Chapitre 18
Un reste sort du milieu de Babylone
1. Quelles autorités admettent la date à laquelle Cyrus promulgua son édit et où les Juifs revinrent dans leur patrie ? (voir aussi les notes en bas de page)
OBÉISSANT à l’ordre divin, un reste de Juifs fidèles quittèrent le lieu de leur exil en Babylonie et revinrent dans le pays que Dieu leur avait donné. Leurs yeux s’attachaient particulièrement à Sion, Jérusalem. L’Atlas historique illustré de la Palestinea déclare, à la page 34, qu’en 538 avant notre ère, Cyrus le Perse promulgua l’édit qui libérait les Juifs pour qu’ils retournent à Jérusalem afin d’y rebâtir leur temple, et qu’en 537, ils parvinrent à leur pays désolé. Sous le titre “Captivité babylonienne”, l’Encyclopédie britannique (onzième édition), tome III, page 115b, déclare ce qui suit : “Après que les Perses eurent renversé Babylone, Cyrus permit aux Juifs de retourner dans leur pays natal (537 av. J.-C.) et il est dit que plus de quarante mille d’entre eux usèrent de ce privilègeb.”
2. Comment Esdras 1:1-4 nous donne-t-il la preuve que l’année du retour était marquée dans le calendrier divin ?
2 Que l’année du retour du reste juif en Juda et à Jérusalem ait été marquée dans le calendrier de Dieu, le récit consigné dans Esdras 1:1-4 (AC) nous en donne la preuve ; nous y lisons : “La première année de Cyrus, roi de Perse, pour l’accomplissement de la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, Jéhovah excita l’esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume : ‘Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Jéhovah le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Quiconque d’entre vous est de son peuple, que son Dieu soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem en Juda et bâtisse la maison de Jéhovah, Dieu d’Israël ! C’est le Dieu qui est à Jérusalem. Partout où séjournent des restes de ce peuple, que les gens du lieu leur viennent en aide par de l’argent, de l’or, des effets et du bétail, avec des dons volontaires pour rebâtir la maison du Dieu qui est à Jérusalem.’”
3. a) Pourquoi l’édit de Cyrus ne pouvait-il pas s’appliquer aux Juifs qui s’étaient enfuis en Égypte ? b) Comment Cyrus fut-il en mesure de publier un décret relatif au pays de Juda, en Palestine ? c) Quand Cyrus mourut-il, et qu’abandonnait-il à son fils et successeur Cambyse ?
3 Cet édit de Cyrus ne s’appliquait pas aux Juifs qui s’étaient enfuis en Égypte. Après la mort de Cyrus, son fils et successeur Cambyse ajouta pour la première fois le pays d’Égypte à l’Empire perse ; en 525, toute la région comprise entre la Mésopotamie et l’Égypte se trouvait dès lors sous contrôle perse. Mais Cyrus était en mesure de publier un décret relatif au pays de Juda, en Palestine, du fait que, par sa conquête de Babylone en 539 avant notre ère, il s’était emparé, non seulement de la Babylonie proprement dite, mais encore de toutes ses possessions étrangères, qui comprenaient la Syrie, la Palestine, et la partie de l’Assyrie qu’il ne possédait pas encore. Cyrus mourut vers 530, alors qu’il combattait au nord-est de la mer Caspienne. Il abandonnait à son fils et successeur Cambyse, un empire qui s’étendait de la mer Égée, à l’ouest, jusqu’aux Indes, à l’est — la Quatrième Puissance mondiale.
4, 5. a) En situant la première année de Cyrus, quelle date absolue acceptons-nous ? b) Quand la première année de Cyrus a-t-elle vraisemblablement commencé, et pourquoi cette année ne coïncide-t-elle pas avec la première année de Darius le Mède ? c) Selon la Bible, que fit Daniel au cours de la première année de règne du roi Darius ? (voir aussi la note en bas de page)
4 En calculant la “première année de Cyrus, roi de Perse”, il nous faut agir exactement selon la Parole inspirée de Jéhovah Dieu. Nous reconnaissons comme date absolue l’année 539 avant notre ère, que nous proposent les historiens profanes, comme marquant la chute de Babylone, Troisième Puissance mondiale. Mais aussitôt après la chute de Babylone en cette même année, la Bible fait commencer le règne de Darius le Mède à Babylone (Daniel 5:30, 31). Le prophète Daniel, qui se trouvait dans cette ville, parle de la “première année de Darius, fils d’Assuérus, de la race des Mèdes, lequel était devenu roi du royaume des Chaldéens”. (Daniel 9:1 ; 11:1 ; 6:1, 6, 9, 25, 28.) En harmonie avec la Bible, il nous faut accorder au règne de Darius le Mède une année au moins, et peut-être même une fraction de l’année suivante. Par conséquent, la première année du roi Cyrus le Perse ne pouvait pas commencer avant la fin de l’année 538 au plus tôt, pour continuer jusqu’en l’année suivante, 537c.
5 Il est évident que l’édit de Cyrus ne fut pas publié avant la fin de la première année de Darius le Mède, et avant que Cyrus ne fût devenu l’unique souverain de Babylone. La Bible ne dit pas que Cyrus promulgua son décret dans la première année du roi Darius le Mède ; elle ne dit pas non plus que la dévastation de Jérusalem prit fin dans la première année du règne de Darius. Ce fut cette année-là que le prophète Daniel étudia la prophétie de Jérémie concernant la ruine de Jérusalem. Daniel se livre à cette étude avant que Cyrus n’ait publié son édit en son propre nom, dans sa première année de règne indépendamment de Darius le Mède. — Daniel 9:1-18.
6. Sur quelle date relative au décret de Cyrus la Bible et les autorités profanes tombent-elles d’accord ?
6 Compte tenu du temps qu’il fallut aux Juifs pour se préparer en vue du voyage de retour au pays de Juda et à Jérusalem dont ils avaient la nostalgie, Cyrus a dû publier son décret vers la fin de l’hiver et le début du printemps de l’an 537. Cette estimation concorde avec la date fixée par les autorités citées ou mentionnées ci-dessus.
7, 8. a) Pourquoi est-ce important de fixer cette date ? b) Comment le passage de II Chroniques 36:20-23 révèle-t-il le temps que durerait la désolation de Jérusalem ? (voir aussi la note en bas de page)
7 Il est très important d’établir cette dated, car c’est grâce à elle qu’il nous est possible de fixer celle qui marqua le commencement de la période de désolation du pays de Juda et le point de départ des “temps des Gentils” ou “temps fixés des nations”. (Luc 21:24, AC ; MN.) La Bible ne nous laisse pas dans le doute quant au temps où le pays de Juda et sa capitale resteraient désolés. Que la désolation durerait un certain nombre d’années et que l’édit de Cyrus y mettrait un terme, le récit consigné dans II Chroniques 36:20-23 (AC) l’indique clairement, après avoir relaté dans ce chapitre la destruction de la ville de Jérusalem par le roi Nébucadnetsar. Voici ce que nous lisons dans ce passage :
8 “Nabuchodonosor [Nébucadnetsar] emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à l’épée, et ils furent ses esclaves, à lui et à ses fils, jusqu’à la domination du royaume de Perse, — afin que s’accomplît la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, — jusqu’à ce que le pays eût joui de ses sabbats ; car il se reposa tout le temps que dura sa solitude, jusqu’à l’accomplissement de soixante-dix années. La première année de Cyrus, roi de Perse, pour l’accomplissement de la parole que Jéhovah avait dite par la bouche de Jérémie, Jéhovah excita l’esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume : ‘Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Jéhovah, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre, et il m’a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d’entre vous est de son peuple ? Que Jéhovah, son Dieu, soit avec lui, et qu’il monte !’”
9. Où trouva-t-on plus tard la copie officielle de l’édit de Cyrus ?
9 Plus tard, au cours du règne de Darius Ier le Perse, successeur de Cambyse, fils de Cyrus, on trouva la copie officielle de l’édit de Cyrus, et cela à Ecbatane (Achmetha, Sg), ancienne capitale de la Médie et résidence d’été du roi Cyrus, au nord-est de Babylone. À ce propos, voici ce que nous rapporte Esdras 6:1-5 :
10. Que déclarait le rouleau officiel quant à l’ordre de Cyrus relatif à la maison de Dieu ?
10 “Alors le roi Darius donna ordre de faire des recherches dans la maison des archives où l’on déposait les trésors à Babylone. Et l’on trouva à Achmetha [Ecbatane], capitale de la province de Médie, un rouleau sur lequel était écrit le mémoire suivant : — La Première année du roi Cyrus, le roi Cyrus a donné cet ordre au sujet de la maison de Dieu à Jérusalem : Que la maison soit rebâtie, pour être un lieu où l’on offre des sacrifices, et qu’elle ait de solides fondements. Elle aura soixante coudées de hauteur, soixante coudées de largeur, trois rangées de pierres de taille et une rangée de bois neuf. Les frais seront payés par la maison du roi. De plus, les ustensiles d’or et d’argent de la maison de Dieu, que Nébucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et transportés à Babylone, seront rendus, transportés au temple de Jérusalem à la place où ils étaient, et déposés dans la maison de Dieu.” — Cf. Esdras 5:13-15.
11. a) Par quel acte les soixante-dix années de désolation pouvaient-elles seulement prendre fin ? b) Combien de Juifs saisirent cette occasion, et de quelle façon ?
11 L’édit de Cyrus par lui-même n’a pas mis fin aux soixante-dix années de désolation du pays de Juda et de Jérusalem. Pour que la désolation prenne fin, il fallait que les Juifs exilés profitent du décret, sortent de Babylone, regagnent leur pays et le réoccupent. Nombre d’entre eux, devenus matérialistes, s’étaient établis à Babylone et préféraient y demeurer. Cependant, un reste était impatient d’adorer Jéhovah sur le lieu même et dans la ville où il avait placé son nom. Ces Juifs éprouvaient un tel désir de retourner à Sion (Jérusalem) que leurs efforts dans ce sens ressemblaient à une fuite rapide de Babylone. Ils désiraient obéir au commandement que Jéhovah avait donné par l’entremise d’Ésaïe et de Jérémie, commandement qui leur enjoignait de sortir du milieu de Babylone et de ne toucher à aucune de ses choses impures, afin de rester purs pour ramener les ustensiles sacrés de Jéhovah sur l’emplacement de son saint temple. — Ésaïe 52:11 ; Jérémie 50:8 ; 51:6.
12. Quel était l’un de ceux qui désiraient revenir au pays natal, et de quelle dignité Cyrus le revêtit-il ?
12 Parmi ceux qui voulaient retourner dans le pays de leurs ancêtres pour rebâtir le temple de Jéhovah à Jérusalem se trouvait un certain Scheschbatsar. Son nom était la forme hébraïque de Shamash-aba-usur ou Shamash-bana-usur, qui signifiait à Babylone “Ô Shamash, protège le Père”. Il est possible que le nom complet ait été Shamash-ban-zeri-Babili-usur, qui signifie “Ô Shamash, protège le Père [Bâtisseur] de la Postérité de Babylone”. (Shamash était le dieu-soleil babylonien.) Dans Esdras 3:2, 8, le prince juif portant le nom de Scheschbatsar est assimilé à Zorobabel, fils de Schéaltiel, descendant du roi David (Matthieu 1:6-13). Le roi Cyrus l’établit gouverneur des Juifs de retour d’exil.
