Le lieu saint introduit dans sa vraie condition
“Jusqu’à deux mille trois cents soirs et matins ; et assurément le lieu saint sera introduit dans sa vraie condition.” — Dan. 8:14, NW.
1. Après des siècles d’existence, en quel sens la chrétienté a-t-elle trompé ses fidèles, et quelle période est près de s’achever pour elle ?
AU FUR et à mesure que le temps passe rapidement, de plus en plus de gens acquièrent la conviction que la chrétienté n’est pas le sanctuaire ou le lieu du culte pur rendu au seul vrai Dieu vivant. Son lieu de culte doit être saint ; or la chrétienté est bien loin de l’être. Après seize siècles d’existence, on s’attendrait à ce qu’elle offre quelque chose de meilleur que sa situation présente impure, car elle prétend adorer le vrai Dieu, le Créateur des cieux et de la terre. Après tous les bouleversements religieux qui se sont produits, il est maintenant évident que la chrétienté n’a pas été ‘introduite dans sa vraie condition’ ou ‘rétablie dans son droit’. (Dhorme.) Manifestement, la chrétienté est dans son “temps de la fin” et approche de la clôture de celui-ci. — Dan. 12:4.
2. De quelle prophétie de Daniel chercherons-nous la réalisation ailleurs que dans la chrétienté ?
2 Il nous faut regarder ailleurs que dans la chrétienté pour savoir où se trouve ce “lieu saint” ou “sanctuaire” du Dieu très-haut, qu’il a “introduit dans sa vraie condition” ou qui “sera justifié”. — Dan. 8:14, NW ; Da n. m.
3. Où est le centre de la théocratie, et quelle bonne définition du terme “théocratie” nous est donnée dans une encyclopédie ?
3 Selon les Écritures sacrées, le “sanctuaire” de Dieu est le temple servant à son culte. D’après une autre signification du mot que les Écritures utilisent pour désigner le “temple” (hékhal en hébreu), il s’agit de son “palais”. (Mal. 3:1 ; Ps. 45:15 ; NW.) Là, il règne sur son peuple voué. Pour celui-ci, il est le Dieu souverain ou Théocrate. C’est de ce sanctuaire qu’il exerce son règne ou gouvernement théocratique. C’est le centre de sa théocratie. Une bonne définition de ce terme “théocratie”, désignant une forme de gouvernement, nous est donnée dans l’Encyclopédie de M’Clintock et Strong, tome X, page 317, où nous lisons : “Forme de gouvernement semblable à celle qui existait parmi les anciens Juifs, selon laquelle Jéhovah, le Dieu de l’univers, était directement reconnu comme leur Souverain civil suprême, et ses lois considérées comme le recueil des statuts du royaume. Ce principe, formulé à diverses reprises dans le code mosaïque, fut continuellement suivi ensuite.”
4. Quelles questions se posent à propos du “lieu saint” ou “sanctuaire” de Jéhovah, et pourquoi les personnes troublées sur le plan religieux devraient-elles s’intéresser à la réponse à ces questions ?
4 Eu égard à ce qui précède, pourquoi le “lieu saint” ou “sanctuaire” de Jéhovah Dieu devait-il être “introduit dans sa vraie condition” ? Quand cela allait-il se produire ou quand cela a-t-il eu lieu ? Cet événement affecte le vrai culte, la vraie religion, et toutes les personnes qui sont troublées par les bouleversements, la confusion et les déceptions d’ordre religieux de notre époque ont de bonnes raisons de s’intéresser à la réponse à ces questions.
5. Quelle puissance mondiale était près de s’écrouler quand Daniel reçut sa vision, et dans quelles circonstances la reçut-il ?
