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JéhoïakimAuxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible
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une raison inconnue, proclama roi Joachaz, le jeune frère d’Éliakim. Environ trois mois plus tard, le pharaon Nécoh (Néco) fit Joachaz prisonnier et établit comme roi Éliakim qui était alors âgé de vingt-cinq ans. Il changea par la suite le nom de ce dernier en celui de Jéhoïakim. De plus, Nécoh frappa le royaume de Juda d’un tribut très élevé, et Jéhoïakim contraignit ses sujets à livrer l’argent et l’or pour le paiement de ce tribut en recourant à une taxation (II Rois 23:34-36; II Chron. 36:3-5). Malgré le fardeau financier qui pesait déjà sur les épaules du peuple, le roi projeta la construction d’un palais somptueux. Probablement afin d’en limiter le coût, il retint le salaire des ouvriers. En conséquence, Jéhovah prononça par l’intermédiaire de Jérémie une malédiction sur ce méchant souverain, déclarant qu’il aurait un enterrement d’âne. — Jér. 22:13-19.
Au début du règne de Jéhoïakim, Jérémie annonça que si le peuple ne se repentait pas, Jérusalem et son temple seraient détruits. Le prophète fut menacé de mort, mais Ahicam, homme éminent, le défendit et le tira du danger. Auparavant, une prophétie identique transmise par Urie avait rendu Jéhoïakim si furieux qu’il avait décidé de tuer ce dernier. Bien qu’Urie, craintif, se fût enfui en Égypte, il ne put échapper à la colère du roi. Jéhoïakim le fit ramener de ce pays et le tua par l’épée. — Jér. 26:1-24.
La quatrième année du règne de Jéhoïakim (625 av. n. è.) vit Nébucadnezzar vaincre le pharaon Néco dans une bataille pour la domination de la Syrie et de la Palestine, bataille qui eut lieu à Carkémisch, près de l’Euphrate, à environ 650 kilomètres au nord de Jérusalem (Jér. 46:1, 2). Au cours de cette même année, Jérémie commença à dicter à son secrétaire Baruch les paroles de Jéhovah dirigées contre Juda, contre Israël et contre toutes les nations. Ces messages avaient été prononcés à partir de la treizième année du règne de Josias (Jéhoïakim avait alors autour de six ans). Près d’un an plus tard, dans le neuvième mois lunaire (Kislev, novembre-décembre), on lut le rouleau contenant le message devant le roi Jéhoïakim. Dès que Jéhudi en eut lu trois ou quatre pages-colonnes, cette partie du rouleau fut lacérée et jetée dans le brasero de la maison d’hiver du roi. Jéhoïakim n’écouta pas trois de ses princes qui le suppliaient de ne pas brûler le rouleau. Il s’éleva particulièrement contre les paroles prophétiques annonçant la désolation de Juda par le roi de Babylone. Cela laisse entendre que Nébucadnezzar n’était pas déjà venu contre Jérusalem et que Jéhoïakim n’était pas encore son vassal. — Jér. 36:1-4, 21-29.
Le second livre des Rois (2R 24:1) indique que Nébucadnezzar usa de contrainte envers le roi judéen, “et ainsi Jéhoïakim devint son serviteur [ou vassal] pendant trois ans. Mais il [Jéhoïakim] se retourna et se rebella contre lui [Nébucadnezzar]”. C’est apparemment à cette troisième année de soumission à Babylone de Jéhoïakim que Daniel se réfère en Daniel 1:1. Il ne pouvait être question de la troisième de ses onze années de règne sur Juda, car à cette époque-là Jéhoïakim était le vassal, non pas de Babylone, mais de Néco, Pharaon d’Égypte. Ce n’est pas avant la quatrième année du règne de Jéhoïakim que Nébucadnezzar brisa la domination de l’Égypte sur la Syrie et la Palestine par sa victoire à Carkémisch (625 av. n. è. [après Nisan]) (Jér. 46:2). Puisque la révolte de Jéhoïakim contre Babylone le conduisit à sa chute après onze années de règne, sa sujétion de trois ans à Babylone doit avoir commencé vers la fin de sa huitième année de règne (621-620 av. n. è.).
