La neutralité chrétienne à la veille de la guerre de Dieu
“Quant au prophète qui prophétise la paix, ce sera lorsque se réalisera la parole du prophète que se fera connaître le prophète que Jéhovah a véritablement envoyé.” — Jér. 28:9.
1. Pourquoi les paroles contenues en Jérémie 27:9 contre l’occultisme conviennent-elles tout à fait à la situation mondiale actuelle?
“QUANT à vous, n’écoutez pas vos prophètes, ni vos devins, ni vos faiseurs de rêves, ni vos magiciens, ni vos sorciers, qui vous disent: ‘Vous ne servirez pas le roi de Babylone.’ ” Ces paroles, qui furent prononcées il y a fort longtemps, aux jours de l’Empire babylonien, conviennent tout à fait à la situation mondiale actuelle. Pourquoi? Parce que le monde est toujours plein de faiseurs de rêves, de magiciens, de devins et de sorciers (Jér. 27:9). Des capitales comme Washington sont réputées pour leurs spirites que des hommes politiques perplexes s’empressent d’aller consulter. Du fait que ces occultistes — diseurs de bonne aventure, voyants, médiums, interprètes de rêves et prophètes — conseillent les personnalités gouvernementales, ils peuvent, tout en ne se mêlant pas directement de politique, jouer un rôle important dans ce domaine.
2. Peut-on accuser la Bible de s’ingérer dans la politique pour la simple raison qu’elle prédit les événements mondiaux? Quelle réponse I Jean 2:15-17 apporte-t-il à cette question?
2 Il existe un livre très ancien qui, tout en prévenant ses lecteurs contre les diverses formes d’occultisme, renferme néanmoins de nombreuses prédictions concernant les événements mondiaux de notre vingtième siècle. Ce livre parle beaucoup des affaires politiques d’aujourd’hui. S’y ingère-t-il pour autant? Encourage-t-il ses lecteurs à se mêler de politique, afin de contrarier les projets des dirigeants? Aux hommes politiques qui veulent accuser la Sainte Bible d’être un ouvrage de ce genre, nous répondons non. L’apôtre chrétien Jean écrivit dans l’un des derniers livres de la Bible:
“N’aimez pas le monde ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui; car tout ce qui est dans le monde, — le désir de la chair, le désir des yeux et l’exhibition de ses ressources, — ne provient pas du Père, mais provient du monde. Et le monde passe et son désir aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.” — I Jean 2:15-17.
Le tout dernier livre de la Bible, dont Jean fut aussi le rédacteur, décrit la façon dont le présent monde et sa politique passeront.
3. Quelle attitude envers la politique les chefs religieux recommandent-ils aux chrétiens? Quels exemples bibliques invoquent-ils?
3 On voit cependant des chefs religieux, et même des papes, des patriarches et des archevêques, discuter la neutralité chrétienne et affirmer que chaque chrétien a le devoir sacré de prendre une part active aux affaires politiques du monde. Ils invoquent à l’appui de cette thèse l’exemple des anciens prophètes hébreux, tel Jérémie, fils du prêtre Hilkiah, qui vécut au septième siècle avant notre ère. D’ailleurs, les paroles contenues en Jérémie 27:9, que nous avons citées au début du présent article, font partie du message que Jéhovah Dieu transmit à ce prophète pour qu’il le porte aux diplomates des royaumes d’Édom, de Moab, d’Ammon, de Tyr et de Sidon (Jér. 27:1-4). Puisque la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” approche à grands pas, examinons donc la façon dont Jéhovah se servit jadis de Jérémie. L’exemple de ce prophète permet-il aux vrais chrétiens modernes de violer leur neutralité chrétienne et de se mêler à l’un quelconque des systèmes politiques du monde? Voyons cela ensemble.
4. Comme il l’expliqua par l’entremise de Jérémie dans la première année du règne de Jéhoïakim, qu’est-ce que Jéhovah menaçait de faire à Jérusalem et à son temple?
