Chapitre 7
Israël en butte aux agressions de l’Assyrie
1, 2. Que se produisit-il vers la fin du règne de Salomon, mais pourquoi Jéhovah n’arracha-t-il pas la royauté à la famille de David ?
JUSQUE dans sa vieillesse, le roi Salomon régna avec sagesse à Sion ou Jérusalem, mais vers la fin de son règne de quarante ans, il commença à opprimer ses sujets. Il ne fit pas cela conformément à la volonté du Dieu d’Israël, mais parce que dans sa vieillesse ses nombreuses femmes païennes “inclinèrent son cœur vers d’autres dieux, et son cœur ne fut pas tout entier à Jéhovah, son Dieu, comme l’avait été le cœur de David son père”. (I Rois 11:4, AC.) Ainsi, ce roi qui avait bâti le saint temple de Jéhovah se mit à construire des lieux de culte pour les dieux païens de ses femmes. Or, Salomon était fils de David et membre de la tribu de Juda au sujet de laquelle il avait été prédit que le sceptre ne s’écarterait pas d’elle avant la venue de Schilo, la Postérité promise. En outre, Jéhovah avait promis au roi David que la royauté ne serait pas retirée de sa famille (Genèse 49:10 ; II Samuel 7:11-16). Dieu respecta donc cette prophétie et l’alliance qu’il avait conclue avec David pour un royaume éternel. Cependant, il informa le roi Salomon, devenu infidèle, qu’il arracherait à son successeur royal la majeure partie de la nation.
2 Jéhovah déclara à Salomon : “Je laisserai une tribu [celle de Benjamin, qui resterait fidèle à Juda] à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que j’ai choisie.” — I Rois 11:9-13, AC.
3. Comment la situation évolua-t-elle en Israël après la mort de Salomon ?
3 En 997 av. notre ère, Roboam, fils de Salomon, succéda à son père sur le trône d’Israël. Loin d’alléger les fardeaux du peuple, Roboam menaça de les alourdir encore. En conséquence, dix des tribus d’Israël se révoltèrent contre la maison royale de David, et Dieu n’autorisa pas le roi Roboam à combattre pour ramener sous son sceptre les tribus rebelles. Outre la tribu de Benjamin, les Lévites, qui servaient au temple de Jéhovah, demeurèrent fidèles à la maison de David. Désormais, les Lévites ne recevraient la dîme que de deux tribus au lieu de douze. Pour leur attachement au temple de Jéhovah situé dans la capitale du royaume de Juda, ils encoururent la défaveur du premier roi du nouveau royaume composé des dix tribus rebelles, qui gardèrent le nom de royaume d’Israël. Ce premier roi fut Jéroboam, membre de la tribu d’Éphraïm, et il établit sa capitale à Sichem, ville située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Jérusalem.
4, 5. Pourquoi Jéroboam se rebella-t-il contre Jéhovah, et à quelle forme de culte son nom est-il resté attaché ?
4 Jéhovah promit à Jéroboam qu’il lui donnerait un royaume durable s’il continuait d’adorer Jéhovah comme l’avait fait le roi David, mais Jéroboam ne crut pas à cette promesse (I Rois 11:26-39). Il craignait de voir ses sujets se soumettre de nouveau à la royauté de la maison de David s’ils continuaient de se rendre régulièrement à Jérusalem, capitale de Juda, pour adorer Jéhovah dans sa maison. C’est pourquoi Jéroboam refusa d’adorer Jéhovah à l’exemple du roi David. Il estimait que la rupture avec la maison royale de David devait aussi entraîner une rupture avec le culte du Dieu de David, pratiqué à Jérusalem, et avec la maison ou temple de Jéhovah. Sans se soucier de l’indignation que Jéhovah avait manifestée contre le culte du veau d’or fait par les Israélites au pied de la montagne des Dix Commandements, le roi Jéroboam instaura ce même culte dans le nouveau royaume d’Israël. — I Rois 12:1-33 ; Exode 32:1-35.