13. Qu’est-ce que Zorobabel se vit confier, et qui attachait aussi un intérêt particulier à ces choses ?
13 C’est à ce Scheschbatsar ou Zorobabel que Cyrus confia les ustensiles sacrés du culte de Jéhovah qu’il fallait ramener sur les lieux du temple à Jérusalem. Au nombre de ces ustensiles figuraient les vases dans lesquels Belschatsar et ses grands avaient bu jusqu’à s’enivrer dans la nuit de la chute de Babylone. Cyrus les avait tirés du temple païen où Nébucadnetsar les avait déposés après les avoir volés à Jérusalem (Esdras 1:7-11). Le grand prêtre juif Josué (ou Jésua), fils de Jéhotsadak, attachait une grande importance à ce que ces ustensiles arrivent sans dommage à Jérusalem, aussi accompagna-t-il le gouverneur Zorobabel lors de son retour sur l’emplacement de la ville sainte. Au total, un groupe de 42 360 Juifs fidèles quittèrent Babylone. Des milliers de non-Juifs, à savoir 7 337 esclaves, hommes et femmes, et 200 chanteurs et chanteuses, les accompagnaient (Esdras 2:1-67). Pour eux, cela représentait un voyage de quatre mois, sitôt que l’édit de Cyrus aurait autorisé leur retour à Jérusalem.
FIN DES SOIXANTE-DIX ANS DE DÉSOLATION
14. a) En définitive, quand le pays de Juda fut-il de nouveau habité ? b) Comment le pays avait-il pu jouir de ses années de repos sabbatique ?
14 C’est ainsi qu’en l’an 537, le pays de Juda fut de nouveau habité par l’homme et l’animal domestique. Nul dans le pays ne pouvait les en chasser. Le Dieu tout-puissant avait tenu le pays inoccupé pour qu’il puisse jouir des années sabbatiques de repos complet qu’il méritait, sans personne pour le cultiver ni le faire travailler. Chaque année de cette désolation correspondait à une année sabbatique, selon la loi que Jéhovah avait donnée par Moïse (Lévitique 25:1-12). Concernant le repeuplement du pays de Juda, nous lisons ce qui suit : “Les sacrificateurs et les Lévites, les gens du peuple, les chantres, les portiers et les Néthiniens s’établirent dans leurs villes. Tout Israël habita dans ses villes. Le septième mois [tisri] arriva, et les enfants d’Israël étaient dans leurs villes.” — Esdras 2:70 ; 3:1.
15. a) Au cours de quel mois juif le pays de Juda fut-il complètement désolé ? b) En quel sens ce fait était-il remarquable quant à l’observation des années sabbatiques ?
15 Tout cela était vraiment remarquable ! Pourquoi ? Parce que dans le septième mois juif de l’année où Jérusalem fut détruite, les Juifs pauvres qui n’avaient pas été déportés laissèrent le pays de Juda dans un abandon complet, et s’enfuirent en Égypte, emmenant avec eux le prophète Jérémie (II Rois 25:22-26 ; Jérémie 41:1 à 43:8). Ce même mois commençaient aussi les années sabbatiques et jubilaires, à savoir le “septième mois, le dixième jour du mois, (...) le jour des propitiations”. (Lévitique 25:9, 10, Da.) Puisque la désolation du pays avait commencé au septième mois, elle devait normalement se terminer le même mois ; Esdras 3:1 déclare officiellement qu’elle prit fin ce mois-là.
16. Comment peut-on à présent déterminer l’année du commencement de la désolation ?
16 Une fois déterminés l’année et le mois où la désolation a pris fin, un simple calcul nous permet de situer le commencement de la désolation du pays de Juda. Il suffit de compter soixante-dix ans en arrière, puisqu’il était prédit que la désolation durerait soixante-dix ans, et qu’elle a effectivement duré le nombre d’années en question. En remontant de soixante-dix années en arrière, à partir du septième mois (tisri) de l’an 537 avant notre ère, nous arrivons au mois de tisri de l’an 607.
17. Quelle autre période de temps importante commença ce même mois, et combien de temps auparavant le temple lui-même fut-il détruit ?
17 En 607, le mois de tisri commença le 22/23 septembre, jour où les Juifs célébraient la fête de la Nouvelle Lune. Ce fut au cours de ce mois de 607 avant notre ère que les “sept temps”, ou “les temps des Gentils”, “les temps fixés des nations” commencèrent (Daniel 4:16, 23, 25, 32 ; Luc 21:24, AC ; MN) e, soit deux mois après que Jérusalem fut détruite, son temple pillé, ruiné et incendié, et ses deux principaux prêtres tués. — II Rois 25:5-21.
18. Quel calcul chronologique de la chrétienté ne pouvons-nous pas suivre, et pourquoi ?
18 Nous avons donc la preuve que Jéhovah Dieu calcule le temps avec précision. Si nous suivons son procédé pour compter le temps, tel qu’il nous est révélé dans sa Parole écrite, nous ne ferons aucune erreur dans nos calculs. Par conséquent, nous ne suivrons pas le raisonnement des chronologistes de la chrétienté qui fixent la date de la destruction de Jérusalem en 587 et limitent à cinquante ans seulement la désolation du pays de Juda, privé de l’homme et de l’animal domestique. Le Dieu tout-puissant avait décrété que le sol ne serait pas travaillé et que le pays resterait inhabité pendant soixante-dix ans pour jouir d’un nombre de sabbats relativement parfait, c’est-à-dire dix fois sept sabbats. Le pays n’aurait pas profité de son nombre total de sabbats si le nombre parfait des soixante-dix années n’avait pas été atteint. Le décret divin ne pouvait être ni abrogé ni rejeté et, conformément à ses termes, le pays de Juda resta effectivement inhabité pendant soixante-dix ans, de 607 à 537 avant notre ère. C’est ce qu’affirme dans sa Parole le Dieu tout-puissant, le grand Horloger, le Chronologiste parfait. — II Chroniques 36:19-23.
19. En quoi ce reste d’Israélites, adorateurs de Jéhovah, ressemblaient-ils au panier de “bonnes figues” de la vision mentionnée dans Jérémie 24:1-7
19 Le reste des Israélites, adorateurs de Jéhovah, qui s’enfuirent de Babylone avec le gouverneur Zorobabel (Scheschbatsar) et le grand prêtre Josué (Jésua) étaient comparés à un panier de “bonnes figues” disposées devant le temple de Jéhovah. Jérémie avait eu cette vision onze ans avant la destruction de Jérusalem et la désolation du pays de Juda. Dieu avait dit : “Je les ramènerai dans ce pays ; je les établirai pour ne plus les détruire ; Je les planterai pour ne plus les arracher. Je leur donnerai un cœur pour me connaître et savoir que je suis Jéhovah ; ils seront mon peuple et je serai leur Dieu, car ils reviendront à moi de tout leur cœur.” (Jérémie 24:1-7, AC). Ainsi, conformément à l’édit de Cyrus, le reste était résolu à reconstruire le temple de Jéhovah et à rétablir son culte au lieu où il avait placé son nom.
20. Dans Ésaïe 44:28, qu’avait prédit Jéhovah à propos de Cyrus, de Jérusalem, et de son temple ?
20 Dans Ésaïe 44:28, Jéhovah avait parlé de lui-même en ces termes : “Je dis de Cyrus : Il est mon berger, et il accomplira toute ma volonté ; il dira de Jérusalem : Qu’elle soit rebâtie ! Et du temple : Qu’il soit fondé !”
21, 22. a) Comment Cyrus a-t-il accompli cette prophétie ? b) Comment le culte de Jéhovah fut-il de nouveau pratiqué immédiatement après l’arrivée des Israélites ?
21 Dans l’accomplissement de cette prophétie, Cyrus avait, en fait, ramené les brebis de Jéhovah au bercail, au pays de Juda. Au septième mois (tisri) de l’an 537, aussitôt après leur arrivée, il était trop tôt pour poser les fondements du temple. Toutefois, la reprise du culte de Jéhovah ne devait pas attendre que soient posés ces fondements. Les Israélites avaient surtout besoin d’un autel convenable, et cela le plus tôt possible, avant que les nations ennemies d’alentour n’essaient de les empêcher de restaurer le culte de Jéhovah en ce lieu. Aussi lisons-nous à ce propos :
22 Josué, fils de Josédec [Jéhotsadak], avec ses frères, les prêtres, et Zorobabel, fils de Salathiel, avec ses frères, se levèrent et bâtirent l’autel du Dieu d’Israël pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, l’homme de Dieu. Ils établirent l’autel sur les anciens fondements, car les peuples du pays leur inspiraient de la terreur, et ils offrirent des holocaustes à Jéhovah, les holocaustes du matin et du soir. Ils célébrèrent la fête des Tabernacles, comme il est écrit, et ils offrirent jour par jour le nombre d’holocaustes prescrits par la loi pour chaque jour. Après cela, ils offrirent l’holocauste perpétuel, les holocaustes des néoménies [nouvelles lunes, Sg] et de toutes les fêtes consacrées à Jéhovah, et ceux de quiconque faisait une offrande volontaire à Jéhovah. — Esdras 3:2-5, AC.
23. a) Quand les Juifs posèrent-ils le nouvel autel sur l’emplacement de l’ancien dans le temple de Salomon ? b) Que célébrèrent-ils à cette occasion ?
23 Mais quand posèrent-ils le nouvel autel sur l’emplacement de l’ancien, dans le temple de Salomon ? Ce fut le premier jour du septième mois (tisri), soit le 28/29 septembre 537 avant notre èref. S’il en était autrement, le rapport contenu dans Esdras 3:6 (AC) ne saurait être vrai ; nous y lisons : “Dès le premier jour du septième mois, ils avaient commencé à offrir des holocaustes à Jéhovah ; mais les fondements du temple de Jéhovah n’étaient pas encore posés.” En premier lieu, ils célébrèrent donc la fête de la Nouvelle Lune, la septième nouvelle lune, celle qui avait marqué le commencement de l’ancienne année avant que Jéhovah n’ait apporté un changement en faisant commencer l’année au mois de nisan, lorsque Israël sortit d’Égypte (Nombres 10:10 ; 28:11 ; I Samuel 20:5, 18, 24). Ce jour de la septième nouvelle lune, la loi ordonnait qu’ait lieu une “sainte assemblée” et qu’on sonne des deux trompettes d’argent sur les sacrifices de l’autel. On sonnait aussi de la corne de bélier (héb. shôphar) pour marquer ce jour. — Nombres 29:1-6, Sy.
