Chapitre 6
Naissance d’un petit royaume terrestre de Dieu
1, 2. a) Grâce à quoi les Israélites purent-ils traverser le Jourdain ? b) Qu’est-ce qui représentait la présence de Jéhovah, et comment les choses se produisirent-elles miraculeusement au moment voulu ?
LES pluies de l’hiver avaient cessé. Le printemps était là et lorsque les Israélites, au nombre de plusieurs millions, sans compter la “multitude de gens d’origine diverse” qui les accompagnaient, s’approchèrent du Jourdain pour le traverser d’est en ouest, ils se trouvèrent devant un fleuve débordant tout le long de ses rives. Il n’y avait ni pont ni service de bac. Mais le Dieu tout-puissant Jéhovah n’avait-il pas, quarante ans auparavant, amené les Israélites à travers la mer Rouge, qui est bien plus large que le Jourdain ? Il pouvait tout aussi facilement leur faire traverser les eaux de ce fleuve. Exactement au moment voulu, il provoqua à une grande distance en amont, près de la ville d’Adam, un immense glissement de terrain qui endigua les eaux en crue. Jéhovah Dieu, représenté par l’arche de l’alliance recouverte d’or, portée sur les épaules des prêtres-lévites, marcha devant les Israélites comme Chef. À peine les pieds des prêtres avaient-ils touché l’eau que celle-ci commença à baisser. Peu de temps après, les eaux s’étaient entièrement écoulées, absorbées par la mer Morte, à quelques kilomètres au sud, laissant à sec le lit du Jourdain. Encore un miracle à attribuer à Jéhovah Dieu ! — Josué 3:5-16.
2 Tandis que les prêtres portant l’arche de l’alliance de Jéhovah se tenaient immobiles au milieu du lit du Jourdain, les autres, dont le nombre s’élevait à plusieurs millions, passèrent avec leur gros et petit bétail, entrant ainsi dans le pays de Canaan. En dernier lieu, on transporta sur l’autre rive l’arche de l’alliance, qui servit d’arrière-garde aux Israélites. Puis les eaux se mirent de nouveau à couler à flots dans le lit du fleuve.
3. a) Quelle fête les Israélites se mirent-ils aussitôt à préparer, mais que fallait-il faire avant de la célébrer ? b) Pourquoi ces circoncisions étaient-elles nécessaires ?
3 Quel miracle ! Comme ce prodige frappa de terreur les habitants païens de Canaan quand ils apprirent la nouvelle ! Cela se passait au printemps, le dixième jour du mois de nisan, le jour même où la Loi ordonnait aux Israélites de faire entrer chez eux l’agneau pascal (Josué 3:17 à 4:19). Ainsi, dès le début de leur habitation en terre promise, ils durent commencer à préparer la commémoration de la Pâque. Il fallait d’abord faire circoncire tous les mâles. Josué, Caleb, les prêtres et les Lévites étaient déjà circoncis, mais les autres avaient négligé ce devoir pendant les quarante années passées à errer dans le désert. Aussi, une circoncision générale eut-elle lieu. Quatre jours plus tard, le jour où ils durent manger l’agneau pascal dans leurs tentes, les circoncis étaient complètement guéris. On donna le nom de Guilgal à cet endroit situé non loin de la ville fortifiée de Jéricho. — Josué 5:1-10.
4. a) À quelle disposition, en vigueur depuis quarante ans, Dieu mit-il fin, et pourquoi le fit-il ? b) Quelles autres dispositions touchant Israël et son pays devaient entrer en vigueur à partir de cette année-là ?
4 Après la Pâque, les Israélites commencèrent à manger les produits du pays de Canaan. Exactement au moment voulu, la manne miraculeuse dont ils se nourrissaient depuis quarante ans cessa de se former chaque matin sur le sol. Ils n’en avaient plus besoin, à présent qu’ils se trouvaient dans un “pays où coulent le lait et le miel”. (Josué 5:12.) C’est aussi à partir de l’année de leur entrée en Terre promise, soit en 1473 av. notre ère, que les Israélites commencèrent à compter les années en vue de la célébration des années sabbatiques et des années jubilaires ou de libération. — Lévitique 25:1, 2.
5. Qu’est-ce qui dépendait de l’observation de ces sabbats, et combien d’années jubilaires et sabbatiques les Israélites devaient-ils observer en tant que nation libre ?
5 La Terre promise tout entière devait jouir régulièrement de ses sabbats. En effet, de la fidélité des Israélites à observer les années sabbatiques et le Jubilé tous les cinquante ans dépendait la prolongation de leurs jours comme un peuple libre dans le pays que Dieu leur donnait. À partir de cette année-là, 1473 av. notre ère, jusqu’à la deuxième année sabbatique que les Israélites n’observèrent que partiellement durant le règne de leur dernier roi, Sédécias (617 à 607 av. notre ère), la loi de Dieu exigeait la célébration de 17 Jubilés et de 121 années sabbatiques intermédiaires (Jérémie 34:1-22). Jéhovah allait sans cesse veiller à la manière dont les Israélites garderaient les années sabbatiques et les Jubilés.
6. Pourquoi l’observation de la première année sabbatique exigeait-elle de la part d’Israël une foi réelle en Jéhovah ?
6 Sous la conduite de Josué, les Israélites mirent six années à assujettir le pays de Canaan, afin de partager le territoire conquis parmi les douze tribus d’Israël. Chaque région reçut le nom de la tribu à laquelle elle fut attribuée. L’année qui suivit ce partage du territoire par le sort fut une année sabbatique, la première célébrée dans le pays. À peine établis, les Israélites durent aussitôt manifester leur foi, car ils devaient obéir à la loi de Jéhovah leur prescrivant de laisser la terre jouir de sa première année de repos sabbatique (Josué 14:1 à 17:18). Grâce à la bénédiction divine, les Israélites obéissants subsistèrent jusqu’à la récolte de la huitième année. — Lévitique 25:18-22.
7, 8. Eu égard au gouvernement visible d’Israël, quelle période commença du temps de Josué, et pendant cette période, quels furent les rapports entre Jérusalem et Israël ?
7 Josué, fils de Nun, membre de la tribu d’Éphraïm, fut le premier d’une série de juges que Jéhovah suscita en Israël pendant une période de 356 ans. Melchisédek, prêtre de Jéhovah et roi de Salem, avait disparu voilà plusieurs centaines d’années et ne régnait plus sur le pays de Canaan. Les conditions avaient donc changé, car l’un des rois de Canaan qui combattirent contre Josué fut Adoni-Tsédek, roi de Jérusalem. Le nom Adoni-Tsédek signifie “seigneur de justice”. Mais Adoni-Tsédek ne fut pas un roi juste comme Melchisédek, puisqu’il combattit contre Jéhovah et son peuple. Après que Josué eut vaincu ce roi de Jérusalem et ses alliés à la bataille de Gabaon, il fit mourir Adoni-Tsédek. — Josué 10:1-27 ; 12:7-10.
