Chapitre 12
Le conquérant est désigné à l’avance
1. Qu’annonça Dieu concernant les Troisième et Quatrième Puissances mondiales, et pourquoi put-il prophétiser ainsi ?
SEUL un Dieu intelligent doué d’une prescience absolue et possédant une souveraineté totale sur les affaires humaines pouvait prédire quelle nation deviendrait la Troisième Puissance mondiale et aussi celle qui renverserait cette dernière et se hisserait au rang de Quatrième Puissance mondiale. C’est là ce que fit Jéhovah par la bouche du prophète Ésaïe.
2. a) Quelle prophétie encore plus remarquable Dieu fit-il par la bouche d’Ésaïe, et ainsi que prouva-t-il ? b) De quelle délivrance miraculeuse le peuple de Jéhovah allait-il être le témoin ?
2 Cette prophétie était déjà remarquable, mais Dieu devait encore se révéler être une source d’information digne de foi en annonçant le nom même de celui qui vaincrait Babylone et établirait une puissance mondiale plus grande qu’elle. Par cette annonce, encore plus étonnante que la première, Jéhovah fournit une preuve irréfutable de sa divinité. Au cours des siècles qui avaient précédé l’époque du prophète Ésaïe, le peuple de Jéhovah avait été témoin d’actions miraculeuses accomplies en sa faveur, particulièrement depuis sa délivrance du pays d’Égypte. À présent, d’après les prophéties d’Ésaïe, ce peuple allait devenir le témoin oculaire d’une nouvelle délivrance qui entraînerait le renversement d’une puissance mondiale plus grande que l’antique Égypte.
3. Pourquoi les Juifs et les habitants de la chrétienté ont-ils tort de penser que le nom “témoins de Jéhovah” est nouveau ?
3 Le nom de “témoins de Jéhovah” ne devrait donc pas sembler nouveau, surtout pour les Juifs et les habitants de la chrétienté. En effet, bien avant l’ère dite chrétienne, oui ! dès l’époque d’Ésaïe, c’est-à-dire au huitième siècle avant notre ère, un groupe d’hommes portait à juste titre ce nom. S’adressant à ces hommes-là, Ésaïe déclare :
4. À quels témoins le prophète s’adresse-t-il dans Ésaïe 43:1-7, et que prédit-il à leur sujet ?
4 “Maintenant, ainsi parle Jéhovah, celui qui t’a créé, ô Jacob, celui qui t’a formé, ô Israël : Ne crains point, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi.” Prévoyant la dispersion de son peuple, Jéhovah ajoute : “Ne crains point, car je suis avec toi ; je ramènerai de l’Orient ta postérité, et je te rassemblerai de l’Occident. Je dirai au Septentrion : ‘Donne-les !’ Et au Midi : ‘Ne les retiens pas ! Ramène mes fils des pays lointains et mes filles de l’extrémité de la terre, tous ceux qui portent mon nom, que j’ai créés pour ma gloire, que j’ai formés et que j’ai faits.’” — Isaïe 43:1-7, AC.
5. a) Qui doit comparaître devant le tribunal, et quelle est la question en litige ? b) Jusque-là, comment le peuple de Dieu s’est-il comporté ?
5 Ensuite, Jéhovah convoque un tribunal, en vue d’une enquête judiciaire. Dans la salle d’audience il y aura d’un côté le peuple de Jéhovah et de l’autre, toutes les nations de ce monde. Bien que possédant des yeux, le peuple de Jéhovah a été comme aveugle, puisqu’il a été lent à voir ou à reconnaître qui est son Dieu. Il a des oreilles, et pourtant il a été comme sourd, ne se montrant pas empressé d’écouter et de suivre les paroles de Dieu. La question à trancher devant Israël et toutes les autres nations est la suivante : Qui est le seul vrai Dieu ? Comme s’il faisait entrer toutes les nations dans la salle d’audience, Jéhovah déclare :
6, 7. a) Quelles questions Jéhovah pose-t-il aux nations, et quel défi leur lance-t-il ? b) En fait, contre qui ce défi est-il dirigé ?
6 “Fais sortir le peuple aveugle, qui a des yeux, et les sourds, qui ont des oreilles. Nations, assemblez-vous toutes, et que les peuples se réunissent ! Lequel d’entre eux a annoncé ces choses ? Lequel nous a fait entendre des prédictions anciennes ? Qu’ils produisent leurs témoins et qu’ils justifient leurs allégations ; qu’on les écoute et qu’on dise : ‘C’est vrai !’” — Isaïe 43:8, 9, AC.
7 Les nations rassemblées et les peuples réunis sont les premiers à être interrogés. La question “Lequel d’entre eux a annoncé ces choses ?” concerne non les hommes et les femmes composant ces nations mais les dieux qu’ils adorent. Autrement dit, lequel d’entre leurs dieux peut annoncer l’avenir ou faire entendre des “prédictions anciennes” touchant les choses qui doivent encore se produire au cours de l’histoire humaine ? Si ces dieux prétendent pouvoir agir de la sorte, qu’ils produisent leurs témoins parmi les nations, afin de justifier leurs allégations et de prouver qu’ils ne sont pas de faux dieux. Que ceux qui témoignent en faveur de ces divinités écoutent ce qu’elles annoncent et vérifient leurs prophéties, afin d’être à même de dire : “C’est vrai ! Nos dieux ont dit la vérité et ont prouvé qu’ils sont vraiment des divinités.”
8. Qu’est-ce que les dieux des nations ont été incapables de faire, et qui seul a pu le faire ?
8 Jusqu’à l’époque d’Ésaïe, huit siècles après qu’Israël eut été délivré de l’Égypte, aucun des dieux des nations du monde n’avait pu produire des témoins capables de prouver qu’ils étaient des divinités véridiques et à même d’annoncer l’avenir. Et jusqu’à ce jour, les dieux des nations ont été impuissants à susciter des témoins prouvant que ce sont des dieux vivants et vrais, aptes à faire des prophéties et à assurer leur accomplissement. Ces faux dieux n’ont pas un seul témoin parmi toutes les nations. En revanche, Jéhovah peut produire des témoins ; il s’agit de son peuple élu.
9. À qui Jéhovah s’adresse-t-il ensuite, et que lui fait-il clairement comprendre ?