5 C’est le prophète Daniel de l’Antiquité qui fut utilisé pour porter ces questions à notre attention. Cela remonte au sixième siècle avant notre ère, soit plus de vingt-cinq siècles en arrière. Daniel, qui se trouvait alors en exil à Babylone, était au service du roi Nabonide, père de Belschatsar, lequel était vice-roi. L’Empire babylonien, la Troisième Puissance mondiale de l’histoire biblique, était alors dans ses dernières années, car Daniel dit : “Dans la troisième année de la royauté de Belschazzar, le roi, une vision m’apparut, oui à moi, Daniel, après celle qui m’était apparue au début.” — Dan. 8:1, NW.
Le “lieu saint” ou “sanctuaire”
6. Avant d’être emmené en exil, où Daniel adorait-il son Dieu, et lors des événements survenus onze années plus tard, ce Dieu a-t-il perdu son vrai temple ?
6 Avant d’être emmené en exil en 617 avant notre ère, Daniel adorait son Dieu Jéhovah au temple de Jérusalem. Mais environ onze ans plus tard, en 607 avant notre ère, le roi Nébucadnetsar, grand-père de Belschatsar, avait détruit la ville de Jérusalem et son temple construit par le roi Salomon. Ce temple glorieux n’était pas vraiment la demeure de Jéhovah, le Dieu de Daniel, mais une image de celle-ci. Aussi, lorsque le temple de Jérusalem fut détruit par les Babyloniens en 607 avant notre ère, la véritable demeure de Dieu, son palais, ne fut pas réellement détruite. — I Rois 8:27 ; Actes 7:48 ; 17:24.
7. Que représentait le temple de Jérusalem, et quel sacrifice fut présenté dans le véritable Très-Saint ?
7 Ce temple terrestre n’était pas une image (ou type) de la congrégation chrétienne qui fut fondée 639 années plus tard dans la ville reconstruite de Jérusalem, le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère. Non, mais il était une image, un type du temple ou palais céleste de Jéhovah, d’où il exerce son règne suprême au-dessus des chérubins qui le servent. C’est ce que montre le Psaume 99:1, (AC) où nous lisons : “Jéhovah est roi : les peuples tremblent ; il est assis sur les Chérubins : la terre chancelle.” C’est là, dans le Très-Saint du temple de Jéhovah, que Jésus-Christ présenta la valeur de son sacrifice après être monté au ciel.
8, 9. a) Qui entrait dans le Très-Saint du temple terrestre, et pourquoi ? b) Que déclare Hébreux 9:1, 24-28, concernant le service de Jésus-Christ en tant que Grand Prêtre spirituel ?
8 Dans l’antique Jérusalem, avant sa destruction par les Babyloniens, le grand prêtre juif présentait chaque année, le 10 tisri, à l’occasion du Jour des propitiations, le sang des sacrifices et en faisait l’aspersion devant le propitiatoire d’or surmonté de deux chérubins d’or, au-dessus desquels se trouvait la Schékinah, lumière représentant la présence invisible de Jéhovah (Ex. 25:17-22 ; Lév. 16:11-17 ; Nomb. 7:89 ; I Sam. 4:4 ; II Sam. 6:2). En revanche, Jésus n’était pas un prêtre lévite de la famille d’Aaron et il n’entra pas dans le Très-Saint du temple terrestre de Jérusalem. C’est pourquoi, à propos de son service en tant que Grand Prêtre spirituel de Jéhovah, nous lisons :
9 “Christ est entré, non dans un lieu saint fait par la main, qui est une copie de la réalité, mais dans le ciel lui-même, afin de paraître maintenant, pour nous, devant la personne de Dieu. (...) Mais maintenant il s’est manifesté lui-même une seule fois à la clôture des systèmes de choses pour abolir le péché par son sacrifice. (...) Ainsi le Christ également a été offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup.” — Héb. 9:1, 24-28.
10. Quand Jésus commença-t-il sa course terrestre devant le mener au sacrifice, et à quel prêtre de l’Antiquité est-il devenu semblable ?
