Chapitre 7
Les enfants — une responsabilité et une récompense
1-4. a) Quelles sont quelques particularités étonnantes du développement d’un bébé dans le sein de sa mère? b) Comment le fait de savoir ces choses vous aide-t-il à apprécier Psaume 127:3?
LA PERSPECTIVE d’engendrer des enfants suscite à la fois l’exultation et la réflexion. Bien que ce soit un événement des plus courants dans le monde, chaque naissance est pourtant l’aboutissement d’un processus d’une extraordinaire complexité. Quand nous en connaissons quelque peu le déroulement, nous comprenons mieux pourquoi un psalmiste divinement inspiré s’exclama: “Voici, les fils sont un héritage de Jéhovah; le fruit du ventre est une récompense.” (Psaume 127:3). Voyons ce qui se passe.
2 Un spermatozoïde émis par l’homme s’unit à l’ovule produit par la femme pour ne faire qu’une seule cellule. Celle-ci va se diviser pour en former deux qui, à leur tour, se diviseront pour en donner quatre, puis huit et ainsi de suite, de sorte que ce qui n’était au départ qu’une seule cellule deviendra finalement un adulte dont le corps est formé, estime-t-on, de quelque 60 000 000 000 000 de cellules. Au début, ces nouvelles cellules étaient toutes identiques, puis elles ont commencé à se différencier en cellules osseuses, musculaires ou nerveuses, en cellules du foie, de l’œil, de la peau, etc.
3 On a pu élucider certains des mystères relatifs à la reproduction et à la différenciation des cellules, mais beaucoup d’autres restent inexpliqués. Ainsi, qu’est-ce qui déclenche le processus de la division cellulaire? Par la suite, les cellules commencent à se différencier. Qu’est-ce qui provoque ce phénomène? Qu’est-ce qui amène la formation de différents groupes de cellules ayant une forme, des dimensions et des fonctions spéciales pour constituer des organes, tels que le foie, le nez ou un orteil? Ces changements s’effectuent selon un calendrier établi à l’avance. Mais qu’est-ce qui l’établit? En outre, l’embryon dans le ventre de la mère est un corps étranger qui a son propre code génétique. Normalement, le corps humain rejette tous les tissus étrangers, comme dans le cas de greffes de la peau ou de transplantations d’organes. Pourquoi le corps de la mère ne rejette-t-il pas cet embryon génétiquement différent, mais le nourrit-il pendant quelque 280 jours?
4 Tout ce processus surprenant se déroule en temps voulu parce que Jéhovah Dieu l’a programmé dans l’unique cellule formée au départ par un spermatozoïde et un ovule. C’est ce qu’indique le psalmiste lorsqu’il déclare: “Tes yeux virent mon embryon, et dans ton livre se trouvaient inscrites toutes ses parties.” — Psaume 139:16.
DÉVELOPPEMENT ET NAISSANCE
5-8. Citez certains détails relatifs au développement du fœtus entre la quatrième semaine et la naissance du bébé.
5 L’embryon se développe rapidement. Au bout de quatre semaines, il a un cerveau, un système nerveux, un appareil circulatoire et un cœur qui pompe le sang et l’envoie dans des vaisseaux. Pendant six semaines, le sang est fabriqué dans le sac vitellin jusqu’à ce que le foie le remplace dans cette fonction qui sera finalement assumée par la moelle des os. Au cours de la cinquième semaine, les bras et les jambes commencent à se former, et, trois semaines plus tard, les doigts et les orteils apparaissent. À la fin de la septième semaine, les principaux muscles, les yeux, les oreilles, le nez et la bouche sont formés.
6 Le psalmiste déjà cité ajoute: “Mes os ne t’étaient pas cachés, quand je fus fait dans le secret.” (Psaume 139:15). Au cours de la neuvième semaine, les cartilages deviennent des os au fur et à mesure que se forme le squelette, et le bébé en gestation n’est plus appelé embryon mais fœtus. “Car toi, tu as produit mes reins.” (Psaume 139:13). Le processus prévu par Dieu qui permet ce résultat se produit durant le quatrième mois, et les reins commencent alors à filtrer le sang.
