Un moyen infaillible de reconnaître le Messie
1. Dès la chute de l’homme en Éden, quel espoir Dieu donna-t-il ?
DÈS le commencement, aussitôt après la chute de l’homme en Éden, Dieu prononça une prophétie très encourageante. Il promit de susciter une postérité qui écraserait la tête de l’ennemi de Dieu (Gen. 3:15). Précisant cette promesse, il affermit la foi des hommes d’autrefois en leur fournissant des renseignements relatifs à cette Postérité, indiquant finalement que celle-ci serait appelée en hébreu le Messie. C’est en lui que les nations fonderaient leur espoir. De la foi et de l’espérance en ce bon et vrai Messie dépendrait la vie ou la mort. Il ressort de ce fait que nous avons besoin d’un moyen infaillible nous permettant de le reconnaître, de peur que notre espoir, mal placé, ne nous conduise à la désillusion et à la perte du salut, car de faux messies étaient prédits.
2. a) Quelles dispositions Dieu a-t-il prises pour que notre espoir ne soit pas mal placé, et dans quelle mesure ces dispositions sont-elles sûres ? b) Quel moyen de reconnaître le Messie étudierons-nous particulièrement dans cet article ?
2 Par sa Parole, la Bible, Dieu nous a fourni ce moyen de reconnaître le Messie sans la moindre possibilité d’erreur. Dieu avait consigné dans les Écritures hébraïques préchrétiennes des centaines de détails, de conditions que le Messie devait remplir et d’événements qu’il accomplirait. Toutes ces conditions furent si étroitement unies et intimement mêlées qu’il y avait une chance sur des milliards pour qu’elles soient remplies par un imposteur, chose d’autant plus impossible que le grand Dieu Tout-Puissant dirigeait les événements pour que l’on reconnaisse son Messie promis avec une certitude absolue. Les moyens d’identifier sa venue n’ont pas manqué ; entre autres, la généalogie, le lieu, le déroulement des événements, et la date. C’est sur l’un de ces moyens, la date, qui se rattache également à d’autres facteurs, le lieu et les événements, que nous désirons attirer votre attention dans cet article.
3. a) Comment ceux qui ne croient pas en l’inspiration de la Bible devraient-ils considérer la question ? b) Que devraient faire les personnes de confession juive après l’avoir examinée ?
3 Si ceux qui ne croient pas en l’inspiration de la Bible examinent sincèrement cette question, ils ne manqueront pas d’être au moins encouragés à feuilleter ce Livre avec plus de respect. Les personnes de confession juive, qui croient en la Parole de Dieu et sont persuadées que les prophètes de Dieu ne pouvaient mentir et n’ont pas menti, seront amenées à revoir la position de leur religion sur la venue du Messie.
4. a) Quel homme fut employé pour apporter cette prophétie ? b) Quel moyen de reconnaître le Messie la prophétie de Daniel 9:24-27 fournit-elle ?
4 La prophétie en question a été rapportée par le prophète Daniel, qui occupait une position de faveur devant Dieu, et que la Parole de Dieu nous présente comme un homme de la plus haute intégrité. Dans le neuvième chapitre de sa prophétie, du verset 24 au verset 27 Da 9:24-27 (Da), Daniel écrivit sous inspiration en ces termes :
“Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta sainte ville, pour clore la transgression, et pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour introduire la justice des siècles [pour des temps indéfinis, NW], et pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le saint des saints. Et sache, et comprends : Depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem, jusqu’au Messie, le prince, il y a sept semaines et soixante-deux semaines ; la place et le fossé seront rebâtis, et cela en des temps de trouble. Et après les soixante-deux semaines, le Messie sera retranché et n’aura rien ; et le peuple du prince qui viendra, détruira la ville et le lieu saint, et la fin en sera avec débordement ; et jusqu’à la fin il y aura guerre, un décret de désolations. Et il confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine ; et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’offrande ; et à cause de la protection des abominations il y aura un désolateur, et jusqu’à ce que la consomption et ce qui est décrété soient versés sur la désolée.”
