Naissance de la nation royale dans un nouveau pays
“Un pays sera-t-il mis au monde dans les affres de l’enfantement en un seul jour? Ou bien une nation naîtra-t-elle en une seule fois? Car Sion a ressenti les affres et a aussi enfanté ses fils.” — Ésaïe 66:8.
1. Quelle décision les Étudiants internationaux de la Bible réunis à Columbus ont-ils prise le 26 juillet 1931? Que s’est-il passé ensuite dans le monde entier?
IL Y A plus d’un demi-siècle — plus précisément le dimanche après-midi 26 juillet 1931 — un peuple est apparu sur la scène mondiale avec un nom à défendre. En ce jour mémorable, les milliers d’Étudiants internationaux de la Bible réunis en assemblée générale à Columbus, aux États-Unis, adoptèrent à l’unanimité une résolution par laquelle ils choisissaient de porter désormais le nom biblique de “témoins de Jéhovah”. (Ésaïe 43:10-12.) Les congrégations d’Étudiants de la Bible tout autour du globe ne tardèrent pas à emboîter le pas et à adopter officiellement ce nom particulier qu’elles n’ont pas cessé de porter jusqu’à présent.
2. a) Qu’ont enduré, depuis 1931, ceux qui ont porté le nom biblique de “témoins de Jéhovah”? b) Quelles paroles rassurantes peuvent-ils trouver en Ésaïe 66:5?
2 À cause de ce nom honorable, les témoins du Dieu Très-Haut se sont attiré la haine du monde et même celle de la chrétienté, au sein de laquelle on se dit frère de quiconque affirme être disciple de Jésus Christ. Cette haine religieuse a même été jusqu’à déclencher de violentes persécutions et à causer ainsi la mort de nombreux vrais chrétiens. Pour encourager tous ceux qui portent son nom avec dignité, Dieu a fait préserver à travers vingt-cinq siècles ces paroles rassurantes d’un des plus grands prophètes de la Bible: “Entendez la parole de Jéhovah, vous qui tremblez à sa parole: ‘Vos frères qui vous haïssent, qui vous excluent à cause de mon nom, ont dit: “Que Jéhovah soit glorifié! ” Il devra aussi apparaître avec de l’allégresse chez vous, et ce sont eux qui seront confondus.’” — Ésaïe 66:5.
3. Comment les Témoins de Jéhovah montrent-ils qu’ils tremblent à la Parole de Dieu? Sont-ils seulement des auditeurs de cette Parole?
3 Les Témoins de Jéhovah sont aujourd’hui les seuls qui ‘tremblent à la parole’ de Dieu. Parce qu’ils craignent d’aller à l’encontre de sa Parole écrite, ils étudient continuellement les Écritures inspirées. Ils reconnaissent le Dieu et Père de leur Seigneur et Sauveur Jésus Christ comme l’Auteur de la Bible. Ils acceptent comme la parole de Jéhovah les trente-neuf livres des Écritures hébraïques et les vingt-sept livres des Écritures grecques chrétiennes, Écritures dont ils doivent être à la fois des auditeurs et des pratiquants.
4. a) Quelle est la raison fondamentale qui pousse les membres de la chrétienté à haïr et à exclure leurs frères? b) Quels motifs invoquent-ils?
4 Mais quelle est la raison fondamentale qui pousse la chrétienté, au sein de laquelle on se prétend frère de Jésus Christ, à haïr les Témoins de Jéhovah? Pourquoi la chrétienté les exclut-elle des rangs de ceux qu’elle reconnaît comme chrétiens, et pourquoi, faute de points communs, ne veut-elle rien avoir affaire avec eux? Jéhovah lui-même répond en ces termes: “À cause de mon nom.” Pourtant, ceux qui haïssent et qui excluent les témoins de Dieu invoquent les raisons les plus impérieuses en s’exclamant: “Que Jéhovah soit glorifié!” Ou encore, selon les traductions de la Bible qui évitent d’utiliser le nom divin: “Que le Seigneur soit glorifié! ” Mais le Seigneur Dieu ne s’estime nullement glorifié par la haine et le rejet de ses témoins.
5. a) Lorsque Jéhovah apparaît en se manifestant d’une façon ou d’une autre, qui a lieu de se réjouir? b) De quoi la honte des adversaires est-elle un présage pour eux?