7 À ce moment-là, l’enfant en formation remue, se tortille, plie les doigts et les orteils quand il sent un chatouillement dans la paume de ses mains ou sous la plante de ses pieds. Il peut serrer quelque chose entre ses doigts et son pouce, qu’il commence d’ailleurs à sucer, exerçant ainsi les muscles dont il aura besoin pour téter le sein de sa mère. Celle-ci le sent tressauter quand il lui arrive d’avoir le hoquet. À la fin du sixième mois, de nombreux organes sont pour ainsi dire achevés. Les narines sont ouvertes, les sourcils apparaissent, les yeux ne vont pas tarder à s’ouvrir et les oreilles à fonctionner, si bien qu’un grand bruit peut faire sursauter le bébé encore dans la matrice.
8 Au bout de quarante semaines, le travail commence. L’utérus se contracte et le bébé se prépare à faire son entrée dans le monde. Durant l’expulsion, il arrive parfois que la tête du bébé se déforme, mais comme les os du crâne ne sont pas encore soudés ensemble, elle reprend sa forme naturelle après la naissance. Jusqu’à présent, la mère a tout fait pour le bébé. Elle lui a fourni l’oxygène, la nourriture, la protection et la chaleur dont il avait besoin, et elle a même pourvu à l’élimination des déchets. Maintenant, l’organisme de l’enfant doit se mettre à fonctionner indépendamment et tout de suite, sans quoi il mourra.
9. Quels changements doivent se produire rapidement pour qu’un bébé puisse vivre hors du sein de sa mère?
9 Le nouveau-né doit commencer à respirer pour que ses poumons fournissent de l’oxygène à son sang. Mais pour cela, une modification spectaculaire doit s’effectuer instantanément: le sang de l’enfant doit emprunter un nouveau circuit. Tant que le fœtus est dans le sein de sa mère, la paroi, comportant un orifice, qui sépare la partie droite de la partie gauche du cœur, empêche une grande quantité de sang de circuler vers les poumons. Quant au sang qui s’y dirige quand même, il emprunte dans une grande proportion une déviation, un gros vaisseau sanguin, si bien que les poumons ne reçoivent que dix pour cent environ du volume sanguin du fœtus. Mais aussitôt après la naissance, il faut que tout le sang du nouveau-né passe maintenant dans les poumons. C’est pourquoi, dans les secondes qui suivent, le gros vaisseau qui détournait le sang des poumons se contracte, ce qui ouvre la circulation vers les poumons. Dans le même temps, l’orifice situé dans la paroi du cœur se referme, et tout le sang qui est pompé par le côté droit du cœur est envoyé cette fois vers les poumons pour y être oxygéné. Le bébé respire, le sang est oxygéné. Des changements spectaculaires ont eu lieu, et l’enfant vit. Tout ce processus est magnifiquement résumé par le même psalmiste en ces termes: “Tu m’as tenu à l’abri dans le ventre de ma mère. Je te louerai de ce que, de façon redoutable, je suis fait d’une manière merveilleuse.” — Psaume 139:13, 14.
10. Étant donné la façon prodigieuse dont le bébé se développe dans le ventre de sa mère, quels sentiments les parents devraient-ils éprouver à l’égard de leurs enfants?
10 Avec quelle gratitude un homme et sa femme doivent considérer ce don de Jéhovah, la capacité d’engendrer une nouvelle créature humaine, un enfant qui est une partie d’eux-mêmes tout en étant différent! C’est vraiment “un héritage de Jéhovah”.
PRENEZ SOIN DE CET “HÉRITAGE”
