La miséricorde divine montre la voie du retour aux égarés
“C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance.” — Luc 15:7.
1, 2. Comment les qualités de Jéhovah s’équilibrent-elles parfaitement, et comment cela se voit-il dans le cas de l’exclusion ?
JÉHOVAH est un Dieu d’amour et de miséricorde. Toutes ses instructions et tous ses desseins sont pour le bien de ceux qui aiment la justice ; ils n’ont jamais aucune intention égoïste ou nuisible (Ex. 34:6 ; I Jean 4:8). C’est aussi un Dieu de justice ; il n’excuse pas le mal ni ne ferme les yeux sur les mauvaises actions (Ps. 33:4, 5 ; 50:16-21). Il n’y a cependant aucun déséquilibre entre ces qualités divines. En fait, l’amour sincère exige que l’on soit attaché à la justice.
2 Parmi les dispositions prévues par la Parole de Dieu, il y a l’exclusion, c’est-à-dire l’enlèvement ou l’expulsion hors de la congrégation des gens qui, bien que prétendant être chrétiens, se livrent à des transgressions graves et ne manifestent aucun repentir sincère. Leur exclusion est pour le bien de la congrégation, elle a pour but de sauvegarder sa pureté et de protéger ses membres, que Dieu aime, de l’influence des pécheurs, comparée au “levain”.
3, 4. Quelles instructions l’apôtre Paul donna-t-il concernant l’exclusion, et à quelles questions faut-il répondre ?
3 C’est pourquoi l’apôtre Paul, inspiré par Dieu, ordonna aux chrétiens de Corinthe “de cesser de fréquenter quelqu’un qui porte le nom de frère et qui est fornicateur, ou avide, ou idolâtre, ou insulteur, ou ivrogne, ou extorqueur, et de ne pas même manger avec un tel homme. (...) ‘Ôtez le méchant du milieu de vous’”. — I Cor. 5:6, 7, 11-13.
4 Mais cela élimine-t-il par la suite toute possibilité de faire quelque chose de positif pour ces exclus, toute action qui pourrait les inciter à se repentir et à se retourner, et permettre leur rétablissement dans la condition de membres purs et approuvés de la congrégation ? Avant toute action positive faut-il attendre que l’exclu exprime officiellement son repentir aux aînés de la congrégation et leur demande sa réintégration ? En l’exhortant d’une manière ou d’une autre à ‘se retourner’ et à chercher à se rétablir, un aîné le ‘fréquenterait-il’ et nouerait-il des relations spirituelles avec lui ? Voyons comment la Bible répond à ces questions.
L’exemple de l’Aîné suprême
5, 6. a) À une certaine époque, dans quelles relations spéciales la nation d’Israël se trouvait-elle avec Dieu ? b) Quelle voie suivit-elle néanmoins, et avec quelles conséquences ?
5 À titre d’exemple, voyons comment Jéhovah Dieu a agi envers l’antique Israël la nation qui porta son nom. De tous les peuples de la terre, il était le seul à être dans des relations d’alliance avec Dieu et à avoir reçu sa parole et ses lois (Ps. 147:19, 20 ; Rom. 3:1, 2). Toutefois, les Israélites se montrèrent souvent infidèles ; finalement, leur situation fut celle qui est décrite dans la prière rapportée dans Daniel 9:4-19, disant : “Nous avons péché, et nous avons fait du tort, et nous avons agi méchamment, et nous nous sommes rebellés ; et l’on s’est écarté de tes commandements et de tes décisions judiciaires. Et nous n’avons pas écouté tes serviteurs, les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos princes, et à nos ancêtres, et à tout le peuple du pays.”
6 À cause de la rébellion des Israélites, Daniel dit que Jéhovah a “répandu sur nous l’imprécation et le serment qui est écrit dans la loi de Moïse, serviteur du vrai Dieu, (...) en faisant venir sur nous un grand malheur, tel que cela ne s’est pas fait sous tous les cieux”. Dieu a effectivement pris des mesures judiciaires sévères contre les Israélites. Il envoya en exil d’abord les tribus du nord, puis celles du sud, et permit finalement que les structures nationales d’Israël soient renversées par Babylone. En fait, Jéhovah ‘divorça’ d’avec cette nation comme si elle était son “épouse” et la “mère” des individus qui constituaient cette nation. — Voir Ésaïe 50:1 ; 54:5, 6 ; Jérémie 3:8.