8 À cette époque-là, Jérusalem était occupée par un peuple nommé les Jébusites. C’est pourquoi la ville fut connue sous le nom de Jébus : “Jusqu’au versant méridional de Jébus, qui est Jérusalem” ; “Jébus, qui est Jérusalem.” (Josué 15:8 ; 18:28, AC). Or, les Jébusites étaient des cousins de Nimrod, roi de Babylone. Ils continuèrent d’habiter Jérusalem et ils intronisèrent un nouveau roi à la place d’Adoni-Tsédek (Genèse 10:6-9, 15, 16 ; Josué 15:63). La ville de Jébus ou Jérusalem était située dans le territoire attribué à la tribu de Benjamin, mais c’était une forteresse tellement puissante qu’elle demeura une ville païenne durant toute la période des juges d’Israël. — Juges 1:21.
9. Quelles furent les deux villes qui revêtirent une certaine importance au cours de cette période, et pourquoi ?
9 Les Israélites transportèrent la maison de culte de Jéhovah, “la tente de réunion”, à Silo, ville située à une trentaine de kilomètres au nord de Jérusalem. Les douze tribus montèrent à Silo pour y offrir à Jéhovah des sacrifices et pour célébrer la Pâque et la fête des Semaines ou Pentecôte, le “jour des prémices”. (Josué 18:1 ; Nombres 28:16-26.) À une quinzaine de kilomètres au nord de Silo se trouvait Sichem, ville attribuée aux Lévites, dont le rôle était d’assister les prêtres dans la maison de culte de Jéhovah. Sichem était aussi une “ville de refuge”, où l’homicide involontaire pouvait fuir pour se protéger du vengeur du sang (Josué 20:7 ; 21:20, 21). Ce fut à Sichem qu’à la fin de sa vie le juge Josué réunit toutes les tribus d’Israël. À cette occasion, il mit la nation tout entière devant ce choix : servir les dieux de Babylonie ou bien servir Jéhovah, le seul vrai Dieu vivant. Josué déclara :
10, 11. Quant au culte, quel choix Josué donna-t-il aux Israélites rassemblés à Sichem, et quels faits historiques leur rappela-t-il ?
10 “Ainsi parle Jéhovah, Dieu d’Israël : Vos pères, Tharé [Térach], père d’Abraham et de Nachor, habitaient à l’origine de l’autre côté du fleuve [l’Euphrate], et ils servaient d’autres dieux. Je pris votre père Abraham d’au-delà du fleuve et je le conduisis à travers tout le pays de Chanaan ; je multipliai sa postérité et je lui donnai Isaac. À Isaac je donnai Jacob et Ésaü, (...) et Jacob et ses fils descendirent en Égypte. Puis j’envoyai Moïse et Aaron, et je frappai l’Égypte de ma main, comme je l’ai fait au milieu d’elle, et je vous en fis sortir. (...)
11 “Craignez donc Jéhovah et servez-le avec intégrité et vérité ; ôtez les dieux qu’ont servis vos pères de l’autre côté du fleuve [l’Euphrate] et en Égypte, et servez Jéhovah. Que si vous ne trouvez pas bon de servir Jéhovah, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir, soit les dieux que servaient vos pères au-delà du fleuve, soit les dieux des Amorrhéens [Amorites] dont vous occupez le pays. Pour moi et ma maison, nous servirons Jéhovah.” — Josué 24:1-15, AC.
12, 13. a) En quel sens les gens se trouvent-ils aujourd’hui devant le même choix ? b) Quel effet le choix de Josué produisit-il sur Israël, et en conséquence quels bienfaits la nation reçut-elle ?
12 Qui voulez-vous servir : les dieux de Babylonie ou Jéhovah Dieu ? Voilà le choix qui fut donné aux Israélites il y a trente-quatre siècles, alors que la troisième dynastie de rois régnait sur l’antique Babylone, située loin vers l’est.
13 Aujourd’hui, peu de gens se rendent compte qu’ils se trouvent devant le même choix en ces derniers jours de la Grande Babylone, dont la chute est annoncée dans les saintes prophéties de la Bible. Le choix que fit Josué pour lui-même et pour sa maison est un exemple qu’il nous convient de suivre de nos jours. À l’époque de Josué, les Israélites suivirent son exemple, en affirmant : “Nous aussi, nous servirons Jéhovah, car il est notre Dieu.” Le peuple ayant ainsi réaffirmé son choix en faveur de Jéhovah Dieu, Josué lui fit cette déclaration : “Vous êtes témoins contre vous-mêmes que vous avez choisi Jéhovah pour le servir.” Et le peuple répondit : “Nous en sommes témoins.” (Josué 24:16-22, AC). Ce choix judicieux en matière de culte produisit de bons résultats, comme l’attestent les paroles suivantes : “Le peuple servit Jéhovah pendant toute la vie de Josué et pendant toute la vie des anciens qui lui survécurent et qui avaient vu toute la grande œuvre que Jéhovah avait accomplie en faveur d’Israël.” (Juges 2:7, AC). Voilà pourquoi tout alla bien pour Israël.
JÉRUSALEM DEVIENT LA CAPITALE D’ISRAËL
14. Pendant la période des juges, quelle position Jéhovah avait-il occupée en Israël, et comment celui-ci finit-il par le rejeter sous ce rapport ?
14 Jéhovah régna comme Roi céleste d’Israël pendant les siècles au cours desquels les juges qu’il avait nommés rendaient la justice dans le pays et délivraient son peuple de ses ennemis. Aux jours du prophète Samuel, dans sa vieillesse, la possibilité que Jéhovah avait prévue se réalisa, savoir : les Israélites demandèrent un roi visible, un roi humain (Deutéronome 17:14-20). Fidèle aux principes théocratiques, Samuel fut très peiné par cette demande. Pour le réconforter, Jéhovah lui dit : “Écoute la voix du peuple dans tout ce qu’il te dira ; car ce n’est pas toi qu’ils rejettent, c’est moi qu’ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux. Ils agissent à ton égard comme ils ont toujours agi depuis que je les ai fait monter d’Égypte jusqu’à ce jour ; ils m’ont abandonné, pour servir d’autres dieux. Écoute donc leur voix.”
15. En voulant à tout prix un roi humain, qui les Israélites imitaient-ils ?
15 Samuel prévint les Israélites du risque qu’ils couraient en refusant d’avoir Dieu seul pour Roi ; néanmoins, ils insistèrent auprès du prophète : “Non ! dirent-ils, mais il y aura un roi sur nous, et nous aussi nous serons comme toutes les nations [y compris la Babylonie] ; notre roi nous jugera, il marchera à notre tête et conduira nos guerres.” (I Samuel 8:1-20). Samuel laissa donc à Jéhovah le soin de leur choisir un roi.
16, 17. a) Dans quelle tribu Jéhovah choisit-il le premier roi humain d’Israël ? Ce choix signifiait-il que cette tribu aurait le privilège de produire le Messie ? b) Comment Jéhovah manifesta-t-il son choix du premier roi, mais quelle question restait à régler ?