24. Quelle fête célébrèrent-ils le quinzième jour de ce mois, et quels non-Israélites servirent en cette occasion ?
24 Donc, avec beaucoup d’à-propos, les Israélites de retour tinrent une assemblée à Jérusalem, le premier jour du septième mois. Le quinzième jour de ce mois, ils gardèrent la loi divine en commençant à célébrer, pendant sept jours, la fête des Huttes, ou fête de la Récolte (Lévitique 23:33-43, CT ; Exode 23:16 ; 34:22). Ce dut être là une joyeuse fête pour les Juifs de retour d’exil ! Sans doute les Néthiniens revenus avec eux assumaient-ils leur service auprès de l’autel en fournissant le bois et l’eau. — Esdras 2:70.
25. Quand commencèrent réellement les préparatifs de reconstruction du temple, et comment agirent ceux qui assistaient à la pose des fondements ?
25 Ensuite commencèrent les préparatifs pour la reconstruction du temple proprement dit. “La seconde année [536 avant notre ère] de leur arrivée à la maison de Dieu à Jérusalem, le second mois [ziv ou iyyar, mois où le roi Salomon avait commencé la construction du premier temple], Zorobabel, fils de Salathiel, et Josué, fils de Josédec [Jéhotsadak], avec le reste de leurs frères, les prêtres et les Lévites, et tous ceux qui étaient revenus de la captivité à Jérusalem, se mirent à l’œuvre et établirent les Lévites de vingt ans et au-dessus pour diriger les travaux de la maison de Jéhovah. (...) Lorsque les ouvriers posèrent les fondements du temple de Jéhovah, on fit assister les prêtres en costume, avec les trompettes, et les Lévites, fils d’Asaph, avec les cymbales, afin qu’ils célébrassent Jéhovah, d’après les ordonnances de David, roi d’Israël. Ils chantaient des hymnes et des louanges à Jéhovah : ‘Car il est bon, car sa miséricorde pour Israël subsiste à jamais !’ Et tout le peuple poussait de grands cris de joie en célébrant Jéhovah, parce qu’on posait les fondements de la maison de Jéhovah. Mais plusieurs des prêtres et des Lévites, et des chefs de famille âgés, qui avaient vu la première maison [bâtie par Salomon], pleuraient à haute voix, pendant qu’on posait sous leurs yeux les fondements de cette maison. Beaucoup faisaient éclater par des cris leur joie et leur allégresse.” Ce concert de cris s’entendait de loin. — Esdras 3:7-13, AC.
26. Comment réagirent les gens des pays d’alentour, et quel fut le résultat de leur intervention ?
26 Ainsi s’accomplirent les paroles suivantes de Jéhovah concernant le temple : “Qu’il soit fondé !” Elles justifièrent Jéhovah qui dit la vérité en sa qualité de Dieu de la vraie prophétie. Les gens des pays d’alentour se virent refuser toute participation à la reconstruction de la maison de Jéhovah, aussi commencèrent-ils à entraver les travaux. Ils employèrent tous les moyens “pour faire échouer son entreprise [celle du peuple de Juda]. Il en fut ainsi pendant toute la vie de Cyrus, roi de Perse, et jusqu’au règne de Darius, roi de Perse”. (Esdras 4:1-5.) Finalement, ils obtinrent du roi de Perse un édit ordonnant aux Juifs de cesser leurs travaux de reconstruction. “Alors s’arrêta l’ouvrage de la maison de Dieu à Jérusalem, et il fut interrompu jusqu’à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse.” (Esdras 4:6-24). Il est évident qu’il ne s’agit pas ici de Darius le Mède, mais du roi Darius Ier le Perse, qui commença à gouverner l’empire en 522 avant notre ère.
27. a) Pourquoi Darius Ier dut-il marcher deux fois sur Babylone ? b) En quoi cela fut-il un coup pour le dieu babylonien Bel ?
27 Cette année-là, Darius Ier se leva contre Babylone et son souverain local (Nidintabel), qui avait pris le nom de Nébucadnetsar III. Darius lui infligea une défaite et, peu après le combat, il le captura et le fit périr à Babylone, ville qui avait tenté de faire valoir ses droits à l’indépendance. Après cette expédition, Darius Ier fut reconnu comme roi de Babylone jusqu’en septembre 521. Puis Babylone se révolta à l’instigation de l’Arménien Araka, qui s’arrogea le titre de Nébucadnetsar IVg. Alors, Darius dut de nouveau assujettir les Babyloniens. Cette même année, après avoir pris la ville d’assaut, il entra en vainqueur dans Babylone. Il rompit avec la vieille tradition qui voulait que ce fût le dieu Bel de Babylone qui conférât à l’homme le droit de régner sur cette partie de la terre. Darius, le vainqueur, cessa de reconnaître cette prétention mal fondée. Quel coup pour Bel ou Mardouk ! Cette fois, les Perses, après s’être emparés de la ville, n’usèrent pas de clémence comme l’avait fait Cyrus. Les Histoires d’Hérodote (angl.), livre III, chapitre 159, déclarent à ce propos :
28-30. Comment les historiens décrivent-ils l’action de Darius contre Babylone ?
28 Ainsi, Babylone fut prise pour la deuxième fois. Darius, devenu maître des lieux, détruisit la muraille et arracha les portes ; alors que Cyrus n’avait fait ni l’un ni l’autre lorsqu’il prit Babyloneh.
29 L’Encyclopédie britannique (1910), tome III, page 106b, déclare à ce sujet :
30 En cette occasion, après qu’elle fût prise par les Perses, les murs furent en partie détruits. On continua cependant à entretenir Esagila, le grand temple de Bel, comme centre du patriotisme babylonien, jusqu’au moment où la fondation de Séleucie [postérieurement à 311 avant notre ère] amena la population à la nouvelle capitale de la Babylonie, et où les ruines de l’ancienne ville tinrent lieu de carrière pour les bâtisseurs du nouveau siège gouvernemental.
Conformément à la malédiction prononcée par Jéhovah Dieu, Babylone continua à marcher vers son déclin.
ACHÈVEMENT DE LA RECONSTRUCTION DU TEMPLE
31. Sous Darius Ier, qu’arriva-t-il à Sion contrairement à Babylone qui allait vers son déclin, et pourquoi le fondement du temple de Jéhovah était-il resté désolé jusque-là ?
31 Alors que Babylone allait vers son déclin, sous les coups infligés par le roi Darius Ier de Perse, la ville de Sion (Jérusalem) augmentait en gloire et en beauté, en raison de l’attention que lui témoignait le même roi perse. En 536, le fondement du temple de Jérusalem avait été posé, en accord avec l’édit du roi Cyrus ; mais peu après, les Samaritains, ennemis des Juifs, s’étaient opposés à leurs travaux et avaient finalement réussi à faire paraître un décret impérial interdisant la reconstruction du temple de Jérusalem. Ainsi, pendant plus de quinze ans, le reste juif construisit de nouvelles habitations pour lui-même et ‘chacun s’empressa pour sa maison’ dans le pays de Juda et dans Jérusalem réoccupés, mais le fondement du temple de Jéhovah restait désolé, sans superstructure.
32. Comment le reste juif fut-il incité à reprendre les travaux du temple ?
32 Mais dans la seconde année du règne de Darius Ier, année où il réprima une deuxième rébellion à Babylone, Jéhovah Dieu suscita deux prophètes dans le pays de Juda, pour qu’ils incitent le reste juif à reprendre les travaux du temple, conformément à l’édit original du roi Cyrus (Aggée 1:1-3, 9, CT ; Zacharie 1:1-3, 16). Nous lisons à ce propos :
33. En quelle année ce programme de reconstruction connut-il un regain d’activité, et à cet effet quels furent les deux prophètes suscités ?
33 “Jusqu’à la seconde année du règne de Darius, roi de Perse [c’est-à-dire jusqu’en 521 avant notre ère]. Aggée, le prophète, et Zacharie, fils d’Iddo, le prophète, prophétisèrent aux Juifs qui étaient en Juda et à Jérusalem, au nom du Dieu d’Israël. Alors Zorobabel, fils de Schéalthiel, et Josué, fils de Jotsadak [Jéhotsadak], se levèrent et commencèrent à bâtir la maison de Dieu à Jérusalem. Et avec eux étaient les prophètes de Dieu, qui les assistaient.” — Esdras 4:24 à 5:2.
34. Quelle autre menace pesa alors sur le programme de construction ?
34 Les gouverneurs et autorités établis par les Perses sur les provinces comprises entre l’Euphrate et la Méditerranée eurent connaissance de la reprise des travaux, et ils mirent en doute la légalité de l’œuvre. Lorsque les Juifs refusèrent d’interrompre leur tâche, parce qu’elle faisait l’objet de contestations, le gouverneur Thathnaï, auquel Zorobabel devait rendre compte, et les autres autorités intéressées, écrivirent au roi de Perse, lui demandant quelle était sa décision en ce domaine. — Esdras 5:3-17.
35. Où fut probablement envoyée la lettre de Thathnaï et des autres officiers intéressés, et pourquoi ?
35 Puisque les Juifs avaient repris la reconstruction du temple le vingt-quatrième jour du sixième mois (ou environ le 25 septembre) de l’an 521, et que l’été était encore tout près, la lettre fut probablement envoyée à Ecbatane. Aux jours de Cyrus le Grand, les rois perses avaient pris l’habitude de passer l’hiver à Suse (héb. Schuschan), et l’été à Ecbatane, Babylone faisant office de troisième capitale. C’est de sa capitale d’été que le souverain perse dirigea son action.
36. Que fit Darius en réponse à la lettre, et que trouva-t-on ?
36 “Alors le roi Darius donna ordre de faire des recherches dans la maison des archives où l’on déposait les trésors à Babylone. Et l’on trouva à Achmetha [Ecbatane], capitale de la province de Médie, un rouleau [et non une tablette cunéiforme] sur lequel était écrit le mémoire suivant : — La première année du roi Cyrus, le roi Cyrus a donné cet ordre au sujet de la maison de Dieu à Jérusalem : Que la maison soit rebâtie, pour être un lieu où l’on offre des sacrifices, et qu’elle ait de solides fondements. Elle aura soixante coudées de hauteur, soixante coudées de largeur, trois rangées de pierres de taille et une rangée de bois neuf. Les frais seront payés par la maison du roi. De plus, les ustensiles d’or et d’argent de la maison de Dieu, que Nébucadnetsar avait enlevés du temple de Jérusalem et transportés à Babylone, seront rendus, transportés au temple de Jérusalem à la place où ils étaient, et déposés dans la maison de Dieu.” — Esdras 6:1-5.
37. Qu’établissait l’édit de Cyrus ? Que fit donc Darius, et avec quel résultat ?
37 Cet édit de Cyrus établissait la légalité de l’œuvre du temple que les Juifs accomplissaient alors, et le roi Darius admit que le décret restait inchangé. En conséquence, il ordonna aux gouverneurs et aux autorités établies que se poursuivent les travaux du temple à Jérusalem, et que soit accordée aux Juifs une aide matérielle pour que l’œuvre arrive à son terme. Des victimes sacrificielles seraient également fournies aux prêtres du temple, pour qu’ils puissent offrir continuellement “des sacrifices de bonne odeur au Dieu des cieux et qu’ils prient pour la vie du roi et de ses fils”. Quiconque transgresserait cet ordre royal serait attaché à une pièce de bois et sa maison réduite en un tas d’immondices. Et l’ordre du roi disait en conclusion : “Que le Dieu qui fait résider en ce lieu son nom renverse tout roi et tout peuple qui étendraient la main pour transgresser ma parole, pour détruire cette maison de Dieu à Jérusalem ! Moi, Darius, j’ai donné cet ordre. Qu’il soit ponctuellement exécuté.” (Esdras 6:6-12). Les autorités gouvernementales se conformèrent ponctuellement à cet ordre, et la construction du temple progressa rapidement, encouragée par les prophéties d’Aggée et de Zacharie. — Esdras 6:13, 14.
