Des combattants qui chantent
“ Béni soit Jéhovah, mon refuge, qui a dressé mes mains au combat, et mes doigts à la guerre... Ô Dieu, je te chanterai un cantique nouveau, je te célébrerai sur le luth à dix cordes. ” — Ps. 144:1, 9, Cr 1905.
1, 2. Existe-t-il en général une liaison étroite entre chanter et combattre ?
CHANTER et combattre — une combinaison étrange ? En réalité cela n’est pas aussi incongru qu’il le paraît. Ces deux choses sont même souvent étroitement liées en ce qui concerne les batailles et combats de ce monde. Mais elles le sont encore davantage dans la conduite de la guerre tant historique que prophétique mentionnée dans la Bible, guerre livrée sous la direction de Jéhovah et avec son approbation. Et aujourd’hui c’est l’évidence même que les membres du peuple de Dieu sont à la fois chanteurs et combattants.
2 Les marches militaires constituent une des musiques les plus entraînantes du monde — musique visant à mettre le sang en ébullition et à mouvoir les pieds dans un rythme de marche. De nombreux chants ont été intentionnellement composés et chantés dans le dessein d’éveiller l’esprit combatif et d’insuffler l’espoir d’une victoire. Il existe aussi une foule de chants et de morceaux de musique exprimant d’une manière appropriée les sentiments de triomphe des conquérants victorieux. Nous admettons cependant — eu égard spécialement au carnage des guerres modernes — qu’il n’a que rarement été opportun de chanter et de combattre en même temps.
3. À quelle époque lointaine est-il fait mention du chant dans l’Écriture ?
3 Aussi nous intéressons-nous beaucoup plus à la connexion existant entre le chant et le combat, tels qu’ils sont décrits dans les saintes Écritures, car nous nous rappelons que “ tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction ”, particulièrement “ pour nous sur qui les fins définitives des ordres de choses sont arrivées ”. (Rom. 15:4 ; I Cor. 10:11, NW.) Mais, avant de traiter ce sujet plus à fond il vaut la peine de se convaincre que le chant occupe une place vraiment importante dans le saint Livre. Jéhovah questionna Job sur une période qui s’est écoulée longtemps avant la création de l’homme : “ Où étais-tu quand je fondais la terre ?... alors que les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? ” (Job 38:4, 7). En relation avec ce texte, mais nous reportant encore plus loin dans le passé, nous avons le récit extrêmement instructif sur l’unique Fils engendré de Dieu dans son existence préhumaine, parlant de lui comme de la sagesse personnifiée : “ Jéhovah m’a possédée au commencement de ses voies, avant ses œuvres les plus anciennes. J’ai été fondée dès l’éternité, dès le commencement, avant l’origine de la terre. Lorsqu’il posa les fondements de la terre, j’étais à l’œuvre auprès de lui, me réjouissant chaque jour, et jouant sans cesse en sa présence. Jouant sur le globe de sa terre, et trouvant mes délices parmi les enfants des hommes. ” (Prov. 8:22, 23, 29-31, Cr 1905). La cordiale entente existant entre Jéhovah et lui et la joie qu’il éprouvait en sa présence furent sans aucun doute souvent exprimées dans de merveilleux chants célestes.
4. Quelle question est soulevée ? Que nous est-il dit d’attendre au sujet de la réponse ?
4 Ces mentions de cantiques célestes font naître en nous cette question : L’Écriture dit-elle quelque part que Jéhovah chante lui-même ? La réponse est fort intéressante : Nous sommes étonnés d’apprendre qu’il n’y a qu’un texte de ce genre, texte figurant dans une prophétie en cours d’accomplissement et où il est aussi question de combat. Cela confère à notre époque un caractère unique et de haute actualité et nous lui accorderons au cours de notre étude toute l’attention qu’elle mérite.
5. a) Comment le don de la musique est-il enraciné dans la famille humaine ? b) Où pouvons-nous trouver quelque chose de meilleur que la musique et pourquoi ?