10 Sur la terre, Jésus offrit en sacrifice sa vie humaine parfaite ; il commença à suivre cette voie d’abnégation lorsqu’il fut baptisé dans l’eau par Jean-Baptiste, en l’an 29 de notre ère. C’est alors que l’esprit de Dieu descendit sur Jésus, l’engendrant comme fils pour la vie spirituelle. En même temps, l’esprit l’oignait comme Grand Prêtre et Roi spirituels selon la manière du roi Melchisédek de la ville antique de Salem.
11. a) Dans quelles nouvelles relations avec Dieu Jésus est-il entré, et qu’est-ce qui représentait la condition dans laquelle il se trouvait ? b) Qu’est-ce qui le séparait de la vie spirituelle dans les cieux ?
11 À partir de ce moment-là, Jean-Baptiste parla de Jésus oint comme de “l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde” et comme du “Fils de Dieu”. (Jean 1:29-51 ; Mat. 3:13-17.) À cause de ses nouvelles relations spirituelles avec Jéhovah Dieu dans les cieux, Jésus-Christ marchait en quelque sorte dans la condition spirituelle figurée par le premier compartiment du temple appelé Saint, même durant sa course terrestre qui allait se terminer par son sacrifice. Tout comme le rideau ou voile séparait le Saint du Très-Saint du temple, la chair parfaite de Jésus constituait une séparation entre sa vie humaine et la vie spirituelle dans les cieux invisibles où Dieu réside personnellement. Jésus passa de l’autre côté du “voile” lorsqu’il mourut en tant qu’homme et fut ressuscité esprit.
12. Selon la manière de qui Jésus-Christ est-il devenu Grand Prêtre, et que représentait le rideau à l’intérieur du temple ?
12 À ce propos, dans la lettre adressée aux Hébreux convertis au christianisme, qui descendaient du patriarche Abraham, il est écrit : “De cette manière Dieu, lorsqu’il se proposa de faire voir plus abondamment aux héritiers de la promesse [faite à Abraham] l’immutabilité de son conseil, intervint par un serment [pour renforcer la promesse], afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible à Dieu de mentir, nous qui avons fui vers le refuge, nous ayons un puissant encouragement à saisir l’espérance qui est placée devant nous. Cette espérance, nous l’avons comme une ancre pour l’âme, à la fois sûre et ferme, et elle entre jusqu’à l’intérieur du rideau, où un précurseur est entré pour nous, Jésus, qui est devenu grand prêtre pour toujours, selon la manière de Melchisédek.” (Héb. 6:17-20). “Ayant donc, frères, la hardiesse voulue pour la voie d’accès au lieu saint par le sang de Jésus, qu’il a inaugurée pour nous, comme une voie nouvelle et vivante à travers le rideau, c’est-à-dire sa chair, et ayant un grand prêtre à la tête de la maison de Dieu, approchons-nous.” — Héb. 10:19-22.
13. Selon le témoignage rapporté dans I Pierre 3:18, quel genre de résurrection fut celle de Jésus, et quels hommes doivent avoir part à la même résurrection que lui ?
13 L’apôtre Pierre témoigne que Jésus-Christ a été ressuscité en tant que créature spirituelle parce qu’il a offert en sacrifice sa vie humaine, afin de passer de l’autre côté du “rideau, c’est-à-dire sa chair” ; il écrit : “Aussi bien, Christ lui-même est mort une fois pour toutes concernant les péchés, juste pour des injustes, afin de vous mener à Dieu, ayant été mis à mort dans la chair, mais rendu vivant dans l’esprit.” (I Pierre 3:18). Il renonça donc à jamais à sa chair et monta au ciel avec le “sang”, c’est-à-dire la valeur de son sacrifice humain parfait. Là, en tant que Grand Prêtre, il présenta cette valeur rédemptrice devant la personne de Dieu, donc dans le Très-Saint antitypique. Tous ses disciples, voués et baptisés, qui sont engendrés et oints de l’esprit de Dieu ont l’espérance d’avoir part à la même résurrection que Jésus et de le rejoindre dans les cieux spirituels en tant qu’héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ. — Rom. 8:14-17.
