Chapitre 14
Sa chute vérifie la prophétie de Jéhovah
1. Les prophéties de la Bible parlent-elles beaucoup de la chute de Babylone, et de quoi devrions-nous nous convaincre en étudiant ces prophéties ?
QUE de changements la chute de Babylone n’entraîna-t-elle pas pour le monde et pour le peuple de Jéhovah ! Aucun autre événement mondial de l’histoire ancienne ne fut annoncé par les prophéties de la Bible avec une plus grande abondance de détails. Seul le vrai Dieu vivant, qui possède la faculté de prévoir les choses longtemps à l’avance, pouvait annoncer avec une telle exactitude cet événement d’une portée mondiale. L’accomplissement de ses prophéties est confirmé non seulement dans la Bible, mais encore par l’histoire profane. Jéhovah est donc bien ce qu’il se dit être lui-même, c’est-à-dire le seul Dieu véritable parmi tous ceux qui sont appelés dieux. Jéhovah a fait consigner par écrit ses prophéties, en y attachant son nom. Ainsi nous sommes à même de les lire et de les confronter avec les faits de l’Histoire, afin de nous convaincre que ce Dieu, Jéhovah, est vrai et infaillible.
2. À quelle date Jérémie écrivit-il les chapitres 50 et 51 de sa prophétie inspirée sur la chute de Babylone, et pourquoi cette prophétie est-elle si remarquable ?
2 La quatrième année de Sédécias, roi de Jérusalem, soit en 614 avant notre ère, Jéhovah inspira le prêtre Jérémie et lui fit écrire une prophétie remarquable sur la chute de Babylone, la Troisième Puissance mondiale (Jérémie 51:59, 60). Nous nous rendrons mieux compte combien cette prophétie est extraordinaire lorsque nous saurons qu’elle fut donnée soixante-quinze ans avant l’événement, qui survint en 539. Il ne s’agit pas d’une prédiction humaine, mais de “la parole que Jéhovah adressa à Babylone”, et dans cette prophétie il explique pourquoi il provoqua la chute de la capitale des Chaldéens. Ainsi nous lisons dans Jérémie 50:1 (AC) : “La parole que Jéhovah adressa à Babylone, au pays des Chaldéens, par Jérémie le prophète.”
3, 4. a) Quel effet la chute de Babylone produira-t-elle sur les autres nations ? b) Quel effet sa chute eut-elle sur les dieux de Babylone ?
3 Jéhovah prédit que la chute de cette capitale d’un empire mondial aura des répercussions internationales et frappera les nations de stupeur. Il ordonne :
4 “Annoncez-le parmi les nations, faites-le savoir et levez l’étendard, faites-le savoir, ne le cachez pas, dites : Babel a été prise, Bêl a été confondu, Merodach a été effrayé, ses idoles ont été confondues, ses ordures ont été effrayées !” — Jérémie 50:2, Dh.
5. Grâce à la chute de Babylone, quelle prophétie importante va pouvoir se réaliser à l’heure prévue, et comment Bel a-t-il été confondu ?
5 Que la plus grande publicité soit donnée à la chute de Babylone ! Qu’aucune censure ne vienne entraver la propagation de cette nouvelle ! Babylone a été prise, malgré ses multiples murailles et son système de défense. Cet événement est arrivé juste au bon moment pour permettre à la prophétie de Jéhovah relative aux soixante-dix années de désolation du pays de Juda et de Jérusalem de s’accomplir à l’heure prévue, comme une heureuse conséquence de la chute de Babylone. Cette dernière, qui avait emmené en captivité le peuple de Jéhovah, a maintenant été prise elle-même par les Mèdes, les Perses et leurs alliés. Les dieux des Babyloniens, qui s’étaient moqués du Dieu du peuple de Jéhovah lors de la chute de Jérusalem, méritent à présent qu’on les tourne en ridicule à leur tour. Babylone est prise ! Quelle honte pour Bel, son dieu protecteur ! Il s’est montré impuissant ! En fait, il s’est révélé être un faux dieu. Jamais plus il ne méritera d’être adoré pour avoir sauvé sa ville de la captivité ou, plus tard, pour l’avoir fait rebâtir après sa destruction définitive, à la différence de Jéhovah, qui va faire reconstruire sa ville, Jérusalem. À l’origine, le dieu Bel était le puissant chasseur Nimrod, qui fonda l’antique Babylone. Mais, tout déifié qu’il est, jamais le défunt Nimrod ne pourra rebâtir sa ville et élever de nouveau la tour de Babel.
6. Qui était le dieu babylonien Mérodac, et de qui était-il un symbole ?
6 À cause de la prise de Babylone, Mérodac “a été effrayé”. Le nom Mérodac est la forme hébraïque de Mardouk, la principale divinité de Babylone à l’époque de Nébucadnetsar et de sa dynastie. Selon la théologie babylonienne, Mérodac aurait fondé cette capitale, ainsi qu’Érec et Niffar (ou Calné), et leurs temples célèbres. Mérodac ou Mardouk ne serait donc qu’un symbole de plus désignant Nimrod, et si son nom signifie “chef rebelle”, comme le prétend plus d’une autorité en la matière, il convient parfaitement à Nimrod divinisé. En effet, Nimrod se rebella contre Jéhovah, le Dieu de son arrière-grand-père Noé.
7. Quel événement consacra Mérodac divinité principale de Babylone, et pourquoi avait-il maintenant des raisons d’être effrayé ?
7 Lorsque Babylone devint la capitale de la Chaldée, son dieu Mérodac (Mardouk) fut élevé au rang de chef du panthéon babylonien. D’une part sa ville était désormais la capitale du pays, d’autre part Babylone était le centre de son culte et se trouvait à l’emplacement de la tour de Babel, le célèbre monument de l’ancien monde. Les adorateurs de Mérodac avaient terrorisé le monde jusqu’en 539, mais à présent Mérodac lui-même avait des raisons d’être effrayé. Il était incapable de se montrer un dieu courageux, apte à préserver la dignité de la Troisième Puissance mondiale. Il n’était, en fin de compte, qu’un faux dieu.
8. Par quoi les dieux de Babylone étaient-ils représentés ? Comment étaient-ils confondus, et pourquoi leurs idoles n’étaient-elles que des ordures ?
8 À Babylone, Bel ou Mérodac et tous les autres dieux étaient représentés par des images inanimées, sans vie, faites de main d’homme, que l’on avait coutume de porter chaque année en cortège le long de la Voie processionnelle. Lorsque la capitale fut prise par les adorateurs de Zoroastre et d’autres dieux, le sort des divinités babyloniennes devint incertain, et leurs adorateurs risquaient d’être persécutés. Ces dieux avaient trahi la Troisième Puissance mondiale et perdu leur prestige. Ils étaient, figurément parlant, confondus et effrayés. Bien qu’ornées d’or, d’argent et de pierres précieuses, leurs idoles n’étaient que des ordures, aussi sales que la fiente, en comparaison du culte pur du vrai Dieu Jéhovah.
9. De quelle direction les conquérants de Babylone devaient-ils venir, et quel objectif poursuivraient-ils ?
9 Les dieux de Babylone furent incapables d’arrêter la marche et de déjouer la stratégie des conquérants que Jéhovah Dieu envoya du nord contre elle. “Car du septentrion un peuple est monté contre elle ; il fera de son pays une solitude, personne n’y habitera plus ; hommes et bêtes ont pris la fuite, tout s’en est allé.” — Jérémie 50:3, AC.
10. Comment s’accomplit la prophétie qui déclara que les conquérants viendraient du nord ?
10 La plupart des assaillants marchant sous les ordres de Cyrus le Perse étaient des Mèdes, et aux jours de Jérémie et de l’hégémonie babylonienne, la Médie se trouvait au nord. Au temps de Nébucadnetsar, roi de Babylone, le royaume des Mèdes connut sa plus grande expansion territoriale, s’étendant des environs du golfe Persique (l’Élam excepté) vers le nord jusqu’à la mer Noire. À l’ouest, il était limitrophe de l’Empire lydien, à l’est il touchait au désert et au sud il confinait à l’Empire babylonien.
