NOM
“Toute famille au ciel et sur la terre doit son nom” à Jéhovah (Éph. 3:14, 15). Dieu, en effet, a formé le premier couple humain et a doté Adam et Ève de la faculté d’engendrer des enfants. On peut donc dire que toutes les familles de la terre lui doivent leur nom. Il est également le Père de sa famille céleste. Et puisqu’il appelle les étoiles sans nombre par leurs noms (Ps. 147:4), il a certainement attribué un nom aux anges. — Juges 13:18.
Le cas de la manne, que Jéhovah avait suscitée miraculeusement, est un exemple intéressant de la manière dont une chose tout à fait nouvelle a reçu un nom. Lorsqu’ils virent cet aliment pour la première fois, les Israélites demandèrent: “Qu’est-ce?” (Man hou’) (Ex. 16:15). D’où, semble-t-il, le mot “manne”, qui signifie probablement: “Qu’est-ce?” — Ex. 16:31.
NOMS D’ANIMAUX ET DE PLANTES
Jéhovah Dieu accorda au premier homme le privilège de nommer les créatures inférieures (Gen. 2:19). Adam leur donna apparemment des noms descriptifs, comme le suggère le nom hébreu de certains animaux ou même de certaines plantes: “Celle qui tond” ou “qui coupe” semble s’appliquer à la chenille, “fouisseur” au renard, “celle qui saute” ou “qui bondit” à l’antilope. Le nom hébreu de la tourterelle imite manifestement le cri plaintif de l’oiseau: “tor-r-r tor-r-r.” L’expression “celui qui se réveille” désigne l’amandier, sans doute parce que cet arbre a une floraison des plus précoces.
NOMS DE LIEUX ET DE SITES CARACTÉRISTIQUES
Des hommes ont parfois donné leur nom, le nom d’un de leurs enfants ou celui d’un de leurs ancêtres à un lieu. Caïn, par exemple, construisit une ville et lui attribua le nom de son fils Hénoch (Gen. 4:17). Nobah commença à appeler Kénath, la ville qu’il avait conquise, de son propre nom (Nomb. 32:42). Après avoir pris Léschem, les Danites l’appelèrent Dan, du nom de leur ancêtre. — Josué 19:47; voir également Deutéronome 3:14.
Comme ce fut aussi le cas pour des autels (Ex. 17:14-16), des puits (Gen. 26:19-22) et des sources (Juges 15:19), des lieux reçurent souvent un nom en fonction des événements qui s’y étaient produits. Citons par exemple Babel (Gen. 11:9), Jéhovah-Jiréh (Gen. 22:13, 14), Béer-Schéba (Gen. 26:29-33), Béthel (Gen. 28:10-19), Galéed (Gen. 31:44-47), Succoth (Gen. 33:17), Abel-Mizraïm (Gen. 50:11), Massah et Méribah (Ex. 17:7), Tabérah (Nomb. 11:3), Kibroth-Hattaavah (Nomb. 11:34), Hormah (Nomb. 21:3), Guilgal (Josué 5:9), la Basse Plaine d’Achor (Josué 7:26) et Baal-Pérazim. — II Sam. 5:20.
Par ailleurs, des particularités physiques ont été à l’origine du nom d’un lieu, d’une montagne et d’un fleuve. Les villes de Guéba et de Guibéah (c’est-à-dire “collines”, dans les deux cas) devaient sans doute leur appellation au fait qu’elles étaient bâties sur des hauteurs. Il semble que le Liban (“blanc”) tire son nom des nuances claires de ses versants abrupts et de ses cimes calcaires, à moins qu’il ne le doive à ses sommets qui sont enneigés pendant la majeure partie de l’année. Le Jourdain (le “descendant”) perd rapidement de l’altitude, d’où probablement son nom. Selon qu’elles étaient situées près d’un puits, d’une source ou de prairies, les villes ont souvent reçu des noms comportant le préfixe “en” (“source”), “béer” (“puits”) et “abel” (“prairie”).
D’autres noms de villes dérivaient de caractéristiques telles que leur étendue, leurs activités ou leur production: par exemple Bethléhem (“maison du pain”), Bethsaïda (“maison ou lieu de pêche”), Gath (“pressoir”) et Bézer (“forteresse”).