9 C’est pourquoi, après avoir constaté que les faux dieux des nations sont incapables de produire des témoins, Jéhovah s’adresse à son peuple, Jacob ou Israël, qu’il a créé et formé. Il lui fait clairement comprendre sa responsabilité dans cette controverse universelle sur la question en litige, savoir : Qui est Dieu ? Selon Isaïe 43:10-12 (AC), voici sa déclaration :
10, 11. Quelle responsabilité incombait à ce peuple, et pourquoi ?
10 “Vous êtes mes témoins, dit Jéhovah, et mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous reconnaissiez et que vous croyiez, et que vous compreniez que c’est moi. Avant moi aucun Dieu [ʼÉl] n’a été formé, et il n’y en aura point après moi. C’est moi, moi qui suis Jéhovah, et il n’y a point d’autre sauveur que moi.
11 “C’est moi qui ai annoncé, qui ai sauvé, qui ai prédit : Ce n’est point un dieu étranger parmi vous ; vous êtes mes témoins, dit Jéhovah ; c’est moi qui suis Dieu [ʼÉl].”
12. Comment Ésaïe s’acquitte-t-il de son devoir comme témoin en Israël ?
12 Nul doute qu’en qualité de témoin de Jéhovah, le prophète Ésaïe ne fasse tout son possible pour s’acquitter de sa responsabilité. Il s’emploie à encourager les Israélites à cesser d’être spirituellement aveugles et sourds, et à assumer, en tant que nation, la responsabilité d’être témoins de Jéhovah pour soutenir sa divinité.
13. Pour ce qui est de l’existence de leurs dieux, pourquoi les nations ne peuvent-elles égaler les témoins de Jéhovah ?
13 Les nations ne peuvent jamais égaler les témoins de Jéhovah pour ce qui est de témoigner en faveur de leurs dieux. Les nations du monde ont rejeté Jéhovah comme Dieu [héb. ʼÉl] et ont formé leurs propres dieux, mais elles sont incapables de citer un dieu qui fût formé avant Jéhovah ou qui existât avant lui. Comment le pourraient-elles, puisque Jéhovah n’a pas eu de commencement et qu’il existe de toute éternité ? Le prophète Moïse pria Dieu en ces termes : “Seigneur [Jéhovah] ! tu as été pour nous un refuge, de génération en génération. (...) D’éternité en éternité tu es Dieu [ʼÉl].” — Psaume 90:1, 2 90:sus-2, NW.
14. Pourquoi les nations n’ont-elles pu former des dieux avant ou après l’existence de Jéhovah ?
14 Les nations n’ayant pas existé avant Jéhovah Dieu, elles ne pouvaient inventer ou former un dieu avant lui. Le passé des nations ne remonte pas au-delà du déluge du temps de Noé, alors que Jéhovah Dieu possédait des témoins sur la terre des siècles avant le déluge, depuis l’époque d’Abel, deuxième fils d’Adam (Hébreux 11:1-7 ; 12:1). Même Satan le Diable, le “dieu de ce système de choses”, au pouvoir de qui gît le monde entier, n’est pas éternel ni n’existait avant Jéhovah Dieu (II Corinthiens 4:4 ; I Jean 5:19). Quant aux nations du présent monde ou système de choses, depuis le début de leur existence, aux jours de Nimrod, premier roi de Babylone, elles n’ont jamais pu former un dieu “après moi [Jéhovah]” et prouver qu’il s’agit d’un dieu véritable, d’une divinité authentique et supérieure à Jéhovah, ou même son égal. Certes, les nations de ce monde ont essayé de former des dieux qui soient supérieurs à Jéhovah, mais Jéhovah lui-même n’a formé aucun dieu [ʼél] qui lui soit égal ou supérieur. N’avait-il pas déjà déclaré par la voix d’Ésaïe : “Je suis Jéhovah, c’est là mon nom, et je ne donnerai ma gloire à nul autre, ni mon honneur aux idoles.” — Isaïe 42:8, AC.
15. Qui est le seul Dieu capable de sauver les Israélites de Babylone, et pourquoi ne pourra-t-on pas détourner sa main ?
15 Il s’ensuit que le Dieu [ʼÉl] qui a sauvé les Israélites dans le passé n’est pas un dieu étranger, mais Jéhovah, et lui seul. C’est pourquoi Jéhovah est le seul Dieu qui, plus tard, pourra les sauver de la main puissante des Babyloniens. Par contre, ces derniers seront incapables de se délivrer de la main de Jéhovah lorsque celui-ci exécutera ses jugements contre eux. À cet effet, Jéhovah déclare à ses témoins : “Aussi, depuis qu’il y a un jour, je suis le Même, et il n’y a personne qui délivre de ma main : j’opérerai, et qui peut m’en détourner ?” — Ésaïe 43:13, Da.
16. Pourquoi Jéhovah se donne-t-il le nom de Rédempteur, et de quel fait les Israélites seront-ils témoins lors de leur captivité à Babylone ?
16 Lorsque les Israélites seront exilés à Babylone, ils seront témoins de l’impuissance de cette dernière à se délivrer de la main exécutant le jugement de Jéhovah. Dieu rachètera les captifs israélites qui auront été vendus à Babylone à cause de leurs péchés et de leur désobéissance. “Ainsi parle Yahvé, votre Rédempteur, le Saint d’Israël : À cause de vous j’envoie quelqu’un à Babylone et je ferai tomber les verrous des cachots ; et les Chaldéens se lamenteront à grands cris [sur les vaisseaux, n.m.]. Je suis, moi Yahvé, votre Dieu saint, le créateur d’Israël, votre roi.” — Ésaïe 43:14, 15, Bible du Centenaire.
17. Quelles nations Jéhovah enverra-t-il pour vaincre Babylone, et comment délivrera-t-il son peuple ?
17 Qui Jéhovah Dieu enverra-t-il à Babylone “à cause” de son peuple captif, Israël ? Il y enverra les Élamites et les Mèdes, ainsi que les Perses, tous sous les ordres d’un commandant connu d’avance de Jéhovah Dieu. Ces conquérants feront tomber les verrous des cachots babyloniens qui détiennent des peuples nombreux. Les Chaldéens ou Babyloniens se lamenteront à grands cris “sur les vaisseaux”. En effet, les Babyloniens exploitaient quantité de bateaux sur leurs canaux, dans le golfe Persique et sur l’Euphrate. Ils étaient un peuple de fabricants et de commerçants qui traitaient leurs affaires sur terre et sur mer. Babylone était même une plaque tournante commerciale entre l’Orient et l’Occident. Ainsi, déjà à l’époque du juge Josué on portait à Jéricho des vêtements de service fabriqués à Babylone, témoin ce “beau manteau de Schinéar” trouvé dans cette cité (Josué 7:21). D’après l’Histoire du commerce de Huet (chapitre 11), Babylone possédait une flotte de trois mille galères. En outre, les Babyloniens construisaient des barques à l’intention de leurs divinités, pour leur permettre de naviguer sur les nombreux cours d’eau de la ville. Mais le vrai Dieu Jéhovah allait vaincre tous ces vaisseaux de Babylone.