11. Quelles questions ceux qui envisagent d’avoir un enfant devraient-ils se poser, et pourquoi?
11 Ce n’est pas seulement pour une question de moralité que Jéhovah décréta que seuls des conjoints pourraient avoir des relations sexuelles. Il pensait aussi aux enfants à naître, car ceux-ci ont besoin d’un père et d’une mère qui s’aiment et qui chérissent leur progéniture. Il leur faut aussi la chaleur et la sécurité d’un foyer dans lequel leurs parents les accueilleront avec joie et leur offriront l’environnement nécessaire à leur croissance et au développement de leur personnalité. Un homme et une femme qui envisagent d’avoir un enfant devraient se poser ces questions: Le désirons-nous vraiment? Sommes-nous capables de pourvoir à tous ses besoins, non seulement physiques, mais aussi affectifs et spirituels? Saurons-nous l’élever convenablement et lui donner le bon exemple? Sommes-nous disposés à assumer les responsabilités qui résultent de la naissance d’un enfant et à accepter les sacrifices que cela comporte? Quand nous étions enfants, peut-être avions-nous l’impression d’être brimés par nos parents, mais quand nous devenons nous-mêmes parents, nous découvrons à quel point élever des enfants est une tâche absorbante. C’est donc une grande responsabilité, mais qui procure aussi de grandes joies.
12-14. Pourquoi une femme enceinte contribue-t-elle au bon développement de l’enfant qu’elle porte a) en veillant à son régime? b) en s’abstenant d’alcool, de tabac et de stupéfiants? c) en maîtrisant ses émotions?
12 Vous voilà enceinte, soit parce que votre mari et vous en avez décidé ainsi, soit tout simplement à la suite de circonstances biologiques. Il vous faut déjà commencer à prendre soin de “l’héritage de Jéhovah”. Vous veillerez à manger certains aliments et à vous abstenir d’autres ou à n’en consommer qu’en petites quantités. Les aliments riches en fera sont importants, car, dans la matrice, le bébé fait provision de fer en vue des six premiers mois qui suivront sa naissance. Vous devez aussi consommer plus de lait (ou de fromage) pour fournir à votre enfant le calcium nécessaire à la formation de son squelette. Une consommation modérée d’aliments riches en hydrates de carboneb vous évitera de prendre trop de poids. Vous mangerez sans doute pour deux, mais l’un des deux est minuscule.
13 Il vous faudra peut-être veiller à d’autres choses, selon vos habitudes. Ainsi, comme l’alcool que consomme la mère passe dans le fœtus, elle doit boire avec modération, car un excès de boissons alcooliques pourrait causer à son enfant des lésions organiques ou l’arriération mentale. Des bébés sont nés en état d’ivresse parce que leur mère était alcoolique. Si elle fume, la mère introduit de la nicotine dans l’appareil circulatoire du fœtus, remplaçant ainsi l’oxygène de son sang par du gaz carbonique. Ainsi, avant même de naître, un enfant peut perdre toute chance de jouir d’une bonne santé. Les fausses couches et les enfants mort-nés sont beaucoup plus fréquents chez les femmes qui fument. La mère qui absorbe des stupéfiants peut donner naissance à un enfant toxicomane. Même certains médicaments qui ne provoquent pas un état de dépendance peuvent être dangereux et causer des malformations chez l’enfant. D’aucuns pensent même qu’une consommation excessive de café peut avoir des effets nuisibles.
14 En outre, une forte émotion peut accélérer la sécrétion d’hormones chez la mère et, par conséquent, exciter le fœtus, ce qui rendra le nouveau-né agité et irritable. Il est vrai que le bébé en gestation est protégé dans le ventre de sa mère, mais il ne faudrait pas croire qu’il est complètement coupé du monde qui l’entoure. Ce dernier exerce sur lui une influence par l’intermédiaire de sa mère. Étant son seul lien avec le monde extérieur, c’est à elle essentiellement de décider si cette influence sera bonne ou mauvaise. Tout dépend de la façon dont elle prend soin d’elle-même, ainsi que de ses réactions face aux circonstances de la vie. Il va sans dire qu’elle aura besoin pour cela de la coopération de ceux qui l’entourent, et notamment de beaucoup d’amour et de sollicitude de la part de son mari. — Comparez avec I Samuel 4:19.
DES DÉCISIONS QU’IL FAUT PRENDRE
15, 16. Quelles décisions faudra-t-il peut-être prendre concernant le lieu de l’accouchement et la méthode employée?