5 Le récit biblique omet de signaler si on chantait dans le jardin d’Éden lorsque tout y était parfait. On ne peut guère se figurer qu’il n’y eût pas de chants, surtout lorsque l’homme reçut son aimable compagne, son pendant, laquelle, accompagnée du chœur des oiseaux, pouvait lui répondre et se joindre à lui pour chanter dans ce cadre idéal. Il est hors de doute que le don de la musique et le talent pour la musique sont profondément enracinés dans la famille humaine, car parmi les premiers descendants d’Adam, Jubal est déjà mentionné comme “ le père de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau ”. (Gen. 4:21.) Oui, ce talent semble avoir pris racine aussi profondément que ces autres dons merveilleux accordés par Dieu : ceux de parler et d’écrire. Jusqu’à ce jour les membres de la famille humaine manifestent partout un ardent désir de s’exprimer par le chant et la musique, bien qu’ils soient si imparfaits, si éloignés de leur Créateur et malheureusement aveuglés par le “ dieu de ce présent ordre de choses ”. (II Cor. 4:4, NW.) Ce don, il est vrai, a souvent été profané et on en a abusé, cependant il existe encore ! En ce qui concerne la musique de ce monde il y a vraiment un certain nombre de charmantes mélodies, mais il existe des choses beaucoup plus charmantes, plus grandioses et plus agréables dans la Parole de Dieu, où le nom de Dieu est mentionné en termes combien plus délicieux.
COMBATTRE ET CHANTER AU JOUR DE JÉHOVAH
6. En suivant quel thème abordons-nous cet exposé ?
6 Arrivons-en au sujet principal de notre exposé et voyons ce que la Bible dit et ce que nous pouvons apprendre pour nous fortifier et nous orienter quant à ces deux points : chanter et combattre. Tout d’abord nous expliquerons brièvement en quoi consiste le sujet et montrerons ensuite comment la Parole de Dieu le confirme fréquemment. Pour commencer : Depuis 1914 nous avons vécu dans la période la plus importante de tous les temps, en “ ce jour ”, au “ grand jour de Jéhovah ”. (És. 26:1 ; Soph. 1:14 ; 3:8, Cr 1905.) En ce jour de grands combats ont lieu, pour lesquels Jéhovah assume la responsabilité. En réalité c’est le Christ qui combat, il est mentionné dans la prophétie comme étant le “ bras ” de Jéhovah (Ps. 98:1). Jésus-Christ peut disposer des forces célestes. Sur la terre, le peuple de Dieu a, lui aussi, un rôle à jouer. Par une série de victoires qui conduiront, dans la bataille d’Harmaguédon, au triomphe complet et définitif remporté sur tous les ennemis de Dieu, une délivrance grandiose et éternelle sera réalisée et se manifestera par l’instauration certaine “ de nouveaux cieux et (d’) une nouvelle terre ” en faveur de tous ceux qui obtiendront la vie sans fin dans ce monde nouveau (És. 65:17). Cette merveilleuse délivrance, dont l’accomplissement a déjà commencé, est le sujet principal de notre chant, qui — retenons-le bien — rend tout honneur et gloire à Jéhovah, auquel ils appartiennent justement et qui réalise tout par son “ bras saint ” et puissant.
7. Dans quel drame prophétique révélant un dessein spécial de Jéhovah le chant et le combat jouent-ils un rôle ?
7 La plupart de nos lecteurs sont familiarisés avec le grand nombre de preuves bibliques, examinées d’une manière détaillée dans ces colonnes, désignant l’année 1914 comme le début du jour de Jéhovah. C’est pourquoi, au lieu d’employer notre temps maintenant à fournir de telles preuves, nous nous proposons de traiter d’abord d’un des drames prophétiques créés sous la direction de Dieu au cours de l’existence de son peuple choisi, Israël, drame qui révèle avec force le présent litige dans lequel tant le combat que le chant jouent un rôle. Il s’agit de l’époque où Dieu visita l’Égypte afin de libérer et de sauver avec sa force toute-puissante les enfants d’Israël, comme cela est exprimé dans la question posée par David : “ Est-il sur la terre une seule nation qui soit comme ton peuple, comme Israël, que Dieu est venu racheter pour en former son peuple, pour se faire un nom ? ” (II Sam. 7:23). Conformément à ce qui précède nous nous rappelons que Dieu engagea Moïse à informer Pharaon du point en litige dont il s’agissait dans cette bataille des dieux et à l’avertir comme nous le lisons en Exode 9:16, cité en ces termes par Paul : “ Car je t’ai laissé subsister à seule fin que par toi, je puisse démontrer ma puissance et que mon nom puisse être publié par toute la terre. ” — Rom. 9:17, NW.