5. a) Quelles choses déterminerons-nous au sujet des “soixante-dix semaines” ? b) Comment savons-nous que les “soixante-dix semaines” ne furent pas des semaines de sept jours chacune ?
5 De la lecture de cette prophétie, il ressort que nous disposons ici d’un joyau de très grande valeur dans la question de l’identification du Messie, et qu’il est de la plus haute importance de déterminer la date marquant le début des soixante-dix semaines ainsi que la durée de ces semaines prophétiques. Qu’il nous soit permis de dire pour commencer que, s’il s’agissait de semaines prises au sens littéral de sept jours chacune, le Messie serait alors venu il y a plus de vingt-quatre siècles, à l’époque de l’Empire perse, sans être reconnu. De plus, les autres conditions, décrites par centaines dans la Bible, n’auraient pas été remplies. Il s’ensuit que les soixante-dix semaines préfiguraient un temps beaucoup plus long. Quand cette période a-t-elle commencé et quand s’est-elle achevée ?
6. a) Que nous faut-il d’abord établir afin de savoir quand les “soixante-dix semaines” ont commencé à compter ? b) Quels renseignements Néhémie nous donne-t-il à ce sujet ?
6 D’après le Da 9 verset 25 de la prophétie de Daniel citée plus haut, depuis le moment où l’ordre entrerait vraiment en vigueur, il s’écoulerait une période de temps déterminée qui permettrait de fixer exactement la date de l’apparition sur la terre de la Postérité promise de la femme de Dieu, ou Messie. Pour établir d’une façon précise la date où l’ordre fut donné et celle où il a commencé à être exécuté, il est nécessaire de savoir quel était le roi qui donna cet ordre, et d’établir la date qui marqua le début de son règne, car c’est dans la vingtième année de ce règne que l’ordre est sorti. Voici ce que Néhémie nous apprend : “Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, je pris le vin et je l’offris au roi.” (Néh. 2:1). Néhémie attira alors l’attention du souverain sur l’état pitoyable dans lequel se trouvait Jérusalem, et il lui demanda de le laisser partir pour rebâtir la ville. Cette conversation eut lieu en 455 avant notre ère, et le roi n’était autre qu’Artaxerxès de Perse, comme les faits historiques suivants vont le démontrer.
LES QUATRE ROIS QUI PRÉCÉDÈRENT ARTAXERXÈS
7. a) Quels furent les deux rois qui gouvernèrent la Perse entre les règnes de Darius le Mède et de Darius Ier ? b) Quand eut lieu la deuxième invasion de la Grèce par les Perses, et quelle en fut l’issue ?
7 Au Da 11 verset 1 de son onzième chapitre, le prophète Daniel parle de Darius le Mède, et au Da 11 verset 2 (ZK), il prophétise qu’il y aura encore trois rois en Perse, puis un quatrième qui amassera de plus grandes richesses que tous les autres et qui “mettra tout en mouvement contre le royaume de Grèce”. Le troisième roi fut Darius Ier, qui commença à gouverner l’Empire perse en 522 avant notre ère. Depuis Darius le Mède, deux rois l’avaient précédé sur le trône, Cyrus le Perse et le fils de ce dernier, Cambyse. En 490, une seconde invasion de la Grèce par la Perse eut lieu sur l’ordre de Darius. Les armées perses, très supérieures en nombre aux Athéniens, subirent une défaite à Marathon, en Grèce. Le roi Darius avait l’intention d’envahir la Grèce une troisième fois, mais il mourut en 486, avant d’avoir achevé ses préparatifs.
8. a) Qui était le quatrième roi mentionné par Daniel, celui qui mettrait “tout en mouvement contre le royaume de Grèce” ? b) Citez certaines des actions de Xerxès, dites pourquoi il apparaît dans une discussion des soixante-dix semaines, et jusqu’en quelle année il exerça son règne. c) Dans Esther 9:32 à 10:3, quels renseignements nous permettent de dire que Xerxès vécut jusque dans la treizième année de son règne ?