38. a) En combien de temps le temple fut-il achevé ? b) À quelle date ? c) Sur la base de quel renseignement une autre date possible est-elle suggérée ? (voir aussi la note en bas de page)
38 En un peu moins de quatre ans et demi, les Juifs, sous la conduite du gouverneur Zorobabel et du grand prêtre Josué, avaient achevé la construction du temple. Esdras 6:15 nous indique la date de la fin des travaux : “La maison fut achevée le troisième jour du mois d’Adar, dans la sixième année du règne du roi Darius.” Si l’on compte la première année du roi Darius Ier à partir de 522, année où mourut son prédécesseur Cambyse, la reconstruction du temple fut achevée en mars 516 avant notre èrei.
39, 40. Pour la célébration de quelle fête le temple fut-il achevé, et comment cette fête fut-elle célébrée ?
39 Comme le mois lunaire d’adar précédait immédiatement nisan, le mois de la Pâque, l’achèvement du temple le 3 adar permit aux Juifs d’inaugurer suffisamment tôt le temple rebâti pour y célébrer la Pâque, au début de la septième année du roi Darius Ier. “Les enfants d’Israël, les sacrificateurs et les Lévites, et le reste des fils de la captivité, firent avec joie la dédicace de cette maison de Dieu.” Leur joie dut être plus grande que celle qu’ils avaient éprouvée environ vingt ans auparavant, lors de la pose des premiers fondements du temple (Esdras 3:8-13). Ils offrirent des centaines de sacrifices de dédicace sur l’autel du temple. Ils établirent aussi les prêtres et leurs assistants, ainsi que les Lévites, dans leurs positions de service, selon ce qui était prescrit dans le livre de Moïse.
40 “Les fils de la captivité célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois. (...) Ils célébrèrent avec joie pendant sept jours la fête des Azymes [Pains sans levain] ; car Jéhovah les avait réjouis en tournant vers eux le cœur du roi d’Assyrie [le roi Darius Ier, en sa qualité de nouveau maître du territoire de l’ancien Empire assyrien], pour les soutenir dans l’œuvre de la maison de Dieu, du Dieu d’Israël.” (Esdras 6:16-22, AC). À présent, le culte de Jéhovah était complètement rétabli à Jérusalem.
RECONSTRUCTION DES MURAILLES DE LA VILLE
41. Qui était Thémistocle, et quel rôle joua-t-il en faisant échec à l’expansion vers l’ouest de l’Empire perse ?
41 Vers cette époque naquit un Grec qui était appelé à jouer un rôle important en faisant échec à l’expansion de l’Empire perse en Europe occidentale. Il s’agissait de Thémistocle, qui naquit en Grèce, à Athènes, aux environs de 514 avant notre ère. Quand Thémistocle avait à peu près vingt-quatre ans, soit en 490, le roi Darius ordonna une seconde invasion perse en Grèce. Dans Daniel 11:2 (CT), Darius Ier est le troisième roi perse que les termes de la prophétie déclaraient devoir se lever : “Voici que trois rois surviendront encore en Perse ; le quatrième possédera des richesses supérieures à tout et, puissant par ses richesses, il excitera tout contre le royaume de Grèce.” Mais à Marathon, en Grèce, les Athéniens, de loin inférieurs en nombre, se battirent contre les Perses et les vainquirent. Il se pourrait que, dans ce combat victorieux, l’Athénien Thémistocle ait été stratêgos ou général de sa tribu. En 486, avant même d’avoir fini ses préparatifs pour envahir la Grèce une troisième fois, le roi Darius Ier mourut.
42. a) Qu’entreprit le fils et successeur de Darius Ier ? b) Comment l’assimile-t-on à l’Assuérus d’Esther 1:1-3 et ainsi, quand a-t-il commencé son règne ? (voir aussi la note en bas de page)
42 Alors, le quatrième roi perse prédit dans Daniel 11:2 se leva, en tant que successeur de son père Darius Ier. Il se mit à exécuter le plan de ce dernier, pour conquérir la Grècej. Dans certaines versions modernes de la Bible, le nom de ce conquérant apparaît dans le livre d’Esther, par exemple dans Esther 1:1-3 : “C’était au temps de Xerxès, de ce Xerxès qui régnait de l’Inde à l’Éthiopie, sur cent vingt-sept provinces. Au temps où le roi Xerxès siégeait sur son trône royal, établi à la citadelle de Suse. La troisième année de son règne, il offrit un festin à tous ses chefs et dignitaires.” (Li ; Dh n.m.). Dans d’autres versions, le nom de ce roi perse est rendu, selon l’hébreu, par Assuérusk. Si cet Assuérus est Xerxès, il commença son règne en décembre 486 avant notre ère et, selon ce livre de la Bible, il épousa une vierge juive très belle, nommée Esther ou Hadassa, cousine du Benjaminite Mardochée.
43, 44. a) En quelle année du règne de Xerxès Ier Esther obtint-elle que ce roi promulgue un décret autorisant les Juifs à se défendre ? b) Qu’est-ce qui prouve que Xerxès doit avoir survécu jusqu’en 474 avant notre ère, la treizième année de son règne ?
43 Ce fut cette Esther qui obtint que le roi Xerxès Ier de Perse promulgue un décret selon lequel, le treizième jour du douzième mois (adar) de la douzième année du règne de Xerxès, tous les Juifs de l’Empire perse auraient le droit de se défendre contre leurs ennemis décidés à les massacrer (Esther 3:7, 13 ; 9:1-17). Mardochée, cousin de la reine Esther, exerçait alors la fonction de premier ministre de Xerxès ; pour les Juifs, il institua la célébration de la fête commémorative de Pourim (ou des Sorts), les quatorzième et quinzième jours du douzième mois lunaire, adar (février/mars). Puisque cette délivrance des Juifs dans tout l’Empire perse se produisit dans le dernier mois de la douzième année du règne de Xerxès, ce dernier a dû entrer dans la treizième année de son règne et vivre jusqu’en 474, car la délivrance des Juifs fut suivie des événements suivants :
44 Ainsi, ce fut l’ordre d’Esther qui établit la réglementation de ces Pourim [Purim, Sg] et ce fut écrit dans le livre. Le roi Xerxès avait rendu tributaires le continent et les îles de la mer. Tout le déploiement de sa puissance et ses exploits, et l’explication de la grandeur dont le roi magnifia Mardochée, est-ce que cela n’est pas écrit dans le livre des Annales des Rois de Médie et de Perse ? Ce qu’était Mardochée le Juif ? Le premier après le roi Xerxès, un grand aux yeux des Juifs, chéri de la multitude de ses frères, soucieux du bien de son peuple, et artisan de paix pour sa race ! — Esther 9:32 à 10:3, Li.
45. a) En quelle année du règne de Xerxès la Perse fit-elle une troisième tentative pour conquérir la Grèce ? b) Comment Thémistocle amena-t-il la flotte perse à prendre une position favorable pour les Grecs ?
45 Cependant, puisque la délivrance des Juifs avait eu lieu au mois d’adar, dans la douzième année de Xerxès, elle se produisit après sa tentative pour conquérir la Grèce, tentative qui fut soldée par un échec. En se préparant à subir l’invasion perse, la troisième en date, la ville grecque d’Athènes agit sous l’influence de Thémistocle, général et homme d’État, et construisit une flotte d’environ cent quatre-vingts navires de guerre, des trirèmes. Au début de 480, la formidable armée perse pénétra en Europe en traversant l’Hellespont (ancien nom des Dardanelles). La flotte de Xerxès, qui comprenait plus de mille bâtiments, couvrait son armée à mesure que celle-ci descendait la côte est de la Grèce. Au célèbre défilé des Thermopyles, elle subit un échec temporaire mais coûteux. Comme l’armée ennemie marchait sur Athènes, Thémistocle persuada les Athéniens d’abandonner la ville aux Perses, conseillant à ceux qui pouvaient prendre les armes de gagner les navires. Les Athéniens se réfugièrent sur l’île de Salamine et la flotte grecque se retira dans la baie de Salamine. Grâce à sa tactique, Thémistocle limita le combat naval avec la flotte perse au détroit resserré qui sépare Salamine du continent grec.
46. Comment et en quelle année les Perses furent-ils finalement chassés de façon définitive de la Grèce d’Europe, pour ne plus jamais y revenir ?
46 Du haut d’une colline, Xerxès assista à la défaite de sa puissante flotte ; les vaillants Grecs détruisirent plus de la moitié de ses navires. Il fut donc obligé de se retirer de Grèce. L’année suivante, l’armée perse que Xerxès avait laissée en Grèce sous le commandement d’un de ses plus habiles généraux fut vaincue à Platée, à environ quarante kilomètres au nord-ouest d’Athènes. Ce même jour, le reste de la flotte perse qui avait échappé au désastre de Salamine fut anéanti près du promontoire de Mycale, en Asie Mineure. C’est ainsi que les Perses furent chassés de la Grèce d’Europe, pour ne plus jamais y revenir. Les projets de Xerxès, qui tendaient à ce que la Quatrième Puissance mondiale pénètre profondément en Europe, échouèrent en 479 avant notre ère, soit dans la huitième année du règne de Xerxès. Néanmoins, la Perse continua d’exercer la domination mondiale pendant un siècle et demi.
47. Pourquoi Thémistocle dut-il s’enfuir en Asie Mineure ?
47 Thémistocle devint alors une personnalité de premier plan en Grèce. Grâce à lui, Athènes, incendiée par l’armée perse, fut reconstruite et fortifiée avec de robustes murailles défensives, et le port du Pirée devint vraiment une forteresse pour Athènes. Mais après cela, Thémistocle commença à perdre la confiance du peuple. Finalement, il fut frappé d’ostracisme. Accusé d’avoir conspiré avec les Perses, il finit par prendre la fuite en Asie Mineure. Il fut alors proclamé traître à Athènes, et ses biens furent confisqués. Les Perses, toutefois, lui firent un excellent accueil. Nous lisons à ce propos :
48. Auprès de quelle cour Thémistocle chercha-t-il et trouva-t-il protection ?
48 Il (...) chercha finalement protection auprès de la cour de Perse, où il gagna les bonnes grâces du roi au pouvoir, Artaxerxès Longuemain. Il s’engagea à fond dans des négociations pour amener l’assujettissement de la Grèce par les Perses, assujettissement qu’il avait promis à Artaxerxès de réaliser, quand (...) d’après certains récits, il absorba du poison (...). — Am1, tome XXVI, page 507.
49. a) Quand Artaxerxès succéda-t-il à son père Xerxès Ier ? b) Comment fixons-nous la date d’arrivée de Thémistocle en Asie Mineure à 473 avant notre ère ?