15 Votre enfant naîtra-t-il à la clinique ou à la maison? On n’a pas toujours le choix. En effet, dans beaucoup d’endroits, il n’y a peut-être pas de clinique à proximité. Ailleurs, au contraire, il est plutôt exceptionnel d’accoucher chez soi vu les risques que cela pourrait présenter si l’on ne dispose pas de l’aide de personnes expérimentées, de sages-femmes notamment. Partout où c’est possible, il est préférable qu’une femme soit examinée régulièrement par un médecin durant sa grossesse, afin de savoir si elle doit s’attendre à un accouchement normal ou à des complications.
16 Accoucherez-vous sous anesthésie ou par la méthode naturelle? C’est à vous et à votre mari d’en décider après avoir pesé le pour et le contre. Dans l’accouchement naturel, le mari peut participer à ce grand événement et le bébé est placé immédiatement auprès de sa mère. Certains pensent que ce sont là des avantages appréciables, dans la mesure où les examens médicaux indiquent que la naissance se passera sans complications. Des chercheurs sont d’avis que les bébés qui naissent dans les conditions paisibles de l’accouchement naturel ont moins de problèmes affectifs et de troubles psychosomatiques.
17-19. Selon certaines études, pourquoi est-il bénéfique de confier l’enfant à sa mère le plus tôt possible après la naissance?
17 Le périodique Psychology Today de décembre 1977 disait:
“Les psychologues savent depuis des dizaines d’années que la première année de vie d’un bébé peut avoir un effet durable sur son développement ultérieur, tant mental que physique. Il apparaît maintenant que le premier jour de l’enfant (peut-être même sa première heure) est tout aussi crucial. Le lien affectif que la mère établit avec l’enfant et le genre de soins qu’elle commence à lui prodiguer sont particulièrement importants après l’accouchement. Des études récentes démontrent aussi que ces premières heures jouent un grand rôle dans l’attitude que la mère va adopter envers l’enfant et dans la force de son attachement pour lui ainsi que de son instinct maternel.”
18 Si la mère n’est pas sous anesthésie générale au moment de la naissance, le bébé sera éveillé, il ouvrira les yeux, regardera autour de lui, suivra les mouvements de ceux qui l’entourent, se tournera vers les voix humaines et sera particulièrement sensible au timbre aigu de la voix féminine. La mère et l’enfant peuvent rapidement établir un contact visuel. Il semble que ce soit important, car lors de certaines études, des mères ont déclaré que dès que leur bébé les avait regardées, elles s’étaient senties beaucoup plus proches de lui. On considère également que le contact physique, peau contre peau, entre la mère et l’enfant aussitôt après la naissance, est bénéfique pour l’un comme pour l’autre.
19 Des chercheurs affirment que la cause de certains troubles infantiles qui nécessitent des soins remonte aux premières heures de la vie. En comparant des enfants nés dans des cliniques, où l’on garde généralement les nouveau-nés à l’écart de la mère, à d’autres qui ont été immédiatement placés auprès de leur mère, on a constaté qu’au bout d’un mois ces derniers se portaient mieux. Le journal Psychology Today déclare: “Ce qui est plus frappant encore, c’est qu’à l’âge de cinq ans les enfants qui ont bénéficié d’un contact prolongé avec leur mère avaient un quotient intellectuel supérieur et obtenaient de meilleurs résultats à des tests sur leurs aptitudes verbales que les enfants traités selon la procédure classique dans les maternités.”
20. Que faut-il garder présent à l’esprit pour prendre une bonne décision?
20 Toutefois, avant de prendre sa décision, il convient de bien peser les divers facteurs en jeu. Il ne faut pas oublier que nos premiers parents nous ont transmis l’imperfection. Cet état de fait ôte inévitablement aujourd’hui à “l’accouchement naturel” une part de son naturel, et les tares héréditaires peuvent provoquer des complications (Genèse 3:16; 35:16-19; 38:27-29). Prenez donc votre décision en tenant compte des circonstances qui vous sont propres et d’après ce qui vous semble être le plus sage dans votre cas, que cela corresponde ou non à l’accouchement “idéal” prôné par certains.
21, 22. Quels sont quelques-uns des avantages de l’allaitement maternel?