18. Quelle chose nouvelle Jéhovah accomplira-t-il pour Israël, et qu’est-ce que cela prouvera ?
18 Après avoir renversé Babylone en tant que Troisième Puissance mondiale, Jéhovah va ramener son peuple délivré dans son pays, la Palestine. À cet effet, il accomplira en faveur des déportés une chose nouvelle, de sorte qu’ils pourront ajouter cette nouvelle délivrance au récit de celles dont leurs ancêtres avaient été les témoins. Les Israélites exilés seront eux-mêmes témoins de choses nouvelles faites pour eux par Jéhovah Dieu, qui les fera traverser le désert et les ramènera de Babylone. Ils auront ainsi la preuve que Dieu a effacé leurs transgressions et qu’il ne se souvient plus de leurs péchés (Ésaïe 43:16-28). À l’heure de cette délivrance, seront-ils heureux d’être connus comme le peuple de Dieu ? Le chapitre suivant de la prophétie d’Ésaïe répond en ces termes :
19. En quels termes la prophétie d’Ésaïe 44:1-5 prédit-elle la joie qu’aura Israël d’être connu comme le peuple de Jéhovah après sa délivrance de Babylone ?
19 “Et maintenant écoute, Jacob, mon serviteur, et toi Israël, que j’ai choisi. Ainsi parle Jéhovah, qui t’a fait et qui t’a formé dès le sein de ta mère, et qui est ton soutien : Ne crains point, Jacob, mon serviteur, mon Israël, que j’ai choisi ! Car je répandrai des eaux sur le sol altéré, et des ruisseaux sur la terre desséchée ; je répandrai mon esprit sur ta postérité et ma bénédiction sur tes rejetons. Et ils croîtront parmi la verdure, comme les saules le long des eaux courantes. Celui-ci dira : ‘Je suis à Jéhovah !’ Celui-là se réclamera du nom de Jacob, un autre écrira sur sa main : ‘À Jéhovah !’ Et il prendra pour surnom le nom d’Israël.” — Isaïe 44:1-5, AC.
20. Pourquoi le peuple de Jéhovah n’a-t-il rien à craindre en étant ses témoins ?
20 Jéhovah met les autres dieux (ʼèlohim) en demeure de se présenter et de prouver qu’ils peuvent prédire des événements futurs, des choses qui doivent encore arriver. Or, pas un seul dieu des nations du monde n’est capable de prophétiser, aussi le peuple de Jéhovah n’a-t-il rien à craindre en étant Ses témoins.
21. Selon Ésaïe 44:6-8, qu’est-ce que les dieux des nations ont été incapables de faire, et en quels termes Jéhovah encourage-t-il son peuple ?
21 “Ainsi parle Jéhovah, le Roi d’Israël et son Rédempteur, Jéhovah des armées : Je suis le premier et je suis le dernier, et il n’y a pas d’autre Dieu [ʼÈlohim] que moi. Qui a parlé comme moi, depuis que j’ai fondé l’humanité des jours antiques ? Qu’il le déclare, qu’il me le montre ! Qu’ils annoncent donc l’avenir et ce qui doit arriver !” Puisque aucun dieu ne se présente pour prouver qu’il est égal à Jéhovah et qu’il peut annoncer l’avenir du peuple élu de Jéhovah, celui-ci déclare à ses témoins : “Ne soyez point effrayés et ne craignez point. Ne te l’ai-je pas dès longtemps fait connaître et annoncé ? — Vous m’en êtes témoins. — Y a-t-il un autre Dieu [ʼÈlohim] que moi ? Il n’y a pas d’autre Rocher ; je n’en connais point.” — Isaïe 44:6-8, AC.
22. Pourquoi peut-on dire que Jéhovah est le premier et le dernier (Dieu), et comment les témoins des faux dieux sont-ils couverts de honte ?
22 Les nations n’ont formé aucun dieu avant Jéhovah, et elles n’en ont formé aucun après l’avoir rejeté comme Dieu. Jéhovah est le premier Dieu, et il sera le dernier Dieu, car nulle autre divinité ne viendra le remplacer. Les nations ont leurs fabricants d’idoles, mais ceux qui adorent ces dieux faits de main d’homme et sont leurs témoins ressemblent à l’objet de leur culte. Ils ne sont tous que néant. Ne voyant rien qui prouve la divinité de leurs dieux fabriqués par les hommes, ils sont couverts de honte. Jéhovah ne reconnaît aucune de ces idoles comme un Dieu ou Rocher, et aux fabricants de ces faux dieux il déclare : “Les fabricateurs d’idoles ne sont tous que néant, et leurs chefs-d’œuvre ne servent à rien ; leurs témoins, ils ne voient rien ni ne comprennent rien, afin qu’ils soient couverts de honte. Qui a formé un dieu, qui a fondu une idole, pour n’en retirer aucune utilité ? Tous ses adorateurs seront confondus, et les ouvriers ne sont que des hommes ! Qu’ils s’assemblent tous, qu’ils se présentent !... Ils trembleront et seront confondus tous ensemble.” — Isaïe 44:9-11, AC.
23. Quelles paroles de consolation Jéhovah adresse-t-il à ses propres témoins, et en quels mots les assure-t-il qu’ils seront délivrés ?
23 Après avoir décrit la stupidité des nations, qui pensent pouvoir fabriquer des dieux réels avec des choses matérielles d’ici-bas, Jéhovah s’adresse à ses propres témoins en ces mots : “Souviens-toi de ces choses, ô Jacob, ô Israël, car tu es mon serviteur ; je t’ai formé, tu es mon serviteur, ô Israël, tu ne seras pas oublié de moi ! J’ai effacé tes transgressions comme un nuage, et tes péchés comme une nuée ; reviens à moi, car je t’ai racheté.” Puis Jéhovah en donne l’assurance à ses témoins en invitant les cieux et la terre à se réjouir parce que le peuple à qui il a pardonné sera délivré de Babylone. “Cieux, poussez des cris de joie, car Jéhovah a fait cela ! Retentissez d’allégresse, profondeurs de la terre ! Éclatez de joie, montagnes, forêts, avec tous vos arbres, car Jéhovah a racheté Jacob et manifesté sa gloire en Israël !” — Isaïe 44:21-23, AC.
