Chapitre 17
Lève-toi, Sion !
1. Après avoir annoncé l’abandon de la “fille des Chaldéens”, à qui Jéhovah adresse-t-il ensuite sa prophétie par l’entremise d’Ésaïe, et comment souligne-t-il le caractère exceptionnel de cette prophétie ?
AUSSITÔT après avoir annoncé comment la “fille des Chaldéens” serait détrônée et abandonnée par les prêtres qui l’avaient trahie, Jéhovah des armées déclare ce qu’il a l’intention de faire pour son peuple exilé, et cela dans le chapitre suivant de la prophétie d’Ésaïe. Avant leur exil à Babylone, les Israélites adoraient Jéhovah à Sion (Jérusalem) d’une manière formaliste, avec la bouche et par des actes extérieurs, mais non avec le cœur. Maintenant, par son prophète Ésaïe, Jéhovah leur tient des propos importants qu’ils n’avaient jamais entendus auparavant. Ils ne peuvent prouver les avoir déjà entendus de la part d’un quelconque faux dieu ou de prêtres serviteurs d’une idole.
2. Pourquoi Jéhovah est-il le seul à pouvoir prononcer de telles paroles ?
2 Le vrai Dieu, Jéhovah, est le Créateur du ciel et de la terre. Du commencement jusqu’à la fin, il est toujours le même Dieu et il n’a pas oublié qu’il a appelé la nation de Jacob ou d’Israël pour qu’elle soit son peuple élu. Par amour pour lui-même, il agira en faveur de son peuple, mais il sévira contre Babylone. Il ne laissera pas profaner son nom faute d’accomplir ce qu’il a annoncé ; il ne cédera pas non plus sa gloire à un faux dieu (Isaïe 48:1-13, AC). Il est le seul à pouvoir adresser ces paroles à son peuple, disant :
3. Dans Ésaïe 48:14, 15, pourquoi Jéhovah ordonne-t-il à son peuple de se rassembler, et que prédit-il concernant celui qu’il a aimé ?
3 “Assemblez-vous tous et écoutez : Qui d’entre eux a annoncé ces choses ? Celui qu’aime Jéhovah accomplira sa volonté dans Babel [Babylone, Sg], et son bras sera contre les Chaldéens. Moi, moi, j’ai parlé, et je l’ai appelé ; je l’ai fait venir, et sa voie sera prospère.” — Isaïe 48:14, 15, AC.
4. a) Que veut dire Jéhovah lorsqu’il pose la question : “Qui d’entre eux a annoncé ces choses” ? b) Quel est “celui qu’aime Jéhovah”, et comment Ésaïe 44:28 confirme-t-il cette prophétie ?
4 Lorsque Jéhovah pose à son peuple rassemblé la question : “Qui d’entre eux a annoncé ces choses ?”, il veut dire : Qui d’entre les faux dieux du monde païen a annoncé ces choses concernant la chute de Babylone et la délivrance du peuple de Dieu par l’intermédiaire de Cyrus le Perse ? C’est ce conquérant perse que Jéhovah a aimé à cause de la mission qu’il a résolu de lui confier contre Babylone. C’est ce Cyrus qui accomplira la volonté de Jéhovah contre cette ville impie, tout comme dans la prophétie antérieure (Isaïe 44:28, AC) Jéhovah déclare être celui qui dit de Cyrus : “C’est mon berger ; il accomplira ma volonté.” Le bras de Cyrus sera contre les Chaldéens avec une force telle qu’ils ne sauront résister.
5. Comment d’autres versions ne laissent-elles subsister aucun doute quant à l’identité de celui qui est mentionné dans Ésaïe 48:14 ?
5 Le sens d’Isaïe 48:14b est tellement évident que la Bible de Jérusalem (n.m.) rend ce verset comme suit : “Rassemblez-vous tous et écoutez : qui d’entre les faux dieux a prédit cela ? Mon ami Cyrus accomplira mon bon plaisir contre Babylone et la race des Chaldéens.” La Versión Moderna espagnole de la Bible rend ainsi ce passage : “Rassemblez-vous, vous tous, et écoutez ! Qui, de ces dieux, a annoncé ces choses ? Cyrus, que Jéhovah aime, fera Sa volonté à Babylone, et son bras sera sur les Chaldéensa.”
6. a) À qui revient le mérite de la victoire de Cyrus sur la Troisième Puissance mondiale, et pourquoi ? b) Qui admet personnellement cela dans II Chroniques 36:23 et Esdras 1:1, 2 ?
6 Pas un de ces faux dieux (ou idoles) des nations païennes n’a “annoncé ces choses” à l’avance, mais c’est Jéhovah lui-même qui les a prédites. C’est lui qui a appelé Cyrus pour conquérir Babylone, alors que ce dernier ignorait qu’il avait été choisi par Jéhovah et que celui-ci le manœuvrait pour qu’il monte au temps marqué contre cette ville maudite. Ce fut Jéhovah qui facilita les choses à Cyrus. Ce n’est donc pas à ce roi que revient le mérite de la victoire sur la Troisième Puissance mondiale. Dès lors, Cyrus a eu toutes raisons de déclarer ce que nous lisons dans II Chroniques 36:23 et Esdras 1:1, 2. Par ce raisonnement, nous n’entendons pas que Cyrus était personnellement un homme peu capable, mais nous rendons l’honneur à qui il appartient en titre, c’est-à-dire à Jéhovah.
7. a) Quelles preuves avons-nous que cette prophétie n’a pas été annoncée dans un lieu caché ? b) Comment peut-on dire que Jéhovah était là “dès l’origine de ces choses” ?
7 Jéhovah n’a pas prophétisé en secret. Il n’a pas annoncé ces événements dans un lieu caché, de telle sorte que personne ne puisse fournir la preuve certaine que c’est bien lui qui a prophétisé. Environ deux cents ans à l’avance, il a ouvertement prophétisé par Ésaïe son prophète ; et vers l’an 732 avant notre ère, donc avant la naissance de Cyrus, Ésaïe écrivit le livre qui porte son nom et qui renferme, par écrit, la prophétie de Jéhovah concernant Cyrus. Le prophète Daniel, qui vint ensuite, fut en mesure de montrer la prophétie d’Ésaïe à Cyrus, après que ce dernier eut capturé Babylone et assujetti les Chaldéens (Daniel 6:28 ; 10:1). Si cette prophétie écrite ne s’était pas avérée véridique, on aurait pu la retenir contre Jéhovah. Mais Jéhovah était là, dès le début, pour veiller à ce qu’elle se réalise. De même, lorsque se produisit le dénouement de l’accomplissement de la prophétie, il était là, en tant que responsable de ce qui se passait. À ce sujet, voici ce qu’il déclara au peuple d’Israël : “Approchez-vous de moi, et écoutez ! Dès le commencement, je n’ai point parlé en cachette, dès l’origine de ces choses, j’ai été là.” — Ésaïe 48:16.
8. a) Citez les deux manières prouvant que l’esprit de Jéhovah était actif au sujet de cette prophétie ? b) Dans Ésaïe 48:16-19, que dit Jéhovah aux Israélites au sujet des conséquences de leur obéissance à ses commandements ?
