Jéhovah Dieu, le grand Potier
“Quoi ? Le potier n’a-t-il pas pouvoir sur l’argile pour faire de la même masse un vase pour un usage honorable, un autre pour un usage déshonorant ?” — Rom. 9:21.
1, 2. Citez certains des titres que les Écritures attribuent à Jéhovah, et l’une des façons dont il prouve qu’il possède ces qualités.
JÉHOVAH Dieu est le Tout-Puissant. Il est le Très-Haut sur toute la terre. Il est également le Seigneur et Souverain de l’univers. — Ex. 6:3 ; Ps. 83:19 83:18, NW ; Jér. 50:25, AC.
2 Jéhovah Dieu montre de nombreuses façons différentes qu’il possède ces qualités, et l’une de ces façons consiste à façonner ses créatures, tout comme le potier pétrit l’argile dans ses mains. Son rôle de grand Potier magnifie son omnipotence, son omniscience et sa souveraineté. Aucune de ses créatures ne peut résister à sa volonté. Jéhovah accomplit tous ses desseins. “Ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : Elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir exécuté ce que j’ai voulu, et accompli ce pour quoi je l’ai envoyée.” — Is. 55:11, AC.
3, 4. a) Pourquoi importe-t-il que nous reconnaissions Jéhovah comme le grand Potier ? b) Quel témoignage l’apôtre Paul a-t-il rendu à ce sujet ?
3 Il importe au premier chef que chacune des créatures de Dieu reconnaisse sa souveraineté universelle et se comporte en conséquence. Celles qui agissent de la sorte reçoivent sa bénédiction. L’apôtre Paul parle de Jéhovah comme du grand Potier, dans Romains chapitre neuf, où il écrit entre autres :
4 “Cela dépend non de celui qui désire ni de celui qui court, mais de Dieu, qui fait miséricorde. Car l’Écriture dit à Pharaon : ‘Pour cela même je t’ai laissé subsister, pour que relativement à toi je puisse montrer ma puissance, et que mon nom soit déclaré par toute la terre.’ Ainsi, pour qui il le désire, il fait miséricorde, mais pour qui il le désire, il le laisse devenir obstiné. Tu me diras donc : ‘Pourquoi trouve-t-il encore à redire ? Car qui a résisté à sa volonté expresse ?’ Ô homme, qui es-tu vraiment pour répliquer à Dieu ? Est-ce que la chose modelée dira à celui qui l’a modelée : ‘Pourquoi m’as-tu faite de cette façon ?’ Quoi ? Le potier n’a-t-il pas pouvoir sur l’argile pour faire de la même masse un vase pour un usage honorable, un autre pour un usage déshonorant ?” — Rom. 9:16-21.
5, 6. a) Qu’est-ce qui détermine l’usage que le grand Potier fait d’un vase ? b) Quelles paroles du prophète Jérémie confirment cette pensée ?
5 Il ne faut cependant pas en conclure que le grand Potier détermine arbitrairement la destinée éternelle de ses créatures longtemps avant leur naissance, comme le prétend la doctrine calviniste de la prédestination. Bien au contraire ! Ses créatures déterminent leur propre destinée par leur comportement. Néanmoins, le grand Potier peut, pour des raisons dictées par sa sagesse, sa justice et son amour, choisir à quel moment, de quelle façon et dans quelles circonstances il veut récompenser les justes et punir les méchants.
6 Cette pensée ressort clairement dans Jérémie 18:6-8 (AC), où il est écrit : “Ce que l’argile est dans la main du potier, vous l’êtes dans ma main, maison d’Israël. Tantôt je parle, touchant une nation et touchant un royaume, d’arracher, d’abattre et de détruire. Mais cette nation, contre laquelle j’ai parlé, revient-elle de sa méchanceté, alors je me repens du mal que j’avais voulu lui faire.”
7. Citez un exemple de la manière dont Jéhovah agit en tant que grand Potier.
7 Voici un exemple : On peut comparer toutes les créatures de Jéhovah à des vases d’argile dans un atelier. Le grand Potier, Jéhovah Dieu, peut façonner l’argile comme il lui plaît. Mais comme chaque morceau d’argile ou créature intelligente possède le libre arbitre, il peut choisir soit de se laisser mouler par Jéhovah, en cédant à la pression de ses justes exigences, soit d’y résister et de s’endurcir dans la méchanceté. Cependant, dès lors qu’une créature a manifesté son attitude, Jéhovah peut décider de façonner cette personne davantage encore, soit pour un usage honorable, soit pour un usage déshonorant, conformément à sa volonté souveraine et à ses desseins.
