Chapitre 5
Établi comme guetteur pour la chrétienté
1. Quand les services d’un guetteur devraient-ils être particulièrement appréciés, et qu’en est-il de la chrétienté depuis 1914?
LES services d’un guetteur veillant jour et nuit devraient être particulièrement appréciés à une époque dangereuse, car si ceux à qui il doit annoncer le danger l’écoutent et agissent en conséquence, ils seront protégés et auront la vie sauve. Or, les habitants de la chrétienté se trouvent en grand danger depuis que le “temps de la fin” a commencé, au terme des “temps des Gentils” (“les temps fixés des nations”) vers le début de l’automne de 1914. À cette époque-là, le danger ne venait pas uniquement de la Première Guerre mondiale qui se déchaînait et donnait naissance à une “ère de violence” qui a continué jusqu’à ce jour. Un danger autrement plus sérieux existait et existe toujours, comme nous allons le voir.
2. Qu’établit la chrétienté comme guetteur, et qu’est-ce qui prouve que le clergé n’est pas un guetteur digne de confiance?
2 La chrétienté fonda d’abord la Société des Nations, puis, en 1945, les Nations unies, comme guetteur devant favoriser la paix et la sécurité internationales, mais ces organisations ont échoué. Les intérêts spirituels des habitants de la chrétienté ont été lésés, et cela est d’autant plus dangereux que ces intérêts concernent leur vie ou leur mort éternelle. Le fait que les membres du clergé ne se sont pas attachés aux principes chrétiens pour empêcher la Première Guerre mondiale prouve que collectivement ils ne constituaient pas un guetteur spirituel digne de confiance.
3. Le clergé de la chrétienté pouvait-il susciter un guetteur spirituel, et comment Dieu annonçait-il prophétiquement qu’il en susciterait un?
3 Par conséquent, lorsque ce conflit international barbare prit fin le 11 novembre 1918, il devenait particulièrement urgent que l’Être spirituel suprême, qui a entre ses mains la destinée éternelle des hommes, suscite un guetteur spirituel. Le clergé de la chrétienté catholique, protestante et orthodoxe ne pouvant trouver dans ses rangs un guetteur obéissant, digne de confiance et fidèle, Dieu devait en susciter un qui possédait ces qualités. Le cas d’Ézéchiel, fils du prêtre Buzi, préfigurait que le Dieu très-haut avait l’intention de le faire. L’an 613 avant notre ère était situé vers la conclusion de la période de quarante années qui constituait le “temps de la fin” de Jérusalem et de son domaine, le pays de Juda. Six années plus tard, Jérusalem et le pays de Juda allaient être complètement dévastés et laissés sans habitant ni animal domestique. Les quelques Juifs qui survivraient à la destruction de Jérusalem allaient être exilés en Babylonie pendant les soixante-dix années de la désolation de Juda. Jéhovah le savait d’avance. Il savait donc quel danger menaçait le peuple juif. Des années auparavant, en 613, il suscita avec miséricorde un guetteur parmi les Juifs déjà exilés en Babylonie. Ce fut Ézéchiel, fils d’un prêtre.
4. Pourquoi le char céleste de Jéhovah s’arrêta-t-il devant Ézéchiel, et quelles questions se posent au sujet d’Ézéchiel et du rouleau?
4 Il restait encore assez de temps pour qu’un guetteur annonce l’approche du grand désastre. Soudain, Ézéchiel reçut une vision de Jéhovah, le Dieu d’Israël. Il vit l’impressionnant char céleste de Jéhovah arriver du nord et s’arrêter devant lui, au bord du fleuve (ou canal) Kébar, en Babylonie. Jéhovah, du haut de son char ou organisation, lui donna cette vision afin de l’établir prophète et guetteur auprès des fils d’Israël menacés. Mais un prophète a besoin d’un message et un guetteur doit annoncer quelque chose. Le message prophétique et l’avertissement qu’Ézéchiel devait proclamer publiquement étaient écrits sur le rouleau qu’une main lui tendait et qu’une voix lui disait de manger. Ézéchiel accepterait-il de faire l’annonce “des chants de deuil, et des gémissements, et des lamentations” écrits sur la face et au revers du rouleau? Un rouleau contenant un tel message serait-il agréable au palais? Au mépris des conseils de Jéhovah, Ézéchiel allait-il se montrer rebelle comme les fils d’Israël (Ézéchiel 2:8-10)? Serait-il un bon exemple pour l’Ézéchiel moderne?
5. Quel ordre Ézéchiel reçut-il, et au début quel goût le rouleau avait-il à sa bouche?
5 À propos de Jéhovah intronisé sur son char symbolique, Ézéchiel écrit: “Alors il me dit: ‘Fils d’homme, mange ce que tu trouves. Mange ce rouleau, et va, parle à la maison d’Israël.’ J’ouvris donc ma bouche, et petit à petit il me fit manger ce rouleau. Puis il me dit: ‘Fils d’homme, tu devras faire que ton ventre mange, pour que tu remplisses tes intestins avec ce rouleau que moi je te donne.’ Et je me mis à le manger, et il devint dans ma bouche comme du miel pour la douceur.” — Ézéchiel 3:1-3.
6. Pourquoi le rouleau était-il doux dans la bouche d’Ézéchiel, et qui fit quelque chose de semblable sept siècles plus tard?