Des lieux ont également reçu des noms d’animaux et de plantes, souvent des noms composés. Citons entre autres Aijalon (“endroit des biches ou des cerfs”), En-Guédi (“source du chevreau”), En-Églaïm (“source des deux veaux”), Beth-Hoglah (“maison ou endroit de la perdrix”), Acrabbim (“scorpions”), Baal-Tamar (“seigneur du palmier”) et En-Tappuah (“source près des pommiers”).
“Beth” (“maison”), “baal” (“maître”, “propriétaire”) et “kiriath” (“ville”) forment souvent la première partie des noms composés.
NOMS DE PERSONNES
Dans les premiers temps de l’histoire biblique, les enfants recevaient un nom à leur naissance. Toutefois, par la suite, les garçons hébreux ne furent nommés qu’au moment de leur circoncision, le huitième jour (Luc 1:59; 2:21). C’était habituellement le père ou la mère qui donnait un nom à l’enfant (Gen. 4:25; 5:29; 16:15; 19:37, 38; 29:32). Mais il y eut une exception notable à cette règle dans le cas du fils que Boaz eut de Ruth: Ce furent les voisines de Naomi, belle-mère de Ruth, qui appelèrent le garçon Obed (“serviteur” ou “celui qui sert”) (Ruth 4:13-17). Dans certains cas, des parents furent guidés par Dieu dans le choix du nom de leur enfant. Parmi ceux qui reçurent leur nom de cette façon, citons Ismaël (“Dieu entend”) (Gen. 16:11), Isaac (“rire”) (Gen. 17:19), Salomon (“pacifique”) (I Chron. 22:9) et Jean (“Jéhovah a été miséricordieux”). — Luc 1:13.
Le nom d’un enfant avait souvent un rapport avec les circonstances de sa naissance ou avec les sentiments qui animaient son père ou sa mère à ce moment-là (Gen. 29:32 à 30:13, 17-20, 22-24; 35:18; 41:51, 52; Ex. 2:22; I Sam. 1:20; 4:20-22). Ève appela son premier-né Caïn (“acquisition” ou “chose acquise”), car elle dit: “J’ai produit un homme avec l’aide de Jéhovah.” (Gen. 4:1). Au fils qui lui naquit après le meurtre d’Abel, Ève donna le nom de Seth (“nommé, substitué”) parce qu’elle considérait qu’il remplaçait son frère (Gen. 4:25). Isaac appela le plus jeune de ses jumeaux du nom de Jacob (“qui supplante”, “qui tient le talon”) du fait que le garçon tenait en naissant le talon d’Ésaü, son frère. — Gen. 25:26; voir aussi le cas de Pérès en Genèse 38:28, 29.
Parfois, c’était l’apparence du bébé à sa naissance qui lui valait son nom. Ainsi, le premier-né d’Isaac fut appelé Ésaü (“velu”) parce qu’il vint au monde avec un système pileux très développé. — Gen. 25:25.
Les noms d’enfants comportaient souvent le mot El (“Dieu”) ou une abréviation du nom divin Jéhovah. Ils exprimaient parfois l’espoir des parents, la gratitude dont les remplissait la naissance d’une postérité ou les remerciements qu’ils adressaient à Dieu. Citons Jehdéïah (“que Jah donne la joie”), Elnathan (“Dieu a donné”), Jébérékiah (“Jah bénit”), Jonathan (“Jéhovah a donné”), Jéhozabad (“Jéhovah a consacré”), Eldad (“Dieu a aimé”), Abdiel (“serviteur de Dieu”), Daniel (“Dieu est [mon] juge”), Jéhozadac (“Jéhovah est juste”) et Pélatiah (“Jéhovah a donné d’échapper”).
Les mots “ab” (“père”), “ah(i)” (“frère”), “ammi” (“parent”), “bath” (“fille”) et “ben” (“fils”) étaient introduits dans des noms composés comme Abida (“père de connaissance”), Abijah (“mon père est Jah”), Aharah (“frère de Rach” ou “après un frère”), Ahiézer (“mon frère est secours”), Ammihud (“mon parent est majesté”), Amminadab (“mon parent est généreux”), Bath-Schéba (“fille d’un serment”, “fille d’abondance”) et Ben-Haïl (“fils de force”). Les termes “mélech” (“roi”), “adoni” (“seigneur”) et “baal” (“maître”, “propriétaire”) étaient eux aussi associés à d’autres mots pour former des noms composés comme Ahimélec (“frère du roi” ou “mon frère est roi”), Adonijah (“Jah est mon Seigneur”) et Mérib-Baal (“adversaire de Baal” ou “Baal lutte”).