7. Après avoir retiré sa faveur aux Israélites, Jéhovah a t-il gardé une attitude strictement négative envers eux ? Donnez des preuves.
7 Après avoir pris cette mesure judiciaire très sévère à l’encontre des Israélites, Dieu a-t-il refusé de faire quoi que ce soit qui puisse les aider à retrouver sa faveur ? Non ; au contraire, il leur adressa des réprimandes et les exhorta à renoncer à la mauvaise voie qui les avait conduits au désastre. S’adressant de toute évidence aux Israélites du royaume du nord qu’il avait rejeté, Dieu leur dit par l’entremise du prophète Jérémie : “Reviens, ô renégate Israël, (...) je ne garderai pas de ressentiment jusqu’à des temps indéfinis. Remarque seulement ta faute, car c’est contre Jéhovah, ton Dieu, que tu as transgressé. (...) Revenez, fils renégats ! Je guérirai votre condition de renégats.” — Jér. 3:12, 13, 22 ; voir Lamentations 3:31-33 ; Ésaïe 57:16-18.
8. Comment, par l’entremise du prophète Ézéchiel, Jéhovah a-t-il révélé son attitude envers les égarés ?
8 Ces paroles de Jéhovah sont en harmonie avec sa déclaration faite par l’entremise du prophète Ézéchiel dans laquelle il révèle son attitude envers ceux qui peuvent encore se repentir ; il dit : “Est-ce que je prends tant soit peu plaisir à la mort de quelqu’un de méchant, (...) et non pas plutôt à le voir revenir de ses voies et rester en vie ? (...) Rejetez loin de vous toutes vos transgressions dans lesquelles vous avez transgressé et faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau, car pourquoi mourriez-vous (...) ? Opérez donc un retour et restez en vie.” — Ézéch 18:23, 30-32.
9. En adressant cette exhortation aux transgresseurs, Jéhovah entretenait-il des relations spirituelles avec eux ?
9 En exhortant ainsi ces transgresseurs, Jéhovah Dieu entretenait-il des relations spirituelles avec eux, avait-il “part” avec eux à des choses spirituelles comme s’ils étaient amis (voir I Jean 1:3, 6, 7) ? Bien au contraire, comme Jéhovah l’avait dit auparavant aux Israélites par le prophète Ésaïe, s’ils voulaient renouer des relations avec lui, ils devaient changer. Jéhovah n’allait pas s’abaisser, et suivre leurs mauvaises voies et adopter leurs pensées iniques. Il déclara : “Recherchez Jéhovah (...). Que le méchant quitte sa voie et l’homme malfaisant ses pensées ; et qu’il revienne à Jéhovah, qui aura pitié de lui, et à notre Dieu, car il pardonnera largement ! ‘Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies’, telle est la déclaration de Jéhovah. ‘En effet, comme les cieux sont plus hauts que la terre, ainsi mes voies sont plus hautes que vos voies, et mes pensées plus hautes que vos pensées.’” (És. 55:6-9). Pour entretenir de nouveau de bonnes relations avec Dieu, les Israélites devaient élever leurs voies et leurs pensées pour les conformer de nouveau aux règles de justice qu’il suit et que sa Parole enseigne. Ils devaient donc écouter Dieu qui les exhortait à ‘venir et à remettre les choses en ordre entre nous’, afin qu’il considère leurs péchés très graves comme effacés. — És. 1:18, 19.
10, 11. Quelles qualités de Jéhovah sont mises en évidence dans l’illustration du fils prodigue, et comment ?
10 L’illustration du fils prodigue jette une lumière accrue sur la miséricorde et la considération admirables dont Jéhovah fait preuve (Luc 15:11-32). La réaction du père lors du retour de son fils dévoyé illustre d’une manière très touchante l’attitude de Jéhovah, le Père céleste. Dans cette image, le fils avait quitté la maison pour s’en aller très loin et avait perdu son temps et dilapidé son argent dans une vie de débauche, en fréquentant même les prostituées. Il se trouva dans le besoin et connut la faim. Étant revenu à la raison, il décida de retourner chez son père. Remarquez ce que dit l’illustration : “Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut ému de pitié, et il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement.” — Luc 15:20.