8 Le Seigneur Dieu fut celui qui envoya son prophète et plaça son esprit sur lui (Ésaïe 6:8-10). Ainsi, lorsqu’il suscita Ésaïe, il envoya également sur lui son esprit comme force inspiratrice. À juste titre, le prophète pouvait donc s’adresser au peuple d’Israël ou Jacob en ces termes : “Et maintenant le Seigneur Jéhovah m’envoie avec son esprit. Ainsi parle Jéhovah, ton Rédempteur, le Saint d’Israël : Moi, Jéhovah, ton Dieu, je t’enseigne pour ton bien, je te conduis dans le chemin où tu dois marcher. Oh ! sois attentif à mes commandements, et ta paix sera comme un fleuve, ta justice comme les flots de la mer ; ta postérité sera comme le sable et le fruit de tes entrailles comme les grains de sable ; son nom ne sera ni retranché ni effacé devant moi.” — Isaïe 48:16-19, AC.
9. a) Qu’indique le fait que Jéhovah se soit proclamé lui-même le Rédempteur d’Israël ? b) Comment Jéhovah montra-t-il quel était son désir sincère sous ce rapport ?
9 Jéhovah se proclamait lui-même le Rédempteur d’Israël. Il indiquait par là que les Babyloniens allaient disposer des Israélites et les déporter loin de leur patrie. Il faudrait qu’il les rachète de Babylone par l’intermédiaire de Cyrus le Perse, celui qu’il aimait. En prédisant cela, Jéhovah révélait son désir sincère de voir les Israélites éviter ce châtiment en étant attentifs à ses commandements. Alors, au lieu que le malheur fonde sur eux de Babylone, ils jouiraient d’une paix et d’une prospérité aussi abondantes, profondes et intarissables qu’un fleuve. Leurs actes de justice seraient aussi innombrables que les flots de la mer.
10. a) Quelle promesse faite à Abraham s’accomplirait en Israël ? b) Quelle leçon Israël apprit-il de cette manifestation d’intérêt sincère que lui témoignait Jéhovah, et qu’est-ce que Jéhovah savait à l’avance ?
10 En outre, la promesse que Jéhovah avait faite à Abraham s’accomplirait en eux : Dieu rendrait sa postérité aussi nombreuse que les grains de sable sur le bord de la mer. En tant que nation, leur nom ne serait pas retranché de devant Jéhovah, ni réduit à néant. Leur témoignant un intérêt sincère, il les enseignait pour leur bien et les conduisait avec amour dans le chemin où ils devaient marcher. Cependant, il savait d’avance qu’ils ne suivraient pas son enseignement et ses conseils. Pour les discipliner, il les déporterait à Babylone.
11. Quelle condition Ésaïe suppose-t-il en Israël, quel conseil lui donne-t-il ensuite, et avec quelle sollicitude divine ?
11 Aussi, s’adressant en termes prophétiques aux Israélites, descendants du patriarche Jacob, comme s’ils se trouvaient déjà en exil à Babylone, Ésaïe leur parla de la sorte : “Sortez de Babylone, fuyez loin des Chaldéens avec des cris de joie ! Publiez-le, proclamez-le, faites-le savoir jusqu’à l’extrémité de la terre ! Dites : ‘Jéhovah a racheté son serviteur Jacob ! Ils n’ont pas eu soif ceux qu’il a conduits par le désert ; il a fait couler pour eux l’eau du rocher ; il a fendu le rocher, et les eaux ont jailli !’” — Isaïe 48:20, 21, AC.
12. Quand l’ordre de sortir de Babylone devrait-il s’appliquer ?
12 Il est bien évident que cet ordre divin de sortir de Babylone ne pourrait s’appliquer qu’après la chute de cette ville impériale et la promulgation de l’édit du conquérant Cyrus, édit qui permettait aux Israélites exilés de retourner à Jérusalem, à Sion, pour y rebâtir le temple de leur Dieu.
13. Quelle devait être l’attitude des exilés au moment du départ, mais pourquoi ne tenteraient-ils pas une évasion avant la chute de Babylone ?
13 En agissant suivant ce décret de libération, les exilés seraient si impatients et si prompts à sortir de la capitale idolâtre des Chaldéens qu’ils en fuiraient pour ainsi dire. Babylone n’ouvrit jamais sa prison pour les exilés, afin de permettre aux Israélites de s’enfuir, et ce n’était pas la volonté de Jéhovah à leur égard qu’ils organisent une évasion pour tenter de sortir de Babylone avant qu’elle soit tombée. Même s’ils avaient fait cela, ils ne seraient pas retournés dans leur patrie, car elle devait demeurer désolée pendant soixante-dix ans. Ainsi ils devaient attendre encore, jusqu’à ce que la puissance des Chaldéens fût brisée et que Cyrus leur eût donné la liberté et le signal de fuir vers le pays du culte de Jéhovah. — Jérémie 25:11-14.
14. En quel sens les Israélites exilés devaient-ils “proclamer” cette nouvelle ?
14 L’édit de Cyrus libérant les Israélites fut publié par tout l’Empire médo-perse jusqu’aux frontières de l’Égypte. C’était donc une nouvelle internationale qui pourrait être connue du monde entier. Mais les Israélites qui devaient mettre à profit le décret impérial devaient en parler aux autres et leur en expliquer la signification exacte. L’édit n’était pas une simple manifestation de générosité ou d’humanité de la part de l’empereur Cyrus. Il y avait autre chose derrière cela.
15. a) À cause de l’action de qui le décret de Cyrus était-il plus qu’une simple manifestation de générosité ou d’humanité de sa part ? b) Comment les droits de Jéhovah sur Israël furent-ils prouvés par le chemin difficile qu’emprunta celui-ci pour retourner dans sa patrie ?
15 Aussi, après que les Israélites furent revenus dans leur patrie désolée et qu’ils eurent commencé leur œuvre de reconstruction, ils devaient faire connaître jusqu’à l’extrémité de la terre et avec des cris de joie qui était leur véritable Libérateur et Rédempteur, en disant : “Jéhovah a racheté son serviteur Jacob.” Jéhovah n’avait pas rejeté son serviteur Jacob ou Israël ; il avait toujours des droits sur cette nation de serviteurs. C’est ce qu’il prouva en les ramenant par un chemin difficile pour qu’ils occupent de nouveau leur patrie. Ils devaient donc dire comment, tout en les ramenant à travers un territoire dévasté, probablement par la route directe du désert, il ne les avait cependant pas laissé souffrir de la soif. Tout comme lorsqu’il avait conduit leurs ancêtres hors d’Égypte et à travers le désert jusqu’à la Terre promise, de même maintenant à leur retour de Babylone, il faisait couler l’eau du rocher, fendant même miraculeusement le roc pour que les eaux en jaillissent.
16. a) Comment Jéhovah montra-t-il qu’il était de nouveau en paix avec son peuple ? b) Pour qui n’y aurait-il pas de paix, et pourquoi ?
16 Tout ce que Jéhovah avait prédit si longtemps à l’avance concernait la délivrance de la domination de Babylone. Cette délivrance aurait été sans intérêt si Jéhovah n’avait pas ramené les Israélites à Jérusalem pour rebâtir son Temple et rétablir son culte. Il démontrait ainsi qu’il était de nouveau en paix avec son peuple. Mais il n’y avait pas de paix ou de prospérité pour Babylone. “Il n’y a point de paix pour les méchants, dit Jéhovah.” (Isaïe 48:22, AC). À l’époque d’Ésaïe, il n’y avait pas de paix non plus pour les Israélites qui rejetaient l’enseignement de Jéhovah et violaient ses commandements. La paix ne coulerait pas comme un fleuve majestueux pour ces Israélites désobéissants, car leur justice ne serait pas comme les flots de la mer.