5 Dans l’antique Babylone, le taureau était un symbole du dieu de la tempête, Hadad. Mais le roi Jéroboam voulait faire du veau d’or le symbole du Dieu d’Israël. Il dressa un veau d’or et un autel à Dan, loin vers le nord, et un autre veau à Béthel, bien plus au sud, à une vingtaine de kilomètres de Jérusalem. Les Lévites ne pouvant accomplir leur service à ces endroits dédiés au faux culte, le roi Jéroboam décida de se passer d’eux et il choisit parmi les autres Israélites des hommes qu’il établit prêtres du culte du veau d’or. Cette fausse adoration pratiquée en Israël incita nombre d’Israélites appartenant aux dix tribus à suivre l’exemple des Lévites et à passer en Juda afin d’y pratiquer le vrai culte de Jéhovah et de vivre sous la maison royale élue, celle de David. — II Chroniques 11:13-17, AC.
6, 7. Comment les événements politiques et religieux se déroulèrent-ils dans le royaume d’Israël jusqu’au temps de son dernier roi ?
6 Avec le temps, la capitale du royaume du Nord, celui d’Israël, fut transférée d’abord à Thirtsa et finalement à Samarie, où elle demeura jusqu’à la destruction de cette ville et la chute du royaume d’Israël (I Rois 15:21, 33 ; 16:15-28). La situation religieuse dans ce royaume fut aggravée lorsque Achab, fils d’Omri, le fondateur de Samarie, accéda au trône. Il prit pour épouse une femme attachée au culte de Baal, bâtit un temple et éleva un autel à ce faux dieu dans sa capitale. Ainsi, le culte de Baal vint s’ajouter à l’adoration des veaux d’or pratiquée dans ce pays apostat (I Rois 16:29-33). Une trentaine d’années plus tard, soit aux jours de Jéhu, roi d’Israël, le culte de Baal fut éliminé du pays d’Israël, conformément à des ordres précis que Jéhu avait reçus de Jéhovah. Cependant, le roi Jéhu et ses successeurs n’en continuèrent pas moins à adorer les veaux d’or. — II Rois 9:1 à 10:31.
7 Au cours des 141 années qui suivirent le règne de Jéhu, neuf rois (dont quatre seulement étaient de sa dynastie) régnèrent sur le royaume d’Israël. Entre-temps, l’Égypte des pharaons avait cédé la place à l’Assyrie, la nouvelle puissance mondiale dominante. Pendant le règne du quatrième roi de Samarie à compter du dernier, Pul (Tiglath-Piléser ou Téglath-Phalasar III), roi d’Assyrie, envahit le territoire d’Israël, et le roi Ménahem dut lui verser une forte somme d’argent prélevée sur ses sujets. Ce tribut éloigna du pays le roi d’Assyrie pendant les règnes de Ménahem et de son successeur. En revanche, Pékah, le roi suivant, dut céder une grande partie du pays au roi d’Assyrie agresseur, et de nombreux sujets de Pékah furent emmenés captifs en Assyrie (II Rois 15:17-29, Sy). Osée, l’assassin de Pékah, régna à sa place et devint, en fin de compte, le dernier roi de Samarie. — II Rois 15:30; 17:1, 2.
8, 9. a) Expliquez comment et quand les jugements de Jéhovah furent complètement exécutés sur le royaume d’Israël. b) Quel sort attendait l’Assyrie ?