8 Puis le quatrième roi mentionné par Daniel se leva et tenta à son tour de conquérir la Grèce. Certaines traductions modernes de la Bible le désignent sous le nom de Xerxès (Esther 1:1-3, Li, CT, note en bas de page). D’autres versions, fidèles à l’hébreu, l’appellent Assuérus. Si cet Assuérus est Xerxès, son règne commença en décembre 486 avant notre ère. C’est parce qu’il était le père d’Artaxerxès, de celui qui a donné l’ordre de rebâtir Jérusalem, que le roi Xerxès Ier apparaît dans une discussion des soixante-dix semaines de la prophétie de Daniel (Néh. 1:1 ; 2:1, 7, 8). C’est lui qui, par un édit royal, avait autorisé les Juifs à défendre leur vie, puisque leurs ennemis se préparaient à les exterminer. Mardochée, cousin de la Juive Esther, femme de Xerxès, qui agissait alors en qualité de premier ministre du roi, institua pour les Juifs la fête commémorative des Purim ou Sorts, le quatorzième et le quinzième jour du mois d’adar (février/mars), douzième mois lunaire (Esther 9:20, 21). Cela se passait la douzième année du règne de Xerxès (Esther 3:7), règne qui a dû prendre fin au cours de sa treizième année, en 474 avant notre ère, d’autres événements ayant eu lieu après la promulgation de l’édit de Xerxès, comme nous le voyons dans Esther 9:32 à 10:3 :
“Ainsi, ce fut l’ordre d’Esther qui établit la réglementation de ces Pourim [Purim, Sg] et ce fut écrit dans le livre. Le roi Xerxès avait rendu tributaires le continent et les îles de la mer. Tout le déploiement de sa puissance et ses exploits, et l’explication de la grandeur dont le roi magnifia Mardochée, est-ce que cela n’est pas écrit dans le livre des Annales des Rois de Médie et de Perse ? Ce qu’était Mardochée le Juif ? Le premier après le roi Xerxès, un grand aux yeux des Juifs, chéri de la multitude de ses frères, soucieux du bien de son peuple, et artisan de paix pour sa race !” — Li.
9. a) Quand eut lieu la troisième invasion de la Grèce par les Perses, et quels en furent les résultats ? b) La défaite de la Perse par les Grecs marqua-t-elle la fin de la Perse comme Quatrième Puissance mondiale ? c) Qu’arriva-t-il à Thémistocle quelque temps après sa victoire sur la Perse ?
9 La troisième invasion de la Grèce avait eu lieu avant la douzième année de Xerxès. En 480 avant notre ère, après avoir traversé l’Hellespont, les armées d’invasion de Xerxès, très supérieures en nombre aux Grecs, succombèrent devant leurs ennemis qui durent leur victoire à la tactique du général athénien Thémistocle. Plus tard, une opération entreprise par les forces grecques aux Thermopyles infligea de lourdes pertes aux Perses, et elle fut suivie de la destruction de plus de la moitié de la flotte de Xerxès. L’année suivante, l’armée perse, que le roi avait laissée en Grèce sous le commandement d’un de ses plus habiles généraux, fut exterminée par les Grecs, tandis que le reste de sa flotte était anéanti le même jour, près du promontoire de Mycale en Asie Mineure. Les Perses ne devaient plus jamais envahir la Grèce. Les efforts de la Quatrième Puissance mondiale pour s’emparer d’une partie de l’Europe furent donc brisés en 479 avant notre ère, la huitième année du règne de Xerxès. Néanmoins, l’Empire perse continua d’exercer la domination mondiale pendant un siècle et demi.
DÉBUT DU RÈGNE D’ARTAXERXÈS
10. Auprès de quelle cour chercha-t-il et trouva-t-il protection ? Quand mourut Thémistocle, et comment la date de sa mort nous aide-t-elle à établir celle de son arrivée en Asie Mineure ?
