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19ème partie : “ Que ta volonté soit faite sur la terre ”La Tour de Garde 1959 | 1er octobre
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la méthode démocratique. La façon démocratique impose la direction de l’organisation de bas en haut à partir du peuple, source de ses pouvoirs et de son autorité. La façon théocratique impose la direction de haut en bas, à partir de l’Être suprême. C’est la méthode pure, pacifique, efficace pour le “ sanctuaire ” vivant de Jéhovah, composé de ses saints. C’est pour eux la façon bénie d’être organisés pour servir sur la terre en qualité de témoins de Jéhovah. S’ils servent fidèlement jusqu’à la mort, ils régneront et gouverneront avec Jésus-Christ dans le ciel. C’est ainsi que l’alliance pour le Royaume dans laquelle ils ont été oints par Dieu sera accomplie.
CHAPITRE VIII
LA “ PETITE CORNE ” EN OPPOSITION
1. Pourquoi la vision que Daniel eut la première année du roi Belschatsar lui fut-elle donnée opportunément cette année-là ? Comment l’affecta-t-elle ?
ÊTRE impitoyablement réduits à l’impuissance et recevoir finalement le royaume éternel sur toute la terre verdoyante, voilà qui résume l’expérience stupéfiante des saints du Dieu très-haut, tels que le prophète Daniel les aperçut dans sa vision. La gloire d’or de la puissance mondiale babylonienne était sur le point de perdre son éclat. Le dernier des rois chaldéens de sa dynastie était sur le trône du gouvernement mondial. C’était la première année de Belschatsar, roi de Babylone. Le songe et les visions de la tête de Daniel, en cette année du temps de la fin de Babylone en qualité de troisième puissance mondiale, concernaient en partie cette puissance mondiale éphémère. Il était donc opportun et approprié que le songe fût envoyé à Daniel avant que Babylone descendît de son trône élevé. Le reste des saints de Jéhovah, comme Daniel, Zorobabel et le grand prêtre juif Josué, étaient encore détenus, captifs et esclaves, à Babylone. Le songe et sa brève interprétation par l’ange effrayèrent vivement Daniel. Il changea de couleur. Mais, en voyant comme nous le faisons aujourd’hui l’interprétation presque complète de ce songe grâce au déroulement des faits de l’Histoire pendant les deux mille cinq cents ans écoulés, avec quelques traits suprêmement dramatiques restant encore à s’accomplir, il nous est possible de comprendre pourquoi le prophète fut si effrayé.
2, 3. Comment l’effroyable songe fut-il décrit par Daniel ?
2 Voici la description du songe de Daniel dans son caractère effroyable :
3 “ J’ai contemplé des visions dans la nuit. Voici : les quatre vents du ciel soulevaient la grande mer ; quatre bêtes énormes sortirent de la mer, toutes différentes entre elles. La première était pareille à un lion avec des ailes d’aigle. Tandis que je la regardais, ses ailes lui furent arrachées, elle fut soulevée de terre et dressée sur ses pattes comme un homme, et un cœur (esprit, RS) d’homme lui fut donné. Voici : une deuxième bête, tout autre, semblable à un ours, dressée d’un côté, trois côtes dans la gueule, entre les dents. Il lui fut dit : “ Lève-toi, dévore quantité de chair. ” Ensuite, je regardais et voici : une autre bête pareille à un léopard, portant sur les flancs quatre ailes d’oiseau ; elle avait quatre têtes et la puissance lui fut donnée. Ensuite je contemplai une vision, dans les visions de la nuit. Voici : une quatrième bête, terrible, effrayante et forte extrêmement ; elle avait des dents de fer très grandes ; elle mangeait, broyait, et foulait aux pieds ce qui restait. Elle était différente des premières bêtes et portait dix cornes. Tandis que je considérais ses cornes, voici : parmi elles poussa une autre corne, petite ; trois des premières cornes furent arrachées (déracinées, RS) de devant elle, et voici qu’à cette corne, il y avait des yeux comme des yeux d’homme, et une bouche qui disait de grandes choses ! ” — Dan. 7:2-8, Jé.
4. Selon les déclarations de l’ange à Daniel, que préfiguraient les quatre bêtes ? À quels autres symbolismes ces quatre bêtes correspondent-elles ?