49 Artaxerxès avait succédé à son père Xerxès Ier en 474 avant notre ère, et au cours de son règne, Thémistocle mourut en exil, en Asie Mineure. Dans ses annales (ou chronologie), Diodore de Sicile, historien grec du premier siècle avant notre ère, avance la date de 471 pour la mort de Thémistocle. Il va de soi que ce dernier a dû arriver en Asie Mineure avant cette date. Dès son arrivée, il écrivit une lettre au roi Artaxerxès pour lui demander audience, mais il le priait d’attendre un an, le temps qu’il lui fallait pour apprendre le perse, après quoi il se rendrait auprès du roi et lui soumettrait certains projets pour assujettir la Grèce. Artaxerxès accéda à sa requête, et Thémistocle se présenta à la cour à la fin de l’année. Pour remplir ces conditions, il devait être en Asie deux ans avant sa mort qui survint en 471. Il a donc fallu qu’il arrive en Asie Mineure en 473. À cette époque, Artaxerxès Longuemain régnait, ayant récemment succédé à Xerxès Ier sur le trône de l’Empire perse. Sous “Thémistocle”, le biographe grec Plutarque, du premier siècle de notre ère, écrivit ceci :
50. Comment les historiens soutiennent-ils cette conclusion ? (voir aussi la note en bas de page)
50 Thucydide et Charon de Lampsaque disent que Xerxès alors était mort et que ce fut son fils [Artaxerxès] que Thémistocle alla trouver ; mais Éphore, Deinon, Clitarchos, Héraclide et plusieurs autres encore prétendent que ce fut Xerxès lui-même qui le reçut. Thucydide semble plus exactement d’accord avec les Tables chronologiques. — Chapitre 27, texte établi et traduit par Robert Plachère, Émile Chambry et Marcel Juneaux, Paris, “Les Belles Lettres”, 1957l.
51. Quelle année accepte-t-on comme première année de règne d’Artaxerxès ?
51 Compte tenu de ce qui précède, Artaxerxès, qui venait d’accéder au trône lorsque Thémistocle arriva en Asie, doit avoir régné en 474 avant notre ère, date que nous acceptons donc comme sa première année.
52, 53. a) Pourquoi est-il important de fixer la date exacte du commencement de son règne ? b) Qu’annonçait la prophétie relative à ce sujet ?
52 Il est de la plus haute importance de fixer la date exacte du commencement du règne d’Artaxerxès, car c’est au cours de son règne que sortit le commandement de restaurer et rebâtir la ville de Jérusalem, comme cela est prédit dans Daniel 9:25 (Da). De la date à partir de laquelle ce commandement prit effet, il s’écoulerait une période de temps marquée, qui indiquerait l’année exacte où apparaîtrait sur terre la Postérité promise de la “femme” de Dieu, le Messie (Christ). L’intervalle de temps allant jusqu’à l’arrivée de l’oint serait de soixante-neuf (7 + 62) semaines, des semaines symboliques de sept années chacune, lesquelles seraient suivies d’une soixante-dixième semaine importante. La prophétie relative à cette période, telle que l’ange Gabriel la donna à Daniel, est ainsi conçue dans la Bible de Crampon (1905) :
53 “Soixante-dix semaines [d’années, n.m.] ont été déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte pour enfermer la prévarication, pour sceller les péchés et pour expier l’iniquité, et pour amener la justice éternelle, pour sceller vision et prophète et pour oindre le Saint des saints. Sache donc et comprends : depuis la sortie d’une parole ordonnant de rebâtir Jérusalem jusqu’à un oint, un chef, il y a sept semaines, et soixante-deux semaines ; elle reviendra et sera rebâtie, places et enceinte, dans la détresse des temps. Et après soixante-deux semaines, un oint sera retranché et personne pour lui. Et le peuple d’un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin sera dans cette inondation, et jusqu’à la fin il y aura guerre, dévastation décrétée. Il conclura une alliance ferme avec un grand nombre pendant une semaine, et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’oblation, et sur l’aile des abominations viendra un dévastateur, et cela jusqu’à ce que la destruction qui a été décrétée se répande sur le dévasté.” — Daniel 9:24-27. — Voir aussi la Bible du cardinal Liénart.
54. Quand eut lieu la sortie du commandement enjoignant de rebâtir Jérusalem, et quel rôle Néhémie joua-t-il dans cette reconstruction ?
54 La sortie de la parole ou du commandement enjoignant de restaurer et rebâtir Jérusalem eut lieu dans la vingtième année du roi Artaxerxès. Son échanson juif Néhémie fut celui qui, la même année, fit prendre effet à cette parole ou à ce commandement. D’après la façon dont Néhémie calculait l’année lunaire, celle-ci commençait au mois de tisri (que les Juifs reconnaissent aujourd’hui comme le premier mois de l’année civile) et se terminait au mois d’élul, le douzième mois. Le mois de kislev était le deuxième mois après tisri, et il chevauchait novembre et décembre. Au mois lunaire de kislev, dans la vingtième année du roi Artaxerxès, Néhémie reçut de mauvaises nouvelles concernant l’état dans lequel se trouvait Jérusalem au pays de Juda. Il nous les rapporte en ces termes :
55. Quelles mauvaises nouvelles Néhémie entendit-il ?
55 “Au mois de Kisleu, la vingtième année, comme j’étais à Suse, dans la capitale, Hanani, l’un de mes frères, et quelques hommes arrivèrent de Juda. Je les questionnai au sujet des Juifs réchappés qui étaient restés de la captivité, et au sujet de Jérusalem. Ils me répondirent : Ceux qui sont restés de la captivité sont là dans la province, au comble du malheur et de l’opprobre ; les murailles de Jérusalem sont en ruines, et ses portes sont consumées par le feu. (...) J’étais alors échanson du roi.” — Néhémie 1:1-3, 11.
56, 57. Quelle fut la réaction de Néhémie en apprenant ces nouvelles ?
56 Néhémie fit de cette question l’objet de ses prières à Jéhovah, voulant travailler au relèvement de Jérusalem. L’occasion se présenta en cette même vingtième année du règne d’Artaxerxès, au septième mois (nisan, selon le calcul de Néhémie), en 455 avant notre èrea, selon ce qu’il nous rapporte :
57 “Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, je pris le vin et je l’offris au roi. Jamais je n’avais paru triste en sa présence. Le roi me dit : Pourquoi as-tu mauvais visage ? Tu n’es pourtant pas malade ; ce ne peut être qu’un chagrin de cœur. Je fus saisi d’une grande crainte.” — Néhémie 2:1, 2.
58, 59. Qu’arriva-t-il après que Néhémie eut expliqué au roi les raisons de sa tristesse ?
58 Néhémie expliqua alors les raisons de sa tristesse, et après avoir adressé une prière silencieuse à Jéhovah Dieu, il demanda au roi de l’envoyer à Jérusalem pour qu’il puisse la reconstruire. Le roi Artaxerxès accéda à sa requête et posa à Néhémie la question suivante : “Combien ton voyage durera-t-il, et quand seras-tu de retour ?” Néhémie lui donna sa réponse, et voici le résultat de cette intervention :
59 “Il plut au roi de me laisser partir, et je lui fixai un temps. Puis je dis au roi : Si le roi le trouve bon, qu’on me donne des lettres pour les gouverneurs de l’autre côté du fleuve [Euphrate], afin qu’ils me laissent passer et entrer en Juda, et une lettre pour Asaph, garde forestier du roi, afin qu’il me fournisse du bois de charpente pour les portes de la citadelle près de la maison, pour la muraille de la ville, et pour la maison que j’occuperai. Le roi me donna ces lettres, car la bonne main de mon Dieu était sur moi.” — Néhémie 2:3-8.
60. a) Quand Néhémie atteignit-il Jérusalem, et quelle action entreprit-il pour qu’entre en vigueur le commandement de rebâtir Jérusalem ? b) Comment l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong admet-elle cette “date de l’édit” ? (voir aussi la note en bas de page)
60 Quatre mois environ après avoir quitté Suse, capitale d’hiver du roi, Néhémie atteignit Jérusalem vers le début du mois lunaire d’ab (le onzième mois d’après ses calculs). Après trois jours consacrés au repos et à des conférences, il inspecta de nuit les murailles de la ville et donna l’ordre de reconstruction (Néhémie 2:11-18). Ces événements se passèrent environ le troisième ou le quatrième jour du mois d’ab 455 avant notre ère, soit vers le 26/27 ou le 27/28 juillet 455, toujours dans la vingtième année d’Artaxerxès. C’est alors que le commandement (ou la parole) de restaurer et de rebâtir Jérusalem entra en vigueurb. Les soixante-neuf semaines d’années jusqu’à la venue du Messie, le Chef et Prince, ne commencèrent pas avant cette date.
61. a) Selon ce calcul, quand le Messie devait-il apparaître ? b) Comment l’Histoire prouve-t-elle l’exactitude de ce calcul au mois près ?
61 Selon ce calcul, le Messie ou Christ devait apparaître en l’an 29 de notre ère, car les soixante-neuf semaines d’années, ou 483 ans, commencèrent en 455 avant notre ère, pour se terminer en l’an 29 de notre ère. L’Histoire prouve que, cette année-là, Jean baptisa Jésus de Nazareth dans le Jourdain, et que le saint esprit descendit du ciel sur Jésus pour l’oindre et faire de lui le Messie ou Christ, l’Oint (Luc 3:1, 2, 21-23). Fait très intéressant, l’année qui marqua le point de départ des soixante-neuf semaines commença, non pas en nisan, mais en tisri, mois pendant lequel eurent lieu le baptême et l’onction de Jésus.
62. Comment l’œuvre de reconstruction devait-elle s’effectuer “en des temps de trouble”, et comment, néanmoins, l’œuvre fut-elle achevée en moins de deux mois ?
62 Comme Daniel 9:25 (Da) l’avait prédit, l’œuvre de reconstruction devait s’effectuer “en des temps de trouble”, et Néhémie et ses compagnons de travail endurèrent les menaces et l’opposition des peuples non juifs des environs. Mais en raison de leur foi et de leur confiance dans le Dieu tout-puissant, en s’armant contre les attaques, et en refusant d’interrompre leur tâche, ils construisirent en moins de deux mois les murs d’enceinte de Sion ou Jérusalem. Néhémie 6:15 nous rapporte ce qui suit : “La muraille fut achevée le vingt-cinquième jour du mois d’Élul [le douzième mois], en cinquante-deux jours.” Puisque le mois d’ab, qui précédait élul, comprenait trente jours, l’œuvre de construction a dû commencer le 4 ab 455 avant notre ère, soit le 27/28 juillet, et se terminer le 16/17 septembre 455, toujours dans la vingtième année d’Artaxerxès. Les efforts des ennemis du peuple de Jéhovah furent contrecarrés, et la prophétie de la Parole divine s’accomplit pour prouver que Dieu est véridique et infaillible.
