv. III, chap. IV, par. 3). En outre, il faut se rappeler qu’une épée était utile puisqu’elle servait à la fois de hache ou de grand couteau en cas de besoin.
Si Jésus Christ souhaitait que ses disciples et lui disposent d’une épée cette nuit-là, c’était probablement pour démontrer clairement que bien qu’ils fussent dans une situation qui pouvait aisément les inciter à résister par les armes, son intention n’était pas de recourir à l’épée, mais de se rendre volontairement, en conformité avec la volonté divine. C’est pourquoi, lorsque Pierre réagit et tenta de s’opposer par la force à l’arrestation de Jésus et qu’il coupa l’oreille de Malchus, Jésus lui donna cet ordre: “Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée.” (Mat. 26:52; Jean 18:10, 11). Il est certain que l’épée de Pierre ainsi que l’autre épée dont disposaient les disciples auraient été d’un bien faible secours contre une aussi grande foule d’hommes armés, et en essayant de s’en servir ils auraient sans aucun doute ‘péri par l’épée’. (Mat. 26:47.) Qui plus est, une telle tentative pour délivrer Jésus aurait été un échec puisqu’elle aurait été à l’encontre du dessein de Jéhovah Dieu (Mat. 26:53, 54). En l’occurrence, un peu plus tard ce jour-là, Jésus put déclarer sans hésiter à Pilate: “Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais voilà, mon royaume ne vient pas de là.” — Jean 18:36.
LA FLÈCHE, L’ARC ET LE CARQUOIS
Dès les temps anciens, on employa l’arc pour la chasse et pour la guerre (Gen. 21:20; 27:3; 48:22). Cette arme était couramment utilisée par les Israélites (II Chron. 26:14, 15), les alliés des Égyptiens (Jér. 46:8, 9), les Assyriens (És. 7:24; 37:33) et les Médo-Perses. — Jér. 50:14; 51:11; voir aussi ARCHER.
En Mésopotamie, les arcs étaient faits en bois, en corne ou en os. Les Israélites les fabriquaient généralement en bois sec et parfois en corne, bien qu’il soit fait mention d’un “arc de cuivre”. (II Sam. 22:35.) Les arcs égyptiens trouvés à Thèbes mesuraient un mètre cinquante de haut. C’étaient des morceaux de bois de section ronde, presque droits et effilés à leurs deux extrémités. D’autres arcs, représentés sur des peintures tombales, comportent une contre-courbe en leur milieu. Les guerriers assyriens étaient armés de deux arcs: l’un, long et légèrement incurvé, et l’autre, court et presque angulaire.
Pour ‘bander son arc’ (littéralement ‘poser le pied sur l’arc’) (Ps. 7:12; 37:14; Jér. 50:14, 29), l’archer posait fermement le pied au centre de l’arc ou maintenait au sol, avec son pied, la pointe de l’arc à laquelle la corde était attachée, tout en pliant l’autre bout pour y fixer l’extrémité libre de la corde.
Les flèches étaient généralement faites de roseau ou de bois léger. Certaines flèches égyptiennes avaient comme les flèches modernes, des ailerons de plumes qui imprimaient au projectile une trajectoire régulière et droite. Les Égyptiens faisaient grand usage de flèches munies d’une pointe métallique ou d’un silex. Dans les combats, les Perses et les soldats d’autres nations orientales se contentaient parfois de flèches terminées par un éclat de pierre. Elles étaient parfois barbelées, trempées dans du poison (Job 6:4) ou garnies d’un matériau inflammable (Ps. 7:13). Pour en faire des flèches incendiaires, on mettait de l’étoupe imbibée d’huile dans des trous situés le long de l’arête de la pointe métallique et l’on enflammait l’étoupe au moment de décocher la flèche.
LA FRONDE
Depuis les temps anciens, la fronde (héb. qéla) a été l’arme des bergers (I Sam. 17:40) et des guerriers (II Chron. 26:14). Il s’agissait d’une lanière de cuir ou d’un ruban tressé à partir de nerfs d’animaux, de joncs ou de cheveux. Sa partie centrale, plus large, appelée le “creux de la fronde”, recevait le projectile (I Sam. 25:29). Le lanceur attachait une extrémité de la fronde à sa main ou à son poignet et tenait fermement entre ses doigt l’autre bout qu’il lâchait brusquement après avoir fait tournoyer l’arme une ou plusieurs fois au-dessus de sa tête, envoyant ainsi le projectile avec une force et une rapidité considérables.
Les frondeurs choisissaient de préférence des pierres rondes et lisses comme projectiles, mais ils utilisaient aussi d’autres matériaux (I Sam. 17:40). Les Grecs se servaient de balles de plomb en forme de glands qu’ils arrivaient à lancer à une distance de près de deux cents mètres. Un certain nombre de balles en terre cuite trouvées à Tell Hassuna ont dû servir aux frondeurs. On a découvert des pierres de fronde en silex de dix centimètres de diamètre et pesant environ un kilogramme à Méguiddo, à Tell Beit Mirsim et en d’autres lieux de la Palestine.