Les noms d’animaux ou de plantes ont également inspiré des noms de personnes, tels Déborah (“abeille”), Dorcas ou Tabitha (“gazelle”), Jonas (“colombe”), Rachel (“brebis”), Schaphan (“blaireau des rochers”), Tamar (“palmier”) et Suzanne (“lis”).
Ainsi que l’indique la répétition de certains noms dans les listes généalogiques, il semble que l’habitude se soit prise de donner à un enfant le nom d’un parent (voir I Chroniques 6:9-14, 34-36). Voilà pourquoi les parents et les connaissances d’Élisabeth élevèrent des objections lorsque celle-ci leur révéla que son bébé s’appellerait Jean. — Luc 1:57-61; voir GÉNÉALOGIE (plusieurs fois le même nom ou plusieurs noms pour une même personne).
Au Ier siècle de notre ère, il n’était pas rare pour un Juif de porter à la fois un nom hébreu ou araméen et un nom latin ou grec; c’était souvent le cas des Juifs qui vivaient hors de Palestine ou dans des villes à populations juive et non juive mélangées. C’est sans doute la raison pour laquelle Dorcas était appelée Tabitha et l’apôtre Paul, Saul.
On considérait parfois le nom comme le reflet de la personnalité ou des tendances de celui qui le portait. Au sujet de son frère, Ésaü déclara: “N’est-ce pas pour cela qu’on l’appelle du nom de Jacob [“qui supplante”], en ce qu’il devait me supplanter ces deux fois? Mon droit d’aînesse, il l’a déjà pris, et voilà que maintenant il a pris ma bénédiction!” (Gen. 27:36). À propos de son mari, Abigaïl fit cette remarque: “Tel son nom, tel lui-même. Nabal [“insensé”] est son nom, et il y a chez lui de la déraison.” (I Sam. 25:25). Estimant que son nom ne lui convenait plus après tous les malheurs qui l’avaient accablée, Naomi demanda: “Ne m’appelez pas Naomi [“mon délice”]. Appelez-moi Mara [“amère”], car le Tout-Puissant a rendu les choses très amères pour moi.” — Ruth 1:20.
Changements de noms ou noms nouveaux
Quelquefois, pour une raison bien précise, on changeait le nom d’une personne ou on lui donnait un nom supplémentaire. Alors qu’elle se mourait en couches, Rachel appela son nouveau-né Ben-Oni (“fils de ma douleur”), mais son mari Jacob lui choisit le nom de Benjamin (“fils de la droite”) (Gen. 35:16-18). Jéhovah changea le nom d’Abram (“père d’exaltation” ou “père élevé”) en celui d’Abraham (“père d’une multitude”), et le nom de Saraï (“querelleuse”) en celui de Sara (“princesse”), ces deux nouveaux noms étant prophétiques (Gen. 17:5, 6, 15, 16). Devant la persévérance avec laquelle Jacob lutta avec un ange, Dieu lui dit: “Tu ne seras plus appelé du nom de Jacob, mais Israël [“Dieu lutte” ou “qui lutte avec (persévérance contre) Dieu”], car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes, si bien qu’à la fin tu l’as emporté.” (Gen. 32:28). Ce changement de nom était un gage de la bénédiction divine et il fut confirmé ultérieurement (Gen. 35:10). Le “nom nouveau” dont les Écritures parlent en termes prophétiques semble donc être un nom qui représente bien celui qui le porte. — És. 62:2; 65:15; Rév. 3:12.
Une personne qui était élevée à une haute position gouvernementale ou à qui l’on octroyait un privilège spécial recevait parfois un nouveau nom. Du fait que ce nom lui était donné par un supérieur hiérarchique, il pouvait aussi représenter la soumission de celui qui le recevait à celui qui l’attribuait. Lorsqu’il devint administrateur des réserves de vivres de l’Égypte, Joseph reçut le nom de Zaphénath-Panéah (Gen. 41:44, 45). Quand le pharaon Nécoh établit Éliakim comme roi vassal en Juda, il changea son nom en celui de Jéhoïakim (II Rois 23:34). Nébucadnezzar fit la même chose lorsqu’il désigna Mattaniah à une position de vassal: il changea son nom en celui de Sédécias (II Rois 24:17). Daniel et ses trois compagnons hébreux, Hananiah, Mischaël et Azariah, se virent attribuer des noms babyloniens après avoir été choisis pour recevoir une formation spéciale à Babylone. — Dan. 1:3-7.