63. Que fit Néhémie aussitôt après que la muraille fut reconstruite ?
63 Néhémie 7:1, 2 nous rapporte ce qui suit : “Lorsque la muraille fut rebâtie et que j’eus posé les battants des portes, on établit dans leurs fonctions les portiers, les chantres et les Lévites. Je donnai mes ordres à Hanani, mon frère, et à Hanania, chef de la citadelle de Jérusalem, homme supérieur au grand nombre par sa fidélité et par sa crainte de Dieu.”
64. a) Quelles fêtes juives normales le reste juif célébra-t-il le mois suivant ? b) Sur quoi mit-on l’accent au cours de ces fêtes ?
64 Alors, le mois suivant, dans la vingt et unième année d’Artaxerxès, le reste juif célébra, à Jérusalem, les fêtes religieuses normalement prévues pour le mois de tisri, à savoir la fête des Sonneries de trompettes le premier jour, jour de la nouvelle lune, puis le jour des Propitiations le dixième jour et, commençant le quinzième jour, la fête des Huttes ou des Tabernacles. Le prêtre Esdras, éminent copiste de la loi divine, se trouvait parmi eux, ce qui rendit possible la lecture publique de la Parole écrite de Dieu. Après cette lecture, le gouverneur Néhémie conseilla aux Juifs qui célébraient ces fêtes de se réjouir, au lieu de pleurer et de se lamenter. “Ne vous affligez pas, car la joie en Jéhovah est votre force”, déclara-t-il. Selon la Loi, la fête des Huttes se poursuivit donc dans les réjouissances. Le récit biblique déclare d’ailleurs à ce propos : “Depuis le temps de Josué, fils de Nun, les enfants d’Israël n’avaient rien fait de pareil. Et il y eut de très grandes réjouissances. On lut dans le livre de la loi de Dieu chaque jour, depuis le premier jour jusqu’au dernier. On célébra la fête pendant sept jours, et le huitième jour il y eut une assemblée solennelle, selon le rite prescrit.” — Néhémie 7:73 à 8:18, AC.
65. a) À quel moment la dédicace des murs reconstruits fut-elle vraisemblablement célébrée ? b) Comment les Juifs l’observèrent-ils ?
65 Le moment où fut célébrée la dédicace des murs reconstruits de Jérusalem n’est pas précisé ; elle eut vraisemblablement lieu après les fêtes religieuses susmentionnées. Poursuivant notre lecture, nous trouvons, plusieurs chapitres après, les paroles suivantes : “Lors de la dédicace des murailles de Jérusalem, on appela les Lévites de tous les lieux qu’ils habitaient et on les fit venir à Jérusalem, afin de célébrer la dédicace et la fête par des louanges et par des chants, au son des cymbales, des luths et des harpes.” Les Juifs formèrent deux cortèges qui marchaient en sens inverse sur la muraille continue. Néhémie nous dit : “Les deux chœurs s’arrêtèrent dans la maison de Dieu ; et nous fîmes de même, moi et les magistrats qui étaient avec moi, et les sacrificateurs (...). Les chantres se firent entendre, dirigés par Jizrachja.”
66. Où les participants à la fête offrirent-ils les sacrifices ?
66 Les participants à la fête montèrent alors au temple sur le mont Morija, et ils offrirent joyeusement de grands sacrifices sur l’autel de Jéhovah. “Car Dieu avait donné au peuple un grand sujet de joie. Les femmes et les enfants se réjouirent aussi, et les cris de joie de Jérusalem furent entendus au loin.” — Néhémie 12:27-43.
67. Pourquoi l’année 455 avant notre ère mérite-t-elle d’être mise en évidence, et comment d’éminents historiens ont-ils prouvé par la suite qu’elle correspondait à la vingtième année du règne d’Artaxerxès ? (voir aussi la note en bas de page)
67 Ainsi, l’année 455 avant notre ère, qui était la vingtième année de l’empereur perse Artaxerxès Longuemain, fut une année marquéec, Dieu accordant sa faveur à Sion. Cette année méritait d’être bien mise en évidence, car elle était le départ des soixante-neuf semaines d’années aboutissant à la venue de la Postérité de la femme de Dieu promise depuis longtemps, le Messie. — Daniel 9:25, Da.
68-70. a) Jusqu’à quelle époque seulement les Écritures hébraïques inspirées nous amènent-elles ? b) Qui écrivit le dernier livre du canon hébreu, et comment l’écrivain lui-même en fournit-il la preuve ?
68 Les Écritures hébraïques inspirées contenues dans la sainte Bible ne vont pas au-delà de l’époque du gouverneur Néhémie, dont le livre qui porte son nom fut écrit aux environs de 443 avant notre ère, au cours du long règne d’Artaxerxès Longuemain. Le dernier livre du canon des Écritures hébraïques fut écrit par un Juif nommé Malachie. L’idée émise par les rédacteurs du Talmud juif et d’un targum, ainsi que par certains “Pères” de l’Église, idée selon laquelle Malachie n’était autre qu’Esdras, le prêtre et le copiste, n’est qu’une spéculation. En effet, l’introduction du livre est ainsi conçue : “Parole de Jéhovah à Israël par l’intermédiaire de Malachie.” (Malachie 1:1, AC). En outre, ce livre nous donne une prophétie concernant la venue du Messie après qu’un “messager” de Jéhovah l’aurait précédé. Nous lisons à ce propos :
69 “Voici que j’envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi, et soudain viendra dans son temple le Seigneur que vous cherchez, [et, Jé, Da, NW] l’ange de l’alliance que vous désirez. Voici, il vient, dit Jéhovah des armées.
70 “Voici que je vous envoie Élie le prophète, avant que vienne le jour de Jéhovah, grand et redoutable.” — Malachie 3:1 ; 4:5, AC.
71. a) Quand Malachie écrivit-il probablement-son livre ? b) Au milieu de quelle domination mondiale les Écritures hébraïques se terminèrent-elles, et pourquoi en était-il bien ainsi ?
71 Malachie écrivit probablement son livre prophétique vers l’an 442 avant notre ère, soit au cours du règne du roi Artaxerxès Longuemain. C’est alors que se terminèrent les Écritures hébraïques, nous laissant au milieu de la domination mondiale assumée par l’Empire perse, la Quatrième Puissance mondiale, vraisemblablement parce que l’Empire perse commença avec la domination de Cyrus le Grand, qui provoqua la chute de Babylone en tant que puissance mondiale et libéra le peuple de Jéhovah. Puisque Cyrus était un type (ou image prophétique) du Messie promis ou Christ, son empire restait invaincu à la conclusion des Écritures hébraïques inspirées vers 442 avant notre ère.
72. Devant qui Babylone tomba-t-elle ensuite, et qu’est-ce que cela signifiait pour l’Empire perse ?
72 Babylone était tombée aux mains des Mèdes et des Perses. Plus tard, elle fut livrée aux Macédoniens (Grecs), qui fondèrent la Cinquième Puissance mondiale, ce qui signifie également que l’Empire perse tomba devant cette nouvelle puissance. Bien que les prophéties bibliques l’aient annoncée, la chute de la puissance mondiale perse ne fut pas consignée dans la Bible.
LA CINQUIÈME PUISSANCE MONDIALE MACÉDONIENNE
73. a) Quel fut le dernier empereur perse qui succéda à Artaxerxès ? b) Comment Daniel 11:3 s’accomplit-il dans l’année de son couronnement ?
73 Le dernier des six empereurs perses qui succédèrent à Artaxerxès fut Darius III. L’année même de son couronnement, le jeune Alexandre II fut couronné roi de Macédoine en Europe, en accomplissement de la prophétie de Daniel chapitre onze qui, après avoir prédit les tentatives perses pour conquérir la Grèce, déclare ce qui suit : “Mais il s’élèvera un vaillant roi, qui dominera avec une grande puissance, et fera ce qu’il voudra.” — Daniel 11:3.
74. a) Qu’entreprit Alexandre ? b) Comment détrôna-t-il la Quatrième Puissance mondiale ?
74 Pour gagner une place prépondérante dans le monde, Alexandre entreprit la conquête de l’Empire perse. Se mettant en campagne en 333 avant notre ère, il conquit l’Asie Mineure, la Phénicie (y compris la ville insulaire de Tyr) et l’Égypte. Après avoir fondé la nouvelle ville d’Alexandrie en Égypte, il monta vers le nord, au cours supérieur du Tigre. C’est là qu’à Gaugamèles, non loin des ruines de l’ancienne capitale assyrienne de Ninive, il rencontra les forces de Darius III. Les Perses furent vaincus. Le roi Darius prit la fuite vers le nord et fut par la suite assassiné par certains de ses gens. La Quatrième Puissance mondiale n’était plus !
75. Comment fonda-t-il un empire plus vaste que tous ceux qui avaient existé jusque-là ?
75 Exalté par sa victoire à Gaugamèles, Alexandre le Grand s’engagea au sud, et se trouva en quelques jours à Babylone, capitale d’hiver de l’Empire perse. Après avoir fait reposer ses troupes dans cette ville, il poursuivit ses efforts pour subjuguer le reste des possessions perses vers l’est, jusqu’en Inde. Il fonda ainsi l’empire le plus vaste qui ait existé jusque-là. De l’Inde, il dut revenir à l’ouest, et il atteignit de nouveau Babylone, sept années après l’avoir quittée.
76. Quelle fut sa faute quant à Babylone, et quelle en fut la conséquence fatale ?
76 Ne connaissant pas le décret de Jéhovah selon lequel la Babylone antique devait subir une chute absolue et devenir une ruine complète, Alexandre projeta de faire de cette ville la capitale de son immense empire. À Babylone, il prépara ses campagnes à venir ; mais avant de pouvoir mettre son projet à exécution, un accès de malaria l’emporta, et il mourut à Babylone en 323 avant notre ère.
77. Comment l’empire d’Alexandre fut-il divisé ?
77 L’empire d’Alexandre fut divisé à Babylone. Aussitôt après sa mort, ses généraux, qui avaient combattu près de lui jusqu’à la fin, se mirent à tirer leurs propres plans et à agir en conséquence. L’empire fut divisé entre eux ; ou appela cette division le “partage de Babylone”. Deux ans plus tard, en 321 avant notre ère, un second partage eut lieu à Triparadisos. L’administration de la satrapie de Babylonie fut confiée au général Séleucos Nicator.
78. a) Comment Séleucos contrôla-t-il toute la partie orientale de l’empire d’Alexandre ? b) Quelle attitude, différente de celle d’Alexandre, suivit-il à l’égard de Babylone ?
78 Se sentant menacé, Séleucos s’enfuit en Égypte ; il revint cependant à Babylone après la défaite de son ennemi en 316 avant notre ère. De là, il contrôla toute la partie orientale de l’empire d’Alexandre, étendant sa domination jusqu’au Iaxarted et jusqu’à l’Indus. Il ne voulut pas suivre l’exemple d’Alexandre qui s’était établi à Babylone. Il préféra édifier une nouvelle capitale de style tout à fait grec. Aussi, à partir de l’automne de 312, il commença à fonder la ville de Séleucie, sur le Tigre, à environ quatre-vingts kilomètres au nord de Babylone, et à une vingtaine de kilomètres au sud de l’actuelle Bagdad. En fondant Séleucie, cette nouvelle ville, il avait pour “but de dépeupler Babylone”.