LA HACHE DE GUERRE
Arme formée généralement d’un manche relativement court en bois ou en métal et d’une lame de pierre ou de métal bien affûtée. Elle servait à trancher et à transpercer dans les corps à corps, mais les assiégeants l’utilisaient aussi pour briser les portes de la ville ou pour abattre les arbres nécessaires à la construction de machines d’assaut. Alors que les haches de guerre étaient souvent utilisées par les Égyptiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Élamites et d’autres nations, elles ne semblent pas avoir joué un rôle important dans l’armée israélite. — Comparez avec Psaume 74:5, 6.
LES JAMBIÈRES
Pièces de l’armure consistant en de minces plaques de métal qui recouvraient la jambe entre la cheville et le genou. — I Sam. 17:6.
Comme le montrent certaines sculptures, les jambières assyriennes se laçaient sur le devant et protégeaient non seulement la jambe, mais aussi le dessus du pied. Il semble que dans certains cas elle recouvraient même la cuisse tout entière. Les Grecs et les Romains portaient des jambières de métal. Elles étaient doublées de cuir, de feutre ou de tissu, et maintenues en place au moyen de brides au niveau de la cheville et du mollet. Il se peut que les Israélites aient fait un certain usage des jambières.
LA LANCE, LE JAVELOT ET LE DARD
Armes de main ou de jet, constituées d’une hampe terminée par un fer pointu (I Sam. 18:11; Juges 5:8; Josué 8:18; Job 41:26). Il en existait différentes sortes qui étaient en usage dans toutes les nations de l’antiquité. Elles sont désignées en hébreu par des noms différents, mais il est difficile de dire avec précision ce qui distinguait les unes des autres.
La lance
Apparemment, la lance, appelée en hébreu ḫanîth, était la plus grande de ces armes. Elle comportait une longue hampe de bois terminée généralement par une pierre ou par un fer pointu. Elle était la deuxième arme en importance après l’épée. Le géant Goliath portait une lance dont la lame pesait “six cents sicles de fer” (6,8 kilogrammes) et dont la hampe de bois était “comme l’ensouple des tisserands”. — I Sam. 17:7; comparez avec II Samuel 21:19; I Chroniques 11:22, 23; 20:5.
Le talon de certaines lances était muni d’une pointe de fer, ce qui permettait de les planter en terre. Par conséquent, l’extrémité inférieure aussi bien que l’extrémité supérieure pouvait servir d’arme au guerrier. — II Sam. 2:19-23.
Une lance fichée en terre pouvait marquer la résidence temporaire d’un roi, tout comme aujourd’hui une lance plantée devant une tente indique qu’un chef bédouin fait halte en ce lieu. — I Sam. 26:7.
La lance appelée en hébreu rômaḫ était une arme à longue hampe garnie d’un fer pointu qui servait à transpercer. C’est avec une telle lance que Phinéas tua l’Israélite coupable et sa compagne, une femme madianite, mettant ainsi fin au fléau qui s’était abattu sur Israël parce qu’il s’était attaché au Baal de Péor. — Nomb. 25:6-8.
Le javelot
Le javelot (héb. kîdhôn), muni d’une pointe métallique, était généralement utilisé comme arme de jet. Il devait être plus petit et plus léger que la lance classique, ce qui permettrait de le tenir à bout de bras (Josué 8:18-26). D’habitude, les guerriers ne portaient pas le javelot à la main mais dans le dos, ils en avaient parfois plusieurs dans un carquois. Les javelots ressemblaient à de grosses flèches dont la tige était en bois ou en roseau. Pour allonger la portée de cette arme, le soldat enroulait l’extrémité d’une corde autour de la hampe et tenait entre ses doigts l’autre extrémité qui formait une boucle. Lorsqu’il lançait le javelot, la corde, en se déroulant, imprimait au javelot un mouvement de rotation qui stabilisait sa trajectoire. Parfois, le javelot avait un bout ferré, ce qui permettait de le ficher en terre durant les pauses et lui donnait un meilleur équilibre et une vitesse accrue quand on le lançait.
Les dards et les traits
Le mot dard, qui traduit plusieurs mots hébreux (par exemple massâ et shélaḫ), désigne un projectile court et pointu assez semblable à la flèche. — Job 41:26.
Les Romains utilisaient des dards en roseau creux qui comportaient dans leur partie inférieure, sous la pointe, un réceptacle de fer qu’on pouvait remplir de naphte enflammé. Pour lancer le dard, on se servait d’un arc tendu, afin de ne pas éteindre le naphte. Celui qui essayait d’éteindre un tel dard avec de l’eau ne faisait qu’étendre les flammes. La seule façon d’étouffer le feu consistait à recouvrir de terre ce projectile destructeur. — Comparez avec Éphésiens 6:16.
