Deuxième partie
Chapitre 19
Le Messie vient à Sion
1. a) Quel ordre Jéhovah donna-t-il dans Isaïe 62:11 concernant Sion ? b) Dans les quelques versets qui ont précédé cet ordre, quel changement de nom et de condition a-t-il décrit pour Sion ?
“DITES à la fille de Sion : ‘Ton Sauveur vient ; sa récompense est avec lui, et ses rétributions le précèdent.’” Qui a donné cet ordre ? Le début d’Isaïe 62:11 (AC) nous fournit la réponse en ces termes : “Voici ce que Jéhovah a publié jusqu’aux extrémités de la terre.” Jéhovah a donné cet ordre après avoir annoncé à Sion (Jérusalem) qu’elle changerait de nom. Ce nouveau nom décrirait son changement de condition après sa destruction par Babylone en 607 avant notre ère et sa désolation pendant soixante-dix ans. Jéhovah dit à Sion : “On ne te nommera plus Délaissée, et on ne nommera plus ta terre Désolation. Mais on t’appellera Mon plaisir en elle, et ta terre Épousée.” — Isaïe 62:4, AC.
2. Quelle prophétie semblable fut donnée dans Zacharie 9:9, et que voulait-elle dire ?
2 Quelques années après 537, qui marqua le début de la reconstruction de Sion, Jéhovah a inspiré Zacharie, son prophète, pour qu’il annonce des paroles semblables à celles qui figurent dans Ésaïe 62:11 ; les voici : “Sois transportée d’allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, sur un âne, le petit d’une ânesse.” (Zacharie 9:9). Ces paroles voulaient dire que Sion se verrait accorder une faveur, la visite du Messie prédit, celui que Jéhovah oindrait de l’esprit saint pour qu’il devienne Roi dans le Royaume que Jéhovah établirait.
3. a) Par quel mot grec la version des Septante a-t-elle rendu le titre “Messie”, et que signifie-t-il ? b) De quelle lignée le Messie devait-il descendre, et pourquoi ?
3 Longtemps avant l’apparition du Messie, des Juifs d’expression grecque demeurant à Alexandrie, en Égypte, avaient traduit les Écritures hébraïques inspirées. Cette traduction, appelée version grecque des Septante, a conféré au Messie le titre grec de “Christ”, lequel, comme le mot Messie, signifie Oint. Le Messie ou Christ devait descendre d’une certaine lignée. Il devait être un descendant du patriarche Abraham et, de ce fait, être fils d’Abraham. Mais outre sa descendance d’Abraham, il devait descendre du roi David, et par conséquent être fils de David. Dès lors, il aurait le droit naturel à la royauté de Sion et serait à ce titre la Postérité promise d’Abraham qui bénirait toutes les familles et nations de la terre (II Samuel 7:8-17 ; Genèse 12:3 ; 22:18). Cette lignée revêtait donc une importance capitale. Sans cette lignée ancestrale, celui qui serait salué comme le Messie ou Christ ne pourrait être le Roi promis de Sion.
4. a) Qui nous relate avec précision la lignée du Messie ? b) Comment Matthieu divise-t-il sa généalogie du Christ ?
4 Les disciples qui ont marché sur les traces du Messie ou Christ nous ont fidèlement et complètement transmis la lignée ancestrale du Messie. Il est intéressant de noter que, dans la lignée messianique qu’il traça brièvement à notre intention, l’apôtre chrétien Matthieu Lévi se sert de la déportation des Israélites à Babylone ainsi que de la royauté de David de Bethléhem pour diviser sa généalogie.
5. Donnez les grandes lignes de la généalogie messianique mentionnée par Matthieu.
5 Matthieu fait partir sa généalogie d’Abraham, qui quitta la ville chaldéenne d’Ur, au-dessous de Babylone. Il la poursuit avec Isaac et Jacob jusqu’à David, puis de David au roi Jéconias (ou Jojakin) en ces termes : “Josias devint père de Jéconias et de ses frères au temps de la déportation à Babylone. Après la déportation à Babylone Jéconias devint père de Schéaltiel ; Schéaltiel devint père de Zorobabel.” De là, Matthieu fait aboutir la lignée ancestrale par ces paroles : “Jacob devint père de Joseph, l’époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, qui est appelé Christ. Toutes les générations sont donc, d’Abraham à David, quatorze générations, et de David à la déportation à Babylone, quatorze générations, et de la déportation à Babylone au Christ, quatorze générations.” — Matthieu 1:1-17.
6. a) Comment Matthieu prouve-t-il que le charpentier Joseph n’était pas le père charnel de Jésus ? b) Que veut dire le nom Jésus, et pourquoi convenait-il à ce fils né miraculeusement ?
6 Matthieu ne dit pas que Joseph, le charpentier, était le père charnel de ce Jésus “qui est appelé Christ”. Il le prouve en montrant que la naissance de Jésus n’a pas suivi le processus normal de procréation mais a été différente, miraculeuse. Aussi déclare-t-il : “Mais la naissance de Jésus-Christ eut lieu ainsi.” Comment a-t-elle eu lieu ? Alors que Marie de Bethléhem était encore vierge, et par conséquent avant que Joseph ne l’eût épousée, elle était devenue enceinte par le pouvoir de l’esprit saint de Dieu ; ce miracle se produisit pour accomplir la prophétie contenue en Ésaïe 7:14. Dès lors, le fils miraculeux de Marie aurait droit au nom d’Emmanuel qui signifie “Avec nous est Dieu”. Cependant, l’ange de Dieu qui dit à Joseph que rien ne l’empêchait d’épouser sa fiancée enceinte lui déclara en outre que l’enfant recevrait le nom de Jésus, nom abrégé qui signifie “Jéhovah est salut”. L’enfant devait vivre selon la signification de son nom, “car il sauvera son peuple de ses péchés”. — Matthieu 1:18-23.
7. Pour quelle raison Jésus avait-il droit à la royauté de Sion, et comment l’apôtre Paul a-t-il soutenu ce droit ?
7 De bon droit, Joseph adopta Jésus puisque celui-ci était réellement le premier-né charnel de Marie. Cependant, selon la chair, Marie descendait du roi David ; pour cette raison, Jésus était un descendant charnel de David et avait donc droit à la royauté de Sion (Luc 3:23-31 ; 2:7). Pour soutenir ce droit, l’apôtre Paul écrivit aux chrétiens de Rome ; il leur dit : “Paul, esclave de Jésus-Christ et appelé à être apôtre, séparé pour la bonne nouvelle de Dieu, qu’il a promise dans le passé par ses prophètes dans les saintes Écritures, concernant son Fils, qui est issu de la postérité de David selon la chair, mais qui avec puissance a été déclaré Fils de Dieu selon l’esprit de sainteté au moyen d’une résurrection d’entre les morts — oui, Jésus-Christ notre Seigneur.” (Romains 1:1-4). Par sa naissance, Jésus n’était pas fils de Joseph mais Fils de Dieu, par l’entremise de la vierge juive Marie. Ce miracle put s’accomplir grâce à l’intervention invisible de l’esprit saint de Dieu. Jésus remplissait ainsi toutes les conditions requises en ce qui concerne la généalogie.
8. a) Bien que Jésus fût conçu en Galilée, où naquit-il et pourquoi ? b) Quand Jésus naquit-il, et sous quel gouvernement ?
8 Bien que la vierge juive Marie soit devenue enceinte à Nazareth, en Galilée, elle enfanta Jésus à Bethléhem de Juda pour accomplir la prophétie de Michée 5:1 5:2, NW (Matthieu 2:4-6 ; Jean 7:42). À l’époque, Juda était une province de l’Empire romain, et Jésus naquit à Bethléhem au début de l’automne de l’an 2 avant notre ère, soit dans la seconde moitié du règne de César Auguste de Rome. En ce temps-là, Auguste était pontifex maximus (titre religieux païen) depuis dix annéesa. — Luc 2:1-7.
9. a) Quelle déclaration Jéhovah Dieu fit-il lui-même à propos de Jésus, à quelle occasion, et au cours du règne de quel empereur ? b) Comment le prophète Daniel a-t-il annoncé avec exactitude le moment où cet événement devait avoir lieu ?
9 Tibère remplaça César Auguste comme empereur et pontifex maximus. Au cours du règne de Tibère, des oreilles humaines perçurent distinctement les paroles divines selon lesquelles Jésus, fils de David, fils d’Abraham, était le Fils de Jéhovah. Cet événement se produisit en l’an 29, alors que Jésus avait trente ans. On évalue cette date avec exactitude, car elle constitue la fin des soixante-neuf semaines d’années prédites dans Daniel 9:25 (Da n. m.) en ces termes : “Depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem, jusqu’au Messie, le chef, il y a sept semaines et soixante-deux semaines [7 + 62 = 69] ; la place et le fossé seront rebâtis, et cela en des temps de troubleb.” Au temps fixé, Jéhovah Dieu répandit son esprit saint sur Jésus et l’oignit pour qu’il devienne le Messie (ou Christ), le Chef. On put alors entendre Jéhovah le déclarer son Fils.