8. Comment le dessein annoncé de Dieu s’est-il réalisé, particulièrement par rapport au rôle joué par Moïse et les enfants d’Israël ?
8 Notons en particulier comment cette parole s’est réalisée : En premier lieu par les hauts faits de Dieu, son combat pour son peuple, combat qui commença par les plaies en Égypte et atteignit son apogée lors de la sensationnelle destruction de toutes les armées de Pharaon dans la mer Rouge. Comme l’attestent Rahab et les Gabaonites, le résultat fut que le nom et la gloire de Jéhovah se répandirent au loin (Jos. 2:10 ; 9:9). Oui, mais ces événements grandioses n’identifièrent pas en eux-mêmes, par son nom, celui à qui en appartenait l’honneur. C’est pourquoi Moïse eut à entrer en scène, ainsi que tous les Israélites. Premièrement ce saint nom fut proclamé devant Pharaon et le litige soulevé (Ex. 5:1, 2). Cela débuta par une dispute, une guerre froide. (Qui oserait prétendre que Moïse ne fut pas un combattant ?) Après que le point culminant du drame eut été atteint, qu’Israël eut traversé la mer Rouge sain et sauf et même à pied sec, et put maintenant jeter un regard en arrière et être témoin de l’anéantissement complet des puissances ennemies, un chant de triomphe retentit à la gloire de Jéhovah. Moïse l’entonna avec ces mots d’introduction incomparables : “ Je chanterai à Jéhovah, car il a fait éclater sa gloire : il a précipité dans la mer cheval et cavalier. Jéhovah est ma force et l’objet de mes chants ; c’est lui qui m’a sauvé ; c’est lui qui est mon Dieu : je le célébrerai ; le Dieu de mon père : je l’exalterai. Jéhovah est un vaillant guerrier, Jéhovah est son nom. ” — Ex. 15:1-3, Cr 1905.
9. Quels points doivent être retenus du récit de l’Exode, chapitre 15 ?
9 Tandis que nous lisons les paroles de ce chant en Exode, chapitre 15, remarquons avec quelle intensité il y est appuyé sur le fait que toute gloire et toute louange doivent être rendues à Jéhovah pour cette grande délivrance. Constatons de plus la beauté et la puissance d’expression, le langage poétique, la note musicale, tels qu’ils sont exprimés en mots brefs et simples, bien que nous ne puissions pas les lire en hébreu, le texte original. Nous apprenons aussi comment “ Marie, la prophétesse, sœur d’Aaron, prit à la main un tambourin, et (que) toutes les femmes vinrent à sa suite avec des tambourins et en dansant. Marie répondait aux enfants d’Israël (en reprenant le refrain du cantique) : Chantez Jéhovah, car il a fait éclater sa gloire : Il a précipité dans la mer cheval et cavalier. ” (Ex. 15:20, 21, Cr 1905). Peut-être continuèrent-ils à chanter et à danser jusque dans la nuit, et nous pouvons nous représenter la scène : Une imposante salle de danse en plein air sous un baldaquin de velours noir, parsemé d’étoiles, au-dessus de laquelle la lune décroissait. Ajoutons à cela le fond dramatique des sombres vagues dans les profondeurs desquelles s’engloutirent toutes les armées égyptiennes.