24. Comment Jéhovah amène-t-il le dénouement du procès des dieux ?
24 Jéhovah est le Créateur des cieux et de la terre. Il va les réjouir par l’action qu’il entreprendra contre Babylone en faveur de son peuple pardonné. N’ayant aucun doute quant aux événements devant se produire, Jéhovah amène le dénouement du procès en se soumettant lui-même à l’épreuve la plus sévère. Comment va-t-il prouver qu’il est le seul vrai Dieu ? C’est qu’il va nommer, presque deux cents ans à l’avance, l’homme qu’il suscitera pour délivrer son peuple de Babylone. Il déclare prophétiquement :
25. a) Quelles choses remarquables Jéhovah annonça-t-il à propos de Jérusalem, du temple et des villes de Juda ? b) Quel nom fut annoncé par cette prophétie presque deux cents ans à l’avance ?
25 “Ainsi parle Jéhovah, ton Rédempteur, celui qui t’a formé dès le sein de ta mère : c’est moi, Jéhovah, qui ai fait toutes choses, moi seul qui ai déployé les cieux, étendu la terre. — Qui était avec moi ? C’est moi qui déjoue les présages des prophètes de mensonge et qui fais délirer les devins, qui fais reculer les sages et change leur science en folie ; qui accomplis la parole de mon serviteur et exécute le conseil de mes envoyés ; qui dis de Jérusalem : ‘Qu’elle soit habitée !’ Et des villes de Juda : ‘Qu’elles soient rebâties !’ Je relèverai leurs ruines ; qui dis à l’abîme : ‘Taris !’ Je dessécherai les fleuves ; qui dis de Cyrus : ‘C’est mon berger ; il accomplira ma volonté, en disant à Jérusalem : Sois rebâtie ! Et au temple : Sois fondé !’” — Isaïe 44:24-28, AC.
26. Que prouve l’Histoire à propos de la véracité de cette prophétie ?
26 L’antique Babylone, la Troisième Puissance mondiale, n’est plus. Nous sommes donc à même d’interroger l’Histoire pour voir si Jéhovah se trompa dans la prophétie qu’il donna par la bouche d’Ésaïe, ou si, au contraire, l’accomplissement de sa parole prophétique prouve qu’il est le seul vrai Dieu vivant. Les faits incontestables de l’Histoire répondent que la prophétie divine se révéla véridique, prouvant que Jéhovah seul est Dieu.
27. a) Comment Jéhovah déjoua-t-il “les présages des prophètes de mensonge”, et malgré quelles conditions fit-il s’accomplir les paroles de ses prophètes ? b) Comment l’“abîme” tarit-il, et qui fut employé par Jéhovah comme berger ?
27 Les diseurs de bonne aventure, les devins, les astrologues et les prophètes politiques avaient prédit le mal pour le peuple de Jéhovah, mais celui-ci fit reculer ces sages et changea leur science en folie. Quant à ses propres serviteurs, messagers et témoins, tels qu’Ésaïe, Michée, Jérémie et Ézéchiel, il prouva qu’ils avaient dit la vérité, car il réalisa complètement les paroles inspirées de ces anciens prophètes. Certes, les villes de Juda, la capitale Jérusalem et son temple furent dévastés et privés d’habitants pendant soixante-dix ans, il n’empêche que sur l’ordre de Jéhovah ils furent rebâtis. Il est également vrai que l’“abîme” de l’Euphrate constituait le principal système de défense de la puissante ville fortifiée de Babylone, néanmoins ce cours d’eau tarit la nuit où la ville tomba, et ce fut inutilement que ses affluents situés au nord de la cité déversèrent leurs eaux dans l’Euphrate. Pour ce qui est de l’homme que Jéhovah employa comme instrument pour accomplir ces choses, il se nommait Cyrus. Il fut le berger que Jéhovah établit sur son peuple ; il accomplit la volonté divine à l’égard de Babylone et de Jérusalem et son temple.
28. a) En quelle année Cyrus naquit-il, et comment devint-il l’oint de Jéhovah ? b) De qui Cyrus fut-il une figure prophétique, et pourquoi cette préfiguration est-elle importante de nos jours ?
28 Cyrus naquit vers l’an 600 avant notre ère, et la nouvelle tragique de sa mort parvint à Babylone en 530, probablement au mois d’août ; il serait donc mort à l’âge de soixante-dix ans environ. Avant sa naissancea, Jérusalem avait été détruite par les Babyloniens, et les prêtres du temple de Jéhovah avaient été exilés à Babylone. Il est donc évident que Cyrus ne fut jamais oint de la sainte huile d’onction par le grand prêtre de Jéhovah, en vue d’un service quelconque. Cependant, du fait que Jéhovah avait désigné Cyrus par avance, il pouvait parler de lui comme de son oint. L’onction indiquait une nomination, une installation dans une fonction. Étant oint ou désigné par Jéhovah, Cyrus était un Messie (hébreu) ou Christ (grec, LXX). En conséquence, Cyrus était un type (ou figure prophétique) du Messie ou Christ promis, la Postérité de la “femme” de Dieu, dans la mesure où il accomplit la volonté de Jéhovah Dieu. Ainsi, en renversant Babylone en tant que puissance mondiale, Cyrus était une figure prophétique du Messie ou Christ, qui détruira la grande Babylone en ce vingtième siècle.
29, 30. En quels termes Ésaïe 45:1-3 décrit-il ce que Jéhovah fera en faveur de Cyrus ?
29 La prophétie sur Cyrus, qui commence au chapitre 44 d’Ésaïe, se poursuit au chapitre 45, en ces termes :
30 “Ainsi parle Jéhovah à son oint [hébreu, mashiaḥ ; grec LXX, ho khristos], à Cyrus, que j’ai pris par la main droite pour terrasser devant lui toutes les nations et délier la ceinture des rois, pour ouvrir devant lui les portes, afin qu’elles ne lui soient pas fermées : C’est moi qui marcherai devant toi ; j’aplanirai les chemins montueux ; je romprai les portes d’airain et je briserai les verrous de fer. Je te donnerai les richesses cachées et les trésors secrets, afin que tu saches que c’est moi, Jéhovah, le Dieu d’Israël, qui t’ai appelé par ton nom.”