21 Allez-vous nourrir votre bébé au sein? Cette méthode a de nombreux avantages pour vous et votre enfant. En effet, le lait maternel est l’aliment idéal pour le nouveau-né. Il est facile à digérer et il lui fournit des éléments qui le protégeront contre l’infection, les désordres intestinaux et les maladies de l’appareil respiratoire. Les premiers jours après l’accouchement, les seins sécrètent du colostrum, un liquide jaunâtre particulièrement bienfaisant pour le nouveau-né parce que 1) il contient peu de matières grasses et d’hydrates de carbone, ce qui le rend plus digeste, 2) son action immunisante est plus grande que celle du lait que la mère produira au bout de quelques jours et 3) il est légèrement laxatif, ce qui facilite l’expulsion des cellules, des mucosités et de la bile qui se sont accumulées dans les intestins du bébé avant sa naissance.
22 Les mères qui allaitent leur enfant en retirent elles aussi des bienfaits. L’allaitement maternel réduit les risques d’hémorragie parce que la succion du bébé fait se contracter l’utérus. La succion a aussi l’avantage de stimuler la lactation, si bien que des mères qui craignaient de ne pas avoir assez de lait ont découvert qu’elles en produisaient suffisamment. L’allaitement peut parfois retarder la reprise de l’ovulation et du cycle menstruel, donc servir dans une certaine mesure de contraceptif naturel. En outre, la Société américaine de lutte contre le cancer déclare qu’“il y a moins de cas de cancer du sein chez les mères qui allaitent”. Enfin, l’allaitement au sein est économique.
LA CROISSANCE DE L’ENFANT — COMMENT DIRIGEREZ-VOUS LA FLÈCHE?
23. Quels principes relatifs à l’éducation des enfants sont sous-entendus en Psaume 127:4, 5?
23 “Comme les flèches dans la main d’un guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse. Heureux l’homme qui en a rempli son carquois!” (Psaume 127:4, 5, Segond). La valeur d’une flèche dépend de la précision avec laquelle elle est ajustée par l’archer. Celui-ci doit être très concentré et adroit pour l’envoyer dans la cible. De même, il est très important qu’en tant que parents vous réfléchissiez avec sagesse, tout en priant Dieu, au départ que vous allez donner à votre enfant. Plus tard, deviendra-t-il un adulte équilibré, mûr et respecté, qui honorera son Dieu?
24. a) Quelle sorte d’ambiance familiale les parents devraient-ils s’efforcer de créer pour leurs enfants? b) Pourquoi est-ce important?
24 C’est avant même la naissance de l’enfant qu’il faut prendre certaines décisions relatives aux soins et à l’éducation qu’on lui donnera. Dans le cas d’un premier-né, ses parents constituent pratiquement tout son univers. Mais que sera cet univers? Démontrera-t-il que les parents ont pris à cœur le conseil suivant de la Parole de Dieu: “Que toute amertume mauvaise, toute colère, tout courroux, tout cri, tout propos outrageant, soient enlevés de chez vous, et aussi toute malice. Mais devenez bons les uns pour les autres, pleins d’une tendre compassion, vous pardonnant volontiers les uns aux autres, comme Dieu aussi vous a pardonné volontiers par Christ.” (Éphésiens 4:31, 32). Quelle qu’elle soit, l’ambiance familiale se reflétera sur l’enfant. Faites donc en sorte qu’il grandisse dans un univers paisible et sûr, dans une atmosphère chaleureuse et pleine d’amour. Toutes ces conditions favorables impressionneront l’enfant tendrement aimé et modèleront sa sensibilité. Il sera réceptif à vos sentiments et il suivra votre exemple. Les lois de l’hérédité prévues par notre Créateur ont permis à l’enfant de se développer de façon merveilleuse dans le sein de sa mère, mais comment allez-vous le façonner une fois qu’il aura fait son entrée dans le monde? Cela dépend dans une large mesure du milieu familial que vous allez créer, car celui-ci déterminera, au même titre que le patrimoine génétique de l’enfant, ce que ce dernier deviendra lorsqu’il atteindra l’âge adulte. “Élève le garçon selon la voie pour lui; même quand il vieillira, il ne s’en écartera pas.” — Proverbes 22:6.
25, 26. Pourquoi convient-il que les parents accordent beaucoup de temps et de soins à leurs enfants?