14. a) Symboliquement parlant, où les disciples de Jésus revêtus de l’onction marchent-ils ? b) Pourquoi peut-on dire qu’ils constituent une “armée” ainsi que le “lieu fixe de son sanctuaire” ?
14 Bien qu’étant encore dans la chair sur la terre, ces chrétiens engendrés de l’esprit servent en tant que sous-prêtres dans la condition spirituelle figurée par le Saint, le premier compartiment du temple (I Pierre 2:5-9). De cette façon, bien qu’étant encore sur la terre, ils servent Jéhovah Dieu en son “lieu saint” ou “sanctuaire”. Étant donné que ces sous-prêtres selon l’esprit seront finalement au nombre de 144 000, on pouvait parler d’eux comme d’une “armée” et du “peuple composé des saints”. Puisque Jéhovah Dieu parle de la terre comme de son “tabouret”, ces 144 000 pouvaient être appelés “le lieu fixe de son sanctuaire”. Du moins le représentent-ils puisqu’ils sont les sujets et représentants terrestres de la théocratie de Jéhovaha. En outre, vivant dans la chair sur le “tabouret” de Dieu, ils sont représentés comme étant dans la cour intérieure du temple réservée aux prêtres, là où se trouvait l’autel des sacrifices. — Dan. 8:11, 24, NW.
Le lieu de son sanctuaire est abattu
15, 16. a) Concernant la vision de Daniel, que désire faire le reste des chrétiens oints ainsi que les autres étudiants de la Bible ? Quels sont les deux animaux que Daniel vit en vision ? b) Quelle fut l’attitude du deuxième animal envers le premier, et que devint le vainqueur ?
15 Aujourd’hui, après plus de dix-neuf siècles durant lesquels ces 144 000 cohéritiers théocratiques de Jésus-Christ ont été choisis, il n’existe sur la terre qu’un reste de ces héritiers du Royaume céleste de Dieu. Ces chrétiens oints, ainsi que tous les autres étudiants de la Bible, désirent examiner à nouveau la vision que le prophète Daniel reçut durant les jours qui précédèrent la chute de la Puissance mondiale babylonienneb. Dans Daniel 8:2-6 (NW), il parle d’un bélier à deux cornes qui est attaqué par un bouc velu ayant une seule corne entre les yeux. Dans Daniel 8:7, 8 (NW), il poursuit son récit en ces termes :
16 “Et je le vis arriver tout près du bélier, et il commença à manifester de l’aigreur à son égard, puis il abattit le bélier et brisa ses deux cornes, et dans le bélier il ne se trouva aucune force pour tenir devant lui. Il le jeta donc par terre et le piétina, et le bélier n’avait personne pour le délivrer de sa main. Et le bouc de chèvres, lui, prit de grands airs à l’extrême ; mais dès qu’il devint puissant, la grande corne fut brisée, et à sa place s’élevèrent de façon très apparente quatre cornes, vers les quatre vents des cieux.”
17. Pour quelle époque la vision était-elle réservée, et que déclara l’ange concernant la signification des cornes du bélier et celle des cornes issues du bouc ?
17 Pas plus que Daniel, nous ne sommes réduits aux hypothèses sur la signification de cette vision. Un ange déclara à Daniel : “Comprends, ô fils d’homme, que la vision est pour le temps de la fin. (...) Voici que je te fais savoir ce qui arrivera dans la dernière partie des invectives, car c’est pour le temps fixé de la fin. Le bélier que tu as vu et qui possédait les deux cornes représente les rois de Médie et de Perse. Et le bouc velu représente le roi de Grèce ; et quant à la grande corne qui était entre ses yeux, elle représente le premier roi. Et comme celle-ci a été brisée, de sorte que quatre se sont finalement élevées à sa place, c’est que quatre royaumes de sa nation se lèveront, mais non pas avec sa force.” — Dan. 8:15-22, NW.