11. Que déclare le Psaume 75 à propos du nord, et que détermina la prise de Babylone par des assaillants venus de cette direction ?
11 Un certain nombre d’années après le règne du roi Nébucadnetsar, le royaume de Médie fut conquis par le roi perse Cyrus le Grand, et les guerriers mèdes acceptèrent de combattre sous les ordres de Cyrus. Selon le Psaume 75 (v. 7-10, AC 75:6-9, NW), le nord, d’où arrivèrent les vainqueurs de Babylone, est la direction d’où vient l’exécution du jugement de Jéhovah sur ses ennemis, quand il leur fait boire la coupe du vin bouillonnant de sa colère. La prise et l’assujettissement de Babylone par les Mèdes et les Perses venus du nord déterminèrent le déclin de cette ville puissante, et elle finit par devenir une solitude, un désert évité par les hommes et les animaux domestiques. Aucun adorateur de Bel ou Mérodac n’y demeura plus.
LE RETOUR À SION EST ANNONCÉ
12, 13. Lors de la chute de Babylone, y avait-il là des déportés, et à ce sujet, que déclare la prophétie de Jérémie ?
12 Qu’allait devenir le peuple de Jéhovah en exil à Babylone, à présent que cette dernière était tombée ? N’oublions pas qu’en Babylonie il y avait des déportés juifs venus des dix tribus du royaume d’Israël et des deux tribus du royaume de Juda. Qu’adviendrait-il de ces exilés après la chute de Babylone ? La prophétie de Jérémie répond :
13 “En ces jours-là et en ce temps-là, dit Jéhovah, les enfants d’Israël reviendront, et avec eux les enfants de Juda ; ils marcheront en pleurant et chercheront Jéhovah, leur Dieu. Ils s’informeront du chemin de Sion ; leur face est tournée vers elle. ‘Venez et attachez-vous à Jéhovah par une alliance éternelle [NW : d’indéfinie durée], qui ne soit jamais oubliée.”’ — Jérémie 50:4, 5, AC.
14. Après la chute de Babylone, quelle prière les Juifs fidèles adressèrent-ils à Dieu, et de quelle mesure gouvernementale purent-ils profiter ?
14 Aussitôt après la chute de Babylone et le commencement du règne de Darius le Mède, le prophète Daniel, qui étudiait assidûment la chronologie biblique, se tourna vers Jéhovah Dieu dans une prière fervente lui demandant de délivrer son peuple de l’opprobre de son exil loin de la ville dévastée de Jérusalem (Daniel 9:1-19). L’exemple de ce prophète fut suivi par des milliers d’autres Juifs exilés des royaumes d’Israël et de Juda. Ils adressaient des prières à Jéhovah et ils espéraient en lui avant même que Cyrus le Perse ne publiât son édit au cours de la première année de son règne, édit les autorisant à retourner dans leur pays afin de rebâtir le temple de leur Dieu sur son ancien emplacement à Jérusalem ou Sion. Des Juifs de toutes les douze tribus s’approchaient de Jéhovah par la prière. La prophétie divine avait annoncé la réunification des douze tribus dans le culte de leur Dieu. Lorsque, peu de temps après, soit en 537 avant notre ère, Cyrus publia son édit, des dizaines de milliers de Juifs acceptèrent d’en profiter et se préparèrent à quitter Babylone et à rentrer au pays de Sion, alors dans sa soixante-dixième année de désolation.
15. Pourquoi les Juifs marcheraient-ils en pleurant ? Par quelle alliance s’attacheraient-ils à Jéhovah, et comment ?
15 Sur la route du retour, ces Juifs auraient besoin de s’informer du chemin de Sion. Ces milliers de déportés réunifiés marcheraient en pleurant, versant des larmes de joie et de gratitude parce que Jéhovah, dans sa miséricorde, les aurait pardonnés et aurait accompli sur eux ses prophéties. Pendant le long trajet jusqu’à Sion, ils fixeraient leur cœur et leurs pensées sur Dieu, et non sur des considérations politiques. Avant la destruction de leur ville sainte en 607, ils avaient constamment violé l’alliance (ou contrat solennel) que Jéhovah avait conclue avec leur nation. Ils avaient délibérément oublié cette alliance. Désormais, ils la reconnaîtraient de nouveau, ayant pris la ferme décision de ne jamais l’oublier. Elle resterait en vigueur et leur procurerait des bienfaits comme une alliance “d’une durée indéfinie”. Cette détermination de leur part devait cependant être concrétisée par la reconstruction du temple de Jéhovah. Au lieu de vouloir rétablir le royaume de la maison de David, leur désir ardent serait de restaurer le culte de Jéhovah à Jérusalem ou Sion. Là ils pourraient de nouveau chanter avec joie les “cantiques de Sion”, chose qu’ils n’avaient aucune envie de faire pendant leur exil à Babylone. — Psaume 137:3.
16. Selon Jérémie 50:6, 7, quelle était la condition des Juifs pendant leur exil à Babylone ?
16 Dans la prophétie qu’il prononça par la bouche de Jérémie, Jéhovah décrivit la condition des Juifs exilés à Babylone, et il leur rappela qu’ils en portaient la responsabilité. Voici ce qu’il déclara : “Mon peuple était devenu un troupeau de brebis qui se perdaient ; leurs bergers les égaraient sur des montagnes perfides ; elles allaient de montagne en colline, oubliant leur bercail. Tous ceux qui les trouvaient les dévoraient, et leurs ennemis disaient : Nous ne sommes pas coupables, puisqu’ils ont péché contre Jéhovah, la demeure de justice, contre Jéhovah, l’espérance de leurs pères.” — Jérémie 50:6, 7, AC.
17. Quels bergers les avaient égarés, et pourquoi leurs ennemis n’éprouvaient-ils aucun sentiment de culpabilité en les dévorant ?
17 Les Israélites avaient suivi leurs rois et leurs prêtres, mais ces bergers les avaient égarés. Ils étaient devenus comme des brebis qui se perdaient sur les collines et les montagnes. Ils avaient oublié leur bercail auprès de Jéhovah et de son culte pur. Leurs bergers ne les avaient pas aidés à trouver le chemin du retour. Quant à leurs ennemis, ils avaient trouvé les Juifs errants et désunis, aussi se mirent-ils à les dévorer, tout comme les loups, les ours et les lions dévorent les moutons. Ces dévorateurs bestiaux n’éprouvaient aucun sentiment de culpabilité en les tuant ou en les exploitant. Ils savaient que les Israélites avaient péché contre leur Dieu Jéhovah, et ils se croyaient des instruments de punition utilisés par Jéhovah pour châtier son peuple. Quelle bonne occasion de manifester leur haine envers les Israélites ! Aussi ces ennemis pensaient-ils qu’ils ne seraient pas punis pour avoir agi ainsi et péché contre Jéhovah, même si celui-ci était la demeure de justice et l’espérance des pères ou ancêtres des Israélites. Cependant, Jéhovah tint ces ennemis pour coupables quand ils dévorèrent son peuple assimilé à des brebis. C’est pourquoi il provoqua la chute de Babylone.
“FUYEZ HORS DE BABYLONE”
18. Quel ordre Jéhovah donne-t-il aux exilés, et à cet effet, quelle action entreprend-il contre Babylone ?
18 Jéhovah approuve tous ceux qui sortent de Babylone et qui reviennent à Sion. En effet, longtemps à l’avance, il donna cet ordre : “Fuyez hors de Babylone ; mettez-vous, comme des boucs, à la tête du troupeau. Car je vais susciter et faire marcher contre Babel une réunion de grands peuples venant du pays du septentrion ; ils se rangeront en bataille contre elle, et de ce côté-là elle sera prise ; leurs flèches sont celles d’un guerrier habile, qui ne revient pas à vide. Et la Chaldée sera mise au pillage, tous ceux qui la pilleront se rassasieront, dit Jéhovah.” — Jérémie 50:8-10, AC.