10. Comment ce drame se réalise-t-il aujourd’hui devant nos yeux ? Quelle conclusion en tirons-nous ?
10 Aujourd’hui nous voyons ce drame prophétique se réaliser devant nos yeux. Pharaon, ses puissants officiers et ses forces militaires représentent d’une manière frappante les ennemis de Dieu et du peuple de Dieu, c’est-à-dire Satan et ses principaux représentants, sa “ postérité ”, et toutes les forces combattantes du vieux monde. D’autre part, Moïse et les enfants d’Israël, y compris Marie et toutes les femmes qui se joignirent à elle, sont une image impressionnante de Jésus-Christ (le prophète annoncé, plus grand que Moïse) et du peuple de Dieu, les forces terrestres du monde nouveau, comprenant tous ceux qui “ chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’agneau ”. (Actes 3:22, 23 ; Apoc. 15:3.) De même que jadis Pharaon et ses armées — influencées par leurs dieux — bravaient Jéhovah et furent conduits à la catastrophe de la mer Rouge à cause de leur résistance accrue, de même aujourd’hui les “ rois (gouvernants et chefs) de la terre habitée tout entière ” bravent Jéhovah, son dessein publié et son avertissement et sont amenés vers Harmaguédon sous l’influence des démons (Apoc. 16:13-16, NW). Si nous considérons le drame dans son ensemble, nous voyons que, en prenant position contre Pharaon, en s’opposant à ses exigences et à la pression qu’il exerçait, en proclamant le nom et le dessein de Jéhovah et en faisant finalement entendre ce merveilleux cantique de louanges, Moïse et les enfants d’Israël peuvent être appelés des combattants qui chantent, même s’ils ne luttaient pas avec des armes militaires. Le peuple de Jéhovah n’est-il pas de nos jours dans une situation identique et ne peut-il pas être décrit de façon semblable ?
11. Quelle question se pose par rapport à l’époque où le chant de Moïse doit être entonné ?
11 Nous entendons quelqu’un dire : Le fait que Moïse entonna ce chant après la destruction des armées égyptiennes dans la mer Rouge ne signifie-t-il pas que nous devrions entonner en commun un chant de triomphe à la gloire de Jéhovah seulement après la bataille d’Harmaguédon et après la destruction de tous nos ennemis ? Afin d’avoir une idée adéquate de cette importante question, examinons d’autres textes scripturaux relatifs à ce sujet.
LA CLEF DE LA SITUATION
12. a) Où dans l’Écriture et de quelle manière est décrite la naissance du Royaume ? b) Quelle proclamation précise retentit après la guerre dans le ciel ?
12 Un regard jeté sur l’année 1914, que nous reconnaissons comme le début du jour de Jéhovah, nous rappelle que dans l’Apocalypse, chapitre 12, ce tournant dans l’exécution du dessein divin fut caractérisé par la naissance du Royaume, c’est-à-dire par l’engendrement de l’enfant mâle, par la femme symbolique, que “ l’on vît... dans le ciel ”. Immédiatement après “ il y eut guerre dans le ciel ”. Son résultat : Satan et ses anges en furent expulsés et précipités sur la terre (Apoc. 12:3, 5, 7, Botte). Cela se termina vers 1918, comme nous l’avons expliqué maintes fois d’une manière scripturale dans ces colonnes. Écoutons attentivement la teneur exacte de l’appel triomphal qui retentit en ce temps-là dans les lieux célestes : “ Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne (le royaume, Buzy) de notre Dieu, et l’autorité de son Christ. ” — Apoc. 12:10.
13. Pourquoi cette proclamation est-elle la clef de la situation ? À quoi aboutit-elle ?
13 Nous avons ici la clef nous permettant de comprendre toute la situation. Ce fut la première d’une série de victoires apportant la délivrance de Sion et assurant l’instauration des “ nouveaux cieux ” et de la “ nouvelle terre ”. Nous ne confondons pas cette guerre dans les cieux avec la bataille d’Harmaguédon, mais, nous appuyant sur cette victoire du début et sur notre foi illimitée en Jéhovah et en Jésus-Christ, le Roi intronisé, nous savons sans l’ombre d’un doute que la victoire finale est garantie par ce héros “ fidèle et véritable ” (Apoc. 19:11). Grâce à cette victoire, à notre foi et au don de notre vie fait à Jéhovah, nous avons la joie de constater que les paroles suivantes expriment notre propre expérience heureuse : “ Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leurs âmes en dépit du danger de mort. ” Oui, il en est comme c’est écrit plus loin : “ C’est pourquoi réjouissez-vous (et chantez), cieux, et vous qui habitez dans les cieux. ” En l’occurrence, qui pourrait ne pas chanter ? — Apoc. 12:11, 12, NW ; voir aussi I Jean 5:4 ; Éph. 2:6.