79. Quelle fut la réaction des prêtres chaldéens devant cette mesure, mais que devint finalement la nouvelle ville ?
79 Il va de soi que cette mesure ne fut pas au goût des prêtres, mais la nouvelle ville prospéra rapidement et sa population devint très dense. En 116 (de notre ère), l’empereur romain Trajan l’incendia. Quelques années plus tard, les Romains commandés par le général Lucius Verus détruisirent totalement la ville et massacrèrent ses habitants, pour mettre un terme à l’hégémonie grecque en Babylonie.
80 a) Quel effet la nouvelle capitale de Séleucie eut-elle sur Babylone ? b) Qui remplaça finalement les dirigeants séleucides quant à leur domination sur la Babylonie ?
80 À partir du moment où fut fondée Séleucie, la nouvelle capitale, Babylone et les autres villes babyloniennes furent progressivement reléguées au rang de simples villages. Au deuxième siècle avant notre ère, Mithridate Ier, roi des Parthes, commença ses grandes conquêtes, et vers 140 avant notre ère, la Babylonie fut assujettie aux Parthes. En 129 avant notre ère prit fin l’empire oriental des successeurs de Séleucos Nicator. Les Parthes étendirent leur empire de l’Euphrate, à l’est, à la frontière de l’Inde et à l’Oxus (Amou-Daria), territoire qui appartenait autrefois aux souverains séleucides.
81. a) Par l’écrasement de la Cinquième Puissance mondiale, quel conflit se développa entre Rome, Sixième Puissance mondiale, et les Parthes ? b) Qui contrôla Babylone ?
81 En écrasant et en remplaçant la Grèce, Cinquième Puissance mondiale, les Romains entrèrent inévitablement en conflit avec les Parthes. Pendant près de trois siècles, l’Empire parthe fut le rival de l’Empire romain, la Sixième Puissance mondiale. À ce sujet, voici ce que déclare l’Encyclopédie américaine, tome XXI, page 353b : “Aucune armée romaine n’a remporté une victoire décisive sur eux jusqu’en 115 de notre ère, sous le règne de Trajan. Même alors, Rome n’eut pas une prépondérance définitive sur l’Empire parthe. En 217, la bataille de Nisibis n’amena la victoire et la paix assurées à aucune des parties belligérantes.” (Édition de 1929). L’empereur Trajan tenait la partie supérieure de la vallée de Mésopotamie, à l’exclusion de Babylone. Quelques années après la bataille de Nisibis, l’Empire parthe fut renversé, non par les Romains, mais par les Perses qui s’étaient révoltés avec Artaxerxès, et la dynastie perse des Sassanides lui succéda, en l’an 226 (de notre ère).
82. Quelles relations existaient entre les Parthes et les Juifs ?
82 Les Parthes avaient avec les Juifs d’importantes relations qui trouvaient leur explication dans le grand nombre de colonies juives établies en Mésopotamie. Les Parthes intervinrent même dans les affaires de la province de Juda, et en firent une fois un État vassal. Pendant le règne du roi parthe Artaban III, de 16 à 42 de notre ère, plus de cinquante mille colons juifs de Mésopotamie furent sauvagement massacrés, comme nous le rapporte l’historien juif Josèphe dans son Histoire ancienne des Juifs (Antiquités judaïques), livre XVIII, chapitre XII, paragraphe 5.
83. Comment certains ressortissants de l’Empire parthe devinrent-ils chrétiens ?
83 D’après Actes 2:5-11, des Juifs et prosélytes d’entre les “Parthes et Mèdes et Élamites, et les habitants de Mésopotamie”, en un mot des ressortissants de l’Empire parthe, étaient présents à Jérusalem, lors de la célébration de la fête de Pentecôte en l’an 33 de notre ère. Ces milliers d’adorateurs entendirent la prédication de Pierre et des autres apôtres chrétiens, et ils furent baptisés après s’être convertis au christianisme. Bien entendu, en rentrant en Mésopotamie et dans toutes les autres parties de l’Empire parthe, ils ramenèrent la foi chrétienne avec eux.
84, 85. Quelle preuve Josèphe nous donne-t-il de l’existence de Babylone à l’ère chrétienne ?
84 Il apparaît que la ville de Babylone, en Basse Mésopotamie, existait encore à l’ère du christianisme. La preuve en est que Josèphe nous décrit les actions d’Hérode le Grand qui régna à Jérusalem de 37 avant notre ère à peu de temps après la naissance de Jésus-Christ à Bethléhem. Un certain prêtre juif nommé Hyrcan avait été fait prisonnier par les Parthes et avait été emmené dans leur pays. C’est ce que déclare Josèphe dans l’Histoire ancienne des Juifs, livre XV, chapitre II, paragraphe 1 :
85 Hircan ayant été mené à Phraate, roi des Parthes, ce prince le traita très bien à cause de la noblesse de sa race, lui ôta ses chaînes, et lui permit de demeurer dans Babylone où il y avait fort grand nombre de Juifs. Non seulement ceux qui s’étaient établis dans cette puissante ville l’honoraient comme leur souverain sacrificateur et leur roi ; mais tous les autres Juifs qui habitaient au-delà de l’Euphrate le révéraient de la même sorte.
86. a) Qui Hérode le Grand établit-il grand prêtre ? b) Que révèle un atlas biblique quant à l’existence de Babylone à l’ère chrétienne ? c) Au moins jusqu’à quand le temple de Bel continua-t-il d’exister à Babylone ? (voir aussi la note en bas de page)
86 Le roi Hérode prit des dispositions, couronnées de succès, pour que le roi de Parthie rende Hyrcan à la Judée confiée à son administration. Toutefois, il ne l’institua pas grand prêtre des Juifs. Voici ce que nous lisons au paragraphe 2 : “La crainte qu’avait Hérode qu’une personne de grande naissance fût établie dans la souveraine sacrificature le porta à faire venir de Babylone un sacrificateur nommé Ananel, qui était d’une famille des plus obscures, et il lui donna cette chargee.” Plus tard, le roi Hérode retira sa charge à Ananel de Babylone et mit à sa place un jeune prêtre, Aristobule.
87. Quelle preuve avons-nous que nombre de colonies juives étaient florissantes en Babylonie au commencement de l’ère chrétienne et ont continué à l’être dans la période qui suivit la destruction de Jérusalem en l’an 70 de notre ère ?
87 Il est évident qu’il y avait un bon nombre de colonies juives en Babylonie au commencement de l’ère chrétienne. Après la destruction de Jérusalem par les Romains en l’an 70 de notre ère, ces colonies babyloniennes exercèrent leur influence sur la Diaspora, dispersion juive, en dehors de Palestine. Les rabbins juifs de Babylonie étaient devenus plus célèbres que ceux de Terre sainte, voire de Jérusalem. Les Juifs babyloniens se croyaient de souche raciale plus pure que ceux de Palestine, surtout après la chute de Jérusalem. Les écoles, qui acquirent du renom, étaient établies en Babylonie, et de nombreux écrits rabbiniques y virent le jour. C’est ainsi que deux Talmuds juifs se développèrent, le Talmud de Babylone et le Talmud de Jérusalem (ou palestinien).
88, 89. a) Que dit Jérôme de l’état de Babylone en 386 de notre ère ? b) Comment la destruction de Babylone était-elle devenue totale, d’après ce que vit Claudius J. Rich en 1811 ?
88 En dépit de ces activités qui continuaient de s’exercer à Babylone et dans ses environs, la Parole prophétique de Jéhovah Dieu contre Babylone devait finalement s’accomplir à la lettre. La ville tomberait en ruines et deviendrait un désert privé d’habitants dont se détourneraient les superstitieux, ce qui arriva. En 386 de notre ère, Jérôme, célèbre auteur d’une version en latin de la Bible, se rendit en Palestine où il travailla et mourut. Il rapporta qu’à son époque Babylone était complètement en ruines, et que ses murailles servaient uniquement à entourer un parc (ou forêt) où le monarque perse pouvait chasser. Finalement, la localité fut totalement abandonnée des humains. En 1811, Claudius J. Rich, voyageur anglais, ne trouvait aucune trace des grandes murailles de Babylonef. Dans l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.), tome I (publié en 1891), page 596a, nous lisons :
89 On conçoit difficilement plus totale destruction que celle qui frappa Babylone. Rich ne put découvrir la moindre trace de ses larges murs, et même son emplacement a fait l’objet de contestations. “Sur ses ruines, dit-il, il ne pousse pas d’arbres, à l’exception d’un seul, qui est très vieux” et ne fait que rendre la désolation plus apparente. Des ruines comme celles de Babylone, faites de débris saturés de nitre, ne sont pas cultivables.
90. a) Quelles preuves de l’ancienne gloire de Babylone commença-t-on à découvrir en 1899 ? b) Aujourd’hui, qu’est-ce qui indique l’emplacement de cette ville jadis importante ?
90 L’intérêt porté aux ruines historiques du Moyen-Orient et en particulier à Babylone s’est développé dans la première partie du dix-neuvième siècle. On commença à dégager ses ruines en 1899 avec l’habileté archéologique voulue. On peut contempler dans ces ruines les témoignages muets de la gloire passée de cette ville. Aujourd’hui, à la date où cet ouvrage a été publié, la voie ferrée qui relie Bagdad à Bassora passe à quelques mètres seulement de la colline dite Babil. Un écriteau en bois porte l’inscription suivante, rédigée en anglais et en arabe : “Babylone. Halte. Le train s’arrête pour prendre les voyageurs.” La ville n’est plus habitée ; c’est une simple halte pour les touristes qui viennent inspecter ses ruines, et qui reprennent le train suivant pour continuer leur voyage.
91. Comment Babylone sombra-t-elle dans l’oubli comme cela avait été prédit en termes prophétiques par Séraja, et pour qui ces événements ont-ils une portée historique ?
91 En vérité, elle est tombée, Babylone ! De même que le rouleau, auquel était attachée une pierre, a été précipité par Séraja dans l’Euphrate et s’est abîmé dans ses eaux, de même la Babylone de l’Antiquité a sombré dans l’oubli (Jérémie 51:59-64). Quelle n’est pas la portée historique de ces événements pour Babylone la Grande des temps modernes, à la veille de sa ruine et de sa destruction !
[Notes]
a Publié par le Dr J. Szapiro, éditeur, Tel-Aviv, Israël, 1941, édition anglaise.
b Br1, tome X, page 108a, déclare ce qui suit sous le titre “Livres d’Esdras et de Néhémie” : “La période historique couverte par les livres d’Esdras et de Néhémie s’est étendue du retour des exilés sous la direction de Zorobabel en 537-536 av. J.-C., à la seconde visite de Néhémie à Jérusalem (...).”
Sous le titre “Livre d’Esdras”, Am1, tome X, page 689a, dit ceci : “Le livre d’Esdras fait se dérouler l’histoire allant de 537 à 458 av. J.-C., bien que certains veuillent substituer une autre date à la seconde.”