19. Quand la fuite hors de Babylone sera-t-elle autorisée ?
19 Le peuple de Jéhovah doit s’enfuir de Babylone, mais il va de soi qu’il doit attendre qu’elle tombe, en 539. Comment pourra-t-il fuir avant la chute de cette ville ? Comment pourra-t-il retourner habiter le pays de Juda et Jérusalem tant que subsiste le décret de Jéhovah ordonnant que le pays demeure désolé pendant soixante-dix années, soit pendant deux ans encore après la chute de Babylone ? Mais dès que Babylone sera tombée et que le conquérant Cyrus le Grand aura publié son édit accordant aux Juifs la liberté pour rebâtir le temple de Jéhovah, alors ils devront se dépêcher, si bien que leur départ de Babylone ressemblera à une fuite hors de la ville déchue.
20. Comment les Israélites s’efforceront-ils d’être “comme des boucs, à la tête du troupeau”, et après la chute de Babylone, comment montreront-ils qu’ils croient à la prophétie de Jéhovah ?
20 Ils s’efforceront d’être les premiers à sortir du pays de Chaldée, de se mettre à la tête du troupeau, comme des boucs qui, dès qu’on ouvre la porte de l’enclos, se pressent pour sortir les premiers et devancer le troupeau. Pour autant que nous le sachions, de tous les peuples retenus captifs en Babylonie, les Israélites furent les premiers à être libérés par Cyrus. La chute de Babylone soixante-huit années après la destruction de Jérusalem prouvait que la prophétie de Jéhovah sur les soixante-dix années de la désolation de Juda et de Jérusalem était exacte et que la délivrance était proche. Aussi, dans l’intervalle entre la chute de Babylone et l’édit de Cyrus, les Israélites pouvaient réfléchir et prier pour leur libération, tout en se préparant en vue d’un prompt départ.
21. Qui Jéhovah va-t-il envoyer contre Babylone, et pourquoi les Juifs n’ont-ils aucune raison de douter de leur délivrance ?
21 Les Juifs n’ont aucune raison de douter de leur délivrance de la captivité babylonienne, car Jéhovah des armées a décidé d’envoyer du septentrion une armée composée de troupes représentant plusieurs grandes nations, unies dans le même but : encercler Babylone et la prendre. Les flèches de ces archers célèbres priveront l’organisation mère, Babylone, de ses enfants, de ses habitants. Les flèches perses, tirées d’arcs métalliques longs de près d’un mètre, pourront couvrir une distance considérable et atteindre leur but. Ces guerriers habiles ne reviendront pas à vide. La Chaldée sera mise au pillage par ces conquérants venus du nord. Ils la dépouilleront de ce qu’elle a pris en pillant d’autres nations. Il y aura assez de butin pour rassasier les vainqueurs (Isaïe 45:3, AC). Jéhovah a décrété qu’il en sera ainsi.
22. Comment les Babyloniens ont-ils mal agi à l’égard de Jéhovah ? Aussi, quelle prophétie Jérémie prononce-t-il sur Babylone ?
22 Les Babyloniens ont surtout pillé l’héritage terrestre de Jéhovah, son peuple élu représenté par le royaume de Juda (II Rois 20:14-18). S’adressant à ces pillards babyloniens, Jéhovah déclare : “Oui, réjouissez-vous ; oui, livrez-vous à l’allégresse, pillards de mon héritage ; oui, bondissez comme une génisse dans la prairie, hennissez comme des étalons ! Votre mère est couverte de confusion ; celle qui vous a enfantés rougit de honte ; elle est la dernière des nations, un désert, une steppe, une terre aride. À cause de la colère de Jéhovah, elle ne sera plus habitée, ce ne sera plus qu’une solitude ; quiconque passera près de Babel s’étonnera et sifflera à la vue de ses plaies.” — Jérémie 50:11-13, AC.
23. Quelle attitude mauvaise les Babyloniens ont-ils manifestée quand Jéhovah s’est servi d’eux comme agents d’exécution ?
23 Les Babyloniens n’ont eu aucun respect pour le Dieu de Sion. Ils n’ont été nullement affligés de devoir accomplir une œuvre d’exécution violente sur le royaume de Juda devenu une nation infidèle. Ils se sont réjouis d’humilier Juda et de détruire sa capitale Jérusalem, de dépouiller et de brûler le temple de Jéhovah, et ensuite d’en emporter les vases précieux pour les déposer dans le temple du faux dieu de Babylone, Mérodac (Mardouk). Peu leur importait que ce fût l’“héritage” de Jéhovah, son peuple élu, qu’ils pillaient. Ils ont bondi comme une génisse dans la prairie et henni comme des étalons puissants. Ce n’était pas là une attitude convenable pour des hommes qui devaient agir en qualité d’agents d’exécution employés par Jéhovah pour châtier son peuple.
24. Comment la mère des Babyloniens connaîtra-t-elle la honte et la déception ?
24 Babylone était leur mère. Étant ses citoyens ou habitants, ils étaient ses enfants. Elle les avait enfantés. À présent, celle qui a couvert de honte Jérusalem ou Sion connaîtra à son tour la honte bien méritée en étant renversée de sa position de maîtresse du monde. La prise de Babylone réduira son importance dans le monde. Ses espoirs orgueilleux pour ses “enfants” seront ruinés.
25. a) Quand la colère de Jéhovah contre Babylone sera-t-elle complètement apaisée ? b) Pourquoi est-il certain que la chute de Babylone dans l’obscurité ne sera pas un simple accident de l’Histoire ?
25 Cependant, la prise et l’occupation de Babylone par des conquérants étrangers ne sera pas la fin du jugement exécuté sur elle par la main de Jéhovah. La colère de Jéhovah à cause de tout ce qu’elle a fait à son héritage ne sera pas apaisée avant qu’elle ne soit entièrement dévastée et qu’elle ne devienne “la dernière des nations”, un désert, une steppe, une terre aride. Les plaies que Jéhovah lui enverra la réduiront en un amas de ruines et elle sera un sujet d’étonnement pour les hommes qui connaissent son histoire glorieuse. En passant près de ses ruines, ils siffleront pour se donner du courage, comme s’ils se trouvaient dans un lieu hanté. La chute sensationnelle de Babylone dans l’obscurité ne sera pas, néanmoins, un simple accident de l’histoire humaine. Elle se produira “à cause de la colère de Jéhovah”. Dieu sera pour quelque chose dans la chute et l’anéantissement de Babylone, parce qu’elle l’a outragé, lui et son peuple.
ATTAQUEZ !
26. Selon Jérémie 50:14-16, quel ordre prophétique Jéhovah donne-t-il aux Mèdes, aux Perses et à leurs alliés ?
26 Comme s’il était leur commandant en chef, Jéhovah des armées donne cet ordre prophétique aux Mèdes, aux Perses et à leurs alliés, qu’il va employer comme ses forces d’exécution contre la Troisième Puissance mondiale : “Rangez-vous en bataille autour de Babel, vous tous, archers ! Tirez contre elle, n’épargnez pas les flèches, car elle a péché contre Jéhovah. Poussez de tous côtés contre elle un cri de guerre ; elle tend les mains ; ses tours s’écroulent, ses murs sont renversés, car c’est la vengeance de Jéhovah ! Vengez-vous sur elle ; faites-lui comme elle a fait ! Exterminez de Babel celui qui sème et celui qui manie la faucille au jour de la moisson. Devant le glaive destructeur, que chacun se tourne vers son peuple, que chacun fuie vers son pays.” — Jérémie 50:14-16, AC.
27. Bien que n’ayant pas de relation d’alliance avec Jéhovah, comment Babylone a-t-elle péché gravement contre lui ?
27 Certes, Jéhovah n’a jamais été le Dieu de Babylone ni ne s’est lié à elle par une alliance (ou contrat solennel) ; il n’empêche qu’elle a gravement péché contre lui. En détruisant le royaume de Juda et en pillant sa nation, Babylone a péché contre le Dieu dont la nation juive porte le nom. Babylone a été la première à anéantir le temple de Jéhovah à Jérusalem. Puis elle a profané les vases sacrés du temple dans la maison de son dieu païen et au dernier festin du roi Belschatsar (Daniel 1:1, 2 ; 5:1-4, 22, 23). Elle mérite donc d’être détruite par Celui contre qui elle a péché.
28. Comment les termes employés dans Jérémie 50:14 indiquent-ils que les armées d’exécution seront composées d’archers habiles, et de quelles armées s’agit-il ?