11 Quand il a aperçu son fils au loin, le père ne s’est donc pas dit : ‘Je ne ferai pas un pas et ne dirai pas un mot avant que ce pécheur se jette à mes pieds et me demande officiellement de l’accepter de nouveau.’ Au contraire, voyant approcher son fils et discernant quelles étaient ses pensées, le père est allé à sa rencontre. C’est après — et pas avant — cette manifestation paternelle de pitié que le fils demanda ouvertement pardon à son père.
12. Par quel moyen Jéhovah ramène-t-il les transgresseurs repentants ? Comment la prophétie d’Osée montre-t-elle cela ?
12 Cela nous rappelle l’allusion de l’apôtre Paul à “la bonté de Dieu [qui] veut te mener à la repentance”. (Rom. 2:4.) Oui, Jéhovah exprime sa juste colère contre le pécheur, mais il ne reste pas courroucé à jamais contre celui qui cesse ses transgressions. Il sait que la miséricorde chaleureuse exerce une merveilleuse influence sur le transgresseur repentant pour le ramener à un état dans lequel il peut être guéri. — Osée 6:1 ; 14:1, 2, 4.
13. a) Pourquoi ne devons-nous pas imiter le frère aîné de l’illustration ? b) Pour ce, qui est de leur attitude envers les égarés, quel exemple les aînés, les surveillants et les bergers doivent-ils considérer ? c) Que montrent les Psaumes quant à l’exemple de l’Aîné suprême ?
13 Nous ne voulons pas ressembler au frère aîné de l’illustration qui, au début, n’était pas du tout content de la façon dont était accueilli son frère égaré, de retour à la maison (Luc 15:25-32). Au contraire, nous nous efforcerons de ‘nous montrer fils de notre Père qui est dans les cieux’, en suivant son exemple de compassion (Mat. 5:44-48). Étant le Dieu d’éternité et “l’Ancien des Jours”, Jéhovah est l’Aîné suprême, le grand Berger et le Surveillant de nos âmes (I Pierre 2:25). Il donne toujours le meilleur exemple à suivre. Nous verrons dans la suite de notre discussion comment cet exemple peut nous aider dans de nombreux domaines pratiques. — Ps. 77:7-9 ; 103:9, 10, 13.
Considéré comme “un homme des nations et comme un collecteur d’impôts”
14. Sur quelle base plus ancienne l’apôtre Paul a-t-il fondé ses instructions concernant l’exclusion ?
14 Quand il écrivit à la congrégation de Corinthe pour lui donner un conseil apostolique sur l’exclusion, Paul disposait de renseignements inspirés antérieurs qui servirent de base à ses instructions. C’est Jésus Christ lui-même qui avait fourni ces renseignements. Ses instructions sur la façon de traiter des péchés (non pas de petits différends, mais manifestement des péchés vraiment graves) commis contre des individus sont rapportées dans Matthieu 18:15-17. Il indique que celui qui pèche ainsi et qui ne se repent pas peut être exclu. Après avoir décrit les efforts progressifs faits pour ‘gagner’ un tel homme en l’amenant à reconnaître sa faute et à se repentir, Jésus ajouta : “S’il n’écoute pas non plus la congrégation, qu’il soit pour toi comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts.”
15. a) Dans Matthieu 18:17, de quelle “congrégation” Jésus parlait-il ? b) Pourquoi ses paroles intéressent-elles néanmoins les membres de la congrégation chrétienne ?
15 À cette époque-là (en 32 de n. è.), la congrégation chrétienne n’avait pas encore été formée. La “congrégation” dont parlait Jésus concernait donc le système juif qui existait alors, avec ses collèges d’aînés, y compris ceux qui servaient comme juges et qui représentaient localement la congrégation dans cette fonction (Esdras 10:14 ; Luc 7:3). Cependant, les instructions de Jésus renfermaient un principe directeur qui allait aider la future congrégation chrétienne. Il est particulièrement intéressant pour nous de savoir ce que signifiait considérer un pécheur non repentant “comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts”. Pour cela, il nous faut voir comment un tel homme était effectivement considéré par la congrégation juive. Nous comprendrons mieux alors les instructions apostoliques consignées dans I Corinthiens 5:11-13, qui montrent quelle doit être notre attitude envers les personnes exclues par la congrégation chrétienne.