4 Le monde actuel connaît bien le “ lion ” britannique, l’“ aigle ” américain, l’“ ours ” russe, le lung ou “ dragon ” chinois, et l’“ aigle éployée ” à deux têtes de l’Allemagne impériale. Mais que préfigurent, du point de vue historique, les quatre bêtes différentes du songe de Daniel ? Dans son angoisse, Daniel interrogea l’ange, pour nous, afin que nous puissions connaître “ la vérité concernant tout cela ” (Jé). Le prophète nous déclare : “ Il me répondit et me fit connaître le sens de ces choses : Ces bêtes énormes au nombre de quatre sont quatre rois qui se lèveront de la terre. ” Par conséquent, les quatre bêtes correspondent aux quatre métaux de la statue du songe que Daniel avait expliqué au roi Nebucadnetsar plus de cinquante ans auparavant (Dan. 7:15-17 ; 2:31-45, Jé). Par deux songes envoyés du ciel, la marche des puissances mondiales à partir de 607 av. J.-C. jusqu’aux temps modernes fut doublement assurée, comme par deux témoins.
5. Dans cette vision, que représente la mer ? Que préfigurent les quatre vents ?
5 Les quatre bêtes sortaient d’une mer bouillonnante, de la même façon que la bête sauvage à sept têtes et à dix cornes que l’apôtre Jean vit sortir de l’abîme de la mer, dans une vision qu’il eut quelques siècles plus tard ; cette bête ressemblait à un léopard, mais avait les pieds comme ceux d’un ours, et sa gueule comme celle d’un lion (Apoc. 13:1, 2). Dans la symbolique biblique, la mer est employée pour préfigurer des “ peuples, des foules, des nations, des langues ”, l’immense société humaine qui couvre la terre habitable comme les eaux couvrent le fond des mers. Ce sont tous des peuples détachés de Jéhovah Dieu par le péché et le “ chef de l’autorité de l’air ”, Satan le Diable (Apoc. 17:15 ; És. 57:20, 21 ; Éph. 2:2, Da). Les quatre vents du ciel agitant la grande mer pour en faire sortir les quatre bêtes préfigurent “ les esprits méchants dans les lieux célestes ” ainsi que Satan, “ l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ”, au moment où tous ces esprits dirigent ensemble leurs forces sur la mer humaine, exploitée par Satan et furieuse contre Jéhovah Dieu, afin qu’elle donne naissance aux puissances mondiales symbolisées par les quatre méchantes bêtes.
6. Comment cette première bête symbolique se leva-t-elle ? Comment agit-elle à la manière d’un lion ?
6 Genèse 10:8-10 fait clairement comprendre que Babylone, qui devint la troisième puissance mondiale, symbolisée ici par le lion aux ailes d’aigle, sortit, non du peuple de Jéhovah, mais de Nimrod le “ puissant chasseur en opposition à Jéhovah ” (NW). En conséquence, cette bête symbolique “ mont(a) de la mer ”. Le roi qu’elle représentait était la lignée dynastique des rois chaldéens de Babylone, de Nebucadnetsar à Belschatsar. À l’instar d’un lion, cette puissance royale babylonienne dévora des nations et des peuples, y compris Israël, la nation de Jéhovah. — Jér. 4:5-7 ; 50:17.
7. Comment le fait que ses ailes furent arrachées, qu’elle se tint sur deux pieds et qu’il lui fut donné un cœur d’homme affecta-t-il ce lion symbolique ?
7 Comme s’il eût été aidé par des ailes d’aigle, ce lion symbolique s’avança rapidement, dans des guerres d’agression et de conquête (Lam. 4:19 ; Hab. 1:6-8). Vers la fin de la domination de sa dynastie, sous le roi Belschatsar, Babylone eut les ailes arrachées. Elle ralentit ses offensives et perdit son pouvoir tenant du lion de continuer à régner en qualité de roi des puissances bestiales de ce monde. Elle devint relativement faible, comme un homme n’ayant pas d’autre rapidité de mouvement que celle de ses deux jambes. Il lui fut donné l’“ esprit d’un homme ” dans un corps de bête et elle ne fut plus en état d’agir comme roi “ parmi les bêtes de la forêt ” ; elle n’eut plus un “ cœur de lion ” (Michée 5:7 ; II Sam. 17:10). Vaincue, elle tomba devant l’ours symbolique. Elle abandonna la domination mondiale à la Médo-Perse.
8. Qu’est-ce qui fut symbolisé par l’ours, par le fait qu’il était dressé d’un côté et qu’il avait trois côtes dans la bouche ?