8 Pendant plus de 250 ans, Jéhovah avait fait preuve de patience et de miséricorde envers les rois d’Israël tombés dans le paganisme, mais le jour vint enfin où ses jugements devaient être exécutés sur ce royaume des dix tribus. Salmanasar, roi d’Assyrie, envahit Israël et assujettit le roi Osée, qui dut lui payer tribut. Ayant appris que, pour se libérer du joug assyrien, Osée s’était adressé par écrit à l’Égypte, la puissance mondiale précédente, le roi Salmanasar fit prisonnier le roi rebelle et le jeta dans une maison de détention. Non content de tenir prisonnier Osée, le roi d’Assyrie monta contre Samarie pour la détruire. Bien fortifiée, bâtie sur une hauteur et possédant un bon stock de vivres, Samarie put endurer un long siège. Elle résista pendant trois ans, soit jusqu’à la neuvième année du règne d’Osée. Elle finit par tomber, en l’an 740 av. notre èrea. Les annales de Sargon II, roi d’Assyrie, qui revendique la gloire d’avoir pris Samarie, nous apprennent que 27 290 notables de cette ville furent emmenés en captivité.
9 Pour repeupler le pays d’Israël, le roi d’Assyrie fit venir dans les villes de ce royaume des habitants de Babylone et d’autres lieux (II Rois 17:3-24). Certes, les Israélites avaient été infidèles au Dieu de leurs pères, néanmoins Jéhovah n’oublia pas comment l’Assyrie traita son peuple. À son heure, il envoya un exécuteur qui infligea à l’Assyrie le châtiment qu’elle méritait.
SION SE MOQUE DE L’ASSYRIE
10. Quel avertissement Jéhovah donna-t-il à Juda à propos de l’Assyrie, principalement par la bouche de quel prophète ?
10 Le roi d’Assyrie avait commencé ses agressions contre le territoire du royaume d’Israël pendant le règne d’Ozias (ou Azaria), onzième roi de Jérusalem (II Rois 15:17-19). L’Assyrie était alors en voie de devenir la puissance mondiale dominante. C’est pourquoi Jéhovah, par la bouche de ses prophètes, prévint le royaume de Juda qu’il ne devait pas compter sur l’Assyrie ni contracter une alliance avec elle pour se protéger contre les ennemis de Jérusalem. Le plus grand de ces prophètes se nommait Ésaïe ou Isaïe, fils d’Amots. Il commença à prophétiser dans le pays de Juda aux jours d’Ozias, roi de Jérusalem. Dans sa prophétie, Ésaïe mentionne l’Assyrie ou les Assyriens quarante-quatre fois, bien plus souvent que tout autre prophète biblique. Il continua de prophétiser jusqu’au règne du roi Ézéchias. — Ésaïe 1:1.
11, 12. Comment le roi Achaz accueillit-il ces conseils, et quel avertissement Ésaïe prononça-t-il alors ?
11 Le roi Achaz, père d’Ézéchias, refusant d’écouter les conseils divinement inspirés que donnait Ésaïe, conclut un pacte avec le roi d’Assyrie afin de se protéger contre deux conspirateurs : le roi d’Israël et le roi de Syrie. En informant le roi Achaz que cette alliance ne lui procurerait pas des bienfaits véritables, le prophète Ésaïe prononça une prophétie annonçant la naissance virginale du Messie ou Christ. Ésaïe déclara :
12 “Jéhovah lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge a conçu, et elle enfante un fils, et elle lui donne le nom d’Emmanuel [avec nous est Dieu]. Il mangera de la crème et du miel jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien ; car avant que l’enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, le pays dont les deux rois [d’Israël et de Syrie] t’épouvantent sera dévasté. Jéhovah fera venir sur toi et sur ton peuple, et sur la maison de ton père, des jours tels qu’il n’y en a pas eu de semblables depuis le jour qu’Éphraïm s’est séparé de Juda [en 997 av. n. è.], — le roi d’Assyrie.” — Isaïe 7:14-17, AC.
13. Quel événement confirma cet avertissement concernant le vrai danger pour Juda, et quelle prophétie sur Sargon devait encore s’accomplir ?