10 Nous allons maintenant présenter des témoignages historiques pour prouver que le règne d’Artaxerxès a commencé en 474 avant notre ère. En dépit de ses victoires, et bien qu’il eût admirablement fortifié les défenses grecques, Thémistocle finit par perdre la confiance du peuple. Finalement accusé de trahir son pays pour avoir entamé des négociations avec les Perses, il s’enfuit en Asie Mineure, fut proclamé traître, et ses biens furent confisqués. Le passage suivant nous apprend que les Perses lui firent bon accueil :
Il (...) chercha finalement protection auprès de la cour de Perse, où il gagna les bonnes grâces du roi au pouvoir, Artaxerxès Longuemain. Il s’engagea à fond dans des négociations pour amener l’assujettissement de la Grèce par les Perses, assujettissement qu’il avait promis à Artaxerxès de réaliser, quand (...) d’après certains récits, il absorba du poison (...). — L’Encyclopédie américaine, édition de 1929, tome XXVI, page 507.
11. En quels termes (l’historien grec) Thucydide confirme-t-il l’idée que Thémistocle s’est enfui en Asie Mineure en 473 avant notre ère ?
11 Thémistocle mourut en exil en Asie Mineure pendant le règne d’Artaxerxès. D’après les annales ou chronologie de Diodore de Sicile, historien grec du premier siècle avant notre ère, Thémistocle serait mort en 471. Si l’on en croit les renseignements suivants, son arrivée en Asie Mineure aurait eu lieu en 473. À son arrivée en Asie Mineure, il écrivit au roi Artaxerxès pour lui demander audience, mais il le priait d’attendre un an, le temps qu’il lui fallait pour apprendre le perse, après quoi il se rendrait auprès du roi et lui soumettrait certains projets pour assujettir la Grèce. Artaxerxès accéda à sa requête, et Thémistocle se présenta à la cour royale à la fin de l’année.
12. Comment l’historien Népos appuie-t-il la déclaration de Thucydide ? (Note en bas de page.) En accord avec Thucydide, que déclare le biographe grec Plutarque ?
12 L’historien athénien Thucydide vécut pendant le règne du roi perse Artaxerxès, et il nous raconte que, lorsque le général Thémistocle quitta sa patrie pour s’enfuir en Asie (Perse), Artaxerxès était “depuis peu monté sur le trône”. — Voyez Thucydide, livre I, chapitre 137.
Népos, historien romain du premier siècle avant notre ère, appuie la déclaration de Thucydide en disant : “Certains écrivains, je le sais, ont dit que Thémistocle avait, sous le règne de Xerxès, passé en Asie. Mais moi je préfère m’en rapporter à Thucydide qui non seulement était par la date de sa vie plus rapproché que les autres de l’époque lointaine de cette histoire, mais encore appartenait au même État. Or, lui dit que c’est Artaxerxès que Thémistocle alla trouver.” Cornelius Nepos, Thémistocle, Œuvres, chapitre 9a, texte établi par Anne-Marie Guillemin, Paris, “Les Belles Lettres”, 1923.
13. a) Selon Jérôme, quand Thémistocle arriva-t-il en Asie ? b) Quand commença le règne d’Artaxerxès d’après l’érudit Hengstenberg ?
13 Eusèbe, de Jérôme, situe l’arrivée de Thémistocle en Asie dans la quatrième année de la 76ème olympiade (périodes de quatre ans qui commencèrent en 776 avant notre ère), c’est-à-dire en 473. L’érudit allemand Ernst Hengstenberg dit que le règne d’Artaxerxès commença en 474 avant notre ère.
14. Quelle est donc la date importante que les dates historiques précédentes permettent d’établir ?
14 Sur la base de ces récits historiques, nous pouvons établir la date extrêmement importante de la première année du règne d’Artaxerxès car le fait qu’en 473 il était “depuis peu monté sur le trône” quand Thémistocle passa en Asie appuierait d’autres sources d’après lesquelles 474 avant notre ère serait la première année de son règne.