Le livre intitulé The Monuments and the Old Testament de Price, Sellers et Carlson (1958), déclare, à la page 319, que ce fut “vers 538 ou 537 av. J.-C.” que Cyrus, à Babylone, publia son édit autorisant les peuples captifs à retourner dans leur pays, les Juifs recevant une aide spéciale des autorités. Concernant cette année, cet ouvrage déclare à la page 414, sous le titre “Emploi des anciennes dates” : “537-536 Retour d’exil des Hébreux.”
c L’Encyclopédie juive (angl.), tome IV, page 404, déclare ce qui suit : “Cyrus s’est toujours conformé aux traditions des trônes qu’il a usurpés et, de même que son fils Cambyse, il rendait hommage aux dieux de ces pays. Le premier jour de l’année, le 1er nisan (20 mars) 538, conformément à la coutume babylonienne, il saisit les mains de la statue d’or de Bel-Mardouk, ce qui le consacra comme souverain. La première année de son règne en qualité de ‘Roi de Babylone, Roi de tous les pays’, a commencé à partir de cette cérémonie.” Cyrus s’était ainsi proclamé roi de Babylone et successeur légitime du roi Nabonide destitué. Ce faisant, il n’eut pas à reconquérir l’Empire babylonien. Les possessions étrangères de Babylone : la Syrie, la Phénicie, la Palestine et les pays limitrophes du désert, devinrent tous tributaires de Cyrus. — Voir The Westminster Historical Atlas to the Bible (1956), page 75, paragraphe 3.
d Si nous calculons le temps d’après les inscriptions cunéiformes, plutôt que d’après la Bible, nous sommes obligés d’admettre que Darius le Mède et Cyrus le Perse ont régné conjointement pendant un certain temps. Dans ce cas, l’année d’accession au pouvoir (année lunaire incomplète) de Cyrus en tant que roi de Babylone aurait commencé le 23 octobre 539 avant notre ère, lorsqu’il pénétra (de jour) dans la ville après que ses troupes l’eurent prise. La première année de son règne (année lunaire complète) aurait donc commencé le 1er nisan 538, ou le 17/18 mars 538 avant notre ère, selon le calendrier grégorien.
La tablette cunéiforme intitulée “Strassmaier, Cyrus No 11”, mentionne la première année du règne de Cyrus. D’après cette tablette, l’année en question aurait commencé le 17/18 mars 538 et se serait terminée le 4/5 mars 537 avant notre ère, d’après le calendrier grégorien. La deuxième année du règne de Cyrus aurait donc commencé le lendemain, le 5/6 mars 537. Dans ce cas, l’édit de Cyrus a dû être publié avant cette dernière date, c’est-à-dire à la fin de 538 ou au début de 537. Voir l’ouvrage Babylonian Chronology 626 B.C. — AD. 75 de Parker et Dubberstein, édition de 1956, pages 14 et 29.
e Voir page 172, paragraphe 1, à page 174, paragraphe 2.
f Ou 4/5 octobre 537 avant notre ère selon le calendrier julien. Voir Babylonian Chronology 626 B.C. — A.D. 75 de Parker et Dubberstein (édition de 1956), page 29.
g Voir Babylonian Chronology 626 B.C. — AD. 75 de Parker et Dubberstein, édition de 1956, pages 15, 16.
h Voir Babylonian Problems de Lane, page 213.
i Puisque Darius Ier ne s’établit pas à Babylone avant d’avoir vaincu le rebelle Nébucadnetsar III en décembre 522, ni avant de s’être, peu de temps après, emparé de lui et l’avoir fait mourir à Babylone, l’an 522 peut être considéré comme l’année de l’avènement du roi Darius Ier. Puisque l’année du règne d’un roi perse commençait au printemps, au mois de nisan, la première année du règne de Darius Ier commença au printemps de 521, comme nous l’indique l’ouvrage de Parker et Dubberstein intitulé Babylonian Chronology 626 B.C. — A.D. 75 (page 28). Dans ce cas, la sixième année de son règne commença le 11/12 avril 516, et s’acheva à la fin du douzième mois lunaire (adar) de sa sixième année, soit à la fin de mars 515. Sur cette base, la reconstruction du temple fut achevée par Zorobabel le 5/6 mars de l’an 515 avant notre ère.
j Voir le livre “Que ta volonté soit faite sur la terre”, publié par la Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania, pages 223, 224.
k Josèphe, la Septante grecque et les additions apocryphes au livre d’Esther l’assimilent à Artaxerxès Longuemain.
l L’historien athénien Thucydide vécut pendant le règne du roi perse Artaxerxès, et il nous raconte que, lorsque le général Thémistocle quitta sa patrie pour s’enfuir en Asie (Perse), Artaxerxès était “depuis peu monté sur le trône”. (Voir le livre I, chapitre 137, de Thucydide.) Nepos, historien romain du premier siècle avant notre ère, appuie la déclaration de Thucydide en disant : “Certains écrivains, je le sais, ont dit que Thémistocle avait, sous le règne de Xerxès, passé en Asie. Mais moi je préfère m’en rapporter à Thucydide qui non seulement était par la date de sa vie plus rapproché que les autres de l’époque lointaine de cette histoire, mais encore appartenait au même État. Or, lui dit que c’est Artaxerxès que Thémistocle alla trouver.” — Cornelius Nepos, Thémistocle, Œuvres, chapitre IX, texte établi par Anne-Marie Guillemin, Paris, “Les Belles Lettres”, 1923.
Eusèbe, de Jérôme, situe l’arrivée de Thémistocle en Asie dans la quatrième année de la 76ème olympiade, c’est-à-dire en 473 avant notre ère.
a À la page 62 de l’ouvrage Le Temps est proche de C. T. Russell (édition de 1889) nous lisons ce qui suit : “La date de la mission donnée à Néhémie est ordinairement admise comme étant l’an 445 av. J.-C. ; mais le Dr Hale, dans son ouvrage sur la chronologie (pp. 449 et 531), ainsi que le Dr Priestlie dans son traité sur l’harmonie des évangélistes (pp. 24-38) démontrent que cette manière de voir est en retard de neuf ans, et donnent 454 av. J.-C. comme la vraie date de la mission de Néhémie ; cette date s’accorde avec celle de la prédiction de Daniel 9:25, concernant le décret de rétablir et rebâtir Jérusalem.”
b Le tome IX de la Cyclopædia of Biblical, Theological and Ecclesiastical Literature de M’Clintock et Strong traite des “Soixante-dix semaines de la prophétie de Daniel”, et à la page 602, sous le titre “1. La date de l’édit”, cet ouvrage déclare : “Nous avons supposé que cette période compte à partir du moment où l’édit entre vraiment en vigueur à Jérusalem plutôt qu’à partir du moment où il a été publié à Babylone. Toutefois, la différence (de quatre mois seulement) n’influe pas sur la discussion.”
c En se fondant sur les faits historiques, le célèbre érudit allemand Ernst Wm Hengstenberg (1802-1869) prouve que la date de 445 avant notre ère, fixée par le Dr Henry Dodwell, est fausse. Dans son ouvrage intitulé “Christologie de l’Ancien Testament”, édition anglaise, tome II, page 394 (§ 2), Hengstenberg dit que “la différence [d’opinion] ne concerne que l’année du début du règne d’Artaxerxès. Notre problème sera complètement résolu quand nous aurons indiqué que la première année de ce règne tombe en 474 avant Christ. Car la vingtième année d’Artaxerxès est alors 455 avant Christ, d’après les calculs habituels (...)”.
Quand il prouve que le règne d’Artaxerxès commença en 474 avant notre ère, Hengstenberg, à la page 395, déclare ce qui suit : “Krueger (...) situe la mort de Xerxès en 474 ou 473, et la fuite de Thémistocle un an plus tard.” À la page 399, Hengstenberg dit que “le règne d’Artaxerxès aurait duré cinquante et un ans”, tandis que l’historien grec Ctésias, du cinquième siècle avant notre ère, calcule qu’il aurait duré 42 ans seulement. — Texte anglais établi par Reuel Keith, première édition, New York (1836-1839), en trois tomes.
Pour Hengstenberg, la raison possible de l’erreur manifeste commise par Ptolémée quand, dans son Canon, il assigne au règne de Xerxès une durée de 21 ans, c’est qu’en compilant la liste des rois d’après l’histoire d’anciens chronologistes, il confondit le ia grec avec le ka, pour les Grecs ces deux groupes de lettres désignant respectivement les nombres 11 et 21.
L’archevêque James Ussher, d’Irlande (1581-1656), en tant que chronologiste, prétendait (à la page 131 de Annales Veteris et Novi Testamentorum, sous le titre “L’Empire perse”, tel que cet ouvrage fut publié en 1650), qu’Artaxerxès Longuemain monta sur le trône de Perse en 474 avant notre ère, mais cette date ne fut pas insérée dans les Bibles avec parallèles. Les célèbres écrivains Vitringa (1659-1722) et Krueger (1838) étaient d’accord avec Ussher pour faire remonter l’accession d’Artaxerxès au trône de Perse en 474 avant notre ère.
d Le Syr moderne, ou Syr-Daria, qui se jette dans la mer d’Aral, en Asie centrale.
e Citation empruntée à la traduction faite d’après le grec, par Arnauld d’Andilly, Paris, édition de 1852.
Quant au fait que Babylone existait encore à l’ère chrétienne, il est intéressant de consulter la carte (planche XIII) de la page 89 de The Westminster Historical Atlas of the Bible, édition de 1956, carte ayant pour titre “Le monde romain à la naissance de Jésus”. La ville de Babylone figure sur cette carte ; elle est située sur l’Euphrate, à l’extérieur des frontières de l’Empire romain. D’après les textes cunéiformes, le temple de Bel à Babylone existait encore au moins en 75 de notre ère, ou peu après le séjour dans cette ville de l’apôtre chrétien Pierre. — I Pierre 5:13.
f Voir Narrative of a Journey to the Site of Babylon in 1811, de C. J. Rich, publié en Angleterre en 1815. Après la publication de cet ouvrage, Rich fit une seconde excursion à Babylone et effectua d’autres grands voyages. Il mourut en 1821.
[Carte, page 353]
(Voir la publication)
L’EMPIRE PERSE AU TEMPS DE SA PLUS GRANDE EXTENSION (512-485 av. n. è.)
Odessos
GRÈCE
Athènes
CAPHTOR
(THRACE)
(MER NOIRE)
Byzance
Sardes
LYDIE
CILICIE
Tarse
ARMÉNIE
(Lac de Van)
Ararat
Gaugamèles
Tigre
Arbèles
(MER CASPIENNE)
HYRCANIE
Ecbatane
MÉDIE
PARTHIE
Samarcande
SOGDIANE
BACTRIANE (BALKH)
ARIE
DRANGIANE
ARACHOSIE
LA GRANDE MER
KITTIM
Issos
SYRIE
Euphrate
Babylone
Suse
Pasargades
Persépolis
PERSE
GÉDROSIE
Indus
INDE
Cyrène
LIBYE
Jérusalem
Memphis
ÉGYPTE
Thèbes
Mt Sinaï
Mer Rouge
Théma
ARABIE
Ancienne côte
(Golfe Persique)