10. Quel témoignage Jean-Baptiste rendit-il concernant Jésus et les événements qui se produisirent lors de son baptême ?
10 L’homme qui entendit cette déclaration venue du ciel nous l’a rapportée. Cet homme était Jean-Baptiste, le fils du prêtre Zacharie. Quelques jours après qu’il eut baptisé Jésus dans l’eau, Jean déclara à certains de ses disciples : “C’est de lui que j’ai dit : Derrière moi il vient un homme qui a passé devant moi, parce qu’il existait avant moi. Même moi je ne le connaissais pas, mais la raison pour laquelle je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il fût manifesté à Israël.” “Jean rendit aussi témoignage en disant : ‘J’ai vu l’esprit descendre du ciel comme une colombe, et il demeura sur lui. Et même moi je ne le connaissais pas, mais Celui-là même qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans l’esprit saint.” Et je l’ai vu, et je rends témoignage que celui-ci est le Fils de Dieu.’” (Jean 1:30-34). Ce Fils de Dieu existait avant Jean-Baptiste parce qu’il avait vécu au ciel en qualité de fils spirituel de Dieu. Sa vie fut transférée du ciel dans le sein de la vierge juive pour qu’il pût naître en tant que fils humain appelé Jésus.
11, 12. a) Après quel événement seulement Dieu annonça-t-il que Jésus était son Fils ? b) Comment le récit de Matthieu nous décrit-il la scène ?
11 La déclaration que Jésus était Fils de Dieu fut exprimée après son onction de l’esprit saint pour devenir “Messie, le chef”. Le témoignage de l’apôtre Matthieu Lévi vient confirmer ce fait ; il dit :
12 “Alors Jésus vint de la Galilée [où Nazareth était située] au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais celui-ci voulait l’en empêcher, en disant : ‘C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi ?’ Jésus lui répondit : ‘Laisse faire maintenant car c’est ainsi qu’il nous convient d’exécuter tout ce qui est juste.’ Alors il ne l’empêcha plus. Après avoir été baptisé Jésus remonta aussitôt de l’eau ; et voici, les cieux s’ouvrirent et il vit descendre comme une colombe l’esprit de Dieu qui venait sur lui. Voici, il y eut aussi une voix des cieux qui disait : ‘Celui-là est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai approuvé.”’ — Matthieu 3:13-17 ; 2:22, 23.
13. Quel autre témoignage vient confirmer que Jésus était le Fils de Dieu et le Christ ?
13 Le témoignage analogue de deux autres disciples chrétiens, Marc et Luc, vient certifier l’authenticité de ce récit (Marc 1:9-11 ; Luc 3:21-23). Devant pareilles preuves, nous reconnaissons Jésus comme Fils de Dieu et Christ.
14, 15. Comment Jean-Baptiste répondit-il aux questions qu’on lui posait concernant son identité, et que dit-il sur le but de sa venue ?
14 Jean-Baptiste déclara être venu pour accomplir une importante prophétie d’Ésaïe. Quant à la façon dont il l’appliqua, nous lisons :
15 “Or voici le témoignage de Jean quand les Juifs envoyèrent vers lui des prêtres et des Lévites de Jérusalem pour lui demander : ‘Qui es-tu ?’ Et il confessa et il ne nia pas, mais confessa : ‘Je ne suis pas le Christ.’ Et ils lui demandèrent : ‘Quoi donc ? Es-tu Élie ?’ Et il dit : ‘Je ne le suis pas.’ ‘Es-tu Le Prophète ?’ Et il répondit : ‘Non !’ Ils lui dirent alors : ‘Qui es-tu ? pour que nous puissions donner une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même ?’ Il dit : ‘Je suis la voix de quelqu’un qui crie dans le désert : “Rendez droite la voie de Jéhovah”, comme a dit Ésaïe le prophète.’ Or ceux qui avaient été envoyés étaient de chez les Pharisiens.” — Jean 1:19-24.
16. Comment pouvons-nous être certains que Jean avait raison d’appliquer à sa personne la prophétie d’Ésaïe 40:3 ?
16 Jean réalisa la prophétie d’Ésaïe sous l’inspiration de l’esprit saint de Dieu. L’apôtre Matthieu approuva l’application qu’il en avait faite lorsqu’il déclara : “En ces jours-là Jean le Baptiste vint prêcher dans le désert de Judée, et il disait : ‘Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.’ C’est bien de lui qu’a parlé Ésaïe le prophète en ces mots : ‘Écoutez, quelqu’un crie dans le désert : “Préparez la voie de Jéhovah ! Rendez droits ses chemins.”’” (Matthieu 3:1-3). Marc et Luc également acceptèrent la façon dont Jean-Baptiste accomplit la prophétie d’Ésaïe 40:3 en l’an 29 de notre ère. — Marc 1:1-4 ; Luc 3:1-6.
LES JUIFS REVIENNENT DE L’EXIL RELIGIEUX
17. a) Comment Luc établit-il à notre intention la date où Jean commença son ministère ? b) Qui était alors le pontifex maximus, et Anne et Caïphe étaient-ils pontifes dans la province romaine de Judée ? c) Quel pouvoir détenaient le collège des pontifes et le pontifex maximus ? d) Qui remplissait la charge de pontifex maximus depuis Jules César, et à qui ce titre finit-il par échoir ? (voir aussi la note en bas de page)
17 Luc 3:1-6 établit nettement qu’il s’agit de l’an 29 en déclarant que ces événements eurent lieu dans la “quinzième année du règne de Tibère César, alors que Ponce Pilate était gouverneur de Judée, qu’Hérode était chef de district de Galilée, (...) aux jours des principaux prêtres Anne et Caïphe”. Ces dernières paroles ne voulaient pas dire que le grand prêtre juif Anne était pontifex maximus de la province romaine de Judée, ni que son gendre Caïphe était membre du collège des pontifes. L’empereur romain païen Tibère était le pontifex maximus. Le collège se composait de seize pontifes, tous païensc.
18. a) Quels titres hébreu et grec s’appliquaient à Anne, à Caïphe et à Jean-Baptiste ? b) Comment pouvons-nous démontrer que Jean-Baptiste commença son ministère au printemps de l’an 29 ?
18 Anne, Caïphe et Jean-Baptiste, fils du prêtre Zacharie, n’étaient pas des pontifes. Tous trois étaient kohén (hébreu), hiéreus (grec), ou sacerdos (Vulgate latine) (Luc 1:5 ; 3:2). Tibère devint César et pontifex maximus après la mort de César Auguste survenue le 19 août de l’an 14 de notre ère. Ainsi, la quinzième année du règne de Tibère César a commencé le 19 août 28 et s’est terminée le 18 août 29. Avant la fin de cette quinzième année, Jean-Baptiste, qui faisait l’objet de la prophétie, devint celui qui “crie dans le désert : ‘Préparez la voie de Jéhovah ! Rendez droits ses chemins.’” En fait, Jean le devint au printemps de l’an 29, soit six mois avant d’avoir baptisé Jésus à l’automne de la même année.
19, 20. a) À quel événement antérieur la prophétie accomplie par Jean (Ésaïe 40:3) avait-elle rapport ? b) Quelles déclarations consignées dans Ésaïe chapitre 39, et chapitre 40 versets 1 à 5, établissent clairement ce rapport ?
19 Il est important de noter que la prophétie accomplie par Jean-Baptiste était étroitement liée au retour d’exil du fidèle reste juif de Babylone à Sion. Cela ressort nettement du contexte de la prophétie d’Ésaïe. Après avoir déclaré, dans son És chapitre trente-neuf, que les trésors amassés par le roi Ézéchias dans son palais de Jérusalem seraient emportés à Babylone, et après avoir dit que certains descendants du roi seraient chargés de fonctions dans le palais du roi de Babylone, Ésaïe commence aussitôt le chapitre quarante. Dans les És 40 versets 1 à 5 (AC), il déclare ce qui suit :
20 “Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui : Que sa servitude est finie, que son iniquité est expiée, qu’elle a reçu de la main de Jéhovah le double pour ses péchés. Une voix crie : Frayez dans le désert le chemin de Jéhovah, aplanissez dans la steppe une route pour notre Dieu ! Que toute vallée soit relevée, toute montagne et toute colline abaissées ; que la hauteur devienne une plaine, et les roches escarpées un vallon ! Alors la gloire de Jéhovah apparaîtra, et toute chair sans exception la verra ; car la bouche de Jéhovah a parlé.”
21. a) D’après la prophétie, qu’accomplirait le roi Cyrus, et quelles seraient les conséquences de son action ? b) Comment la prophétie s’accomplit-elle en 537 avant notre ère, et Jéhovah précéda-t-il d’une manière visible les Israélites sur le chemin préparé à son intention ?
21 Cette prophétie prédit que, grâce au roi Cyrus le Perse, la route serait aplanie pour permettre aux Juifs de retourner dans leur cher pays après leur long exil à Babylone, et de rebâtir leur ville sainte et son temple. Naturellement, ces événements furent d’un grand réconfort pour Jérusalem et rendirent gloire à son Dieu Jéhovah. La “gloire de Jéhovah” fut ainsi révélée pour que toute chair pût la voir. Ésaïe 52:12 prédit que Jéhovah précéderait les exilés et qu’il serait leur arrière-garde. C’est la raison pour laquelle on pouvait dire que la préparation du chemin en vue du retour des exilés consistait à préparer ou à frayer le chemin de Jéhovah et à aplanir la route pour leur Dieu. Toutefois, Jéhovah ne les précédait pas d’une manière visible. L’accomplissement historique de la prophétie, en 537 avant notre ère, montre que le gouverneur Zorobabel, descendant du roi David et ancêtre de Jésus-Christ, fit sortir le fidèle reste de Babylone sous la conduite et la protection invisibles de Jéhovah.
22. Vu l’accomplissement d’Ésaïe 40:3, quel genre d’œuvre Jean poursuivait-il ?
22 Il s’ensuit qu’en accomplissant la prophétie d’Ésaïe 40:3 ayant pour arrière-plan historique l’exil à Babylone, Jean-Baptiste étendait l’application du retour d’exil des Israélites. De quel exil s’agissait-il ? D’un exil religieux identique à celui des Juifs dans l’ancienne Babylone, bien que ces derniers fussent déjà de retour à Jérusalem et dans le pays de Juda.