17. Quelle occasion fut offerte aux Israélites qui ne pouvaient quitter Babylone ?
17 Les Israélites qui restèrent à Babylone après sa chute ne furent pas nécessairement considérés comme méchants, tel par exemple le vieux prophète Daniel. Les souverains babyloniens avaient été méchants, et cette dynastie de rois sémites ne connut pas une fin paisible. Quant aux Israélites qui ne trouvaient pas bon de quitter Babylone, ils pouvaient suivre la suggestion de l’édit de Cyrus et venir en aide à ceux qui s’en retournaient dès maintenant en leur offrant de l’or, de l’argent, des effets et du bétail, et aussi en envoyant des “offrandes volontaires pour la maison de Dieu qui est à Jérusalem”. De cette façon, ils donnèrent un appui matériel et moral au reste qui retournait. — Esdras 1:2-4.
RÉVEILLE-TOI, Ô SION !
18. Pourquoi convenait-il maintenant que Jéhovah s’adressât à Jérusalem, et de quelle manière le fit-il ?
18 La capitale dévastée du pays de Juda devait être rebâtie et le nom de Jéhovah devait être invoqué de nouveau dans cette ville. En raison de ce qui devait se produire, il convenait que Jéhovah s’adressât lui-même à la ville, où à ceux qui allaient la réoccuper. Lui parlant comme si elle était arrivée au terme de ses souffrances sous la main de l’oppresseur impie, il déclara :
19. En lui disant de se lever, que déclare Ésaïe 51:17-20 à Jérusalem concernant a) la coupe de la colère de Jéhovah, et b) ses fils ?
19 “Réveille-toi, réveille-toi, lève-toi, Jérusalem, qui as bu de la main de Jéhovah la coupe de sa colère, qui as bu, qui as vidé la coupe d’étourdissement ! De tous les fils qu’elle avait enfantés, pas un qui l’ait guidée ; de tous les fils qu’elle avait élevés, pas un qui l’ait prise par la main. Deux malheurs t’ont frappée — qui t’adressera des paroles de pitié ? — La dévastation et la ruine, la famine et l’épée — comment te consolerai-je ? Tes fils, épuisés de force, étaient gisants au coin de toutes les rues, comme une antilope dans le filet du chasseur, ivres de la fureur de Jéhovah, de la menace de ton Dieu.” — Isaïe 51:17-20, AC.
20. a) Que représentait la coupe, et en quel sens Jérusalem dut-elle la boire ? b) Combien de temps ces conditions devaient-elles durer ?
20 Au moyen de la Babylone inique qui poursuivait son programme de conquête mondiale, Jéhovah fit boire à Jérusalem la coupe de sa colère provoquée par sa conduite tellement contraire à la volonté de Dieu. En fait, il avait employé Babylone comme sa “coupe d’or” en amenant sur Jérusalem tout ce qu’il voulait qu’elle subisse pour sa discipline (Jérémie 51:7; Psaume 75:9 75:8, NW). Il était en droit d’exécuter son jugement sur elle au moyen de Babylone, ou d’utiliser cette dernière comme son instrument d’exécution plutôt que ses anges célestes. Ce fut particulièrement à partir de 607 avant notre ère que Jérusalem but cette coupe symbolique, quand sa population fut déportée, son trône royal renversé, et qu’elle et son temple furent détruits. Cette coupe contenait une potion qui la fit chanceler. Son état d’ivresse et de déchéance persista pendant soixante-dix ans.
21, 22. a) Pourquoi aucun de ses fils n’était-il capable de la soutenir ? b) Quelles étaient les “deux choses” que Jérusalem devait boire ? c) Pourquoi personne n’avait-il pitié d’elle ?
21 Tandis qu’elle titubait, incapable de marcher droit et d’avancer, aucun de ses fils ou de ses habitants ne pouvait la soutenir, l’empêcher de chanceler, ou l’aider à marcher droit. Même le reste fidèle, tels Ézéchiel, Daniel et ses trois compagnons hébreux, ne pouvait rien faire pour la prendre par la main, la guider et la maintenir debout. Ces adorateurs justes de Jéhovah devaient souffrir avec les Israélites injustes et coupables, et vivre des dizaines d’années d’exil en tant qu’esclaves juifs dans la cité idolâtre de Babylone.
22 Les “deux choses” que Jérusalem devait boire dans la “coupe de la colère” de Jéhovah comportaient chacune deux aspects : 1) “la dévastation et la ruine” et 2) “la famine et l’épée”. Elle devait boire cette coupe sans que personne ne lui adresse des paroles de pitié ni ne la console. L’Égypte à laquelle ses derniers rois avaient fait appel, ainsi que les autres nations, n’étaient pas en mesure de la consoler et de la sauver de la destruction. Au cours des dix-huit mois de siège final par le roi Nébucadnetsar, elle eut à souffrir la famine, l’épée de la guerre babylonienne, et finalement la ruine de son gouvernement et de sa défense ainsi que la dévastation par les conquérants païens. Que pouvaient faire pour elle ses fils ? Eh bien, que peut faire une antilope dans le filet d’un chasseur ? Ses fils défaillaient de faiblesse et d’épuisement ; ils gisaient au coin de toutes ses rues, comme s’ils étaient ivres, mais non d’un vin naturel. Ils étaient ivres de la colère de Jéhovah et de la menace de leur Dieu offensé. Jéhovah avait loyalement averti Jérusalem de tout cela, mais elle n’y avait pas pris garde.
23. Quelles paroles de réconfort Ésaïe (51:21-23) adressa-t-il ensuite à Jérusalem en parlant de la coupe de la colère de Jéhovah ?
23 Alors, comme si Jérusalem avait déjà atteint la fin de sa période d’ivresse, Ésaïe, le prophète de Jéhovah, lui parle en termes consolants : “C’est pourquoi écoute ceci, malheureuse, enivrée, mais non de vin : Ainsi parle ton Seigneur, Jéhovah, ton Dieu, qui défend son peuple : Voici que j’ai ôté de ta main la coupe d’étourdissement, la coupe de ma colère ; tu ne la boiras plus désormais ; je la mettrai dans la main de tes persécuteurs, de ceux qui te disaient : ‘Courbe-toi, que nous passions !’ ... Et tu faisais de ton dos comme un sol, comme une rue pour les passants !” — Isaïe 51:21-23, AC.
24. a) Pourquoi Jérusalem était-elle devenue comme une femme ivre ? b) Pourquoi Jéhovah était-il heureux de lui témoigner sa miséricorde ?
24 Pour quelle raison Jérusalem était-elle devenue comme une femme malheureuse et enivrée, non d’un vin au sens littéral, mais du vin de l’exécution du jugement de Jéhovah ? C’était parce que son peuple élu, dont elle était la capitale, avait continué de contester avec lui au lieu de reconnaître qu’il avait raison et de lui obéir avec amour et confiance, comme à son Dieu. Cependant sa colère à son égard avait une limite. Après l’avoir disciplinée, Jéhovah était heureux de lui manifester sa pitié et son esprit de miséricorde.
25. Comment Babylone avait-elle “irrité” Jérusalem, et de quelle période cette irritation était-elle le commencement ?
25 Cela signifiait que sa colère allait se détourner de Jérusalem et se diriger contre l’organisation qui lui avait infligé sans pitié toute cette affliction, à savoir Babylone et ses alliés. Ces derniers avaient irrité Jérusalem. Ils l’avaient humiliée. Ils l’avaient rasée jusqu’à ses fondements. Ils l’avaient, pour ainsi dire, fait tomber la face contre le sol et l’avaient complètement écrasée, afin de la piétiner lourdement, comme on foule la rue d’une ville (Psaume 137:7 ; Abdias 11-14). Ainsi, en 607 avant notre ère, Jérusalem commença à être foulée aux pieds par les nations gentiles. C’est alors que commencèrent les “sept temps”, “les temps des Gentils”, qui devaient continuer jusqu’en 1914 de notre ère. — Luc 21:24, AC ; Daniel 4:16, 23, 25, 32.