NOMS D’ANGES
La Bible ne mentionne que le nom de deux anges, Gabriel (“personne valide de Dieu”) et Michel (“qui est comme Dieu?”). Peut-être pour éviter d’être l’objet d’une vénération ou d’honneurs excessifs, des anges cachèrent parfois leur identité à ceux à qui ils apparurent. — Gen. 32:29; Juges 13:17, 18.
LE NOM DIVIN
Connaître le nom divin implique beaucoup plus que savoir quel est ce nom (II Chron. 6:33). En fait, cela signifie connaître la personne même de Dieu: son dessein, ses activités et ses qualités, autant de choses que nous révèle sa Parole (voir I Rois 8:41-43; 9:3, 7; Néhémie 9:10). C’est ce que montre le cas de Moïse, un homme que Jéhovah ‘connaissait de nom’, autrement dit qu’il connaissait intimement (Ex. 33:12). Moïse eut le privilège de voir une manifestation de la gloire de Dieu et d’entendre ‘proclamer le nom de Jéhovah’. Il ne s’agissait pas simplement de la répétition du nom “Jéhovah”, mais de la proclamation en sa présence des attributs et des actions de Dieu (Ex. 34:6, 7). Pareillement, le chant de Moïse, qui contient ces paroles: “Car je proclamerai le nom de Jéhovah”, raconte les rapports que Dieu entretenait avec Israël et décrit sa personnalité. — Deut. 32:3-44.
Sur terre, Jésus Christ ‘manifesta le nom de son Père’ à ses disciples (Jean 17:6, 26). Bien que connaissant déjà ce nom et étant familiarisés avec les œuvres de Dieu consignées dans les Écritures hébraïques, ces disciples parvinrent à une connaissance bien plus approfondie de Jéhovah et de ses voies extraordinaires grâce à celui “qui est auprès du Père, à la place dite du sein”. (Jean 1:18.) Jésus Christ donna une image parfaite de son Père en faisant les mêmes œuvres que lui et en parlant, non de son propre chef, mais en accord avec Dieu (Jean 10:37, 38; 12:50; 14:10, 11, 24). C’est la raison pour laquelle il put déclarer: “Celui qui m’a vu a vu aussi le Père.” — Jean 14:9.
De ce qui précède, il ressort que seuls les serviteurs obéissants de Dieu connaissent vraiment son nom (voir I Jean 4:8; 5:2, 3). C’est à ce genre de personnes-là que s’applique la promesse de Jéhovah rapportée en Psaume 91:14: “Je le protégerai, parce qu’il a connu mon nom.” Ce n’est pas que ce nom renferme en lui-même des pouvoirs magiques, mais plutôt que Celui qu’il désigne peut protéger ceux qui se sont voués à lui. En somme, le nom représente Dieu lui-même. Voilà pourquoi le livre des Proverbes déclare: “Le nom de Jéhovah est une tour forte. Le juste y court et reçoit protection.” (Prov. 18:10). C’est ce que fait quiconque se décharge de son fardeau sur Jéhovah (Ps. 55:22). Pareillement, aimer son nom (Ps. 5:11), exécuter des mélodies pour lui (Ps. 7:17), l’invoquer (Gen. 12:8), lui rendre grâce (I Chron. 16:35), jurer par lui (Deut. 6:13), s’en souvenir (Ps. 119:55), le craindre (Ps. 61:5), le rechercher (Ps. 83:16), mettre sa confiance en lui (Ps. 33:21), l’exalter (Ps. 34:3) et espérer en lui (Ps. 52:9), c’est faire tout cela par rapport à Jéhovah lui-même. Parler en termes injurieux du nom divin revient à blasphémer contre Dieu. — Lév. 24:11, 15, 16.
Jéhovah est jaloux pour son nom; il ne tolère nulle rivalité ni infidélité en matière de culte (Ex. 34:14; Ézéch. 5:13). Il ordonna aux Israélites de ne pas même mentionner le nom d’autres dieux (Ex. 23:13). Mais puisque le nom de plusieurs faux dieux apparaît dans la Bible, l’interdiction portait certainement sur le fait d’utiliser le nom de ces faux dieux dans le but de leur rendre un culte. — Voir JÉHOVAH.