28 Jéhovah Dieu est, par conséquent, en droit de se venger et d’envoyer contre Babylone ses instruments d’exécution militaires. Les termes de son ordre de l’assiéger et de l’attaquer prouvent que ses armées d’exécution se composeront surtout d’archers habiles, comme les Mèdes et les Perses.
29. Comment Babylone sera-t-elle obligée de tendre les mains, et comment s’accomplira la prophétie relative à la destruction de ses murs ?
29 Toute résistance de la part des Babyloniens derrière les hautes murailles et les portes massives de la ville sera inutile. Babylone sera obligée de tendre les mains, de céder son pouvoir, de capituler devant les envahisseurs qui l’auront surprise. Lorsqu’elle sera prise, ce sera comme si ses tours s’étaient écroulées et que ses murs étaient renversés. Les archers agresseurs pénétreront jusqu’au cœur même de la ville en empruntant le lit de l’Euphrate. Son fleuve protecteur la trahira, réduisant ainsi à néant la puissance défensive de ses immenses murailles. Babylone sera prise sans qu’un combat soit livré à ses portes. Après sa chute, Cyrus réduira l’importance de ses fortifications, afin de l’affaiblir, tout en conservant la ville comme une résidence royale. Plus tard, selon l’historien grec Hérodote (III, 159), le Perse Darius, fils d’Hystaspe, devra reprendre Babylone pour se débarrasser de l’usurpateur faussement appelé Smerdis. “S’étant rendu maître du lieu, [il] démolit la muraille et arracha toutes les portes.” Les murs de briques construits par la suite subiront l’usure du temps et les vicissitudes des événements mondiaux. Ainsi, les ruines de Babylone finiront par être ensevelies.
30. Que deviendra le sol productif de Babylone, et que feront ceux qui soutiennent cette dernière comme Troisième Puissance mondiale ?
30 Babylone se trouve dans une vallée très fertile, arrosée par des fleuves et par de nombreux canaux. Mais ses cultivateurs seront exterminés, et son sol productif deviendra un désert. Quand les Mèdes et les Perses se vengeront d’elle, ils ne pécheront pas contre Jéhovah, puisqu’ils exécuteront la vengeance divine sur cette ville pécheresse. Comme elle a fait aux autres nations, ainsi lui feront ses conquérants, lui rendant, en quelque sorte, ce qui lui revient de droit. Que le glaive destructeur de la guerre lui soit appliqué sans pitié, pour que ses alliés et ceux qui la soutiennent comme Troisième Puissance mondiale l’abandonnent au châtiment qu’elle mérite. Quant à ces alliés, “que chacun se tourne vers son peuple, que chacun fuie vers son pays” ! Que ceux qui font du commerce avec elle soient dispersés !
31-33. a) Quelles paroles affectueuses Jéhovah prononce-t-il ensuite à l’égard de son peuple exilé, et ce faisant, que souligne-t-il encore plus nettement ? b) Quel dessein relatif à son peuple Jéhovah révèle-t-il ?
31 Tandis que Jéhovah n’éprouve aucun sentiment de pitié pour Babylone, il a une grande compassion pour son peuple exilé. En parlant à ce dernier en termes affectueux, il fait ressortir encore plus nettement la cruauté et la bestialité de Babylone. Elle n’échappera donc pas à la vengeance de Jéhovah, qui déclare :
32 “Israël est une brebis égarée à qui les lions ont fait la chasse ; le premier l’a dévorée : le roi d’Assyrie ; puis l’autre lui a brisé les os : Nabuchodonosor, roi de Babel. C’est pourquoi ainsi parle Jéhovah des armées, Dieu d’Israël : Je vais visiter le roi de Babel et son pays, comme j’ai visité le roi d’Assyrie ; et je ramènerai Israël dans sa demeure ; il paîtra au Carmel et en Basan ; il se rassasiera sur la montagne d’Éphraïm et de Galaad.
33 “En ces jours-là et en ce temps-là, dit Jéhovah, on cherchera l’iniquité d’Israël, et elle ne sera plus ; le péché de Juda, et on ne le trouvera plus, car je pardonnerai au reste que j’aurai laissé.” — Jérémie 50:17-20, AC.
34. Comment l’Assyrie avait-elle agi envers les deux royaumes du peuple de Jéhovah, mais comment Jéhovah se vengea-t-il d’elle ?
34 Jéhovah, le grand Berger, aime son peuple, ses brebis (Psaume 23:1). Aussi son cœur fut-il blessé lorsque les Assyriens conquirent et déportèrent une partie de son peuple, les dix tribus du royaume d’Israël, et qu’ensuite ils tentèrent d’asservir le reste de son peuple, les deux tribus du royaume de Juda. Le roi d’Assyrie mit à sac Samarie, la capitale d’Israël, et déporta les Israélites survivants dans des pays dominés par l’Empire assyrien, alors la Deuxième Puissance mondiale. Après avoir écarté de son chemin le royaume d’Israël, l’Assyrie dirigea ses agressions sur le petit royaume de Juda. Elle essaya d’envahir ce pays. Elle brava avec insolence Jéhovah et menaça sa ville sainte, Sion (Jérusalem). Dans son indignation, Jéhovah fit périr en une seule nuit 185 000 hommes de l’armée assyrienne dans le pays de Juda. Plus tard, il se vengea encore de l’Assyrie en décrétant la destruction de sa capitale Ninive et en faisant exécuter ce jugement en 633 avant notre ère (II Rois 18:9 à 19:36 ; Nahum 1:1 à 3:19). Mais à cette date-là, les Israélites étaient toujours exilés en territoire étranger.
35. Comment Babylone avait-elle brisé les os d’Israël comme un lion, et pourquoi la destruction de Jérusalem fut-elle un acte plus impie que celle de Samarie par les Assyriens ?
35 Après la chute de l’Assyrie en tant que Deuxième Puissance mondiale, Babylone devint le principal agresseur du royaume de Juda. Ce petit royaume était comme les os qui restaient de l’ensemble du peuple d’Israël, plus grand et plus nombreux. Nébucadnetsar, roi de Babylone, ne laissa pas ces os en repos. Il voulait dévorer la partie la plus succulente du corps d’Israël, en subjuguant la ville sainte de Jéhovah, Jérusalem ou Sion. Nébucadnetsar adorait le faux dieu Mardouk (Mérodac), dont le symbole était le lion. Tout comme un lion, Nébucadnetsar réprima la révolte à Jérusalem et détruisit la ville et son temple, brisant ainsi les os de la brebis solitaire d’Israël, les broyant avec ses dents pour en extraire la moelle savoureuse. La destruction de Jérusalem et du temple de Jéhovah fut un acte autrement plus grave et impie que l’anéantissement par l’Assyrie de Samarie, capitale paganisée, et de son temple dédié au faux dieu Baal. Si l’Assyrie et sa capitale Ninive avaient été visitées par Jéhovah, à combien plus forte raison Babylone ne méritait-elle pas d’être visitée ? Elle n’y échappa pas !
36. Quels endroits les Israélites occuperaient-ils de nouveau, et qu’indiquait ce fait ?
36 En effet, Babylone tomba aux mains des Mèdes et des Perses. Le renversement de la Troisième Puissance mondiale fraya au grand Berger Jéhovah le chemin pour le retour de ses brebis d’Israël au pâturage de la Terre promise. Tous les endroits mentionnés dans la prophétie, à savoir Carmel, Basan la région montagneuse d’Éphraïm et celle de Galaad, étaient situés dans l’ancien territoire d’Israël, à l’extérieur du pays de Juda. Le fait qu’ils soient mentionnés comme de bons pâturages annonçait donc le rétablissement dans leur pays des Israélites de toutes les douze tribus exilées. Effectivement, au temps des Maccabées, les Israélites occupèrent de nouveau ces territoires.