26. Comment Jéhovah procéda-t-il pour que la coupe de sa colère change de main, et qui devint alors sa coupe symbolique ?
26 Pour cette raison, les Gentils méritaient de se voir offrir et de boire la pleine coupe de la colère de Jéhovah. Jérusalem ne devait plus boire une telle coupe par l’intermédiaire de Babylone et de ses alliés ennemis des Juifs. En retour, et au temps fixé par lui, Jéhovah prend la coupe de la main de Jérusalem et la donne à ceux qui l’ont irritée et abaissée, à ceux qui l’ont subjuguée. Comme il a fait à Jérusalem, il fait de même à ses persécuteurs. Il les contraint à boire la coupe de la colère divine. En 539 avant notre ère, à la chute de Babylone, ils commencèrent à boire. Dans ce but, Jéhovah employa les Mèdes et les Perses comme sa coupe symbolique. Babylone allait tomber, ivre morte, mais Sion se relèverait !
27, 28. À quel changement de situation pouvait-on s’attendre pour Sion, et comment le commandement prophétique l’avait-il annoncé ?
27 Il était tout à fait raisonnable de s’attendre à ce qu’après avoir pris de la main de Jérusalem la coupe vidée de sa colère, Dieu invite cette ville à relever son visage de la poussière. Confirmant qu’à son commandement elle se lèverait de nouveau comme une cité magnifique, Jéhovah inspira Ésaïe, deux siècles à l’avance, pour qu’il fasse la proclamation suivante :
28 “Réveille-toi ! réveille-toi ! revêts ta parure, Sion ! Revêts tes habits de fête, Jérusalem, ville sainte ! Car il n’entrera plus chez toi ni incirconcis ni impur. Secoue ta poussière, lève-toi, mets-toi sur ton séant, Jérusalem ! Détache les liens de ton cou, captive, fille de Sion !” — Ésaïe 52:1, 2.
29. En quel sens Sion devait-elle a) se réveiller, b) revêtir sa force, et c) revêtir ses beaux habits ?
29 Jérusalem était appelée Sion parce qu’elle renfermait dans ses murs le mont Sion et sa forteresse. En 537 avant notre ère, elle était désolée et sans habitants depuis soixante-dix ans. Cette année-là, Cyrus publia son édit. Puisque Jéhovah était à l’origine de ce décret, c’était comme si maintenant il invitait Sion à prendre conscience de sa liberté d’exister. C’était le moment que Dieu avait prévu pour que ses fils retournent à l’emplacement dévasté de Sion et la rebâtissent. Elle devait revêtir sa force en tant que ville, ne plus être l’esclave impuissante de Babylone, mais rassembler ses forces pour l’adoration et le service de Jéhovah. On allait lui dire : “La joie en Jéhovah est votre force.” (Néhémie 8:10, AC). Elle allait de nouveau devenir la “cité du grand Roi”, ou “la ville du grand Roi”, comme Jésus lui-même l’appela (Psaume 48:2, 3, AC 48:1, 2, NW ; Matthieu 5:35). En considération de ce fait, il lui fallait ôter ses vêtements d’esclave et revêtir de beaux habits, des habits royaux.
30. a) En quel sens les incirconcis ou impurs ne devaient-ils pas pénétrer dans Sion ? b) Comment cette prophétie demeura-t-elle vraie, même pendant la période de 63 av. n. è. à 70 de n. è. ?
30 Sion devait être une ville sainte, sur laquelle reposerait le nom de son Dieu ; son temple devait être rebâti en son sein, sur l’ancien emplacement sacré. En tant que ville sainte, il ne convenait pas que des incirconcis et des impurs entrent chez elle (Lamentations 1:10). Elle ne devait pas tolérer plus longtemps d’être profanée ou polluée par des païens impies, soit comme conquérants soit comme occupants étrangers de la ville. Babylone ne la piétinerait plus. Aussi longtemps que Sion, rebâtie, demeurerait fidèle à son Dieu et conserverait ainsi sa sainteté, aucun conquérant gentil incirconcis ne l’envahirait plus ni ne la réduirait de nouveau en poussière. Les puissances mondiales l’ayant dominée pourraient changer, telle la Médo-Perse qui laissa la place à la Grèce (Macédoine), mais elle resterait intacte comme une ville sainte, le centre d’adoration du peuple élu de Jéhovah. La prophétie d’Ésaïe demeure vraie, bien que la Sixième Puissance mondiale, la Rome païenne, prît Jérusalem en 63 avant notre ère, et la détruisît finalement en l’an 70 de notre ère. Comment cela ? Parce qu’Ésaïe, chapitre 52, trouve son accomplissement réel et complet dans la Sion céleste. Elle est la libre “Jérusalem d’en haut”, qui fut préfigurée par la fidèle Sion ou Jérusalem terrestre. — Galates 4:26.
31. Comment Jérusalem devait-elle a) secouer la poussière, se lever et s’asseoir, et b) détacher les liens de son cou ?
31 Après être restée à l’état de ruines complètes depuis sa première destruction en 607 avant notre ère, Jérusalem devait secouer la poussière de soixante-dix années et se relever en tant que ville. Elle devait, en tant que cité, s’asseoir, non plus sur le sol comme une personne en deuil, mais sur une chaise élevée avec un marchepied, sur un trône royal, en l’honneur de son Roi céleste, Jéhovah. Parce que ses habitants avaient été emmenés comme esclaves à Babylone, elle serait appelée la “fille captive de Sion”. Mais après que Cyrus le Perse aurait renversé son ravisseur, on lui dirait de détacher les liens ou chaînes de son cou. Elle devait faire usage de sa liberté pour servir Jéhovah comme la ville de son temple et ne plus se laisser tenir prisonnière par Babylone.
32. En quel sens les paroles de Zacharie 2:7, 10 sont-elles ici appropriées ?
32 Combien appropriées furent alors les paroles de Zacharie 2:7, 10 (AC) : “Holà ! Sion, sauve-toi, toi qui habites chez la fille de Babylone ! Pousse des cris de joie et sois dans l’allégresse, fille de Sion, car voici que je viens habiter au milieu de toi, dit Jéhovah.” Il habiterait de nouveau chez elle, non pas pendant sa captivité à Babylone, mais lorsqu’elle serait libre de l’adorer à l’endroit que lui avait donné son Dieu dans la Terre promise.
33. Pourquoi n’y avait-il pas de raison que Sion soit découragée parce qu’elle n’avait pas les moyens d’acheter sa propre liberté, et comment cela fut-il prédit dans Ésaïe 52:3 ?
33 Sion ne devait pas se décourager ou perdre espoir parce qu’elle n’avait pas les moyens d’acheter sa propre liberté. “Car ainsi parle Jéhovah : Vous avez été vendus pour rien, et ce n’est pas à prix d’argent que vous serez rachetés.” (Isaïe 52:3, AC). Jéhovah ne devait rien à Babylone, car elle ne lui avait rien donné en paiement pour avoir pris possession de son peuple élu. Jéhovah “vendit” ou livra Sion à Babylone, pour rien (Jérémie 15:13, 14). En conséquence, Babylone n’aurait pas dû penser qu’elle avait un droit perpétuel sur Sion ni qu’elle était habilitée à la garder indéfiniment captive, pour toujours, de la même manière qu’elle comptait demeurer à jamais la puissance dominante du monde. Comme elle connaissait mal les pensées de Dieu !
34. a) Dans quel sens Sion fut-elle “rachetée” ? b) Comment le roi Cyrus montra-t-il qu’il ne réclamait rien comme compensation pour sa libération ?