16 Bien que la tribu de Juda ait pris la tête des opérations consistant à assujettir les habitants païens de la Terre promise, Jéhovah ne choisit pas dans cette tribu le premier roi d’Israël (Juges 1:1-4). Son regard se porta sur une tribu voisine de Juda, celle de Benjamin, dont le territoire comprenait la cité de Jérusalem, située sur la frontière séparant Benjamin de Juda (Genèse 49:27). Ce choix ne signifiait pas cependant que Dieu offrait à la tribu de Benjamin l’occasion de fournir le Messie ou Christ, le Roi oint qui serait la Postérité promise dans le jardin d’Éden, la Postérité de la “femme” de Dieu.
17 Dieu avait déjà révélé que le Messie promis viendrait dans la tribu de Juda et qu’il recevrait le titre approprié de “Schilo”. (Genèse 49:8-10.) Le premier homme de la tribu de Juda que Jéhovah établirait roi d’Israël ne devait naître à Bethléhem de Juda que dix années plus tard. Aussi Jéhovah choisit-il Saül, fils de Kis, membre de la tribu de Benjamin, ordonnant à Samuel de l’oindre et de l’installer comme le premier roi visible d’Israël (I Samuel 9:1 à 11:15). Le roi Saül allait maintenant subir une épreuve, pour voir si sa famille méritait de conserver la royauté.
18. Quel péché grave Saül commit-il au début de son règne et, par suite, que décréta Jéhovah concernant la royauté ?
18 Au bout de deux années de règne seulement, le roi Saül agit comme un insensé et commit une faute grave. Il désobéit aux instructions du prophète Samuel en s’arrogeant le droit d’offrir un sacrifice en qualité de prêtre, voulant ainsi être un roi-prêtre comme Melchisédek. À la suite de cette faute, Samuel déclara à Saül : “Tu n’as pas observé le commandement que Jéhovah ton Dieu t’avait donné. Car Jéhovah aurait affermi pour toujours [NW : jusqu’à des temps indéfinis] ton règne sur Israël ; mais maintenant ton règne ne subsistera point. Jéhovah s’est cherché [NW : se cherchera] un homme selon son cœur et l’a destiné [NW : le destinera] à être le chef de son peuple, parce que tu n’as pas observé ce que Jéhovah t’avait ordonné.” (I Samuel 13:1-14, AC). L’homme selon le cœur de Jéhovah devait naître huit ans plus tard, en l’an 1107 av. notre ère.
19. Comment Saül montra-t-il de nouveau qu’il n’était pas digne de régner, et en conséquence, quelle mesure Jéhovah prit-il ?
19 Saül ne cessa de se révéler être un mauvais roi, et il finit par commettre un acte de rébellion aussi grave que le “péché de divination” pratiqué dans l’antique Babylone. Jéhovah déclara alors que la royauté sur Israël serait définitivement arrachée au roi Saül et à sa famille (I Samuel 15:1-29, CT). Jéhovah fit connaître sa décision en envoyant Samuel à Bethléhem pour y oindre secrètement comme futur roi d’Israël le jeune berger David, membre de la tribu de Juda. Ignorant ce qui s’était passé, le roi Saül fit venir David à la cour royale où il l’engagea comme musicien, harpiste devant accompagner les chanteurs de psaumes (I Samuel 16:1-23). Plus tard, Saül vit ce berger musicien combattre en champion contre le géant philistin Goliath puissamment armé, et le tuer d’une pierre lancée avec sa fronde de berger. Le roi pensa que David ferait un homme de valeur pour son armée.
20, 21. a) Comment le roi Saül agit-il à l’égard de l’‘homme selon le cœur de Dieu’ ? b) Expliquez la différence entre les actions de ces deux hommes.
20 Lorsque David, devenu commandant militaire, obtint de grands succès dans la lutte contre les Philistins et reçut dix fois plus de louanges que le roi Saül, ce dernier, pensant que David devenait trop puissant, fut jaloux. Il vit en David un rival possible, l’“homme selon le cœur” de Jéhovah, à qui était destinée la royauté sur Israël après qu’elle aurait été arrachée à sa propre famille (I Samuel 17:20 à 18:9). Il menaça la vie même de David, ce qui obligea celui-ci à s’enfuir au désert.
21 Bien que David fût toujours loyal envers le roi Saül, celui-ci fit de lui un proscrit et le traqua comme une bête sauvage, dans le dessein de le faire périr. Cependant, David et les hommes qui s’étaient joints à lui dans le désert ne combattirent jamais contre l’“oint de Jéhovah”. Aussi Jéhovah protégea-t-il David, l’homme selon son cœur, en vue de la position future qu’il devait occuper selon l’onction qu’il avait reçue.
22. a) Quel fut le dernier acte de rébellion de Saül, et pourquoi agit-il de la sorte ? b) (note en bas de page) Quels renseignements sur l’antique Babylone nous aident à comprendre en quoi consistait la sorcellerie ?
22 Enfin, le roi Saül, désormais un homme frustré, entra dans la quarantième année de son règne (Actes 13:21). Il établit le camp de son armée au mont Guilboa, alors que les Philistins campaient un peu au nord-ouest, à Sunem. Se rendant compte que Jéhovah Dieu l’avait abandonné, Saül se tourna vers la sorcelleriea, pratique qu’au début de son règne il avait interdite dans son royaume. De nuit, il se rendit vers le nord, à En-Dor, chez une sorcière qui avait échappé à l’exécution. Il lui demanda d’évoquer l’ombre du défunt prophète Samuel. Il chercha à consulter les morts.
23. a) Avec qui, en réalité, la sorcière d’En-Dor se mit-elle en communication, et qu’est-ce qui prouve que le message ne venait pas de Jéhovah ? b) Qu’advint-il de Saül ?
23 Saül recourut ainsi au démonisme. Un démon, se faisant passer pour Samuel, apparut à la sorcière d’En-Dor, qui le vit avec les yeux de l’esprit, et ce démon lui transmit pour le roi Saül un message de condamnation. Ce ne fut pas le lendemain, “demain” comme l’avait annoncé inexactement le démon, mais plusieurs jours plus tard, que le roi Saül et trois de ses fils (non pas tous) tombèrent à la bataille du mont Guilboa. Blessé par une flèche philistine, Saül hâta sa mort en se jetant sur son épée royale. Les Philistins victorieux lui coupèrent la tête, mais de courageux Israélites vinrent chercher son corps décapité et les cadavres de ses fils. Ils durent les ensevelir cependant de l’autre côté du Jourdain. — I Samuel 28:4-25 ; 31:1-13.
LE SCEPTRE ET LE BÂTON DE COMMANDANT ÉCHOIENT À JUDA
24, 25. Comment le “sceptre” et le “bâton de commandant” finirent-ils par échoir à la tribu de Juda, et que se passa-t-il avant que David n’étendît son pouvoir sur tout Israël ?