Selon le récit de Daniel (1:1, 2), Nébucadnezzar vint contre Jérusalem, et y mit le siège, et Jéhoïakim, ainsi que certains ustensiles du temple, furent livrés au roi babylonien. Mais le récit de II Rois 24:10-15, qui décrit le siège de Jérusalem, montre que c’est Jéhoïakin, fils de Jéhoïakim, dont le règne dura seulement trois mois et dix jours, qui capitula et sortit vers les Babyloniens. Jéhoïakim mourut donc durant le siège de la ville, peut-être au début. La prophétie de Jéhovah prononcée par l’intermédiaire de Jérémie (22:18, 19; 36:30) annonçait que Jéhoïakim n’aurait pas un enterrement décent; on abandonnerait son corps hors des portes de Jérusalem, et il serait exposé à la chaleur du soleil le jour et à la gelée la nuit. De quelle façon exacte Jéhoïakim fut ‘livré dans la main de Nébucadnezzar’ (Dan. 1:2), cela n’est pas révélé. C’est peut-être dans le sens qu’il mourut au cours du siège et que son fils dut ensuite partir en captivité, si bien que la lignée de Jéhoïakim fut écartée de la royauté par la main de Nébucadnezzar. On n’a aucune confirmation de la tradition juive (rapportée par Josèphe) selon laquelle Nébucadnezzar aurait tué Jéhoïakim et ordonné que son corps fût jeté hors des murailles de Jérusalem (Histoire ancienne des Juifs, traduction d’Arnauld d’Andilly, liv. X, chap. VIII). De quelque façon que mourût Jéhoïakim, les entraves de cuivre que Nébucadnezzar avait apportées pour le lier ne furent pas utilisées à cet effet. — II Chron. 36:6.
Après le siège de Jérusalem durant la “troisième année” de Jéhoïakim (comme roi vassal), Daniel fut emmené en exil à Babylone avec d’autres Judéens, au nombre desquels figuraient les nobles et les membres de la famille royale. Étant donné qu’il n’y a aucune mention d’un exil à Babylone à une époque antérieure, il faut placer cet événement dans le court règne de Jéhoïakin, le successeur de Jéhoïakim. — II Rois 24:12-16; Jér. 52:28.
Après que se fut rendu Jéhoïakin, fils de Jéhoïakim, Nébucadnezzar éleva Sédécias, oncle de Jéhoïakin, au trône de Juda (II Chron. 36:9, 10). Ainsi s’accomplissait la prophétie de Jérémie selon laquelle Jéhoïakim n’aurait personne qui siégerait sur le trône de David (Jér. 36:30). Jéhoïakin, fils de Jéhoïakim, ne régna que trois mois et dix jours (II Chron. 36:9). On peut difficilement prendre cette courte période en considération.
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JÉHOÏAKIN
(“Jéhovah établit fermement”).
Fils du roi judéen Jéhoïakim par Néhuschta (II Rois 24:6, 8; II Chron. 36:8). Il est aussi appelé Jéconias (variante de Jéhoïakin) et Conias (contraction de Jéconias). — Esther 2:6; Jér. 28:4; 37:1.
Jéhoïakin devint roi à l’âge de dix-huit ans et il imita les mauvaises pratiques de son père, Jéhoïakim (II Rois 24:8, 9; II Chron. 36:9). Celui-ci avait été soumis au roi babylonien Nébucadnezzar, mais il s’était rebellé dans la troisième année de sa sujétion (618 av. n. è.) (II Rois 24:1). Le siège de Jérusalem s’ensuivit. L’expression “durant ce temps-là” (II Rois 24:10) ne se rapporte pas nécessairement au court règne de Jéhoïakin, mais elle peut désigner la période dans laquelle il
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