34 Sion avait été vendue pour rien. De même, elle n’aurait rien à payer comme rançon pour obtenir sa liberté. Et ce fut sans aucune dépense pour Jéhovah que Sion fut délivrée de Babylone. Le roi Cyrus libéra Sion volontairement, mais il reconnut Jéhovah. Cependant, il y eut un rachat de Sion. De quelle manière ? En ce que Jéhovah donna à Cyrus le Perse les pays qu’il conquit dans sa marche triomphante sur Babylone, et ensuite il donna à la Perse le pays d’Égypte aux jours de Cambyse, fils de Cyrus (Ésaïe 43:3, 4). Mais les pays donnés étaient tous païens, et Jéhovah les abandonna à l’Empire médo-perse. En outre, lorsque le reste du peuple de Jéhovah fut libéré pour retourner à Sion (Jérusalem), le roi Cyrus lui rendit les vases que le roi Nébucadnetsar avait volés dans le temple de Jéhovah. Le roi Cyrus ne les conserva pas comme compensation, mais il veilla à ce qu’ils reprennent leur place dans le temple reconstruit de la Sion rebâtie.
35. Comment l’Égypte sert-elle d’exemple pour prouver que Babylone n’avait aucun droit légal sur les enfants de Sion ?
35 Plutôt que de relâcher Sion et ses enfants en échange d’un paiement, Babylone fut détruite pour les avoir opprimés. Elle n’avait aucun droit légal sur eux et n’était pas davantage leur propriétaire que ne l’avaient été l’Égypte ou l’Assyrie, les Première et Deuxième Puissances mondiales. Jéhovah fit clairement ressortir cela dans Ésaïe 52:4 (AC), en disant : “Car ainsi parle le Seigneur, Jéhovah : Mon peuple descendit jadis en Égypte pour y séjourner ; puis Assur [l’Assyrie] l’opprima sans cause.” Aux jours où Joseph était premier ministre et intendant d’Égypte, le patriarche Jacob ainsi que ses autres fils et leurs familles descendirent en Égypte comme hôtes étrangers. Quelque temps après la mort de Joseph, l’ingrate Égypte ne traita plus son peuple en cette qualité mais le réduisit en esclavage. Il devint nécessaire que Jéhovah le délivrât des Égyptiens en prenant contre eux des mesures violentes. Babylone avait oublié cela !
36, 37. Sous ce rapport, quel exemple l’Assyrie fournit-elle également à Babylone ?
36 Des siècles plus tard, l’Égypte fut vaincue par Asarhaddon, roi d’Assyrie ; ce pays devint alors la Deuxième Puissance mondiale. Asarhaddon était le fils du roi Sennachérib, l’orgueilleux Assyrien qui menaça Jérusalem pendant la vie du bon roi Ézéchias et du prophète Ésaïe. Jéhovah délivra sa ville sainte de cette menace en exterminant en une seule nuit 185 000 hommes des troupes de Sennachérib. Aussi ce dernier s’enfuit-il du pays de Juda qu’il avait maltraité.
37 Cependant, des années avant ces événements, un autre roi d’Assyrie envahit le royaume des dix tribus d’Israël, détruisit sa capitale Samarie, et déporta les Israélites survivants dans des territoires assyriens. Mais au lieu de laisser le pays désolé, sans habitants, le roi d’Assyrie repeupla le pays d’Israël de païens venus de Babylone et d’autres contrées étrangères (Esdras 4:2 ; II Rois 17:5-10, 22-24). Ainsi, l’Assyrie opprima “sans cause” le peuple de Jéhovah. Pour cette raison, Dieu châtia cette puissance mondiale et, vers l’an 633 avant notre ère, Ninive, sa capitale, sombra dans la destruction sous les coups des Mèdes et des Chaldéens.
38, 39. Selon Ésaïe 52:5, 6, pour quelle raison identique Jéhovah s’intéresserait-il maintenant à Babylone ?
38 Étant donné ce qu’il avait fait contre ces puissances mondiales qui avaient injustement opprimé son peuple, qu’est-ce qui pousserait maintenant Jéhovah à agir envers Babylone d’une façon semblable ? Il fournit la réponse dans Isaïe 52:5, 6 (AC) : “Et maintenant qu’ai-je à faire ? dit Jéhovah ; car mon peuple a été enlevé sans droit ; ses tyrans poussent des hurlements, et sans cesse, tout le jour, mon nom est outragé. C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom ; oui, il saura en ce jour que c’est moi qui dis : ‘Me voici !’”
39 Ainsi Jéhovah avait de bonnes raisons de tourner son attention vers Babylone, d’estimer qu’une situation identique à celle qui avait existé précédemment dans l’ancienne Égypte et l’Assyrie existait à présent à Babylone. Celle-ci ne lui avait rien payé pour prendre possession de son peuple. En tant que maîtres, les Babyloniens continuèrent à pousser des hurlements de triomphe sur les Israélites exilés, se vantant sans retenue d’être maintenant la puissance mondiale dominante qu’aucun royaume de Dieu sur la terre ne pouvait provoquer ou défier. De tels hurlements étaient suffisants pour attirer l’attention de Jéhovah, car il entendait ce que les Babyloniens disaient dans leur orgueil et leur exultation.
40. Comment les Babyloniens exprimaient-ils leur mépris pour le Dieu d’Israël ?
40 Les Babyloniens exprimaient également leur mépris pour le Dieu des Israélites exilés. Ils outrageaient son nom sans cesse, tout le jour. Ils interprétaient mal la fâcheuse posture des Israélites. Ils considéraient leur défaite et leur déportation comme une preuve de l’impuissance de leur Dieu Jéhovah. Dans ce qui était arrivé aux Israélites, les Babyloniens ne voyaient pas une expression de la colère de Dieu contre son peuple désobéissant. Ils ne discernaient pas que Dieu disciplinait son peuple en raison de ses péchés. C’est pourquoi les Babyloniens n’avaient aucune crainte d’offenser ce Dieu à leur tour.
41. Devant le mépris des Babyloniens, qu’auraient dû comprendre les Israélites quant à leur responsabilité, et en quoi une telle attitude présentait-elle un danger ?
41 Les Israélites auraient dû être particulièrement affectés de ce que le nom de leur Dieu, le vrai Dieu, soit déshonoré et cela en grande partie par leur faute. Ainsi que l’apôtre chrétien Paul le déclara aux Juifs charnels de son époque, environ l’an 56 de notre ère, “car ‘le nom de Dieu est blasphémé à cause de vous parmi les nations ; selon ce qu’il est écrit”. (Romains 2:24.) Cela risquait d’amener finalement le propre peuple de Jéhovah à perdre le respect du nom de son Dieu. Les Israélites avaient grand besoin de prier en harmonie avec ce que Jésus-Christ enseigna plus tard à ses disciples concernant la façon de prier Dieu : “Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié.” — Matthieu 6:9.
42. Eu égard à son nom, que décida alors Jéhovah vis-à-vis d’Israël ?
42 Pendant presque soixante-dix ans après la destruction de Jérusalem, en 607 avant notre ère, les Israélites à Babylone avaient dû supporter de voir outrager le nom de leur Dieu. Là-bas, ils virent son nom diffamé, injurié, blasphémé, considéré de façon indigne. Mais il devait y avoir une limite à ces choses. Les Israélites verraient venir le temps où ils connaîtraient le nom de Dieu dans un autre cadre, sur un fond d’événements tout différent. C’est pourquoi Jéhovah était décidé à faire connaître son nom à son propre peuple, non pas parce que les Israélites ne savaient pas quel était son nom, ni sa prononciation correcte, mais parce qu’ils n’avaient pas été témoins, en tant qu’exilés, de la justification de son nom à leurs yeux et aux yeux de toutes les nations.