25 Ni l’homme ni la femme ne sont capables de produire le moindre brin d’herbe, mais à eux deux ils peuvent engendrer un autre humain, un être d’une complexité infinie et différent de tous les autres humains sur la terre. C’est une réalisation si prodigieuse qu’il semble incroyable que tant de gens n’apprécient pas aujourd’hui le caractère sacré de la responsabilité qui en découle. Ils plantent des fleurs, les arrosent, leur mettent de l’engrais, les sarclent, tout cela dans le but d’avoir un beau jardin. Ne devrions-nous pas consacrer beaucoup plus de temps et faire plus d’efforts encore pour produire de beaux enfants?
26 Si un couple a le droit d’avoir des enfants, les enfants ont, eux, le droit d’avoir des parents pas seulement de nom, mais qui s’acquittent réellement de leurs responsabilités. Un chrétien voué à Dieu consacrera peut-être beaucoup de son temps et de ses forces pour enseigner la Bible à d’autres personnes dans l’espoir d’en faire des disciples, sans toujours y parvenir. Les parents chrétiens ne devraient-ils pas consacrer plus de temps à ‘élever leurs propres enfants dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah’? (Éphésiens 6:4.) Si, grâce à leur éducation, leur enfant devient un fidèle serviteur de Jéhovah Dieu, l’Auteur de la vie, n’auront-ils pas de bonnes raisons de se réjouir? Dans ce cas, ils éprouveront sans doute le sentiment d’être grandement récompensés d’avoir mis au monde un fils ou une fille. — Proverbes 23:24, 25.
27. Tout en dirigeant le développement d’un enfant, pourquoi doit-on tenir compte de sa personnalité?
27 En Psaume 128:3, les enfants sont comparés à des plants d’olivier. Nous lisons: “Ta femme sera comme une vigne fructifère dans les parties les plus reculées de ta maison. Tes fils seront comme des plants d’olivier tout autour de ta table.” On peut faire prendre différentes formes aux arbres. Certains poussent en espaliers; d’autres s’étalent au ras du sol. On arrive même à faire en sorte que certains arbres restent petits et rabougris en rognant leurs racines et en les comprimant, comme, par exemple, les “bonsaïs”. Pour montrer à quel point la première éducation agit sur la formation d’un enfant, certains disent: “Telle la forme de la pousse, telle la forme de l’arbre.” Mais il faut être équilibré dans ce domaine. Si les parents doivent guider l’enfant pour qu’il suive une bonne règle de conduite, ils ne doivent toutefois pas s’attendre que sa personnalité et son comportement correspondent exactement à l’idéal qu’ils se sont forgé à son sujet. Vous ne pouvez pas faire produire des figues à un olivier. Apprenez à votre enfant à faire le bien, mais ne cherchez pas à le modeler de force selon un moule prédéterminé qui ne permettrait ni à sa personnalité ni à ses qualités innées de s’exprimer normalement. Prenez le temps d’apprendre à connaître cet enfant que vous avez engendré. Puis, comme s’il s’agissait d’un arbuste fragile, guidez-le assez fermement pour qu’il soit protégé et maintenu dans la bonne direction, mais assez souplement pour ne pas entraver le plein épanouissement de ses capacités à faire le bien.