4 Reportons-nous en l’année 628 avant notre ère, soit vingt et un ans avant que les Babyloniens ne détruisent Jérusalem. Cette année-là fut la première du règne de Jéhoïakim, qui ne devait avoir que deux successeurs sur le trône de Jérusalem. Dans la quatrième année de ce roi, Jérémie devait prononcer sa prophétie sur Nébucadnezzar, roi de Babylone, et sur la “coupe” que Jéhovah allait tendre à plus de vingt rois et royaumes, parmi lesquels figuraient Édom, Moab, Ammon, Tyr et Sidon (Jér. 25:1-3). Le prophète situe pour nous la prophétie qui nous intéresse, en disant:
“Au commencement de la domination royale de Jéhoïakim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole advint de la part de Jéhovah, disant: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah: “Tiens-toi dans la cour de la maison de Jéhovah, et tu devras dire au sujet de toutes les villes de Juda, qui entrent pour se prosterner dans la maison de Jéhovah, toutes les paroles que je t’ordonnerai de leur dire. Ne retranche pas une parole. Peut-être écouteront-ils et reviendront-ils chacun de sa mauvaise voie, et je devrai avoir regret du malheur que je songe à exécuter sur eux à cause de la malice de leurs manières d’agir. Et tu devras leur dire: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah: “Si vous ne m’écoutez pas, en marchant dans ma loi que j’ai mise devant vous, en écoutant les paroles de mes serviteurs, les prophètes, que je vous envoie, oui, me levant de bonne heure et les envoyant, ceux que vous n’avez pas écoutés, alors je rendrai cette maison comme celle de Siloh, et je ferai de cette ville une malédiction pour toutes les nations de la terre.”’”’” — Jér. 26:1-6.
5. Pourquoi Jérémie ne mélangeait-il pas sacerdoce et politique en annonçant le message précité?
5 Jérémie était prêtre. Mais il n’essayait pas, en obéissant à cet ordre divin, de mélanger prêtrise et diplomatie. Il ne faisait que transmettre l’avertissement que Jéhovah avait lancé dans l’intérêt même de la nation. Le prophète laissa aux dirigeants et au peuple le soin d’observer l’avertissement divin. Puisqu’il était le Dieu du royaume de Juda et qu’il avait contracté une alliance nationale avec ce royaume, Jéhovah avait à la fois le droit et le devoir d’avertir le peuple. Dans la Loi qu’il lui avait donnée par le truchement de Moïse, Dieu avait averti cette nation de ce qui arriverait si elle rompait l’alliance conclue entre Dieu et l’homme. Ainsi donc, le prophète Jérémie n’essayait pas de mélanger sacerdoce et politique, mais il communiquait simplement aux Juifs l’avertissement du Dieu avec qui ils avaient fait alliance. S’ils continuaient à rompre cette alliance, l’Arche de Jéhovah quitterait le temple de Jérusalem comme elle avait quitté le tabernacle de Siloh.
6. Quelle charge la classe de Jérémie n’a-t-elle pas reçue de Jéhovah, ce qui lui interdit de s’ingérer dans la politique de la chrétienté? À quelles paroles de Jésus cette classe se conforme-t-elle?