POINT DE DÉPART DES SOIXANTE-DIX SEMAINES
15. a) D’après le calcul du temps de Néhémie, quand commençait et quand s’achevait l’année, et avec quel calendrier ce calcul du temps s’accorde-t-il aujourd’hui ? b) Quand Néhémie déclara-t-il avoir entendu le rapport sur l’état de Jérusalem ?
15 Maintenant, en ce qui concerne le point de départ de la prophétie de Daniel 9:24-27 (Da), Néhémie ne nous laisse pas dans l’incertitude. D’après son calendrier, l’année commençait avec le mois de tisri (septembre/octobre, comme l’année civile du calendrier juif actuel) et s’achevait au mois d’élul (août/septembre), soit le douzième mois. Le mois de kislev, pendant lequel Néhémie fut renseigné sur la condition dans laquelle se trouvaient les Juifs, et le triste état de Jérusalem, était le troisième mois après le mois de tisri, et il tombait en partie en novembre et en partie en décembre. Néhémie nous apprend ce qui suit (Néh. 1:1, 2) :
“Au mois de Kisleu, la vingtième année, comme j’étais à Suse, dans la capitale, Hanani, l’un de mes frères, et quelques hommes arrivèrent de Juda. Je les questionnai au sujet des Juifs réchappés qui étaient restés de la captivité, et au sujet de Jérusalem.”
16. a) D’après le rédacteur du livre d’Esther, quand commençait l’année et quand s’achevait-elle ? b) Délimitez la première année de Xerxès et sa douzième année. c) Comment Néhémie compta-t-il le commencement et la fin de l’année ? d) Quelle année constituerait la première année d’Artaxerxès, et sa vingtième année ?
16 D’après le calendrier grégorien qui prévaut actuellement, quelle est l’année qui correspond à la vingtième année d’Artaxerxès ? Voici les preuves chronologiques : Xerxès commença à régner en décembre 486 avant notre ère. Puisque, d’après le récit consigné dans le livre d’Esther, l’année commençait au printemps (nisan ou mars/avril), d’après ce calendrier, la première année de Xerxès prit fin en février/mars 485 (Esther 9:1). La douzième année de Xerxès alla donc de mars/avril 475 à février/mars 474. Il est possible que Xerxès ait encore vécu après la douzième année de son règne (c’est-à-dire après le mois d’adar [février/mars 474] et une partie de la treizième année, comme nous l’avons dit plus haut). Artaxerxès lui succéda la même année, en 474. Mais, d’après le calendrier de Néhémie, l’année commençait en automne (tisri, ou septembre/octobre), de sorte que l’année allant de tisri 475 à tisri 474 serait celle où commença le règne d’Artaxerxèsb (Néh. 1:1 ; 2:1). La vingtième année d’Artaxerxès alla donc de septembre/octobre 456 à août/septembre 455 avant notre ère.
17. a) (Note en bas de page.) Montrez par un exemple comment 474 avant notre ère pouvait être la dernière année du règne de Xerxès et la première année du règne d’Artaxerxès. b) Quel était le désir de Néhémie, et quand eut-il l’occasion de le réaliser ? c) Quand la période de ‘soixante-dix semaines’ commença-t-elle à compter, comme ce fut le cas d’une autre prophétie relative au temps, et quelle est cette prophétie ?
17 Néhémie, serviteur zélé de Jéhovah Dieu, s’intéressait vivement au vrai culte, au lieu où Jéhovah avait fait reposer son nom, la ville de Jérusalem. Lorsqu’il entendit les mauvaises nouvelles au sujet de la ville, Néhémie pria Jéhovah et voulut travailler à son relèvement. Le septième mois de l’année du calendrier lunaire, au mois de nisan (mars/avril) de l’an 455 avant notre ère, d’après la manière de compter de Néhémie, la vingtième année d’Artaxerxès, Néhémie, qui remplissait les fonctions d’échanson du roi, eut l’occasion de présenter la chose au roi, et il obtint son accord. Il le relate en ces termes : “Au mois de Nisan, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, je pris le vin et je l’offris au roi.” “Il plut au roi de me laisser partir, et je lui fixai un temps.” (Néh. 2:1, 6). Néhémie agit sans tarder.