23. Quelle était la situation de Babylone à l’époque du ministère de Jean ?
23 Aux jours de Jean, Babylone, inconquise par les Romains, existait toujours sur l’Euphrate, mais elle avait perdu sa splendeur d’antan et ne détenait plus la suprématie dans le monded. Rome était alors la puissance mondiale dominante, la sixième de l’histoire biblique.
24. En quel sens Jean fraya-t-il le chemin de Jéhovah et ‘aplanit-il dans la steppe une route pour Dieu’ ?
24 Les prophéties ayant un fond historique babylonien s’accomplirent à l’époque de Jean. Leur réalisation prouve qu’il se produisit, figurément parlant, une délivrance religieuse libérant les Juifs de Babylone et un retour au culte de Jéhovah. Du point de vue religieux, Jean fraya le chemin de Jéhovah et ‘aplanit dans la steppe une route pour Dieu’, ce qui ne voulait pas dire que Jéhovah Dieu parcourait ce chemin au sens littéral, pas plus que cela ne se produisit au temps de Zorobabel en 537. En réalité, Jean attendait le Messie ou Christ de Jéhovah et préparait sa venue. Il devait baptiser dans l’eau ce représentant de Jéhovah. Après quoi, il attesta que cet homme était non pas Jéhovah, mais son Fils.
25. Que fit Jésus après avoir passé quarante jours dans le désert suite à son baptême, et pourquoi ?
25 Aussitôt après son baptême dans les eaux du Jourdain, Jésus se rendit dans le désert de Judée où il resta seul pendant quarante jours. C’est en ce lieu qu’il surmonta les tentations que lui fit subir Satan le Diable dans le but de sonder son cœur (Matthieu 4:1-11 ; Luc 4:1-13). Jésus savait que Jean-Baptiste était désigné pour accomplir les prophéties et préparer un peuple pour Jéhovah (Luc 1:13-17). En conséquence, Jésus revint vers Jean qui se trouvait alors “à Béthanie de l’autre côté du Jourdain, où Jean baptisait”. Des prêtres et des Lévites venaient d’arriver de Jérusalem et demandaient à Jean quel était son rôle dans l’accomplissement des prophéties. “Le lendemain, il vit Jésus venir à lui et il dit : ‘Voyez l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde !’” — Jean 1:28, 29.
26. Quel est le sens des paroles de Jean-Baptiste contenues dans Jean 1:28, 29, et à quoi l’emploi du terme “agneau” peut-il faire allusion ?
26 Par ces paroles, Jean entendait que Jésus serait sacrifié comme un agneau offert par Dieu lui-même. L’emploi d’un agneau en tant que symbole peut faire allusion au bélier offert par Abraham à la place de son fils Isaac sur le mont Morija dix-neuf siècles auparavant, ou à l’agneau pascal qui fut immolé en Égypte pour permettre la délivrance des Israélites réduits en esclavage, ou bien encore à l’agneau offert sur l’autel de Dieu à Jérusalem chaque matin et chaque soir (Genèse 22:9-14 ; Exode 12:1-28 ; 29:38-42 ; Nombres 28:1-10). L’apôtre chrétien Paul assimilait Jésus-Christ à un agneau lorsqu’il écrivit : “Christ notre pâque a été sacrifié.” — I Corinthiens 5:7.
27. Que devait faire Jésus pour ‘ôter le péché du monde’, et pourquoi ?
27 Pour ‘ôter le péché du monde’, l’Agneau Jésus devait verser son sang humain. Il serait semblable à un agneau égorgé (Ésaïe 53:7 ; Révélation 5:6-9). Il devait en être ainsi selon la règle définie dans Hébreux 9:22 : “Presque toutes choses sont purifiées par le sang selon la Loi, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon.”
28. Dans quelles circonstances Jésus trouva-t-il ses premiers disciples ?
28 Rien n’indique que certains disciples de Jean-Baptiste aient commencé à suivre Jésus, en tant que Fils de Dieu oint de l’esprit saint, le jour où sa qualité d’Agneau de Dieu fut annoncée pour la première fois. Mais qu’advint-il le lendemain ? “Le lendemain encore Jean se tenait là avec deux de ses disciples, et regardant Jésus qui passait, il dit : ‘Voyez l’Agneau de Dieu !’ Et les deux disciples l’entendirent parler, et ils suivirent Jésus. Alors Jésus se retourna et, les voyant qui le suivaient, il leur dit : ‘Que cherchez-vous ?’ ils lui dirent : ‘Rabbi, (ce qui, traduit, signifie Enseignant,) où demeures-tu ?’ Il leur dit : ‘Venez et vous verrez.’ Ils allèrent donc et virent où il demeurait ; et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là ; c’était environ la dixième heure [16 heures]. André, frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu ce que Jean avait dit et qui avaient suivi Jésus. Celui-ci trouva d’abord son propre frère Simon et lui dit : ‘Nous avons trouvé le Messie’ (ce qui, traduit, signifie Christ). Il l’amena à Jésus. Jésus, le regardant, dit : ‘Tu es Simon, le fils de Jean ; tu seras appelé Céphas’ (ce qui se traduit par Pierre).” Ce n’est pas à ce moment-là que Pierre et son frère André ont tout quitté pour suivre continuellement Jésus. Cela eut lieu plus tard, en Galilée. — Jean 1:35-42 ; Matthieu 4:18-23.
29. Décrivez les événements intéressant Jésus et Jean qui ont eu lieu au début de l’année 30.
29 Le printemps suivant, en l’an 30, Jésus assista à la célébration de la Pâque à Jérusalem et il purifia le temple en chassant ceux qui essayaient de faire du culte de Dieu une affaire commerciale. “Et il dit à ceux qui vendaient des colombes : ‘Ôtez ces choses d’ici ! Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de trafic !’” Les disciples de Jésus étaient alors avec lui (Jean 2:13-17). Après ces événements, le chef de district Hérode fit arrêter Jean-Baptiste et le mit en prison. Pour cette raison, Jésus quitta la Judée et traversa la Samarie en remontant vers le nord. “Or, ayant appris que Jean avait été arrêté, il se retira en Galilée.” (Matthieu 4:12 ; 14:1-5 ; Jean 4:1-4, 43-45 ; Luc 4:14, 15). Il avait grandi et atteint l’âge adulte dans la ville de Nazareth, en Galilée. Les Nazaréens le connaissaient comme charpentier, le fils de Joseph, lui-même charpentier. Jésus savait qu’un prophète de Jéhovah Dieu n’était pas honoré dans son propre pays. Il résolut néanmoins de se rendre à Nazareth et de se présenter comme prophète de Dieu oint de l’esprit saint. Où se présenta-t-il, et comment ?
30. Où et comment Jésus se présenta-t-il lui-même comme prophète de Dieu oint de l’esprit saint ?
30 “Il vint à Nazareth où il avait été élevé ; et, selon sa coutume le jour du sabbat, il entra dans la synagogue, et il se leva pour lire. Et on lui remit le rouleau du prophète Ésaïe, et ayant ouvert le rouleau, il trouva l’endroit où il est écrit : ‘L’esprit de Jéhovah est sur moi, parce qu’il m’a oint pour déclarer la bonne nouvelle aux pauvres, il m’a envoyé pour prêcher la libération aux captifs et le recouvrement de la vue aux aveugles, pour renvoyer libres ceux qu’on écrase, pour prêcher l’année favorable de Jéhovah.’ Après quoi il roula le rouleau, le rendit au servant et s’assit ; et tous ceux qui étaient dans la synagogue fixaient sur lui des yeux attentifs. Alors il se mit à leur dire : ‘Aujourd’hui est accomplie cette écriture que vous venez d’entendre.’”
31. En quel sens les paroles lues par Jésus à la synagogue de Nazareth s’accomplirent-elles, et quelle fut la réaction des Nazaréens ?
31 En quel sens cette écriture s’accomplissait-elle ? En ce que Jésus avait été oint de l’esprit de Jéhovah après son baptême d’eau dans le Jourdain et qu’il annonçait en ce moment-là la bonne nouvelle au peuple de Jéhovah opprimé. Toutefois, les Nazaréens ne reconnaissaient pas que l’ancien charpentier Jésus prêchait grâce à l’esprit saint de Jéhovah. Comme il continuait à parler, ils prirent ses paroles comme une offense. Enflammés de colère, “ils se levèrent et le poussèrent en toute hâte hors de la ville, et ils le conduisirent jusqu’au rebord de la montagne sur laquelle était bâtie leur ville, pour l’en précipiter la tête la première. Mais, passant au milieu d’eux, il continua son chemin” vers une autre ville, Capernaüm. — Luc 4:16-31.
32. a) Dans quel passage des Écritures hébraïques trouve-t-on la prophétie lue par Jésus ? b) Suivant le És 61 verset trois, vers qui ou dans quelle direction Jésus devait-il particulièrement diriger sa proclamation ?
32 La prophétie tirée du rouleau d’Ésaïe que Jésus lut aux Nazaréens mérite notre attention. Le passage qu’il cita se trouve au És chapitre soixante et un, versets un et deux, où nous lisons : “L’Esprit du Seigneur, de Jéhovah, est sur moi, parce que Jéhovah m’a oint pour porter la bonne nouvelle aux malheureux ; il m’a envoyé pour panser ceux qui ont le cœur brisé, pour annoncer aux captifs la liberté et aux prisonniers le retour à la lumière ; pour publier une année de grâce de Jéhovah et un jour de vengeance de notre Dieu ; pour consoler tous les affligés.” Quels affligés ? Le verset suivant (trois) le précise en ces termes : “Pour apporter aux affligés de Sion et leur mettre un diadème au lieu de cendre, l’huile de joie au lieu du deuil, un manteau de fête au lieu d’un esprit abattu, afin qu’on les appelle les térébinthes de justice, que Jéhovah a plantés pour sa gloire.” — Isaïe 61:1-3, AC.