6 Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, le rouleau de malheur était doux dans la bouche d’Ézéchiel. Il l’absorba complètement, figurant son acceptation de l’œuvre spéciale que Jéhovah lui assignait. C’était là un doux privilège pour quelqu’un qui appréciait l’honneur d’être désigné pour servir le Dieu très-haut d’une manière spéciale et à une époque critique. Sept siècles plus tard, l’apôtre chrétien Jean se trouvait dans une situation semblable. Comme Ézéchiel, Jean était en exil. Il avait été déporté dans l’île de Patmos, dans la mer Égée, bien à l’ouest du fleuve Kébar. Jean imita l’exemple d’Ézéchiel. Mais alors que celui-ci était dans sa trentième année lorsqu’il reçut sa mission, Jean, fidèle compagnon de Jésus Christ, reçut sa vision soixante-six années après que Jésus l’eut appelé à devenir son disciple, si toutefois il est vrai qu’il l’a reçue en l’an 96 de notre ère. Notons la similitude des deux visions. Jean écrit:
7. En quels termes l’apôtre Jean décrit-il ce qui se passa lorsqu’il prit le rouleau de la main de l’ange?
7 “Et la voix que j’ai entendue du ciel me parle de nouveau et dit: ‘Va, prends le rouleau ouvert qui est dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre.’ Et je m’en allai vers l’ange et lui dis de me donner le petit rouleau. Et il me dit: ‘Prends-le et mange-le, et il rendra ton ventre amer, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.’ Et je pris le petit rouleau de la main de l’ange et le mangeai, et dans ma bouche il fut doux comme du miel; mais lorsque je l’eus mangé, mon ventre devint amer. Et ils me dirent: ‘Tu dois prophétiser de nouveau concernant des peuples et des nations et des langues et beaucoup de rois.’” — Révélation 10:8-11.
8. À qui le comportement d’Ézéchiel avec le rouleau servit-il d’exemple, et que préfigurait-il?
8 Puisque Jean suivit l’exemple d’Ézéchiel, le comportement de celui-ci était prophétique, préfigurant non pas l’activité de Jean, mais celle de la classe moderne représentée par l’apôtre Jean, à savoir le reste oint des témoins chrétiens de Jéhovah.
9. Que représentait le rouleau que mangea Ézéchiel?
9 Le rouleau qu’Ézéchiel mangea, renfermant des chants de deuil, des gémissements et des lamentations, ne figurait pas le livre prophétique d’Ézéchiel. Il représentait le message de Jéhovah qu’Ézéchiel devait prononcer, jusqu’au dernier message adressé aux ennemis gentils de Jérusalem et du pays de Juda. — Ézéchiel 35:15.
10. En ce qui concerne le reste oint, que représentait le “rouleau d’un livre”, comment les membres du reste le mangèrent-ils, et quel effet cela produisit-il sur eux?
10 Pareillement, le “rouleau d’un livre” que le reste oint des serviteurs voués à Jéhovah mangea en 1919 ne figurait pas le livre d’Ézéchiel. Il représentait toutes les parties de la sainte Bible de Dieu se rapportant aux plaies spirituelles et à la “grande tribulation” qui doivent s’abattre sur la chrétienté et ses amis religieux et politiques en ce “temps de la fin”. Les membres du reste oint ont mangé ce “rouleau d’un livre” en ce sens qu’ils ont accepté la mission et la responsabilité d’annoncer tous ces messages contenus dans la Parole divine, à mesure que par son esprit Dieu les leur rendait intelligibles. Les membres du reste oint connurent une joie ineffable en 1919, lorsqu’ils mangèrent le message de l’heure révélée par Jéhovah et qu’ils reprirent leurs activités publiques. Ce fut pour eux un doux privilège.
ENVOYÉ NON À DES ÉTRANGERS, MAIS À SON PROPRE PEUPLE
11, 12. À quelle sorte de personnes Ézéchiel fut-il envoyé, et comment fut-il rendu capable de les affronter?
11 Après avoir accepté sa mission en mangeant le “rouleau d’un livre”, Ézéchiel reçut l’ordre de passer à l’action. Il écrit:
12 “Il me dit ensuite: ‘Fils d’homme, va, entre au milieu de la maison d’Israël, et tu devras leur parler avec mes paroles. Car ce n’est pas vers un peuple au langage inintelligible ou à la langue lourde que tu es envoyé, c’est vers la maison d’Israël, ce n’est pas vers des peuples nombreux au langage inintelligible ou à la langue lourde, dont tu n’entends pas les paroles avec intelligence. Si c’était vers eux que je t’avais envoyé, ceux-là t’écouteraient. Mais pour ce qui est de la maison d’Israël, ils ne voudront pas t’écouter, parce qu’ils ne veulent pas m’écouter; car tous ceux de la maison d’Israël ont la tête dure et le cœur dur. Voici que j’ai rendu ta face tout aussi dure que leur face et ton front tout aussi dur que leur front. J’ai rendu ton front pareil à un diamant, plus dur que le silex. Tu ne devras pas avoir peur d’eux, et tu ne devras pas être saisi de terreur devant leur face, car ils sont une maison rebelle.’” — Ézéchiel 3:4-9.
13. Ézéchiel allait-il avoir des problèmes de langage, et pourquoi ne devait-il pas avoir peur?