6 Jérémie ne montrait donc pas le chemin du cléricalisme aux ecclésiastiques de la chrétienté moderne. Ceux qui appartiennent aujourd’hui à la classe de Jérémie se rendent compte qu’ils n’ont pas le droit de s’ingérer dans la politique de quelque nation ou bloc de nations, même quand ces dernières font partie de la chrétienté. Ils savent qu’en dépit de ses prétentions, la chrétienté ne se trouve pas dans des relations d’alliance avec Jéhovah. Elle a beau se dire partie contractante dans la nouvelle alliance conclue par l’intermédiaire de Jésus Christ, le Personnage plus grand que Moïse, les faits démentent cette affirmation. Aussi la classe de Jérémie comprend-elle très clairement qu’elle n’a pas reçu de Jéhovah la charge de régenter la politique des nations de la chrétienté ni d’y prendre une part active. Le fait que cette classe proclame fidèlement l’avertissement de Jéhovah à la chrétienté, ainsi qu’aux nations non chrétiennes, ne constitue en aucune manière une immixtion dans la politique du monde. Ses membres n’aiment “pas le monde ni les choses qui sont dans le monde”, mais ils continuent de se conformer à ces paroles de Jésus: “Ils ne font pas partie du monde.” (Jean 17:14, 16; I Jean 2:15). Observant une stricte neutralité, ils se tiennent à l’écart de toutes les questions politiques.
LA RÉACTION DE LA RELIGION
7. D’après Jérémie 26:12-15, que déclara le prophète pour clore sa défense?
7 Les autres prêtres et les soi-disant “prophètes” traînèrent Jérémie jusqu’à l’une des portes du temple devant les princes rassemblés en tribunal et devant le peuple. Ils l’accusèrent d’avoir tenu des propos séditieux et dirent: “Jugement de mort pour cet homme, car il a prophétisé au sujet de cette ville, comme vous l’avez entendu de vos propres oreilles.” (Jér. 26:7-11). Jérémie termina sa défense en déclarant au tribunal de Jérusalem: “Seulement vous devez bien savoir que, si vous me mettez à mort, c’est du sang innocent que vous mettez sur vous, et sur cette ville, et sur ses habitants, car en vérité Jéhovah m’a bien envoyé vers vous pour prononcer à vos oreilles toutes ces paroles.” — Jér. 26:12-15.
8. Comment le clergé de la chrétienté a-t-il imité l’exemple des “patriotes” de Jérusalem dans son attitude vis-à-vis de la classe de Jérémie?
8 Quel nationalisme chez ces hommes qui réclamaient le sang de Jérémie! Pour un peu, leur esprit nationaliste entraînait le tribunal, comme ce fut récemment le cas lors de plaidoyers patriotiques. En revanche, personne ne répondit à l’appel divin au repentir. Les accusateurs de Jérémie feignirent d’ignorer leur culpabilité devant Dieu et apaisèrent ainsi leur conscience. Il en a été de même pour les procès impliquant la classe ointe de Jérémie à notre époque. Les chefs religieux de la chrétienté ont eux aussi requis des mesures sévères contre la classe de Jérémie et ont même réclamé sa mise à mort, pour ne plus entendre les reproches de leur conscience.
9. Les princes cédèrent-ils aux pressions religieuses dans le procès de Jérémie? Comment essayèrent-ils d’éviter le malheur?
9 Parmi les princes qui s’employèrent à éviter la condamnation à mort de Jérémie se trouvait Ahicam, fils de Schaphan. Ces princes ne cédèrent pas aux pressions religieuses, mais reconnurent que Jérémie était bien le porte-parole de Jéhovah. Ils ne voulurent pas que Jéhovah leur impute la responsabilité d’avoir versé le sang de son fidèle serviteur. Ils se prononcèrent en faveur de Jérémie, et leur verdict fut: non coupable. La défense du prophète les avait prédisposés à l’évocation d’exemples historiques. Ainsi, il y avait environ cent ans que Michée avait prophétisé contre Juda et Jérusalem. Mais le roi Ézéchias se garda de contracter une dette de sang et n’ordonna pas la mise à mort de Michée sur l’accusation de propos séditieux et contraires aux intérêts de l’État. Les anciens qui étaient pour la prudence dans le jugement de Jérémie ajoutèrent donc: “Ainsi nous préparons un grand malheur contre nos âmes.” — Jér. 26:16-19, 24; Michée 3:9-12.