5 Lorsqu’il apparaît en manifestant d’une façon ou d’une autre qu’il approuve certains hommes et en désapprouve d’autres, qui a sujet de se réjouir? Qui prend honte? À ceux qui sont haïs et exclus à cause de leur profond respect pour son nom, Jéhovah dit: “Il devra aussi apparaître avec de l’allégresse chez vous, et ce sont eux qui seront confondus.” Voilà qui laissait présager un grand malheur pour ceux qui haïssaient et qui excluaient les serviteurs de Dieu. Mais ce malheur annonçait aussi celui, sans précédent, qui va bientôt frapper tous ceux qui haïssent et qui excluent les Témoins de Jéhovah en ce “temps de la fin”. (Daniel 12:4.) Ésaïe fait allusion à cet événement lorsqu’il dit: “Il y a un bruit de tapage venant de la ville, un bruit venant du temple! C’est le bruit de Jéhovah qui paie à ses ennemis ce qui est mérité.” — Ésaïe 66:6.
6. Quelle est la ville d’où devait monter un “bruit de tapage”? Qu’est-ce qui serait à l’origine de ce bruit?
6 La ville d’où monte un “bruit de tapage” est bien sûr Jérusalem, puisque c’est là que s’élevait le temple destiné au culte de Jéhovah. Ce passage veut donc dire que Jéhovah vient dans son temple pour procéder à une inspection et qu’il découvre qu’on lui rend dans cet édifice un culte qui ne lui plaît pas. Il s’agit d’un culte purement extérieur, formaliste, hypocrite, qui ne fait que jeter l’opprobre sur son saint nom. Le signe de la désapprobation de Jéhovah serait un “tapage” causé par l’invasion des conquérants babyloniens que Jéhovah utiliserait comme instruments pour payer à ses ennemis — les adorateurs hypocrites qui souillaient son temple — “ce qui est mérité”. Ces gens étaient les ennemis de Jéhovah parce qu’ils haïssaient ceux qui ‘tremblaient à sa parole’ et qu’ils les excluaient ‘à cause de son nom’. — Ésaïe 66:2, 5.
7. Qu’est-il arrivé à Jérémie lorsque la prophétie d’Ésaïe s’est accomplie? Qui a pu se rendre compte que la parole de Jéhovah était véridique?
7 Au siècle suivant, du vivant des prophètes Jérémie, Ézéchiel et Daniel, Jéhovah se servit donc des armées babyloniennes pour ‘payer ce qui est mérité’ aux Israélites qui violaient son alliance. Quel “tapage” on entendit dans Jérusalem en 607 avant notre ère, quand toute la ville fut rasée, y compris le temple somptueux construit par le sage roi Salomon! Les Juifs qui survécurent furent déportés à Babylone. Quelques-uns restèrent dans le pays, mais ils s’enfuirent finalement en Égypte, emmenant avec eux le prophète Jérémie. C’est alors que se réalisa ce qu’avait annoncé ce prophète: la désolation totale du pays. Le territoire qui avait été jusque-là occupé par une nation cessa d’être la terre d’une nation en vie et soumise au Roi céleste, Jéhovah Dieu. Les Juifs fidèles qui ‘tremblaient à la parole de Dieu’ purent constater que cette parole était véridique.
8, 9. a) À quoi correspond la Jérusalem antitypique? b) D’après la prophétie de Jésus, que va-t-il lui arriver? Pourquoi?
8 Des événements encore plus bouleversants que ceux de l’an 607 avant notre ère attendent ceux qui haïssent et qui rejettent les Témoins de Jéhovah, lesquels tremblent à la Parole de Dieu. Tous les événements tragiques qui survinrent du temps de Jérémie, d’Ézéchiel et de Daniel ‘arrivaient comme exemples [ou comme types], et ils ont été écrits pour nous servir d’avertissement, à nous sur qui sont venues les fins des systèmes de choses’. (I Corinthiens 10:11.) On entendra alors un “bruit de tapage venant de la ville”, de la Jérusalem antitypique condamnée par Dieu, à savoir la chrétienté. Cette dernière prétend, comme l’Israël du passé, être dans des relations d’alliance avec Dieu, dans la “nouvelle alliance” dont Jésus Christ est le Médiateur (Hébreux 8:7-9). Mais la conduite de la chrétienté ne correspond pas aux relations d’alliance qu’elle prétend entretenir avec Dieu. Comme cela fut préfiguré par la catastrophe qui s’abattit sur l’ancienne Jérusalem, elle devra affronter une “grande tribulation” que Jésus a annoncée en ces termes:
9 “Il y aura alors une grande tribulation, telle qu’il n’en est pas survenue depuis le commencement du monde jusqu’à présent, non, et qu’il n’en surviendra plus. Oui, si ces jours-là n’étaient écourtés, nulle chair ne serait sauvée; mais à cause des élus ces jours-là seront écourtés.” — Matthieu 24:21, 22; Marc 13:19, 20.