37. Pourquoi Jéhovah rétablit-il son peuple dans le pays dévasté de Juda ?
37 Mais pourquoi Jéhovah délivra-t-il de Babylone ses brebis, et pourquoi rétablit-il Israël dans le pays dévasté de Juda ? C’est que la période de soixante-dix ans fixée par Jéhovah touchait à son terme, et le moment était arrivé pour lui de pardonner les péchés et les erreurs du reste de son peuple élu. Il effaça le souvenir de tels péchés. Ainsi, même en cherchant bien, on ne pouvait rien trouver contre les Israélites et les Judéens. Jéhovah n’exigeait rien de plus de leur part. Il récompensait leur repentance et leur retour vers lui en les rétablissant comme un peuple uni à Sion et dans le pays de Juda.
LE MARTEAU DE TOUTE LA TERRE EST BRISÉ
38. Selon Jérémie 50:21-24, en quels termes Jéhovah exprime-t-il son dessein sur Babylone, le “marteau de toute la terre” ?
38 Exprimant tour à tour sa vengeance contre Babylone et sa miséricorde à l’égard de son peuple, Israël, Jéhovah revient maintenant à son dessein sur le pays de Babylone. Il déclare : “Marche contre le pays de Rébellion [héb. Merathaïm] et contre les habitants de Punition [héb. Peqod] ; détruis, extermine-les les uns après les autres, dit Jéhovah, et fais-leur tout ce que je t’ai ordonné. Bruit de bataille dans le pays et grand massacre ! Comment a été rompu et brisé le marteau de toute la terre ? Comment Babylone est-elle devenue une solitude [un sujet d’étonnement, Da n. m.] au milieu des nations ? Je t’ai tendu des lacets, et tu as été prise, Babel, sans t’en douter ; tu as été trouvée et saisie, parce que tu t’es mise en guerre contre Jéhovah.” — Jérémie 50:21-24, AC n.m.
39. Qu’est-ce qui est peut-être désigné par les noms de Merathaïm et de Peqod, et quelle est la signification littérale de Merathaïm ?
39 Bien qu’il ne soit pas nommé dans ce passage, Cyrus II le Perse est celui qui reçut ici l’ordre de monter contre le pays. Les noms de Merathaïm et de Peqod mentionnés dans la prophétie désignent peut-être deux régions de Babylonie. Quoi qu’il en soit, ces noms y figurent de toute évidence en raison de leur signification. Ainsi, “le pays de Merathaïm” signifie littéralement “le pays de la double rébellion” et peut donc désigner Babylone.
40. Pourquoi peut-on à juste titre appeler Babylone “le pays de la double rébellion” ?
40 À l’origine, Babylone fut fondée et bâtie par Nimrod, le puissant chasseur qui se rebella contre Jéhovah Dieu (Genèse 10:8-10, NW). Lors de sa déification, on attribua à Nimrod le nom de Mérodac qui, d’après certains, signifie “grand rebelle”. Babylone manifesta constamment un esprit rebelle envers Jéhovah Dieu. Sa rébellion, qui commença avec Nimrod, se manifesta pleinement quand l’Empire babylonien devint la Troisième Puissance mondiale. Comment cela ? En ce sens qu’elle réussit alors à faire ce que Nimrod n’avait pu accomplir, c’est-à-dire renverser le royaume du peuple de Jéhovah, détruire son temple et déporter son peuple au pays de Schinéar, d’où était sorti le patriarche hébreu Abraham. On voit donc que Babylone était plus que rebelle : elle était doublement rebelle et, par suite, le pays de la double rébellion.
41. Dans quel sens les Babyloniens étaient-ils “les habitants de Peqod” ?
41 Voilà pourquoi Babylone méritait d’être visitée par Jéhovah, d’être l’objet de son attention et de recevoir une punition. Cela correspond à la signification du nom Peqod. Puisque ce fut à juste titre qu’ils allaient être visités, châtiés ou punis, les Babyloniens étaient bien “les habitants de Punition [Peqod]a”.
42. Comment Babylone avait-elle été comme un marteau, et comment devait-elle être brisée ?
42 Cyrus le Grand reçut l’ordre prophétique d’exterminer les Babyloniens rebelles, qui méritaient ce châtiment, et de détruire la Puissance mondiale babylonienne. En accomplissant tout ce que Jéhovah des armées lui ordonnait, Cyrus et ses forces alliées devaient apporter dans le pays “bruit de bataille (...) et grand massacre”. Dans la main de Jéhovah Dieu, Babylone avait été comme un marteau avec lequel il avait mis la terre en pièces, particulièrement les voisins d’Israël qui avaient opprimé son peuple. Voyez à présent comment ce “marteau de toute la terre” a lui-même été brisé ! C’est arrivé si subitement, tellement à l’improviste, que c’est un sujet d’étonnement pour les nations. C’est comme si Jéhovah avait tendu habilement des lacets ou pièges, et, sans se douter de ce qui lui arrivait, Babylone a été prise !
43. De quelle manière étonnante Babylone fut-elle prise ? Mais en fait, de qui venait cette idée, et pourquoi avait-il pris cette décision ?
43 Par un chemin inattendu, — le lit de l’Euphrate, — les Mèdes, les Perses et leurs alliés franchirent les murailles et prirent la ville de Babylone. Cette manoeuvre n’était pas une simple idée d’homme. Longtemps auparavant, Jéhovah l’avait prévue, et il veilla à ce qu’elle fût exécutée avec succès. Ô Babylone ! pourquoi étais-tu incapable d’y échapper ? Pourquoi as-tu été ainsi trouvée et saisie ? “Parce que tu t’es mise en guerre contre Jéhovah.” Voilà la raison !
44. Quelles armes Jéhovah sortit-il contre Babylone, et dans quel dessein ?
44 Aussi la parole divine prophétique poursuit en ces termes : “Jéhovah a ouvert son arsenal, et il en a tiré les armes de sa colère ; car le Seigneur, Dieu des armées, a affaire au pays des Chaldéens. Arrivez à Babel de toutes parts, ouvrez ses greniers, faites des monceaux comme des tas de gerbes, et exterminez ; qu’il n’en reste rien ! Tuez tous les taureaux qui descendent à la boucherie ! Malheur à eux, car leur jour est arrivé, le temps où ils seront visités.” — Jérémie 50:25-27, AC.
45. a) Comment Babylone s’était-elle mise en guerre contre Jéhovah ? b) Quelles furent “les armes de sa colère” que Jéhovah tira de son “arsenal” ?
45 Babylone n’avait pas reconnu la souveraineté universelle de Jéhovah, le Dieu de Sion. Quand elle se mit en devoir de conquérir l’hégémonie du monde et de devenir la Troisième Puissance mondiale, en fait elle se mit en guerre contre Jéhovah, le Souverain de l’univers. Cela devint évident lorsqu’elle attaqua “le trône de Jéhovah” sur lequel siégeaient les rois de Jérusalem, et qu’elle saccagea Sion et son temple, jetant ainsi, pendant de nombreuses années, l’opprobre sur le nom de Jéhovah. À l’heure fixée, Jéhovah déclara la guerre à Babylone. Il ouvrit alors son “arsenal” et en tira les armes avec lesquelles il allait répandre sa colère sur Babylone. Ces armes furent principalement les Mèdes et les Perses sous les ordres de Cyrus le Grand.
46. Qu’est-ce que Jéhovah avait à faire au pays des Chaldéens, et d’où tira-t-il ses armes ?
46 “Ils viennent d’un pays lointain, de l’extrémité du ciel, Jéhovah et les instruments de son courroux, pour ravager toute la terre”, oui ! pour briser la domination universelle de Babylone. C’est ce qui avait été prédit dans Isaïe 13:5, 17 (AC), plus d’un siècle avant le temps du prophète Jérémie. Briser l’hégémonie mondiale des Babyloniens, voilà ce que Jéhovah, le Seigneur et Souverain de l’univers, avait à faire dans le pays des Chaldéens. Il avait convoqué ses armes d’exécution “de toutes parts”, même de pays lointains comme l’Ararat ou l’Arménie, en les sommant d’arriver à Babylone. — Jérémie 51:27, 28, AC n.m.