10. Quel contraste peut-on établir entre la conduite du roi Jéhoïakim avec le prophète Urie et celle du roi Ézéchias?
10 Contrairement au roi Ézéchias, qui prit à cœur l’avertissement divin transmis par Michée, son descendant à la quatrième génération, qui n’était autre que Jéhoïakim, entacha de sang la première année de son règne à Jérusalem en faisant tuer Urie, fils de Schémaïah. Le prophète avait fui en Égypte pour échapper à la colère du roi Jéhoïakim. Mais ce personnage vindicatif fit pourchasser Urie et, apparemment sans même demander son extradition, le fit ramener de force au pays de Juda pour qu’il y subisse le martyre (Jér. 26:20-23). En cette même première année du nouveau roi, Jérémie avait donc des raisons supplémentaires de prophétiser comme il l’avait fait, en obéissance à l’ordre de Jéhovah. Notons en passant que c’est le pharaon Nécoh qui avait installé Jéhoïakim sur le trône de Juda (II Rois 23:34, 35), et qu’il a donc pu se faire complice dans le meurtre d’Urie.
11. Quel malheur Jéhoïakim attira-t-il sur lui?
11 Jéhoïakim attira le malheur sur lui-même. Dans la huitième année de son règne, le roi Nébucadnezzar assiégea Jérusalem et fit de Jéhoïakim un vassal de la nouvelle puissance mondiale babylonienne. Trois ans plus tard, Jéhoïakim mourut de façon prématurée et son corps fut jeté hors des murs de Jérusalem, où il eut un “enterrement d’âne”, comme Jérémie l’avait annoncé (Jér. 22:18, 19; II Chron. 36:5-8; II Rois 24:1-6). Quelle fin terrible, n’est-ce pas?
12. À l’instar du prophète d’autrefois, comment la classe moderne de Jérémie a-t-elle échappé aux griffes mortelles des éléments religieux?
12 Comme Jérémie, fils de Hilkiah, la classe de Jérémie du vingtième siècle a échappé à la mort. Tous les pays et tous les tribunaux n’ont pas cédé aux intentions malveillantes des puissants éléments religieux de la chrétienté. Certains juges ont reconnu les droits et la liberté religieuse de la classe de Jérémie, classe qui représente sur la terre la “femme” ou organisation de Jéhovah Dieu. Les choses se sont passées de la façon prédite en Révélation 12:15, 16. Les éléments démocratiques de la “terre” sont venus au secours des représentants de la “femme” de Dieu et ont contrecarré les efforts des séides religieux de Satan le Diable pour précipiter la classe de Jérémie dans une ruine définitive.
13. Qu’est-ce que les membres de la classe de Jérémie continuent d’annoncer? Sur quelle question refusent-ils de faire des compromis?
13 Les membres de la classe de Jérémie continuent d’annoncer l’intégralité du message que Dieu leur commande de proclamer à l’encontre de la réplique moderne de Jérusalem et de Juda ainsi qu’à l’encontre de tous les éléments politiques du présent système de choses. Même lorsque certains pays les relèguent dans la clandestinité, ces chrétiens n’essaient pas de renverser les gouvernements en place dans le but de forcer les événements à confirmer leurs dires. Ils se contentent de résister à toutes les pressions que l’on exerce sur eux pour qu’ils fassent des compromis avec tel ou tel parti politique. Ils refusent d’abdiquer leur neutralité chrétienne.
14. La classe de Jérémie reconnaît que la guerre est livrée par qui? Qu’offrira la terre, une fois cette guerre terminée?
14 Ils continuent, intransigeants, à ‘ne pas faire partie du monde’. Ils sont convaincus que Jéhovah Dieu le Tout-Puissant sait gérer ses propres affaires. La guerre est la sienne et non la leur. Aussi maintiennent-ils fermement leur intégrité chrétienne, confiants que “la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” s’est approchée, les forces démoniaques invisibles employant leurs pouvoirs occultes pour rassembler les dirigeants de la terre dans la situation mondiale que la Bible appelle symboliquement Har-Maguédon (Rév. 16:13-16). La classe de Jérémie se réjouit donc de ce que son inflexible neutralité chrétienne soutient la souveraineté universelle de Jéhovah. Quel magnifique lieu de résidence la terre offrira à la classe de Jérémie et à ses frères chrétiens neutres une fois qu’ils auront assisté au triomphe de la souveraineté divine à Har-Maguédon!