10. Outre la chrétienté, qui la tribulation va-t-elle encore frapper? Quelles personnes constitueront la “chair” qui doit survivre?
10 Cette grande tribulation sans précédent est imminente. Elle sera provoquée par Jéhovah, le Dieu des “élus”. Elle n’engloutira pas seulement la chrétienté, la Jérusalem antitypique, mais aussi ce que la chrétienté a fréquenté étroitement, c’est-à-dire le système de choses tout entier (Jacques 4:4). Les chrétiens voués à Dieu et baptisés qui tremblent à la Parole de Jéhovah constitueront la “chair” qui survivra.
Une naissance inévitable et subite
11. a) Quelle période doit précéder la naissance d’un être humain? Devait-il se passer la même chose dans le cas de la Jérusalem rebâtie? b) Qui ordonna qu’une autre Jérusalem soit rebâtie sur l’emplacement de l’ancienne ville? c) Ésaïe avait-il précisé combien de temps Jérusalem resterait une solitude désolée?
11 Revenons maintenant à la passionnante prophétie d’Ésaïe. Pour réconforter les serviteurs de Dieu face aux sombres perspectives qu’il vient de leur présenter sous l’inspiration de Dieu, le prophète annonce un événement joyeux. La naissance d’un enfant légitime est quelque chose que tous les conjoints légalement mariés attendent avec impatience et dans lequel ils placent les plus grandes espérances. Lorsqu’il s’agit de créatures humaines, la naissance ne peut avoir lieu qu’au terme du temps que Dieu a fixé pour le plein développement de l’enfant attendu. Mais le Grand Auteur de ce phénomène annonça justement une mise au monde inhabituelle qui aurait lieu selon sa volonté. Son prophète Ésaïe avait annoncé la destruction de la Jérusalem profanée, ce qui signifiait que la ville originelle construite sur le mont Sion allait cesser d’exister. Cependant, une autre ville devait s’élever sur ce même mont Sion par ordre du conquérant perse Cyrus le Grand, celui qui serait serviteur de Jéhovah pour renverser l’Empire babylonien (Ésaïe 44:28; 45:1). Ésaïe ne précisa pas combien de temps Jérusalem demeurerait inexistante et privée d’ “enfants” ou de citoyens. Il n’annonça pas non plus combien de temps le mont Sion et tout le pays environnant resterait une solitude désolée.
12. De quelle façon un nouveau pays allait-il apparaître sur la carte du monde antique? À qui ce pays servirait-il de terre natale?
12 Aux jours de Cyrus le Grand, une autre Jérusalem devait s’élever et devenir la mère de nombreux “fils”, c’est-à-dire de citoyens et de sujets qui vivraient dans le domaine qui lui était assigné. Fallait-il en conclure qu’un “pays” allait apparaître sur la carte du monde antique pour servir de terre natale à des hommes qui auparavant n’étaient pas une “nation”? La réponse prophétique de Jéhovah Dieu était oui.
13, 14. a) Lorsque vint l’année jubilaire qui suivit la déportation, pouvait-on espérer un retour des Juifs dans leur pays? b) Jérusalem devait-elle donner naissance à des “fils” grâce à des efforts surhumains de la part des Juifs déportés? Qu’annonçait à ce sujet Ésaïe 66:7, 8?