8, 9. Quels exemples bibliques nous montrent comment le grand Potier agit envers les vases rendus prêts pour la destruction ?
8 Ainsi, la Bible déclare qu’un “mauvais esprit” envoyé par Jéhovah saisit le roi Saül, mais seulement après que son cœur se fut corrompu irrémédiablement et que Jéhovah l’eut rejeté définitivement (I Sam. 18:10, AC). De même, Jéhovah mit “un esprit de mensonge” dans la bouche de quatre cents prophètes d’Israël qui s’étaient déjà révélés être de faux prophètes, et à cause de leur prophétie mensongère, le roi Achab trouva la mort (II Chron. 18:5-27). Dans le même ordre d’idées, Jésus déclara à Judas : “Ce que tu fais, fais-le plus vite.” (Jean 13:27). En disant cela, Jésus ne suggérait pas à Judas de le trahir, car celui-ci avait déjà dépassé le point-limite. Jésus n’avait-il pas déjà révélé que Judas serait celui qui trahirait son Maître, et Judas ne s’était-il pas abstenu de le nier ou de protester de son innocence ? Judas n’eut aucun repentir et ne changea pas sa ligne de conduite. C’est pourquoi, selon le récit biblique, Satan le Diable en entra en lui, et ce fut seulement après cela que Jésus déclara à Judas : “Ce que tu fais, fais-le plus vite.” Il en fut de même du pharaon d’Égypte, à l’époque de Moïse. Jéhovah Dieu n’endurcit pas arbitrairement le cœur de Pharaon et ne l’obligea pas d’agir contrairement à son jugement. Dieu choisit simplement une manière de traiter Pharaon qui permettait à ce dernier de chercher à faire tourner la situation à son avantage en endurcissant son propre cœur.
9 Ce fut donc à juste titre que l’apôtre Paul fit allusion au méchant et orgueilleux pharaon, car, sans aucun doute, il s’agit du cas biblique le plus remarquable où Jéhovah Dieu exerça son autorité et sa puissance pour façonner une créature humaine, tout comme un potier forme un vase. Le grand Potier avait ordonné à son peuple, les Israélites, de se rendre dans le désert pendant trois jours, avec tous leurs enfants et leurs troupeaux, afin de l’adorer. Pharaon avait refusé de les laisser partir. Plein d’arrogance et de mépris, il avait répondu : “Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix, en laissant aller Israël ? Je ne connais pas Jéhovah, et je ne laisserai pas aller Israël.” Jéhovah Dieu fit comprendre à Pharaon qui il était et l’obligea à laisser aller son peuple par le moyen de dix plaies, et ces fléaux ont une grande signification prophétique pour notre temps. — Ex. 5:2, AC.
AUTHENTICITÉ
10, 11. a) Comment certains critiques considèrent-ils le récit des dix plaies ? b) Quelle réponse leur a été donnée par un professeur d’université ?
10 L’authenticité du récit inspiré où ces dix plaies sont rapportées a été mise en doute par certains critiques qui ne croient pas que Jéhovah Dieu est le grand Potier ayant la possibilité et le désir d’intervenir dans les affaires humaines conformément à sa volonté souveraine. Ces critiques n’ont pas compris que la question de la souveraineté universelle était impliquée dans l’affaire des dix fléaux. Ils voudraient nous faire croire que l’histoire de ces plaies, tout comme celle de la création et du déluge, est fondée sur des mythes. Un ouvrage de tendance moderniste affirme à ce sujet : “On a essayé à maintes reprises de rationaliser ces histoires fantastiques.” — The Interpreter’s Bible, tome II, page 839.
11 Mais les théologiens qui rejettent les miracles de la Bible ne font que trahir leurs préjugés et leur ignorance. La science n’ose plus nier les miracles rapportés dans l’Écriture. À ce propos, un professeur d’université a déclaré : “Le savant n’est plus à même d’affirmer honnêtement qu’une chose est impossible. Tout au plus, il peut dire qu’elle est improbable. Il lui est cependant permis de déclarer qu’une chose est impossible à expliquer dans l’état actuel de nos connaissances. La science est incapable de prétendre qu’elle connaît toutes les propriétés de la matière et toutes les formes d’énergie. Que faut-il ajouter aux miracles pour les traduire en une chose possible et explicable ? Nous ne pouvons rien faire pour changer un miracle en un événement probable, mais il se peut que nous puissions y ajouter des renseignements qui le feront tomber dans le domaine du possible. Il faudrait, par exemple, ajouter des renseignements sur une source d’énergie inconnue de nos sciences biologiques et physiologiques. Dans nos Écritures, cette source d’énergie est identifiée à la puissance de Dieua.”