47. De quoi Babylone devait-elle être dépouillée, et qui étaient les taureaux qui devaient être tués ?
47 Ceux que Jéhovah des armées employa comme les armes de sa colère devaient dépouiller Babylone de sa domination et piller ses trésors, ses greniers et toutes ses richesses matérielles. Tous ses biens devaient être sortis des cachettes et entassés dehors pour les pillards. En tant que puissance mondiale, Babylone devait être exterminée, comme une chose dévouée à Dieu par interdit, ne pouvant plus être utilisée par l’homme. Il ne devait en rester rien ni personne pour succéder à son pouvoir. Les chefs de son empire devaient être emmenés à la boucherie et tués comme des taureaux. Leur jour était arrivé, le temps où Jéhovah allait les visiter.
48, 49. a) Aussitôt après, qui pousse des cris de joie, et comment ? b) Dans quel sens les exilés ressemblent-ils à des “fuyards” ?
48 Mais quels sont ces cris joyeux que nous entendons aussitôt après ? “Écoutez ! les cris des fuyards et de ceux qui se sauvent du pays de Babel annoncent en Sion la vengeance de Jéhovah, notre Dieu, la vengeance de son temple.” — Jérémie 50:28, AC.
49 Ce sont les cris du fidèle reste du peuple de Jéhovah. Le conquérant de Babylone, Cyrus le Grand, a publié un édit autorisant tous les Juifs volontaires à quitter la Babylonie et à rentrer à Sion pour y bâtir le temple de leur Dieu (Esdras 1:1-4). Remplis de gratitude, le reste et ses serviteurs ont agi conformément au décret de Cyrus. Mais ils sont si impatients, si zélés pour retourner à Sion, que leur départ ressemble à une fuite d’un endroit dangereux ou d’une prison du pays de Babylone. Pourtant, ils possèdent l’autorisation impériale du roi Cyrus le Perse, aussi s’en vont-ils d’une manière ordonnée et dans un but approuvé.
50. Quels privilèges d’ordre religieux réjouissent le cœur des déportés, et sous ce rapport, comment Jéhovah s’est-il justifié en tant que Dieu vivant ?
50 Comme ils sont heureux de remporter avec eux les ustensiles sacrés que les Babyloniens avaient enlevés du temple de Jéhovah ! Quelle joie pour eux d’être munis d’un ordre impérial prévoyant la construction d’un nouveau temple sur l’emplacement du temple de Salomon, dans la cité de Sion ! De retour à Sion, ils pourront raconter comment leur Dieu a exécuté sa vengeance sur Babylone, et comment il a rendu aux Babyloniens ce qu’ils méritaient pour avoir détruit son temple et profané les ustensiles de son culte. Voilà qui explique comment ils ont obtenu la liberté de rentrer à Sion et d’y bâtir la maison du culte de Jéhovah. Quant au temple de Mérodac à Babylone, il a dû restituer les ustensiles volés. Jéhovah est donc toujours le Dieu suprême, le Dieu vivant qui est digne de posséder un temple.
51. Quels ordres Jéhovah donne-t-il à ceux qui doivent monter à l’assaut de Babylone ?
51 Jéhovah est résolu à se venger de ses ennemis. “Appelez contre Babel des archers, tous ceux qui bandent l’arc ; campez autour d’elle ; que personne n’échappe ! Rendez-lui selon ses œuvres, faites-lui tout ce qu’elle a fait ; car elle s’est élevée avec insolence contre Jéhovah, contre le Saint d’Israël. C’est pourquoi ses jeunes gens tomberont sur ses places, et tous ses hommes de guerre périront en ce jour, dit Jéhovah.” — Jérémie 50:29, 30, AC.
52, 53. Comment rendra-t-on à Babylone tout ce qu’elle a fait au peuple de Jéhovah ?
52 À l’heure prévue par Jéhovah, son peuple exilé doit être délivré, mais il a donné l’ordre qu’aucun Babylonien ne puisse s’échapper de la ville condamnée. Quiconque essaiera de s’enfuir doit tomber sous les flèches des Mèdes et des Perses campés tout autour de Babylone.
53 Il faut rendre à Babylone selon tout ce qu’elle a fait aux autres, et surtout au peuple de Jéhovah. C’est contre lui qu’elle s’est élevée avec insolence ou présomption, et elle n’a témoigné aucun respect envers la sainteté du Dieu d’Israël. Quand les Babyloniens ont rasé Jérusalem en 607, Jérémie a prononcé cette lamentation sur Sion : “Quoi ! des femmes ont mangé leurs petits, les enfants qu’elles berçaient ! Quoi ! au sanctuaire de Yahvé furent égorgés prêtre et prophète ! Sur le sol gisent dans les rues enfants et vieillards, mes vierges et mes jeunes gens sont tombés sous l’épée ; tu as égorgé au jour de ta colère, tu as immolé sans pitié.” (Lamentations 2:20, 21, Jé). En retour, le jour viendra, en 539, où les jeunes gens de Babylone tomberont sur les places de la ville, et où ses hommes de guerre périront.
54. Quel nom est attribué à Babylone dans Jérémie 50:31, 32, et pourquoi ?
54 Babylone a été tellement présomptueuse à l’égard du Souverain de l’univers, qu’elle est la personnification même de l’insolence. C’est donc à juste titre que Dieu s’adresse à elle comme suit : “Me voici ; à toi, insolente ! dit le Seigneur, Jéhovah des armées ; car ton jour est venu, le temps où je visite. Elle chancelle, l’insolente ; elle tombe, et personne ne la relève ; je mets le feu à ses villes, et il dévore tous ses alentours.” — Jérémie 50:31, 32, AC.
55, 56. a) Qui, en réalité, était le dieu de Babylone, et comment ce dieu se montra-t-il insolent à l’égard de Jéhovah à l’époque de Job ? b) Qui figurait parmi les agents utilisés par Satan pour faire subir à Job la perte de ses richesses matérielles ?
55 L’insolente Babylone était, à vrai dire, une création du grand insolent, Satan le Diable. En réalité, celui-ci était le dieu de Babylone, au pays des Chaldéens. À l’époque de Job, qui vécut au pays d’Uts, Satan le Diable avait insolemment soulevé la question de savoir s’il y avait sur la terre un homme, même le pieux Job, qui adorait Jéhovah de tout son cœur. Aussi Satan reçut-il l’autorisation de mettre Job à l’épreuve, pour savoir s’il servait Jéhovah par intérêt. Satan se mit alors à détruire toutes les richesses matérielles de Job, ainsi que ses dix enfants. Lisons à présent le rapport que les serviteurs de Job lui firent, l’un après l’autre, sur la perte de son bétail, et remarquons qui figurait parmi les agents utilisés par Satan le Diable pour éprouver Job. Job 1:17 déclare :
56 “Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit : Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.”
57. Comment cet incident explique-t-il l’insolence de Babylone ?
57 Incontestablement, les Chaldéens servaient Satan le Diable. Il était vraiment leur dieu. Dès lors, il est peu étonnant que Babylone, la capitale des Chaldéens, fût insolente et présomptueuse, comme son dieu.
58. Que déclarent les Proverbes de Salomon à propos de l’orgueil et de ses conséquences, et à cause de leur insolence, comment Nébucadnetsar et Belschatsar apprirent-ils cette vérité ?
58 Dans ses proverbes, le sage Salomon, roi de Jérusalem, déclara : “Tout cœur hautain est en abomination à Jéhovah.” (Proverbes 16:5, AC). L’abominable Babylone méritait d’être visitée par Jéhovah. Elle devait apprendre la vérité de cet autre proverbe de Salomon : “L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute.” (Proverbes 16:18). Quelque temps après qu’il eut détruit la ville de Jérusalem, le roi Nébucadnetsar apprit à ses dépens, par la main de Jéhovah Dieu, la vérité exprimée dans ce proverbe. Après ses sept années de folie et son rétablissement sur le trône de Babylone, il reconnut le Roi des cieux et avoua qu’il “est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil”. (Daniel 4:1-37, Da.) À peu près cinquante ans plus tard, le roi Belschatsar et Babylone elle-même firent une chute à cause de leur insolence à l’égard de Jéhovah, le Roi des cieux.