24 Le temps du transfert du pouvoir royal vint en cette même année de 1077 av. notre ère. Après que David, en fuite, eut appris la nouvelle de la mort du roi Saül, Jéhovah lui ordonna de se rendre à Hébron, ville située dans le territoire de Juda et appartenant aux prêtres. “Les hommes de Juda vinrent, et là ils oignirent David pour roi sur la maison de Juda.” (Josué 21:9-12 ; II Samuel 1:1 à 2:4). Mais Benjamin et les autres tribus qui restèrent attachées à la maison royale de Saül choisirent pour roi Isch-Boscheth. Pendant sept années et demie, David régna à Hébron, à une trentaine de kilomètres au sud de Jérusalem.
25 Isch-Boscheth, fils de Saül, fut assassiné par ses propres hommes dans la ville de Mahanaïm, sa capitale (II Samuel 2:8 à 4:7). À cause de son infirmité, Méphiboscheth, fils de Jonathan, fils de Saül, ne convenait pas à la royauté, aussi les tribus d’Israël qui se trouvaient sans roi se souvinrent-elles des paroles que Jéhovah avait dites à David, savoir : “Tu paîtras mon peuple d’Israël, et tu seras le chef d’Israël.” Les hommes de ces tribus vinrent donc auprès du roi David à Hébron, conclurent une alliance avec lui devant Jéhovah et “oignirent David pour roi sur Israël”. “David était âgé de trente ans lorsqu’il devint roi, et il régna quarante ans. À Hébron il régna sur Juda sept ans et six mois, et à Jérusalem [ville benjaminite] il régna trente-trois ans sur tout Israël et Juda.” (II Samuel 5:1-5). Mais Jérusalem était toujours occupée par les Jébusites.
26-28. a) D’après la prophétie, pendant combien de temps le “sceptre” et le “bâton de commandant” devaient-ils rester en Juda ? b) En quels termes l’apôtre Paul montra-t-il que cette prophétie s’était réalisée ?
26 Par cette troisième onction de David, à Hébron, ville de Juda, la tribu de Juda entra en possession du sceptre et du bâton de commandant de l’ensemble des douze tribus d’Israël, y compris les prêtres et les Lévites. Ils devaient demeurer dans cette tribu conformément à la prophétie sur son fils Juda que le patriarche Jacob prononça sur son lit de mort, en Égypte, savoir : “Le sceptre ne s’écartera pas de Juda, ni le bâton de commandant d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Schilo ; et à lui appartiendra l’obéissance du peuple.” — Genèse 49:10, NW.
27 Dans un sermon prononcé dans une synagogue, Paul, apôtre chrétien, expliqua en ces termes comment cette prophétie s’était accomplie :
28 “Après ces choses, il leur donna des juges jusqu’à Samuel le prophète. Mais à partir de là, ils réclamèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Kis, homme de la tribu de Benjamin, pendant quarante ans. Et l’ayant ôté, il leur suscita David comme roi, au sujet de qui il rendit témoignage et dit : ‘J’ai trouvé David, fils de Jessé, homme agréable à mon cœur, qui fera toutes les choses que je désire.’ De la descendance de cet homme, selon sa promesse, Dieu a amené à Israël un sauveur, Jésus.” — Actes 13:13-23.
29-31. a) Qui est le “rejeton” mentionné dans Ésaïe 11:1, et que fut-il prédit à son sujet ? b) Quelles sont les deux façons dont Jésus est devenu la “racine de Jessé”, et comment le deviendra-t-il encore d’une troisième manière ?
29 Puisque le roi David fut le fils de Jessé, la prophétie suivante d’Isaïe 11:1, 2, 10 (AC) eut son accomplissement en Jésus, descendant de David : “Un rameau sortira du tronc de Jessé, et de ses racines croîtra un rejeton. Sur lui reposera l’esprit de Jéhovah (...). Et il arrivera en ce jour-là : la racine de Jessé, élevée comme un étendard pour les peuples, sera recherchée par les nations, et son séjour sera glorieux.” Ce Jésus, descendant de Jessé par David, devint aussi la “racine de Jessé”. En quel sens ? D’abord, en devenant l’héritier permanent de Jessé, père de David, Jésus-Christ a maintenu en vie la lignée généalogique de Jessé. En outre, Jésus, descendant de David selon la chair, devint supérieur à David. Le jour de Pentecôte de l’an 33 de notre ère, Pierre, apôtre chrétien, expliqua ce fait aux Juifs réunis à Jérusalem. Il déclara :
30 “En fait, David n’est pas monté au ciel, mais lui-même a dit : ‘Jéhovah a dit à mon Seigneur : “Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je place tes ennemis comme tabouret pour tes pieds.”’ Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu l’a fait et Seigneur [du roi David] et Christ, ce Jésus que vous avez mis au poteau.” — Actes 2:14, 34-36 ; Psaume 110:1, AC ; Matthieu 22:41-45.
31 En devenant le Seigneur du roi David, fils de Jessé, ce Jésus devenait du coup le Seigneur de Jessé, père de David, et aussi la “racine de Jessé”. Bien qu’il soit maintenant Sauveur, Jésus-Christ n’a pas encore délivré de la mort Jessé, père de David. Mais au cours des mille ans de son règne sur les hommes, le Seigneur Jésus-Christ ressuscitera Jessé et son fils David, devenant pour eux un Père éternel. C’est encore en ce sens-là qu’il sera la “racine de Jessé”. — Ésaïe 9:5 9:6, NW ; Jean 5:26-29.
32. En vertu de quel fait Jésus-Christ est-il le “Schilo” de Genèse 49:10?
32 Ainsi, en vertu du fait que Jésus était un descendant de David et de Jessé, donc membre et représentant de la tribu de Juda, le sceptre et le bâton de commandant ne s’écarteront jamais de Juda. Puisque Jésus-Christ possède le droit de détenir le sceptre royal et le bâton de commandant, et qu’il les conservera éternellement en raison de son immortalité dans les cieux, c’est lui qui est le Schilo promis. Le nom “Schilo” aurait le sens de “Celui à qui il est” ou de “Celui à qui il appartient”.
SION DEVIENT LA CAPITALE
33, 34. Comment le roi David assujettit-il Jérusalem ?
33 Pour régner à Jérusalem, le roi David devait d’abord prendre cette ville aux Jébusites païens. À présent qu’il était roi de tout Israël, David pouvait attaquer Jérusalem, située dans le territoire de Benjamin. Sans tarder, David quitta sa capitale provisoire, Hébron, et fit marcher son armée vers le nord. Les Jébusites étaient tellement sûrs d’eux qu’ils prétendaient que même des aveugles et des boiteux pourraient défendre la cité de Jébus ou Jérusalem. À ce sujet, nous pouvons lire dans II Samuel 5:6-9 :
34 “Le roi marcha avec ses gens sur Jérusalem contre les Jébusiens [Jébusites], habitants du pays. Ils dirent à David : Tu n’entreras point ici, car les aveugles mêmes et les boiteux te repousseront ! Ce qui voulait dire : David n’entrera point ici. Mais David s’empara de la forteresse de Sion : c’est la cité de David. David avait dit en ce jour : Quiconque battra les Jébusiens et atteindra le canal, quiconque frappera [NW : par le moyen du tunnel d’eau] ces boiteux et ces aveugles qui sont les ennemis de David... — C’est pourquoi l’on dit : L’aveugle et le boiteux n’entreront point dans la maison. David s’établit dans la forteresse, qu’il appela cité de David. Il fit de tous côtés des constructions, en dehors et en dedans de Millo [remblai de terre].”