16. Pourquoi ne pouvons-nous pas nous fonder entièrement sur les écrits rabbiniques pour savoir quelle était l’attitude des Juifs envers les Gentils, et où trouvons-nous les renseignements ?
16 Pour connaître l’attitude des Juifs envers les gens des nations, nous ne pouvons nous baser entièrement sur les textes rabbiniques écrits après le ministère terrestre de Jésus. En effet, certains d’entre eux reflètent une attitude extrémiste, pratiquement la haine et le mépris des “Gentils”, les gens des nations. On peut y lire qu’un Juif ne devait pas venir en aide à un Gentil, même si celui-ci était menacé de mort (Maimonide, Rozeach. iv, 12 ; Encyclopédie de McClintock et Strong [angl.], t. III, p. 789). C’est plutôt dans les Écritures inspirées de Dieu que nous trouverons des renseignements dignes de foi sur l’attitude véritable des Juifs du premier siècle.
17. Selon les Écritures, quelle était l’attitude des Juifs envers les ‘hommes des nations’ au premier siècle de notre ère, et quelle en était la raison ?
17 Quand il fut envoyé vers Corneille, un Gentil de Césarée, l’apôtre Pierre déclara à ceux qui étaient réunis chez cet homme : “Vous savez bien comme c’est illicite, pour un Juif, de se joindre à un homme d’une autre race ou de l’approcher ; mais Dieu m’a montré que je ne dois appeler aucun homme souillé ou impur.” (Actes 10:27, 28). Plus tard, quand Pierre se rendit à Jérusalem, des partisans de la circoncision au sein de la congrégation chrétienne entrèrent en discussion avec lui, “disant qu’il avait pénétré dans une maison d’hommes incirconcis et avait mangé avec eux”. (Actes 11:2, 3.) D’une manière fondamentale, les Juifs ne devaient pas fraterniser avec les Gentils, mais les considérer comme impurs spirituellement. Ils devaient adopter cette attitude parce que les Gentils étaient “éloignés de l’État d’Israël et étrangers aux alliances de la promesse”, ne tenant pas une position d’hommes réellement approuvés devant Dieu et n’ayant pas avec lui des relations qu’il agréait (Éph. 2:11, 12). Pour les Juifs, fraterniser avec les Gentils en pénétrant chez eux et en mangeant avec eux revenait à se souiller spirituellement. — Voir Jean 18:28 ; Galates 2:11-14.
18. Quelles preuves avons-nous que Jésus ne s’est pas conformé au point de vue extrémiste des écrits rabbiniques dans ses relations avec les Gentils ?
18 Jésus Christ se conforma à cette règle fondamentale en s’abstenant de fraterniser avec les gens des nations. À propos de la prédication, il ordonna à ses disciples de ‘ne pas aller sur la route des nations [des Gentils] et de ne pas entrer dans une ville samaritaine ; mais d’aller plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël’. (Mat. 10:5, 6.) Toutefois, Jésus n’approuva ni ne suivit le point de vue extrémiste que l’on trouve dans les écrits rabbiniques selon lesquels tous les Gentils étaient des ennemis qu’il fallait traiter avec un véritable mépris, pas plus qu’il n’adopta pareille attitude envers les Samaritains (Jean 4:4-40). Bien au contraire, il a cité la Parole prophétique de son Père pour montrer que des gens des nations accepteraient le Messie, que le temple devait être une maison de prière pour toutes les nations et que le Messie se révélerait être une lumière pour elles (Mat. 12:18, 21 ; Marc 11:17 ; voir Luc 2:27-32 ; Actes 13:47). Quand un officier gentil, qui s’était montré très bienveillant envers les Juifs, demanda à Jésus de guérir un esclave, Jésus le fit (Luc 7:2-10). Ainsi, bien que Jésus n’ait jamais agi contrairement aux instructions de la Loi de Moïse, qui ordonnait de ne pas fraterniser avec ceux (les Gentils) qui n’étaient pas membres de la congrégation de Dieu, il n’a pas adopté un point de vue déséquilibré, extrémiste ou dur, ni une attitude hostile envers les gens des nations. Il discernait avec sagesse les principes renfermés dans les instructions divines et se laissait guider par eux.