14. Y a-t-il des preuves convaincantes attestant que la guerre dans les cieux a déjà eu lieu ?
14 Quelqu’un demandera : Comment pouvez-vous posséder une telle assurance en ce qui concerne ces choses et affirmer que la guerre dans le ciel a déjà eu lieu ? Nous répondons : L’évidence concrète que nous avons dans la préservation, la prospérité et l’accroissement du peuple de Jéhovah, servant dans l’unité depuis 1918 sous la direction de son organisation, malgré toute la haine et les persécutions subies de la part de ses ennemis, constitue une preuve aussi convaincante de l’issue favorable de cette guerre que la diffusion du saint esprit à la Pentecôte prouvait que le sacrifice de rachat de Jésus fut accepté dans les lieux célestes.
15. Existe-t-il des raisons valables pour conclure que les membres du peuple de Dieu peuvent être désignés comme des combattants qui chantent ?
15 Le peuple de Jéhovah, “ qui observe les commandements de Dieu et qui est chargé de rendre témoignage de Jésus ”, est sans nul doute engagé dans un conflit avec le “ dragon ”, même si “ les armes de notre guerre ne sont pas charnelles ”, pas militaires (Apoc. 12:17 ; II Cor. 10:4, NW). Avec l’aide de Jéhovah et des merveilleuses dispositions qu’il a prises par Sion, son organisation, ils prouvent constamment qu’ils sont vainqueurs et se réjouissent de la délivrance de Jéhovah. Qui niera qu’aujourd’hui les membres du peuple de Dieu peuvent être désignés avec raison comme étant des combattants qui chantent ?
16. Quel personnage biblique est éminent tant en ce qui concerne le chant que le combat ? À qui est attribué l’honneur ?
16 L’Écriture sainte fournit tant de preuves attestant ce qui précède que nous avons quelque peine à choisir les textes convenant le mieux. Mais dirigeons maintenant notre attention sur ce personnage biblique — qui fut peut-être encore plus éminent que Moïse — connu en qualité d’aimable chanteur et de grand combattant, mais certainement plus illustre que lui en ce qui concerne le chant et le combat pris dans leur sens littéral. Nous pensons à David, naturellement, qui, sous inspiration, s’appela le “ chantre agréable d’Israël ”. En conformité de notre étude, observons qu’il rendit tout honneur à Jéhovah, qui lui apprit à jouer “ avec art ” de la harpe, car il poursuit en disant : “ L’esprit de Jéhovah a parlé par moi, et sa parole est sur mes lèvres. ” Au sujet de son courage de combattant il écrit : “ Béni soit Jéhovah, mon refuge, qui a dressé mes mains au combat, et mes doigts à la guerre. ” — II Sam. 23:1, 2 ; Ps. 33:3 ; 144:1, Cr 1905.
17. Qui a écrit la plupart des psaumes ? Comme quoi devons-nous les considérer ?
17 David écrivit la plupart des psaumes sous inspiration. Ils sont fondés principalement sur ses propres expériences et préfiguraient les expériences de Jésus-Christ et aussi celles de ses disciples en tant que classe. Ce ne sont pas seulement de beaux chants se composant de poèmes riches et sacrés, mais avant tout des prophéties, une partie des choses qui “ ont été écrites pour notre instruction ”. En gardant cette pensée à l’esprit, nous voulons examiner le Psaume 118. Il confirme remarquablement le fait qu’aujourd’hui, avant Harmaguédon, c’est le temps de chanter et de se réjouir, et, par suite de la délivrance dont nous avons été l’objet, de publier “ les œuvres de Jéhovah ”. — Ps. 118:17, Cr 1905.