12, 13. Quelles autres citations bibliques confirment le récit des dix plaies ?
12 Par ailleurs, on ne peut jeter le discrédit sur l’Exode sans discréditer les autres livres de la Parole de Dieu qui y font allusion. Si ces dix plaies miraculeuses ne sont que des contes fantastiques, comment se fait-il que Josué, Samuel, deux psalmistes, Jérémie, Étienne et l’apôtre Paul en parlent comme de faits historiques ? Ainsi, d’après I Samuel 6:6, quelque quatre cents ans après qu’Israël eut quitté l’Égypte, des prêtres et devins des Philistins donnèrent cet avertissement à leur peuple : “Pourquoi endurciriez-vous votre cœur, comme les Égyptiens et Pharaon ont endurci leur cœur ?” — Voir aussi I Samuel 4:8.
13 Les dix plaies sont mentionnées également en détail dans les Psaumes 78 et 105. Quelque neuf cents ans après l’époque des plaies, Jérémie s’y référa, non comme à des contes fantastiques, mais comme à des faits, en disant : “Tu as fait des miracles et des prodiges dans le pays d’Égypte (...) et tu t’es fait un nom.” Quant à Étienne, il parla de Moïse et déclara qu’il avait “fait des prodiges et des signes en Égypte”. Et nous avons déjà vu que l’apôtre Paul, lui aussi, fit allusion aux plaies comme à des faits historiques. — Jér. 32:20 ; Actes 7:36.
14-16. Comment peut-on réfuter l’argumentation de ceux qui voudraient expliquer les dix plaies par des causes “naturelles” ?
14 D’autres théologiens de la chrétienté admettent la réalité des dix plaies, mais ils essaient de les attribuer à des causes naturelles. Ce faisant, ils enlèvent au grand Potier son droit d’intervenir directement dans les affaires humaines. Certes, les eaux du Nil prennent parfois une teinte rougeâtre. Cependant, le récit biblique ne dit pas simplement que le Nil eut l’apparence du sang, à cause d’un pullulement de micro-organismes ou parce que la vase devint rouge. Il affirme que les eaux du Nil devinrent du sang, que les poissons et d’autres créatures du fleuve moururent et que les hommes ne pouvaient plus boire l’eau. — Ex. 7:19-21.
15 Il en est de même des autres plaies. Inutile de nier le caractère miraculeux de ces fléaux simplement parce que de tels phénomènes se sont produits à d’autres moments de l’histoire de l’Égypte. En effet, pourquoi les plaies s’abattirent-elles à l’heure précise annoncée par Moïse, et cessèrent-elles suivant ses ordres ? Et comment se fait-il qu’après le troisième fléau, les Israélites dans le pays de Gosen ne furent pas frappés comme les Égyptiens ? — Ex. 8:22, 23 8:26, 27, NW.
16 La dixième plaie, en particulier, ne peut s’expliquer par des causes naturelles. Quel fléau naturel a jamais frappé uniquement les premiers-nés des hommes et des bêtes ? Un fléau naturel eût-il épargné les maisons dont les montants et le linteau des portes avaient été éclaboussés de sang ? Ces choses ne peuvent s’expliquer par des phénomènes de la nature. Une telle explication soulèverait plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait. Ceux qui l’acceptent montrent par là qu’ils n’ont pas la foi, qu’ils refusent de se soumettre à la volonté du grand Potier et qu’ils désirent plaire aux hommes sans foi.
17. Pourquoi était-il indispensable que ces plaies fussent manifestement miraculeuses ?
17 Dès lors que nous comprenons pourquoi Jéhovah envoya ces plaies, à savoir pour faire connaître à Pharaon et aux Égyptiens son nom et sa grande puissance et pour que son nom fût déclaré par toute la terre afin d’endurcir les uns et rendre les autres plus malléables, alors nous saisissons la raison pour laquelle Jéhovah décida d’employer des moyens surnaturels pour frapper les Égyptiens. En effet, pour atteindre le but que Dieu leur avait fixé, il fallait absolument que ces plaies fussent visiblement miraculeuses, sinon elles n’auraient pas tranché la question et magnifié le nom de Jéhovah, surtout en ce qui concerne les huit derniers fléaux (Ex. 8:16-19 8:20-23, NW). On trouve un exemple de ce principe dans I Samuel 6:7-12.