13 La question qui se posait maintenant était donc de savoir quand et comment la chose allait se faire. Par son prophète Jérémie, Jéhovah annonça que le pays de l’ancienne “nation” resterait désolé pendant soixante-dix ans, soit pendant une période vingt ans plus longue que le cycle jubilaire de cinquante ans. Quand vint l’année jubilaire de 573 avant notre ère, aucun jubilé ne fut célébré dans l’ancien pays de Juda, et aucune Jérusalem, aucune Sion, ne vint à l’existence pour produire des “fils”, des “enfants”, c’est-à-dire des citoyens. C’est seulement en l’année 537 avant notre ère que des Juifs déportés revinrent dans leur ancien pays. Les Juifs qui étaient captifs à Babylone n’eurent pas besoin de faire pour cela des efforts surhumains. Ce fut Dieu qui intervint, conformément à sa promesse prophétique. Aussi improbable que cela pût paraître, une “nation” postexilique allait venir à l’existence dans un pays que Jéhovah Dieu lui avait réservé. Jéhovah laissa entrevoir un tel événement lorsque, dirigeant ses regards au delà du désastre national de l’an 607, il fit écrire à Ésaïe:
14 “Avant de ressentir les affres, elle [c’est-à-dire une autre Jérusalem] a enfanté. Avant que les douleurs lui soient venues, elle a accouché d’un enfant mâle. Qui a entendu parler d’une chose pareille? Qui a vu des choses pareilles? Un pays sera-t-il mis au monde dans les affres de l’enfantement en un seul jour? Ou bien une nation naîtra-t-elle en une seule fois? Car Sion a ressenti les affres et a aussi enfanté ses fils.” — Ésaïe 66:7, 8.
15. Comparez la naissance décrite en Ésaïe 66:7, 8 à celle décrite en Révélation 12:1-17.
15 Cette naissance extraordinaire est exactement l’inverse de celle décrite dans le dernier livre de la Sainte Bible. En effet, nous lisons en Révélation 12:1-17: “Et on a vu un grand signe dans le ciel: une femme revêtue du soleil, et la lune était sous ses pieds, et sur sa tête il y avait une couronne de douze étoiles, et elle était enceinte. Et elle crie dans ses douleurs et dans ses angoisses pour enfanter. Et on a vu un autre signe dans le ciel: et voici, un grand dragon couleur de feu, avec sept têtes et dix cornes et, sur ses têtes, sept diadèmes; et sa queue traîne le tiers des étoiles du ciel, et il les a projetées sur la terre. Et le dragon se tenait devant la femme qui était sur le point d’enfanter, afin de dévorer son enfant quand elle enfanterait. Et elle a enfanté un fils, un mâle, qui doit faire paître toutes les nations avec une baguette de fer. Et son enfant a été emporté auprès de Dieu et de son trône. (...) Et le dragon s’est courroucé contre la femme et s’en est allé faire la guerre au reste de sa postérité, ceux qui observent les commandements de Dieu et possèdent l’œuvre consistant à rendre témoignage à Jésus.”
16. Que représentent la femme vue en “signe” et son “fils, un mâle”?
16 Étant donné qu’aucune femme terrestre n’a la lune sous les pieds ni une couronne de douze étoiles sur la tête, la femme vue en “signe” doit être symbolique. D’autre part, puisque Dieu accepte et reconnaît l’enfant qu’elle met au monde, Il doit en être le père. La femme vue en “signe” dans le ciel est donc en quelque sorte l’épouse de Dieu; dès lors, que pourrait-elle symboliser, sinon son organisation composée de créatures spirituelles célestes et dont Jésus Christ, son Fils unique, est le membre principal? L’enfant, un “mâle”, est également symbolique. Il représente le Royaume de Dieu, ce qu’indique d’ailleurs le fait qu’il est emporté auprès de Dieu et de son trône. Mais pour que ce Royaume ne reste pas quelque chose de purement abstrait ou théorique, il faut qu’un personnage vivant en soit le roi. Ce personnage est celui avec qui Jéhovah Dieu a fait une alliance pour le Royaume.
17. Comment le Fils unique de Dieu a-t-il acquis le droit légitime de régner à côté de son Père?
17 Oui, le personnage en question est le Fils unique de Dieu, Jésus Christ, qui, par sa naissance miraculeuse en tant qu’humain à Bethléhem et dans la lignée de David, roi d’Israël, est devenu l’héritier naturel du Royaume (Ésaïe 9:6, 7; Lc 22:29, 30; Matthieu 1:17-25). Le récit biblique a donc raison de préciser que l’enfant de la “femme” céleste était un “mâle”, car la fonction royale était réservée à un descendant mâle de la lignée royale de David.
18. Quelle différence observe-t-on entre l’enfantement décrit en Révélation 12:1-17 et celui décrit en Ésaïe 66:7, 8, différence que souligne la Bible de Jérusalem?