35, 36. a) Que devint la forteresse de jadis, et quels noms reçut-elle ? b) À partir de quelle date et, selon Ézéchiel 16:14, pour quelle raison la renommée de cette ville se répandit-elle parmi les nations ?
35 Le passage de I Chroniques 11:6-8 ajoute ces précisions : “David avait dit : Quiconque battra le premier les Jébusiens sera chef et prince. Joab, fils de Tséruja [demi-sœur de David], monta le premier, et il devint chef. David s’établit dans la forteresse ; c’est pourquoi on l’appela cité de David. Il fit tout autour de la ville des constructions, depuis Millo et aux environs ; et Joab répara le reste de la ville.” — Voir aussi II Samuel 2:18.
36 Ainsi, Jérusalem était d’abord constituée par l’antique Jébus, “la forteresse” bâtie sur une colline au sud-est du groupe de collines qui devaient, plus tard, être entourées par les murs de la Grande Jérusalem. Cette forteresse originelle reçut le nom de Sion, et lorsque David transféra sa capitale d’Hébron à Sion, cette dernière fut appelée la “cité de David”. Cela se produisit en 1070 av. notre ère, soit plus de trois cents ans avant la fondation de Rome, la “ville éternelle” des catholiques. Sous le roi David, la renommée de Sion ou Jérusalem commença à se répandre parmi les nations d’alentour. — Ézéchiel 16:14.
37. a) Qu’était devenue l’arche de l’alliance après qu’elle fut enlevée de Silo aux jours d’Éli ? b) Que fit David avec l’arche ?
37 Les Philistins essayèrent de renverser David, roi de Sion, mais après les avoir vaincus par deux victoires écrasantes, David put établir fermement son royaume et porter son attention plus particulièrement sur les intérêts du culte de Jéhovah. Où se trouvait à cette époque-là l’arche de l’alliance de Jéhovah contenant les tables des Dix Commandements ? On l’avait enlevée du tabernacle à Silo pendant une guerre avec les Philistins, vers la fin de la vie du grand prêtre Éli, et on ne l’avait jamais ramenée au tabernacle de Silo (I Samuel 4:1 à 7:2 ; Jérémie 7:12-14). Depuis de nombreuses années, l’arche était gardée dans une maison de Kirjath-Jéarim (Baalé-Juda), à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Jérusalem. En harmonie avec le dessein de Dieu, David l’enleva de là et ordonna à des Lévites de la transporter sur leurs épaules au mont Sion dans la cité de David. Il fit mettre l’arche dans une tente érigée à cet effet, et il désigna dix Lévites et deux prêtres pour faire le service devant elle. Ce jour-là, David composa et chanta un psaume nouveau ainsi conçu :
38, 39. a) En quels termes David exprima-t-il dans un psaume nouveau le sens de cet événement ? b) Sous quels rapports la présence de l’arche honora-t-elle Jérusalem ?
38 “Louez Jéhovah, invoquez son nom ; faites connaître parmi les peuples ses hauts faits. (...) Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l’allégresse ! Que l’on dise parmi les nations : ‘Jéhovah est roi !’ Que la mer retentisse avec tout ce qu’elle contient ! Que la campagne soit dans la joie avec tout ce qu’elle renferme ! Que les arbres des forêts poussent des cris joyeux devant Jéhovah, car il vient pour juger la terre ! Célébrez Jéhovah, car il est bon, car sa miséricorde dure éternellement. Dites : ‘Sauve-nous, Dieu de notre salut ; rassemble-nous et retire-nous du milieu des nations, afin que nous célébrions ton saint nom, et que nous mettions notre gloire à te louer.’ Béni soit Jéhovah, le Dieu d’Israël, d’éternité en éternité !”
39 Ayant écouté ce psaume, tout le peuple dit : “Amen !” (I Chroniques 13:1-12 ; 15:1 à 16:36, AC ; II Samuel 6:1-19). Ce fut un jour de réjouissance pour le peuple et pour David. Du fait que la sainte arche de l’alliance se trouvait désormais à Sion ou Jérusalem, celle-ci devint une ville sainte. Le couvercle de l’arche était surmonté de deux chérubins d’or aux ailes étendues de manière à couvrir le couvercle, et là, pensait-on, habitait Jéhovah, siégeant sur les chérubins. Ainsi, Sion ou Jérusalem devint la ville du grand Roi, Jéhovah. Lorsque la sainte arche pénétra dans la cité royale, c’était comme si Jéhovah lui-même avait commencé à régner sur le mont Sion. Maintenant, plus que jamais, le roi David siégeait sur le trône en tant que représentant visible de Jéhovah Dieu, et régnait au nom de Jéhovah. C’est donc à juste titre qu’on parlait du trône de David comme du “trône de Jéhovah”. — Psaume 96:10-13 ; I Chroniques 29:23, AC.
40, 41. Pourquoi Jérusalem fut-elle une ville grande et honorée, et en quels termes Asaph et les fils de Koré exprimèrent-ils cette pensée ?
40 Le Lévite Asaph était l’un des hommes désignés pour accomplir le service devant l’arche. À présent, il pouvait composer un nouveau psaume et dire : “Dieu est connu en Juda, son nom est grand en Israël. Sa tente est à Salem, et sa demeure à Sion.” (Psaume 76:2, 3 76:1, 2, NW). De même les fils de Koré, également des Lévites, pouvaient écrire un psaume et chanter ce qui suit :
41 “Jéhovah est grand, il est l’objet de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa montagne sainte. Elle s’élève gracieuse, joie de toute la terre, la montagne de Sion, vers le septentrion, la cité du grand Roi. (...) Que la montagne de Sion se réjouisse, que les filles de Juda soient dans l’allégresse, à cause de tes jugements ! Parcourez Sion et faites-en le tour, comptez ses forteresses ; observez son rempart, examinez ses palais, pour le raconter à la génération future. Voilà le Dieu qui est notre Dieu à jamais et toujours ; il sera notre guide dans tous les siècles.” — Psaume 48:2-15, AC 48:1-14, NW.
UNE ALLIANCE DIVINE EST CONCLUE AVEC LE ROI DE SION
42. Quelle question se posait à propos de la royauté sur Israël, et quel désir de la part de David fournit l’occasion de soulever cette question ?