COMPLOT CONTRE LE SERVITEUR ROYAL DE JÉHOVAH
15. Pourquoi vivons-nous à l’heure du plus grand complot international de toute l’histoire humaine? D’après Révélation 14:12, qu’est-ce que cela devait signifier pour les chrétiens pieux?
15 Toutefois, les chrétiens bâtis sur le modèle biblique doivent pour l’instant se soumettre à une épreuve de leur neutralité et de leur intégrité. Nous vivons à l’heure du plus grand complot international de toute l’histoire humaine: celui des Nations unies qui regroupent aujourd’hui cent cinquante et un États membres. Pourquoi parler des Nations unies comme d’une conspiration ou d’un complot international? Parce que cette organisation a été fondée par les hommes dans le but de contrecarrer aussi longtemps que possible la domination légitime du Royaume de Jéhovah et de son Christ. Qui l’emportera, du Royaume messianique de Jéhovah ou des Nations unies? De l’issue de cette question dépendent la paix et la sécurité de tous les humains. Annonçant le caractère critique de l’époque où les Nations unies fonctionneraient en tant qu’organisme pour la protection du monde, Révélation 14:12 déclarait: “C’est ici que doit se montrer l’endurance des saints, ceux qui observent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.” — Voir aussi Ésaïe 8:12, 13.
16. Quelle conspiration internationale se forma il y a dix-neuf siècles? Qu’annonçait cet accomplissement partiel de Psaume 2:1-4?
16 II y a dix-neuf siècles, Dieu permit qu’un complot international se forme et que des efforts se coalisent contre le Christ, afin de provoquer le martyre de Jésus (Actes 3:13; 4:27; 13:28, 29; I Tim. 6:13). Ceci avait été prédit en Psaume 2:1-4. Mais tant ce psaume que son accomplissement partiel il y a dix-neuf siècles annonçaient la conspiration internationale qui se formerait contre Jéhovah et contre son Christ à notre époque où le “royaume du monde” leur revient de plein droit. — Rév. 11:15-18.
17. Les Témoins de Jéhovah reconnaissent que l’organisation mondiale actuelle agit contre qui? Quelle position adoptée en 1919 maintiennent-ils toujours?
17 Reconnaissant que l’actuelle conspiration est dirigée contre Jéhovah et contre son Christ, les vrais chrétiens persévéreront dans la voie de neutralité chrétienne et maintiendront fermement la position qu’ils ont prise en 1919 au cours de l’assemblée que l’Association internationale des Étudiants de la Bible tint à Cedar Point (aux États-Unis). Lors de ce congrès, en effet, ils prirent position pour le Royaume de Jéhovah et du Christ, et contre la Société des Nations, organisme pour la paix et la sécurité mondiales qui était alors en projet et qui a été remplacé plus tard par les Nations unies. La position de ces chrétiens est celle qu’adopterait Jérémie lui-même. En effet, ce prophète parla lui aussi, sous l’inspiration divine, d’un complot semblable dirigé contre la domination du “serviteur” royal de Jéhovah.
18. Qu’est-ce que Jérémie reçut l’ordre de fabriquer dans la première année du règne de Jéhoïakim? À qui devait-il les envoyer accompagnés d’un message?