UNE RÉCOMPENSE DE JÉHOVAH
28. Quelle leçon pouvons-nous tirer de Genèse 33:5, 13, 14 où il est question de l’attitude de Jacob envers ses enfants?
28 Dans les temps anciens, Jacob montra qu’il se souciait de ses enfants. Quand Ésaü, son frère, lui proposa une marche dont le rythme risquait d’être trop rapide pour les enfants, Jacob lui dit: “Mon seigneur sait que les enfants sont délicats et que j’ai à ma charge les brebis et les femelles des bovins, qui allaitent, et si on les mène trop vite un seul jour, alors tout le petit bétail mourra à coup sûr. Que mon seigneur, s’il te plaît, passe en avant de son serviteur, mais qu’il me soit permis, à moi, de continuer sans hâte la route au pas du petit bétail qui est devant moi et au pas des enfants.” Un peu plus tôt, quand il rencontra Ésaü et que celui-ci lui demanda: “Qui sont ceux-là avec toi?”, Jacob répondit: “Ce sont les enfants dont Dieu a gratifié ton serviteur.” (Genèse 33:5, 13, 14). De nos jours, les parents doivent non seulement avoir de tendres égards pour leurs enfants, à l’exemple de Jacob, mais, comme lui, les considérer comme une bénédiction de Jéhovah. Évidemment, avant de se marier, un homme devrait s’interroger sérieusement pour savoir s’il sera en mesure de pourvoir aux besoins d’une famille. La Bible donne ce conseil: “Règle d’abord toutes tes affaires au dehors et mets tes champs en état; ensuite édifie ta maison et ton foyer.” (Proverbes 24:27, New English Bible). En harmonie avec ce conseil pratique, un homme devrait se préparer à l’avance pour réussir son mariage et sa vie de famille. Alors, même une grossesse imprévue sera accueillie avec joie et non redoutée comme une charge financière trop lourde.
29. Pourquoi faut-il réfléchir sérieusement avant de décider d’avoir un enfant?
29 Il est clair qu’il faut réfléchir sérieusement avant de décider d’avoir un enfant, et pas seulement pour le premier-né. Les parents ont-ils du mal à nourrir, à élever et à éduquer les enfants qu’ils ont déjà? Alors, s’ils respectent leur Créateur et s’ils ont de l’amour, ils réfléchiront sans doute à la façon dont ils peuvent exercer la maîtrise de soi afin de ralentir l’accroissement de leur famille.
30. a) Pourquoi peut-on dire qu’un enfant appartient en réalité à Dieu? b) Comment cela devrait-il influencer l’attitude des parents?
30 En réalité, à qui appartient votre enfant? À vous, bien sûr, mais aussi au Créateur. Il vous l’a confié, tout comme il vous a confié, enfant, à vos parents. Mais vous n’étiez pas vraiment la propriété de vos parents, et ils n’étaient pas libres de vous traiter à leur guise. En ce sens, votre enfant non plus n’est pas votre propriété. Les parents sont incapables de décider du moment exact de la conception ni de diriger le développement de l’enfant dans le ventre de sa mère. Ils ne peuvent même pas voir ni comprendre pleinement le merveilleux processus que cela suppose (Psaume 139:13, 15; Ecclésiaste 11:5). Si, pour une cause physique quelconque, l’enfant ne vient pas à terme ou est mort-né, les parents ne peuvent le ramener à la vie. Ils doivent humblement reconnaître que Dieu est l’Auteur de toute vie et que nous lui appartenons. “À Jéhovah appartient la terre et ce qui la remplit, le sol productif et ceux qui y habitent.” — Psaume 24:1.
31, 32. a) Quelle responsabilité les parents ont-ils devant Dieu? b) Qu’en résultera-t-il s’ils assument convenablement cette responsabilité?
31 Vous êtes responsable des enfants que vous mettez au monde et vous avez également des comptes à rendre au Créateur sur la façon dont vous les élevez. Ayant créé la terre pour qu’elle soit habitée, il dota nos premiers parents du pouvoir de procréer. Mais quand ils renièrent Dieu, ils se rangèrent du côté de l’Adversaire qui contesta la justice de la domination divine sur sa famille composée de créatures célestes et terrestres. Si vous élevez vos enfants de manière qu’ils deviennent des adultes fidèles à leur Créateur, vous pourrez, vous et votre famille, prouver que l’Adversaire est un menteur et que Jéhovah Dieu est véridique. Nous lisons en effet en Proverbes 27:11: “Sois sage, mon fils, et réjouis mon cœur, pour que je puisse répondre à celui qui me provoque.”
32 Si vous vous acquittez de vos devoirs envers vos enfants et de votre responsabilité envers Dieu, vous éprouverez le sentiment d’avoir vraiment accompli quelque chose dans votre vie. Vous pourrez sincèrement faire vôtres ces paroles empreintes de gratitude consignées en Psaume 127:3: “Le fruit du ventre est une récompense.”
[Notes]
a Par exemple, la viande et les légumes verts ou non féculents.
b Les féculents et les aliments riches en sucre.
[Illustration, page 93]
Des relations étroites maintenant éviteront le fossé des générations plus tard.