19. a) Comment les Juifs considéraient-ils généralement les collecteurs d’impôts ? b) Quelle attitude équilibrée Jésus adopta-t-il envers eux ?
19 Il a agi de même envers les collecteurs d’impôts, généralement des Juifs et non des Gentils. Comme ils étaient souvent malhonnêtes, leurs frères juifs les considéraient généralement comme des gens de mauvaise réputation qu’il fallait classer avec les pécheurs notoires et les prostituées (Mat. 9:10, 11 ; 21:31, 32). Jésus n’excusait pas leurs mauvaises actions, mais il n’hésitait pas à aider de tels hommes quand ils manifestaient une inclination pour la justice, par exemple des collecteurs d’impôts comme Matthieu Lévi ou Zachée. Parce qu’il aidait de tels hommes à progresser spirituellement, Jésus fut faussement accusé d’être “un ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs”. Pourtant, il y a une différence entre nouer des relations avec quelqu’un et faire des efforts pour guérir ceux qui sont malades spirituellement, afin de les inciter à la repentance et de les diriger sur le chemin de la justice, ce que fit Jésus. — Mat. 11:19 ; Luc 5:27-36 ; 19:2-10.
20. Comment ces renseignements sur l’attitude raisonnable des Juifs envers les ‘hommes des nations et les collecteurs d’impôts’ nous aident-ils à mieux comprendre les instructions apostoliques sur l’exclusion, et quelle conclusion en tirons-nous ?
20 L’exemple de Jésus nous empêchera donc d’adopter le point de vue extrémiste de certains écrivains rabbiniques quand il s’agit de considérer quelqu’un “comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts”. Nous constatons aussi une grande similitude entre l’attitude qui était adoptée envers ces hommes et celle qui est préconisée dans les instructions de l’apôtre Paul envers les personnes exclues de la congrégation chrétienne, à savoir ‘cesser de les fréquenter’ et “de ne pas même manger” avec elles (I Cor. 5:11). Il apparaît donc clairement que traiter un pécheur non repentant “comme un homme des nations et comme un collecteur d’impôts” signifie ne pas fraterniser avec lui. Mais, comme le montre l’exemple de Jésus, cela n’exige pas que nous le considérions comme un ennemi ou que nous refusions de faire preuve à son égard de la politesse et de la considération courantes. Cela n’interdit pas non plus d’aider ceux qui désirent corriger leur mauvaise voie et obtenir ou retrouver la faveur de Dieu.
Comprenons le sens de II Jean 9-11
21. Quelle exhortation l’apôtre Jean donne-t-il dans les 2Jn versets 9 à 11 de sa deuxième lettre, et quelles questions cela soulève-t-il ?
21 Dans sa deuxième lettre, l’apôtre Jean fait cette exhortation : “Quiconque va de l’avant et ne demeure pas dans l’enseignement du Christ n’a pas Dieu [c’est-à-dire n’est pas en union avec lui, n’a pas de relations avec lui ; voir I Jean 1:6]. Celui qui demeure dans cet enseignement, c’est lui qui a et le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous sans apporter cet enseignement, ne le recevez pas chez vous et ne lui dites pas de salut. Car celui qui lui dit un salut s’associe à ses œuvres méchantes.” (II Jean 9-11). Ces paroles de l’apôtre s’appliquent-elles forcément à tous ceux qui ont été enlevés de la congrégation pour avoir commis une transgression ? Interdisent-elles nécessairement de dire une parole de réprimande ou d’exhortation à une personne exclue pour l’inciter à se repentir, à se retourner et à retrouver sa place dans la congrégation ? Si nous considérons le contexte de ces paroles apostoliques, nous comprendrons mieux le sens de cette exhortation.
22. a) D’après le contexte, à quel genre de personnes Jean faisait-il allusion ? b) Pourquoi ne convient-il pas de saluer de telles personnes ? c) Y a-t-il une différence entre l’attitude recommandée envers ceux que décrit Jean et l’attitude qui était adoptée couramment et avec raison envers un ‘homme des nations ou un collecteur d’impôts’ ?