18 La prophétie consignée en Jérémie chapitre 27 a donc une portée pour notre époque. Nous y lisons:
“Au commencement du règne de Jéhoïakim, fils de Josias, roi de Juda [en 628 avant notre ère], cette parole advint à Jérémie de la part de Jéhovah, disant: ‘Voici ce que m’a dit Jéhovah: “Fais-toi des liens et des barres de joug, et tu devras les mettre sur ton cou. Et tu devras les envoyer au roi d’Édom, et au roi de Moab, et au roi des fils d’Ammon, et au roi de Tyr, et au roi de Sidon, par la main des messagers qui viennent à Jérusalem, vers Sédécias, roi de Juda. Et tu devras leur donner un ordre pour leurs maîtres, en disant: ‘Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées, Dieu d’Israël; voici ce que vous devrez dire à vos maîtres.’”’” — Jér. 27:1-4.
19. Selon le texte hébreu courant, quand Jérémie reçut-il cette mission de la part de Jéhovah? En quelle occasion l’exécuta-t-il?
19 Nous remarquons que ce passage mentionne deux rois au pouvoir sur Juda et Jérusalem: Jéhoïakim et son frère Sédécias, le second ayant succédé au fils du premier, c’est-à-dire à Jéhoïakin. Si le nom de Jéhoïakim indiqué en Jérémie 27:1 est exact, cela veut dire que Jérémie reçut la prophétie de Jéhovah en 628 avant notre ère et qu’il attendit onze ans avant de la proclamer. Cependant, trois manuscrits hébreux, ainsi que les versions arabe et syriaque, lisent en Jérémie 27:1 “Sédécias” au lieu de “Jéhoïakim”, leçon qu’ont retenue beaucoup de traductions modernesa. Quoi qu’il en soit, le texte situe l’exécution du commandement divin pendant le règne de Sédécias et lors d’une visite que lui rendirent à Jérusalem les envoyés de cinq pays avoisinants: Édom, Moab, Ammon, Tyr et Sidon. À cette époque-là, Nébucadnezzar était empereur à Babylone depuis au moins huit ans, il y avait déjà déporté le roi Jéhoïakin et avait installé son oncle Sédécias sur le trône de Jérusalem. En tant que vassal, Sédécias devait allégeance à Babylone.
20. Quel genre de manœuvre la visite des cinq envoyés représentait-elle? Pourquoi Jérémie leur dit-il de ne pas écouter les propos des occultistes?
20 La visite de ces envoyés venus de cinq pays voisins était une action ou manœuvre concertée. Il ressort de ce que Jérémie était chargé de dire à ces envoyés qu’ils tramaient une révolte contre l’empereur Nébucadnezzar. Et cette révolte avait la faveur des devins et de ceux qui pratiquaient les arts occultes. C’est pourquoi Jérémie avait reçu ordre de dire aux messagers: “Et quant à vous, n’écoutez pas vos prophètes, ni vos devins, ni vos faiseurs de rêves, ni vos magiciens, ni vos sorciers, qui vous disent: ‘Vous ne servirez pas le roi de Babylone.’ Car c’est le mensonge qu’ils vous prophétisent, afin de vous faire emmener loin de dessus votre sol; et je devrai vous disperser, et vous devrez périr.” — Jér. 27:9, 10.
21. À quoi les démons incitaient-ils les nations en question?
21 Tout comme les démons conduisent aujourd’hui les chefs politiques vers Har-Maguédon et vers “la guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, les mêmes démons incitaient les chefs politiques des pays représentés à fomenter une révolte unie contre Nébucadnezzar, le “serviteur” de Jéhovah (Rév. 16:13-16). Comme on pouvait s’y attendre, ces nations approuvèrent la rébellion de Sédécias, roi de Juda, dans la neuvième année de son règne.
22. En transmettant le message divin aux envoyés, Jérémie se mêlait-il de politique? En quels termes Jéhovah mit-il l’accent sur sa souveraineté dans ce message?