33. À quoi fait allusion cette prophétie que Jésus appliqua à lui-même, et suite à quelle promesse merveilleuse ?
33 Selon cette déclaration, et en harmonie avec le chapitre qui la précède immédiatement, cette prophétie que Jésus appliqua à lui-même fait allusion aux soixante-dix années de désolation de Sion ou Jérusalem et à l’exil des Israélites à Babylone. Le premier verset du chapitre précédent s’adresse en tout premier lieu à Sion et l’invoque en disant : “Lève-toi, Jérusalem, et resplendis ! Car ta lumière paraît, et la gloire de Jéhovah s’est levée sur toi.” (Isaïe 60:1, AC). Après cela, le chapitre déclare que ses fils seront rassemblés, qu’elle redeviendra une ville, et il conclut en donnant la garantie suivante : “Moi, Jéhovah, je hâterai ces choses en leur temps.” És 60:22
34. Selon la prophétie d’Ésaïe, après cette promesse, qui se mettrait à parler, et quelle invitation Jésus offrit-il par sa prédication ?
34 C’était là une bonne nouvelle pour Sion ou Jérusalem. Il convenait donc parfaitement que, suite à ces paroles, la personne ointe de l’esprit de Jéhovah pour déclarer cette bonne nouvelle à Sion se mette à l’annoncer et à décrire cette prédication comme une œuvre de libération destinée à réconforter les “affligés de Sion”. Pendant leur exil à Babylone, les Juifs s’étaient lamentés sur l’abandon auquel étaient livrés Sion et le temple de Dieu. Lorsque Jésus prêchait dans les provinces romaines de Palestine, il invitait en fait les Israélites, alors en exil religieux, à sortir de la Babylone religieuse qui les retenait captifs, en dépit du fait qu’ils fussent de retour au pays de Juda depuis 537 avant notre ère.
35. Y avait-il un besoin urgent de liberté sur le plan religieux, comme l’indiquent les paroles de Jean ?
35 Nous serons mieux à même de comprendre que ces Israélites éprouvaient un besoin urgent de liberté sur le plan religieux, lorsque nous saurons que les conditions étaient alors si lamentables que Jean-Baptiste fut obligé de reprendre en ces termes les Pharisiens et les Sadducéens qui venaient se faire baptiser par lui : “Descendance de vipères, qui vous a montré comment fuir le courroux à venir ? (...) Pour ma part, je vous baptise d’eau à cause de votre repentance ; mais celui qui vient après moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne d’enlever ses sandales. Celui-là vous baptisera d’esprit saint et de feu. La pelle à vanner est dans sa main, et il nettoiera complètement son aire ; il recueillera son blé dans le magasin, mais il brûlera la balle au feu [dans un baptême de feu] qui ne peut s’éteindre.” — Matthieu 3:7-12 ; Luc 3:7-17.
36. Comment Jésus montra-t-il que les Juifs étaient esclaves d’un formalisme religieux ?
36 Dans ses rapports avec les chefs religieux du pays de Juda, Jésus ne fut pas plus tendre que Jean-Baptiste. Ceux-ci accusèrent Jésus et ses disciples de rompre les traditions des hommes du passé mais, à son tour, Jésus rétorqua que leur formalisme religieux n’avait aucune valeur et s’opposait même à Dieu. Il déclara : “Vous avez rendu la parole de Dieu nulle et sans effet à cause de votre tradition. Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé de vous, quand il a dit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est très éloigné de moi. C’est en vain qu’ils continuent à m’adorer, parce qu’ils enseignent, comme doctrines, des commandements d’hommes.’” Après cela, parlant à ses disciples de ces traditionalistes, il ajouta : “Laissez-les. Des guides aveugles, voilà ce qu’ils sont. Si donc un aveugle guide un aveugle, tous deux tomberont dans une fosse.” — Matthieu 15:1-9, 14 ; Ésaïe 29:13, 14.
37. Peu avant sa mort, que déclara Jésus pour dénoncer les chefs religieux comme oppresseurs du peuple ?
37 Finalement, trois jours avant que les grands prêtres Anne et Caïphe et les autres chefs religieux ne l’aient fait mettre à mort sur un poteau de torture, Jésus dénonça publiquement les oppresseurs religieux, mais plus ouvertement encore. Entre autres choses, il dit d’eux : “Ils lient de pesants fardeaux et les mettent sur les épaules des hommes, mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes les œuvres qu’ils font, ils les font pour être vus des hommes (...). Malheur à vous, scribes et Pharisiens, hypocrites ! parce que vous fermez le royaume des cieux devant les hommes ; car vous-mêmes n’y entrez pas, et vous ne permettez pas non plus d’entrer à ceux qui entrent. (...) Vous ressemblez à des tombeaux blanchis, qui à l’extérieur paraissent beaux mais qui au dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute sorte d’impureté. Pareillement, vous aussi, à l’extérieur, vous paraissez justes aux hommes, mais au dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. (...) Vous portez donc témoignage contre vous-mêmes que vous êtes fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Eh bien, comblez donc la mesure de vos pères.
38. Quelle serait l’ampleur du jugement qu’entraînerait l’attitude du peuple guidé par les chefs religieux et qui s’abattrait sur la génération du temps de Jésus ?
38 “Serpents, descendance de vipères, comment pourrez-vous fuir le jugement de la Géhenne ? Pour cette raison, voici que je vous envoie des prophètes, des sages et des instructeurs publics. Les uns, vous les tuerez et les mettrez au poteau, d’autres, vous les flagellerez dans vos synagogues et les persécuterez de ville en ville ; pour que retombe sur vous tout le sang juste répandu sur la terre, depuis le sang du juste Abel jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel. En vérité je vous le dis, toutes ces choses viendront sur cette génération.”
39, 40. Quels propos de Jésus laissaient entendre que Jéhovah allait entreprendre une action analogue à celle qui provoqua la destruction de Jérusalem par Babylone ?
39 Alors, pour montrer que Jéhovah Dieu abandonnerait leur maison de culte tout comme il avait livré aux Babyloniens l’ancien temple édifié par Salomon, Jésus s’adressa à leur ville sainte, disant :
40 “Jérusalem, Jérusalem, celle qui tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés, — combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes ! Mais vous n’avez pas voulu. Voici, votre maison vous est abandonnée. Car je vous le dis, désormais vous ne me verrez plus en aucune façon, jusqu’à ce que vous disiez : ‘Béni soit celui qui vient au nom de Jéhovah !’” — Matthieu 23:1-39 ; Psaume 118:26.
41. a) Pourquoi faudrait-il l’intervention de quelqu’un qui soit plus grand que Cyrus pour délivrer de leur esclavage les Israélites du temps de Jésus ? b) De quel esclavage les libérerait-il ?
41 Vu la condition religieuse dans laquelle se trouvaient les Israélites du pays de Juda, dont les pères étaient sortis de l’antique ville terrestre de Babylone, une œuvre de libération s’imposait. Quelqu’un de plus grand que le roi Cyrus de Perse, celui que Jéhovah avait appelé “mon berger”, devait délivrer les Israélites (Ésaïe 44:28). Ce libérateur serait Jésus, le Messie ou Christ, le Fils de Dieu. C’était le Berger accompli, qui sacrifie sa vie humaine pour les brebis de son troupeau (Jean 10:11, 14-18). Il était né miraculeusement, comme Israélite, et il venait vers son propre peuple pour le libérer, non seulement de la fausse religion, mais aussi de l’emprise du péché et de la mort qu’il entraîne. Il déclara aux Juifs : “Si vous demeurez dans ma parole, vous serez vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous fera libres. (...) En toute vérité je vous le dis : Tout pratiquant du péché est esclave du péché. Et l’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous fait libres, vous serez réellement libres.” — Jean 8:31-36.
42. Quelle réponse fit Jésus à ceux qui prétendaient être les enfants d’Abraham et par conséquent être libres ?
42 À ceux qui prétextaient qu’ils descendaient du patriarche Abraham et, par suite, qu’ils n’avaient pas besoin d’être libérés, Jésus répondit : “Maintenant vous cherchez à me tuer, un homme qui vous a dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Abraham n’a pas fait cela. Vous faites les œuvres de votre père. (...) Vous venez de votre père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Celui-ci fut un homicide quand il commença, et il ne tint pas bon dans la vérité, parce que la vérité n’est pas en lui. Quand il dit le mensonge, il parle selon sa propre disposition, parce qu’il est menteur et le père du mensonge. Parce que moi, d’autre part, je dis la vérité, vous ne me croyez pas. Qui de vous me convainc de péché [comme si j’étais esclave du péché] ? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas ? Celui qui est de Dieu écoute les paroles de Dieu [par mon intermédiaire, son Messie]. Voilà pourquoi vous n’écoutez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu [mais du Diable].” — Jean 8:37-47.
LE PRINCIPAL TÉMOIN DE JÉHOVAH
43. Beaucoup d’Israélites acceptèrent-ils la délivrance offerte par Jésus, et leur attitude eut-elle une répercussion sur la poursuite du ministère de Jésus ?