18. Quel est le thème du Psaume 118 ? Quel rapport a-t-il avec le texte d’Apocalypse 12:10 ?
18 Le thème dont il est maintes fois question dans ce psaume est ainsi conçu : “ Car sa miséricorde est éternelle. ” Ces mots constituent la base du premier appel du psaume : “ Rendez grâce à Jéhovah. ” (Ps. 118:1, AS). C’est par conséquent un psaume ou un chant d’actions de grâces, adressé non à une créature, pas même à David, utilisé dans une si large mesure pour soumettre les ennemis d’Israël, mais à Jéhovah, le véritable et puissant combattant et sauveur d’Israël. Cette pensée revient sans cesse dans le Psaume, tandis que David relate comment ses nombreux ennemis, “ toutes les nations ”, cherchaient à le vaincre, lui, et le petit royaume d’Israël. Il dit avec tant d’à propos : “ Elles m’environnaient comme des abeilles ” et ajoute ensuite : “ Mais Jéhovah m’a secouru. ” Cela l’incite à prononcer cette parole particulière captivant notre attention : “ Jéhovah est ma force (comme combattant) et l’objet de mes chants ; il a été mon salut. ” (Ps. 118:10-14, Cr 1905). Cet appel correspondant exactement à celui contenu dans l’Apocalypse (12:10).
19. En relation avec quels événements particuliers David eut-il du succès comme combattant ?
19 Remarquons aussi que, d’accord avec l’argumentation déjà présentée, la forte position qu’occupait David, sa supériorité sur tous ses ennemis, ne fut pas acquise par une victoire unique, écrasante, préfigurant celle d’Harmaguédon, mais par une série de succès. Il en est de même de Jésus-Christ, le David plus grand, dont il est dit : “ Il partit en conquérant et pour terminer sa conquête. ” (Apoc. 6:2, NW). David n’attendit pas la victoire finale pour commencer à chanter. Le récit montre que la clef de la situation par rapport à la prospérité de David en qualité de roi d’Israël désigne directement l’époque où il occupa la montagne de Sion, y établit son trône et y amena plus tard l’arche de l’alliance qui constituait le centre de la véritable adoration en Israël (Voir II Samuel, chapitres 5 et 6). Dès ce moment, tout en continuant à combattre, il eut du succès et chanta en même temps que Jéhovah était devenu son salut. Le récit dit : “ David devenait de plus en plus grand, et Jéhovah, le Dieu des armées, était avec lui ” jusqu’à ce que “ Jéhovah lui eut donné du repos en le délivrant de tous ses ennemis à l’entour ”. — II Sam. 5:10 ; 7:1, Cr 1905.
20. Eu égard à ces événements, comment le Psaume 118 révèle-t-il sa signification prophétique pour notre temps ?
20 Dès cette époque, depuis l’instauration certaine de Sion après une période de détresse, le Psaume 118 se réalise, tant en ce qui concerne les expériences de David que pour ce qui est de la réalisation prophétique de celles-ci. Ce qui dans ce psaume fixe d’une façon sûre le moment où cela se réaliserait de nos jours, c’est la déclaration suivante : “ La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle. ” (Ps. 118:22). En liant ce texte à ceux d’Ésaïe 28:16 et de I Pierre 2:6, 7, La Tour de Garde, dans son édition du 1er mars 1952, a fourni des preuves détaillées que, pour ce qui concerne la réalisation complète de cette prophétie, la pose de la pierre angulaire en Sion eut lieu en 1918, lorsque le Christ fut présenté en qualité de Roi, ce qui correspond à la réalisation en petit lors de sa première venue (Voir Matthieu 21:4-9). Ce fut, en effet, une période toute spéciale ou un “ jour ” particulier. Par opposition à un jour de 24 heures, suivant naturellement celui qui le précède, ce jour prophétique a été créé à dessein par Jéhovah et suscite de grandes réjouissances et des chants, car il est dit : “ Voici le jour que Jéhovah a fait ; livrons-nous à l’allégresse et à la joie. ” (Ps. 118:24, Cr 1905). Constatons aussi que David ne parle pas uniquement pour lui-même en disant par exemple : “ Jéhovah est ma force et l’objet de mes chants ”, mais il parle de tous les véritables Israélites comme jouissant des mêmes bienfaits que lui, lorsqu’il poursuit : “ Des cris de triomphe et de délivrance retentissent dans les tentes des justes. ” Soyons donc tous dans l’allégresse et célébrons par des chants la délivrance de Jéhovah, qu’il a opérée en Sion en ce jour, son propre jour. — Ps. 118:14, 15, Cr 1905.
21. À quoi nous incite l’appréciation de ces vérités ?