42 Naturellement, la question suivante se posait dans tous les esprits : La royauté sur Israël restera-t-elle dans la famille de David, ou bien lui sera-t-elle enlevée, comme elle a été ôtée de la famille de Saül, et confiée à une autre famille de la tribu de Juda ? Quelque temps après que Jéhovah eut commencé à régner sur le mont Sion à Jérusalem, il fit connaître sa décision à ce sujet. David avait déjà construit son palais sur le mont Sion, mais il commençait à se sentir mal à l’aise, car il habitait dans une maison de cèdre, alors que la sainte arche du vrai Dieu, le véritable Roi d’Israël, demeurait sous une simple tente. Aussi David suggéra-t-il au prophète Nathan qu’on construisît un palais ou temple dédié à Jéhovah.
43, 44. Quelles choses bien précises Jéhovah promit-il à David au sujet de sa postérité ?
43 Sensible à ce désir de David, Jéhovah lui répondit le lendemain, par la bouche de Nathan. Puis il ajouta, selon II Samuel 7:1-17 (AC) :
44 “J’ai été avec toi partout où tu allais, j’ai exterminé tous tes ennemis devant toi, et je t’ai fait un grand nom, comme le nom des grands qui sont sur la terre ; (...) et Jéhovah t’annonce qu’il te fera une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, j’élèverai ta postérité après toi, celui qui sortira de tes entrailles, et j’affermirai son royaume. C’est lui qui bâtira une maison à mon nom, et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume. Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. S’il fait le mal, je le châtierai avec une verge d’hommes et des coups de fils d’hommes. Mais ma grâce ne se retirera point de lui, comme je l’ai retirée de Saül, que j’ai ôté de devant toi. Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés devant toi ; ton trône sera affermi pour toujours.”
45. Comment les termes de cette alliance garantissaient-ils et éclairaient-ils l’accomplissement des prophéties sur le sceptre, la Postérité de la “femme” de Dieu et la Postérité d’Abraham ?
45 Par ces paroles, Jéhovah mit en vigueur entre lui-même et le roi David une alliance pour un royaume éternel. Aux termes de cette alliance, David aurait une dynastie dans sa famille, c’est-à-dire une lignée de rois issus de celui dont la royauté ne prendrait jamais fin. C’est en ce sens qu’il aurait une maison royale. Cette alliance pour un royaume éternel rendait plus sûre que jamais la réalisation de la prophétie que Jacob, sur son lit de mort, prononça sur Juda et selon laquelle le sceptre royal ne s’écarterait jamais de cette tribu (Genèse 49:10). Désormais, il était clair que la Postérité de la “femme” de Dieu, objet de la promesse en Éden, oui ! la Postérité d’Abraham en laquelle toutes les nations de la terre seront bénies, viendrait dans la lignée de rois issus de David. — Genèse 3:15 ; 22:18.
46. À quoi pouvait-on alors comparer David, et en quels mots exprima-t-il sa reconnaissance dans une prière ?
46 Le roi David était maintenant comme une précieuse pierre angulaire posée en Sion et sur laquelle une maison royale de souverains devait être bâtie pour représenter le Roi céleste, Jéhovah. David exprima de tout son cœur sa gratitude pour cette insigne faveur. — II Samuel 7:18-29.
47, 48. a) Quel sens est rattaché aux noms de Salomon et à son lieu de naissance ? b) En quels termes le Psaume 87 exprime-t-il l’honneur de naître à Sion ?
47 De Bath-Schéba, l’une de ses femmes, David eut un fils à Sion, “fils qu’il appela Salomon ; et Jéhovah l’aima, et il envoya Nathan le prophète, qui lui donna le nom de Jedidiah à cause du Seigneur [Jéhovah]”. (II Samuel 12:24, 25, AC.) Le nom Jedidiah, signifie “bien-aimé de Jéhovah”, et le nom Salomon veut dire “pacifique”, prophétisant son règne pacifique sur Israël. Naître à Sion était un grand honneur pour Salomon, plus grand que celui de venir au monde à Babylone. Les Lévites fils de Koré expliquèrent la raison de cet honneur en chantant les paroles suivantes :
48 “Jéhovah aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob [Israël]. Des choses glorieuses ont été dites sur toi, cité de Dieu ! (...) ‘Je nommerai Rahab [l’Égypte] et Babylone parmi ceux qui me connaissent ; voici les Philistins, et Tyr, avec l’Éthiopie : c’est dans Sion qu’ils sont nés.’ Et l’on dira de Sion : Celui-ci et celui-là est né dans son sein ; c’est le Très-Haut qui l’a fondée. Jéhovah inscrira au rôle des peuples : ‘Il est né dans Sion.’” — Psaume 87:2-6, AC.
49. a) Quand et dans quel sens particulier Salomon naquit-il à Sion, et quel rapport de parenté en résulta pour lui ? b) Jusqu’où s’étendait son royaume ?
49 En 1037 av. notre ère, le jeune Salomon naquit, en ce sens qu’en cette année-là il fut installé comme roi de Sion ou Jérusalem et Jéhovah devint pour lui tout particulièrement un Père. “Salomon s’assit sur le trône de Jéhovah comme roi à la place de David, son père ; il prospéra, et tout Israël lui obéit.” (I Chroniques 29:23, AC). Grâce aux conquêtes entreprises par son père David, Salomon régna sur un territoire s’étendant du torrent d’Égypte au sud, jusqu’à Kadès sur l’Oronte, à plus de cent vingt kilomètres au nord de Damas. — II Samuel 24:6b.
50. Quelles furent les quatre choses que David prépara en vue de la construction du temple ?
50 Avant de mourir, le roi David rassembla une grande quantité de matériaux et de choses précieuses pour le futur temple de Jéhovah, dont les plans lui furent révélés par inspiration. En outre, le roi et les autres Israélites donnèrent des sommes d’argent considérables pour la construction du temple, et David acheta et offrit le terrain sur lequel l’édifice devait être bâti. Sous la direction de l’ange de Jéhovah, David avait déjà construit à cet endroit un autel provisoire sur lequel il avait présenté des sacrifices pendant les trois jours de peste qui avait frappé Israël.
51. a) Du temps de David, l’emplacement prévu pour le temple avait-il déjà été utilisé pour offrir des sacrifices ? b) Pourquoi convenait-il que le temple occupe une position élevée, et que devaient faire les adorateurs ?
51 “Et David dit : ‘C’est ici la maison du Seigneur [Jéhovah] Dieu, et ici l’autel des holocaustes pour Israël.’” (I Chroniques 21:14 à 22:1, AC ; II Samuel 24:10-25). Ce terrain élevé, qui avait servi comme aire pour battre le grain, était situé directement au nord du mont Sion. C’était le mont Morija, celui-là même sur lequel Abraham, plus de huit cents ans auparavant, avait dressé un autel pour offrir en sacrifice son fils Isaac. Le mont Morija était relié au mont Sion par un prolongement méridional appelé “Ophel”. On étendit les remparts de Jérusalem pour englober l’emplacement du temple, et de ce fait Ophel se trouvait désormais à l’intérieur de la ville fortifiée. Le temple de Jéhovah était donc bâti sur un lieu élevé, à quelque 750 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée. Ainsi, d’où qu’ils venaient, les adorateurs devaient monter au temple. — Psaume 122:1-4 ; Ésaïe 2:2.