31. a) Pourquoi la prophétie d’Ésaïe est-elle d’autant plus remarquable qu’elle désigne nommément Cyrus ? b) Comment Jéhovah prendra-t-il Cyrus par la main, et quelles nations lui soumettra-t-il ?
31 Dans ce passage (Isaïe 45:1-3, AC), Jéhovah Dieu parle à Cyrus le Perse comme s’il était déjà né. Cela correspond à ce qui est écrit dans Romains 4:17, à propos du Dieu d’Abraham, le Dieu “qui appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient”. Il promet de prendre Cyrus par la main, de le conduire et de le fortifier en lui donnant des capacités militaires irrésistibles. Jéhovah doit d’abord soumettre à Cyrus certaines nations qui pourraient empêcher ce dernier de conquérir Babylone, l’objectif principal.
32. Comment les Perses, sous le commandement de Cyrus, achèvent-ils la conquête de ces nations ?
32 Les Perses ont été assujettis aux Mèdes, mais Cyrus renversera la situation en conquérant l’Empire mède. Peu de temps après, Cyrus sera lui-même attaqué par une coalition de puissances : Babylone, l’Égypte, la Lydie et même Sparte, qui domine militairement la Grèce à cette époque. En 546, l’intrépide Cyrus prend Sardes, capitale de la Lydie, et fait du royaume de Lydie une province perse. Peu après, les Perses achèvent la conquête de toute l’Asie Mineure.
33. Avant d’attaquer Babylone, quel roi Cyrus défait-il, et comment la prophétie d’Ésaïe sur “les portes” de Babylone s’accomplit-elle ?
33 À présent, Cyrus peut passer à l’assaut de Babylone. Il défait d’abord sur le champ de bataille le premier maître de la Babylonie, le roi Nabonide. Le second maître de ce pays, Belschatsar, fils de Nabonide, s’enferme à l’intérieur des murailles de Babylone et défie les armées de Cyrus qui entourent la ville. Une nuit où Belschatsar festoie avec les notables de Babylone, Jéhovah fait en sorte que les portes donnant sur les quais de l’Euphrate soient laissées ouvertes devant les troupes de Cyrus. Cette négligence sera fatale pour le roi Belschatsar ; manifestement la providence divine travaille pour Cyrus.
34. Comment Jéhovah aplanira-t-il “les chemins montueux” devant Cyrus ?
34 Jusqu’à ce qu’il prenne Babylone et que le prophète Daniel lui montre la prophétie d’Ésaïe, Cyrus ne saura pas que Jéhovah, le Saint d’Israël, marche devant lui pour aplanir, en quelque sorte, “les chemins montueux”.
35. En quel sens les portes de cuivre et les verrous de fer seront-ils brisés ?
35 La nuit où Babylone tombera devant les troupes de Cyrus, les portes de cuivre ne seront pas littéralement rompues, pas plus que les verrous de fer ne seront réellement brisés. Mais ce sera tout comme, grâce à la façon invisible dont Jéhovah dirigera les événements en rapport avec ces portes et ces verrous. En effet, les soldats de Cyrus n’auront pas besoin d’escalader les hautes murailles de Babylone pour pénétrer dans la ville. Les portes de cuivre et les verrous de fer seraient détruits que les hommes de Cyrus n’entreraient pas plus facilement dans la cité, car ils y pénétreront la nuit, à une heure où les Babyloniens et le prince héritier Belschatsar ne les attendront pas.
36. Quels trésors Jéhovah donnera-t-il à Cyrus ?
36 En livrant Babylone aux mains de Cyrus, Jéhovah donnera à ce dernier tous les trésors de cette ville, y compris ses richesses cachées en des lieux secrets, celles que Babylone a pillées dans les nations qu’elle a conquises : par exemple, les vases sacrés enlevés du temple de Jéhovah à Jérusalem et qui seront profanés par Belschatsar lors de son dernier festin. Il y a aussi les trésors amassés par les affaires commerciales de Babylone et par sa religion, qui se livre au commerce dans les temples de ses faux dieux.
37. a) À qui Cyrus attribuera-t-il sa victoire ? b) De quelle façon Jéhovah désigne-t-il Cyrus par son nom ?
37 À la différence de ce qui est rapporté par les inscriptions cunéiformes que les archéologues ont réussi à trouver jusqu’à présent, Cyrus reconnaîtra Jéhovah, le Dieu d’Israël ; les Écritures hébraïques inspirées en font foi. Cyrus remarquera le peuple de Jéhovah, les exilés israélites ou juifs ; il aura donc connaissance du nom de Dieu. Il pourra de même apprendre que Jéhovah l’a mentionné nommément voilà presque deux cents ans. Notez cependant que Jéhovah ne donnera pas à ce Perse le nom de Cyrus lors de sa naissance. Jéhovah appellera simplement à son service et à celui de son peuple ce Perse nommé Cyrus. Autrement dit, Jéhovah sait d’avance que cet homme existera, ce qui lui permet de le désigner par son nom et non de le laisser dans l’anonymat.
38-40. D’après le Cylindre de Cyrus, avant de voir la prophétie d’Ésaïe, à qui Cyrus attribuera-t-il son succès ?
38 Jéhovah est tout aussi précis en désignant ce Perse qu’il l’était au temps de Moïse, à qui il déclara : “J’ai désigné par son nom Betsaléel, fils d’Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda.” (Exode 31:1, 2, Sy). Avant que son attention ne soit attirée sur la prophétie d’Ésaïe, Cyrus, dans son ignorance, attribuera peut-être son succès à de faux dieux. Un document cunéiforme, le Cylindre de Cyrus, porte l’indication suivante :
39 Mardouk inspecta la totalité des pays ; (...) il chercha un prince juste selon le désir de son cœur, pour qu’il saisisse sa main. Cyrus, roi d’Anzan, dont il proclama le nom, il le nomma à la régence de l’univers. Mardouk, le seigneur grand, protecteur de son peuple, vit avec complaisance ses œuvres pies et son cœur droit. Il lui commanda de marcher sur Babylone, sa ville ; il lui fit prendre le chemin de Babylone, marchant à ses côtés comme un ami et un compagnonb.
40 Ses troupes immenses, dont le nombre, comme celui des eaux du fleuve, n’est pas connu, marchaient. Sans bataille ni combat, il les fit entrer dans Babylone, sa ville. Il épargna à Babylone la souffrancec.