43 La libération ne préoccupait pas la majeure partie des descendants israélites du fidèle reste revenu de la Babylone antique. Jésus poursuivit néanmoins son œuvre de délivrance, se sachant oint pour “annoncer aux captifs la liberté et aux prisonniers le retour à la lumière”. C’est pourquoi, après que ses concitoyens eurent tenté de le tuer à Nazareth, il persévéra dans l’œuvre pour laquelle il avait été oint. L’histoire de sa vie rapporte ce qui suit :
44. Après que Jésus eut quitté Nazareth, quelle expansion connut son œuvre ?
44 “Avant quitté Nazareth, il vint s’établir à Capernaüm près de la mer (...). À partir de ce moment Jésus commença à prêcher et à dire : ‘Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.’” À ce moment-là, il appela Pierre et André son frère, ainsi que Jacques et Jean son frère, pour qu’ils le suivent continuellement en qualité de pêcheurs d’hommes, après avoir abandonné leur entreprise de pêche. “Alors il alla par toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume et guérissant toute sorte de maladie et toute sorte d’infirmité parmi le peuple.” — Matthieu 4:12-23.
45. a) Qu’arriva-t-il à Jean-Baptiste au cours de l’an 32 ? b) Quelles sont les deux raisons pour lesquelles Jésus devait être un témoin de Jéhovah, et comment peut-on le comparer aux autres témoins de Jéhovah ?
45 Peu de temps avant la Pentecôte de l’an 32, Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus, fut décapité par le chef de district Hérode Antipas. Mais Jésus poursuivit son ministère consistant à propager la vérité qui affranchissait les hommes (Matthieu 14:1-14). Il savait qu’il était né dans la nation d’Israël (ou Jacob), à laquelle s’appliquaient les paroles suivantes du prophète Ésaïe : “Ainsi parle Jéhovah, celui qui t’a créé, ô Jacob, celui qui t’a formé, ô Israël : (...) Vous êtes mes témoins, dit Jéhovah, et mon serviteur que j’ai choisi, (...) vous êtes mes témoins, dit Jéhovah ; c’est moi qui suis Dieu !” (Isaïe 43:1, 10-12, AC). Mieux que tout autre Israélite, Jésus savait et comprenait qu’il devait être témoin de Jéhovah. Non seulement il était né pour cela, mais encore il avait été oint de l’esprit de Dieu pour “publier une année de grâce de Jéhovah et un jour de vengeance de notre Dieu”. Conformément à ces paroles, Jésus devint le plus grand témoin de Jéhovah qui ait jamais vécu sur la terre. — Isaïe 61:1, 2, AC ; Luc 4:19.
46. Comment Jésus a-t-il fait “l’excellente déclaration publique devant Ponce Pilate” ?
46 Jusqu’au jour de sa mort en tant qu’homme, Jésus eut conscience de ses obligations de témoin de Jéhovah. Ce jour-là, alors qu’il comparaissait devant le gouverneur romain Ponce Pilate, Jésus dit à ce dernier : “Tu dis toi-même que je suis roi. C’est pour ceci que je suis né, et c’est pour ceci que je suis venu dans le monde, afin de rendre témoignage à la vérité.” (Jean 18:37). C’est en raison de la déclaration même faite par Jésus devant l’autorité romaine que l’apôtre Paul parle de lui comme de “Christ Jésus, qui, comme témoin, a fait l’excellente déclaration publique devant Ponce Pilate”. — I Timothée 6:13.
47. Comment Jean parle-t-il de Jésus dans Révélation 1:5 ; 3:14, et qu’est-ce que cela signifie pour les chrétiens ?
47 L’apôtre Jean qui se trouvait près de Jésus au moment de sa mort sur le poteau le décrivit comme “Jésus-Christ, ‘le Témoin fidèle’, ‘Le premier-né d’entre les morts’, et ‘Le Chef des rois de la terre’”. (Révélation 1:5.) Jésus ressuscité avait donc toutes raisons de parler de lui comme du “témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu”. (Révélation 3:14.) À tous égards, il fut un exemple pour ses disciples, les témoins actuels de Jéhovah.
48. Quelle serait l’une des récompenses que recevrait Jésus s’il se montrait fidèle même jusqu’à la mort ?
48 Jéhovah avait promis de récompenser son Fils Jésus-Christ qui avait témoigné sa fidélité jusqu’à la mort, une mort douloureuse, exposé aux regards hostiles de la foule. L’une des récompenses promises à Jésus consistait en une épouse, non pas une créature terrestre, une femme, mais une épouse selon l’esprit, un groupe choisi de fidèles disciples, lesquels, à son image, seraient des témoins fidèles jusqu’à leur mort sacrificielle. Conformément à cette image, Jésus-Christ était comparé à un époux.
49. Comment Jean-Baptiste décrivit-il ses relations avec Christ, l’Époux ?
49 Jean-Baptiste se déclara l’ami de cet Époux lorsqu’il dit à certains de ses disciples : “Vous-mêmes, vous me rendez témoignage que j’ai dit : Je ne suis pas le Christ, mais : J’ai été envoyé devant lui. Celui qui a l’épouse, c’est l’époux. Cependant l’ami de l’époux, lorsqu’il se tient là et l’entend, a beaucoup de joie à cause de la voix de l’époux. Cette joie donc, qui est la mienne, est complète. Lui, il faut qu’il croisse, mais moi, il faut que je décroisse.” — Jean 3:28-30.
50. a) Qui ferait partie de l’Épouse du Christ ? b) Comment Jésus et Paul confirment-ils le qualificatif d’époux que Jean donna à Jésus ?
50 Finalement, Jean fut décapité et perdit de la sorte tous ses disciples. L’Époux Jésus-Christ augmenta le nombre de ses disciples. Parmi ceux-ci, seuls les fidèles seraient dignes de faire partie de son Épouse céleste à la résurrection. Par ailleurs, dans certaines de ses comparaisons prophétiques, Jésus se compara lui-même à un époux (Matthieu 9:15 ; 22:1-14 ; 25:1-13). Dans le même ordre d’idées, l’apôtre Paul écrivit aux disciples qu’il avait acquis au Christ, disant : “Je vous ai personnellement promis en mariage à un seul mari, afin que je puisse vous présenter au Christ comme une vierge chaste.” — II Corinthiens 11:2.
51. Quelle similitude existe entre la congrégation chrétienne et la nation d’Israël quant au fondement national ?
51 Parmi tous les disciples de son époque, Jésus en choisit douze comme apôtres. Il leur donna un enseignement spécial et les envoya prêcher, disant : “Le royaume des cieux s’est approché.” (Matthieu 10:1-7 ; Marc 3:14-19 ; Luc 6:13-16). Ses douze apôtres correspondaient aux douze fils du patriarche Jacob desquels descendaient les douze tribus d’Israël (Genèse 49:28). De la même manière, la nouvelle congrégation chrétienne, en tant qu’Israël spirituel, devait reposer sur les douze apôtres de l’Agneau Jésus-Christ, douze pierres de fondement qui cependant s’appuieraient toutes sur la principale pierre de fondement, le Messie Jésus-Christ. — Éphésiens 2:20.
LE ROI VIENT À SION
52. a) Lors de la Pâque de l’an 33, quel aspect de la prophétie de Daniel 9:26, 27 était sur le point de s’accomplir ? b) Pourquoi Jésus monta-t-il à Jérusalem à cette époque ?
52 La célébration de la Pâque de l’an 33 allait marquer le milieu de la soixante-dixième semaine d’années prédite dans Daniel 9:26, 27 (Da). Le jour approchait où le Messie ‘serait retranché’ en tant que sacrifice humain offert à Dieu, et où les sacrifices d’animaux et les offrandes faites au temple de Jérusalem n’auraient plus aucune valeur véritable. C’était le moment où “l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde” devait être sacrifié, non sur l’autel de Jérusalem, mais sur le grand autel de Dieu (Hébreux 13:10 ; I Pierre 1:19). En tant que Juif fidèle, Jésus avait le devoir d’assister à la célébration de la Pâque à Jérusalem. Il avait dit en outre : “Il n’est pas admissible qu’un prophète soit détruit hors de Jérusalem. Jérusalem, Jérusalem, celle qui tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés.” (Luc 13:33, 34). Une grande foule déjà à Jérusalem pour la célébration de la fête apprit que Jésus allait venir, et il se produisit un événement remarquable qui réalisa la prophétie selon laquelle le Messie devrait entrer à Sion.
53. Quels voyages Jésus avait-il déjà effectués à Jérusalem, mais lors de la Pâque de l’an 33, en quoi son dernier voyage était-il différent ?
53 Alors que Jésus était un bébé de quarante jours, on l’avait emmené à Jérusalem et introduit dans le temple au moment de la cérémonie purificatrice de sa mère Marie (Luc 2:21-38 ; Lévitique 12:1-4). Depuis lors, il était souvent venu à Jérusalem mais, jusque-là, il ne s’était jamais présenté comme roi. C’est ainsi qu’il était monté à Jérusalem, à l’occasion de la fête des Tabernacles antérieure à la Pâque, “non pas ouvertement, mais comme en secret”, parce que même alors les Juifs “cherchaient à le tuer”, quoique l’heure de sa mort ne fût pas encore venue (Jean 7:1-13). Selon les prophéties, Jésus devait mourir le jour de la Pâque, le 14 nisan de l’an 33. Mais il fallait d’abord qu’il se présentât à la ville de Sion comme Roi de la lignée de David pour accomplir les prophéties d’Isaïe 62:11 (AC) et de Zacharie 9:9.
54. Comment Matthieu décrit-il les préparatifs de Jésus et de ses disciples avant qu’il se présente comme Roi à la ville de Sion ?