22 En transmettant le message divin aux envoyés des cinq nations coalisées, Jérémie ne se mêlait pas de politique, car c’était son Dieu, Jéhovah, le “Roi des nations”, qui faisait une faveur à ces cinq pays en leur adressant un avertissement d’une importance nationale. Jéhovah mit d’ailleurs l’accent sur sa souveraineté universelle en chargeant Jérémie de leur dire:
“Moi, j’ai fait la terre, les humains et les bêtes, qui sont sur la surface de la terre, par ma grande force et par mon bras tendu; et j’ai donné cela à qui il a paru juste à mes yeux de le donner. Et maintenant, moi, j’ai donné tous ces pays en la main de Nébucadnezzar, roi de Babylone, mon serviteur; et même les bêtes sauvages des champs, je les lui ai données pour qu’elles le servent. Et toutes les nations devront le servir, lui, et son fils [Évil-Mérodac], et son petit-fils [Belschazzar], jusqu’à ce que vienne le temps de son propre pays, et de nombreuses nations et de grands rois devront l’exploiter comme serviteur.” — Jér. 27:5-7; II Rois 25:27; Dan. 5:1, 11, 18, 22.
23. Combien de temps devait durer l’asservissement au roi de Babylone? Que deviendrait la nation qui s’opposerait au décret de Jéhovah?
23 Jéhovah avait donc décrété que pendant de nombreuses années (exactement soixante-dix), les nations que l’Empire babylonien avait annexées devraient porter le joug de la servitude. C’est cette servitude que représentaient les liens et les barres de joug que Jéhovah avait demandé à Jérémie de fabriquer puis de remettre aux envoyés étrangers en visite chez le roi Sédécias. La révolte de ces nations ne parviendrait pas à annuler le décret divin.
“‘Et il adviendra sans faute que la nation et le royaume qui ne le serviront pas, lui, Nébucadnezzar, roi de Babylone, (...) c’est par l’épée, et par la famine, et par la peste, que je tournerai mon attention sur cette nation’, telle est la déclaration de Jéhovah, jusqu’à ce que je les aie supprimés par sa main.’” — Jér. 27:8.
24. Pourquoi Jésus Christ, le serviteur royal de Jéhovah, domine-t-il à présent au milieu de ses ennemis?
24 Aujourd’hui, du vivant de la classe de Jérémie, comme au temps du roi Sédécias, mieux vaut suivre le conseil du Souverain Seigneur de l’univers que celui des démons (Jér. 27:9-11). Nous ne voulons pas nous trouver mêlés à une conspiration internationale dirigée contre Jésus Christ, le Serviteur royal de Jéhovah. La classe ointe de Jérémie a averti les chefs politiques, et en particulier ceux de la chrétienté, par de nombreux messages. Mais ces dirigeants ont préféré demeurer au sein des Nations unies (Jér. 27:12-15; Rév. 17:12, 13). Ils s’accrochent à leur souveraineté nationale et refusent catégoriquement de mettre leur cou sous le joug royal du Serviteur de Jéhovah. Ne prenant pas au sérieux la fin des temps des Gentils en 1914, ces chefs ne veulent pas reconnaître qu’ils trempent dans une conspiration mondiale dirigée contre la domination universelle du Serviteur royal de Jéhovah. Mais les chefs politiques, y compris ceux de la chrétienté, ont néanmoins été tolérés, tout comme Sédécias le fut par Nébucadnezzar, le “serviteur” de Jéhovah. Jésus Christ leur a permis de continuer à gérer les affaires politiques après 1914 et doit donc maintenant régner au milieu de ses ennemis, au milieu de ceux qui conspirent contre lui.
25. a) Puisque les dirigeants refusent d’écouter, vers qui la classe de Jérémie doit-elle se tourner? b) Si les prophètes qui annonçaient un soulagement prochain venaient de Jéhovah, pour quoi devaient-ils prier?
25 Puisque les dirigeants politiques démontrent qu’ils ne mettront pas leur cou sous le “joug” du Serviteur de Jéhovah, son Fils intronisé dans les cieux, que doit faire la classe de Jérémie? Se tourner vers chaque personne individuellement et lui dévoiler qui sont les chefs de la conspiration.