Mais quand on montrera à Cyrus l’antique prophétie d’Ésaïe, que dira-t-il ? Quel est le seul Dieu à qui il pourra attribuer son succès ?
41. Selon Ésaïe 45:4-7, pourquoi Jéhovah favorisera-t-il Cyrus ?
41 Ce ne sera pas pour glorifier Mardouk, la divinité principale de Babylone, que le Dieu d’Israël désignera Cyrus et l’appellera à son service par son nom. Il le fera pour se glorifier lui-même comme le vrai Dieu des prophéties et le Souverain de l’univers, et pour délivrer les descendants de Jacob, la nation d’Israël. C’est pourquoi il dira à Cyrus : “Pour l’amour de Jacob, mon serviteur, et d’Israël, mon élu, je t’ai appelé par ton nom ; je t’ai désigné [donné ton titre d’honneur, CT] quand tu ne me connaissais pas. Je suis Jéhovah, et il n’y en a point d’autre ; hors moi il n’y a point de Dieu [ʼÈlohim] ; je t’ai ceint quand tu ne me connaissais pas : afin que l’on sache, du soleil levant au soleil couchant, qu’il n’y en a point d’autre que moi, moi, Jéhovah, et nul autre ; moi, qui ai formé la lumière et créé les ténèbres, qui ai fait le bonheur [la paix, Dh] et créé le malheur, c’est moi Jéhovah qui fais tout cela.” — Isaïe 45:4-7, AC.
42. a) Comment Jéhovah ceindra-t-il Cyrus et lui donnera-t-il un titre d’honneur ? b) Comment Jéhovah réalisera-t-il la paix et créera-t-il le malheur ?
42 À l’insu de Cyrus, Jéhovah le ceindra ou le fortifiera pour lui permettre d’accomplir sur Babylone, non la prophétie de Mardouk (Mérodac) ou d’un autre faux dieu, mais la prophétie infaillible de Jéhovah, et de prouver que celui-ci est le seul vrai Dieu (ʼÈlohim). Il n’y en a pas d’autre. Tout comme il crée la lumière du jour et les ténèbres de la nuit, de même il pourra créer la paix pour son peuple exilé, Jacob ou Israël, et le malheur pour Babylone. C’est uniquement grâce à Jéhovah Dieu que le conquérant perse de Babylone pourra dire plus tard, dans le Cylindre de Cyrus : “Je suis Cyrus, roi de tout, roi grand, roi puissant, roi de Babylone, roi du pays de Sumer et d’Akkad, roi des quatre régionsd.” C’est parce qu’il servira les desseins de Jéhovah que Cyrus recevra un nom ou titre d’honneur parmi le peuple de Dieu. En se servant de Cyrus, Jéhovah lui donnera un “titre d’honneur”.
43. Quel ordre Jéhovah donne-t-il aux cieux et à la terre, et en faveur de qui le donne-t-il ?
43 Anticipant la future délivrance de son peuple de Babylone, le grand Créateur invite les cieux qu’il a créés à répandre des influences ou forces justes, et la terre dont il est le Créateur à s’ouvrir et à produire des événements justes et le salut pour son peuple en exil. Il leur dit : “Cieux, répandez d’en haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir la justice ! Que la terre s’ouvre et produise le salut, et fasse germer la justice en même temps ! Moi, Jéhovah, je crée ces choses.” (Isaïe 45:8, AC). À l’heure fixée, les cieux et la terre obéiront à ce commandement et accompliront cette prophétie.
44. Que jure Jéhovah à propos de son culte, et comment le salut d’Israël justifiera-t-il ce culte ?
44 Jéhovah est le seul Dieu vers qui les Israélites déportés peuvent se tourner dans l’espoir d’être délivrés de Babylone. Aussi leur dit-il : “Tournez-vous vers moi, et vous serez sauvés, vous tous habitants de la terre, car je suis Dieu [ʼÉl], et il n’y en a point d’autre. Je l’ai juré par moi-même ; de ma bouche véridique est sortie une parole qui ne sera pas révoquée : Tout genou fléchira devant moi, et toute langue me prêtera serment. ‘En Jéhovah seul, dira-t-on de moi, résident la justice et la force !’ On viendra à lui ; mais ils seront confondus tous ceux qui étaient enflammés contre lui. En Jéhovah sera justifiée et se glorifiera toute la race d’Israël.” (Isaïe 45:22-25, AC). Les Israélites délivrés seront justifiés dans leur culte du vrai Dieu. Ils pourront se glorifier de ce que Jéhovah fera pour eux.
LA DÉFAITE DES FAUX DIEUX
45. Quels sont les dieux de Babylone, et pourquoi Jéhovah peut-il parler de leur défaite comme si cet événement s’était déjà produit du temps d’Ésaïe ?
45 Jéhovah sait d’avance qui l’emportera dans le futur combat de dieux qui impliquera son peuple et son ennemi, Babylone. Aussi peut-il parler prophétiquement de la chute de Babylone et de la défaite de ses dieux comme si cet événement s’était déjà produit du temps d’Ésaïe. La divinité principale de la Babylonie est Bel, nom qui signifie “Seigneur”. Bel a fini par être identifié avec Mérodac ou Mardouk. Dans la Babylonie de basse époque, ses adorateurs laisseront tomber son nom Mardouk en faveur de son titre “Seigneur”, et le désigneront communément par le nom de Bel, et sa compagne par celui de Bêlit (ISBE, tome I, page 371b). Une autre divinité importante de Babylone, autrefois encore plus grande que Mardouk, est appelée Nébo, nom qui signifie “Celui qui parle, annonce, prophétise”. C’est le dieu de la végétation, identifié avec la planète Mercure. Prédisant la défaite des célèbres dieux de Babylone, et après avoir annoncé le salut de la “race” ou postérité d’Israël, Jéhovah poursuit en ces termes :
46. En quels termes Jéhovah décrit-il leur défaite dans Ésaïe 46:1, 2 ?
46 “Bel s’écroule, Nébo chancelle ; on met leurs images sur des animaux, sur des bêtes de somme, ces idoles que vous portiez accablent de leur poids les bêtes fatiguées. Ils ont chancelé, ils se sont écroulés ensemble ; ils n’ont pu sauver le fardeau ; ils s’en vont eux-mêmes en captivité.” — Isaïe 46:1, 2, AC.
47. a) Comment Bel et Nébo s’écrouleront-ils, et comment leurs idoles deviendront-elles un fardeau ? b) Comment ces dieux iront-ils en captivité ?