22 Remarquez que dans le 2Jn verset sept, l’apôtre Jean dit que “beaucoup de trompeurs sont sortis dans le monde, gens qui ne confessent pas Jésus Christ comme venant dans la chair. C’est là le trompeur et l’antichrist”. Puis Jean nous met en garde et nous avertit de ne pas recevoir dans notre foyer de telles personnes, car ce sont des propagandistes actifs des faux enseignements et des défenseurs trompeurs de la mauvaise conduite. Nous ne devons pas leur donner la moindre possibilité de s’infiltrer davantage dans la congrégation. Il ne faut même pas les saluer, afin d’éviter toute participation à leurs œuvres méchantes. Notons à cet égard qu’à l’époque apostolique les Juifs se saluaient généralement par une expression qui signifie “Que la paix soit avec vous !”. Un chrétien ne désirait certainement pas souhaiter la paix à un homme qui était trompeur et un antichrist. Par contre, rien n’indique que les Juifs qui avaient un point de vue biblique équilibré refusaient de saluer un “homme des nations” ou un collecteur d’impôts. Lorsqu’il exhorta ses auditeurs à imiter Dieu et sa faveur imméritée envers ‘les méchants et les bons’, Jésus donna un conseil sur les salutations qui semble écarter pareille attitude rigide. — Mat. 5:45-48.
23. Jusqu’à quel point et dans quelles circonstances convient-il d’appliquer II Jean 9-11 à un exclu ?
23 Mais tous ceux qui sont exclus ressemblent-ils aux personnes décrites dans la deuxième lettre de Jean ? Au moment de leur exclusion, ils suivaient sans doute une voie semblable, ou tout au moins ils manifestaient une attitude d’esprit du même genre. À la page 171 du livre Une organisation pour prêcher le Royaume et faire des disciples, nous lisons : “Toute personne baptisée qui choisit délibérément de suivre une ligne de conduite impure rejette en fait les enseignements de la Bible au même titre que celui qui enseigne des choses contraires à ce que les Écritures nous apprennent sur l’identité de Dieu, la rédemption, la résurrection, etc. (Cf. Tite 3:10, 11 ; II Tim. 2:16-19.)” Si après avoir été exclue une personne cherche à justifier sa conduite impure devant d’autres chrétiens et s’efforce de les amener à partager ses pensées perverties, elle s’identifie sans aucun doute aux individus dont parle l’apôtre Jean dans sa deuxième lettre.
24, 25. a) Qu’est-ce qui prouve que les exclus ne s’identifient pas tous aux individus dont il est question dans II Jean 9-11 ? b) Quelle réaction cela suscite-t-il en nous, et quelle question importante allons-nous examiner ?
24 Cependant, tous ceux qui sont exclus ne suivent pas ensuite la voie de ces ‘trompeurs et de ces antichrists’. Tous ne se mettent pas à encourager activement la pratique du mal, à s’opposer à la vérité et à chercher à tromper d’autres chrétiens pour qu’ils les suivent dans la mauvaise voie qui aboutit à l’exclusion. C’est ce que révèle le nombre d’exclus repentants qui cherchent et parviennent à retrouver leur position de membres approuvés dans la congrégation. Par exemple, aux États-Unis (où il y a maintenant plus d’un demi-million de témoins de Jéhovah), au cours des dix ans allant de 1963 à 1973, 36 671 personnes ont dû être exclues pour divers péchés graves. Cependant, durant la même période, 14 508 exclus, qui se sont montrés sincèrement repentants, ont été rétablis et acceptés de nouveau dans la congrégation. Cela représente presque 40 pour cent du total des exclus. Nous devons certainement nous en réjouir avec Jéhovah et sa famille céleste. — Luc 15:7.
25 Cependant, si cela est possible, qu’est-ce qui peut être fait pour aider d’autres personnes exclues — mais qui ne suivent pas la voie des ‘antichrists’ décrite par Jean — à retrouver leur place dans la congrégation ? Voyons comment les principes bibliques examinés jusqu’ici s’appliquent dans la réalité.
[Illustration, page 686]
Dans l’illustration du fils prodigue donnée par Jésus, le père reçoit chaleureusement son fils dévoyé mais repentant. Cela nous fait penser à la miséricorde chaleureuse de Jéhovah dont nous devons suivre l’exemple.