LE NOM DU FILS DE DIEU
Jésus Christ resta fidèle à Dieu jusqu’à la mort; pour le récompenser, celui-ci lui accorda une position supérieure et un “nom qui est au-dessus de tout autre nom”. (Phil. 2:5-11.) Tous ceux qui désirent hériter la vie doivent reconnaître ce que ce nom représente (Actes 4:12), et notamment la position que Jésus occupe en tant que Juge (Jean 5:22), Roi (Rév. 19:16), Grand Prêtre (Héb. 6:20), Médiateur (I Tim. 2:5) et principal Instrument du salut. — Héb. 2:10; voir JÉSUS CHRIST.
En sa qualité de “Roi des rois” et de “Seigneur des seigneurs”, Jésus Christ doit aussi prendre la tête des armées célestes pour faire la guerre avec justice. Chargé d’exécuter la vengeance divine, il aurait une puissance et des qualités que ses ennemis ne lui connaissaient pas. Dès lors, on comprend pourquoi “il a un nom écrit que personne ne connaît sauf lui”. — Rév. 19:11-16.
DIVERSES UTILISATIONS DU MOT “NOM”
Un nom particulier pouvait être “invoqué” sur une personne, une ville ou un édifice. Lorsque Jacob adopta les fils de Joseph, il déclara: “Que soit invoqué sur eux mon nom, et le nom de mes pères, Abraham et Isaac!” (Gen. 48:16; voir aussi Ésaïe 4:1; 44:5). Le nom de Jéhovah était invoqué sur les Israélites, ce qui indiquait qu’ils constituaient son peuple (Deut. 28:10; II Chron. 7:14; És. 43:7; 63:19; Dan. 9:19). Jéhovah mit aussi son nom sur Jérusalem et sur son temple, montrant par là qu’il les reconnaissait comme le centre de son culte (II Rois 21:4, 7). Joab choisit de ne pas parachever la prise de la ville de Rabbah afin que son nom ne soit pas invoqué sur elle, autrement dit pour que cette action ne soit pas portée à son crédit. — II Sam. 12:28.
Le nom de celui qui mourait sans avoir engendré de descendant mâle était en quelque sorte “retranché”. (Nomb. 27:4; II Sam. 18:18.) Aussi la disposition du lévirat prévue par la loi mosaïque avait-elle pour rôle de perpétuer le nom du défunt (Deut. 25:5, 6). Inversement, l’anéantissement d’une nation, d’un peuple ou d’une famille entraînait l’effacement de son nom. — Deut. 7:24; 9:14; Josué 7:9; I Sam. 24:21; Ps. 9:5.
Parler ou agir “au nom de” quelqu’un, c’est être son représentant (Ex. 5:23; Deut. 10:8; 18:5, 7, 19-22; I Sam. 17:45; Esther 3:12; 8:8, 10). Pareillement, recevoir une personne qui vient au nom de quelqu’un, c’est reconnaître celui qui l’envoie. Par conséquent, ‘accueillir un prophète en sa qualité de prophète’ signifie le recevoir en raison de ce qu’il est (Mat. 10:41, Os; TOB). Enfin, être baptisé “au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint” suppose que l’on reconnaît le Père, le Fils et l’esprit saint. — Mat. 28:19.
RÉPUTATION ET RENOMMÉE
Dans les Écritures, le mot “nom” emporte l’idée de renommée ou de réputation. Faire une mauvaise renommée à quelqu’un, c’était le calomnier, salir sa réputation (Deut. 22:19). L’homme dont le ‘nom était rejeté comme méchant’ avait terni sa bonne réputation (Luc 6:22). Voulant ‘se faire un nom célèbre’ au mépris de Jéhovah, les hommes entreprirent après le déluge de bâtir une tour et une ville (Gen. 11:3, 4). Plus tard, Jéhovah promit à Abram (Abraham) de rendre son nom grand s’il quittait son pays et sa parenté pour aller dans le lieu qu’il lui indiquerait (Gen. 12:1, 2). Cette promesse s’est réalisée comme le prouve le fait qu’à ce jour peu d’hommes du passé égalent Abraham en renommée, surtout pour avoir exercé une foi remarquable. D’ailleurs, aujourd’hui encore des millions d’individus se prétendent héritiers de l’alliance abrahamique en vertu de la chair. Dans le même ordre d’idées, Jéhovah fit un grand nom à David en le bénissant et en lui accordant la victoire sur les ennemis d’Israël. — I Sam. 18:30; II Sam. 7:9.