43. Qu’en résulterait-il pour le nom de Dieu, et quel changement appellerait-il ?
43 Jéhovah avait fixé le jour pour cela. Il leur ferait alors connaître son nom comme entièrement justifié. Cela exigeait un changement dans la situation et la condition de son peuple, puisque son nom était invoqué sur eux. Les Babyloniens irrespectueux devaient être réduits au silence. Alors les Israélites en exil verraient le nom de leur Dieu glorifié par sa victoire sur Babylone et par la délivrance qu’il leur accorderait. Jéhovah avait donné sa parole qu’il en serait ainsi. Il n’y avait aucune incertitude quant à l’accomplissement de ces choses, car Jéhovah déclara : “C’est moi qui dis : ‘Me voici !’” Était-il besoin d’une autre garantie ?
IL FAIT CONNAÎTRE SON NOM SOUS SON VRAI JOUR
44, 45. Comment Ésaïe 52:7 décrit-il prophétiquement le porteur de la bonne nouvelle de la libération d’Israël ?
44 Voyant à l’avance ce jour où il ferait connaître à son peuple son nom comme étant celui de son Libérateur, Jéhovah décrivit prophétiquement les effets de sa délivrance hors de Babylone, délivrance qui eut lieu en 537 avant notre ère. Il inspira son prophète Ésaïe à parler comme une sentinelle aux regards perçants, se tenant sur l’emplacement dévasté de la ville de Sion, le faisant s’exclamer avec admiration :
45 “Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie la paix ! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui publie le salut ! De celui qui dit à Sion : Ton Dieu règne !” — Ésaïe 52:7.
46. Quelle bonne nouvelle le messager apportait-il, et pourquoi ses pieds étaient-ils visibles sur les montagnes ?
46 Comme Sion était située à plus de 600 mètres au-dessus du niveau de la mer Méditerranée, on pouvait voir de loin s’approcher sur les montagnes environnantes les pieds du messager apportant des nouvelles sensationnelles pour Sion. Il avait des nouvelles de paix, annonçant le dessein pacifique de Jéhovah envers Sion, et parlant de bonne volonté et non plus de colère de sa part. Le messager apportait de bonnes nouvelles pour les amis de Sion. C’étaient des nouvelles annonçant quelque chose de meilleur que sa désolation et l’exil de ses enfants, l’annonce de la délivrance pour ses fils, la publication de l’édit selon lequel Sion et son temple seraient rebâtis. Le messager publiait le salut, le salut de Jéhovah pour Sion et pour son peuple.
47. Que signifiait cette proclamation du messager : “Ton Dieu règne !”, et à qui ses pieds paraissaient-ils beaux ?
47 Le messager devait dire à la Sion dévastée : “Ton Dieu règne !” En 607 avant notre ère, par l’intermédiaire des Babyloniens, Dieu avait renversé le “trône de Jéhovah” sur lequel les rois de la lignée de David s’étaient assis à Sion. Il sembla alors que le Dieu de Sion n’était plus roi, mais que c’était plutôt Mardouk, le principal dieu de Babylone, qui l’était. Mais à présent, en renversant Babylone, Jéhovah avait de nouveau prouvé sa souveraineté universelle. Maintenant, la “ville du grand Roi” devait être rétablie, avec son temple. Quant au messager qui apportait de pareilles bonnes nouvelles, ses pieds étaient couverts de poussière, brisés, rompus de fatigue, mais comme ils paraissaient beaux aux amis de Sion et à son Dieu !
48, 49. a) De qui cet ancien messager était-il une image prophétique, et quelle est la bonne nouvelle plus importante qui est annoncée ? b) Qui participe à cette proclamation de la bonne nouvelle, et comment Paul confirme-t-il cette vérité dans Romains 10:13-15 ?
48 Ainsi, en un sens, la chute de Babylone signifiait l’établissement du Royaume de Dieu. Aussi le porteur de bonnes nouvelles était-il un proclamateur du Royaume de Dieu. Le messager qui, dans les temps anciens, apporta la bonne nouvelle à la Sion terrestre fut un type prophétique préfigurant un messager d’une bonne nouvelle plus importante, celui qui annoncerait l’établissement du Royaume de Dieu dans les cieux et la chute de la Babylone moderne, cette Babylone la Grande prédite dans le dernier livre de la Parole écrite de Dieu. Le plus grand messager de la bonne nouvelle est principalement le Messie promis, l’Oint de la prophétie, le Christ, comme l’appelaient les Juifs d’expression grecque. Ses disciples oints, qui prennent modèle sur lui et marchent sur ses traces, deviennent à ses côtés des messagers de la bonne nouvelle, des messagers de l’évangile, comme leur Chef. Cette vérité ressort clairement du fait que l’apôtre chrétien Paul cite la prophétie d’Ésaïe 52:7 et l’applique à son époque, disant :
49 “Car ‘quiconque invoque le nom de Jéhovah sera sauvé’. Cependant, comment invoqueront-ils celui en qui ils n’ont pas foi ? Comment, de leur côté, auront-ils foi en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Comment, de leur côté, entendront-ils sans quelqu’un qui prêche ? Comment, de leur côté, prêcheront-ils à moins qu’ils aient été envoyés ? Selon qu’il est écrit : ‘Qu’ils sont avenants les pieds de ceux qui déclarent la bonne nouvelle de bonnes choses !’” — Romains 10:13-15.
50. Que faudrait-il garder présent à l’esprit concernant la réalisation moderne de la prophétie d’Ésaïe lorsque nous considérons l’autre partie de cette prophétie ?
50 En accord avec ce fait, il existe une plus grande Babylone, une Babylone mystique, à savoir Babylone la Grande, de laquelle il faut s’enfuir. Il existe aussi une plus grande Sion, une Sion spirituelle, vers laquelle il faut venir pour obtenir le salut. Gardons cela présent à l’esprit, tandis que nous examinons l’autre partie de la prophétie d’Ésaïe et que nous voyons son ancien accomplissement.
51. Que dit Ésaïe (52:8) des sentinelles de Sion ?
51 Comme s’il entendait lui-même les voix des sentinelles, Ésaïe, sous inspiration, dit à Sion : “Écoute tes sentinelles ! Elles élèvent la voix, elles poussent ensemble des cris d’allégresse, car elles voient de leurs yeux le retour de Jéhovah en Sion.” — Isaïe 52:8, AC.
52. Qui sont ces sentinelles, et pourquoi crient-elles à l’unisson ?
52 Les sentinelles de Sion seraient ceux des Israélites qui obtiendraient avant les autres des renseignements concernant sa restauration, tout comme une sentinelle sur une tour voit au loin et discerne l’approche de quelqu’un avant qu’il n’arrive. Ils ont la responsabilité de transmettre le renseignement au reste des enfants de Sion. Comme les sentinelles vigilantes de Sion discernent l’arrivée du messager de la bonne nouvelle, elles remplissent leur devoir en élevant la voix afin que tous les habitants puissent entendre, mais il y a un accent de joie dans leur voix (II Samuel 18:27). Elles ne peuvent se retenir de crier. Elles crient toutes ensemble, car elles sont toutes d’accord : le messager qui arrive apporte de bonnes nouvelles. Leurs voix unies rendent la joyeuse annonce d’autant plus audible, et ainsi chacun peut l’entendre.
53. a) Qu’est-ce qui confirme ce qui est annoncé ? b) Que signifie le fait que les sentinelles voient “face à face” ?