13 Ézéchiel n’avait pas besoin d’apprendre une nouvelle langue pour annoncer son message. Il n’était pas envoyé vers des peuples dont il ne comprenait pas la langue et qui ne comprenaient pas l’hébreu. S’il avait été envoyé vers de tels peuples, ils l’auraient écouté, comme les habitants assyriens de Ninive avaient écouté le prophète hébreu Jonas, s’étaient repentis et avaient été épargnés plus de deux cents ans auparavant, vers l’an 844 avant notre ère (Jonas 3:1 à 4:11). Ézéchiel était envoyé vers son propre peuple, pour lui parler dans la sainte langue hébraïque. Si donc ces Juifs n’écoutaient pas Ézéchiel, ce n’était pas parce qu’ils ne comprenaient pas ce qu’il disait. Jéhovah rappelait à Ézéchiel que la maison d’Israël avait la tête et le cœur durs, et qu’elle était rebelle. Cependant, Ézéchiel ne devait pas trembler de peur ni avoir la crainte des hommes, qui tend un piège (Proverbes 29:25). Puisque leur front était dur, Jéhovah donnait à Ézéchiel un front plus dur encore, pareil à un diamant, plus dur que le silex. Sa face pouvait être tout aussi résolue que la leur.
14. Après la Première Guerre mondiale, vers qui les membres du reste oint furent-ils envoyés?
14 Après la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, les membres ranimés du reste oint des témoins de Jéhovah furent envoyés non vers les païens qui avaient leur propre langage religieux, mais vers la chrétienté, qui parlait une langue religieuse chrétienne. Ils étaient bien équipés pour prêcher le Royaume de Dieu au sein de la chrétienté. Pourquoi?
15. Quelle situation permettait au reste oint d’annoncer le Royaume au sein de la chrétienté à partir de 1919?
15 C’est que pour administrer leurs activités et s’approvisionner en imprimés religieux, ils se servaient de la Watch Tower Bible & Tract Society, et dès 1919, cette Société avait des filiales en Grande-Bretagne, en Europe continentale, en Australie, en Afrique du Sud et en Amérique du Nord. Les habitants de ces pays de la chrétienté possédaient la sainte Bible dans de nombreuses langues, tout comme les témoins de Jéhovah. Ces gens avaient encore les mains souillées du sang versé pendant la Première Guerre mondiale, mais ils se disaient toujours chrétiens. Ils prétendaient croire en Dieu le Père, en son Fils Jésus Christ, en l’esprit saint et en l’Église chrétienne. Par conséquent, la classe de l’Ézéchiel moderne pouvait parler le langage religieux de ces prétendus chrétiens qui, de leur côté, auraient dû comprendre le langage biblique de la classe d’Ézéchiel.
16, 17. À l’exemple d’Ézéchiel, les témoins de Jéhovah espéraient-ils convertir la chrétienté, et de quelles paroles de Jésus se souvenaient-ils?
16 Les témoins de Jéhovah membres du reste oint n’espéraient pas convertir la chrétienté, ni la détourner de sa voie erronée, pas plus qu’Ézéchiel n’avait l’espoir de convertir la maison rebelle d’Israël. En fait, la chrétienté représentait l’apostasie ou rébellion annoncée contre la religion pure, rébellion qui se développa après la mort des douze apôtres de Jésus Christ, vers la fin du premier siècle de notre ère (II Thessaloniciens 2:3-12). Ainsi, tout comme l’ancien Israël, la chrétienté était une “maison rebelle”. Les membres du reste oint n’étaient donc pas surpris qu’elle refuse d’écouter, car ils se souvenaient des paroles de Jésus correspondant à celles que Jéhovah avait adressées à Ézéchiel. En effet, à certaines villes israélites où il avait rendu témoignage, Jésus déclara:
17 “Malheur à toi, Chorazin! Malheur à toi, Bethsaïda! Car si les œuvres puissantes qui ont eu lieu au milieu de vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps qu’elles se seraient repenties sous le sac et dans la cendre. Je vous le dis donc, ce sera plus supportable pour Tyr et Sidon au Jour du Jugement que pour vous. Et toi, Capernaüm, seras-tu peut-être élevée jusqu’au ciel? Dans le Hadès tu descendras; car si les œuvres puissantes qui ont eu lieu au milieu de toi avaient eu lieu dans Sodome, elle subsisterait encore aujourd’hui. Aussi je vous le dis, ce sera plus supportable pour la terre de Sodome au Jour du Jugement que pour toi.” — Matthieu 11:20-24.
18. Au sujet du Jour du Jugement, que déclara Jésus à propos des hommes de Ninive et de la reine du midi?
18 Jésus Christ déclara également à la “génération méchante et adultère” de son époque: “Les hommes de Ninive se lèveront au jugement avec cette génération et la condamneront; car ils se repentirent à la prédication de Jonas, mais voici, il y a ici quelque chose de plus que Jonas. La reine du midi sera ressuscitée au jugement avec cette génération et la condamnera; car elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, mais voici, il y a ici quelque chose de plus que Salomon.” — Matthieu 12:39-42.
19. À quelle accusation Jéhovah se garde-t-il de s’exposer, et à qui envoya-t-il le reste, en le munissant de quel message?
19 Jéhovah ne s’exposera pas à l’accusation d’avoir manqué de prévenir ceux qui refusaient d’écouter le message qu’il a donné à son heure. C’est pourquoi il dit à Ézéchiel: “Fils d’homme, toutes mes paroles que je te dirai, reçois-les dans ton cœur et entends-les de tes propres oreilles. Et va, entre parmi les exilés, parmi les fils de ton peuple, et tu devras leur parler et leur dire: ‘Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah’, qu’ils entendent ou qu’ils s’abstiennent.” (Ézéchiel 3:10, 11). Il a donc été rappelé aux membres du reste oint qui avaient survécu à la Première Guerre mondiale et qui connaissaient le livre prophétique d’Ézéchiel qu’ils devaient recevoir la Parole de Dieu dans leur cœur. Ils devaient alors entrer parmi les “exilés” modernes, les habitants de la chrétienté qui, en fait, se trouvaient en captivité et exilés par Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion d’origine babylonienne. Les membres du reste devaient leur annoncer ce que Jéhovah avait fait écrire dans sa Parole, qu’ils écoutent ou qu’ils s’abstiennent. En agissant ainsi, ces chrétiens oints se montreraient fidèles envers leur Dieu.