18. Après la chute de quelle puissance mondiale la vision a-t-elle commencé de se réaliser ? Que représentaient les cornes symboliques du “bélier” et l’unique corne du “bouc” ?
18 Cette prophétie commença donc à se réaliser après que Darius le Mède et Cyrus le Perse eurent provoqué la chute de Babylone en automne de l’an 539 avant notre ère et que l’Empire médo-perse fut devenu la Quatrième Puissance mondiale de l’histoire biblique. Cet empire, qui s’étendit à l’est, à l’ouest et au sud beaucoup plus que Babylone, domina le monde de 539 à 331 avant notre ère (Dan. 5:1 à 6:28 ; 11:1, 2). Sous la conduite d’Alexandre, le roi macédonien, la Grèce acheva la conquête de l’Empire perse vers l’an 331 avant notre ère. Ainsi, cette grande corne entre les yeux du bouc velu figurait ce “premier roi”, Alexandre le Grand. De cette façon, l’Empire grec, qui s’étendit rapidement à l’est jusqu’à l’Indus, en Inde, s’éleva à la position de Cinquième Puissance mondiale de l’histoire biblique.
19. Comment la “grande corne” du bouc fut-elle brisée, et que représentaient les quatre cornes symboliques qui la remplacèrent ?
19 À Babylone, en l’an 323 avant notre ère, la malaria emporta Alexandre et mit ainsi fin prématurément à sa souveraineté impériale. La “grande corne” fut brisée alors qu’elle était à l’apogée de sa puissance impériale. Finalement, après des années d’intrigues de la part des généraux d’Alexandre, quatre royaumes hellénistiques vinrent à l’existence, mais évidemment aucun d’eux n’eut la “force” d’Alexandre. Ainsi, en l’an 301 avant notre ère, le général Ptolémée Lagus régnait sur l’Égypte et la Palestine ; le général Séleucus Nicator, sur la Mésopotamie et la Syrie ; le général Cassandre, sur la Macédoine et la Grèce ; et le général Lysimaque, sur la Thrace européenne et l’Asie Mineure. Symboliquement parlant, quatre petites “cornes” avaient pris la place de l’unique grande corne, démontrant ainsi que la prophétie biblique est véridique et infaillible. — Dan. 11:3, 4.
20. a) Quelle période la réalisation de la vision n’avait-elle pas encore atteinte ? b) Qu’est-ce qui sortit de l’une des quatre cornes, et avec quel succès agit-elle ?
20 Cependant, la réalisation de la prophétie n’avait pas encore atteint le “temps de la fin”, “la dernière partie des invectives”. (Dan. 8:17, 19, NW.) Quels faits historiques la vision de Daniel annonçait-elle ensuite ? Écrivant à propos des quatre cornes ou royaumes hellénistiques, Daniel déclare : “Et de l’une d’entre elles sortit une autre corne, une petite, et elle continua à grandir beaucoup vers le sud, et vers le levant, et vers la Parure. Et elle continua à grandir jusqu’à l’armée des cieux, de sorte qu’elle fit tomber à terre une partie de l’armée et une partie des étoiles, et elle se mit à les piétiner. Et jusqu’au Prince de l’armée, elle prit de grands airs, et le sacrifice constant lui fut ôté, à lui, et le lieu fixe de son sanctuaire fut renversé. Et une armée fut progressivement livrée, avec le sacrifice constant, à cause de la transgression ; et elle continua à jeter la vérité par terre, et elle agit et eut du succès.” — Dan. 8:9-12, NW.