53 Le fait que de nombreuses sentinelles joignent leur voix pour crier avec joie confirme ce qui est annoncé. Cela montre que les sentinelles de Sion n’ont aucun doute à ce sujet. Ce qu’elles voient est tout à fait évident ; c’est trop clair pour être mal compris. C’est comme si elles voyaient Jéhovah lui-même rétablissant Sion à son emplacement convenable. C’est comme si elles le voyaient face à face, ou dans les yeux, c’est-à-dire, comme s’ils se regardaient l’un l’autre, ou comme si leurs yeux regardaient les siens, établissant ainsi un contact étroit et personnel (Nombres 14:14). Il est clairement visible que Jéhovah est Celui qui accomplit cet acte de délivrance et de restauration, et non pas vraiment Cyrus le Perse. Jéhovah réalise sa promesse. Il rétablit le lieu de son ancienne résidence, le lieu où son nom demeurait.
54. En quel sens peut-on voir Jéhovah en tête du cortège qui revient ?
54 Il est vrai que Jéhovah Dieu est invisible ; cependant la vision est si remarquable et il est si évident que c’est son œuvre, que c’est comme si on le voyait lui-même en tête du cortège, conduisant son reste d’adorateurs fidèles pour qu’ils occupent de nouveau l’emplacement de Sion et qu’ils rebâtissent la ville sainte. Personne d’autre que le Dieu tout-puissant n’aurait pu ramener son peuple sans ressources de Babylone jusqu’à son pays longtemps désolé. Jusqu’en 537 avant notre ère, les Juifs qui guettaient comme des sentinelles avaient une telle conviction à cause de leur foi.
55. Selon Ésaïe 52:9, 10, quelle autre réjouissance attendait Sion ?
55 C’était le moment pour tous ceux qui s’étaient affligés sur Sion de se réjouir, oui, même pour ces collines sur lesquelles la ville s’élevait autrefois mais qui étaient restées désolées pendant soixante-dix ans. C’est pourquoi, puisque la ville ne devait pas rester dévastée pour toujours mais allait être reconstruite, Ésaïe tourna son attention vers son territoire et déclara : “Éclatez ensemble en cris de joie, ruines de Jérusalem ! Car Jéhovah a consolé son peuple, il a racheté Jérusalem. Jéhovah a découvert le bras de sa sainteté aux yeux de toutes les nations, et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu.” — Isaïe 52:9, 10, AC.
56. Que devaient devenir les “ruines de Jérusalem”, leur donnant ainsi un motif de se réjouir ?
56 Ah, maintenant ces lieux à l’aspect désolé devaient être réoccupés par le peuple élu de Jéhovah, afin d’être cultivés de nouveau et devenir semblables à un paradis ! Cela devait arriver parce que Jéhovah avait réconforté son peuple en provoquant la chute de Babylone, et en le libérant de son joug, mettant fin à son exil et ramenant ce peuple en proie à la nostalgie dans son pays bien-aimé. Jéhovah avait racheté Jérusalem, lui donnant l’occasion de revenir à la vie comme une ville libre de la sujétion à la Babylone idolâtre. Elle était de nouveau la propriété de son Dieu Jéhovah et devait être une fois de plus le siège de son adoration et l’emplacement terrestre de son gouvernement théocratique. C’est pourquoi les lieux longtemps dévastés de Jérusalem avaient raison de se réjouir.
57. Par quelle puissance cet événement encourageant avait-il été rendu possible, et qui fut à même de le voir ?
57 Cet événement encourageant avait été rendu possible par l’action de la force sainte, ou, figurément parlant, le “bras de la sainteté” de Jéhovah. Il avait découvert son bras, comme s’il avait relevé sa manche, afin de travailler pour sauver son peuple de Babylone. Cela ne fut pas fait en secret, de façon à passer inaperçu. Au contraire, toutes les nations du monde furent à même de voir le bras découvert de Jéhovah en action. Ainsi les peuples vivant aux extrémités de la terre habitée purent voir le salut effectué par le Dieu d’Ésaïe, Jéhovah. Pour ces nations et peuples éloignés, cela prouverait de façon concluante que le Dieu de Sion est le seul vrai Dieu vivant. Beaucoup acceptèrent cette preuve de sa divinité et décidèrent de l’adorer.
58. Comment la nouvelle de la restauration de Sion devait-elle être proclamée par la terre habitée tout entière, et de quoi cela était-il une preuve supplémentaire ?
58 Le rétablissement de Sion ou Jérusalem eut des répercussions dans les siècles futurs. Ce fut un sujet de louanges pour son Dieu dont elle abritait de nouveau le temple. Cette nouvelle internationale se répandit parmi tous ceux des Israélites qui se trouvaient encore dans la Diaspora, terme qui signifie la dispersion des Juifs à travers la terre habitée. Ils pourraient parler de Jéhovah comme de “notre Dieu”, et ils avaient l’occasion d’être ses témoins, attestant de quelle façon il avait délivré son peuple de la puissance mondiale apparemment imprenable qu’était Babylone. Jusqu’aux extrémités de la terre ils étaient dans l’obligation d’être ses témoins et de rendre témoignage au sujet de son pouvoir de sauver, car il est le seul vers qui on peut chercher le salut. Le fait qu’ils rendirent ce témoignage parmi toutes les nations constituait une preuve supplémentaire que la nation des témoins de Jéhovah avait été délivrée et rétablie et qu’elle prospérait. En confirmation de ce fait, ils quitteraient ces contrées étrangères à l’époque des fêtes établies par Jéhovah et monteraient vers sa ville sainte, afin de participer aux célébrations et d’apporter leurs offrandes.
59. Quelle responsabilité la prophétie d’Ésaïe plaçait-elle sur Sion si elle voulait se réveiller de la stupeur de son ivresse d’affliction ?
59 En vue de la libération prochaine de Sion, l’appel prophétique d’Ésaïe invitait celle-ci à se “réveiller” et à revêtir sa force. Cet appel imposait une responsabilité à ses enfants exilés à Babylone. Il leur fallait faire quelque chose, pour que Sion puisse se réveiller de la stupeur de son ivresse d’affliction. Ésaïe leur montra prophétiquement leur responsabilité, en disant : “Partez, partez, sortez de là ! Ne touchez rien d’impur ; sortez du milieu d’elle ; purifiez-vous, vous qui portez les vases de Jéhovah. Car vous ne sortirez pas avec précipitation, et vous ne vous en irez pas en fuyant ; car Jéhovah marche devant vous, et le Dieu d’Israël est votre arrière-garde !” — Isaïe 52:11, 12, AC.
60. Par ces paroles, que disait en effet Ésaïe aux Israélites délivrés ?
60 Par ces paroles, Ésaïe disait effectivement aux Israélites qui devaient être délivrés de Babylone par l’édit de Cyrus en 537 avant notre ère : ‘Partez de Babylone. Entrez dans la liberté que Dieu vous donne. Revenez au culte de Dieu dans votre pays lointain. Il ne convient pas aux adorateurs de Dieu de demeurer à Babylone. Aussi, partez, sortez de là ! C’est un lieu impur. N’ayez pas de part à son impureté. N’y touchez pas et ne vous y attachez pas, car vous êtes le peuple saint de Dieu. Vous ne pouvez continuer à être son peuple et à vous attacher aux choses de l’impure et répugnante Babylone. Pour revenir au culte pur de Dieu vous devez fuir toute l’impureté religieuse de Babylone. Aussi, laissez-moi répéter : “Sortez du milieu d’elle.” Allez dans votre pays, là où votre Dieu désire vous voir. Allez dans le lieu unique vers lequel il faut partir, et qui est celui du culte de Jéhovah. Fuyez et soyez purs sur le plan religieux.’