20. Où et vers qui l’esprit de Jéhovah emporta-t-il Ézéchiel, et dans quel état d’esprit ce dernier alla-t-il?
20 Le moment était venu d’agir. Ézéchiel était toujours en présence de la vision du char de Jéhovah flanqué de chérubins à côté de ses quatre roues. Alors l’esprit divin qui était dans les roues de ce char céleste et qui les déplaçait dans la bonne direction commença à agir sur Ézéchiel. Il écrit: “Alors un esprit m’emporta et je commençai à entendre derrière moi le bruit d’un grand mugissement: ‘Bénie soit la gloire de Jéhovah depuis son lieu!’ Et il y eut le bruit des ailes des créatures vivantes, qui se touchaient l’une l’autre, de près, et le bruit des roues tout près d’elles, et le bruit d’un grand mugissement. Et l’esprit m’emporta et se mit à me prendre, de sorte que j’allai, amèrement, dans la fureur de mon esprit, et la main de Jéhovah sur moi était forte. J’entrai donc chez les exilés à Tel-Abib, chez ceux qui demeuraient au bord du fleuve Kébar, et je commençai à demeurer là où ils demeuraient; et je demeurai là pendant sept jours, frappé de stupeur, au milieu d’eux.” (Ézéchiel 3:12-15). Ainsi, Ézéchiel fut conduit irrésistiblement à sa destination.
21. D’après les dernières paroles qu’entendit Ézéchiel, depuis quel lieu la “gloire de Jéhovah” devait-elle être bénie?
21 Sans doute ce furent les quatre chérubins ou créatures vivantes accompagnant le char céleste qui prononcèrent les dernières paroles qu’Ézéchiel entendit, savoir: “Bénie soit la gloire de Jéhovah depuis son lieu!” Théoriquement, le lointain temple de Jérusalem était “son lieu”, le lieu de Jéhovah, mais sa gloire n’était plus bénie dans cet édifice religieux maintenant souillé. Le lieu de Jéhovah est avec son peuple, à qui, tout comme à Ézéchiel, il a confié une mission. Ce peuple devrait bénir la “gloire de Jéhovah”. C’est ce qu’Ézéchiel devait faire, et à partir de 1919, il devait en être de même de son antitype moderne, les témoins de Jéhovah membres du reste oint.
“J’ALLAI, AMÈREMENT, DANS LA FUREUR DE MON ESPRIT”
22. En quel sens Ézéchiel alla-t-il “amèrement, dans la fureur de [son] esprit”, et pourquoi était-il “frappé de stupeur” pendant sept jours?
22 Lorsque Ézéchiel eut mangé le rouleau de Jéhovah, ce livre devint dans sa bouche comme du miel pour la douceur. Mais dans son ventre, le rouleau produisit de l’amertume, “la fureur de [son] esprit”, à cause des “chants de deuil, et des gémissements, et des lamentations” qu’il contenait. Par conséquent, s’il alla “amèrement, dans la fureur de [son] esprit”, cela ne veut pas dire qu’il agissait à contrecœur, ni qu’il trouvait à redire à sa mission difficile. N’oublions pas que la “main” ou pouvoir exercé de Jéhovah “était forte” sur Ézéchiel, lui donnant la force d’exprimer par son ministère l’esprit de ce qui était écrit dans le rouleau qu’il avait mangé. Il devait se pénétrer de l’esprit de ce message du courroux divin, afin de le présenter convenablement et avec zèle. Le message qu’Ézéchiel devait annoncer aux exilés juifs qui demeuraient au bord du fleuve Kébar était stupéfiant, susceptible de glacer les sens, tellement il était bouleversant. Il fallut donc du temps à Ézéchiel pour assimiler son contenu et le faire sien. Pendant sept jours, période de temps complète, il demeura parmi les exilés juifs à Tel-Abib, “frappé de stupeur”, étourdi et incapable de se déplacer.
23, 24. À cause de quoi le reste oint alla-t-il “amèrement, dans la fureur de [son] esprit”, et en quels termes la résurrection de l’œuvre est-elle décrite dans Révélation 11:11-14?
23 Quant à l’époque moderne, pendant la Première Guerre mondiale les témoins chrétiens de Jéhovah membres du reste oint avaient été sévèrement persécutés par la chrétienté, mais cela ne les remplit pas d’amertume ou d’un esprit de vengeance. Ce fut à cause du message de la fureur de Jéhovah adressé à la chrétienté apostate et hypocrite qu’ils allèrent amèrement pour accomplir leur mission après la guerre. Mais la “main de Jéhovah” sur eux était forte et les poussait à remplir leur tâche. Son esprit les ranima en 1919, pour leur permettre d’accomplir leurs activités publiques, surtout au sein de la chrétienté. Cela correspondait à ce qui avait été annoncé prophétiquement dans Révélation 11:11-14, où il est question des “deux témoins” de Dieu dont la prédication publique fut “tuée” par la chrétienté pendant la Première Guerre mondiale. Nous y lisons:
24 “Et après les trois jours et demi [au cours desquels ils gisaient sur la grande voie de la chrétienté], un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds, et une grande crainte fondit sur ceux qui les voyaient. Et ils entendirent du ciel une voix forte qui leur disait: ‘Montez ici.’ Et ils montèrent au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les virent. Et à cette heure-là il y eut un grand tremblement de terre, et le dixième de la ville tomba; et sept mille personnes furent tuées par le tremblement de terre, et les autres furent effrayées et rendirent gloire au Dieu du ciel. Le deuxième malheur est passé. Voici, le troisième malheur vient promptement.”