18. Combien de temps au moins l’ordre d’Artaxerxès dut-il attendre avant d’entrer vraiment en vigueur, et quel jour et en quelle année commença-t-il à être exécuté ?
18 De même que les soixante-dix années de désolation de Jérusalem s’achevèrent quand l’édit de Cyrus entra vraiment en vigueur à l’arrivée des Juifs à Jérusalem pour y poser les fondements du temple, de même les soixante-dix semaines d’années commencèrent à compter dès l’entrée en vigueur de l’ordre d’Artaxerxès, c’est-à-dire après le retour à Jérusalem des Juifs accompagnés de Néhémie, aussitôt que ce dernier eut donné l’ordre de reconstruire la muraille. Voyons maintenant quand l’ordre de rebâtir la ville entra vraiment en vigueur.
19. (Note en bas de page.) a) Selon l’érudit Hengstenberg, quelle est la date de la première et de la vingtième année d’Artaxerxès ? b) Comment ces dates sont-elles confirmées par d’autres historiens ?
19 Il fallait environ quatre mois pour faire le voyage de Suse, résidence d’hiver du roi, à Jérusalem, de sorte que l’arrivée de Néhémie eut lieu vers le début du onzième mois, ab. Néhémie passa trois jours dans la ville où il eut différents entretiens ; il fit de nuit l’inspection des murailles, puis il donna des ordres pour que les travaux de reconstruction commencent. Cela eut lieu vers le trois ou le quatre ab, en 455 avant notre ère, ou vers le 26/27 ou 27/28 juillet 455, toujours dans la vingtième année d’Artaxerxèsc (Néh. 2:11-18). Cette date marque le point de départ pour le calcul du temps donné dans cette importante prophétie de Daniel. C’est alors que l’ordre de restaurer et de rebâtir Jérusalem entra en vigueurd.
DURÉE ET TERME DES SOIXANTE-DIX SEMAINES
20. a) Dans l’accomplissement, quelle est la durée des soixante-dix semaines et celle des soixante-neuf semaines ? b) Quel est le point de départ de ces deux périodes, et comment trouvons-nous la date à laquelle prirent fin les soixante-neuf semaines ?
20 Quant à la durée des semaines prophétiques, la traduction anglaise de James Moffatt et la Bible du cardinal Liénart (note en bas de page) traduisent l’expression employée dans Daniel 9:24-27 par “soixante-dix semaines d’années”. C’étaient donc soixante-dix “semaines” de sept années chacune, ou 490 (70 × 7) années. Le Messie apparaîtrait à la fin des 69 (7 + 62) semaines d’années. Celles-ci ayant commencé en 455 avant notre ère, à quelle date, selon la prophétie, le Messie devait-il apparaître ?
[Tableau]
De 455 avant notre ère à 1 avant notre ère = 454 années
De 1 avant notre ère à 1 après notre ère = 1 année
De 1 après notre ère à 29 après notre ère = 28 années
__________
69 semaines d’années = 483 années
21. a) Selon la prophétie, à quelle date devait-on s’attendre à l’apparition du Messie ? b) Qui apparut cette année-là pour accomplir la prophétie, et pourquoi, dès lors, pouvait-on l’appeler le “Messie” ? c) Existe-t-il d’autres témoignages corroboratifs permettant de le reconnaître pour Messie ? d) Quel intérêt offre la date marquant le début des soixante-neuf semaines ? e) Quand la construction de la muraille fut-elle achevée ?