47 Le faux dieu Bel devra s’écrouler, et le faux dieu Nébo chancellera devant le vrai Dieu Jéhovah. Leur défaite sera humiliante. Quelle désillusion pour les adorateurs de Bel et de Nébo ! Pourquoi leurs images ne s’élèveront-elles pas pour sauver les Babyloniens ? Ces idoles n’ont-elles pas des pieds ? Si, mais elles ne peuvent ni marcher ni courir. Aussi ne pourront-elles pas s’enfuir de devant les conquérants élamites, mèdes et perses. Il faudra les placer sur des bêtes de somme pour les emmener en lieu sûr. Que les animaux sauvages, — le lion et le dragon (ou mushrushshu), les animaux sacrés de Mardouk, — emportent les idoles dans un endroit désertique, s’ils le peuvent ! Ou bien, qu’elles soient transportées comme autant de bagages par des animaux domestiques, qu’elles “accablent de leur poids les bêtes fatiguées” ! Bel et Nébo devront chanceler et se soumettre, et les bêtes de somme qui devront porter leurs idoles pesantes chancelleront, elles aussi, de sorte qu’ils s’écrouleront ensemble. Bel et Nébo, impuissants à assurer eux-mêmes la sécurité de leurs idoles pesantes, dépendront des bêtes de somme pour “sauver le fardeau” ! Cette fois-ci, leurs images ne seront pas transportées dans la gloire le long de la Voie processionnelle de Babylone, sous les regards d’admiration des adorateurs. Elles seront enlevées dans une fuite humiliante devant les conquérants. Ainsi, Bel et Nébo s’en iront “eux-mêmes en captivité”, et leurs adorateurs babyloniens seront assujettis à Cyrus le Grand.
48. Pourquoi Jéhovah est-il bien supérieur à ces faux dieux ?
48 Jéhovah, en revanche, n’a pas besoin d’être transporté. En outre, il ne possède aucune image idolâtrique qu’il faut transporter, car sa loi interdit toute représentation de lui imaginée à des fins cultuelles (Exode 20:4, 5). Bien au contraire, Jéhovah le Dieu tout-puissant peut porter son peuple élu vers la liberté et le délivrer de la puissante Babylone et de ses dieux Bel et Nébo. Par contraste avec les faux dieux de Babylone, Jéhovah parle en ces termes au peuple qu’il a suscité au vieux patriarche Jacob ou Israël :
49. À la différence de ces dieux, que fera Jéhovah pour son peuple ?
49 “Écoute-moi, maison de Jacob, et vous tous, restes de la maison d’Israël, vous, que j’ai pris sur mes épaules dès votre naissance, que j’ai portés dès le sein de votre mère. Jusqu’à votre vieillesse je serai le même, jusqu’à vos cheveux blancs je vous porterai, moi qui vous prendrai sur mes épaules et qui vous délivrerai.” — Isaïe 46:3, 4, AC.
50. Pourquoi la nation d’Israël n’a-t-elle pas à s’inquiéter si elle commence à vieillir ?
50 Jéhovah ne vieillit pas. Le temps ne compte pas pour lui puisqu’il est sans commencement et sans fin, toujours le même Dieu tout-puissant. Son peuple, Israël, n’a donc pas à s’inquiéter si sa nation commence à vieillir. Certes, en l’an 537, Israël sera âgé de plus de mille ans, à compter de la mort de son ancêtre Jacob en 1711, mais Jéhovah pourra porter et soutenir la nation tout entière, en la délivrant de Babylone.
51. À qui ne peut-on comparer Dieu ? Aussi, de quoi le peuple de Jéhovah devra-t-il se souvenir quand il sera en exil ?
51 Dès lors, à quelle fausse divinité peut-on comparer Jéhovah, et surtout à quelle image idolâtrique devant être portée sur les épaules de ses adorateurs peut-on l’assimiler ? À aucune (Ésaïe 46:5-7) ! Quand le peuple de Jéhovah sera exilé à cause de ses transgressions et attendra la délivrance, il devra alors se rappeler que Jéhovah est le seul vrai Dieu et qu’il a annoncé quel homme il appellera pour délivrer Israël de Babylone. Cette pensée donnera aux déportés du courage. À cet effet, Jéhovah déclare :
52. Pour se donner du courage, que devra se rappeler Israël quant à la prescience de Dieu et l’exécution de son dessein ?
52 “Pensez à cela et montrez-vous hommes ; rebelles, rentrez en vous-mêmes ! Rappelez-vous les choses passées des jours d’autrefois, et vous comprendrez que c’est moi qui suis Dieu [ʼÉl], et qu’il n’y en a point d’autre ! Que je suis Dieu [ʼÈlohim] et que nul n’est semblable à moi : moi qui dès le commencement annonce la fin, et longtemps à l’avance ce qui n’est pas encore ; qui dis : ‘Mon dessein subsistera, et je ferai toute ma volonté ;’ qui de l’Orient appelle l’aigle, d’un pays éloigné l’homme de mon dessein. J’ai parlé, j’accomplirai ! J’ai résolu, j’exécuterai !” — Isaïe 46:8-11, AC.
53. Depuis quand Jéhovah annonce-t-il la fin, et qu’est-ce qui le prouve ?
53 Nul dieu n’est semblable à Jéhovah, aussi ce dernier n’agit-il pas conformément aux attentes ou aux prédictions des adorateurs des faux dieux. Sa Parole écrite tout entière ou sainte Bible, jointe aux événements historiques qui ont accompli ses prophéties, suffisent pour convaincre l’homme honnête que Dieu a annoncé la fin (ou accomplissement) de son dessein dès le commencement, et que déjà au jardin d’Éden il a prophétisé des choses qui n’étaient pas encore, mais qui depuis se sont produites.
54. Pour arrêter son dessein, Jéhovah consulta-t-il ses créatures ? Sinon, pourquoi ?
54 Pour arrêter son dessein, Jéhovah n’a eu besoin de consulter aucune de ses créatures. Ainsi, quand ce dessein se réalise, nul autre que Jéhovah ne peut en revendiquer la conception. Jéhovah seul a conçu ce dessein, et celui-ci a subsisté, conformément à la déclaration divine.
55. a) Comment le cas de Cyrus prouve-t-il que Jéhovah agit toujours selon son bon plaisir ? b) Quel était l’emblème de Cyrus, en harmonie avec Ésaïe 46:11 ?