13 Par ces paroles, Ésaïe fit clairement comprendre au roi Achaz qu’en réalité le pays d’Emmanuel était menacé, non par la conspiration des rois d’Israël et de Syrie, mais par le roi d’Assyrie, la Deuxième Puissance mondiale (Ésaïe 7:18-20 ; 8:7, 8). En 1740, Samarie, la capitale du royaume d’Israël, fut prise par les Assyriens. Au moment de sa chute, Sargon II devint ou se fit couronner roi d’Assyrie, s’attribuant la gloire d’avoir pris Samarie, la capitale d’Israël. Cette victoire assyrienne eut lieu pendant la sixième année du règne du fils d’Achaz, savoir Ézéchias, roi de Jérusalem (II Rois 18:9-12). Durant le règne de Sargon II, roi d’Assyrie, cette Deuxième Puissance mondiale atteignit l’apogée de sa grandeur. Le prophète Ésaïe annonça que Sargon subjuguerait l’Égypte et l’Éthiopie, et emmènerait des captifs (Ésaïe 20:1-6). L’histoire profane rapporte que Sargon II leva un tribut sur l’Égypte, la puissance mondiale précédente.
14. L’Assyrie eut-elle alors des difficultés avec Babylone, qui lui était tributaire ?
14 Jusque-là Babylone avait été assujettie à l’Assyrie et avait payé tribut à cette Deuxième Puissance mondiale, mais pendant le règne de Sargon II, un mouvement s’organisa en vue de la libération de Babylone. Un Chaldéen du nom de Mérodac-Baladan se fit proclamer roi de Babylone. Sargon, roi d’Assyrie, tenta de réprimer cette rébellion, mais la bataille qui s’ensuivit n’eut pas, semble-t-il, une issue décisive, de sorte que Mérodac-Baladan demeura roi de Babylone. Quelques années plus tard, Sargon marcha sur Babylone, en chassa Mérodac-Baladan et se fit couronner roi de cette ville, position qu’il occupa jusqu’à sa mort. Son fils Sennachérib lui succéda sur le trône d’Assyrie. Une fois encore, les Babyloniens se révoltèrent et se donnèrent de nouveau pour roi Mérodac-Baladan. Ainsi, les Assyriens eurent à nouveau des difficultés avec les Babyloniens. Le roi Sennachérib chercha donc à renverser Mérodac-Baladan.
15, 16. a) Pourquoi le roi Sennachérib s’intéressait-il à Jérusalem ? b) Quels efforts fit-il tout d’abord pour s’assurer la domination sur Jérusalem, mais quel fut le résultat de ses démarches ?
15 Sennachérib, roi militariste, était avide de nouvelles conquêtes. Son père, Sargon II, avait pris Samarie, la capitale d’Israël, pendant la sixième année du règne d’Ézéchias, roi de Jérusalem. À présent, Sennachérib désirait vivement ajouter la ville sainte de Jérusalem à ses trophées de guerre, d’autant plus qu’Ézéchias essayait de se dégager de l’alliance que son père, le roi Achaz, avait contractée avec l’Assyrie.
16 Dans la quatorzième année du règne d’Ézéchias, le roi Sennachérib marcha contre lui. Il “monta contre toutes les villes fortes de Juda et s’en empara”. Le roi Ézéchias l’éloigna de Jérusalem pour un temps en acceptant de lui donner une forte somme d’argent en guise de tribut. Plus tard, Sennachérib, occupé à mettre le siège devant Lakis, ville de Juda, envoya des commandants militaires à Jérusalem pour demander la reddition de la capitale. Se tenant à l’extérieur de la ville, ils sommèrent les hommes qui se trouvaient sur la muraille de capituler et de ne plus mettre leur confiance en Jéhovah, le Dieu du roi Ézéchias, car, dirent-ils, jusqu’alors aucun dieu n’avait été capable de résister victorieusement au conquérant Sennachérib. Dans sa détresse, Ézéchias demanda au prophète Ésaïe de prier Jéhovah. Par la bouche d’Ésaïe, Jéhovah répondit au roi Ézéchias qu’il obligerait le roi d’Assyrie à retourner dans son pays, où il mourrait, frappé par l’épée. — II Rois 18:13 à 19:8, AC.