LE VASE MOÏSE
18, 19. a) Quel vase humain Jéhovah façonna-t-il pour cette occasion, et par quels moyens le fit-il ? b) Comment Moïse manifesta-t-il sa fidélité envers son peuple et son Dieu ?
18 Moïse, homme de Dieu, fut le remarquable vase humain que le grand Potier Jéhovah Dieu forma pour cette occasion et façonna conformément à ses desseins. Moïse naquit après que le pharaon de ce temps-là eut légalisé le génocide en décrétant que tous les fils nouveau-nés fussent jetés dans le Nil (Ex. 1:22). Jéhovah veilla à ce que Moïse fût épargné, recueilli par la fille de Pharaon puis élevé par ses propres parents “dans la discipline et les conseils autorisés de Jéhovah”. Le père et la mère de Moïse eurent foi en Jéhovah ; le rédacteur de la lettre aux Hébreux leur rend témoignage en ces termes : “Par la foi, Moïse, à sa naissance, fut caché par ses parents pendant trois mois, parce qu’ils virent que le petit enfant était beau et qu’ils ne craignirent pas l’ordre du roi.” — Éph. 6:4 ; Héb. 11:23.
19 Les parents de Moïse s’acquittèrent fidèlement de leurs devoirs de père et de mère, si bien que Moïse resta fidèle à Jéhovah, à son peuple et aux justes principes divins bien que, par la suite, il fût instruit dans toute la sagesse des Égyptiens. Il prouva cet attachement quand il tua le chef de corvée égyptien qui maltraitait un de ses frères. Mais le peuple de Moïse n’appréciait pas ce que celui-ci faisait pour lui, aussi Moïse jugea-t-il bon de se réfugier au pays de Madian. — Ex. 2:11-15 ; Actes 7:23-29.
20. Pourquoi les premiers efforts de Moïse en faveur de son peuple échouèrent-ils ?
20 Moïse avait embrassé la bonne cause, celle de Jéhovah. “Par la foi, Moïse, quand il fut devenu grand, refusa d’être appelé le fils de la fille de Pharaon, choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir la jouissance temporaire du péché, estimant l’opprobre (...) [en tant que serviteur oint par Dieu] comme une richesse supérieure aux trésors de l’Égypte.” Cependant, il n’avait pas choisi le bon moment ni, à coup sûr, la bonne méthode pour être l’instrument dont le grand Potier se servirait pour délivrer son peuple. Ajoutons aussi que cet homme sincère, fidèle, enthousiaste et impulsif, qui se voyait déjà comme le libérateur de son peuple, n’était pas encore prêt pour assumer cette tâche. Aussi Jéhovah continua-t-il de façonner le vase Moïse en vue de son futur rôle de sauveur, en le laissant pendant quarante ans au pays de Madian. Là, Moïse, devenu berger paisible, a dû penser souvent à ses frères esclaves en Égypte ! — Héb. 11:24-27.
21. Quel effet son séjour de quarante ans dans le désert produisit-il sur Moïse ?
21 Au terme de ces quarante années, Moïse avait été façonné comme vase et était devenu un homme mûr, doux, patient et longanime, qualifié pour remplir les fonctions de surveillant de plusieurs millions de brebis appartenant à Dieu, “un homme très modeste, plus qu’aucun homme sur la face de la terre”. (Nomb. 12:3, NC.) En fait, il devint tellement modeste qu’il se montra très peu empressé à accepter la mission que Jéhovah voulait lui confier, celle de délivrer son peuple, tâche qu’il avait essayé d’entreprendre quarante ans auparavant. Même après que Jéhovah eut assuré Moïse qu’il serait avec lui, et qu’il lui eut donné le pouvoir d’opérer trois miracles pour montrer la nature divine de sa mission, Moïse hésita encore. Certes, Jéhovah se fâcha et reprit sévèrement Moïse, néanmoins, par compassion, il lui donna Aaron comme porte-parole. — Ex. 3:11 à 4:31.