25. Au début de l’après-guerre, comment le reste oint était-il comme “frappé de stupeur”, et comment L’Âge d’Or commença-t-il à démasquer la chrétienté?
25 Comme pour Ézéchiel, qui resta “frappé de stupeur” parmi les exilés à Tel-Abib, au bord du fleuve Kébar, il fallut un certain temps pour que le reste ranimé des témoins de Jéhovah se fasse à l’idée qu’il devait accomplir après la guerre une œuvre impressionnante. Au siège de la Société Watch Tower, à Brooklyn, New York, le collège central des témoins décida de publier un nouveau périodique destiné à dévoiler les attaques peu chrétiennes que la chrétienté avait menées contre le peuple de Jéhovah pendant la Première Guerre mondiale. Le premier numéro de ce nouveau périodique, L’Âge d’Or, parut le 1er octobre 1919. Son but fut expliqué particulièrement dans une édition spéciale, le numéro 27, daté du 29 septembre 1920. Les trente-deux pages de ce numéro étaient consacrées à l’article intitulé “‘La détresse des nations’: La cause, un avertissement, le remède”. Quatre millions d’exemplaires de ce numéro spécial furent imprimés et diffusés gratuitement parmi les habitants de la chrétienté. Ce ne fut que le commencement de la campagne menée par ce périodique pour dévoiler les méfaits flagrants de la chrétienté qui violait la Parole écrite de Dieu, la Bible.
26. Quel autre périodique démasquait l’impiété de la chrétienté, et quelles accusations contre celle-ci furent publiées dans L’Âge d’Or du 24 septembre 1924?
26 Désormais, L’Âge d’Or fut utilisé avec La Tour de Garde pour démasquer l’impiété de la chrétienté et annoncer sa destruction. Par exemple, ces deux périodiques publièrent un rapport sur le congrès international tenu par les témoins de Jéhovah membres du reste oint, du 20 au 27 juillet 1924, à Columbus, aux États-Unis. Ainsi, dans son numéro daté du 24 septembre 1924 (éd. angl.), L’Âge d’Or publia un document célèbre qui allait être diffusé dans le monde entier et qui fut présenté pour la première fois à ce congrès international, en même temps qu’un discours public prononcé à l’appui de cette déclaration. Il s’agit de la résolution adoptée le vendredi après-midi 25 juillet, intitulée “ACTE D’ACCUSATION”. Pour illustrer comment cette résolution accusait la chrétienté d’être un système religieux hypocrite et apostat, citons les extraits suivants:
Nous, membres de l’Association internationale des Étudiants de la Bible, réunis en assemblée générale, déclarons notre fidélité sans réserve au Christ, actuellement présent et en train d’établir son Royaume, et à ce Royaume.
Nous croyons que chaque enfant de Dieu consacré est un ambassadeur du Christ et a le devoir de rendre un témoignage fidèle et véritable en faveur de son Royaume. En tant qu’ambassadeurs du Christ, et sans présomption de notre part, nous croyons que Dieu nous a confié la mission de ‘publier un jour de vengeance de notre Dieu et de consoler tous les affligés’. — Ésaïe 61:2.
(...)
Nous accusons formellement Satan d’avoir ourdi une conspiration en vue de maintenir les peuples dans l’ignorance des bénédictions dont le Seigneur a dessein de les combler en leur octroyant la vie, la liberté et le bonheur; et nous accusons également d’autres personnages, à savoir les prédicateurs dépourvus de foi, les exploiteurs sans conscience et les politiciens sans scrupules, de participer, volontairement ou non, à ladite conspiration.
Nous reprochons, d’autre part, aux prédicateurs dépourvus de foi d’avoir formé des systèmes ecclésiastiques, soit des conseils, des synodes, des consistoires, des associations, etc., et de s’être désignés par les titres de pape, cardinal, évêque, docteur en théologie, pasteur, berger, révérend père, etc., et de s’être élevés à de telles fonctions, l’ensemble étant appelé “le clergé” dans le présent document; ces ecclésiastiques ont constitué comme chefs de file de leurs troupeaux d’ouailles, de puissants hommes d’affaires et des politiciens professionnels.
(...)
7) Nous constatons qu’ils nient que le Seigneur a le droit d’établir son Royaume sur la terre, alors qu’ils savent que Jésus a enseigné qu’il reviendrait à la fin du monde, laquelle serait signalée par le fait que les nations de la chrétienté s’engageraient dans une guerre mondiale suivie de famines, d’épidémies, de révolutions, (...).
— Paragraphes 1, 2, 4, 5, 17, pages 820, 821 de L’Âge d’Or.
27. Quel était le titre du discours public prononcé à l’appui de l’“Acte d’accusation”, et quelle publicité ce discours reçut-il dans la presse?