Les lances égyptiennes, assyriennes, grecques et romaines
La lance égyptienne était constituée par une hampe d’une longueur d’un mètre cinquante à un mètre quatre-vingts, munie d’une pointe de bronze ou de fer, généralement à double tranchant. Les javelots égyptiens étaient plus légers et plus courts, mais se terminaient aussi par un bout métallique allongé à deux tranchants, en forme de feuille ou de pointe de diamant. Le talon était muni d’un sabot orné d’une boule d’où partaient deux glands, sans doute dans un but décoratif et pour faire contrepoids à la lourde pointe. Quand parfois le soldat égyptien se servait de son javelot comme d’une lance, pour frapper, le sabot empêchait que l’arme ne s’échappe de sa main. Les fantassins assyriens utilisaient des lances dont la longueur ne dépassait guère la taille du combattant, mais il semble que les cavaliers utilisaient des lances nettement plus longues.
Il n’est question qu’une seule fois de la lance (gr. logkhê) dans les Écritures grecques chrétiennes. Après la mort de Jésus, “un des soldats lui perça le côté avec une lance”. (Jean 19:33, 34.) Puisqu’il s’agissait d’un soldat romain, il utilisa probablement le pilum romain. Cette arme mesurait environ 1,80 m et comportait une partie en fer, pointue et munie de barbillons, qui se prolongeait jusqu’au milieu de la hampe de bois.
LES MACHINES DE GUERRE
Dans les temps bibliques, outre les armes légères que portaient les soldats, les armées se servaient de machines de guerre, telles que les béliers et de gros engins qui étaient conçus pour lancer des projectiles comme des flèches ou des pierres. Il en existait de différentes sortes utilisées par les Hébreux, les Égyptiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Romains et d’autres nations. Ces machines étaient souvent tirées jusque sur les remparts de siège attenants aux murs de la ville assiégée.
De grandes catapultes, qui servaient au lancement de pierres, de flèches ou d’autres projectiles, fonctionnaient selon le principe de la fronde, de l’arc ou du ressort. Dans ce dernier cas, une barre élastique était tirée en arrière par son milieu au moyen d’une vis ou d’un câble, et une gâchette permettait de la relâcher brusquement pour lancer le projectile. Il semble que les catapultes ne firent leur apparition qu’après le cinquième siècle avant notre ère chez les Grecs, car il en est fait mention pour la première fois à propos de Denys Ier de Syracuse (430-367 av. n. è.) lors de son expédition contre Carthage. Les armées d’Alexandre le Grand (356-323 av. n. è.) et la plupart des armées helléniques après lui utilisèrent ces machines. Elles faisaient également partie de l’équipement classique des légions romaines. Toutefois, des siècles auparavant, pour se défendre, le roi judéen Ozias (829-777 av. n. è.) “fit (...), à Jérusalem, des machines de guerre”. — II Chron. 26:15; voir FORTIFICATIONS.
LA MASSUE DE GUERRE
La massue de guerre était probablement très lourde et parfois hérissée de pointes métalliques. On en trouve de nombreuses représentations sur les monuments égyptiens. Une de ces massues était constituée d’un manche en bois terminé par une boule de bronze. Les massues égyptiennes mesuraient un peu moins d’un mètre de long et elles étaient réservées à l’infanterie lourde et aux conducteurs de chars. Les soldats égyptiens, équipés d’armes lourdes ou légères, ainsi que les archers disposaient aussi d’un bâton incurvé qu’ils lançaient probablement contre l’ennemi ou qu’ils utilisaient dans les corps à corps. Cette arme est représentée aussi bien sur les monuments égyptiens qu’assyriens. Selon Hérodote (VII, 63), les soldats assyriens de Xerxès avaient des massues de bois hérissées de nœuds de fer.
LE PORTEUR D’ARMES
Serviteur militaire d’un roi ou d’un chef, dont il portait l’armure et les armes. Il se tenait à ses côtés dans les dangers et exécutait ses ordres. Le porteur d’armes d’un guerrier renommé pouvait achever les ennemis blessés par son maître (I Sam. 14:13). Les porteurs d’armes étaient choisis parmi les soldats les plus vaillants, et certains étaient manifestement très dévoués à leurs chefs. — I Sam. 14:6, 7; 31:5.
[Illustration, page 120]
Machine de guerre constituée par une tourelle en forme de dôme de laquelle sort un bélier. Derrière, on distingue une tour d’assaut mobile avec un archer et un porteur de bouclier. Reproduction exacte d’un bas-relief du palais du roi assyrien Assurnasirpal II.
[Illustration, page 121]
Grand bouclier romain, tel qu’il est représenté sur une frise qui daterait du premier siècle avant notre ère.
[Illustration, page 123]
Pierre de fronde.
[Illustration, page 125]
Massue égyptienne.