21 L’an 29 de notre ère est donc l’année où l’on devait s’attendre à l’apparition du Messie. L’histoire prouve que, cette année-là, Jésus se présenta pour être baptisé par Jean dans le Jourdain, et le saint esprit descendit du ciel pour l’oindre et faire de lui le Messie ou Christ, qui signifie “Oint” ou “Celui qui est oint”. Jusque-là il était l’homme Jésus, mais on ne put l’appeler l’Oint qu’après son onction d’esprit saint. Jean rendit témoignage de cette onction ; pour attester celle-ci, Jéhovah fit usage d’un symbole, une colombe, et sa voix se fit entendre du ciel (Luc 3:1, 2, 21-23). Fait intéressant sous le rapport de l’exactitude de ce calcul du temps, l’année qui marqua le point de départ des 69 semaines commença, non pas en nisan mais en tisri, mois pendant lequel eurent lieu le baptême et l’onction de Jésus. La date du commencement de la reconstruction de la muraille est fixée d’après la déclaration consignée dans Néhémie 6:15, où nous lisons : “La muraille fut achevée le vingt-cinquième jour du mois d’Élul [douzième mois], en cinquante-deux jours.” Le mois d’ab, qui précédait élul, comptait trente jours, par conséquent les travaux de reconstruction ont dû commencer le quatrième jour d’ab 455 ou le 27/28 juillet, et s’achever le 16/17 septembre 455 avant notre ère, toujours pendant la vingtième année d’Artaxerxès.
22. Pourquoi l’année 455 avant notre ère fut-elle pour Sion une année de faveur marquée ?
22 La prophétie s’est à coup sûr accomplie avec exactitude : l’année 455 avant notre ère, vingtième année de l’empereur perse Artaxerxès Longuemain, marqua le début d’une période de faveur divine pour Sion. C’est l’une des dates les plus importantes de l’histoire, car elle servit de point de départ aux soixante-neuf semaines d’années conduisant à la venue de la Postérité de la femme de Dieu, le Messie, depuis longtemps promise. — Dan. 9:25, Da.
23. a) Pour la nation juive, et actuellement pour nous, à quoi était destinée la prophétie de Daniel sur les “soixante-dix semaines” ? b) Comment savons-nous qu’au temps de la venue de Jean-Baptiste, les Juifs n’ignoraient pas la date indiquée dans la prophétie de Daniel ? c) Que s’est-il passé au milieu et à la fin de la soixante-dixième semaine ?
23 Cette prophétie de Daniel servit de lumière pendant plus de 400 ans. En outre, elle fut pour la nation juive, comme elle l’est actuellement pour nous, l’un des moyens les plus sûrs de reconnaître le Messie. Avant l’achèvement des 483 années, la prophétie relative au précurseur du Messie s’était accomplie, et les Juifs avaient entendu Jean-Baptiste annoncer la venue de ce Messie. En réalité, en examinant les prophéties, y compris celle de Daniel relative au temps, et en considérant l’œuvre de Jean-Baptiste, les Juifs attendaient le Messie. Nous lisons dans Luc 3:15 : “Comme le peuple était dans l’attente et que tous raisonnaient dans leur cœur au sujet de Jean : ‘Peut-être est-il le Christ ?’” Comme Daniel l’avait annoncé, au milieu de cette dernière semaine d’années, ou à la fin des trois années et demie de son ministère, Jésus fut retranché. Il mourut sur le poteau de torture, le 14 nisan, au milieu de l’année lunaire qui avait commencé en automne avec le mois de tisri. Trois ans et demi plus tard, la soixante-dixième semaine d’années s’achevait avec l’onction de Corneille, le premier Gentil introduit dans le corps du Christ, pour être membre du corps des oints. — És. 40:3 ; Mat. 3:3 ; Dan. 9:24.
24. Quel effet l’examen de cette prophétie de Daniel a-t-il sur nous, que devrions-nous faire à ce sujet, et pourquoi ?
24 La personne douée de raison qui songe à la prescience et à l’extraordinaire puissance qu’il a fallu pour faire accomplir cette prophétie relative non seulement à des individus mais encore à des nations entières, ne peut pas ne pas reconnaître en Jésus-Christ le Messie, ou tout au moins ne pas voir toute l’importance de cette question. Ceux qui désirent réellement obtenir la vie suivront son exemple, car le Messie est la Postérité de la femme de Dieu et la Postérité d’Abraham qui anéantira les ennemis de Dieu. De plus, c’est par elle que toutes les familles de la terre se béniront en exerçant la foi en elle et en obéissant aux ordres de ce Roi et Chef oint, le Fils du Dieu Tout-Puissant, Jéhovah. — Gen. 22:17, 18, Da.