17, 18. a) Par sa réponse, comment Sennachérib insulta-t-il Jéhovah, et quelle question fut ainsi soulevée, comme l’indique la prière d’Ézéchias ? b) Quelle prophétie fut prononcée sur Sennachérib ?
17 La délégation militaire assyrienne, dont le porte-parole principal se nommait Rabschaké, vint rejoindre Sennachérib, occupé maintenant à assiéger une autre ville de Juda : Libna. Le roi assyrien envoya de nouveau à Jérusalem des messagers porteurs de lettres rédigées en termes très humiliants pour le Dieu d’Ézéchias. Après avoir pris connaissance du contenu injurieux de ces lettres d’intimidation, le roi Ézéchias monta au temple de Jéhovah, déploya les lettres devant Jéhovah et lui demanda dans une prière de le sauver. Profondément touché de l’insulte faite à son Dieu, Ézéchias pria ainsi : “Maintenant, Jéhovah, notre Dieu, délivrez-nous de la main de Sennachérib, et que tous les royaumes de la terre sachent que vous seul, Jéhovah, êtes Dieu.” — II Rois 19:8-19, AC.
18 Par l’intermédiaire d’Ésaïe, Jéhovah assura le roi Ézéchias qu’il avait entendu sa prière. Puis Jéhovah s’adressa à l’orgueilleux roi d’Assyrie et lui dit : “Elle te méprise, elle se moque de toi, la vierge [que tu n’as pu prendre], fille de Sion ; elle branle la tête derrière toi, la fille de Jérusalem. Qui as-tu insulté et outragé ? Contre qui as-tu élevé la voix, et porté les yeux en haut ? Contre le Saint d’Israël ! Par tes messagers tu as insulté Jéhovah (...). Parce que tu es furieux contre moi, et que ton arrogance est montée à mon oreille, je mettrai mon anneau à tes narines et mon mors à tes lèvres, et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu.”
19. Quel signe Jéhovah donna-t-il à Ézéchias, et pourquoi les Juifs ne devaient-ils pas ensemencer leurs champs en cette deuxième année ?
19 Jéhovah donna alors à Ézéchias un signe par lequel il saurait que cette parole s’accomplirait sur le roi d’Assyrie et que des conditions paisibles seraient rétablies dans le pays de Juda. Par suite de l’invasion de Sennachérib, les Israélites n’auraient aucune récolte cette année-là, la deuxième année ils ne sèmeraient ni ne récolteraient, mais la troisième année ils cultiveraient la terre en paix et moissonneraient. “Car de Jérusalem il sortira un reste, et de la montagne de Sion des réchappés. Voilà ce que fera le zèle de Jéhovah des armées.” (II Rois 19:20-31, AC). D’après la chronologie biblique, cette “seconde année” était la sixième année sabbatique du cycle jubilaire, année au cours de laquelle les Juifs devaient laisser le pays que Dieu leur avait donné jouir d’un repos ou sabbat. — Lévitique 25:1-12.
20, 21. a) Pour quelles raisons Jéhovah promit-il de sauver Jérusalem ? b) Comment les paroles de Jéhovah consignées dans II Rois 19:21-28 se réalisèrent-elles sur Sennachérib ?
20 Enfin, Jéhovah assura Ézéchias que le roi d’Assyrie ne réussirait pas à s’approcher de Sion ou Jérusalem pour l’attaquer, mais qu’il rentrerait chez lui après avoir échoué. “Je protégerai cette ville pour la sauver, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur.”