À sa naissance, un individu n’a pas de réputation et son nom n’a donc guère plus de valeur qu’une étiquette. C’est pourquoi Ecclésiaste 7:1 déclare: “Mieux vaut un nom que la bonne huile, et le jour de la mort que le jour de la naissance.” Ce n’est pas à la naissance, mais dans le cours de la vie que le nom d’une personne prend sa pleine signification parce qu’il l’identifie alors soit à quelqu’un qui pratique la justice, soit à quelqu’un qui se livre à la méchanceté (Prov. 22:1). Du fait que Jésus est resté fidèle jusqu’à la mort, son nom est devenu le seul “qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devons être sauvés”; de surcroît, Jésus a “hérité d’un nom plus excellent” que celui des anges (Actes 4:12; Héb. 1:3, 4). Par contre, Salomon, à qui on avait souhaité que son nom soit rendu “plus splendide” que le nom de David, mourut avec la réputation d’avoir abandonné le culte pur (I Rois 1:47; 11:6, 9-11). Aussi, le psalmiste dit-il ce qui suit à propos de ceux qui ont la réputation d’être fidèles jusqu’au bout: “Précieuse aux yeux de Jéhovah est la mort de ses fidèles!” (Ps. 116:15; voir Philippiens 4:3; Révélation 3:4, 5, 12, 13). En revanche, “le nom des méchants pourrira” ou deviendra une puanteur détestable (Prov. 10:7). Pour cette raison, un beau nom “est préférable à d’abondantes richesses”. — Prov. 22:1.
NOMS INSCRITS DANS LE “LIVRE DE VIE”
Figurément parlant, Jéhovah inscrit des noms dans le livre de vie depuis la “fondation du monde”. (Rév. 17:8.) Or d’après Jésus, Abel vivait à “la fondation du monde”; cette expression doit donc s’appliquer à l’humanité rachetable qui vint à l’existence lorsque des enfants naquirent à Adam et Ève (Luc 11:48-51). Il semble bien que le nom d’Abel ait été le premier à être inscrit dans ce rouleau symbolique.
Toutefois, ceux dont le nom est écrit dans le rouleau de vie n’ont pas été prédestinés par Dieu à recevoir son approbation et la vie. En effet, les Écritures révèlent qu’un nom peut être ‘effacé’ du “livre de vie”. Apparemment, le nom d’une personne n’y est inscrit qu’à partir du moment où elle commence à servir Jéhovah et il n’y reste que si elle lui demeure fidèle. — Rév. 3:5; 17:8; voir Exode 32:32, 33; Luc 10:20; Philippiens 4:3.
NOMS INSCRITS DANS LE ROULEAU DE L’AGNEAU
De la même façon, le nom des adorateurs de la bête sauvage symbolique ne sont pas inscrits dans le rouleau de l’Agneau (Rév. 13:8). Cette bête sauvage doit son autorité, sa puissance et son trône au dragon, Satan le Diable. (Il s’ensuit que les adorateurs de la bête sauvage font partie de la ‘postérité du serpent’.) (Rév. 13:2; voir Jean 8:44; Révélation 12:9). Avant même que des enfants soient nés à Adam et Ève, Jéhovah Dieu annonça l’inimitié qui opposerait la ‘postérité de la femme’ à la ‘postérité du serpent’. (Gen. 3:15.) Dès la fondation du monde, donc, il a été décidé qu’aucun adorateur de la bête sauvage n’aurait son nom inscrit dans le rouleau de l’Agneau. Les seuls qui jouiraient de ce privilège seraient ceux que Dieu considère comme saints. — Rév. 21:27.
Puisque ce rouleau appartient à l’Agneau, il est logique de penser que les noms qu’il renferme sont ceux des hommes que Dieu lui a donnés (Rév. 13:8; Jean 17:9, 24). Aussi est-il intéressant de noter que lorsque le livre de la Révélation reparle de l’Agneau un peu plus loin, il le présente debout sur le mont Sion, avec 144 000 personnes qui ont été achetées d’entre les humains. — Rév. 14:1-5.