59. Pourquoi pouvait-on dire de Babylone : “Personne ne la relève” ?
59 La chute de Babylone fut si totale que personne ne put la relever ou l’aider à exercer de nouveau la domination mondiale, pas même Nébucadnetsar III ni Nébucadnetsar IV, qui se révoltèrent à Babylone contre l’hégémonie perse. Après sa chute comme Troisième Puissance mondiale, Babylone devait continuer d’être l’objet de la colère de Jéhovah qui ne cesserait de s’enflammer contre elle jusqu’à ce qu’elle et ses alentours fussent dévorés. Elle devait devenir comme “une montagne embrasée”. — Jérémie 51:25.
60. Pourquoi Babylone refusait-elle de libérer les Israélites ?
60 Babylone ne désirait voir ni la restauration de la ville de Sion, ni la reconstruction du temple de Jéhovah sur le mont Morija. Voulant éviter ce rétablissement qui honorerait Jéhovah, cette insolente retenait captifs chez elle les adorateurs de ce dernier. C’est pourquoi la prophétie de Jérémie (50:33, 34, AC) poursuit en ces termes : “Ainsi parle Jéhovah des armées : Les enfants d’Israël et les enfants de Juda sont opprimés ensemble, tous ceux qui les ont emmenés captifs les retiennent et refusent de les lâcher. Mais leur champion [Da : rédempteur] est fort ; Jéhovah des armées est son nom ; il défendra puissamment leur cause, pour donner le repos à la terre et faire trembler les habitants de Babel.”
61. Pourquoi Jéhovah s’appelait-il le Rédempteur d’Israël, et que pouvait-il donner en échange de son peuple exilé ?
61 Babylone, l’oppresseur des Juifs exilés, sous-estimait la puissance de leur Dieu, qui lui avait livré son peuple pour le châtier. Cette affaire n’avait rien rapporté à Dieu. Apparemment, il avait vendu son peuple à Babylone pour rien, car celle-ci ne lui avait rien donné en retour (Ésaïe 52:3). Cependant, il possédait encore le droit de rachat, car il était toujours le Propriétaire de sa création, la terre et les peuples qui l’habitent. Il pouvait donner un peuple pour obtenir la délivrance d’un autre peuple, le sien. Et effectivement, il paya une rançon équitable pour la libération de son peuple.
62. Devant le refus de Babylone de libérer son peuple, comment Jéhovah défendit-il la cause de ce dernier, et quelles en furent les conséquences ?
62 Aux Perses, qui renverseront Babylone et délivreront son peuple de sa condition de nation vendue, Jéhovah donnera le pays d’Égypte, non pas à Cyrus le Grand, mais à son fils, Cambyse, qui ajoutera l’Égypte à l’Empire perse, de sorte qu’en 525 avant notre ère, la domination perse s’étendra de la Mésopotamie jusqu’en Égypte (Ésaïe 43:3, 4). Jéhovah était assez fort pour défendre puissamment la cause de son peuple opprimé, et c’est ce qu’il fit. Babylone perdit le procès. Elle perdit sa domination sur le peuple de Jéhovah, qui rentra dans son pays où Jéhovah lui accorda du repos. En revanche, la victoire de Jéhovah fit “trembler les habitants de Babel”.
63, 64. Selon Jérémie 50:35-39, pour quelle raison les habitants de Babylone avaient-ils tout lieu de trembler devant Jéhovah ?
63 Les Babyloniens avaient tout lieu de trembler devant le Dieu d’Israël, car, dans son procès contre eux, il allait déclencher une guerre de conquête.
64 “L’épée (...) [contre les, CT] Chaldéens, dit Jéhovah : contre les habitants de Babel, contre ses chefs et contre ses sages ! L’épée contre les imposteurs, et qu’ils perdent le sens ! L’épée contre ses braves, et que l’épouvante les saisisse ! L’épée contre ses chevaux et ses chars, et contre toute la tourbe des gens [Da : le peuple mélangé] qui sont au milieu d’elle, et qu’ils deviennent des femmes ! L’épée contre ses trésors, et qu’ils soient pillés ! Sécheresse sur ses eaux, et qu’elles tarissent ! Car c’est un pays d’idoles, et ces épouvantails les font délirer. C’est pourquoi les animaux du désert s’y établiront avec les chacals ; les autruches y feront leur demeure ; jamais plus personne n’y habitera ; elle sera sans habitants d’âge en âge.” — Jérémie 50:35-39, AC.
65. Qui passera au fil de l’épée, et comment les imposteurs seront-ils réduits au silence ?
65 L’épée de la guerre sera maniée par le Perse Cyrus le Grand. Tout ce qui est babylonien passera au fil de cette épée : les Chaldéens, “les habitants de Babel”, les chefs, les sages, les imposteurs, les braves, les chevaux et leurs chars de guerre, le peuple mélangé qui est au milieu d’elle et les trésors de la ville. À Babylone, il y a beaucoup d’hommes qui parlent de l’éternité et de la grandeur inébranlable de cette cité. Mais l’épée victorieuse de Cyrus prouvera qu’ils ne sont que des imposteurs qui perdent le sens et qui agiront comme des insensés lorsque surviendra subitement la chute de Babylone.
66. a) Comment les braves seront-ils saisis d’épouvante et les mercenaires d’origine diverse deviendront-ils comme des femmes ? b) Comment les eaux de Babylone tariront-elles ?
66 Le courage manquera aux célèbres “braves” de Babylone. L’épouvante les saisira lorsqu’ils verront la tournure inattendue que prendront les événements et que leurs chevaux et leurs chars ne se révéleront pas à la hauteur de la situation. Le groupe mélangé de mercenaires étrangers qui sont au milieu de Babylone deviendront faibles comme des femmes, qui restent à la maison en temps de guerre. N’étant plus protégés par des gardes courageux, les innombrables trésors de Babylone seront pillés par les conquérants. Quant à l’Euphrate, ce sera comme s’il n’avait jamais existé ; à cause de l’ennemi, ses eaux tariront juste au moment et à l’endroit où les Babyloniens en auront le plus besoin pour assurer leur défense. Certes, l’Euphrate coulera de nouveau à travers la ville après la chute de celle-ci, mais avec le temps son système de canaux sera détruit, amenant la sécheresse.
67. Quel effet sera produit sur les idolâtres de Babylone, et pourquoi ?
67 La Chaldée a beau être “un pays d’idoles”, cela ne la sauvera pas. Ni les idoles ni les dieux qu’elles représentent ne pourront protéger la capitale chaldéenne. L’idolâtrie n’a jamais procuré le bon sens à aucun peuple. Les idolâtres sont sujets à des visions épouvantables. Aussi ne faut-il pas s’étonner s’ils délirent, surtout quand leurs dieux et leurs images les trahissent à l’instant même où ils se trouvent dans la détresse.
68. À cause de quelle pratique religieuse l’épée de Jéhovah tombera-t-elle sur Babylone ?
68 Jéhovah, dont les Dix Commandements condamnent le culte des images, est contre “un pays d’idoles”, et il fera tomber l’épée d’exécution sur tous ceux qui transgressent ses commandements et qui ne l’adorent pas comme le vrai Dieu duquel on ne peut faire aucune image ni aucune représentation. À cause de son idolâtrie et de ses autres péchés, Babylone doit tomber de sa position de puissance mondiale et devenir finalement un lieu dévasté, infesté d’animaux sauvages et d’oiseaux, un lieu qui ne sera jamais plus habité par les hommes.
69. Quelle comparaison employée par Jéhovah confirme que Babylone sera détruite pour toujours ?
69 “Comme lorsque Dieu détruisit Sodome, Gomorrhe et les villes voisines, personne n’y demeurera, aucun fils d’homme n’y séjournera.” (Jérémie 50:40, AC). Cette comparaison employée par Jéhovah Dieu confirme que Babylone doit subir une destruction permanente.
70. Quelle sorte de châtiment Sodome et Gomorrhe subirent-elles, et puisque Babylone est comparée à ces villes, quel sort lui est réservé ?
70 La destruction de villes qui furent célèbres du temps du patriarche Abraham fut employée comme un exemple du jugement que Jéhovah exécute sur des organisations de ce genre. Lorsqu’une ville ou une organisation subit un châtiment et que ses effets sont comme ceux que subirent ces villes de la vallée du Jourdain, cela signifie pour elle la destruction éternelle, comme si elle avait été consumée par le feu. “Sodome et Gomorrhe et les villes d’alentour, après qu’elles eurent, pareillement à ceux-là, commis la fornication à l’excès et qu’elles furent allées après la chair pour un usage contre nature, nous sont proposées en exemple d’avertissement en subissant le châtiment judiciaire d’un feu éternel.” Voilà ce que nous dit à ce sujet Jude 7.