27 Le discours public prononcé à ce congrès international le dimanche suivant à l’appui de cet “Acte d’accusation” était intitulé “La civilisation condamnée”. Il fut prononcé au stade de l’université de l’État d’Ohio, devant un auditoire estimé à 35 000 personnes. Au cours de son exposé, et après avoir cité sept personnalités bien connues qui pressentaient l’imminence de la fin, le président de la Société Watch Tower expliqua en détail “pourquoi la chrétienté est condamnée”. Dans son rapport, L’Âge d’Or (éd. angl., page 813, colonne 2) déclarait: “Ce discours a été suivi très attentivement; bien qu’il s’agisse d’une réfutation détaillée des erreurs de la chrétienté, l’immense auditoire a reçu cet exposé avec enthousiasme et l’a applaudi. Le lundi suivant, le State Journal d’Ohio a reproduit le texte du discours in extensoa.”
28. Comment cet “Acte d’accusation” fut-il adopté à cette réunion publique, sous quelle forme fut-il diffusé par la suite, et comment le reste oint agissait-il comme Ézéchiel?
28 À la fin du discours public, l’“Acte d’accusation” déjà adopté par les congressistes fut proposé aux nombreux assistants, qui s’y associèrent par acclamation. Afin de renseigner et de prévenir le plus grand nombre possible d’habitants de la chrétienté, au mois d’octobre suivant, cette résolution intitulée “Acte d’accusation” commença à être distribuée gratuitement sous forme de tracts, dont finalement plus de 50 000 000 d’exemplaires furent imprimés en anglais et en d’autres langues. Indiscutablement, l’œuvre prophétique figurée jadis par le prophète Ézéchiel s’accomplissait à l’égard de l’infidèle “maison d’Israël” moderne.
COMMENT UN GUETTEUR PEUT DÉLIVRER SON ÂME
29-31. Quelles autres paroles Ézéchiel entendit-il concernant sa responsabilité de guetteur à l’égard des méchants et des justes?
29 Sans doute Ézéchiel attendait-il un nouveau message de Jéhovah là où il se trouvait maintenant à Tel-Abib, en Babylonie. Il ne fut pas déçu. Il écrit: “Et il arriva, au bout de sept jours, que la parole de Jéhovah m’advint, disant:
30 “‘Fils d’homme, j’ai fait de toi un guetteur pour la maison d’Israël, et tu devras entendre de ma bouche la parole et tu devras les avertir de ma part. Quand je dirai à quelqu’un de méchant: “Tu mourras assurément”, et que tu ne l’avertiras pas et que tu ne parleras pas pour avertir le méchant de se détourner de sa voie mauvaise pour le conserver en vie, lui, le méchant, il mourra dans sa faute, mais son sang, je le redemanderai de ta main. Mais quant à toi, si tu as averti quelqu’un de méchant et qu’il ne revienne pas de sa méchanceté et de sa voie mauvaise, lui, il mourra pour sa faute; mais quant à toi, tu auras délivré ton âme.
31 “‘Et quand quelqu’un de juste reviendra de sa justice et commettra bel et bien l’injustice, et qu’il me faudra mettre devant lui une pierre d’achoppement, lui, il mourra parce que tu ne l’as pas averti. Il mourra pour son péché, et l’on ne se souviendra pas de ses actes de justice qu’il a accomplis, mais son sang, je le redemanderai de ta main. Et quant à toi, si tu as averti quelqu’un de juste pour que le juste ne pèche pas, et qu’il ne pèche pas, assurément il continuera à vivre, parce qu’il a été averti, et toi, tu auras délivré ton âme.’” — Ézéchiel 3:16-21.
32. Ézéchiel devait-il faire le guet dans une vraie tour de garde, sinon comment et par rapport à quelle alliance était-il un guetteur?
32 Bien qu’établi récemment guetteur pour la maison d’Israël, Ézéchiel ne devait pas faire le guet monté sur une vraie tour de garde pour prévenir les fils d’Israël des dangers qui les menaçaient. Il devait plutôt veiller à la façon dont ils s’acquittaient de leurs obligations envers Dieu. Il convient de se rappeler que la maison d’Israël avait été admise dans une alliance nationale conclue avec Jéhovah en 1513 avant notre ère, par l’intermédiaire de son médiateur Moïse, et qu’elle avait accepté solennellement par le sacrifice d’animaux de garder les Dix Commandements et toutes les autres lois données par Jéhovah (Exode 19:3 à 24:8). À l’époque d’Ézéchiel, cette alliance n’avait pas été remplacée par la nouvelle alliance; aussi Jéhovah exigeait-il toujours que les Israélites observent celle qui avait été conclue par l’intermédiaire de Moïse au mont Sinaï. Le prophète Ézéchiel avait été établi guetteur pour prévenir ceux qui violaient la loi de cette alliance des conséquences de leur conduite. Tout comme une sentinelle chargée de faire le guet serait condamnée à mort si elle manquait de protéger ses camarades endormis, de même Ézéchiel perdrait la vie s’il manquait de donner l’avertissement de la part de Jéhovah.
33. En vertu de quoi Jéhovah pouvait-il dire à ceux qui violaient l’alliance de la Loi: “Tu mourras assurément”, et de quelle mort s’agissait-il?
33 Particulièrement en vertu des malédictions prévues par l’alliance de la Loi, Jéhovah pouvait dire au méchant qui violait l’alliance: “Tu mourras assurément.” Il ne s’agissait pas là d’une mort naturelle comme celle de tous les hommes, même des non-Juifs, parce qu’ils sont descendants du premier père humain pécheur, Adam, mais plutôt d’une vie abrégée par les moyens d’exécution utilisés par Jéhovah.
34. Comment le méchant et le juste auraient-ils l’occasion de vivre, et pourquoi Israël avait-il grand besoin d’un guetteur?