L’ÉGYPTE ET PHARAON À L’ÉPOQUE DE MOÏSE
22. Quels contrastes frappants existaient à cette époque-là entre l’Égypte et Israël ?
22 On aurait du mal à trouver un contraste plus frappant que celui qui existe entre Moïse, l’homme le plus modeste sur la face de la terre, et Pharaon, l’un des rois les plus orgueilleux de tous les temps. La différence était également saisissante entre le culte de Jéhovah Dieu pratiqué par les Israélites fidèles et la religion des Égyptiens. Un dictionnaire biblique déclare à ce propos : “La religion des Égyptiens était complètement différente de celle des Hébreux. (...) Le culte des grandes divinités [égyptiennes] suivait toujours le même modèle, qui consistait à traiter le dieu exactement comme on traiterait un roi terrestre. On le réveillait chaque matin en chantant un hymne, on le lavait et l’habillait (c’est-à-dire son image) et lui donnait à manger (...). On ne peut guère imaginer de contraste plus frappant que celui qui distinguait le Dieu d’Israël, indépendant et sans cesse éveillé, (...) d’avec ces dieux de la nature, ces divinités terrestres des Égyptiensb.”
23. Quelles divinités et quelle doctrine caractérisaient la religion de l’Égypte ?
23 À cette époque-là, l’Égypte était non seulement la puissance mondiale dominante, surtout du point de vue économique, mais encore elle s’était attachée plus que toute autre nation au culte démonolâtrique. Elle adorait les forces de la création visible, et plus particulièrement le soleil, la chaleur, la lumière et les animaux inférieurs. L’Égypte possédait des dizaines de divinités, et nulle autre nation de l’Antiquité n’était plus dévouée et plus constante dans le service de ses dieux que les Égyptiens superstitieux, sous la domination de leurs prêtres despotiques. Leur croyance principale était la réincarnation ou la transmigration de l’âme, doctrine qui leur promettait une récompense dans une vie future, en fonction de leur conduite dans la vie présente, et qui permettait aux prêtres de tenir le peuple assujetti.
24. Que savons-nous sur les prêtres d’Égypte ?
24 Les prêtres étaient très nombreux en Égypte. Ils ne payaient pas d’impôts et le peuple les tenait en haute estime. Ils s’habillaient de lin blanc et se baignaient deux fois par jour. Même les tâches les plus banales étaient réglementées par des ordonnances religieuses. Les Égyptiens célébraient plus de fêtes religieuses que tous les autres peuples, et leur pays était rempli de temples. Chaque ville possédait son dieu protecteur représenté par un animal sacré et adoré dans un temple desservi par un grand nombre de prêtres. D’après l’historien John Lord, le pouvoir que les prêtres exerçaient sur le peuple était comparable à celui des prêtres de la chrétienté dans les premiers siècles du Moyen Âgec.
25. Quel était l’aspect le plus dégradant de la religion des Égyptiens ?
25 L’aspect le plus répugnant et dégradant de la religion des Égyptiens était le culte des animaux. Tout chat, même de gouttière, avait à leurs yeux plus de valeur qu’un homme. L’étranger qui tuait un chat, fût-ce accidentellement, était lynché par la foule déchaînée. Les taureaux Apis étaient adorés par les Égyptiens, qui croyaient que certains dieux habitaient en eux. On gardait le taureau dans un temple somptueux et à sa mort, on l’ensevelissait dans un immense sarcophage très coûteux, tandis que toute l’Égypte le pleurait. Parmi les nombreux animaux tenus pour sacrés par les Égyptiens, citons le crocodile, l’oxyrhynque (un poisson) et l’ichneumon (une mouche). Pour certains de ces animaux (comme le chat), tous les individus de l’espèce étaient considérés comme sacrés ; pour d’autres (tel que le taureau), seules les bêtes portant certaines marques faisaient l’objet d’un culte.
26. Dans l’esprit des Égyptiens, qu’était leur pharaon ?
26 Le culte du roi ou pharaon occupait aussi une place d’honneur dans la religion des Égyptiens. Un livre d’histoired déclare à ce propos : “Le pharaon était lui-même l’un des dieux, et la vie de ses sujets était axée sur lui. Le pharaon régnant était à la fois une incarnation d’Horus, le dieu-ciel représenté par un faucon, et Horus (...) en tant qu’héritier légitime du trône de son père, Osiris. La prospérité de l’Égypte dépendait directement de celle du roi (...). Chaque pharaon était le successeur de tous ses ancêtres royaux, remontant au-delà des dynasties humaines (...) jusqu’aux dynasties des dieux sur la terre, et à sa mort chaque roi allait rejoindre cette auguste compagnie”, du moins dans l’esprit des Égyptiens !