8 Le roi symbolisé par l’ours fut la lignée des maîtres de la Médo-Perse, depuis Darius le Mède jusqu’à Darius III le Perse, de 539 à 331 av. J.-C. Cette lignée de maîtres du monde fut symbolisée par la poitrine et les bras d’argent de la statue du songe de Nebucadnetsar. Cet ours symbolique était “ dressé d’un côté ”, soit pour attaquer afin de saisir, étendre et conserver la domination mondiale, soit pour montrer que la lignée perse des rois obtiendrait la suprématie sur le roi mède Darius, premier et seul Mède de la domination mondiale médo-perse. L’ours symbolique avait trois côtes dans la gueule, entre les dents. Ces côtes peuvent indiquer les trois directions dans lesquelles la puissance mondiale perse poussa ses conquêtes ; vers le nord pour humilier Babylone en 539 av. J.-C. ; vers l’ouest à travers l’Asie Mineure et la Thrace ; et vers le sud pour conquérir l’Égypte. Le nombre trois étant aussi un symbole d’intensité ou d’accentuation, les trois côtes peuvent encore faire ressortir l’avidité de cet ours symbolique pour ce qui est des conquêtes territoriales.
9. Quel fut le résultat de son obéissance au commandement de se lever et de dévorer quantité de chair ?
9 Dans sa voracité, il s’élança à l’assaut des nations, répondant à l’ordre : “ Lève-toi, mange quantité de chair. ” En dévorant Babylone conformément à la volonté de Jéhovah Dieu, cette quatrième puissance mondiale fut en position, par l’intermédiaire de Cyrus le Grand, de Darius Ier le Perse et d’Artaxerxès Ier, d’autoriser les Juifs, captifs à Babylone, à rentrer chez eux, à les aider et à les encourager à rebâtir le temple de Jéhovah à Jérusalem, à reconstruire et réparer les murs de la ville sainte. Tel un ours, cette puissance mondiale s’enrichit de “ cent vingt-sept provinces (districts juridictionnels, NW), de sorte qu’Assuérus ou Xerxès Ier, mari de la reine juive Esther, “ régnait depuis l’Inde jusqu’en Éthiopie ”. — Esther 1:1.
10. Que symbolisait la troisième bête sauvage ? Comment acquit-elle de la vitesse ? Comment s’avéra-t-il que la domination lui fut donnée pour dominer sur toute la terre ?
10 Sous la force agissante invisible des démons, la mer agitée de l’humanité produisit une autre bête symbolique de domination mondiale, le léopard à quatre ailes et quatre têtes. Le roi qu’elle symbolisait fut la lignée macédonienne ou grecque des maîtres du monde, en commençant par Alexandre le Grand. La rapidité avec laquelle ce dernier conquit la puissance mondiale perse, s’avançant à travers l’Asie Mineure, puis descendant en Égypte pour finalement s’élancer vers l’est jusqu’aux frontières occidentales de l’Inde, peut fort bien ressembler à l’allure d’un léopard, dont les quatre ailes augmentent l’agilité bondissante et la célérité (Hab. 1:8). Sa domination fut plus étendue que celle de l’ours symbolique. Elle engloba non seulement les domaines de l’empire perse mais encore la Macédoine, la Grèce et la Thrace. Alexandre partit à la conquête de l’empire perse en 334 av. J.-C. Il nourrissait d’autres projets ambitieux lorsqu’il mourut le 13 juin 323 av. J.-C., à Babylone. La prophétie de Daniel avait raison lorsqu’elle dit au sujet de ce léopard symbolique : “ La domination lui fut donnée ” ; “ il dominera sur toute la terre ”. — Dan. 7:6 ; 2:39.
11. Comment les quatre têtes du léopard symbolique apparurent-elles ?
11 Les quatre têtes du léopard symbolique apparurent à la mort d’Alexandre, lorsque quatre de ses généraux cherchèrent à s’établir en qualité de successeurs (Diádochi) sur des parties de son domaine. Finalement, le général Séleucus conserva la Mésopotamie et la Syrie ; le général Ptolémée, les terres de l’Afrique ; le général Lysimaque, l’Asie Mineure et la Thrace ; et le général Cassandre, la Macédoine.
12. Comment finalement ce léopard symbolique fut-il dompté et assujetti ?
12 Des relations pacifiques ne s’établirent pas entre ces divisions de l’empire macédonien. Une nouvelle menace surgit de l’ouest, de Rome ; et cette puissance politique et militaire naissante intervint de plus en plus dans les affaires des fractions politiques de l’empire hellénique. Cette puissance occidentale en prit possession l’une après l’autre, jusqu’à ce que, finalement, le léopard symbolique fût dompté et assujetti à un maître plus puissant.