34 Ainsi, le méchant pouvait s’épargner une telle exécution en se détournant complètement de sa mauvaise vie. Le juste pouvait préserver sa vie en continuant d’observer les justes lois de Jéhovah contenues dans son alliance. Si un Israélite juste se tournait vers la méchanceté, toute sa justice antérieure ne lui serait d’aucun secours; son état final de méchant serait déterminant et de ce fait il serait exécuté. Jéhovah avait-il donc vraiment besoin de susciter un guetteur? Oui, car Jérusalem et le pays de Juda étaient déjà bien avancés dans leur “temps de la fin”. La vie de leurs habitants était en jeu.
35. Pourquoi le danger de mort qui menaçait les Israélites engageait-il la responsabilité de Jéhovah et d’Ézéchiel, et comment ce dernier pouvait-il agir avec sagesse et bon sens?
35 Étant exilé en Babylonie, Ézéchiel était très éloigné du lieu de la prochaine destruction; néanmoins sa propre vie était en jeu. Pourquoi? C’est qu’il pouvait être tenu pour responsable de la mort des pauvres victimes, car Jéhovah l’avait établi guetteur pour les avertir. Aussi Ézéchiel avait-il de bonnes raisons de prévenir ceux vers qui il avait été envoyé. Le Dieu d’Ézéchiel se trouvait également impliqué, car si Ézéchiel, qui parlait au nom de Jéhovah, manquait à son devoir, on pourrait accuser Dieu de ne pas avoir averti le peuple de son alliance. Ézéchiel devait donc se garder de jeter l’opprobre sur le nom de son Dieu. La seule chose sage et sensée pour lui était de délivrer sa propre âme en prévenant avec obéissance les Israélites qui risquaient de mourir. Jéhovah leur avait fourni le moyen d’y échapper, et Ézéchiel avait le devoir de les en informer.
36. Malgré leur espoir de bénéficier de la protection divine, pourquoi les membres du reste doivent-ils se soucier des adhérents des religions de la chrétienté, et quelle accusation contre Dieu veulent-ils éviter?
36 La responsabilité qui incombe de nos jours aux membres du reste oint que Jéhovah a établis guetteur collectif pour la chrétienté, qui est entrée dans son “temps de la fin”, est-elle moins grande que celle d’Ézéchiel? Non! Grâce à la chronologie biblique, ils savent où se trouve le monde des hommes dans le cours du temps. Par l’accomplissement des prophéties de la Bible depuis 1914, ils savent que le “char” céleste de Jéhovah avance vers l’exécution de ses décisions judiciaires sur le pays de Juda et la Jérusalem infidèles antitypiques. Ce n’est pas parce qu’ils s’attendent à bénéficier de la protection divine lors de la prochaine destruction de la chrétienté qu’ils ne doivent pas se soucier des âmes ou vies des membres des religions de la chrétienté. Ils savent que ces vies sont en danger d’anéantissement. Ces personnes doivent être prévenues et orientées vers la voie divine de la justice, si elles veulent éviter d’être détruites avec les méchants impénitents. Jéhovah tiendrait les membres du reste oint ou classe du guetteur pour responsables de la vie de ceux qui mourraient inutilement à cause de leur négligence. Il ne faut pas qu’on puisse accuser Jéhovah d’avoir manqué de donner un avertissement miséricordieux.
LE CHAR CÉLESTE SUIT LE PROPHÈTE
37, 38. Qui exerça son pouvoir en faveur d’Ézéchiel, et quel ordre celui-ci reçut-il?
37 Il n’y avait pas de temps à perdre! Devant les “yeux” remplissant les jantes des roues du char céleste de Jéhovah, et en présence des quatre chérubins ou “créatures vivantes” qui accompagnaient ces roues, Ézéchiel reçut l’ordre de se lever et de s’acquitter de ses devoirs. L’Être suprême, oui! Jéhovah, assis comme sur un char au-dessus de toute sa sainte organisation céleste, exerça son pouvoir en faveur d’Ézéchiel pour lui permettre d’accomplir courageusement son service de guetteur. Dans Ézéchiel 3:22, 23, le prophète nouvellement établi à Tel-Abib écrit:
38 “Et c’est là que la main de Jéhovah vint sur moi, et il me dit: ‘Lève-toi, sors vers la vallée-plaine, et là je parlerai avec toi.’ Je me levai donc et je sortis vers la vallée-plaine, et voici que la gloire de Jéhovah se tenait là, comme la gloire que j’avais vue au bord du fleuve Kébar, et je tombai sur ma face.”
39. Quelle assurance Ézéchiel reçut-il à propos de l’organisation divine, mais à quoi devait-il s’attendre de la part des Israélites?
39 Ainsi, le char ou organisation de Jéhovah avait suivi Ézéchiel jusqu’à la vallée-plaine. Le prophète avait donc l’assurance que l’organisation divine serait avec lui au cours de son ministère, et les faits ultérieurs prouvent qu’il en fut ainsi. Ce n’était plus le moment d’être frappé de stupeur par la vision de la “gloire de Jéhovah”. Se rendant compte de la source glorieuse du service qui lui avait été confié, il devait se lever et passer à l’action. Mais il reçut d’abord un avertissement. Il ne devait pas s’attendre à accomplir son service sans entraves et sans opposition. Comme l’écrit Ézéchiel, Dieu le prévint en ces termes:
40. Quelles entraves à ses mouvements et à sa langue Ézéchiel allait-il connaître?
40 “Alors de l’esprit entra en moi et me fit dresser debout sur mes pieds; et il commença à parler avec moi et à me dire: ‘Viens, sois enfermé dans ta maison. Et toi, ô fils d’homme, voici que l’on mettra assurément sur toi des cordes et qu’on t’en liera, de sorte que tu ne pourras pas sortir au milieu d’eux. Et je ferai adhérer ta langue à ton palais, et assurément tu deviendras muet, et tu ne deviendras pas pour eux l’homme qui réprimande, car ils sont une maison rebelle. Et quand je parlerai avec toi, j’ouvrirai ta bouche, et tu devras leur dire: “Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah.” Que celui qui entend entende, et que celui qui s’abstient s’abstienne, car ils sont une maison rebelle.’” — Ézéchiel 3:24-27.