52. Comment Salomon fut-il oint deux fois roi, mais quel événement marqua le début effectif de son règne ?
52 Pour empêcher son quatrième fils, l’ambitieux Adonija, de s’emparer du trône, le vieux roi David fit brusquement oindre comme roi son fils bien-aimé Salomon, à Guihon, une source située juste en dehors du mur oriental de Sion, la cité de David (I Rois 1:1-40). Plus tard, après que le roi David eut donné les dernières instructions concernant la construction du temple de Dieu sur le mont Morija, tous les Israélites convoqués à la capitale “proclamèrent roi pour la seconde fois Salomon, fils de David, et l’oignirent comme chef selon la volonté de Jéhovah ; ils oignirent Sadoc comme grand prêtre”. Selon le récit biblique, David mourut peu de temps après cet événement (I Chroniques 28:1 ; 29:20-28, AC). Ainsi commença en 1037 av. notre ère le règne de quarante ans de Salomon, qui siégeait sur le “trône de Jéhovah” dans la cité de David, sur le mont Sion.
LE TEMPLE REMPLACE LE TABERNACLE
53. a) D’après I Rois 6:1, quand Salomon entreprit-il la construction du temple ? Précisez la date. b) Combien de temps mit-on à le bâtir, et qu’est-ce qui facilita grandement la tâche ? c) Quel meuble de toute première importance manquait encore au temple ?
53 Au printemps de la quatrième année de son règne, Salomon commença la construction du temple de Jéhovah, non dans la cité de David sur le mont Sion, mais sur le mont Morija, au nord de Sion. D’après la Bible, il entreprit ces travaux dans “la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des enfants d’Israël du pays d’Égypte (...), la quatrième année de son règne sur Israël, au mois de Ziv, qui est le second mois”, soit en l’an 1034 av. notre ère (I Rois 6:1). Les nombreux préparatifs déjà effectués facilitèrent grandement la tâche, et les travaux se poursuivirent à une cadence accélérée. Au bout de sept années et demie de travail, ce temple coûteux, édifié sur une échelle bien plus grande que le tabernacle de Moïse au désert de Sinaï, fut achevé. Pendant tout ce temps, l’arche de l’alliance de Jéhovah était restée dans la tente que le roi David avait dressée à son intention sur le mont Sion (I Rois 6:37, 38). Tant que l’arche de l’alliance n’était pas installée dans son compartiment intérieur ou Très-Saint, le nouveau temple grandiose n’était pas entièrement meublé.
54, 55. a) À l’occasion de quelle fête l’inauguration du temple fut-elle organisée, mais que fallait-il faire auparavant ? b) Qu’est-ce qui couvrait l’arche dans le Très-Saint ?
54 La première fête célébrée dans le nouveau temple fut celle des Huttes ou Tabernacles, “la fête de la récolte”, observée au cours du septième mois lunaire (Exode 34:22 ; Lévitique 23:33-36, CT). Cette fête fournit l’occasion d’inaugurer le temple.
55 “Alors le roi Salomon assembla près de lui à Jérusalem les anciens d’Israël et tous les chefs des tribus, les princes des familles des enfants d’Israël, pour transporter de la cité de David, c’est-à-dire de Sion, l’arche de l’alliance de Jéhovah. Tous les hommes d’Israël se réunirent auprès du roi Salomon, au mois d’Éthanim, qui est le septième mois, pendant la fête. Lorsque tous les anciens d’Israël furent arrivés, les prêtres portèrent l’arche. (...) Les prêtres portèrent l’arche de l’alliance de Jéhovah à sa place, dans l’oracle [la chambre la plus reculée] de la maison, dans le Saint des saints, sous les ailes des Chérubins. Car les Chérubins étendaient leurs ailes sur la place de l’arche, et ils couvraient l’arche et ses barres par dessus.” (I Rois 8:1-7, AC). Ces deux chérubins placés dans le Très-Saint, faits de bois recouvert d’or, mesuraient dix coudées de haut et dix coudées d’une extrémité à l’autre de leurs ailes. — I Rois 6:23-28.
56. a) Compte tenu de ce qui précède, que pouvait-on dire au sujet du lieu où Jéhovah habitait ? b) Après le transfert de l’arche, pourquoi pouvait-on toujours dire que Jéhovah était présent à Jérusalem ou Sion ?
56 Puisque Jéhovah, représenté par la lumière miraculeuse ou Chékinah, siégeait sur les deux chérubins d’or surmontant le couvercle de l’arche de l’alliance, et que les longues ailes des chérubins formaient un dais au-dessus de l’arche, on pouvait dire que Jéhovah habitait parmi les chérubins (Psaumes 80:2 80:1, NW ; 99:1 ; Ésaïe 37:16 ; Nombres 7:89). Jéhovah transféra sa présence symbolique de la cité de David sur le mont Sion au temple magnifique bâti sur le mont Morija. Néanmoins, il était toujours présent à Jérusalem, car l’emplacement du temple au mont Morija devint une partie intégrante de la Grande Jérusalem. Sa présence resta donc dans Sion, car le nom de Sion fut appliqué à l’ensemble de la Grande Jérusalem, et non seulement au mont Sion.
57. Comment Jéhovah montra-t-il qu’il avait transféré sa présence dans ce temple ?
57 “Au moment où les prêtres sortirent du sanctuaire, la nuée remplit la maison de Jéhovah. Les prêtres ne purent pas y rester pour faire leur service, à cause de la nuée ; car la gloire de Jéhovah remplissait la maison de Jéhovah. Alors Salomon dit : ‘Jéhovah veut habiter dans l’obscurité. J’ai bâti une maison qui sera votre demeure, un lieu où vous résiderez à jamais.’” — I Rois 8:10-13, AC.
58. Quelle requête particulière Salomon fit-il dans la prière qu’il prononça lors de la dédicace du temple, et quelle raison en donna-t-il ?
58 Alors le roi Salomon s’agenouilla devant le grand autel de cuivre, en face de toute la congrégation d’Israël, et prononça une longue prière dédiant à Jéhovah le nouveau temple. Vers la fin de cette belle prière, Salomon, se rappelant sans doute l’avertissement de Moïse au sujet des malédictions divines, pria Dieu de délivrer Israël s’il lui arrivait d’être emmené captif dans un pays étranger. Si les Israélites se repentaient sincèrement des péchés à cause desquels Jéhovah les aurait livrés à leurs ennemis, et s’ils priaient Jéhovah “le visage tourné vers leur pays que vous avez donné à leurs pères, vers la ville que vous avez choisie et vers la maison que j’ai bâtie à votre nom”, alors Salomon demandait à Jéhovah de les écouter avec miséricorde et de les ramener au pays qu’il leur avait donné. Cette prière terminée, le roi Salomon bénit toute la congrégation d’adorateurs et exprima l’espoir que Dieu exaucerait sa prière, “afin que tous les peuples de la terre reconnaissent que Jéhovah est Dieu, qu’il n’y en a point d’autre”. — I Rois 8:22-61, AC.