“Voici ce qu’a dit Jéhovah: ‘N’écoutez pas les paroles de vos prophètes qui vous prophétisent, en disant: “Voici que les ustensiles de la maison de Jéhovah sont ramenés de Babylone, bientôt maintenant!” Car c’est le mensonge qu’ils vous prophétisent. Ne les écoutez pas. Servez le roi de Babylone et demeurez en vie. Pourquoi cette ville deviendrait-elle un lieu dévasté? Mais s’ils sont des prophètes et si la parole de Jéhovah existe chez eux, s’il vous plaît, qu’ils sollicitent Jéhovah des armées, pour que les ustensiles qui restent encore dans la maison de Jéhovah, et dans la maison du roi de Juda, et dans Jérusalem, n’arrivent pas à Babylone.”’ — Jér. 27:16-18.
26. D’après la déclaration de Jéhovah, au lieu de rendre les ustensiles en leur possession, qu’allaient faire les Babyloniens des accessoires qui étaient restés au temple?
26 Le temple de Jérusalem et ses colonnes étaient encore debout. Dans la cour, il y avait toujours le grand bassin pour les ablutions, que l’on appelait “la mer”, les chariots avec lesquels on transportait les cuves mobiles, et bien d’autres ustensiles à l’usage des prêtres et des Lévites. Qu’allaient devenir tous ces accessoires du temple?
“Voici ce qu’a dit Jéhovah des armées, Dieu d’Israël, au sujet des ustensiles qui restent encore dans la maison de Jéhovah, et dans la maison du roi de Juda, et dans Jérusalem: ‘“C’est à Babylone qu’ils seront emportés et c’est là qu’ils resteront jusqu’au jour où je tournerai mon attention vers eux”, telle est la déclaration de Jéhovah. “Et je les ferai remonter et revenir en ce lieu.”’” — Jér. 27:19-22.
27. a) Que signifiait la déclaration de Jéhovah pour ce qui était du complot international? b) Quelle conduite nous vaudra d’avoir part, dans l’ordre nouveau, aux bienfaits de la victoire que le commandant en chef de Jéhovah remportera?
27 Que signifiait cette déclaration de Jéhovah? Ceci: Le complot international contre son “serviteur” échouerait. Il apparaîtrait que les prophètes religieux et les occultistes avaient menti et conduit le peuple crédule à la destruction, il est plus sûr de ne pas les écouter. Mettons notre confiance dans le Royaume de Jéhovah et de Jésus Christ, son Serviteur royal, et non dans les Nations unies ni dans quelque autre organisation internationale. Nous resterons neutres quant aux affaires politiques du monde et mettrons notre cou sous le joug du Personnage désigné par Jéhovah, de Celui dont il a fait son commandant en chef en vue de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” à Har-Maguédon. Nous pourrons ainsi avoir part aux bienfaits que sa glorieuse victoire procurera dans l’ordre nouveau de Jéhovah.
“S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un rêveur de rêve, s’il te donne un signe ou un présage, et que se réalise le signe ou le présage dont il t’a parlé, en disant: ‘Marchons à la suite d’autres dieux, que tu n’as pas connus, et servons-les’, tu ne devras pas écouter les paroles de ce prophète, ni le rêveur de ce rêve, car Jéhovah, votre Dieu, vous éprouve pour savoir si vous aimez Jéhovah, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. C’est à la suite de Jéhovah, votre Dieu, que vous devrez marcher, et c’est lui que vous devrez craindre, et ce sont ses commandements que vous devrez garder, et c’est sa voix que vous devrez écouter, et c’est lui que vous devrez servir, et c’est à lui que vous devrez vous attacher.” — Deut. 13:1-4.
[Note]
a Voir Maredsous; Jérusalem; Osty; Liénart; Traduction œcuménique de la Bible; les versions de Crampon et de Darby mettent “Jéhoïakim” dans le texte et “Sédécias” en note.