21 Reconnaissant que Jéhovah a laissé briller pour nous la lumière de la vérité sur sa Parole, de sorte que nous pouvons non seulement la comprendre et en distinguer la réalisation en ce jour grandiose mais aussi avoir le privilège de participer à cet accomplissement, nous remercions joyeusement Jéhovah de sa bonté. De plus nous possédons un esprit combatif, nous sommes résolus à garder “ les commandements de Dieu ” dans l’œuvre consistant à rendre “ témoignage de Jésus ”, et cela même “ en dépit du danger de mort ”. Nous nous vouons et nous attachons d’une façon désintéressée à cette manière d’agir. Ces pensées sont bien exprimées en ces termes : “ Jéhovah est Dieu, il fait briller sur nous sa lumière. — Attachez la victime avec des liens, jusqu’aux cornes de l’autel. ” — Apoc. 12:11, 17, NW ; Ps. 118:27, Cr 1905.
22. Quelle relation y a-t-il entre les textes d’Ésaïe 12:1-6 et notre étude ?
22 Avez-vous retenu spécialement la remarque relative à l’instauration de Sion “ après une période de détresse ” (§ 20) ? Il en est question dans le Psaume 118, verset 18 : “ Jéhovah m’a durement châtié, mais il ne m’a pas livré à la mort. ” Mais consultons maintenant le És chapitre 12 d’Ésaïe et voyons comment chaque parole de cette brève prophétie confirme abondamment les points essentiels de notre étude. Comme il a déjà été expliqué souvent dans La Tour de Garde, la colère de Jéhovah s’abattit au début de “ ce jour ” sur son peuple parce qu’il ne s’était pas acquitté de sa mission de combattants qui chantent. Jéhovah, dans sa bienveillance et sa bonté, améliora la situation et consola son peuple en délivrant Sion. “ Car il a fait des choses magnifiques : qu’elles soient connues par toute la terre ! ” (És. 12:5). Ainsi retentit à nouveau le refrain : “ Car Jéhovah, Jéhovah est ma force et l’objet de mes louanges ; il a été mon salut. Vous puiserez des eaux avec joie aux sources du salut. ” Oui, comme l’a indiqué Jésus dans son entretien avec la Samaritaine, auprès d’une fontaine littérale, l’eau de la vérité, source de vie, peut être puisée gratuitement et avec joie pour les assoiffés désirant offrir un service sacré dans l’esprit de la vraie adoration. C’est pourquoi nous constatons aujourd’hui dans le monde entier une magnifique réaction devant cet ordre impérieux : “ Poussez des cris, tressaillez d’allégresse, habitante de Sion, car le Saint d’Israël est grand au milieu de toi ! ” — És. 12:2, 3, 6, Cr 1905 ; Jean 4:14, 23 ; Apoc. 22:17.
23. Dans quel livre de l’Écriture est-il parlé de Jéhovah comme chantant ? Pour quelle raison chante-t-il ? Quel encouragement cela constitue-t-il pour nous ?
23 Vous vous rappelez enfin qu’au début il a été fait mention d’un texte des Écritures qui dit que Jéhovah lui-même chante. Ce texte se trouve dans Sophonie 3:14-17, Darby. Pour nous encourager en notre qualité de chanteurs l’ordre nous est donné de chanter, de pousser des cris de joie, de nous réjouir et d’être dans l’allégresse. Pourquoi ? Parce que “ Jéhovah a retiré les jugements portés contre toi, il a détourné ton ennemi (les oppresseurs babyloniens et ceux semblables à Pharaon) ; le Roi d’Israël, Jéhovah, est au milieu de toi ; tu ne verras plus le malheur. ” Puis pour nous encourager en tant que combattants, il nous est donné ce commandement émouvant : “ En ce jour-là, on dira à Jérusalem : Ne crains point, Sion, que tes mains ne s’affaissent point ! Jéhovah, ton Dieu, est au milieu de toi, un vaillant Sauveur ; il fera éclater sa joie à cause de toi ; il se taira dans son amour ; il tressaillira à cause de toi avec des cris de joie (avec chant de triomphe, Da). ” (Cr 1905). Pourrions-nous terminer cette étude avec des accents plus stimulants, plus élevés ? — Comparez avec le Psaume 132:13-18, Jé.