21. Selon l’ange, quelles allaient être les activités de la petite corne symbolique, et comment finirait-elle ?
21 Des indices inspirés nous sont donnés sur la signification de cette vision prophétique ; en effet, à propos des quatre royaumes hellénistiques, Daniel reçoit de nouveau par un ange cette explication : “Et dans la dernière partie de leur royaume, lorsque les transgresseurs agiront jusqu’à l’achèvement, se lèvera un roi au visage farouche et comprenant les paroles ambiguës. Et sa force devra devenir puissante, mais non par sa propre force. Et il ravagera d’une façon prodigieuse, et, à coup sûr, il réussira et agira efficacement. Et il ravagera des puissants, oui, de même que le peuple composé des saints. Et, selon sa perspicacité, assurément il fera aussi que la tromperie réussisse en sa main. Et dans son cœur il prendra de grands airs, et en un temps où l’on sera sans souci il ravagera un grand nombre. Et il se lèvera contre le Prince des princes, mais c’est sans main qu’il sera brisé.”
22. Selon l’ange, que devait faire Daniel, ce qui allait influencer la compréhension de la dernière partie de la vision ?
22 La signification de cette partie de la vision devait être fermée à notre compréhension, car il fut dit à Daniel : “Et elle est vraie, la chose vue concernant le soir et le matin qui a été dite. Et toi, tiens secrète la vision, car elle est encore pour bien des jours.” — Dan. 8:23-26, NW.
23. a) Qui est le “Prince de l’armée” et le “Prince des princes” ? b) Selon l’Histoire, de quelle “corne” symbolique la ‘petite corne’ est-elle sortie ?
23 Il est certain qu’aujourd’hui “bien des jours” ont dû passer. C’est pourquoi nous posons cette question : Que révèle l’histoire du monde concernant la réalisation de cette vision prophétique ? L’ange expliqua que le “Prince de l’armée” est le “Prince des princes”. Il s’agit de Jéhovah Dieu, le Théocrate céleste. Par rapport à tous ceux qui, sur la terre, sont appelés “princes”, il est Le Prince. Aucun d’entre eux ne peut lui être comparé ni lui résister, pas même la ‘petite corne’ symbolique, ce “roi au visage farouche”. Quelle est donc cette puissance politique farouche ? Selon l’Histoire, il s’agit d’un rejeton d’une des “quatre cornes” symboliques, celle qui s’étendit le plus à l’ouest, le royaume hellénistique du général Cassandre sur la Macédoine et la Grèce. Par la suite, ce royaume fut annexé par celui du général Lysimaque qui régnait sur la Thrace et l’Asie Mineure. Il ne restait désormais que trois “cornes” symboliques. Cependant, au deuxième siècle avant notre ère, ces territoires hellénistiques occidentaux furent conquis par Rome.
24. a) Comment Rome devint-elle la Sixième Puissance mondiale de l’histoire biblique ? b) Malgré son attitude hostile au christianisme, pourquoi l’Empire romain ne pouvait-il être la ‘petite corne’ symbolique ?
24 Au premier siècle avant notre ère, l’Empire romain annexa les territoires hellénistiques orientaux et finalement ceux du sud. Ainsi, en l’an 30 avant notre ère, Rome devint la Sixième Puissance mondiale de l’histoire biblique. L’Empire romain s’est-il donc révélé être cette ‘petite corne’, ce “roi au visage farouche” ? Non. En effet, il ne prolongea pas son existence jusqu’au “temps fixé de la fin”. Selon ce que l’ange déclara à Daniel, c’est à cette époque-là que devait se réaliser la prophétie (Dan. 8:19, NW). Il est vrai que l’Empire romain persécuta cruellement les disciples de Jésus-Christ, engendrés de l’esprit, qui adoraient et servaient Jéhovah dans son “sanctuaire” spirituel. Ces chrétiens se trouvaient dans la condition spirituelle figurée par le Saint du temple terrestre. On rapporte que Rome a fait mettre à mort les apôtres Pierre et Paul après le terrible incendie de Rome dont l’empereur Néron rendit les chrétiens responsables. En outre, le texte de Révélation 1:9 indique que Rome exila l’apôtre Jean dans l’île pénitentiaire de Patmos. Mais cette persécution cessa peu avant la prétendue conversion de l’empereur Constantin. Seize siècles devaient encore passer avant le commencement du “temps de la fin”, au terme des temps des Gentils, en 1914. Même le Saint Empire romain perdit toute puissance bien avant l’année 1914.