55 Dans sa Parole écrite, Jéhovah nous a révélé sa volonté. Les faits démontrent de façon irréfutable qu’il a toujours agi selon son bon plaisir, n’en déplaise à certains qui auraient voulu contrarier ses desseins. À titre de preuve, citons le cas de Cyrus le Perse. C’est lui l’homme que Jéhovah appela par son nom de Cyrus, afin d’exécuter son dessein. Et effectivement, Jéhovah accomplit sa volonté par cet homme désigné à l’avance. Cyrus n’était pas Judéen, mais venait d’un pays éloigné, loin du royaume de Juda. Il venait de la Perse, située à l’est de Babylone, plus à l’est que le Tigre, voire même que le pays d’Élam et le golfe Persique. L’emblème de Cyrus était un aigle d’or, un oiseau de proie. En accord avec ces faits, Jéhovah appela Cyrus de l’Orient et lui ordonna de fondre sur Babylone tout comme un oiseau de proie, un aiglee.
56. Comment les faits historiques relatifs à Cyrus attestent-ils que Jéhovah est le seul vrai Dieu ?
56 Exactement comme il l’avait annoncé environ deux cents ans à l’avance par la bouche d’Ésaïe, Jéhovah appela cet “aigle”, à savoir Cyrus. Ce fait est attesté par l’Histoire, tant profane que sacrée. Il avait arrêté son dessein dans son esprit et, en tant que Dieu tout-puissant, il influa sur les affaires humaines de manière à réaliser ce dessein. Tous les faits de l’Histoire attestent donc que Jéhovah est le seul Dieu et qu’il n’y en a pas d’autre.
57, 58. Quel avertissement Jéhovah adresse-t-il aux Babyloniens, avant qu’ils ne détruisent Jérusalem ?
57 Comme il a décidé d’appeler un homme de l’Orient afin d’exécuter son dessein sur Babylone, Jéhovah adresse cet avertissement aux Babyloniens iniques, qui vont détruire Sion ou Jérusalem, la capitale de la nation d’Israël :
58 “Écoutez-moi, hommes au cœur opiniâtre, qui êtes loin de la justice. Je fais approcher ma justice ; elle n’est pas loin, et mon salut ne tardera pas ; je donnerai le salut à Sion, ma gloire à Israël.” — Isaïe 46:12, 13, AC.
59. Quel dessein Jéhovah a-t-il arrêté bien avant que Babylone ne devienne la Troisième Puissance mondiale, et à quel point de vue ce salut ne sera-t-il ni trop loin ni trop tard ?
59 Bien avant que Babylone ne devienne la Troisième Puissance mondiale, Jéhovah a arrêté son dessein de délivrer son peuple, Israël, de la domination babylonienne. Envisagée du point de vue de Jéhovah, qui est éternel, l’heure du salut de son peuple n’est pas loin, et il ne tardera pas à accomplir cette délivrance. L’exil à Babylone ne sera pas trop long. La durée de la dévastation de Sion, la ville sainte, ne sera pas excessive. Sion sera rebâtie et deviendra la cité d’un peuple sauvé. La nation d’Israël reflétera la gloire divine, la gloire d’être un peuple sauvé par Jéhovah, délivré des Babyloniens, qui sont des “hommes au cœur opiniâtre”. La libération d’Israël sera un acte de justice de la part de Jéhovah, et prouvera qu’il est juste. C’est pourquoi il fait approcher sa justice ; “elle n’est pas loin”, car rien ne pourra l’empêcher d’accomplir son dessein à l’heure prévue.
60. Quel effet la prophétie d’Ésaïe devrait-elle produire sur les Babyloniens ?
60 Les Babyloniens devraient prêter attention à l’avertissement que Jéhovah leur donne par la bouche du prophète Ésaïe. Cela les empêcherait d’être opiniâtres et d’agir cruellement envers le peuple de Jéhovah exilé.
61, 62. En quelle année Jéhovah appellera-t-il l’“aigle” symbolique contre Babylone, et quelles questions sont ainsi soulevées ?
61 En 539, soit deux ans avant le terme des soixante-dix années de la dévastation totale de Sion, Jéhovah appellera l’“aigle” symbolique et lui ordonnera de fondre sur Babylone, afin d’exécuter sur elle le dessein divin. En cette année-là commencera le siège de cette ville aux puissantes murailles. Ce siège obligera-t-il Babylone à capituler assez tôt pour permettre à Jéhovah de donner le salut à Sion au jour prévu qui, selon sa prophétie, n’est pas loin ? Les Babyloniens arriveront-ils à résister pendant des années et à retarder le salut que Jéhovah a promis à son peuple, Israël ?
62 Les oiseaux rapaces, l’“aiglef” par exemple, fondent sur leur proie avec une rapidité étonnante. Et Cyrus, dont l’emblème militaire est un aigle d’or, fondra-t-il sur sa proie, Babylone ? Saura-t-il hâter, si possible, la prise de Babylone ?
[Notes]
a Cf. Babylonian Chronology 626 B.C. — A.D. 75 de Parker et Dubberstein, éd. de 1956, page 14.
b Cf. Die Keilinschrifften der Achämeniden de Weissbach, pages 2-5.
c Idem page 41 ; cf. aussi Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, éd. de 1929, page 176, et Cyrus de Champdor (Éd. Albin Michel), page 238.
d Cf. Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, page 177, et Cyrus de Champdor, page 239.
e Cf. la Cyropédie (Éducation de Cyrus) de Xénophon, livre VII, paragraphes 1, 4. Sous le titre Flag (Drapeau) Br1, tome X, page 454b, dit ceci : “Les Perses portaient un aigle fixé à l’extrémité d’une lance, et le soleil, leur divinité, était aussi représenté sur leurs étendards, lesquels (...) étaient gardés avec jalousie par les hommes les plus braves de l’armée.”
f Dans Ésaïe 46:11, le mot hébreu ʽayit, rendu dans AC par “aigle”, est traduit dans d’autres versions (NW, Dh, Da) par “oiseau de proie”. Cependant, les LXX rendent ce terme par le mot grec aétos (aigle), que l’on trouve également dans Lamentations 4:19 et Jérémie 4:13. Les Hébreux appelaient ʽayit l’oiseau de proie parce que celui-ci fond sur sa victime en poussant des cris perçants, comme l’indique la racine du verbe utilisé dans I Samuel 15:19. — Cf. le Hebrew-Chaldee Lexicon de Gesenius.
[Illustration, page 214]
Le mushrushshu ou “dragon de Babylone”