18 Les circonstances qui ont entouré la mise au monde du “fils, un mâle”, par la “femme” céleste, diffèrent des conditions dépeintes dans la prophétie d’Ésaïe, notamment en ce qui concerne la grossesse et les douleurs de l’enfantement. Nous avons donc des raisons majeures de conclure que l’“enfant mâle” d’Ésaïe 66:7 appartient à un autre contexte prophétique que le “fils, un mâle”, de Révélation 12:5. Dans la prophétie d’Ésaïe, l’“enfant mâle” semble correspondre à la “nation” qui voit le jour dans un certain “pays”. D’ailleurs, l’exercice de la royauté ou de la domination n’était pas le but principal du rétablissement des Israélites à Jérusalem en 537 avant notre ère. Ceux-ci ne placèrent pas de nouveau sur le trône un roi de la lignée davidique. La Judée étant devenue province perse, ils restèrent sous la domination de Cyrus, le roi qui avait publié le décret ordonnant la reconstruction du temple et le rétablissement du vrai culte à Jérusalem. Néanmoins, ce rétablissement survint de façon soudaine et inattendue. La Bible de Jérusalem rend Ésaïe 66:7, 8 de la façon suivante: “Avant d’être en travail elle a enfanté, avant que viennent les douleurs elle a accouché d’un garçon. Qui a jamais entendu rien de tel? Qui a jamais vu chose pareille? Peut-on mettre au monde un pays en un jour? Enfante-t-on une nation en une fois? À peine était-elle en travail que Sion a enfanté ses fils.”
19. a) Aux yeux de qui la naissance de la nation postexilique d’Israël fut-elle hâtée? Pourquoi? b) Pourquoi peut-on dire que ce fut une nouvelle génération qui s’installa dans le pays? En quel sens était-ce un nouveau pays?
19 Conformément à la prophétie, la naissance de la nation postexilique d’Israël fut pour ainsi dire hâtée. Elle survint en 537 avant notre ère avec une soudaineté qui surprit le monde antique. Jamais les nations païennes n’auraient pensé qu’Israël, peuple mort depuis longtemps, reviendrait à la vie sur le sol que Dieu lui avait donné. Ce fut véritablement une nouvelle Sion qui vint à l’existence, donnant naissance à une nouvelle nation. Nous nous souvenons que les Israélites furent déportés à Babylone en plusieurs fois: le récit biblique nous dit qu’il y eut dix mille déportés lors du premier départ en captivité, en 617 avant notre ère, et des centaines d’autres plus tard (II Rois 24:14; Jérémie 52:28-30). Cependant, ceux qui furent relâchés du domaine païen de Babylone en 537 avant notre ère et qui s’établirent dans le pays de leurs ancêtres comptaient parmi eux 42 360 hommes, sans parler de tous les esclaves et chanteurs professionnels. Il y avait bien sûr là un certain nombre d’hommes âgés qui avaient connu le temple bâti par Salomon à Jérusalem (Esdras 2:64, 65; 3:12). Mais c’était en grande partie une nouvelle génération qui s’installait dans le pays avec l’objectif de bâtir un nouveau temple. Une nouvelle Sion s’éleva dans un nouveau pays et devint la mère d’une nouvelle nation, de la nation postexilique qui occupait désormais la nouvelle province perse de Judée.
20. Quel parallèle moderne a-t-on observé en 1919?
20 La “naissance” des Israélites rétablis en tant que “nation” en 537 avant notre ère a-t-elle un parallèle moderne? Oui, car dans l’année qui suivit la fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918), on a vu naître aussi une “nation” spirituelle sous le règne du Grand Cyrus, le Roi intronisé Jésus Christ. Voilà comment cela s’est passé: Pendant la guerre, le siège de la Société Watch Tower, société d’édition des Étudiants internationaux de la Bible, avait dû être transféré de Brooklyn, dans l’État de New York, à Pittsburgh, en Pennsylvanie, pour être installé dans des bâtiments plus petits. Les dernières publications de cette société avaient été interdites au Canada et aux États-Unis, et le président, le secrétaire-trésorier, ainsi que six autres membres du bureau avaient été condamnés en 1918 à de longues peines de prison. L’objectif des ennemis était, comme dit Psaume 83:4: “Venez et effaçons-les pour qu’ils cessent d’être une nation, pour qu’on ne se souvienne plus du nom d’Israël.” Mais, à la stupéfaction de la chrétienté, le printemps 1919 apporta la délivrance. Cette année-là, les Étudiants internationaux de la Bible qui avaient été persécutés tinrent leur première assemblée d’après-guerre à Cedar Point, dans l’Ohio. À cette occasion, on annonça notamment aux congressistes la parution, en plus de La Tour de Garde, d’un nouveau périodique intitulé L’Âge d’Or (aujourd’hui connu sous le nom de Réveillez-vous!).