54 L’apôtre Matthieu, qui prit part à cette manifestation, nous en fait le récit en ces termes : “Quand ils furent proche de Jérusalem et arrivèrent à Bethphagé sur le mont des Oliviers, Jésus envoya deux disciples en leur disant : ‘Allez au village qui est à la portée de votre vue, et vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle ; détachez-les et amenez-les-moi. Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous devez dire : “Le Seigneur en a besoin.” Et il les enverra immédiatement.’ Ceci eut effectivement lieu afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète [Zacharie 9:9] en ces mots : ‘Dis à la fille de Sion : Voici ton Roi vient à toi, de disposition douce, et monté sur un âne, oui, sur un ânon, le petit d’une bête de somme.’ Les disciples allèrent donc et firent exactement comme Jésus leur avait ordonné. Et ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, et ils mirent sur ceux-ci leurs vêtements de dessus, et il s’assit dessus.
55. Quelle fut la réaction des foules à l’entrée de Jésus à Jérusalem ?
55 “Dans la foule, la plupart étendaient leurs vêtements de dessus sur le chemin, tandis que d’autres coupaient des branches aux arbres et les étendaient sur le chemin. Quant aux foules, celles qui marchaient devant lui et celles qui suivaient, elles criaient : ‘Sauve, nous t’en prions, le Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom de Jéhovah ! Sauve-le, nous t’en prions, dans les lieux très hauts !’ Quand il entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi ; on disait : ‘Qui est-ce ?’ Les foules disaient : ‘C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée !’” — Matthieu 21:1-11.
56. Comment l’apôtre Jean décrit-il les événements qui se produisirent lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem ?
56 Jean 12:12-16 rapporte que “la grande foule qui était venue à la fête, en apprenant que Jésus était venu à Jérusalem, prit les branches de palmiers et sortit à sa rencontre. Et ils criaient : ‘Sauve, nous t’en prions ! Béni soit celui qui vient au nom de Jéhovah, oui le roi d’Israël !’ Mais quand Jésus eut trouvé un petit âne, il s’assit dessus, selon ce qui est écrit : ‘N’aie pas de crainte, fille de Sion. Voici ton roi vient à toi, assis sur l’ânon d’une ânesse.’ De ces choses, ses disciples n’en prirent pas note d’abord, mais quand Jésus fut glorifié, ils se rappelèrent que ces choses avaient été écrites de lui et qu’ils lui avaient fait ces choses”.
57. Que fit Jésus en arrivant au temple le soir même de son entrée triomphale ?
57 Marc 11:11 ajoute : “Et il entra dans Jérusalem, dans le temple ; et il regarda toutes choses autour de lui, et, comme l’heure était déjà avancée, il sortit pour aller à Béthanie avec les douze.”
58. La Sion terrestre accepta-t-elle son Roi ? Qui fut responsable de sa décision ?
58 En cette circonstance, la Sion terrestre avait l’occasion d’accepter son roi légitime, mais elle refusa de la saisir. Les chefs religieux furent responsables de cette décision, ce que Matthieu 21:15, 16 confirme en ces termes : “Quand les principaux prêtres et les scribes virent les choses merveilleuses qu’il avait faites et les garçons qui criaient dans le temple et disaient : ‘Sauve, nous t’en prions, le Fils de David !’ ils s’indignèrent et lui dirent : ‘Entends-tu ce qu’ils disent ?’ Jésus leur dit : ‘Oui. N’avez-vous jamais lu ceci : “De la bouche des tout-petits et des nourrissons tu as produit la louange.”’” (Psaume 8:3 8:2, NW). Quelque temps auparavant, les principaux prêtres et les Pharisiens avaient fermement décidé de tuer Jésus de crainte que ‘les Romains viennent et ôtent leur lieu et leur nation’ s’ils le laissaient en vie. — Jean 11:47-57.
59. Que fit Jésus au temple le lendemain, et comment les chefs religieux agirent-ils après cela ?
59 Jésus avait fait une entrée triomphale à Jérusalem, mais il ne fut pas élu roi. Le lendemain, il revint à Jérusalem et pénétra dans le temple pour le purifier une seconde fois du mercantilisme religieux qui s’y pratiquait. “Là Jésus entra dans le temple et se mit à jeter dehors ceux qui vendaient et achetaient dans le temple, il renversa les tables des changeurs et les bancs de ceux qui vendaient des colombes ; il ne laissait personne transporter d’ustensile à travers le temple, mais il enseignait et disait : ‘N’est-il pas écrit : “Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations” ? Mais vous en avez fait une caverne de brigands.’ Et les principaux prêtres et les scribes entendirent cela, et ils cherchaient à le détruire ; car ils le craignaient, parce que toute la foule était continuellement frappée par son enseignement.” (Marc 11:12-18). Le soir de la Pâque, l’occasion leur fut offerte.
60. Quels furent les événements de la nuit du 14 nisan de l’an 33 ?
60 Guidés par l’apôtre félon Judas Iscariot, ils se saisirent de Jésus au jardin de Gethsémané. Pendant une séance tenue de nuit, le Sanhédrin juif (ou cour suprême de Jérusalem) le condamna à mort. Le lendemain matin, ils le remirent au gouverneur romain Ponce Pilate qui l’interrogea pour déterminer si la peine de mort était fondée ou non. — Matthieu 26:47 à 27:14.
61, 62. a) Au cours du jugement devant le gouverneur Pilate, qu’exigèrent les chefs religieux, et sur la base de quel argument ? b) Comment réagirent-ils lorsque Pilate appela Jésus leur roi ?
61 Suivant la coutume pascale, Pilate était libre de relâcher un condamné à mort. Les autorités religieuses juives exigèrent que Barabbas, voleur et meurtrier, soit libéré au lieu de Jésus (Actes 3:13-15 ; 13:28). Ils réclamaient à grands cris que Jésus soit pendu au poteau. Alors que Pilate voulait rester innocent du sang de Jésus, ils criaient : “Son sang vienne sur nous et sur nos enfants !” (Matthieu 27:15-26). Ils prétendaient que Jésus était l’adversaire de Tibère César qui régnait alors. Mais Pilate tenta de faire appel à leur nationalisme juif en leur montrant Jésus et en disant : “Voyez ! Votre roi !” et “Mettrai-je au poteau votre roi ?” Quelle fut leur réaction devant cette manœuvre ?
62 “Les principaux prêtres répondirent : ‘Nous n’avons de roi que César.”’
63. En prétendant n’avoir de roi que César, que déclaraient en fait les prêtres des Juifs ?
63 Ainsi, ces chefs religieux qui se prétendaient prêtres (kohanim) de Jéhovah Dieu déclaraient n’avoir d’autre roi que le pontifex maximus de la religion païenne, fonction que Tibère César remplissait à l’époque. En dépit de leurs objections, le gouverneur Ponce Pilate insista pour fixer sur le poteau de torture, au-dessus de la tête de Jésus, un écriteau portant ces mots : “Jésus le Nazaréen, le Roi des Juifs.” — Jean 19:12-22.
64. Que firent ces chefs religieux le lendemain ?
64 Jésus une fois mort et enseveli, les principaux prêtres et autres chefs religieux prirent sûrement plus plaisir à leur fête de Pâque formaliste. Il était mort, cet “Agneau de Dieu”, celui que ses disciples allaient appeler “Christ notre pâque”. Pour empêcher que les disciples du Christ ne dérobent son corps, les chefs juifs avaient demandé à Pilate de sceller la porte de la tombe commémorative creusée dans le roc, tombe où Jésus avait été déposé.
65. Quelle œuvre puissante Jéhovah accomplit-il le 16 nisan, et que virent les soldats en faction devant la tombe ?
65 Puis vint le troisième jour, le 16 nisan, date à laquelle le grand prêtre offrait à Jéhovah, dans son temple, les prémices de la moisson des orges. Ce même jour, le Dieu tout-puissant produisit des prémices plus grandes encore en ressuscitant d’entre les morts son Fils fidèle Jésus-Christ. Les soldats de faction qui assuraient la garde de sécurité devant la tombe de Jésus ne le virent pas ressusciter des morts. Pour quelle raison ? Parce que, comme le dit l’apôtre Pierre dans I Pierre 3:18, “Christ lui-même est mort une fois pour toutes concernant les péchés, juste pour des injustes, afin de vous mener à Dieu, ayant été mis à mort dans la chair, mais rendu vivant dans l’esprit”. Il va de soi que les Romains ne purent voir une créature spirituelle, mais ils virent à coup sûr l’ange de Dieu qui se matérialisa glorieusement, rompit le sceau de Pilate et roula la pierre qui obturait l’entrée de la tombe. — Matthieu 27:57 à 28:4, 11-15.
66. a) Le jour de la Pentecôte, quelle prophétie Pierre expliqua-t-il aux Juifs ? b) Comment les fidèles disciples de Jésus purent-ils être témoins de sa résurrection, alors que la Sion terrestre en général ne le put pas ?
66 Le 50ème jour après, lors de la fête de la Pentecôte où l’on offrait les prémices de la moisson au temple de Jéhovah, l’apôtre Pierre déclara publiquement à des milliers d’Israélites perplexes que la résurrection de Jésus était l’accomplissement du Psaume 16:10 (Li) écrit par le roi David. Ce verset adressé à Dieu dit ceci : “Tu ne laisseras pas mon âme descendre au schéol, tu ne laisseras pas descendre au sépulcre celui qui t’est fidèle.” Après avoir cité ces paroles, Pierre poursuivit en ces termes : “David (...) vit à l’avance la résurrection du Christ et en parla, disant qu’il n’a pas été abandonné dans le Hadès [traduction grecque du mot hébreu sheʼôl] et que sa chair non plus n’a pas vu la corruption. Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, fait dont nous sommes tous témoins.” (Actes 2:29-33). Pierre et les autres apôtres fidèles avaient vu Jésus après sa résurrection. Grâce au pouvoir miraculeux qu’il avait de se matérialiser sous forme humaine, Jésus apparut en de nombreuses occasions, non plus à la Sion terrestre, mais à ses fidèles disciples. Il prouva ainsi qu’il était revenu de la mort à la vie, étant le même Jésus-Christ, en tant qu’esprit cette fois.