59. Décrivez la cuve d’eau et l’autel.
59 À gauche, c’est-à-dire au sud de l’autel devant lequel Salomon avait prononcé sa prière, il y avait une immense cuve de forme ronde remplie d’eau ; elle mesurait quatre mètres cinquante de diamètre et deux mètres vingt-cinq de haut. Elle était posée sur un piédestal représentant douze taureaux groupés par trois, chaque groupe étant tourné dans une direction différente (I Rois 7:23-26, AC). Avec l’eau de cette “mer”, comme on l’appelait, les prêtres s’étaient lavés et avaient lavé les sacrifices. L’autel des sacrifices se trouvait sur le mont Morija, sans doute à l’endroit même où le père de Salomon avait dressé le sien. Mais le nouvel autel était bien plus grand que l’autel provisoire élevé par David, car il mesurait neuf mètres de côté et quatre mètres cinquante de haut (II Chroniques 4:1-5). Le jour de l’inauguration, un sacrifice gigantesque fut offert sur cet autel.
60. Comment Jéhovah montra-t-il qu’il acceptait l’autel et le temple ?
60 Mais qui alluma le feu de l’autel ? Nul homme ne s’en chargea. Nous lisons à ce propos dans II Chroniques 7:1-3 (AC) : “Lorsque Salomon eut achevé de prier, le feu descendit du ciel et consuma l’holocauste et les victimes, et la gloire de Jéhovah remplit la maison. Les prêtres ne pouvaient entrer dans la maison de Jéhovah, car la gloire de Jéhovah remplissait sa maison. Tous les enfants d’Israël virent descendre le feu et la gloire de Jéhovah sur la maison, et tombant le visage contre terre sur le pavé, ils se prosternèrent et louèrent Jéhovah en disant : ‘Il est bon ! Sa miséricorde dure à jamais !’” C’est de cette manière que Jéhovah Dieu accepta le nouveau temple bâti sur le mont Morija.
LE PALAIS ROYAL
61. Quels autres travaux furent effectués près du temple ?
61 Pendant les treize années qui suivirent, le roi Salomon habita le palais de son père, dans la cité de David sur le mont Sion. Pour se rendre de ce palais au temple du mont Morija, il fallait franchir huit cents mètres environ. Aussi Salomon se mit-il en devoir de bâtir un nouveau palais royal, situé sur le mont Morija, immédiatement au sud du temple, à proximité de la cour extérieure de celui-ci, mais plus bas. Au sud de ce palais, il bâtit le portique du trône, le portique des colonnes et la maison de la forêt du Liban. Cet ensemble de bâtiments occupait le terrain qui descendait depuis le sommet de la colline du temple vers l’éperon de la cité de Davidc. Il fit construire également une maison pour la reine. “Sa maison d’habitation fut construite de la même manière, dans une autre cour, derrière le portique [du trône de jugement]. Et il fit une maison du même genre que ce portique pour la fille de Pharaon, qu’il avait prise pour femme.” — I Rois 7:1-8 ; 3:1 ; 9:24 ; 11:1.
62. Quand Salomon occupa-t-il son nouveau palais, mais pourquoi sa femme n’y habita-t-elle pas ?
62 Au terme de son programme de construction, qui avait duré treize ans, Salomon quitta la cité de David sur le mont Sion et se mit à exercer ses fonctions royales sur les pentes du mont Morija, la montagne du temple. Il installa sa femme, fille d’un pharaon, dans une maison bâtie à son intention. À ce propos, le roi Salomon déclara : “Ma femme n’habitera pas dans la maison de David, roi d’Israël, parce que ces lieux sont saints, l’arche de Dieu y étant entrée.” — II Chroniques 8:11, AC.
63-65. a) Quelle impression les ouvrages et le règne de Salomon produisaient-ils ? b) Que préfigurait le règne de Salomon ?
63 L’œuvre de construction de Salomon était tellement grandiose, et les dispositions qu’il prit pour la gérer étaient à ce point excellentes, que le visiteur ne pouvait cacher son admiration, témoin l’émerveillement exprimé par la reine de Séba (I Rois 10:1-5). Le long règne de Salomon fut un règne de gloire, de renommée mondiale, de paix et de prospérité. Ses sujets devinrent très nombreux.
64 “Juda et Israël étaient très nombreux, pareils au sable qui est sur le bord de la mer. Ils mangeaient, buvaient et se réjouissaient. (...) Juda et Israël, depuis [la ville de] Dan jusqu’à Beer-Schéba, habitèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier, tout le temps de Salomon.” — I Rois 4:20, 25.
65 Tout cela est un tableau prophétique du bonheur, de la paix et de la prospérité que les hommes connaîtront sur la terre sous le vrai Royaume de Dieu, le gouvernement confié à Celui qui est plus grand que Salomon : la Postérité de la “femme” de Dieu, le Prince de paix. — Matthieu 12:42 ; Isaïe 9:5, 6, AC 9:6, 7, NW.
[Notes]
a Voici ce qu’un auteur a écrit au sujet de la sorcellerie pratiquée dans la Babylone antique :
“Une autre classe d’êtres était très redoutée des Babyloniens, à savoir les magiciens et les sorcières. Ceux-ci étaient le plus souvent des hommes et des femmes difformes ou possédant quelque particularité physique qui faisait croire à leurs voisins qu’ils étaient étroitement associés avec les démons et servaient parfois de demeures aux forces du mal. Comme ils étaient doués d’une intelligence humaine, on les considérait souvent comme étant plus funestes que les démons eux-mêmes. Ils étaient passés maîtres dans l’usage du “mauvais œil” et du “mauvais sort”, et ils recouraient à toutes les pratiques des prêtres qui exorcisaient les démons, mais pour des motifs mauvais et avec l’intention de nuire. Les prêtres étaient des maîtres dans l’art de la magie blanche ; les magiciens et les sorcières l’étaient dans celui de la magie noire. Dans la bouche d’un prêtre, les incantations guérissaient le malade ; dans celle d’une sorcière, elles le faisaient mourir.” — Babylonian Life and History, par sir E. A. Wallis Budge, K. T., édition de 1925, page 150.
b Dans l’édition de la version grecque des Septante publiée par Paul de Lagarde, le texte hébreu de II Samuel 24:6 transcrit par Thachthim-Hodschi est rendu par “le pays des Hittites, vers Kadès”. — Voir NW, édition de 1955, note en bas de page.
c Voir Jerusalem in the Old Testament — Researches and Theories de J. Simons, S.J. (1952), pages 130, 436.
[Carte, page 98]
(Voir la publication)
MORIJA
TEMPLE
Emplacement du palais du roi
VALLÉE DU TYROPŒON
MILLO
OPHEL
Guihon
Réservoir de Siloé
CITÉ DE DAVID
SION
VALLÉE DU CÉDRON
VALLÉE DE HINNOM
En-Roguel