13. Que symbolisait la quatrième bête sauvage ? Et à propos de quoi Daniel demanda-t-il à connaître la vérité ?
13 En 30 av. J.-C., la quatrième bête symbolique exerçait une domination absolue et incontestable en qualité de sixième puissance mondiale de l’histoire biblique. Ce roi fut constitué par la lignée des maîtres politiques du monde, commençant avec l’empereur César Auguste de Rome et prenant fin avec les principaux maîtres du monde actuels. Daniel, curieux, comme le sont aujourd’hui les étudiants de la Bible qui craignent Dieu, de connaître l’identité de cette bête indéniablement différente, dit : “ (Puis je demandai à connaître la vérité, Jé) sur la quatrième bête, qui était différente de toutes les autres, et extraordinairement terrible, qui avait des dents de fer et des ongles d’airain, qui mangeait, brisait et foulait aux pieds le reste ; et sur les dix cornes qui étaient sur sa tête et sur l’autre qui s’était élevée et devant laquelle trois étaient tombées, et cette corne qui avait des yeux et une bouche proférant de grandes choses et qui paraissait plus grande que ses compagnes. Je regardai, et cette corne faisait la guerre aux saints (qaddishin) et l’emportait sur eux. ” — Dan. 7:19-21, Li.
14. Quelles explications l’ange donna-t-il alors à Daniel ?
14 L’ange donna à Daniel des explications qui guident vraiment notre compréhension aujourd’hui. “ Il dit : La quatrième bête, c’est un quatrième royaume qui sera sur la terre, différent de tous les royaumes et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera. Les dix cornes : de ce royaume dix rois se lèveront ; un autre se lèvera après eux, il sera différent des précédents et abattra trois rois. Il proférera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très-Haut et il formera le dessein de changer les temps et la loi, et les saints seront livrés dans sa main jusqu’à un temps, des (deux, Sacy et Glaire et Vigouroux) temps et la moitié d’un temps. ” (Dan. 7:23-25, Li). Les faits rapportés dans l’Histoire confirment cette prophétie.
15. Avec quoi cette quatrième bête symbolique commença-t-elle ? De quelle façon fut-elle différente dans ses premiers développements des bêtes qui la précédèrent ?
15 À plusieurs reprises, il est affirmé que cette quatrième bête symbolique est différente des trois précédentes. Cette “ bête ” commença avec l’empire romain et, à son sujet, H. G. Wells, dans A Short History of the World, déclare ceci :
Or, cette nouvelle puissance romaine qui surgit et domina le monde occidental dans les second et premier siècles avant Jésus-Christ fut sous plusieurs rapports une chose différente de n’importe lequel des grands empires qui avaient jusqu’alors prévalu dans le monde civilisé. Elle ne fut pas tout d’abord une monarchie, et elle ne fut pas l’œuvre d’aucun grand conquérant. Elle ne fut pas vraiment le premier des empires républicains ;... Mais elle fut le premier empire républicain qui échappa à l’extinction et passa à de nouveaux développements... elle ne fut jamais capable de se maintenir dans l’Asie centrale ou en Perse parce que ces régions étaient trop éloignées de ses centres administratifs. Elle... incorpora bientôt presque tous les peuples grecs du monde, et sa population était beaucoup moins d’origine chamitique ou sémitique que celle d’aucun empire précédent... De sorte que l’empire romain fut essentiellement un premier essai de gouvernement étendu sur des descendants principalement aryens. C’était un exemple n’ayant pas encore paru dans l’Histoire, c’était l’extension d’une république aryenne... L’empire romain était une production, une production nouvelle non prévue ; le peuple romain se trouva engagé presque à son insu dans une vaste expérience administrative... Elle changeait toujours. Elle ne parvenait jamais à aucune fixité. Dans un sens, l’expérience (administrative) échoua. Dans un sens, l’expérience reste inachevée, et l’Europe et l’Amérique aujourd’hui sont encore en train de résoudre les énigmes de la diplomatie mondiale devant lesquelles le peuple romain se trouva le premier. — Chapitre XXXIII, “ Le développement de l’empire romain ”, pages 149-151. Publié en 1922.
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Pas de troubleLa Tour de Garde 1959 | 1er octobre
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Pas de trouble
“ Certains états ont édicté une loi contre le fait de troubler la paix d’un individu ”, écrit Simeon Stylites dans The Christian Century. Ne serait-ce pas un titre intéressant pour le journal : “ Prédicateur arrêté ! ”, l’article racontant l’histoire du Rév. Luther Calvin Wesley que quelques paroissiens firent arrêter par la police après le sermon et qui fut poussé vivement jusqu’à la prison de la ville pour avoir troublé la paix de l’assemblée ? Cela est arrivé à Paul, selon un procédé classique. Cela est arrivé à Martin Luther. Cela est arrivé à John Wesley. Pourquoi pas au coin de la rue ? Il n’y a qu’une petite chose qui cloche. Pour troubler la paix, il faut troubler. ”
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