21. Qu’a-t-on vu naître cinq ans après la fin des temps des Gentils? Que devaient être ces chrétiens? En quel sens se trouvaient-ils dans un nouveau pays?
21 Ainsi donc, cinq ans après la fin des “temps des Gentils” en 1914 et après l’établissement du Royaume de Dieu gouverné par Jésus Christ, le Grand Cyrus, une nouvelle “nation”, une “nation” spirituelle, vint à l’existence. Les membres de cette nouvelle “nation” devaient être des ambassadeurs du Royaume de Dieu qui venait de naître dans les cieux et des témoins pour le nom de Dieu. Maintenant que les temps accordés aux Gentils pour piétiner son organisation visible étaient arrivés à leur terme, Jéhovah avait installé sa “nation” dans le “pays” qui lui revenait, son “pays” symbolique, son champ d’activité terrestre. — Luc 21:24.
22. Quelles questions Jéhovah a-t-il soulevées quant à sa capacité de devenir le Père d’une “nation”? En réponse, qu’a-t-il fait autrefois et à notre époque?
22 Jéhovah Dieu le Tout-Puissant était responsable de cette naissance remarquable et il était déterminé à ce que rien ne vienne y faire obstacle. Il avait dit en Ésaïe 66:9: “‘Quant à moi, est-ce que je provoquerai la brèche [la rupture de l’amnios] et je ne ferai pas enfanter?’ dit Jéhovah. ‘Ou bien, est-ce que moi je fais qu’on enfante, et est-ce que je provoque alors la fermeture [de la matrice]?’ a dit ton Dieu.” Jéhovah commença à répondre à ces questions lorsqu’il délivra son peuple de Babylone en 537 avant notre ère et qu’il fit rebâtir Jérusalem et la remplit de résidents juifs, ses enfants. Il apporta la réponse moderne, antitypique, à ses propres questions lorsqu’il rendit féconde son organisation céleste, la Jérusalem antitypique, et qu’il lui fit produire une “nation” spirituelle sur la terre. Cela se fit sous la direction du Grand Cyrus, le Roi nouvellement intronisé dans les cieux. La naissance eut lieu en l’année d’après-guerre 1919, et ce qui vint à l’existence fut un peuple, les “fils” de Sion, des humains entièrement dévoués aux intérêts du Royaume de Dieu établi et qui ont gardé une stricte neutralité vis-à-vis des gouvernements politiques du présent monde. Depuis 1914 et jusqu’à présent, le Dieu Tout-Puissant n’a permis à rien de faire obstacle à la réalisation complète de son dessein.
“Et elle a enfanté un fils, un mâle, qui doit faire paître toutes les nations avec une baguette de fer. Et son enfant a été emporté auprès de Dieu et de son trône.” — Révélation 12:5.
Maintenant que vous venez d’étudier Ésaïe 66:5-8, sauriez-vous répondre à ces quelques questions:
És 66 Verset 5: De quelle façon les vrais adorateurs se trouvent-ils haïs et exclus par leurs “frères”? Pourquoi ces derniers ont-ils sujet d’être honteux?
És 66 Verset 6: Qu’est-ce qui a causé un “bruit de tapage venant de la ville” dans le passé? À notre époque?
És 66 Verset 7: Que représente l’“enfant mâle” qu’une “femme” met au monde sans “douleur”? Cet “enfant” est-il le même que le “fils, un mâle”, mentionné en Révélation 12:5?:
És 66 Verset 8: En quel sens une “nation” et un “pays” sont-ils nés soudainement en 537 avant notre ère?
[Illustrations, page 13]
Tel un enfant, le Royaume fut mis au monde en 1914 par la “femme” de Dieu.
En 1919, l’Israël spirituel ‘naquit’ de façon soudaine dans son propre “pays”.