71. Pourquoi Babylone a-t-elle dû connaître la fin de Sodome et de Gomorrhe, et pour l’empêcher de se moquer, quel avertissement Jéhovah lui adresse-t-il ?
71 Babylone a dû certainement savoir quelle avait été la fin ardente de Sodome et de Gomorrhe, car Amraphel, roi de Schinéar, avait combattu contre les rois de ces villes au temps d’Abraham et de Lot (Genèse 14:1-9). Pour prévenir Babylone qu’elle ne doit pas se moquer de la prophétie annonçant qu’une destruction totale viendra sur elle, tout comme elle est venue sur ces villes, Jéhovah lui adresse directement la parole en ces termes : “Voici qu’un peuple arrive du Septentrion ; une grande nation et des rois nombreux se lèvent des extrémités de la terre. Ils tiennent à la main l’arc et le javelot ; gens cruels et sans pitié, leur voix gronde comme la mer ; ils sont montés sur des chevaux, rangés comme un seul homme pour te livrer bataille, fille de Babel.” — Jérémie 50:41, 42, AC.
72. Selon la prophétie de Jérémie 50:41, 42, de quelle direction et dans quel but cette armée viendra-t-elle contre Babylone ?
72 “Une grande nation et des rois nombreux” doivent venir de l’extérieur des frontières de l’Empire babylonien, et le peuple militaire qui les accompagnera arrivera de loin, des extrémités de la terre par rapport à Babylone, située en Basse Mésopotamie. Ces gens n’aiment pas Babylone et seront pour elle cruels et sans pitié. Non seulement ils seront bien armés, mais ils seront encore montés sur des chevaux. Ils envahiront le pays en grand nombre, comme une mer tumultueuse qui se répand irrésistiblement. Ils seront rangés comme un seul homme poursuivant un dessein unique : livrer bataille à la “fille de Babel”, c’est-à-dire à la ville de Babylone, jusqu’à ce que sa domination mondiale soit brisée. Ils vaincront les armées de Babylone hors de la capitale et s’approcheront finalement de la “fille de Babel” elle-même, sans pitié pour cette “femme”.
73. Qu’est-ce qui devrait faire réfléchir Belschatsar, et comment la prophétie de Jérémie 50:43 s’accomplira-t-elle sur lui ?
73 L’armée de Nabonide, roi de Babylone, sera vaincue par les agresseurs à quelque distance de Babylone, et ce roi cherchera refuge dans une autre ville. Son fils Belschatsar restera à Babylone et y gouvernera en tant que roi. Le siège de la ville royale inquiétera-t-il Belschatsar ? S’il n’a pas des raisons de s’inquiéter avant d’avoir appelé le prophète Daniel, il n’en sera pas de même quand celui-ci aura interprété l’écriture mystérieuse apparue sur la muraille et qu’il aura expliqué le troisième et dernier mot, en disant : “PÉRÈS : Ton royaume est divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.” (Daniel 5:25-28, Da). Au moins à ce moment-là il saisira toute la force de la prophétie de Jérémie 50:43 (AC), qui déclare : “Le roi de Babel en a appris la nouvelle, et ses mains ont défailli ; l’angoisse l’a saisi, comme les douleurs d’une femme qui enfante.” Quelle angoisse pour le roi Belschatsar quand il apprendra, peu de temps après, que les Mèdes et les Perses sont à l’intérieur des murailles et se dirigent vers son palais ! En entendant qu’ils ont pris la ville par surprise et qu’ils sont entrés par les portes sans coup férir, une grande douleur transpercera Belschatsar, comme les douleurs d’une femme qui enfante.
74. Pourquoi Babylone ne trouvera-t-elle pas un bon défenseur ?
74 Les guerriers babyloniens auront beau opposer une certaine résistance au conquérant comparé à un lion, ils ne tarderont pas à s’enfuir car, ayant festoyé, ils seront ivres. Babylone n’aura personne à présenter comme son défenseur, et quand bien même elle en présenterait un, Jéhovah le vaincrait. Ce défenseur ne saurait provoquer Jéhovah des armées ni lui tenir tête dans sa marche victorieuse, comme un berger tient tête à un lion. C’est pourquoi, dans Jérémie 50:44-46 (AC), Jéhovah lance ce défi à tout défenseur éventuel :
75. Selon Jérémie 50:44-46, quel défi faisant allusion à un lion Jéhovah jette-t-il à la face de tout défenseur éventuel ?
75 “Pareil à un lion, voici qu’il monte des halliers du Jourdain à la demeure forte, et soudain je le ferai fuir de leur terre, et j’établirai sur elle celui que j’ai choisi. Car qui est semblable à moi ? Qui me provoquerait ? Et quel est le berger qui me tiendrait tête ? Écoutez donc la résolution que Jéhovah a prise contre Babel, et les desseins qu’il a médités contre le pays des Chaldéens : Oui, on les entraînera comme de simples brebis ; oui, on dévastera après eux leur demeure ! Au bruit de la prise de Babel, la terre tremble, un cri s’est fait entendre chez les nations !” — Jérémie 50:44-46, AC.
76, 77. Qui est figuré par le lion qui “monte des halliers du Jourdain”, et pourquoi personne ne peut-il l’arrêter ?
76 Puisque le Jourdain traverse le pays où le peuple de Jéhovah a vécu en toute liberté, c’est avec à-propos que Dieu compare le conquérant Cyrus à un lion jordanien qui monte des halliers à la demeure forte des brebis. Déjà du temps du prophète Ésaïe, Jéhovah annonça qu’il avait choisi Cyrus pour conquérir Babylone.
77 Jéhovah ne permettra à aucun défenseur de barrer le chemin à Cyrus ou à lui-même. Si les gens qui placent leur confiance en Babylone croient que l’on pourra arrêter et mettre en fuite celui qui est comparé à un lion du Jourdain, alors qu’ils écoutent la résolution que Jéhovah a prise contre Babel, et les desseins qu’il a médités contre le pays des Chaldéens ! Quelle résolution a-t-il prise et quels sont ses desseins ?
78. a) Comment les Babyloniens seront-ils comme des agneaux devant un lion, et que deviendra leur demeure ? b) Quelle publicité faut-il donner à la nouvelle de sa chute ?
78 Les voici : Babylone doit être prise ! “Ne va-t-on pas les lacérer, comme les petits du troupeau ? Ne va-t-on pas dévaster la prairie devant eux ?” (Jérémie 50:45, Dhb). Les Babyloniens seront comme des agneaux devant le symbolique lion jordanien. Ils seront entraînés et détruits. À cause de la méchanceté des Babyloniens, leur capitale qui paraissait être une demeure si durable finira par être dévastée. La terre, et plus particulièrement le pays des Chaldéens, tremblera au bruit de la prise de Babylone. Le cri de stupeur et d’angoisse poussé par Babylone se fera entendre chez toutes les nations sur lesquelles elle a dominé en tant que Troisième Puissance mondiale. La nouvelle de sa chute doit être publiée parmi les nations. Rien ne doit être caché à ce sujet.
[Notes]
a Cette pensée est confirmée dans la Bible du Rabbinat français traduite sous la direction du grand rabbin Zadoc Kahn. Cette traduction rend comme suit Jérémie 50:21 : “Sus au pays de ‘la double rébellion’ et aux habitants de la ville du ‘châtiment’ !” — Édition de 1952.
b Dans la Bible du Rabbinat français (Zadoc Kahn), le passage de Jérémie 50:45 est rendu ainsi : “Écoutez donc les desseins de l’Éternel, qu’il a formés contre Babel et les projets qu’il a médités contre la terre des Chaldéens : certes, les plus humbles gardiens des troupeaux les traîneront dans la poussière, certes on fera s’écrouler sur eux leurs bergeries.” Cf. aussi la traduction anglaise du Dr James Moffatt et celle de George Lamsa, traduite de la Peshitta araméenne.