UN PRÊTRE DIFFÉRENT DU “PONTIFEX MAXIMUS”
67. Quelle transaction s’opéra dans le ciel après l’ascension de Jésus, et quels bienfaits en ont découlé ?
67 Jésus monta au ciel après être apparu miraculeusement à ses disciples pendant quarante jours. Il se trouva de nouveau en présence de son Père céleste Jéhovah Dieu, qui est esprit (Actes 1:1-11 ; Jean 4:23, 24). C’est là qu’il présenta à Dieu la valeur de son sacrifice en sa qualité d’“Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”. Ce fait prouve qu’il ne reprit pas sa nature humaine offerte en sacrifice (Hébreux 9:23-26). Ainsi se vérifièrent les paroles qu’il avait prononcées : “Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain il vivra éternellement ; et, en fait, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde.” (Jean 6:51). Par conséquent, il ne pouvait plus disposer dans le ciel de son corps terrestre ou de chair, car il l’avait sacrifié pour toujours en faveur de l’humanité pécheresse et assujettie à la mort.
68. Quelle sorte de prêtre était Jésus, et comment reçut-il sa charge ?
68 En servant de cette manière sacrificielle, Jésus ressuscité agissait comme Grand Prêtre de Jéhovah. N’ayant aucun lien de parenté avec Aaron le Lévite, frère de Moïse, il n’était pas prêtre. À Jérusalem, les grands prêtres aaroniques, tels Anne et Caïphe, entraient seulement dans le Très-Saint d’un temple terrestre, car ils n’étaient que des créatures humaines faites de sang, de chair et d’os. Jésus, lui, était né dans la tribu de Juda et issu de la lignée ancestrale du roi David. À ce titre, il détenait le droit naturel à la royauté. Mais Jéhovah fit aussi de lui un grand prêtre. Comment cela ? Par serment, si bien que Jésus-Christ devint Grand Prêtre de Jéhovah à la ressemblance du roi Melchisédek de Salem. Dans le Psaume 110:1, 4 (AC), David avait écrit ce qui suit : “Jéhovah a dit à mon Seigneur : ‘Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds.’ Le Seigneur [Jéhovah, NW] l’a juré, il ne s’en repentira point : ‘Tu es prêtre pour toujours [jusqu’à des temps indéfinis, NW] à la manière de Melchisédech.’”
69. Selon Psaume 110:1, 4, donnez la preuve que la prêtrise de Jésus n’est en aucun cas rattachée à celle d’un pontifex maximus.
69 En faisant ce serment, Jéhovah n’avait pas juré que le Messie ou Christ serait un prêtre comme le pontifex maximus païen de Rome. Rome n’avait pas même été fondée ni le collège des pontifes établi par son roi Numa Pompilius lorsque David parla prophétiquement du serment de Jéhovah concernant son futur Grand Prêtre, car le roi David mourut en 1037 avant notre ère. Le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, l’apôtre Pierre appliqua à Jésus ressuscité la prophétie de David lorsqu’il déclara : “En fait, David n’est pas monté au ciel, mais lui-même a dit [au Psaume 110] : ‘Jéhovah a dit à mon Seigneur : “Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je place tes ennemis comme tabouret pour tes pieds.”’ Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu l’a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez mis au poteau.” (Actes 2:34-36). De ce fait, nous savons avec certitude que Jésus-Christ se trouve actuellement à la droite de Dieu dans le ciel et qu’il remplit les fonctions de Grand Prêtre, non pas comme le pontifex maximus romain, mais à la manière de Melchisédek.
70. a) Quel pouvoir sur l’humanité Dieu donna-t-il à Jésus sur la base du sacrifice de sa chair et de son sang ? b) Qui peut ouvrir les portes de la mort et de la tombe, et comment Jésus exprime-t-il cela dans le livre de la Révélation ?
70 Jésus offrit sa chair en sacrifice pour accorder la vie au monde des hommes, puis il présenta la valeur de son sang à Dieu, dans le ciel. C’est pourquoi Dieu lui donna plein pouvoir sur la vie des humains et aussi sur le Schéol (ou Hadès), tombe commune où gisent des milliards de morts. En sortiront-ils jamais ? Qui a le moyen de les délivrer du Schéol (ou Hadès) ? Certainement pas le pontifex maximus de Rome, mais Jésus-Christ dans la Sion céleste. Trente ans après la mort de l’apôtre Pierre, le Christ ressuscité s’adressa en ces termes à l’apôtre Jean exilé à l’île pénitentiaire de Patmos : “Je suis le Premier et le Dernier, et le vivant ; J’ai été mort, mais, voici, je suis vivant pour les siècles des siècles, et j’ai les clés de la mort et du Hadès [inferni, Vulgate latine ; enfer, Saci ; Ostervald].” Ces propos tenus par Jésus dans Révélation 1:17, 18 sont en parfait accord avec les déclarations qu’il fit quand il était encore dans la chair. À cette époque, Jésus déclara :
71. Alors qu’il se trouvait encore sur la terre, quelle déclaration Jésus fit-il à propos de son autorité sur la vie de l’humanité ?
71 “Tout comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné aussi au Fils d’avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu’il est Fils de l’homme. Ne vous étonnez pas de cela, parce que l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes commémoratives entendront sa voix et en sortiront, ceux qui ont fait de bonnes choses pour une résurrection de vie, ceux qui ont pratiqué des choses viles pour une résurrection de jugement.” “Celui qui se nourrit de ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.” — Jean 5:26-29 ; 6:54.
72. Puisque Jésus possédait les “clés de la mort et du Hadès”, que pouvait-il faire pour la congrégation ?
72 Jésus entra en possession des “clés de la mort et du Hadès”. Il avait donc raison de dire à Pierre que, même si ce dernier et le reste de la congrégation des croyants mouraient et descendaient dans le Hadès (ou Schéol), les portes du Hadès ne pourraient toutefois pas se refermer pour toujours sur la congrégation. Pourquoi ? Parce que Jésus, après sa résurrection, détiendrait les “clés de la mort et du Hadès” et en ouvrirait les portes pour délivrer la congrégation au moyen d’une résurrection d’entre les morts. Au moment où Jésus fit cette déclaration, il venait de demander à ses disciples : “Qui dites-vous que je suis ?” Matthieu 16:16-19 nous rapporte la suite de cette conversation :
73. a) Que répondit Jésus à Pierre qui confessait que celui-ci était “le Christ, le Fils du Dieu vivant” ? b) Quelles clés Pierre recevrait-il ?
73 “Simon Pierre répondit : ‘Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.’ Jésus lui répondit : ‘Heureux es-tu, Simon fils de Jonas, parce que la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et je te dis : Tu es Pierre, et sur ce roc je bâtirai ma congrégation, et les portes du Hadès ne la vaincront pas. Je te donnerai les clés [du Hadès ? Non, mais plutôt] du royaume des cieux, et tout ce que tu peux lier sur la terre aura été lié dans les cieux, et tout ce que tu peux délier sur la terre aura été délié dans les cieux.’” — Voir aussi Marc 8:27-30 et Luc 9:18-21.
74. Arrivés à ce stade de notre étude, quelle considération particulière est-il bien d’apporter aux paroles de Jésus consignées dans Matthieu 16:18 ?
74 Les paroles précitées, consignées dans Matthieu 16:18, constituent un verset âprement controversé. C’est pourquoi nous reproduisons ci-dessous le texte grec original, la transcription anglaise du texte grec et la traduction mot à mot (en anglais) du texte grec telle que nous la trouvons dans le livre intitulé “Le Nouveau Testament — traduction interlinéaire grec-anglais — texte grec de Nestle accompagné d’une nouvelle traduction anglaise littérale faite par le Rév. A. Marshall D. Litt” (angl.), édité en 1960 par Samuel Bagster et Fils Limited, Londres, Angleterre. Nous ajoutons une quatrième ligne présentant la traduction mot à mot en français.
κἀγὼ δέ σοι λέγω ὅτι σὺ εἶ Πέτρος, καὶ
Kago dé soï légo oti su éï Pétros kaï
“And I also to thee say[,] — Thou art Peter, and
“Et je aussi te dis [,] — Tu es Pierre, et
ἐπὶ ταύτῃ τῇ πέτρᾳ οἰκοδομήσω μου τὴν ἐκκλησίαν,
épi tauteï téï pétraï oïkodoméso mou ten ékklêsian
on this — rock I will build of me the church
sur ce — roc je bâtirai de moi l’ église,
καὶ πύλαι ᾅδου οὐ κατισχύσουσιν αὐτῆς·
kaï pulaï haïdou ou katiskhusousin autés.
and [the] gates of hades will not prevail against it.”
et [les] portes du hadès ne prévaudront pas contre elle.”
75. Quelle différence y a-t-il entre “Pierre” et “roc” dans Matthieu 16:18, aussi bien dans le texte grec original que dans les versions latine et syriaque ? (voir aussi la note en bas de page)
75 Le lecteur aura remarqué la différence qu’il y a entre Pierre (Pétros) et roc (pétraï). Cela vient de ce que, dans le texte grec, Pétros est du genre masculin tandis que pétraï est féminin. La même différence apparaît aussi dans la Vulgate latine. Même la version araméenne (syriaque) distingue le genre des deux mots en les accompagnant d’une particule propre à chacun d’euxe.