[Notes]
a Sous “Thémistocle”, le biographe grec Plutarque, du premier siècle de notre ère, écrivit ceci : “Thucydide et Charon de Lampsaque disent que Xerxès alors était mort et que ce fut son fils [Artaxerxès] que Thémistocle alla trouver ; mais Éphore, Deinon, Clitarchos, Héraclide et plusieurs autres encore prétendent que ce fut Xerxès lui-même qui le reçut. Thucydide semble plus exactement d’accord avec les Tables chronologiques.” Chapitre 27, texte établi et traduit par Robert Plachère, Émile Chambry et Marcel Juneaux, Paris, “Les Belles Lettres”, 1957.
b Exemple : D’après notre calendrier (de janvier à décembre) actuel (grégorien), si un roi mourait en décembre 1964 et que son successeur commençât à régner le même mois, nous dirions que 1964 est la dernière année de règne du roi défunt et la première année de son successeur, cette année 1964 ayant commencé onze mois plus tôt, en janvier, alors que, selon le calendrier, les deux événements se seraient passés vers la fin de l’année.
c En se fondant sur les faits historiques, le célèbre érudit allemand Ernst Wm Hengstenberg (1802-1869) prouve que la date de 445 avant notre ère fixée par le Dr Henry Dodwell est fausse. Dans son ouvrage intitulé Christologie de l’Ancien Testament, tome II, page 394 (paragraphe 2), Hengstenberg dit que “la différence [d’opinion] ne concerne que l’année du début du règne d’Artaxerxès. Notre problème sera complètement résolu quand nous aurons indiqué que la première année de ce règne tombe en 474 avant Christ. Car la vingtième année d’Artaxerxès est alors 455 avant Christ, d’après les calculs habituels (...)”.
Quand il prouve que le règne d’Artaxerxès commença en 474 avant notre ère, Hengstenberg, à la page 395, déclare ce qui suit : “Krueger (...) situe la mort de Xerxès en 474 ou 473, et la fuite de Thémistocle un an plus tard.” À la page 399, Hengstenberg dit que “le règne d’Artaxerxès aurait duré cinquante et un ans”, tandis que l’historien grec Ctésias, du cinquième siècle avant notre ère, calcule qu’il aurait duré 42 ans seulement. — Voyez le texte anglais établi par Reuel Keith, première édition, New York (1836-1839), en trois tomes.
Pour Hengstenberg, la raison de l’erreur manifeste commise par Ptolémée quand, dans son Canon, il assigne au règne de Xerxès une durée de 21 ans, c’est qu’en compilant la liste des rois d’après l’histoire d’anciens chronologistes, il confondit le ia grec avec le ka, pour les Grecs ces deux mots désignant respectivement les nombres 11 et 21.
L’archevêque James Ussher, d’Irlande (1581-1656), en tant que chronologiste, prétendait (à la page 131 de Annales Veteris et Novi Testamentorum, sous le titre “L’Empire perse”, tel que cet ouvrage fut publié en 1650), qu’Artaxerxès Longuemain monta sur le trône de Perse en 474 avant notre ère, mais cette date ne fut pas insérée dans les Bibles avec parallèles. Les célèbres écrivains Vitringa (1659-1722) et Krueger (1838) étaient d’accord avec Ussher pour faire remonter l’accession d’Artaxerxès au trône de Perse en 474 avant notre ère.
d Le tome IX de la Cyclopædia of Biblical, Theological and Ecclesiastical Literature de M’Clintock et Strong traite des “Soixante-dix semaines de la prophétie de Daniel”, et à la page 602, sous le titre “1. La date de l’édit”, cet ouvrage déclare : “Nous avons supposé que cette période compte à partir du moment où l’édit entre vraiment en vigueur à Jérusalem plutôt qu’à partir du moment où il a été publié à Babylone. Toutefois, la différence (de quatre mois seulement) n’influe pas sur la discussion.”