27. Pourquoi Jéhovah toléra-t-il si longtemps le faux culte et l’oppression des Égyptiens ?
27 Voilà donc l’Égypte dans laquelle Israël se trouvait en captivité, le pays où Dieu allait renvoyer Moïse. Ses habitants étaient, à n’en pas douter, des “vases de courroux rendus prêts pour la destruction”. (Rom. 9:17-22.) Pourtant, le grand Potier permit à l’Égypte de continuer en tant que grande puissance mondiale. Pourquoi ? Jéhovah le permit à cause de son grand nom. Du reste, n’avait-il pas prédit que les descendants d’Abraham seraient opprimés pendant quatre cents ans ? Aussi, jusqu’au terme de cette période, Dieu permit-il à l’Égypte d’opprimer son peuple élu. — Gen. 15:13.
28, 29. Pourquoi tous les Égyptiens devaient-ils souffrir à cause de l’obstination de Pharaon ?
28 En examinant le récit biblique, nous remarquons qu’il relate comment le grand Potier a agi envers un seul homme, Pharaon. On pourrait se demander pourquoi une nation tout entière devait souffrir à cause d’un seul homme. Il existe plus d’une raison valable. D’abord, Pharaon n’aurait pas pu opprimer la nation d’Israël et défier Jéhovah tout seul. Il lui fallait le concours d’une puissante organisation ; aussi, tous ceux qui l’aidaient à défier Dieu et à opprimer les Israélites se rendaient-ils complices de ses crimes. Par ailleurs, n’est-il pas vrai qu’une foule de non-Israélites, “une multitude de gens d’origine diverse”, quitta l’Égypte et marcha vers la liberté en compagnie des Israélites (Ex. 12:38, NC) ? Assurément ! Par conséquent, on ne peut accuser d’injustice le grand Potier, Jéhovah Dieu.
29 En outre, les Écritures parlent de la responsabilité collective. C’est pourquoi, en Israël, dans le cas d’un meurtre dont l’auteur était inconnu, les anciens de la ville la plus proche devaient prendre certaines dispositions pour dégager tous les habitants de la cité de la responsabilité du sang versé (Deut. 21:1-9). En vertu de ce même principe, toute la tribu de Benjamin fut déclarée coupable quand elle refusa de rendre les débauchés de Guibéa qui avaient tué la concubine d’un certain Lévite en abusant d’elle (Juges 20:8-48). En fait, aujourd’hui encore, on reconnaît le principe de la responsabilité collective, témoin l’indemnisation volontaire des Juifs et d’autres victimes des persécutions nazies par l’Allemagne de l’Ouest.
30, 31. Pourquoi les événements se rapportant aux dix plaies nous intéressent-ils tout particulièrement ?
30 Le récit biblique nous expliquant comment le grand Potier agit envers ses vases à l’époque de Moïse, nous intéresse tout particulièrement. En effet, l’étude de ce récit nous aidera à mieux apprécier la sagesse, la justice, la puissance et l’amour du grand Potier, Jéhovah Dieu. Elle nous fera bien comprendre également l’importance de nous soumettre à Lui et de nous laisser guider par sa Parole, son esprit saint et son instrument visible, son canal de communication sur la terre. Car qui peut résister à sa volonté déclarée ?
31 Cette étude affermira grandement notre foi, car nous découvrirons que ces événements du passé ont leur parallèle de nos jours. Enfin, l’examen de ce sujet permettra aux ministres chrétiens de mieux saisir l’importance de leur mission consistant à prêcher, puisqu’ils ont le privilège de verser les plaies modernes sur l’Égypte des temps actuels, y compris Babylone la Grande. Ce sont là, à coup sûr, des raisons valables nous incitant à poursuivre cette étude avec le plus grand intérêt !
[Notes]
a Time, 4 juillet 1955.
b The New Bible Dictionary, édité par J. D. Douglas, page 351.
c Beacon Lights of History, éd. de 1912, tome I, p. 31-42.
d Beacon Lights of History, éd. de 1912, tome I, p. 31-42.