76. Qui est le “roc” sur lequel Jésus édifie sa congrégation ?
76 Jésus n’a pas dit à Pierre : ‘Tu es Pierre, et sur TOI je bâtirai mon église.’ Il ressort clairement du texte grec précité que Jésus ne disait pas que Pierre était la pétra (“roc”), et que sur Pierre (Pétros) il bâtirait son église (ou congrégation). Il disait qu’il bâtirait son église (ou congrégation) sur lui-même comme Fondement. Même l’apôtre Paul identifie Jésus-Christ au Roc, dans I Corinthiens 10:4, où nous lisons : “Tous ont bu la même boisson spirituelle. Car ils buvaient au rocher spirituel [pétra] qui les suivait, et ce rocher [pétra] signifiait le Christ.”
77. Comment Isaïe 8:14 ; 28:16 et Romains 9:32, 33 sont-ils d’accord pour dire que Jésus est le “roc” ?
77 Jésus connaissait bien les prophéties d’Isaïe 8:14 et 28:16 (AC). Voici ce qu’elles déclarent : “Il sera un sanctuaire ; mais il sera aussi une pierre d’achoppement, un rocher de scandale pour les deux maisons d’Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem.” “C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, Jéhovah : Voici que j’ai mis pour fondement en Sion une pierre, pierre éprouvée, angulaire, de prix, solidement posée ; celui qui s’appuiera sur elle avec foi n’aura pas à fuir.” Qui deviendrait donc le “rocher de scandale pour les deux maisons d’Israël” ? Jésus, et non Pierre. Aussi l’apôtre Paul déclare-t-il en Romains 9:32, 33 : “Ils ont buté contre la ‘pierre d’achoppement’ ; ainsi qu’il est écrit : ‘Voici, je pose en Sion une pierre d’achoppement et un rocher [pétra] de scandale, mais celui qui fonde sa foi sur lui ne connaîtra pas la déception.’”
78. a) Comment Pierre montre-t-il que le “roc” est Christ et non lui-même ? b) En quel sens les paroles de Pierre sont-elles pour nous un avertissement ?
78 L’apôtre Pierre lui-même est en parfait accord avec ces paroles lorsqu’il déclare : “Le Seigneur est bon. Venant à lui comme à une pierre vivante, rejetée, il est vrai, par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu, vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés, maison spirituelle, pour une sainte prêtrise, afin d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus-Christ. Car il y a dans l’Écriture : ‘Voici, je pose en Sion une pierre, choisie, une pierre angulaire de fondement, précieuse ; et celui qui exerce la foi en elle ne connaîtra absolument pas la déception.’ C’est pour vous donc qu’il est précieux, parce que vous croyez ; mais pour ceux qui ne croient pas, ‘la pierre identique que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la tête de l’angle’, et ‘une pierre d’achoppement et un roc [pétra] de scandale’. Ceux-ci trébuchent parce qu’ils sont désobéissants à la parole.” (I Pierre 2:3-8). En conséquence, veillons attentivement à ne pas devenir “désobéissants à la parole” en rejetant cette déclaration de l’apôtre Pierre. Nous ne voulons pas trébucher pour notre ruine.
79. Pourquoi les portes du Hadès ne prévaudront-elles pas contre la congrégation du Christ ?
79 La congrégation des disciples du Christ est édifiée sur Jésus en tant que roc [pétra]. C’est pour cette raison que les portes du Hadès ne prévaudront pas contre sa congrégation car c’est lui, et non Pierre, qui détient les “clés de la mort et du Hadès”.
80. Où Jésus est-il posé comme “pierre éprouvée”, et pourquoi en ce lieu ?
80 Il y a dix-neuf siècles, la Sion terrestre refusa d’accepter Jésus lorsqu’il fit son entrée triomphale dans la ville, monté sur un ânon, quelques jours avant la Pâque. Il fut tué hors des murs de Jérusalem. Il faut donc que ce soit dans la Sion spirituelle, la Sion céleste, que Dieu pose Jésus comme une “pierre éprouvée, angulaire, de prix, solidement posée”, pour accomplir la prophétie d’Isaïe 28:16 (AC). Toutes les personnes ayant la foi doivent se rendre à cette Sion.
[Notes]
a Après la mort de Jules César, Auguste devint membre du triumvirat romain avec Antoine et Lépide. En l’an 44 avant notre ère, Lépide reçut la dignité de pontifex maximus et la conserva jusqu’à la fin de ses jours. Après sa mort, en l’an 12 avant notre ère, l’empereur romain Auguste exerça la fonction de pontifex maximus, laquelle fut transmise à son successeur. — Voir Br1, tome XVI, page 479a.
b Voir page 370, paragraphe 3, à page 373, paragraphe 2, du présent ouvrage.
c Le pontifex maximus Jules César augmenta le nombre des pontifes du collège qu’il fixa à seize. Sous PONTIFEX, Br1, tome XXII, page 66b, déclare ce qui suit : “Il est certain que ce nom vient de pons [pont] et de facere [faire], mais aujourd’hui on ne peut dire avec précision si l’institution est liée à la construction du pont sacré sur le Tibre [pont Sublicius], ni dire quelle est sa signification originale. Le collège existait sous la monarchie [de Rome] ; il comptait alors probablement trois membres. On peut sans risque considérer ces pontifes comme les conseillers juridiques du rex [roi] dans toutes les questions religieuses. Sous la république [de Rome], ils occupèrent un rang éminent sous la conduite d’un pontifex maximus [grand faiseur de ponts], qui remplaça le roi dans ses fonctions d’administrateur principal de la loi religieuse (...). Ils étaient nommés à vie dans leur charge. L’autorité immense exercée par le collège reposait sur le pontifex maximus, les autres pontifes constituant son consilium ou corps de conseillers. Ses fonctions étaient en partie sacrificielles ou ritualistes, mais de toutes les fonctions qu’il remplissait, c’étaient là les moins importantes ; le pouvoir véritable résidait dans l’administration du jus divinum [droit divin] (...). Il est évident qu’une prêtrise ayant de telles fonctions, et les exerçant à vie, a dû constituer une grande puissance dans l’État, et pendant les trois premiers siècles de la république, il est possible que le pontifex maximus ait été en réalité le membre le plus puissant. (...) Jules César assuma cette charge pendant les vingt dernières années de sa vie, et Auguste l’exerça après la mort de Lépide en l’an 12 avant notre ère, après quoi cette charge et l’exercice du pouvoir par l’empereur devinrent inséparables. À la suite de la décadence de l’empire [romain], le titre échut tout naturellement aux papes, dont les fonctions en tant qu’administrateurs de la loi religieuse ressemblaient étroitement à celles de l’ancienne prêtrise romaine, d’où l’emploi, à notre époque, des mots ‘pontife’ et ‘pontifical’.” Voir page 389.
d Voir le chapitre précédent, page 380, paragraphe 3, et page 381, paragraphe 1, du présent ouvrage.
e Dans le texte syriaque, le mot kiʼphaʼ est employé à la fois pour désigner “Pierre” et le “roc”, mais “Pierre” est précédé du pronom verbal masculin (hou) pour indiquer que kiʼphaʼ, signifiant “Pierre”, est masculin, tandis que le mot “roc” est précédé d’un adjectif démonstratif féminin (hadèʼ). Le second kiʼphaʼ signifiant “roc” est donc du genre féminin. La version syriaque est ainsi en accord avec le texte grec original, et c’est pourquoi l’argument selon lequel le mot kiʼphaʼ (s’appliquant à la fois à Pierre et au roc dans la version araméenne [syriaque]) désignerait la même personne, se trouve être faux. — Light on the Four Gospels from the Sinai Palimpsest, par le Dr Agnes Smith Lewis, édition de 1913, pages 54 et 55.
[Carte, page 385]
(Voir la publication)
LA PALESTINE AU TEMPS DU CHRIST
PHÉNICIE
Liban
Sidon
Sarephta
Tyr
Léontes
Ecdippa
Ptolémaïs
Carmel
GALILÉE
Kédesch
Giscala
Chorazin
Jotba
Cana
Magdala
Seppharis
Nazareth
Tibériade
Tabor
Naïn
Plaine d’Esdrelon
Scythopolis
Salim
Aenon
SAMARIE
Césarée
SARON
Apollonia
Caphar-Saba
Samarie
Sychar
Garizim
Puits de Jacob
Araba
Antipatris
JUDÉE
Joppé
Arimathée
Thamna
Phasélis
Lydda
Emmaüs
Gophna
Archélaïs
Éphraïm
Béthel
Jéricho
Rama
Jérusalem
(Sion)
Mt des Oliviers
Béthanie
Bethléhem
Hérodium
Tékoa
LA GRANDE MER
(MÉDITERRANÉE)
Jamnia
Azoto
IDUMÉE
Éleuthéropolis
Anthédon
Hébron
Juta
Gaza
Masada
Arad
Bésor
Beer-Schéba
Désert de Judée
ARABIE
Zéred
Kir-Moab
Arnon
Mer Salée
(Mer Morte)
AU-DELÀ DU JOURDAIN
(PÉRÉE)
Machéronte
Médeba
Hesbon
Philadelphie
(Rabbath-Ammon)
Jabbok
Gérasa
Jourdain
Pella
Béthanie
Capitolias au-delà du Jourdain
Adra
Dion
Abila
Gadara
Mer de Galilée
AURANITIDE
Bethsaïda
Capernaüm
Hippos
TRACHONITIDE
Césarée de Philippe
ITURÉE
Hermon
Abilène
Damas
Helbon
HÉRODE ANTIPAS
PHILIPPE
DÉCAPOLE (10 VILLES)
PONCE PILATE
LYSANIAS
SYRIE