21 La nuit tomba, nuit d’angoisse pour Jérusalem ! Mais le lendemain matin, le sol du camp des Assyriens était jonché de cadavres. Que s’était-il passé ? “Cette nuit-là, l’ange de Jéhovah sortit et frappa dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes.” La Bible ne précise pas quelle distance séparait le camp assyrien de Jérusalem. Quoi qu’il en soit, aucun assaut ne fut livré contre “la vierge, fille de Sion”, “la fille de Jérusalem”. Humilié, le roi Sennachérib battit en retraite vers Ninive, sa capitale, afin de consulter son faux dieu Nisroc. Pendant que Sennachérib se retirait vers le nord, la “fille de Sion” se moqua de lui et hocha la tête derrière lui. Elle était heureuse de voir que son Dieu, Jéhovah, avait démontré sa souveraineté universelle au détriment de l’Assyrie, la Deuxième Puissance mondiale, et prouvé que lui seul est Dieu. — II Rois 19:32-37, AC.
22. Quelle maladie Ézéchias contracta-t-il, et quel privilège lui fut accordé grâce à sa guérison miraculeuse ?
22 Pour Sennachérib, cependant, Babylone posait encore des problèmes, car Mérodac-Baladan se dressait toujours en rebelle. Il cherchait des alliés afin de briser la domination du roi d’Assyrie sur Babylone. Mérodac-Baladan avait appris que quelque temps avant que Jéhovah ne délivrât Jérusalem de la main de Sennachérib, le roi de cette ville avait été malade à mourir, mais qu’il s’était miraculeusement rétabli. En effet, dans la quatorzième année de son règne, Ézéchias souffrait d’un ulcère malin. Par la voix d’Ésaïe, Jéhovah avait dit à Ézéchias qu’il devait se préparer à mourir. Mais à cette époque-là, Ézéchias n’avait pas de fils pour assurer la succession au trône, et de ce fait la lignée royale de David qui passait par lui risquait d’être interrompue. Il avait prié avec larmes pour que sa vie fût épargnée, et dans sa miséricorde Jéhovah avait écouté sa prière, en lui promettant de prolonger sa vie de quinze années et de lui donner un signe miraculeux en gage de cette promesse. Ézéchias se rétablit donc, et la troisième année après sa guérison, il eut un fils appelé Manassé. À l’âge de douze ans, Manassé succéda au roi Ézéchias, dont le règne avait duré vingt-neuf ans, compte tenu des quinze années de sursis. — II Rois 20:12 ; 21:1 ; Ésaïe 38:1 à 39:1.
23, 24. a) Dans ses rapports avec Mérodac-Baladan, quelle indiscrétion Ézéchias commit-il, vraisemblablement poussé par quel mobile imprudent ? b) Que prophétisa alors Ésaïe sur les biens et les fils d’Ézéchias ?
23 Mais revenons à présent à Mérodac-Baladan. Lorsque celui-ci envoya des lettres et un présent au roi Ézéchias, ce dernier les accepta avec plaisir. Peut-être pour impressionner Mérodac-Baladan, en qui il voyait un allié éventuel contre le roi d’Assyrie, Ézéchias montra aux messagers babyloniens tous ses biens et toutes ses richesses. Mais un tel étalage risquait aussi d’exciter la convoitise du roi de Babylone. Or, le prophète Ésaïe était opposé à toute alliance avec Babylone et à tout recours à son aide plutôt qu’à celle de Jéhovah Dieu. Aussi, après le départ des émissaires, Ésaïe interrogea Ézéchias à leur sujet et lui demanda comment il les avait reçus. Renseigné, Ésaïe déclara :
24 “Écoute les paroles de Jéhovah des armées : Des jours viennent, où tout ce qui est dans ta maison, et tout ce que tes pères ont amassé jusqu’à ce jour, sera emporté à Babylone ; il n’en restera rien, dit Jéhovah. Et parmi tes fils, qui sortiront de toi, que tu engendreras, on en prendra pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone.” — Isaïe 39:1-7, AC.