25. a) Quel lien y a-t-il entre la ‘petite corne’ et l’Empire romain, et que représente donc cette ‘petite corne’ ? b) En quel sens était-elle un “roi au visage farouche” ?
25 Qu’indique donc l’Histoire sur la ‘petite corne’ symbolique, ce “roi au visage farouche” et agressif ? Il s’agit d’un rejeton de Rome apparu au nord-ouest de l’Empire, c’est-à-dire en “Bretagne”, attendu que dans cette région, l’actuelle Angleterre, il y avait plusieurs provinces romaines qui ont subsisté jusqu’au début du troisième siècle de notre ère. Au cours des siècles suivants, l’Angleterre est devenue le siège d’un empire qui à partir du dix-septième siècle engloba les colonies d’Amérique du Nord. En 1763, l’Empire britannique avait vaincu l’Espagne et la France, deux pays puissants issus du Saint Empire romain. Dès lors, l’Empire britannique détint la maîtrise des mers et devint la Septième Puissance mondiale de la prophétie biblique. Même après que les treize colonies d’Amérique eurent proclamé leur indépendance pour fonder les États-Unis d’Amérique, l’Empire britannique continua de s’étendre pour englober un quart de la superficie des continents et le quart de la population du monde. La Septième Puissance mondiale augmenta encore sa force lorsque les États-Unis collaborèrent avec la Grande-Bretagne pour constituer la double Puissance mondiale anglo-américaine. Sur les plans économique et militaire, elle était vraiment un “roi au visage farouche”.
26. En quel sens la ‘petite corne’ symbolique a-t-elle ‘grandi beaucoup vers la Parure’ ? Quelle question se pose concernant la Parure, là où s’accomplit la prophétie ?
26 En 1917, cette double Puissance mondiale anglo-américaine ‘grandit beaucoup vers la Parure’. Comment cela ? Le 9 décembre, les troupes britanniques prirent Jérusalem et la Palestine fut placée sous le contrôle de la Grande-Bretagne. En 1920, la Société des Nations plaça la Palestine sous mandat britannique, situation qui allait durer jusqu’au 14 mai 1948. Dans les temps bibliques, la Terre promise que Jéhovah avait donnée à son peuple élu était si belle qu’elle fut appelée la Parure, c’est-à-dire la Parure de la terre entière. Dans Ézéchiel 20:6, 15 (NW), Jéhovah l’appelle la “parure de tous les pays”. Est-ce littéralement dans ce pays que le “lieu fixe de son sanctuaire fut renversé” par la ‘petite corne’ symbolique ? Pour le savoir, il nous faut considérer les faits relatifs à ce “temps de la fin”.
[Notes]
a Sous le mot “Théocratie”, la Cyclopædia de M’Clintock et Strong ajoute : “Selon la nouvelle économie [en raison de la nouvelle alliance], cette idée fut transférée dans son sens spirituel au Messie en tant qu’héritier de la dynastie perpétuelle de David, Le Christ devenant ainsi le Chef de son Église et le cœur des membres de celle-ci.”
b Voyez l’article “Son sanctuaire” (3ème partie), particulièrement sous l’intertitre “2 300 jours”, page 166 de La Tour de Garde du 15 octobre 1933. Cette application de la prophétie de Daniel fut reprise dans le livre “Que ta volonté soit faite sur la terre”, publié en 1958, au chapitre 9 intitulé “Le sanctuaire est rétabli dans son droit”. Voyez aussi La Tour de Garde du 1er novembre 1959, p. 330.
[Illustration, page 200]
Le temple de Salomon ne représente pas la congrégation chrétienne, mais plutôt le temple céleste de Dieu dans le Très-Saint duquel Jésus a pénétré avec la valeur de son sacrifice rédempteur.