61. Pour quelle raison les Israélites devaient-ils particulièrement se garder purs sur les plans religieux et moral ?
61 Il y avait une raison importante pour laquelle les Israélites devaient partir s’ils voulaient se garder purs sur les plans religieux et moral. Ils devaient porter les vases de Jéhovah. Quelle émotion a dû leur causer cette pensée ! Quel stimulant cela a dû leur donner pour les inciter à être purs et à le demeurer ! Cela signifiait que les vases sacrés du temple de Jéhovah que le roi Nébucadnetsar avait volés à Jérusalem et que, plus tard, le roi Belschatsar avait profanés la nuit de la chute de Babylone, allaient être confiés à leurs soins, pour être rapportés au lieu saint sur le mont Morija, afin d’être de nouveau employés d’une manière sacrée dans le temple rebâti de Jéhovah.
62. Jusqu’à quel point devaient-ils être purs ?
62 Il était tout à fait approprié que ces vases sacrés soient rapportés par des adorateurs purs. Jéhovah n’utilise pas l’impureté pour son service. Ceux qui seraient porteurs de ses objets de culte devaient se purifier de toute souillure provenant de l’impureté de Babylone. Ils ne devaient plus se soumettre à elle mais fuir loin d’elle et de son idolâtrie. Ils devaient être purs, non seulement extérieurement, d’une manière rituelle, mais essentiellement dans le cœur. Environ huit siècles plus tard, l’apôtre Paul, un Juif devenu chrétien, s’étendit sur le sens profond de ces paroles d’Ésaïe 52:11, lorsqu’il en cita un extrait et l’appliqua aux chrétiens qui sortent de Babylone la Grande.
63. Comment Paul s’étendit-il sur le sens profond d’Ésaïe 52:11, en appliquant ces paroles aux chrétiens ?
63 Paul déclara : “Ne vous mettez pas sous un joug inégal avec les incroyants. Car quelle participation ont la justice et l’iniquité ? Ou quelle communion la lumière a-t-elle avec les ténèbres ? De plus, quelle harmonie y a-t-il entre Christ et Bélial ? Ou quelle part une personne fidèle a-t-elle avec un incroyant ? Et quel accord le temple de Dieu a-t-il avec les idoles ? Car nous sommes le temple d’un Dieu vivant ; comme Dieu a dit : ‘Je résiderai au milieu d’eux et je marcherai au milieu d’eux, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.’ ‘“C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et séparez-vous”, dit Jéhovah, “et cessez de toucher la chose impure”.’” — II Corinthiens 6:14-17.
64. Pourquoi la sortie d’Israël hors de Babylone ne devait-elle s’effectuer qu’après 539 av. n. è. ?
64 Quelle pensée consolante pour le peuple de Dieu quittant la ville souillée de Babylone, de savoir que son Dieu Jéhovah était avec lui, pour le guider et le protéger ! Évidemment, il lui fallait d’abord fuir hors de Babylone après sa chute en 539 avant notre ère pour qu’il soit manifeste que Jéhovah était son Libérateur. Il ne devait pas y avoir de fuite précipitée hors de Babylone avant sa chute. Il ne devait se produire aucune désertion de la prison de Babylone dans une tentative désespérée visant à lui échapper alors qu’elle dominait encore comme Troisième Puissance mondiale. Cela constituerait de la part des Israélites un effort personnel pour se libérer, effort auquel Jéhovah ne donnerait pas son appui. Dieu n’autorisa pas son peuple exilé à s’échapper de sa prison avant qu’il ait renversé Babylone, parce que le pays de Juda et Jérusalem devaient demeurer désolés pendant soixante-dix ans afin de jouir du nombre exact d’années sabbatiques (II Chroniques 36:20, 21). Les Juifs devaient attendre leur salut de Dieu, qui l’accorderait à son heure.
65, 66. Comment Israël avait-il quitté rapidement l’Égypte, et cependant pourquoi n’y eut-il pas de “folle bousculade” ?
65 Leur départ de Babylone ne devait pas même ressembler à la sortie d’Égypte. Leurs ancêtres durent fuir très rapidement de ce pays, car le pharaon d’Égypte les pressait de partir, les poussant hors de son pays, ainsi que Jéhovah l’avait prédit. Les Égyptiens eux-mêmes pressaient les Israélites de quitter le pays au plus vite. Cela causa quelques difficultés à ces derniers. Selon le récit d’Exode 12:30-34, 39, ils furent “chassés d’Égypte, sans pouvoir tarder, et sans prendre des provisions avec eux”, si bien qu’ils ‘emportèrent leur pâte avant qu’elle fût levée. Ils enveloppèrent les pétrins dans leurs vêtements, et les mirent sur leurs épaules’. Il n’y eut cependant aucun désordre.
66 Exode 13:18 déclare ce qui suit : “Les enfants d’Israël montèrent en armes hors du pays d’Égypte [c’est-à-dire, comme une armée en cinq parties, avec une avant-garde, une arrière-garde, le gros de l’armée, et deux ailes ; NW, note marginale de l’édition de 1953].” Ainsi, il n’y eut pas de folle bousculade. Il devait en être de même lorsque les Israélites exilés quitteraient Babylone. Pourquoi ? Parce que Jéhovah leur Dieu marcherait devant eux, et Jéhovah ne court pas avec affolement. Il se déplace avec dignité, ordre, calme et courage.
67. Pourquoi le départ de Babylone pouvait-il se comparer à une fuite ?
67 Bien entendu, les Israélites ne traîneraient pas pour quitter le pays de leur exil. Pas du tout ! En fait, ils seraient si empressés et si prompts à fuir qu’ils ne perdraient pas de temps. Leur départ serait si rapide qu’il ressemblerait à une fuite. Ils ne pourraient pas pousser leur Dieu qui marchait à leur tête comme leur Chef. Ils ne devaient pas non plus courir frénétiquement comme si des poursuivants sanguinaires les talonnaient pour les ramener en esclavage. Le Dieu d’Israël ne serait pas seulement leur Guide, mais aussi leur arrière-garde. — Esdras 8:21-23.
68. Pourquoi le peuple qui s’en allait n’avait-il nul besoin de fuir ses poursuivants ?
68 Aussi n’y avait-il nul besoin d’échapper à des poursuivants. Jéhovah peut combattre à l’arrière et il peut mettre en déroute tous les poursuivants criminels, permettant ainsi à son peuple de partir en ordre, comme une sainte armée.
69. De quoi cela était-il l’assurance, et qui les sentinelles pourraient-elles voir “face à face” ?
69 Cela donnait au reste des Israélites l’assurance qu’ils reviendraient sains et saufs à Sion avec les “vases de Jéhovah”. Jéhovah se tenant devant eux comme leur Chef conduisant le cortège, les sentinelles de Sion pourraient, en quelque sorte, le voir “face à face”, “voir de leurs yeux le retour de Jéhovah en Sion”. Quelle vision glorieuse pour ces sentinelles ! Jéhovah entourant son peuple de sa protection tandis qu’il les guidait jusqu’à leur destination, n’était-ce pas là une bénédiction pour ces Israélites exilés qui obéirent à ce commandement divin : “Sortez de là ! Ne touchez rien d’impur ; sortez du milieu” de Babylone ! — Isaïe 52:11, AC.
[Note]
a Le texte espagnol dit ceci : “Reuníos, todos vosotros, y escuchad ! ¿ Quién de entre aquellos dioses ha anunciado estas cosas ? Ciro, a quien ama Jehová, hará la voluntad de El en Babilonia, y su brazo estará sobre los Caldeos.”