25. Quelle confirmation possible trouvons-nous dans II Chroniques chapitre 32?
25 Ézéchias exprima son soulagement, puisque cette calamité ne devait pas arriver de son vivant (II Rois 20:12-20). Faisant peut-être allusion à la façon dont Ézéchias reçut les messagers babyloniens de Mérodac-Baladan, II Chroniques 32:24-26 (AC) rapporte ce qui suit : “En ce temps-là, Ézéchias fut malade à la mort. Il fit une prière à Jéhovah, et Jéhovah lui parla et lui accorda un prodige. Mais Ézéchias ne répondit pas au bienfait qu’il avait reçu, car son cœur s’éleva, et la colère de Jéhovah fut sur lui ainsi que sur Juda et Jérusalem. Alors, du sein de son orgueil, le roi s’humilia avec les habitants de Jérusalem, et la colère de Jéhovah ne vint pas sur eux pendant la vie d’Ézéchias.” Il mourut donc en paix et laissa le royaume à Manassé.
26, 27. En quels termes les relations qui existaient à cette époque-là entre l’Assyrie, Babylone et Juda sont-elles expliquées dans le livre “Israël et Babylone” ?
26 Quant à Mérodac-Baladan, roi de Babylone, et à ses rapports avec Sennachérib, roi d’Assyrie, l’ouvrage “Israël et Babylone” (angl.) déclare, à la page 33 :
27 La première tâche de Sennachérib fut de vaincre ce “pilier du mal”, cet “ouvrier d’iniquité”, comme il le dépeint si curieusement. Il prit Babylone, mais Mérodac-Baladan échappa et prit la fuite. Ce fut à cette époque-là, plutôt qu’au temps de son conflit antérieur avec Sargon, que Mérodac-Baladan chercha à s’assurer l’aide d’Ézéchias, roi de Juda, démarche rapportée dans II Rois 20:12-19. Babylone demeura cependant une source d’inquiétude, avec l’aide qu’elle obtint facilement des Élamites, ce qui permit à Mérodac-Baladan de faire une nouvelle apparition, sinon plusieurs ; elle fut finalement écrasée en 689, la ville étant rasée jusqu’au sol. Jusque-là, semble-t-il, Sennachérib avait traité Babylone avec une grande indulgence, et c’est en désespoir de cause qu’il aurait adopté cette politique terrible. [Sidney] Smith [dans son livre “La première campagne de Sennachérib” (The First Campaign of Sennacherib)] pense qu’un passage des annales d’Assurbanipal peut signifier que Sennachérib avait même commencé la reconstruction de Babylone quand il fut assassiné. — Israel and Babylon de W. L. Wardle, M.A., B.D. (Londres), édition de 1925.
28. Quels changements gouvernementaux eurent lieu en Assyrie et à Babylone, et quelle question commençait à se poser relative à la position de l’Assyrie ?
28 Après l’assassinat de Sennachérib, son fils Asarhaddon (Sg : Ésar-Haddon) lui succéda sur le trône de Ninive, capitale de l’Assyrie (II Rois 19:37 ; Isaïe 37:37, 38, AC). C’est lui qui rebâtit la ville de Babylone et lui restitua la statue de son dieu principal, Bel-Mérodac ; il restaura en outre les temples d’autres divinités. Quand Asarhaddon mourut, Assurbanipal lui succéda et désigna un vice-roi pour gouverner Babylone. Le dernier vice-roi nommé par l’Assyrie fut Nabopolassar, père de Nébucadnetsar (Nabuchodonosor) II (ISBE, tome I, page 367). À présent, la question suivante se posait : L’Assyrie, le “pays de Nimrod”, réussira-t-elle à garder sa position de Deuxième Puissance mondiale ? Certes, elle avait pu amener la chute et la destruction de Babylone, cependant elle s’était montrée impuissante à prendre et à détruire Sion ou Jérusalem, “la ville du grand roi”. (Michée 5:5 5:6, NW ; Psaume 48:2, 3 48:1, 2, NW.) Une chose était pourtant certaine : l’Assyrie devait connaître son jour de jugement, à cause de tout ce qu’elle avait fait subir au pays de Jéhovah et à son peuple élu.
[Note]
a Non en 722/1 av. n. è., comme dans la plupart des chronologies de l’histoire profane.