PARLE, MALGRÉ LES RESTRICTIONS
41. Qui s’efforcerait d’imposer des restrictions à Ézéchiel, et en quel sens Jéhovah ouvrirait-il la bouche du prophète et le rendrait-il muet?
41 Les Babyloniens qui tenaient captifs les Israélites ne mettraient pas des cordes sur Ézéchiel. Ce seraient les Israélites eux-mêmes qui essaieraient de lui mettre des entraves et de l’empêcher de sortir de sa maison et de passer au milieu d’eux pour déclarer ce qu’avait dit le Souverain Seigneur Jéhovah. Ce serait une expression de leur rébellion. Ils ne voulaient pas qu’Ézéchiel les réprimande. Mais Ézéchiel devait compter sur l’inspiration divine. Lorsque Jéhovah n’aurait aucun message à lui faire proclamer, il ferait adhérer en quelque sorte la langue du prophète à son palais, si bien qu’il deviendrait muet. En revanche, lorsque Jéhovah aurait un message à lui faire annoncer, il parlerait à son prophète et ouvrirait sa bouche pour qu’il parle malgré tout ce que pourraient faire les Israélites rebelles.
42. Pourquoi les membres de la classe de l’Ézéchiel moderne n’étaient-ils pas surpris par les mauvais traitements que leur infligeait la chrétienté, et quelle connaissance approfondie les fortifia pour l’œuvre à accomplir?
42 En ce “temps de la fin”, plus de deux mille cinq cents ans après Ézéchiel, la chrétienté a agi envers le reste oint des serviteurs de Jéhovah pareillement, à la façon dont les Israélites rebelles traitaient Ézéchiel. Mais la classe de l’Ézéchiel moderne avait été prévenue. Ayant déjà étudié la prophétie d’Ézéchiel, ces chrétiens savaient à quoi ils devaient s’attendre de la part de la chrétienté. Conformément à la prophétie, la chrétienté s’efforça de leur imposer des restrictions, comme l’atteste l’histoire de l’entre-deux-guerres et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les membres de la classe courageuse d’Ézéchiel n’étaient donc pas pris au dépourvu. Leurs yeux spirituels s’ouvrirent et ils reçurent une profonde intelligence du char de Jéhovah, son organisation universelle céleste. Ce discernement les fortifia pour l’œuvre qu’ils devaient accomplir. Ils comprirent qu’il n’existe que deux grandes organisations, celle de Jéhovah et celle de Satan le Diable. Ils choisirent de se mettre au service de l’organisation de Jéhovah. Ils comptaient non sur un quelconque don d’inspiration, mais sur l’esprit saint de Jéhovah pour qu’il les aide à annoncer son message.
43. En quelles paroles de Jésus la classe d’Ézéchiel avait-elle confiance?
43 Ils avaient confiance en l’accomplissement de ces paroles que Jésus prononça devant ses disciples, dans sa prophétie sur la “clôture du système de choses”: “Et dans toutes les nations, la bonne nouvelle doit être prêchée d’abord. Mais quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous souciez pas à l’avance de ce que vous devez dire; mais tout ce qui vous est donné à cette heure-là, dites-le, car vous n’êtes pas ceux qui parlent, mais c’est l’esprit saint. Et le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant, et les enfants se lèveront contre les parents et les feront mettre à mort; et vous serez des objets de haine pour tous à cause de mon nom. Mais celui qui aura enduré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.” — Marc 13:10-13; Matthieu 24:3-14.
44. Malgré quelles dictatures au sein de la chrétienté la classe d’Ézéchiel a-t-elle enduré, et quel mobile l’incite à endurer jusqu’à la fin de la chrétienté?
44 Nous voici arrivés dans la décennie des années 1970, et malgré tout ce que la chrétienté a fait contre eux par le moyen du clergé et des dictateurs Benito Mussolini, Adolf Hitler, Joseph Staline, et d’autres, les membres du reste oint ont enduré jusqu’à ce jour comme guetteur pour la chrétienté. Ils sont résolus à endurer jusqu’à la fin de leur ministère terrestre, donc jusqu’à la fin de la chrétienté et du présent système de choses dont elle a été la partie prédominante. Ils ne voudraient pas que Jéhovah les tienne pour responsables de la perte d’innombrables vies humaines lors de la destruction de la chrétienté. Ils sont décidés à se montrer fidèles et obéissants en tant que classe du guetteur. Ils le feront non pas simplement pour délivrer leurs âmes, mais pour que Jéhovah soit justifié parce que, par leur intermédiaire, il aura donné à la chrétienté un avertissement complet et équitable. L’exemple fidèle d’Ézéchiel dans son rôle de guetteur leur donne l’assurance que Jéhovah aura également de nos jours une classe fidèle remplissant les fonctions de guetteur jusqu’à l’exécution de ses jugements annoncés contre la chrétienté.
[Note]
a Voir La Tour de Garde (éd. angl.) du 1er septembre 1924, pages 262, 263, et du 15 septembre 1924, pages 275-281.