-
L’emploi allégorique des parties du corps dans la BibleLa Tour de Garde 1968 | 15 mars
-
-
SEIN ET ENTRAILLES
D’autres parties du corps humain en sont venues aussi à être associées à des qualités et à des sentiments particuliers. Par exemple, on avait et on a toujours pour habitude de serrer une créature que l’on aime tendrement sur son sein ou sur sa poitrine (Ruth 4:16 ; Cant. 1:13). Cette place en vint donc à symboliser la faveur ou l’intimité. Ainsi, quand il est dit que Jésus est auprès de Dieu, à la place près du sein, et que Lazare a été emporté à la place près du sein d’Abraham, cela signifie qu’ils occupent une position de faveur (Jean 1:18 ; Luc 16:22, 23). De même, quand il est dit de Dieu qu’il porte ses agneaux dans son sein, cela indique qu’il les aime et qu’il veille tendrement sur eux. — És. 40:11.
Il est donc tout à fait logique que la Bible emploie l’expression “la femme de ton sein”, comme le fait la Bible de Darby dans une note en bas de page (Deut. 13:6 ; 28:54, 56, Da n. m. ; cf. Dh, Sg). Toutefois, pour rendre la compréhension plus claire, la Bible du cardinal Liénart dit : “Ta femme bien-aimée.”
Dans les Écritures hébraïques comme dans les Écritures grecques, les émotions et les sentiments profonds étaient associés aux intestins ou entrailles. On avait sans doute remarqué que de fortes émotions provoquaient une gêne abdominale, ou du moins remuaient cette partie du corps. Les mauvaises nouvelles touchant la calamité imminente qui allait s’abattre sur Israël poussèrent Jérémie à s’écrier : “Mes entrailles ! mes entrailles : Je souffre au dedans de mon cœur.” (Jér. 4:19). Plus tard, lors de la destruction de Jérusalem, le grand chagrin ressenti par Jérémie produisit au dedans de lui une douloureuse agitation, et le prophète se lamenta, disant : “Mes entrailles bouillonnent.” — Lament. 1:20 ; 2:11.
Que la compassion et la pitié affectent, elles aussi, les entrailles, cela est indiqué par Dieu qui, devant la condition des dix tribus du royaume d’Israël, représentées par Éphraïm, employa ce mot quand il dit : “Aussi mes entrailles sont émues en sa faveur : J’aurai pitié de lui.” — Jér. 31:20 ; És. 63:15 ; I Rois 3:26.
Dans les Écritures grecques chrétiennes, le mot grec pour intestins ou entrailles est splagkhnon, et, bien qu’il soit employé au sens propre (Actes 1:18), il l’est beaucoup plus souvent au sens figuré pour représenter la compassion ou l’affection. C’est pourquoi, dans ces passages, afin que la compréhension soit meilleure, la Traduction du monde nouveau rend ce mot non par “entrailles” ou “intestins”, mais par “tendres affections” ou “tendres compassions”, comme dans Philippiens 2:1 et I Jean 3:17. — Col. 3:12.
À la vérité, on est stupéfait de constater le nombre de fois où les Écritures emploient les parties du corps dans un sens figuré. Si cela ajoute de la couleur et du pittoresque aux récits, les traductions bibliques qui soulignent la valeur des mots sont néanmoins très utiles, surtout quand l’emploi d’une expression au sens figuré n’est pas courant dans la langue dans laquelle la Bible est traduite.
-
-
Le marteau, l’enclume et l’étrierLa Tour de Garde 1968 | 15 mars
-
-
Le marteau, l’enclume et l’étrier
● Est-ce là le titre d’une fable ? Non, il s’agit d’une histoire vraie. En effet, ainsi sont nommés les osselets de l’oreille qui, par le jeu de très petits muscles, sont mobilisés afin de nous permettre d’entendre plus ou moins selon les circonstances. Si le muscle qui anime l’osselet appelé le “marteau” se contracte, le tympan de l’oreille se tend et il ne peut vibrer que très peu. Mais si le muscle de l’“étrier” intervient, les moindres sons sont perçus. Ces actions sont interdépendantes grâce à un troisième osselet, l’“enclume”, articulé avec les deux premiers. On peut dire que le muscle du marteau est “le muscle qui n’écoute pas”, tandis que le muscle de l’étrier est “le muscle qui écoute”. — Traité d’anatomie humaine, de Testut.
Ce système merveilleux est contenu dans une cavité de la dimension d’un comprimé d’aspirine. Tout cela est-il le fait du hasard ? Ou plutôt n’est-ce pas “Celui qui a planté l’oreille” qui en est l’auteur (Ps. 94:9) ? En tout cas, tendez votre “muscle qui n’écoute pas” quand on vous parle de fausses doctrines, mais tendez votre “muscle qui écoute” quand on vous annonce la Parole de vérité.
-